Après quelques jours dans la capitale chilienne, nous nous rendons dans une autre capitale mais cette fois une capitale d’art mural : la belle Valparaiso ! C’est une ville située sur la côte pacifique du Chili à seulement 2h de Santiago de Chili. J’ai hâte de découvrir cette ville dont j’ai entendu beaucoup de bien !
Valparaíso Infos pratiques
Transport :
- Pullman Bus, 6900 pesos/9€ aller-retour Santiago-Valparaiso, 2h de trajet
Pour rejoindre Valparaiso depuis la Capitale, rien de plus simple. Il suffit de se rendre au Terminal Alameda (métro Universidad de Santiago). La compagnie Pullman propose un aller-retour moins cher qu’un trajet unique. Nous l’avons choisi. Le bus était à l’heure et nous a déposé au terminal de bus de Valparaiso.
Pullman Bus Depuis le terminal de bus, il est très facile de rejoindre le centre-ville. Il existe plusieurs bus qui partent depuis la « calle Chacabuco » : 210, 212, 214, 507. Il suffit de demander au chauffeur le prix pour rejoindre la place « Sotomayor » qui est dans le centre-ville. Le trajet est à 300 pesos/0,40€.
Bus local pour rejoindre le centre-ville de Valparaiso.Logement :
- Hostal Po, 7500 pesos/9,75€ par nuit par personne, dortoir de 6 personnes, petit-déjeuner inclus.
Nous avons trouvé cette auberge sur un forum qui le conseillait et nous n’avons pas été déçues. Il est très bien situé, juste à côté de la place Sotomayor. C’est de là où parte tous les Free walking tour, bien pratique ! L’hostal en lui-même est propre, très bien décoré, les lits sont confortables ! Seul point négatif, il y a fait un peu froid… Il semble qu’il n’y ait pas de chauffage au Chili. Mais ça reste vivable.
Hostal Po Restaurants :
Juste à côté de notre hostel, il y a un restaurant qui propose un menu du mini avec une entrée, un plat, un dessert et un jus pour 7150 pesos/9,30€. L’endroit est très mignon et le menu propose un choix varié de plats. Nous avons bien mangé !
Hostal Po Lors de notre visée de la ville, notre guide Nati nous a conseillé de venir essayer un plat typique chilien dans ce restaurant : la « Chorillana ». C’est un plat à partager fait de frites, oignons grillés, œufs au plat et fromage fondu. A la description, on en avait l’eau à la bouche avec Mélissa. Nous y sommes donc allées un midi. Nous avons été un peu déçues je dois dire. On s’attendait à avoir un plat avec plus de fromage fondu. C’était bon, mais pas extraordinaire. Cela dit, on pourra dire qu’on sera aller dans un restaurant pas du tout touristique. Nous étions les seules touristes.
La rosa del Puerto A faire
- Aller explorer les parties les moins touristiques de la ville, Tour4tips, 10h tous les jours
Pour notre première journée de découverte de Valparaiso, nous faisons une visite guidée des quartiers un peu moins touristiques de la ville. C’est une alternative à tous les circuits touristiques que proposent les différences agences de free walking tour. Cette visite permet de voir une partie plus vieille de la ville, ainsi que deux collines et l’ancienne prison. Notre guide s’appelle Nati et est une ancienne professeure d’histoire.
Notre visite commence dans la « calle Serrano ». Nati nous explique qu’au XXème siècle, c’était une des rues les plus importante de la ville. C’est ici où vivaient les familles riches. A côté de cette rue, on peut apercevoir un funiculaire qui la relie au haut de la ville, où la casse populaire vivait. Ce funiculaire existe depuis 1886 et est classé monument historique. A ses côté, on trouve un escalier de 167 marches qui permettait également de rejoindre le haut de la ville. On l’appelle « l’escalier de feu » car nos jambes chauffent lorsque l'on monte ses marches.
Funiculaire Cordillera Dans cette même rue, on trouve beaucoup de bâtiments qui semblent abandonnés. En 2007, il y a eu une explosion de gaz. Personne ne s’est rendu compte de rien, et surtout personne n’a rien senti. Les conséquences ont été lourdes : 70 morts. Ce quartier est protégé étant inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les règles de reconstruction sont strictes et nécessitent des matériaux particuliers. L’état Chilien n’est pas en mesure de reconstruire tous ces bâtiments vites. Les façades sont donc laissées ainsi, jusqu’à ce qu’elles soient réparées et réhabilitées.
