C is for Chile

Après plus d'un mois en Argentine, nous venons passer trois semaines au Chili. Ce n'est pas la meilleure période de l'année, il pleut beaucoup, mais nous avons des amis à visiter! On est contentes!
Du 31 mai au 21 juin 2019
22 jours
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Pour notre première étape au Chili, nous rejoignons la ville de Pucón, dans la région des lacs. Nous n'avons pas beaucoup de chance avec la météo, il ne fait que pleuvoir. Nous aurons tout de même l'occasion d'aller découvrir trois magnifiques cascades lors d'une journée!

Pucón 
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 A propos du Pays

  • Drapeau : Le drapeau national du Chili, appelé en espagnol : la estrella solitaria, fut officiellement adopté le 18 octobre 1817. Il se divise en deux franges horizontales : la frange supérieure est bleue et blanche. La bande inférieure quant à elle est rouge. Les principales interprétations de l'usage des couleurs du drapeau attribuent l'usage du bleu à la représentation du ciel et de l'Océan Pacifique, l'usage du blanc à la représentation des sommets enneigés de la Cordillère des Andes et l'usage du rouge à la représentation du sang versé par les héros nationaux dans la lutte pour l'indépendance du pays. De son côté, l'étoile symboliserait les trois pouvoirs de l'État chilien (exécutif, législatif et judiciaire) qui assurent l'intégrité de la nation. Une autre interprétation indique que l'étoile unique est une référence à l'État unitaire, à la différence par exemple, des multiples étoiles présentes sur le Drapeau des États-Unis qui représentent l'État fédéral.
Le drapeau Chilien 
  • Monnaie : Le peso chilien est la monnaie officielle actuelle du Chili. De nos jours (juin 2018), le taux de change est le suivant : 1€ = 792 pesos.
Le Pesos Chilien 
  • Sécurité : Le Chili semble être un pays très sécuritaire. Nous n’avons pas reçu de témoignages de voyageurs quant à l’insécurité dans ce pays. Le peu que nous ayons visité pour le moment, il y a toujours des membres de la police dans les rues. Apparemment Santiago de Chile et Valparaiso peuvent être un peu moins sécuritaire. Il s’agit de deux grandes villes, où le tourisme est plus présent, cela peut ainsi l’expliquer.
Centre-ville de Temuco 
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Infos pratiques

Transport : Pour rejoindre Pucon, nous avons pris deux bus, le premier pour rejoindre Osorno puis un autre pour arriver à Pucon.

  • Bus Bariloche-Osorno, Bus Andesmar, 510 pesos argentin/10€ (départ à 10h tous les jours)
  • Bus Osorno-Pucon, Bus JAC, 7400 pesos chilien/9,35€ (10h et 17h, deux départs par jour)

Le premier trajet dure environ 6 heures, en incluant la pause à la frontière. Nous sommes d’abord descendues une première fois pour recevoir le tampon de sortie du territoire argentin dans notre passeport. On redescend une deuxième fois, cette fois pour le tampon de notre entrée eu Chili. On nous avait prévenu que le contrôle à cette frontière est intense (il ne faut pas avoir de nourriture sur soi, des chiens viennent renifler nos sacs, nos gros sacs sont sortis pour qu’eux aussi, ils soient contrôlés par les chiens et la police…). Nous avons sûrement eu de la chance, mais il n’a pas duré plus longtemps que 30 minutes. Il faut dire que nous voyageons en saison basse, le bus est peu rempli, nous sommes peu nombreux à être contrôlés. Tant mieux pour nous !

Arrivées à Pucon! 

Logement :

  • Hostal Pillan, 6900 pesos/8,75€ la nuit par personne, chambre double privée, petit-déjeuner non inclus.

Nous avons trouvé cette auberge sur la plateforme Air bnb. La maison était vide, nous l’avons eu pour nous ! La décoration un peu rustique était bien faite. La chambre était grande et le lit confortable. Le seul petit hic, c’était le chauffage. Il n’y avait que des petits chauffages d’appoint et pour la saison c’était un peu limite. Mais nous avons fait en sorte de fermer les portes afin que la chaleur s’accumule.

Hostel Pillan 

Restaurants :

  • Rikiricon : A notre arrivée à Pucon, il est 13h et on a faim ! On sort du terminal de bus et on tombe sur ce restaurant. Ils proposent un menu à 5€ avec un plat et un dessert. C’était une cuisine maison, on a bien mangé. Mélissa a pris un « pastel de papa » qui était une sorte d’hachis parmentier, et j’ai pris un steak végétal avec des papas fritas !
Rikiricon  
  • Dejavu Sushi & Lounge Pucon : Avec Mélissa, on adore les sushis. Tout naturellement quand on a repéré qu’il y avait un restaurant à Sushi à Pucon, on était obligées d’y aller. Et, oh mon dieu, qu’est ce qu’on a bien fait. Il doit y avoir un truc avec l’Amérique Latine et les sushis, ils sont toujours extrêmement bons !
Dejavu Sushi & Lounge Pucon 
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A faire 

  • Visiter le centre-ville de Pucón :

Pucón est surtout connue comme la station balnéaire. C’est la plus importante du Chili. La ville connaît une saison touristique estivale très chargée. La ville a un environnement naturel privilégié : le volcan Villarica, le Parc National Huerquehe, le Parc National Villarica, le Parc Bosque Pehuén et de nombreux centres thermaux. De nombreuses attractions touristiques sont accessibles tout autour de la ville, tout au long de l’année.

Les maisons en bois.

Nous sommes allées se balader au centre-ville. On y a trouvé beaucoup d’agences touristiques qui offrent des tours dans les environs. L’attraction phare est la montée du Volcan Villarica. Ce n’est pas une ascension facile, il faut des crampons et un bon mental. Au vu des conditions météorologiques et du prix, on passera notre tour. Il faut compter 100€ pour l’activité à la journée.

Centre-ville de Pucon 

Pucon, c’est une petite ville mignonne. On trouve beaucoup de bâtiments en bois. On se retrouve à nouveau dans un esprit de village de montagne. On fera vite le tour, en passant par le marché artisanal, la place des Armes et la « Playa Grande Pucon ».

Le marché artisanal 
La "Plaza de Armas" de Pucon 
Playa Grande de Pucon 
  • Aller découvrir les différentes cascades du « Parque Bosque Pehuén »

Depuis Pucon, il y a un bus qui part toutes les 30 minutes en direction de Cararrehue, et cela de 8h à 20h. Ce bus permet de rejoindre le début de la marche pour rejoindre le « Parque Bosque Pehuén » (à l’intersection des routes 199-CH & S-941). On le trouve en face du Terminal de Buses Interurbanos Pucon. Il faut compter 800 pesos/1€ l'aller par personne.

Bus en direction de Cararrehue

De là, il y a 11km de marche pour voir 3 cascades : Salto Palguin, Salto La China & Salto El Leon. La route n’est pas très jolie en soit. Ce n’est pas réservé aux piétons, il y a plusieurs voitures qui sont passées à côté de nous. Quelques-unes se sont arrêtées, les conducteurs nous ont proposé de nous mener à notre destination. Après les avoir remerciés, nous avons refusé. Ils ne comprenaient pas trop ce qu’on faisait là à marcher.

 La route pour rejoindre les cascades

L’entrée de la première cascade, Salto Palguin, était à 2000 pesos/2,55€, mais il n’y avait personne. Nous sommes donc allées visiter la cascade gratuitement. Nous nous sommes trompées au départ, l’entrée du sentier n’était pas très visible. Nous sommes rentrées dans la forêt sans vraiment savoir où aller, jusqu’à ce qu’on se rende compte que ce n’était pas possible que le sentier soit si peu praticable. En revenant sur nos pas on tombe sur un morceau de tissus rouge accroché à une branche, là c’est sûr c’est la bonne entrée. En quelques minutes on tombe sur la Cascade. Le flux de l’eau est puissant, on surplombe la scène, c’est impressionnant !

Salto Palguin 
Salto Palguin  

On reprend la route, on continue à marcher quelques kilomètres. Nous passons à un moment donné vers une maison abandonnée. L’ambiance est glauque, mais j’adore l’atmosphère que cela crée sur une photo !

Une maison abandonnée 

Nous arrivons ensuite à la deuxième cascade : Salto La China. On se dirige vers l’entrée, lorsque Mélissa pousse un cri apeuré ! On se retourne, ce n’est qu’un petit toutou qui vient nous dire bonjour. Il est adorable et nous montre la route vers la cascade. Là encore, l’entrée est à 2000 pesos/2,55€, mais personne n’est présent. On s’y rend donc librement, notre toutou toujours à côté de nous. Cette deuxième cascade est aussi très impressionnante ! Nous sommes à ses pieds, elle nous arrose un peu. Magnifique !

Cascade La China 

Nous disons au revoir à ce petit toutou, et nous reprenons la route vers la dernière cascade. Nous sommes presque arrivées, on fait une petite pause pique-nique pour se restaurer et on reprend notre route. Et très vite, nous atteignons la Cascade El Léon. Cette fois quelqu’un nous attend pour payer notre droit d’entrée, qui cette fois est à 2500 pesos/3,20€. Après avoir payé notre dû, on marche jusqu’à la cascade. Elle est grandiose. Nous sommes à ses pieds. Elle est très grande. On reçoit beaucoup d’eau si on s’approche un peu trop. La vue est dégagée. C’est très beau. Avec Mélissa, on se fait la réflexion, lorsque nous allons être à Iguazu, qu’est-ce que cela va être !