Un petit monument aux morts a été créé en mémoire de personnes décédées. Nous arrivons ensuite que la « Plaza Echaroe ». C’est sur cette place que les Espagnols sont venus pour la première fois. On ne parle pas de « Plaza de Armas » a proprement parlé, car a ville n’a pas été fondée et aménagée par les Espagnols. La ville existait d’ores et déjà.
Plaza Echaroe Nous passons ensuite devant la « Iglesia de la Matriz ». C’est la première Eglise construite à Valparaiso. Elle est situéé au cœur du quartier portuaire de la ville, entourée de rues pavées et de maisons. Elle a été reconstruite 15 fois suite à différents tremblements de terre et à des attaques pirates. Elle a une grande importance dans la ville et a été déclarée Monument national du Chili en 1971.
Iglesia de la Matriz Comme toutes les villes d’Amérique du Sud, Valparaiso a un marché central. Or suite au tremblement de terre de 2007, le bâtiment est fermé. Un autre a été construit juste à côté, il est terminé depuis 2018, et pourtant il n’ouvre toujours pas ses portes. De ce fait, on aperçoit un peu partout aux alentours de l’ancien marché, des stands installés dans les rues. Les vendeurs ne pouvaient pas attendre que le gouvernement se décide à ouvrir les portes du nouveau marché !
Le marché se situe dans la rue à Valparaiso, après que le marché central ait été détruit suit à un tremblement de terre. Notre guide nous mène ensuite à un arrêt de bus. Nous allons prendre le bus 612 qui mène au Cerro Carcel. Alors que nous l’attendons, Nati nous raconte une anecdote. Au Chili, il y a une expression pour dire que l’on a la gueule de bois : « Caña ». En espagnol, on dirait « resaca ». L’expression chilienne vient du « Caña », un verre d'alcool à base de sucre de canne. A l’époque, les personnes qui en buvaient trop sentaient le caña. D’où l’expression ! Notre bus est là et nous nous rendons en haut de la Coline. Le conducteur roule vite mais maîtrise son véhicule. Déjà depuis le bus, on commence à avoir un aperçut de la grandeur de la ville.
Le bus 612 Nous arrivons alors à la « avenida alemania ». Le nom de cette avenue vient du fait qu’une grande communauté allemande s’est installée dans ce quartier au XXème siècle. De nos jours, c’est une des avenues les plus importantes de la ville car elle rejoint 25 collines entre elle. Elle s’étend même jusqu’à la maison de Neruda, le célèbre poète chilien, mais également jusqu’à Vina del Mar, la ville voisine.
La « avenida alemania » Nous commençons à redescendre la colline pour rejoindre le centre-ville. Nous avons fait plusieurs arrêts dont le premier est une place avec des colonnes couvertes de mosaïque. C’est l’œuvre d’enfants d’une école non loin de là. Le projet a été créé par Rodrigo Burgos, un artiste chilien qui souhaitait trouver un moyen de lutter contre l'usage des drogues par les enfants. C’est ainsi que ce projet de mosaïque dans Valparaiso a commencé. On trouve ainsi plein de mosaïque dans la ville, autant que l’art mural. L’art est définitivement un trait de caractéristique de cette ville, et ça lui va bien !
Un projet de mosaïque de Rodrigo Burgos, réalisé par des enfants. Depuis cette place, nous apprécions une superbe vue panoramique sur le port, les différentes collines et même Vina del Mar plus loin sur la droite. Nous apercevons également le Cerro Carcero, où se situe l’ancienne prison de la ville. C’est là où nous nous rendons ensuite.
Vues panoramiques sur la ville. L’ancienne prison a été construite dans les années 1970 pour répondre aux emprisonnements résultants du nouveau régime dictatorial. Elle avait été construite pour accueillir 600 prisonniers. Il y a eu énormément d'incarcération. Le nombre total de prisonniers a même dépassé 1200 personnes à un moment donné… Beaucoup de gens ont disparus également.
La dictature a durée de 1973 à l’an 2000. La prison a été abandonnée. Puis en 2011, la ville a décidé de redynamiser le quartier en réhabilitant l’ancienne prison et en faisant un grand centre culturel. Les murs du centre culturel sont les originaux de la prison. De nos jours il est possible d’y suivre des cours (de yoga, de danse, de théâtre…) gratuitement.
L'ancienne prison de Valparaiso réhabilitée en centre culturel. A côté de l’ancienne prison, on trouve « viejo polvorín », qui est la plus vieille structure de la ville. Elle date de l’an 1807.
Le « viejo polvorín » , la plus vieille structure de la ville;Nous continuons ensuite notre visite vers le Cerro Panteón, où se situe les trois plus vieux cimetières de la ville. Il y avait deux cimetières pour les catholiques : Cementario n°1 & Cementario n°2. Et un troisième cimetière : Cementario de disitentes. Comme son nom l'indique, c'est ici que sont enterrés toutes les personnes ayant été contre le régime du dictateur Pinnochet durant son temps au pouvoir.
Les cimetières de Valparaiso Nous continuons de descendre de la colline. On voit beaucoup d’art mural qui décore la ville. Nati nous explique que le street art est arrivé à Valparaiso après le séisme de Valdivia survenu le 22 mai 1960. Sa magnitude, la plus élevée jamais enregistrée, a été estimée à 9,5. Ce tremblement de terre a détruit une bonne partie de la ville de Valparaiso et a laissé beaucoup de mort sur son passage. La ville était en deuil et triste. Le poète Neruda a demandé aux artistes de sortir leurs outils afin de créer des murales. C’était une manière de remonter le moral des habitants.
L'art mural est partout à Valparaiso. En 1969, plusieurs artistes s’associent et créent le projet « Open Sky Museum », dans lequel 20 murales étaient prévues. Malheureusement, le projet a dû tenir une longue pause durant le régime dictatorial de 1973 à 2000. Cela dit, la « Brigadas Muralistas », un groupe d'artistes, ne s’est pas arrêté de peindre durant la dictature. Ils peignaient "on ne veut pas de la dictature" durant la nuit, ce qui permettaient aux locaux de garder espoir. Une fois la dictature abolie, le projet des 20 murales a pu être achevé.
ValparaisoNous finissons le tour en rejoignant le centre-ville de Valparaiso. C’était une première visite qui nous en a mis plein les yeux ! Entre la vue panoramique, l’histoire politique et sociale de la ville et les différents points visités, une chose est sûre, on aime Valparaiso !
Valparaiso- Découvrir le centre-ville de Valparaiso et son art mural, Tour4tips, 15h tous les jours
Nous avons fait le deuxième « walking tour » de Tour4tips. Ils proposent un circuit différent à 15h. Cette fois, on visite les quartiers touristiques de la ville : le port, le Cerro Alegro & le Cerro Concepcion. C’est Camilo qui est notre guide. Il nous explique que Valparaiso est composé de 24 « Cerros », c’est-à-dire des collines. En réalité, il y en a moins, on parle de « Cerro » à Valparaiso comme on pourrait parler de quartiers (« barro ») dans d’autres villes. C’est une manière de créer une identité à la ville et aux différents quartiers.
Valparaiso et ses différentes collines. Nous commençons notre balade au port. Camilo nous explique que Valparaiso était au début du XXème siècle, le port le plus influent et le plus important d’Amérique Latine. Le Chili a connu deux événements à cette époque sur la question sociale, qui a marqué l’histoire du pays. En 1903, le port a connu une grande grève de la part de la classe sociale, à bout de souffle. Cette grève a été drastiquement arrêtée par une intervention de l’armée. Il y a eu 50 morts et 200 blessés. A cette même époque, en 1907, dans la ville d’Iquique, une grève est survenue de la part des miniers. Encore une fois, sous les ordres du Président, l’armée est intervenue et a tiré sur les grévistes. 2000 personnes seront ainsi tuées.
En 1914, avec l’ouverture du canal de Panama, le port a connu une perte de régime importante. Il a perdu en activité et a eu du mal à se relever. De nos jours, le port a le plus haut taux de chômage du pays.
Le port de Valparaiso On se dirige ensuite sur la Plaza Sotomayor, qui est la place la plus importante de la ville. Elle porte le nom de Rafael Sotomayor. La place est bordée d'immeubles occupant la totalité des rues qui la bordent.
Plaza Sotomayor- A un des angles, on trouve l’ancienne Poste, qui a été la première poste au Chili en 1946. De nos jours, c’est le Ministère de la culture, des arts et du patrimoine. C’est le seul ministère que l’on trouve à Valparaiso, les autres se situent à Santiago. Cela a du sens étant donné que Valparaiso est considéré comme une capitale culturelle.