La Cascade El Léon 

Nous croisons des Chiliens qui viennent visiter les cascades eux aussi. Nous les aidons à prendre une photo de groupe, ils nous retournent l'appareil en prenant une photo de nous deux. Nous reprenons ensuite la route pour revenir à Pucon.

LaCascade El Léon 

Alors que nous avons déjà marché presque 2km, voilà que nos amis chiliens arrivent en voiture derrière nous. Ils s’arrêtent à notre niveau et nous proposent de nous avancer vers Pucon ! Pour le moment, nous n’avons que des bonnes expériences avec les chiliens. Ils nous déposent à un croisement. Et à peine arrivées, le bus pour rejoindre Pucon est déjà là! Le retour aura été rapide !

Retour rapide et efficace à Pucon. 
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Pucon a été une belle surprise. Malgré qu’il ait beaucoup plu, nous avons tout de même pu explorer un petit peu ses environs. J’imagine qu’en été, cela doit être une bonne destination pour aller randonner et monter le volcan ! Nous nous rendons à présent à Temuco. Une ville sans grand intérêt touristique, mais où notre ami Jérémy fait son échange universitaire. Nous avons hâte de le retrouver !

Pucon 
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Après quelques jours pluvieux à Pucon, nous nous rendons à Temuco. Cette ville n’a pas un grand intérêt touristique. Mais nous y sommes allées afin de visiter notre ami Jérémy qui est en échange universitaire dans cette ville. Et on avait hâte !

Temuco 
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Infos pratiques

Transport :

  • Bus JAC, 3720 pesos/4,70€ par personne, 2h30 de trajet environ

Pour se rendre à Temuco depuis Pucon, rien de bien difficile. La compagnie de bus JAC propose des départs toutes les 30 minutes. Nous avions notre bus à 10h, mais nous sommes arrivées un peu en avance, du coup on a pris celui de 9h30. On arrivera plus tôt à Temuco !

En route pour Temuco 

J’ai eu la mauvaise expérience d’être derrière un abruti dans le bus. Il avait bien vu que j’étais grande et malgré ça, il a baissé son siège et il n’y avait déjà pas beaucoup de place… Et en plus de ça il jouait à un jeu sur son portable avec le son très fort... Malheureusement, des idiots, il y en a partout. C'est dans ces moments là que c'est très frustrant de ne pas bien parler la langue locale...

Les joies d'être grande en bus... 

Logement :

  • Residencial Freire, 6825 pesos/8,65€ la nuit par personne, chambre privative avec deux lits, petit-déjeuner inclus.

Cette auberge était un peu étrange. On ne sait toujours pas comment elle fonctionne. Des gens entrent et sortent, on ne sait pas qui vit ici. Il y a eu un malentendu sur le prix. Nous avons fait notre réservation sur Air bnb. Comme à notre habitude, nous avons réservé pour deux personnes. Nous avons donc payé le montant total, pour deux. Le lendemain de notre arrivée, le propriétaire vient nous voir et nous annonce qu’une seule personne a payé. Je lui explique que sur ma facture c’est bien pour deux personnes. Il me dit d’abord, qu’au Chili, cela fonctionne comme ça : le prix avancé est pour une personne. Je rétorque que non, sur Airbnb, en fonction du nombre de personne, le prix est automatiquement changé afin que la somme totale soit payée. Il m’annonce alors que son site est mal configuré. J’ai pour habitude d’être un peu trop gentille, mais là je trouve que c’est un peu abusé. Je lui énonce que ce n’est pas de notre faute et que nous ne serions pas venu si le prix était pour une personne. Il a donc capitulé et nous a laissé tranquille, sans nous demander de payer à nouveau. Je tiens à préciser que cet échange était en espagnol, et je ne suis pas peu fière !

Au-delà de ce malentendu, l’ambiance n’était pas plaisante, on avait l’impression d’être constamment observées… Je ne recommanderai pas de rester à cet endroit.

Contentes d'être à Temuco malgré tout! 

Restaurants :

  • La Picada de Mackenna : A notre arrivée à Temuco, c’est l’heure du déjeuner. On marche dans le centre-ville. Ce n’est pas évident de trouver un endroit pour manger. Les restaurants ne courent pas les rues. On finit par trouver une sandwicherie. On en commande deux végétariens, ils ne sont pas mauvais mais un peu écœurants. Les prix sont raisonnables.
La Picada de Mackenna  
  • Go Sushi : Voilà la deuxième fois que l’on mange des sushis au Chili, et encore une fois, ils sont délicieux. Il n’y a pas trop de riz. Les garnissages sont novateurs et même l’extérieur du sushi change. On adore les sushis et là on est très bien servies !
LeGo Sushi  
  • La Creperia : Dans le quartier Alemania, nous sommes allés manger une crêpe. C'est dans un endroit avec plein de petits food trucks, j'adore ce genre d'ambiance! Et la crêpe était délicieuse, servie dans une vraie assiette...! Un petit pas pour l'écologie!
Farolito Bar  
  • Farolito Bar : Nous sommes allés dans ce bar avec Jérému pour regarder un match de foot (la fameuse défaite de la France contre la Turquie. Du calme, ce n’est que du sport… Et être champions en titre ne veut pas dire qu’on ne perdra plus jusqu’à la prochaine coupe du monde ! Come on guys !). Nous avons commandé un peu de tout et c’était très bien. Le genre de nourriture nécessaire en lendemain de fête…
Farolito Bar  
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A faire

  • Faire un tour du centre-ville

Comme je le disais plus haut, on ne vient pas faire de la villégiature à Temuco. La ville n’est pas très jolie et il n’y a pas de centre-historique avec une belle architecture. C’est plutôt une ville-travail avec beaucoup de bâtiment, des centres-commerciaux, des boutiques… Mais il est intéressant de s’y balader pour voir la vie chilienne. On n’a plus trop l’impression d’être en Amérique Latine. Ici, tout est développé. La communauté est très cosmopolite. On ressent que ça bouge plus vite, dans tous les sens. On nous l’avait dit, le Chili ressemble un peu plus à l’Europe. Je suis d’accord.

Temuco 

On a également visité un marché artisanal. Je pense que c'est le marché le plus moderne que j'ai vu. Le bâtiment a été construit pour une exposition universelle à Milan puis déplacé à Temuco afin d'en faire un marché.

Le marché artisanal 

En marchant dans Temuco, Jérémy nous montre un arbre pas comme les autres : le "Araucanía" qui donne son nom à la région où se situe la ville. C'est l'arbre national du Chili. Le tronc est très droit et son écorce grisâtre ou rougeâtre, résineuse, est rude et épaisse. L'arbre peut atteindre plus de 1000 ans!

L'arbre national du Chili : le "Araucanía" .

Temuco n'est pas très touristique mais on a apprécié découvrir la ville et en apprendre un peu plus sur le Chili!

  • Monter au Cerro Nielol, 500 pesos/0,65€ pour les locaux, 1000 pesos/1,30€ pour les étrangers.

Il y a une activité touristique à Temuco : monter au Cerro Nielol. Il y a un frais d’entrée à 500 pesos/0,65€ pour les locaux & 1000 pesos/1,30€ pour les étrangers. Jérémy a une carte d’identité chilienne du fait qu’il étudie ici. Le garde nous a donc tous fait payer le prix local, c’est bien gentil à lui !

 Cerro Nielol

On commence à monter le long du sentier et deux chiens se joignent à nous pour la promenade. Ils courent dans tous les sens. On dirait qu’ils n’avaient pas été dans la forêt depuis longtemps !

 Cerro Nielol 

Depuis la colline on y aperçoit la ville. C’est un point de vue panoramique qui donne l’envergure et l’étendu de Temuco. Ce n’est pas une petite ville. Jérémy a prévu un petit thermos avec du thé. On profite de la vue en sirotant notre thé. Il faut compter une heure pour l’aller-retour. C’est une petite balade agréable qui vaut le détour !

Petite balade au  Cerro Nielol avec notre Jérèm! 
  • Sortir sur l’avenue Alemania

A Temuco, il y a un endroit où tous les pubs et restaurants se concentrent : l’avenue Alemania. C’est à côté de l’Université. On y voit beaucoup de jeune. Le quartier est plus dynamique et plus festif. On est sorties boire des coups avec Jéméry au bar Dominga. L’ambiance y est sympatique. Une fois de plus, on n’a pas trop l’impression d’être en Amérique du Sud.

Une petite bière avec notre Jérèm! 
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Notre soirée "asado" chez Jorge

Je ne pouvais écrire sur Temuco sans parler de notre soirée chez Jorge, un ami de Jérémy! Jorge fait parti du bureau international de son université et un rare chilien à intégrer les étudiants internationaux dans son cercle d'amis! Il a organisé un "asado" chez lui. Un asado est une sorte de barbecue. Le processus de cuisson consiste à exposer l'aliment au feu ou à l’air chaud. Jérémy y était convié et Jorge n'a pas hésité à nous inviter également !

Une fois arrivés, Jorge nous ouvre les portes de sa maison grandes ouvertes et on se sent tout de suite à l'aise. Je suis impressionnée par la quantité de viande que Jorge a prévu! Il n'a pas fait les choses à moitié... Même son chien en avait l'eau à la bouche, au point d'en voler un morceau alors que Jorge avait le dos tourné!

Nous avions amené du pain et javais prévu mes petits steaks végé, étant la seule végétarienne. Chacun avait amené de quoi boire. Une chose est sûre, nous n'allions pas mourir de faim et de soif! La soirée pouvait commencer !

Un asado chilien!

Nous avons fait la connaissance de Clément, Tom, Ophélie, Audrey, Aude et Eva, tous les six français ; Alexia, une mexicaine ; et bien sûr Jorge, notre hôte chilien. Ils n'étudient pas tous dans la même université mais se sont liés d'amitié au fil des soirées et aventures autour de Temuco. Ils ont tous entre 20 et 25 ans, et je suis impressionnée par leur maturité et leur courage d'être si loin de chez eux! Je me souviens avoir été pour la première fois à l'étranger seule à 18 ans... en Angleterre. Je ne sais pas si j'aurai eu le courage de partir si loin, si jeune!

Nous avons passé une excellente soirée ! Nous avons bien discuté, rigolé et bu! Un grand merci à Jérémy et Jorge pour l'invitation et cette bonne soirée!

Ce genre de soirée mémorable!  
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Temuco n’était pas une ville où on pensait s’arrêter, mais je suis contente qu’on soit venues. Déjà, nous avons pu revoir notre petit Jérèm et passer du temps avec lui, mais en plus nous avons pu découvrir une ville, une manière de vie à la chilienne et rencontrer plein de personnes géniales !

Notre prochaine étape est la ville de Concepcion. Là encore, on nous prévient, ce n’est pas une très jolie ville. Mais elle est sur la côte, on espère pouvoir aller voir l’océan et profiter des beaux paysages.

Temuco 
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Notre troisième étape au Chili est la ville de Concepción, sur la côte de l’Océan Pacifique. La météo n’est pas encore très clémente mais on espère avoir l’occasion de visiter la ville et de se rendre à la plage pour profiter des beaux paysages.

Desembocadura Rio Bio-Bio 
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Infos pratiques

Transport :

  • Bus Cruz del Sur, 5120 pesos/6,50€ par personne, 4h de trajet

Nous avions réservé notre bus sur le site busbud. Il est très pratique, il permet de comparer le prix et les horaires proposés par les différentes compagnies. Le trajet avec Cruz del Sur était le moins cher et il partait à 14h, du coup nous avons pu profiter de notre matinée avec Jérèm (et regarder la finale de Roland-Garros, une autre gagnée par Nadal, bien évidemment…).

Jérèm et Mél qui regardent la finale... ou pas! ahah 

Nous avons ensuite rejoint le terminal de bus en Uber. La course nous a coûté 3,50€. Le trajet en bus s'est bien passé, les 4h sont vite passées. Une fois à Concepción, on cherche les taxis, mais on n'en voit aucun. On demande à un policier où ils se situent. Il nous dit alors que cela risque d'être cher, mais que si on veut il nous commande un Uber. Nous avons donc pu rejoindre notre auberge pour seulement 2700 pesos/3,43€! Merci, Monsieur l'Agent! Je suis de plus en plus charmée par la gentillesse chilienne !

Merci, Monsieur l'Agent!  

Logement :

  • El Ricon de Vicente, 5340 pesos/6,80€ par personne par nuit, chambre double privée

Nous avons trouvé cet hostel sur air bnb. Nous avions un peu peur que ce soit encore un prix affiché pour une seule personne, même si on sélectionnait « 2 personnes ». J’ai donc contacté l’hôte qui m’a bien confirmé que c’était le prix total pour deux personnes. Il y a un grand avantage à voyager en saison basse : les prix sont beaucoup plus bas ! La chambre est spacieuse, les locaux sont très propres, c’est proche du centre-ville et la réceptionniste est adorable. Une très bonne adresse !

Merci, Monsieur l'Agent!  

Restaurant :

  • Furai : Nous avons développé une addiction aux sushis chilien. Encore une fois, nous trouvons un restaurant à Concepcion, et les sushis sont excellents ! On y a fêté nos 8 mois (!) de voyage ensemble et on s’est plus que régalées ! Ils étaient excellents et très bons marchés !
 Furai 
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A faire

  • Visiter le centre-ville :

Avec toute cette pluie, il ne nous a pas été aisé de sortir nous balader… On a donc tenté notre chance et on est sorties lors d’un moment d’éclairci… ça n’a pas marché… On s’est tout de même pris la pluie ! Mais hey, au moins on aura visité un peu le centre-ville.

Concepción 

Concepción n’est pas pas une très jolie ville. Le centre-ville et sa « Plaza de la Independencia » sont sans plus. Pour la petite histoire, cette place s'appelait auparavant la "Place des Armes", comme partout en Amérique du Sud. Et c'est sur la place d'Armes, que l'on a signé la déclaration d'indépendance le 1er janvier 1818. La place a alors pris le nom de place de l'Indépendance.

Plaza de la Independencia & Catedral de Concepcion

Le plus sympa à visiter est le « Barros Arena », une rue piétonne. En fin de journée et en soirée, la rue est illuminée de différentes couleurs. A un coin, il y a un grand écran qui donne l’impression d’être à un (très) mini Time Square. Il y a des représentations, des personnes qui chantent et beaucoup de monde qui y marchent, pluie ou non !

Barros Arena 

Nous sommes également passées devant un marché artisanal éphémère, où plusieurs stands avec différents bijoux, objets et mets étaient exposés.

Un marché artisanal éphémère 

Nous sommes également allées voir l’ancien Théatre « Enrique Molina Garmendia ». Il est aujourd’hui en ruines. J’aurai aimé pouvoir y entrer. Cela devait être un très beau théâtre. J'adore l'ambiance et l'atmosphère qui se dégage des ruines. C'est un peu effrayant et mystique à la fois!

Lancien Théatre « Enrique Molina Garmendia » 

En face de cette ruine, on trouve le « Parque Ecuador » qui mène au « Cerro Caracol », un point de vue sur la ville. Il a tellement plu, on n’a pas pu s’y rendre.

Parque Ecuador 

On s'est fait la remarque avec Mélissa, Concepción semble plus jolie de nuit. Avec les jeux de lumières de la ville, ça donne un peu de charme aux rues.

Concepción de nuit 
  • Aller au Parc « Pedro del Rio Zanartu »

Pour notre deuxième journée à Concepción, nous sommes allées au « Parque del Rio Zanartu ». Nous avons pris un Uber qui nous a seulement coûté 8€. Une fois arrivée, nous avons la plage « Boca Norte » sous nos yeux. C’est une plage de sable noir. Des surfeurs s’affairent autour de nous. Ça a l’air d’être une bonne journée pour surfer, il y a des bonnes vagues.

Boca Norte  

Nous marchons ensuite vers « Desembocadura Rio Bio-Bio ». Sur la gauche de la plage, il est possible de monter sur une petite colline qui permet d’avoir un point de vue en hauteur sur l’océan. Il faut faire attention, il y a des plantes qui ressemble un peu à l’Agave mais avec des grosses épines… Alors qu’on marchait, j’ai glissé sur un peu de boue et je me suis retrouvée accrochée à une plante, deux épines plantées dans ma main… Ce n’est pas très agréable !

Les fameuses plantes avec leurs petits épines... 

Mais une fois en haut, la vue en vaut la peine ! J’adore l’Océan, le son qu’il émet, son odeur, ses vagues, tout m’enchante chez lui ! J’ai hâte de me retrouver sous l’eau et d’aller plonger ! A Rio peut-être ?

 Cerro Pompon

Nous sommes ensuite allées de l’autre côté de la plage. Il semble que c’est un endroit moins fréquenté. Et pourtant, on tombe sur des bouchons en plastique, des bouteilles et autres morceaux de plastique… ça me désespère… N’ayant pas de sac avec moi, je n’ai pas pu tout ramasser, mais en l’espace de 10 minutes à peine, j’ai pu récolter quelques déchets… Et le pire, c’est que cela vient surement de l’océan… ça me peine. Il est grand temps qu’on arrête d’utiliser du plastique. Il y a urgence !

La pollution plastique n'est pas un mythe... 

Nous arrivons sur une autre petite plage. L’eau y est turquoise. On sent l’odeur des algues et l’air marin. Ça fait du bien de se promener !

Une petite plage cachée 

On commence à marcher en direction de l’entrée du parc et on tombe sur un panneau qui indique une cascade... C'était une très petite cascade, j’appellerais plutôt ça une coulée d'eau... ça nous aura bien fait rire avec Mélissa.

Cascada Rocoto 

On reprend notre marche et à peine 30 minutes après, une voiture s’arrête à notre niveau et nous propose de nous déposer à l’entrée. Les Chiliens sont vraiment adorables !

Un bon exemple de la gentillesse chilienne 

Une fois à l’entrée, on fait un tour au Musée « Pedro del Rio Zanartu ». C’est musée avec une collection privée de l’explorateur du XIXe siècle et des jardins pittoresques. A l’intérieur, ça sent fort le renfermé. Il y a une grande collection d’objets : des fusils, des animaux empaillées, des photos d’époque, des mappes monde avec l’itinéraire de ses explorations, une momie et autres collections d’objets. L’entrée est gratuite et il est interdit de prendre des photos. Comme je suis un peu une rebelle, j’ai pris discrètement une photo de la momie, chut !

Une chose qui m’a surprise c’est l’exposition de têtes « Jivaros ». Les têtes réduites ou « tsantzas » sont des objets rituels réalisés à partir de têtes humaines par des tribus d'Amérique du Sud, tels que les Shuars.