La première poste du Chili - Un bâtiment assez atypique se trouve sur un des bords de la place : un édifice de style néoclassique avec une « boîte » en verre sur son toit. Le bâtiment appartient à une grande compagnie de transport : Hapag Lloyd. Le bâtiment a été construit en 1878. La compagnie a souhaité créer un agrandissement. La ville était de prime abord contre, mais étant un acteur influant sur le port, la compagnie a fini par avoir les autorisations et entre 2001 et 2003, la « Glass Box » a été ajoutée. Les habitants ont eu des réactions mitigées, beaucoup ont pensé que cela jurait avec le style de la ville. Finalement, le centre-ville de Valparaiso a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2003. De ce fait, il n’est plus possible de modifier toute structure du centre historique sans l’autorisation de l’UNESCO.
Hapag Lloyd. - « La Armada de Chile » est le bâtiment du commandant en chef de la marine chilienne. Il est également appelé « edificio de la Intendencia de Valparaíso », qui vient de sa première utilisation : mairie de la ville. C’est un bâtiment de style néoclassique français. Il surplombe la place Sotomayor, on ne peut qu’apprécier sa beauté architecturale. Ce bâtiment a été le théâtre de nombreux et importants événements historiques et sociaux. Le 23 janvier 1979, il a été déclaré monument historique du Chili, en même temps que la Place Sotomayor Plaza.
La Armada de Chile - On trouve également sur cette place le bâtiment des pompiers qui est l'institution la plus respectée au Chili. Il existe 16 stations de pompiers à Valparaiso. Cela vient du fait qu’il existe beaucoup de désastres (tremblement de terre, éboulements de terre, feu...) dans la ville. Pour la petite histoire, c’est en 1851 que la première station de pompier est créée par des américains. Elle est appelée : « American fire station ». 154 pompiers y intervenaient dont 151 américains & 3 chiliens. Bien que les américains soient partis, le nom est resté. Et c’est ainsi que plusieurs stations de pompier de différentes nationalités ont été créées dans la ville. Chaque communauté immigrée souhaitait avoir sa station de pompier ! Aujourd’hui on trouve des stations de pompiers allemandes, françaises parmi une dizaine d’autre. Etonnant !
Le bâtiment des pompiers sur la Plaza Sotomayor- Le centre de la place est le monument qui honore les marins chiliens tombés lors de la bataille d'Iquique et de la bataille de Punta Gruesa. Plus qu’un Monument aux morts, peu de gens savent que c’est en fait un mausolée. Le corps d’Arturo Pratt tombé durant le combat contre le Pérou, est enterré ici.
Le mausolée au centre de la Plaza SotomayorNous nous dirigeons ensuite vers le « Cerro Alegro » qui est le quartier le plus connu de la ville. En 1999, une « telenovela », un type de série latino à l’eau de rose, a été tournée dans cette partie de la ville. Il y a eu une grande effervescence et a permis à ce quartier de se développer d’autant plus.
Cerro Alegro Nous passons devant une très belle maison : c’est un palace qui a été construit en 1617 construit par une famille italienne. Le propriétaire était un chanteur d'opéra renommé. C’est homme est mort dans des circonstances bizarres. La famille n’a pas souhaité continuer de vivre dans la maison et est partie. La maison est alors restée abandonnée pendant 9 ans. C’est un Yougoslave qui l’a racheté. Il était le dirigeant d’une compagnie minière. Il vivait seul, était un grand homme philanthrope et collectionneur d'œuvre d'art. Malheureusement atteint de la Tuberculose, il suit des traitements en Europe. Avant de mourir, il savait que la maison allait être abandonnée. Il en a donc fait don au gouvernement. Une partie de sa collection est maintenant exposée dans cette maison qui est devenue un musée.
Un musée d'art à Valparaiso. Nous continuons notre visite vers le « Cerro Concepcion » où l’on trouve une grande concentration de street art. Camilo nous explique qu’il y a trois capitales du street art en Amérique Latine, sans forcément d’ordre : Valparaiso, Bogota et Sao Paulo. C’est une pratique qui est en théorie encore illégale mais qui est tolérée et même parfois commandité par la ville pour embellir la façade de certains bâtiments.