Musée « Pedro del Rio Zanartu » 

Une fois le musée visité, nous sommes allées faire un tour dans les jardins. Avec le ciel gris et l’ambiance un peu lugubre, nous ne sommes pas restées bien longtemps.

Les jardins du Musée « Pedro del Rio Zanartu » 

Avant de repartir pour Concepción, nous avons été au mirador de la Laguna Verde. La vue n’était vraiment pas impressionnante. Nous avons à peine pu observer le lac….

Laguna Verde 

Nous avons ensuite repris le chemin du retour. Il n’y a pas de bus pour revenir à Concepción, mais il est facile de faire du stop. 30 minutes après avoir quitté la Laguna Verde, nous avons trouvé une voiture de Surfers qui a accepté de nous ramener à Concepción. Ils étaient déjà 4 dans la voiture. Mélissa s’est assise sur moi. Ils nous ont ramené jusqu’à notre rue ! Les Chiliens sont vraiment adorables et serviables !

Le stop c'est pratique ! 
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Concepcion 
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Après quelques jours à Concepción, on se rend à la capitale chilienne : Santiago de Chile ! On n’a pas eu de grands éloges de cette ville, mais je pense que nous aurons plus de chance de trouver de quoi faire et visiter dans cette ville. J’ai hâte de la découvrir. En plus Jérémy et deux de ses amis, Clément & Jorge, nous rejoignent !

 Santiago de Chile
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Infos pratiques

Transport :

  • Bus Pullman Tur, 8260 pesos/10,50 €, 6h de trajet

Pour rejoindre le terminal de bus de Concepcion, nous avons commandé un Uber. Le trajet nous a coûté 3,40€. L’application fonctionne très bien au Chili. Nous n’avons jamais attendues plus de 3 minutes ! Une fois arrivée au terminal, notre bus est à l’heure. Notre trajet se passe bien, il passe plutôt vite.

Arrivées à Santiago, on réalise qu’il y a un métro et on se souvient que l’on a déjà une carte rechargeable ! Lorsque nous étions à Samaipata, nous avions rencontré Brent, un américain, qui nous avait donné le reste de ses pièces chilienne et sa carte de métro de Santiago. Ce qui nous a bien aidé une fois arrivée à Santiago. Nous avons juste au à recharger la carte et prendre la ligne 1 jusqu’à « Baquedano » pour rejoindre notre auberge. Nice and easy !

Arrivées à Santiago, il pleut, encore et toujours! 

Logement :

  • Rado Hostel, entre 18$/16€ et 19$/16,80€ la nuit par personne, dortoir de 6 lits, petit-déjeuner inclus.

Alors que nous recherchions une auberge dans le quartier de Bellavista, nous sommes tombées sur plusieurs d’entre-elles qui avaient des commentaires récents informant qu’il y a des punaises de lits. Quand tu es en voyage longtemps, les punaises de lit, c’est l’angoisse. Je peux vous dire que le choix de mettre quelques euros de plus pour avoir une auberge propre s’est fait tout de suite !

Nous avons trouvé le Rado Hostel. Il se situe proche de la station de métro Baquedano et est juste à côté des bars et restaurants. Les locaux sont neufs, tout est propre, les lits sont confortables et la cuisine très grande. Le petit-déjeuner est inclus et très complet !

Rado Hostal
  • Santiago Backpackers, 23,75$/21,20€ la nuit pour une chambre double privée, petit-déjeuner inclus.

Pour notre dernière nuit à Santiago et au Chili, nous avons séjourné au Santiago Backpackers pour une nuit. L'hostel est très bien situé, il est proche de la "Plaza de Armas". Les locaux sont propres, les lits sont confortables et il y règne une bonne ambiance! C'est une très bonne adresse.

Santiago Backpackers 

Restaurants :

  • Swagat Comida Indian :

On adore la cuisine indienne avec Mélissa. Et après quelques mois sans passer par un restaurant indien, on s'est dit qu'il était temps de changer cela! Après quelques recherches sur TripAdvisor, nous avons été séduite par le restaurant Swagat Comida Indian. Et bien nous n'avons pas été déçues. Nous avons été très bien accueillies, servies très vite et la nourriture était excise!

Swagat Comida Indian 
  • Il Maestrale, Le Patio Bellavista, 3500 pesos/4,50€ les deux boules de glace

Ce glacier est le meilleur de Santiago ! Il propose différentes saveurs de glaces et même des glaces véganes ! Lors de notre visite guidée, notre guide nous a également précisé que tous les jours, une des saveurs changent. C’est un peu la surprise ! J’ai goûté aux goûts Oreo et ananas, et effectivement, c’était très bon !

Il Maestrale 

Sortir :

  • Club 57, entrée à 2500 pesos/3,20€ par personn,

Samedi soir, nous avons passé une soirée épique ! Nous avons commencé à l’auberge en se faisant des burritos maison et en jouant aux cartes. Je me rends compte que c’est très français de faire des jeux de cartes avant de sortir en soirée. Je me souviens d’une discussion avec deux colombiens qui trouvaient étrange que l’on joue plutôt que de discuter. Bref !

La fine équipe! Jorge, Clément, Mélissa, Jérémy et moi. 

Nous allons ensuite chez Felix, Victor, et Jovana, des amis de Jorge. Nous faisons également la connaissance de Valentina, Camila et Paul. Felix est allemand ; Victor et Jovana sont brésiliens ; Camila et Valentina sont chiliennes ; Paul est français. J’adore voyager pour ça. Se retrouver en soirée avec des personnes de différents horizons. Ça parle dans toutes les langues. Je passe du français, à l’anglais, à l’espagnol, au franglais en passant par le spanglish… !

La fête continue au Club 57. Il y a des néons de partout, la boîte est remplie, l’ambiance est géniale, on danse jusqu’au bout de la nuit ! Une chose est certaine, on aura bien fêté !

Club 57 
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A faire 

Nous débutons notre exploration de Santiago par un tour du centre-ville, comme à notre habitude. Notre guide s’appelle Franco et est également musicien. Il nous explique que la Capitale est la plus grande ville du Chili. Santiago est établie dans une vallée entourée par les sommets enneigés des Andes et par la cordillère de la Costa. Rien que ça, les paysages qui entourent la ville sont magnifiques.

 Ceci est une vue depuis notre hostal Rado, le coucher de soleil sur la Cordillère des Andes était exceptionnel! 

On commence cette visite guidée par la « Plaza de Armas », cœur majestueux du centre colonial de la ville. La place comporte trois monuments importants : la Marie, l’ancienne Cour de Justice (qui est de nos jours le Musée d’histoire naturelle) & l’ancien Palais présidentiel (qui est aujourd’hui la poste).

La Marie (1), l’ancienne Cour de Justice (2), l’ancien Palais présidentiel (3) & la Plaza de Armas (4).

On trouve également sur cette place principale la Cathédrale. La nef est dotée de voûtes finement ouvragées et peintes de scènes religieuses, œuvres de Ignacio Cremonesi qui datent de 1906. La Cathédrale a vécu 5 tremblements de terre… Elle a été reconstruite à plusieurs reprises. Les espagnols, qui n’avaient pas l’habitude de ces événements naturels, étaient choqués par cette constante nécessitée de reconstruire…

La Cathédrale de Santiago de Chile 

Il y a une histoire particulière liée à cette place : la fontaine en son centre est dite située au kilomètre zéro. Or c’est un mythe, le vrai Kilomètre zéro se trouve sur la « Playa Blanca » dans la ville de Lota ! C’est Jorge qui nous donne ce détail, comme quoi il ne faut pas croire tout ce qu’on nous dit. Il est facile de déformer une information. Jorge pense que cette transformation d’information vient du fait qu’il y a plus de passage et de tourisme à Santiago.

La fontaine au centre de la Plaza de Armas et la ligne imaginaire du Kilomètre zéro. 

Notre guide nous explique ensuite que c’est Pedro de Valdivia, un conquistador espagnol, qui a fondé la ville en 1541, après avoir été envoyé par un Empereur Inca péruvien. Ce dernier lui avait donné de mauvaises informations. Il lui avait promis une terre avec beaucoup d'or. Le conquistador construit malgré-tout la ville. Il voulait originellement s’installer à Concepcion, mais cette ville était habitée par les Mapuches, une communauté aborigène. C’est la seule communauté qui a déclaré la guerre aux espagnols et n’a jamais été sous leur contrôle ! Pedro de Valdivia reste ainsi sur les terres de Santiago et y construit la ville. Six mois après sa fondation, les mapuches s’y rendent et détruisent la ville, le 11 septembre 1541. La ville sera reconstruite malgré tout et deviendra la capitale.

Statue de Pedro de Valdivia, fondateur de la ville de Santiago de Chile 

Nous nous rendons ensuite sur la « Plaza Montt Varas » où se situe le Musée des Arts Pré-Colombien. Le guide explique que « pré-colombien » signifie « avant Christophe Colomb ». Je ne pensais pas du tout que c’était pour cela… J’ai toujours pensé que cela avait un rapport avec la Colombie… Oh well, on en apprend tous les jours ! Sur la façade, on aperçoit des portraits de femme Mapuche. Le guide nous explique que la femme Mapuche a une place importante dans leur communauté. Elles sont reconnues pour leur courage, leur force et leur caractère stricte. Beaucoup de femme mapuche sont engagées comme nourrice afin d’assurer une bonne éducation aux enfants. Et pour la petite histoire, le mot « Mapuche » signifie « Homme de la terre ».

La « Plaza Montt Varas » & le Musée des Arts Pré-Colombien

Sur cette même place, on trouve également l’ancien Congrès « Antiguo Congreso ». L'ancien bâtiment du Congrès national est l'ancien siège du Congrès chilien. Le Congrès s'est réuni dans ce bâtiment du centre de Santiago jusqu'à ce que le gouvernement socialiste de Salvador Allende soit renversé par le coup d'État militaire d'Augusto Pinochet le 11 septembre 1973. Aujourd’hui, le Congrès se situe à Valparaiso.

« Antiguo Congreso » 

Avant de quitter la « Plaza Montt Varas », Franco nous montre l’ancien siège du premier journal périodique chilien « Merculio ». C’est un journal qui n’a jamais cessé d’être imprimé depuis son ouverture. Pas un seul jour d’interruption ! Ce périodique aborde des sujets sensibles et des controverses, ce qui n’est pas au goût de tout le monde. Mais il a au moins l’audace d’évoquer ces sujets, un peu comme « Charlie Hebdo ».

Le bâtiment blanc en face sur cette photo est l’ancien siège du premier journal périodique chilien « Merculio ».

Nous nous rendons ensuite à la « Plaza de la Constitucion », où se situe le « Palacio de la Moneda », qui est le Palais présidentiel. Le Président n’y réside pas, mais c’est là où il exerce ses fonctions. Le nom du bâtiment vient de l’histoire de l’endroit : c’était originellement le lieu où était créé les pièces de monnaie, avant qu’il soit transformé en bâtiment politique officiel.

 « Plaza de la Constitucion » & « Palacio de la Moneda » 

Sur cette place, on trouve une statue de Salvador Allende Gossens, qui a été le premier Président socialiste chilien en 1970. Il souhaitait résoudre les problèmes fondamentaux du pays et plus particulièrement le fossé entre les pauvres et les riches. A l’époque, une expression disait « Oubliez cela, Santiago n’est pas le Chili », dans le sens où la concentration des richesses du pays était à la capitale. Le reste du pays peinait, et le gouvernement le laissait pour contre. Allende se lance dans un changement drastique du système éducatif, des entreprises et dans l’organisation du pays. Or les parties politiques de droite paniquent. Ils voient ces mesures comment une volonté du Président de changer le Chili en un deuxième Cuba. Le 11 septembre 1973, une intervention militaire est organisée au Palais de la Moneda : quatres tanks sont placés devant le Palais, des snipers sont postés tout autour. L’armée fait la demande à Allende de sortir du Palais. Restant sur ces positions, le Président demande à tout le personnel de sortir, mais il restera à l’intérieur. Il écrit une dernière lettre au peuple dans laquelle ses derniers mots sont « J’ai foi en notre pays et en son destin ». Le Palais de la Moneda a été bombardé. Le Président Allende est retrouvé mort. Certains disent qu’il s’est suicidé avant le bombardement, d’autres pensent qu’il attendra l’attaque militaire.

La statue de Salvador Allende Gossens 

Suite à cette attaque, le régime militaire de Pinochet commence et durera 17 ans… Durant cette période, beaucoup de personnes seront incarcérées et tuées, des personnes ont également disparues. Une intervention internationale a permis de finir la dictature. Une élection présidentielle transparente a été organisée. Pinochet pensait que la population voterait pour lui, mais il a perdu. Il n’a pas eu le choix que d’abdiquer étant donné qu’il était sous le feu des projecteurs de la scène internationale.

Après ces explications sur l’histoire politique du pays, nous nous rendons à l’ancienne bourse de la ville. Franco nous explique que ce n’est pas la première du pays. La première bourse est à Valparaiso. Mais suite à la construction du canal de Panama, Valparaiso, grande ville portuaire, a connu une grande crise. Il n’y avait plus de nécessité de passer par Valparaiso. C’est ainsi que Santiago est devenue la capitale politique et Valparaiso, un centre culturel.

L'ancien quarter de la bourse de Santiago

A côté de l’ancienne Bourse, rue « Nueva York » on trouve le premier gratte-ciel de la capitale. Le bâtiment fait 10 étages ! Impressionnant à l’époque, on ne le remarquerait même pas de nos jours…

La rue « Nueva York » & le premier gratte-ciel de la capitale. 

Nous continuons notre visite. On passe alors devant un stand de rue qui vend des cacahuètes. Oui, vous avez bien lu. « Nuts4nuts » est une entreprise connue tenue par le « Conejo », le « Lapin », l’homme d’affaire le plus riche de Santiago. On l'appelle ainsi car il ressemble à un lapin. Il a commencé à vendre des cacahuètes dans la capitale, mais ça n’a pas marché. Il s’est alors installé à New York et a connu un succès fou. La population chilienne lui a alors demandé de revenir à Santiago !

Un stand de « Nuts4nuts » 

Nous passons à un moment donné devant le restaurant végétarien le plus connu de la ville. Il propose des spécialités chiliennes végétariennes. Un des plats typiques s’appelle le « Porotos » : ce sont des haricots blancs recouverts d’une sauce à base de maïs et de courge.

El Naturista, le restaurant végétarien le plus connu de Santiago. 

Non loin de ce restaurant, on trouve le bar « La Pica de Clinton », dans lequel Bill Clinton serait entré voire un Coca cola light. Le propriétaire serait devenu fou et a changé absolument tout dans son bar. Il en a même changé le nom. Aujourd’hui tout tourne autour de M. Clinton. Il vend même des t-shirts et on peut même trouver la bouteille de Coca dans laquelle Clinton ait bu… Pourquoi pas ?

 « La Pica de Clinton » 

Nous nous sommes ensuite dirigés vers l’Opéra de la ville. Le « Municipal de Santiago » est la scène principale du Chili pour la musique classique. Cet Opéra a la particularité d’être très abordable. Il y a notamment des rabais pour les moins de 35 ans et moins de 26 ans. C’est une bonne idée afin de rendre la culture de la musique et de l’opéra plus accessible.

Le « Municipal de Santiago », l’Opéra de la ville. 

Devant l’opéra, on trouve une fontaine offerte par les argentins au Chili en 1910 pour le centenaire de l’indépendance du pays. Sur la fontaine, il y a des statues de 4 enfants en train de jouer. Or le Chili a une tout autre interprétation de cette fontaine : les enfants ne jouent pas, ils se battent. Et ces enfants sont une représentation des relations diplomatiques entre le Chili, l’Argentine, la Bolivie et le Pérou. Bien évidement le Chili est devant en train de se faire pousser par l’argentine sur la droite, le Pérou est au-dessus et la Bolivie en retrait. Ce qui devait être un cadeau a en fait une grande polémique…

La fontaine offerte par les argentins au Chili en 1910  

Nous arrivons ensuite devant le Cerro Santa Lucia, cette petite colline qui sépare la ville en deux : d’un côté les bâtiments gouvernementaux et de l’autre une partie plus culturelle et festive. Avant d’être transformé en parc, cette colline n’était qu’un rocher pas très esthétique. Derrière lui était jeté tous les déchets de la ville. En 1910, le gouvernement décide d’entamer une transformation visuelle de la capitale. C’est alors que cette colline est changée en parc et est aujourd’hui très visitée.

Cerro Santa Lucia 

Nous nous rendons ensuite au « Barrio Lastarria » qui est un quartier dynamique avec de nombreux magasins, bars & restaurants. Le soir des stands avec produits artisanaux et des peintres s’installent dans les rues. Nous passons notamment devant la « tienda nacional », un magasin qui propose beaucoup de produits culturels chilien. Franco nous parle notamment d’un groupe de musique, « Los Prisoneros », qui était un des meilleurs groupes durant les années de dictature. Ils étaient jeunes et l’Etat les laissait faire. Ils ont cependant eu le courage d’aborder des sujets très controversés. Leur style est punk, électronique, musique de garage. Nous nous arrêtons également devant la meilleure pâtisserie qui régalent une grande partie des habitants et des touristes.

« Barrio Lastarria » 

Nous continuons notre visite en rejoignant le plus vieux cinéma de la ville : « El Biografo ». Il est encore ouvert et propose de visionner des films, comme anciennement : seulement des films en version originale, une personne vous mène à votre place, une présentation du film est effectuée, ainsi qu’un débrief.

Le plus vieux cinéma de la ville : « El Biografo » 

En route vers Centre culturel de Santiago, nous passons devant une œuvre d’Alberto Montt, un des artistes d’art mural les plus connu de Santiago. On le reconnait par les couleurs noir & blanc et son trait de crayon de style dessin animé.

 Une œuvre d’Alberto Montt

A côté du musée, on trouve également des œuvres du groupe « Brigada Ramona Parra », qui est le plus gros groupe d'artistes d’art mural. Il comprend 50 personnes. Ils peignaient la nuit et sur des sujets contre le gouvernement, durant le régime dictatorial.

Des œuvres du groupe « Brigada Ramona Parra » 

Nous arrivons ensuite au centre « GAM », le plus grand centre culturel en Amérique du Sud. Les initiales du centre culturel viennent du nom de la poète Gabriela Mistral. Elle a reçu un prix Nobel de la littérature en 1945. C’est une grande figure féminine. Elle a permis aux femmes de recevoir le droit de vote en 1948. On trouve son portrait sur le billet de 5 000 pesos.