Cerro Concepcion Les artistes qui interviennent sur les murs de la ville sont de toutes nationalités. Danny Reveco est un artiste local très connu. Il peint beaucoup pour critiquer la société de consommation actuelle, l’américanisation et la Mcdonalisation du monde. Il est également contre le tourisme, qui pour lui est également une autre forme de dérive de consommation. On a pu apprécier une de ses larges œuvres où il n’est pas difficile de retrouver ses idées et son état d’esprit. C’est une réelle satire de la société.
L’œuvre date de 2017 et s’appelle « Sin tierra, Sin agua, sin ciel » : Sans terre, sans eau, sans ciel. La première parti peint la conquête espagnole et la résistance de la communauté Mapuche face à cette invasion. Les dessins sont chaotiques et violents. La deuxième partie aborde le sujet de la « revolución pingüina » : une protestation durant laquelle des étudiants ont manifesté contre les prix de l’éducation au Chili. La troisième et dernière partie est une critique contre la consommation excessive. Le message est triste et émouvant, et pourtant l’œuvre est superbe. Il est parfois tellement simple de passer un message…
« Sin tierra, Sin agua, sin ciel » de Danny Reveco Nous passons dans le « Pasaje Bavestrello » qui est un passage connu de Valparaiso : on y trouvait avant un grand nombre d’art mural, ils ont été depuis recouvert suite à des rénovations du passage. Une autre raison de cette notoriété est un magasin de spécialités chilienne : les « alfajores ». Ce sont deux gâteaux avec du « dulce de leche » au milieu, le tout recouvert de chocolat. Je n’aime pas trop le dulce de leche mais je dois dire que celui au Chili est moins sucré et plus dense, ce qui est plus agréable. On en a partagé un avec Mélissa et ce n’était pas mauvais du tout, bien au contraire ! Le propriétaire s’appelle Don Sergio et est un homme très connu et respecté dans la ville.
Pasaje Bavestrello Nous continuons notre visite en pensant dans la « calle Papudo » qui est connue pour ses maisons colorées, recouvertes de taule. Les taules et les peintures qui les recouvrent sont recyclées de bateaux qui n’en avaient plus besoin. La taule crée une isolation supplémentaire, la peinture embellie la rue et les matériaux sont réutilisés à bon escient. Tout le monde est gagnant !
Calle Papudo On continue notre chemin en passant devant la première église anglicane d’Amérique du Sud. Elle a été construite en 1858 alors que la liberté de religion n’a été adoptée qu’en 1958.
La première église anglicane d’Amérique du Sud Notre visite s’achève au « Paseo Atkinson » qui est une petite rue où beaucoup d’artistes exposent leurs œuvres.
Paseo Atkinson Depuis ce passage, nous avons une vue sur une des œuvres murales les plus connues de Valparaiso. C’est une œuvre d’Inti Castro, un artiste Chilien né à Valparaiso. Il vit de nos jours à Barcelone mais il reste un des artistes les plus influents au Chili. Il s’est spécialisé dans l’art précolombien.
Une œuvre d’Inti Castro Cette deuxième visite guidée nous a montré une autre facette de la ville de Valparaiso. Nous avons apprécié découvrir son art mural, apprendre des anecdotes sur la ville et l’histoire du pays. C’était très intéressant. Comme toujours, on adore faire des visites guidées qui nous permet de mieux nous diriger dans la ville et d’en apprendre sur son histoire !
Art mural de Valparaiso - Explorer Vina del Mar, la petite ville de vacances à côté de Valparaiso, Tour4tips, 15h tous les jours (nécessité de réserver)
Juste à côté de Valparaiso, il y a une ville balnéaire très apprécié des chiliens. En été, la ville est assaillie, la plage est noire de monde, chacun vient à la chasse au soleil ! Nous sommes au Chili en juin, l’hiver arrive à grand pas, et Vina del Mar est presque morte. Elle attend patiemment le retour des beaux jours.
Pour rejoindre Vina del Mar, rien de plus simple. Il suffit de se rendre sur l’avenue « Errazuriz » et de faire signe à n’importe quel bus qui se dirige vers Vina del Mar (tous les bus en 100). Le premier qui passe devant nous est le 114, on lui fait signe et hop, c’est parti pour 10 minutes de trajet pour seulement 250 pesos/0,35€ par personne.
Prendre un bus en "100" pour rejoindre Vina del Mar Une fois arrivées, on se dirige vers la plage pour un petit pique-nique en face de l’océan, sous le soleil. Après s’être restaurées, on s’octroie une petite sieste avant de rejoindre la Plaza « Reloj de flores » où une visite guidée nous attend à 15h.