« GAM », le plus grand centre culturel en Amérique du Sud. Sur la 4ème photo, on aperçoit une représentation de Gabriela Mistal. 

Nous nous dirigeons ensuite vers le nord de la ville. Nous passons devant une maison faite par l’architecte Luciano Kulczewski entre 1940 et 1950. Il avait une obsession pour le style Gothic et médiéval.

Une maison faite par l’architecte Luciano Kulczewski 

Nous passons ensuite par le « Parque Forestal » de la capitale pour rejoindre le « Barrio Bellavista ». Nous croisons un bâtiment, notre guide nous fait remarquer qu’il ressemble à un téléphone des années 1990. Ce n’est pas une coïncidence. C’est l’entreprise espagnol Telefonica qui l’a fait construire en 1995.

Depuis le parc, on aperçoit un batiment avec une gargouille, c'est une autre oeuvre de Luciano Kulczewski.

Le quartier Bellavista est l’endroit où l’on trouve les bars, les restaurants, les artistes et les endroits où sortir. C’est aussi un quartier où se concentre beaucoup d’universités. La boisson favorite consommée par les chiliens est le « piscola », un mélange entre du Pisco et du Coca cola. Pour l’avoir essayé, c’est très fort et pas forcément à mon goût, mais ça se laisse boire. Une autre boisson très connue est le « terremoto », c’est-à-dire le « tremblement de terre » : un mélange entre du vin blanc, de la glace à l’ananas et un shot de fernet. Je n’ai pas essayé, mais apparemment c’est très trompeur car c’est très sucré et on ne sent pas l’alcool…

Le quartier Bellavista 

Nous finissons notre visite à l’ancienne maison du célèbre poète chilien, Pablo Neruda. Son ancienne maison est maintenant musée, appelé « La Chascona ». C’est une des plus belles maisons de Santiago. Elle est toute bleue et ressemble à son propriétaire d’alors. Neruda, qui ne se savait pas nagé, était obsédé par l’océan et tout ce qui y touchait. Il avait fait construire cette maison pour sa maitresse, dans le quartier Bellavista reculé du centre-ville afin que personne ne se doute de sa liaison. Il ne prononçait jamais le nom de sa maitresse pour ne pas éveiller les soupçons. Il la prénommait « La Chascona » (elle avait des cheveux roux et très bouclé, dans tous les sens), ce qui signifie « cheveux fous » afin que personne ne sache à qui il faisait allusion. Mais tellement amoureux d’elle, il divorcera de sa femme et se mariera avec sa maitresse.

L’ancienne maison du célèbre poète chilien, Pablo Neruda. 

Notre visite s’arrête ici. Nous avons appris énormément de choses sur la ville, le pays et sa culture. J’ai adoré Santiago. Je suis agréablement surprise par la ville. Le centre-ville est charmant, il est agréable d’y marcher !

Santiago de Chile 
  • Prendre le Funiculaire pour apprécier une vue panoramique sur la capitale :

Dans le quartier de Bellavista, il y a un funiculaire qui permet de monter en haut du Cerro San Cristobal. Le tarif est 2000 pesos/2,60€ par personne pour l’aller-retour. Nous étions les premiers dans la file d’attente, nous avons donc pu choisir notre cabine. Bien évidemment, nous sommes allés dans la première (en partant du bas) afin de pouvoir apprécier la vue et ça vaut la peine !

La fine équipe avant de prendre le funiculaire! 

Une fois arrivés en haut, nous avons une vue plus proche d’une représentation de la Vierge Marie. La statue surmonte la colline et veille sur la capitale. Lorsqu’on se retourne, on a une vue imprenable sur Santiago. La ville s’étire loin jusqu’à la cordillère des Andes, que l’on aperçoit également clairement.

Vue depuis le Cerro San Cristobal 

On se balade autour du Cerro. Un petit marché est installé où les touristes déambules, à la recherche du meilleur souvenir. On monte ensuite au pieds de la statue de la vierge Marie, où des cadenas, photos et autres petits objets sont entreposés. On dirait des offrandes, des demandes de protection, des remerciements de la part des fidèles. C’est émouvant de voir les différentes photos et l’amas d’objets entreposés.

 Cerro San Cristobal  

On finit notre balade en passant devant le Sanctuaire de l'Immaculée Conception et en profitant des dernières vues panoramiques sur la ville. Cette visite vaut vraiment le détour. C’est toujours impressionnant de surplomber une ville et de se rendre compte de sa grandeur.

Sanctuaire de l'Immaculée Conception  
  • Aller faire ses emplettes aux marchés de la ville :

Nous nous sommes rendus aux différents marchés de la ville qui se situent les uns à côté des autres. Comme tous les marchés d’Amérique du Sud, ils concentrent tout ce dont on a besoin : des fruits, des légumes, du fromage, de la viande et autres condiments. On y trouve également de quoi équiper sa cuisine, des outils, des vêtements… de tout ! Nous y avons été à plusieurs reprises pour acheter de quoi nous faire à manger. C’est bien plus sympathique et économique !

Les différents marchés de la Capitale 
  • Louer une voiture et aller explorer les environs de Santiago :

A côté de Santiago, il existe beaucoup de Parc nationaux accessibles en dessous de 2 heures de voiture. Nous souhaitions nous rendre au Canyon Maipo, mais malheureusement une grande partie du Parc National était fermé pour des raisons d’investigation policière (deux brésiliennes ont trouvé la mort dans un accident nature).

Nous avons donc décidé de nous rendre au Parc National de la Campana à la place. C’est un parc à 1h30 de Santiago.

En voiture, Simone! 

L’entrée est à 2300 pesos/3€ pour les locaux et 4000 pesos/5,15€ pour les étrangers. Encore une fois, nous avons la chance d’être avec les garçons qui ont leur pièce d’identité chilienne, nous payons ainsi le tarif local !

 Parc National de la Campana 

Plusieurs randonnées sont possibles. Nous sommes arrivées vers 11h30, nous choisissons alors de faire le sentier « Puertezuelo Ocoa », 11km aller-retour. C’est une marche qui permet d’avoir une vue sur la vallée. On passe d'abord devant de anciennes pierres incas, utilisés pour faire la cuisine.

 De anciennes pierres incas.

Il fait très beau. Les garçons sont devant, Mélissa et moi, on prend notre temps. On se retrouve tous ensemble pour une petite pause pique-nique.

 Parc National de la Campana

Puis nous finissons les derniers kilomètres ensemble pour rejoindre le point de vue sur une vallée de palmier. C’est notre première vraie randonnée au Chili avec Mélissa, et nous sommes ravies. Nous sommes contentes de partager ce moment avec les garçons.

La vallée de palmier 

Au retour, nous espérons pouvoir rendre la voiture de location avant la fermeture de l’agence. C’est sans compter les compétences de conduite de Jérémy, il est rapide, il est calme, il se faufile… et on est arrivé à temps ! Une bien belle journée en bonne compagnie !

Parc national de la Campana
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Il est tellement important de se faire sa propre opinion sur une ville ou un endroit. Nous avons rencontré tellement de gens qui n’ont pas aimé Santiago et les chiliens de manière générale. J’ai une expérience toute autre. J’ai adoré découvrir cette ville, son histoire et ses quartiers. Et pour ce qui est des chiliens, si certains nous regardent avec des yeux curieux, la plupart sont accueillants et adorables ! Ces quelques jours à Santiago ont été géniaux ! Je suis contente que Jérémy, Jorge & Clément nous aient rejoint et qu’on ait pu profiter tous ensemble.

Un petit barbecue sur la terrasse de notre hostal pour finir le weekend comme il se doit!

Notre prochaine étape n’est pas bien loin. Nous nous rendons dans la belle ville de Valparaiso. C’est une des capitale d’art mural d’Amérique du Sud – avec Bogota et Rio de Janeiro – que j’ai hâte de découvrir !

Santiago de Chile 
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Après quelques jours dans la capitale chilienne, nous nous rendons dans une autre capitale mais cette fois une capitale d’art mural : la belle Valparaiso ! C’est une ville située sur la côte pacifique du Chili à seulement 2h de Santiago de Chili. J’ai hâte de découvrir cette ville dont j’ai entendu beaucoup de bien !

Valparaíso 
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Infos pratiques

Transport :

  • Pullman Bus, 6900 pesos/9€ aller-retour Santiago-Valparaiso, 2h de trajet

Pour rejoindre Valparaiso depuis la Capitale, rien de plus simple. Il suffit de se rendre au Terminal Alameda (métro Universidad de Santiago). La compagnie Pullman propose un aller-retour moins cher qu’un trajet unique. Nous l’avons choisi. Le bus était à l’heure et nous a déposé au terminal de bus de Valparaiso.

Pullman Bus 

Depuis le terminal de bus, il est très facile de rejoindre le centre-ville. Il existe plusieurs bus qui partent depuis la « calle Chacabuco » : 210, 212, 214, 507. Il suffit de demander au chauffeur le prix pour rejoindre la place « Sotomayor » qui est dans le centre-ville. Le trajet est à 300 pesos/0,40€.

Bus local pour rejoindre le centre-ville de Valparaiso.

Logement :

  • Hostal Po, 7500 pesos/9,75€ par nuit par personne, dortoir de 6 personnes, petit-déjeuner inclus.

Nous avons trouvé cette auberge sur un forum qui le conseillait et nous n’avons pas été déçues. Il est très bien situé, juste à côté de la place Sotomayor. C’est de là où parte tous les Free walking tour, bien pratique ! L’hostal en lui-même est propre, très bien décoré, les lits sont confortables ! Seul point négatif, il y a fait un peu froid… Il semble qu’il n’y ait pas de chauffage au Chili. Mais ça reste vivable.

Hostal Po 

Restaurants :

  • Restaurant Chinchinero :

Juste à côté de notre hostel, il y a un restaurant qui propose un menu du mini avec une entrée, un plat, un dessert et un jus pour 7150 pesos/9,30€. L’endroit est très mignon et le menu propose un choix varié de plats. Nous avons bien mangé !

Hostal Po 
  • La rosa del Puerto :

Lors de notre visée de la ville, notre guide Nati nous a conseillé de venir essayer un plat typique chilien dans ce restaurant : la « Chorillana ». C’est un plat à partager fait de frites, oignons grillés, œufs au plat et fromage fondu. A la description, on en avait l’eau à la bouche avec Mélissa. Nous y sommes donc allées un midi. Nous avons été un peu déçues je dois dire. On s’attendait à avoir un plat avec plus de fromage fondu. C’était bon, mais pas extraordinaire. Cela dit, on pourra dire qu’on sera aller dans un restaurant pas du tout touristique. Nous étions les seules touristes.

La rosa del Puerto 
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A faire

  • Aller explorer les parties les moins touristiques de la ville, Tour4tips, 10h tous les jours

Pour notre première journée de découverte de Valparaiso, nous faisons une visite guidée des quartiers un peu moins touristiques de la ville. C’est une alternative à tous les circuits touristiques que proposent les différences agences de free walking tour. Cette visite permet de voir une partie plus vieille de la ville, ainsi que deux collines et l’ancienne prison. Notre guide s’appelle Nati et est une ancienne professeure d’histoire.

Notre visite commence dans la « calle Serrano ». Nati nous explique qu’au XXème siècle, c’était une des rues les plus importante de la ville. C’est ici où vivaient les familles riches. A côté de cette rue, on peut apercevoir un funiculaire qui la relie au haut de la ville, où la casse populaire vivait. Ce funiculaire existe depuis 1886 et est classé monument historique. A ses côté, on trouve un escalier de 167 marches qui permettait également de rejoindre le haut de la ville. On l’appelle « l’escalier de feu » car nos jambes chauffent lorsque l'on monte ses marches.

Funiculaire Cordillera  

Dans cette même rue, on trouve beaucoup de bâtiments qui semblent abandonnés. En 2007, il y a eu une explosion de gaz. Personne ne s’est rendu compte de rien, et surtout personne n’a rien senti. Les conséquences ont été lourdes : 70 morts. Ce quartier est protégé étant inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les règles de reconstruction sont strictes et nécessitent des matériaux particuliers. L’état Chilien n’est pas en mesure de reconstruire tous ces bâtiments vites. Les façades sont donc laissées ainsi, jusqu’à ce qu’elles soient réparées et réhabilitées.

Un petit monument aux morts a été créé en mémoire de personnes décédées. 

Nous arrivons ensuite que la « Plaza Echaroe ». C’est sur cette place que les Espagnols sont venus pour la première fois. On ne parle pas de « Plaza de Armas » a proprement parlé, car a ville n’a pas été fondée et aménagée par les Espagnols. La ville existait d’ores et déjà.

Plaza Echaroe 

Nous passons ensuite devant la « Iglesia de la Matriz ». C’est la première Eglise construite à Valparaiso. Elle est situéé au cœur du quartier portuaire de la ville, entourée de rues pavées et de maisons. Elle a été reconstruite 15 fois suite à différents tremblements de terre et à des attaques pirates. Elle a une grande importance dans la ville et a été déclarée Monument national du Chili en 1971.

 Iglesia de la Matriz 

Comme toutes les villes d’Amérique du Sud, Valparaiso a un marché central. Or suite au tremblement de terre de 2007, le bâtiment est fermé. Un autre a été construit juste à côté, il est terminé depuis 2018, et pourtant il n’ouvre toujours pas ses portes. De ce fait, on aperçoit un peu partout aux alentours de l’ancien marché, des stands installés dans les rues. Les vendeurs ne pouvaient pas attendre que le gouvernement se décide à ouvrir les portes du nouveau marché !

Le marché se situe dans la rue à Valparaiso, après que le marché central ait été détruit suit à un tremblement de terre. 

Notre guide nous mène ensuite à un arrêt de bus. Nous allons prendre le bus 612 qui mène au Cerro Carcel. Alors que nous l’attendons, Nati nous raconte une anecdote. Au Chili, il y a une expression pour dire que l’on a la gueule de bois : « Caña ». En espagnol, on dirait « resaca ». L’expression chilienne vient du « Caña », un verre d'alcool à base de sucre de canne. A l’époque, les personnes qui en buvaient trop sentaient le caña. D’où l’expression ! Notre bus est là et nous nous rendons en haut de la Coline. Le conducteur roule vite mais maîtrise son véhicule. Déjà depuis le bus, on commence à avoir un aperçut de la grandeur de la ville.

Le bus 612 

Nous arrivons alors à la « avenida alemania ». Le nom de cette avenue vient du fait qu’une grande communauté allemande s’est installée dans ce quartier au XXème siècle. De nos jours, c’est une des avenues les plus importantes de la ville car elle rejoint 25 collines entre elle. Elle s’étend même jusqu’à la maison de Neruda, le célèbre poète chilien, mais également jusqu’à Vina del Mar, la ville voisine.

La « avenida alemania » 

Nous commençons à redescendre la colline pour rejoindre le centre-ville. Nous avons fait plusieurs arrêts dont le premier est une place avec des colonnes couvertes de mosaïque. C’est l’œuvre d’enfants d’une école non loin de là. Le projet a été créé par Rodrigo Burgos, un artiste chilien qui souhaitait trouver un moyen de lutter contre l'usage des drogues par les enfants. C’est ainsi que ce projet de mosaïque dans Valparaiso a commencé. On trouve ainsi plein de mosaïque dans la ville, autant que l’art mural. L’art est définitivement un trait de caractéristique de cette ville, et ça lui va bien !

Un projet de mosaïque de Rodrigo Burgos, réalisé par des enfants. 

Depuis cette place, nous apprécions une superbe vue panoramique sur le port, les différentes collines et même Vina del Mar plus loin sur la droite. Nous apercevons également le Cerro Carcero, où se situe l’ancienne prison de la ville. C’est là où nous nous rendons ensuite.

Vues panoramiques sur la ville. 

L’ancienne prison a été construite dans les années 1970 pour répondre aux emprisonnements résultants du nouveau régime dictatorial. Elle avait été construite pour accueillir 600 prisonniers. Il y a eu énormément d'incarcération. Le nombre total de prisonniers a même dépassé 1200 personnes à un moment donné… Beaucoup de gens ont disparus également.

La dictature a durée de 1973 à l’an 2000. La prison a été abandonnée. Puis en 2011, la ville a décidé de redynamiser le quartier en réhabilitant l’ancienne prison et en faisant un grand centre culturel. Les murs du centre culturel sont les originaux de la prison. De nos jours il est possible d’y suivre des cours (de yoga, de danse, de théâtre…) gratuitement.

L'ancienne prison de Valparaiso réhabilitée en centre culturel. 

A côté de l’ancienne prison, on trouve « viejo polvorín », qui est la plus vieille structure de la ville. Elle date de l’an 1807.

Le « viejo polvorín » , la plus vieille structure de la ville;

Nous continuons ensuite notre visite vers le Cerro Panteón, où se situe les trois plus vieux cimetières de la ville. Il y avait deux cimetières pour les catholiques : Cementario n°1 & Cementario n°2. Et un troisième cimetière : Cementario de disitentes. Comme son nom l'indique, c'est ici que sont enterrés toutes les personnes ayant été contre le régime du dictateur Pinnochet durant son temps au pouvoir.

Les cimetières de Valparaiso 

Nous continuons de descendre de la colline. On voit beaucoup d’art mural qui décore la ville. Nati nous explique que le street art est arrivé à Valparaiso après le séisme de Valdivia survenu le 22 mai 1960. Sa magnitude, la plus élevée jamais enregistrée, a été estimée à 9,5. Ce tremblement de terre a détruit une bonne partie de la ville de Valparaiso et a laissé beaucoup de mort sur son passage. La ville était en deuil et triste. Le poète Neruda a demandé aux artistes de sortir leurs outils afin de créer des murales. C’était une manière de remonter le moral des habitants.


L'art mural est partout à Valparaiso. 

En 1969, plusieurs artistes s’associent et créent le projet « Open Sky Museum », dans lequel 20 murales étaient prévues. Malheureusement, le projet a dû tenir une longue pause durant le régime dictatorial de 1973 à 2000. Cela dit, la « Brigadas Muralistas », un groupe d'artistes, ne s’est pas arrêté de peindre durant la dictature. Ils peignaient "on ne veut pas de la dictature" durant la nuit, ce qui permettaient aux locaux de garder espoir. Une fois la dictature abolie, le projet des 20 murales a pu être achevé.

 Valparaiso

Nous finissons le tour en rejoignant le centre-ville de Valparaiso. C’était une première visite qui nous en a mis plein les yeux ! Entre la vue panoramique, l’histoire politique et sociale de la ville et les différents points visités, une chose est sûre, on aime Valparaiso !