Vina del Mar C’est Nati, la guide que nous avons eu la veille à Valparaiso qui effectue cette visite aussi. Elle nous explique que cette place porte une grande importance dans la ville. En effet, durant la coupe du monde de 1962, le Chili n’avait pas les moyens de construire un plus grand stade. Pour compenser, la ville a réaménagé les espaces publics en créant des parcs et des places, afin de l’embellir et devenir un symbole de tourisme. L’horloge sur cette place est le point de rencontre typique de la ville. Il y a une tradition qui dit que si l’on prend une photo avec, la personne reviendra à Vina del Mar. Absorbée par les explications et ma prise de note, je n’ai pas pris le temps de faire une photo avec, il faut croire que je ne reviendrai pas !
Reloj de flores Nous marchons ensuite vers le « Cerro Castillo ». Depuis cette colline, on aperçoit les plages de la ville. Bien avant que Vina del Mar soit une station balnéaire, c’était une ville où l’on venait réparer les bateaux. Deux entreprises en particulier étaient les deux acteurs forts de ce marché : Level et Murphy. Elles ont eu place importante jusqu’à l’année 1906 durant laquelle un tremblement de terre est venue détruire la ville et les deux entreprises. Inutilisables, elles sont abandonnées, tout comme la ville qui devient une ville fantôme. C’est dans les années 1930 que le président décide de démanteler les deux anciennes usines. On y découvre alors deux superbes plages. La ville est alors transformée en station balnéaire et connait vite le succès qu’elle a encore de nos jours !
Vina del Mar Nous marchons ensuite jusqu’au « Palacio presidencial » qui se situe dans un quartier très sécuritaire. Le Président Chilien peut y venir quand il veut. Tous les Présidents viennent dans cette maison une fois élue, cela fait partie du protocole. Seul le Président Allende a refusé de s’y rendre, jugeant trop onéreux d’avoir une maison de la sorte à sa disposition. Le Président et le gouvernement utilise également cette maison lors d’accueil de représentants d’autres pays et une fois tous les ans, lors du discours annuel du Président. Durant ce discours, le chef de l’Etat explique les allocations du budget du pays et les dépenses effectuées.
Le Palacio presidencial et ses environsLa construction de la maison a coûté extrêmement cher et fait un peu contraste avec les maisons logées dans les collines, qui ressemblent elles à des favelas. Il y a une réelle contradiction entre la richesse des maisons proche de l’océan et la pauvreté des quartiers populaires, logés dans les collines. Vina del Mar est une des villes les plus riches du Chili, et pourtant c’est aussi qu’ici se loge une des plus grande favelas… Malheureusement, le gouvernement est plus concentré sur l’aménagement de la partie basse de la ville où le tourisme y est important.
Palacio presidencial Au « Cerro castillo », on trouve également le « Castillo Brunet » qui est un édifice construit par la famille française Brunet, qui était très riche. Pour nous donner une idée de l’ampleur de leur fortune, Nati nous explique que toutes les pierres qui recouvre la façade de la maison viennent de France. Or malheureusement pour cette famille, avec la crise 1929, ils perdent une partie de leur richesse et se voit dans l’obligation de revendre leur petit château avant même d’avoir fini sa construction. C’est à Famille Palestinienne qu’elle sera revendue. C’est pourquoi on retrouve des notes orientales dans l’architecture de la maison. En 1973, elle est prise en main par les militaires et est encore de nos jours un établissement privée de la grande police chilienne. Il est impossible d’y rentrer et d’y organiser quoi que ce soit, sauf si on a de la famille dans la police… Le seul jour où il est possible de la visiter est le dernier dimanche de mai, lors de la journée du patrimoine. Mais peut être plus pour très longtemps ! En effet, la police souhaite organiser des visites guidées aux touristes afin qu’ils puissent voir l’intérieur.
Castillo Brunet Nous passons ensuite par la « Calle Valparaiso » où un marché artisanal est installé. Il y a beaucoup de produits artisanaux mais aussi des contrefaçons. Un peu plus loin, on passe devant une institution de la ville : « Empanadas la Nonna ». C’est une « Pica », un restaurant local qui offre les meilleurs empanadas du Chili. Ils sont petits, cuits au four et économiques. Ce sont des « abuelas », autrement dit des « grands-mères » qui les cuisinent avec amour. Nous n’avons pas eu la chance d’y goûter, mais cela donne une bonne raison de revenir !
Calle Valparaiso, le marché artisanal et les « Empanadas la Nonna »Nous arrivons ensuite que la « Plaza de Viña » qui est la place principale. Vina del Mar n’a pas de date de création et n’a donc pas de « Plaza de armas ». Mais cette place fait office de « plaza de armas ». L’endroit est très grand. On peut y voir la Cathédrale de la ville, des palmiers et l’ancien édifice d’un club de membres privés qui s’appelle « Leones ».
La « Plaza de Viña » Nous finissons notre visite au parc « Quinta Vergara » qui abrite un amphithéâtre. Depuis 1977, il existe un festival de musique organisé chaque année qui réunis 6000 personnes. Il existe une règle assez horrible qui consiste à donner le droit au public de huer un artiste s’il n’est pas apprécié. Durant la dictature, c’était le seul moment où les chiliens avaient le droit de crier et de s’exprimer. Nati nous donne deux droits exemples d’événements qui est survenus lors de cet événement, au fil des années.
Le parc « Quinta Vergara » En 1983, le groupe de musique « Police » est venu chanter. Il est connu pour ses textes engagés et ses critiques sociétales. Or le groupe n’a pas chanté quoi que ce soit qui puisse avoir rapport avec le régime en place. Plus tard, lors d’un interview le chanteur a expliqué qu’il pouvait voir la terreur dans les regards du public. Il ne voulait pas que ses mots retombent sur des personnes qui n’avaient rien demandées.
Une autre année, le chanteur chilien Fernando Ubiergo a chanté la chanson « Guarda el tiempo en las bastillas » qui est une métaphore du régime dictatorial. Tout le monde l’a compris, sauf le gouvernement. Et le comble est que c’est cette chanson qui a gagné le festival cette année-là !
Une autre fois, l’humouriste Alejandra Dueñas a fait une performance sur scène lors de ce festival. Elle a été huée pendant 20 longues minutes. Elle n’a pas pleuré, elle a fini ce qu’elle avait à dire et est partie. Ce moment à choqué beaucoup de monde et a soulevé beaucoup de rétorquassions de la part des féministes, qui ont trouvé cette réaction du public très sexiste !
Il est intéressant d’apprendre comment un festival peut prendre une place aussi importante, que ce soit en politique, sur des questions sociétales ou humaines. Il continue à avoir lieu tous les ans en février. Il est très attendu. Il est toujours possible de huer… Il est difficile de se défaire d’une « tradition » lorsqu’elle est installée, même lorsqu’elle n’a plus lieu d’être… !
L'amphithéâtre du festival Vina del Mar C’était intéressant de visiter Vina del Mar et de voir la grande différence architecturale avec Valparaiso ! J’ai trouvé Vina del Mar jolie mais j’ai préféré Valparaiso avec son architecture plus ancienne, son art mural et son atmosphère plus relaxe.
Vina del Mar - Aller voir la maison de Pablo Neruda :
Nous sommes allées voir "La Sebastiana", une des maisons du célèbre poète Chilien Pablo Neruda. Il avait ressentit le besoin d’aller habiter à Valparaiso. Il souhaitait une petite maison pour écrire paisiblement. Il s'est alors renseigner auprès de ses amis, afin de savoir s'il connaissaient une maison située sur les hauteurs de Valparaiso mais pas trop, avec des voisins mais calmes, une maison originale et à la fois confortable, pas trop petite mais pas trop grande non plus, loin de tout mais proche des commodités… ça laisse entrevoir la complexité et l'état d'esprit de l'homme qu'était Pablo Neruda. Ses amis lui trouvèrent une petite maison appartenant à l’architecte Sebastián Collado. D’où le nom La Sebastiana, en l’honneur de son premier propriétaire.
La Sebastiana, ancienne maison de Pablo Neruda. Je n'avais jamais entendu parler de Pablo Neruda avant de venir au Chili. Et après voir visité deux de ses maisons et d'avoir entendu son engagement dans la politique de son pays, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller lire quelques uns de ses poèmes.
Après quelques jours à Valparaiso, nous rejoignons Santiago. Nous y restons seulement une nuit. Nous avons un avion pour Buenos Aires. Nous sommes contentes de retourner en Argentine qui a été un de nos coups de cœur ! La Capitale est, il parait, immense ! Nous avons hâte de la découvrir et de revoir nos amis rencontrés sur la route ou ailleurs !
Valparaiso