 Valparaiso
  • Découvrir le centre-ville de Valparaiso et son art mural, Tour4tips, 15h tous les jours

Nous avons fait le deuxième « walking tour » de Tour4tips. Ils proposent un circuit différent à 15h. Cette fois, on visite les quartiers touristiques de la ville : le port, le Cerro Alegro & le Cerro Concepcion. C’est Camilo qui est notre guide. Il nous explique que Valparaiso est composé de 24 « Cerros », c’est-à-dire des collines. En réalité, il y en a moins, on parle de « Cerro » à Valparaiso comme on pourrait parler de quartiers (« barro ») dans d’autres villes. C’est une manière de créer une identité à la ville et aux différents quartiers.

Valparaiso et ses différentes collines. 

Nous commençons notre balade au port. Camilo nous explique que Valparaiso était au début du XXème siècle, le port le plus influent et le plus important d’Amérique Latine. Le Chili a connu deux événements à cette époque sur la question sociale, qui a marqué l’histoire du pays. En 1903, le port a connu une grande grève de la part de la classe sociale, à bout de souffle. Cette grève a été drastiquement arrêtée par une intervention de l’armée. Il y a eu 50 morts et 200 blessés. A cette même époque, en 1907, dans la ville d’Iquique, une grève est survenue de la part des miniers. Encore une fois, sous les ordres du Président, l’armée est intervenue et a tiré sur les grévistes. 2000 personnes seront ainsi tuées.

En 1914, avec l’ouverture du canal de Panama, le port a connu une perte de régime importante. Il a perdu en activité et a eu du mal à se relever. De nos jours, le port a le plus haut taux de chômage du pays.

Le port de Valparaiso 

On se dirige ensuite sur la Plaza Sotomayor, qui est la place la plus importante de la ville. Elle porte le nom de Rafael Sotomayor. La place est bordée d'immeubles occupant la totalité des rues qui la bordent.

 Plaza Sotomayor
  • A un des angles, on trouve l’ancienne Poste, qui a été la première poste au Chili en 1946. De nos jours, c’est le Ministère de la culture, des arts et du patrimoine. C’est le seul ministère que l’on trouve à Valparaiso, les autres se situent à Santiago. Cela a du sens étant donné que Valparaiso est considéré comme une capitale culturelle.
La première poste du Chili 
  • Un bâtiment assez atypique se trouve sur un des bords de la place : un édifice de style néoclassique avec une « boîte » en verre sur son toit. Le bâtiment appartient à une grande compagnie de transport : Hapag Lloyd. Le bâtiment a été construit en 1878. La compagnie a souhaité créer un agrandissement. La ville était de prime abord contre, mais étant un acteur influant sur le port, la compagnie a fini par avoir les autorisations et entre 2001 et 2003, la « Glass Box » a été ajoutée. Les habitants ont eu des réactions mitigées, beaucoup ont pensé que cela jurait avec le style de la ville. Finalement, le centre-ville de Valparaiso a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2003. De ce fait, il n’est plus possible de modifier toute structure du centre historique sans l’autorisation de l’UNESCO.
Hapag Lloyd. 
  • « La Armada de Chile » est le bâtiment du commandant en chef de la marine chilienne. Il est également appelé « edificio de la Intendencia de Valparaíso », qui vient de sa première utilisation : mairie de la ville. C’est un bâtiment de style néoclassique français. Il surplombe la place Sotomayor, on ne peut qu’apprécier sa beauté architecturale. Ce bâtiment a été le théâtre de nombreux et importants événements historiques et sociaux. Le 23 janvier 1979, il a été déclaré monument historique du Chili, en même temps que la Place Sotomayor Plaza.
La Armada de Chile 
  • On trouve également sur cette place le bâtiment des pompiers qui est l'institution la plus respectée au Chili. Il existe 16 stations de pompiers à Valparaiso. Cela vient du fait qu’il existe beaucoup de désastres (tremblement de terre, éboulements de terre, feu...) dans la ville. Pour la petite histoire, c’est en 1851 que la première station de pompier est créée par des américains. Elle est appelée : « American fire station ». 154 pompiers y intervenaient dont 151 américains & 3 chiliens. Bien que les américains soient partis, le nom est resté. Et c’est ainsi que plusieurs stations de pompier de différentes nationalités ont été créées dans la ville. Chaque communauté immigrée souhaitait avoir sa station de pompier ! Aujourd’hui on trouve des stations de pompiers allemandes, françaises parmi une dizaine d’autre. Etonnant !
 Le bâtiment des pompiers sur la Plaza Sotomayor
  • Le centre de la place est le monument qui honore les marins chiliens tombés lors de la bataille d'Iquique et de la bataille de Punta Gruesa. Plus qu’un Monument aux morts, peu de gens savent que c’est en fait un mausolée. Le corps d’Arturo Pratt tombé durant le combat contre le Pérou, est enterré ici.
 Le mausolée au centre de la Plaza Sotomayor

Nous nous dirigeons ensuite vers le « Cerro Alegro » qui est le quartier le plus connu de la ville. En 1999, une « telenovela », un type de série latino à l’eau de rose, a été tournée dans cette partie de la ville. Il y a eu une grande effervescence et a permis à ce quartier de se développer d’autant plus.

Cerro Alegro 

Nous passons devant une très belle maison : c’est un palace qui a été construit en 1617 construit par une famille italienne. Le propriétaire était un chanteur d'opéra renommé. C’est homme est mort dans des circonstances bizarres. La famille n’a pas souhaité continuer de vivre dans la maison et est partie. La maison est alors restée abandonnée pendant 9 ans. C’est un Yougoslave qui l’a racheté. Il était le dirigeant d’une compagnie minière. Il vivait seul, était un grand homme philanthrope et collectionneur d'œuvre d'art. Malheureusement atteint de la Tuberculose, il suit des traitements en Europe. Avant de mourir, il savait que la maison allait être abandonnée. Il en a donc fait don au gouvernement. Une partie de sa collection est maintenant exposée dans cette maison qui est devenue un musée.

Un musée d'art à Valparaiso. 

Nous continuons notre visite vers le « Cerro Concepcion » où l’on trouve une grande concentration de street art. Camilo nous explique qu’il y a trois capitales du street art en Amérique Latine, sans forcément d’ordre : Valparaiso, Bogota et Sao Paulo. C’est une pratique qui est en théorie encore illégale mais qui est tolérée et même parfois commandité par la ville pour embellir la façade de certains bâtiments.

Cerro Concepcion 

Les artistes qui interviennent sur les murs de la ville sont de toutes nationalités. Danny Reveco est un artiste local très connu. Il peint beaucoup pour critiquer la société de consommation actuelle, l’américanisation et la Mcdonalisation du monde. Il est également contre le tourisme, qui pour lui est également une autre forme de dérive de consommation. On a pu apprécier une de ses larges œuvres où il n’est pas difficile de retrouver ses idées et son état d’esprit. C’est une réelle satire de la société.

L’œuvre date de 2017 et s’appelle « Sin tierra, Sin agua, sin ciel » : Sans terre, sans eau, sans ciel. La première parti peint la conquête espagnole et la résistance de la communauté Mapuche face à cette invasion. Les dessins sont chaotiques et violents. La deuxième partie aborde le sujet de la « revolución pingüina » : une protestation durant laquelle des étudiants ont manifesté contre les prix de l’éducation au Chili. La troisième et dernière partie est une critique contre la consommation excessive. Le message est triste et émouvant, et pourtant l’œuvre est superbe. Il est parfois tellement simple de passer un message…

« Sin tierra, Sin agua, sin ciel » de Danny Reveco 

Nous passons dans le « Pasaje Bavestrello » qui est un passage connu de Valparaiso : on y trouvait avant un grand nombre d’art mural, ils ont été depuis recouvert suite à des rénovations du passage. Une autre raison de cette notoriété est un magasin de spécialités chilienne : les « alfajores ». Ce sont deux gâteaux avec du « dulce de leche » au milieu, le tout recouvert de chocolat. Je n’aime pas trop le dulce de leche mais je dois dire que celui au Chili est moins sucré et plus dense, ce qui est plus agréable. On en a partagé un avec Mélissa et ce n’était pas mauvais du tout, bien au contraire ! Le propriétaire s’appelle Don Sergio et est un homme très connu et respecté dans la ville.

 Pasaje Bavestrello  

Nous continuons notre visite en pensant dans la « calle Papudo » qui est connue pour ses maisons colorées, recouvertes de taule. Les taules et les peintures qui les recouvrent sont recyclées de bateaux qui n’en avaient plus besoin. La taule crée une isolation supplémentaire, la peinture embellie la rue et les matériaux sont réutilisés à bon escient. Tout le monde est gagnant !

Calle Papudo  

On continue notre chemin en passant devant la première église anglicane d’Amérique du Sud. Elle a été construite en 1858 alors que la liberté de religion n’a été adoptée qu’en 1958.

La première église anglicane d’Amérique du Sud 

Notre visite s’achève au « Paseo Atkinson » qui est une petite rue où beaucoup d’artistes exposent leurs œuvres.

Paseo Atkinson  

Depuis ce passage, nous avons une vue sur une des œuvres murales les plus connues de Valparaiso. C’est une œuvre d’Inti Castro, un artiste Chilien né à Valparaiso. Il vit de nos jours à Barcelone mais il reste un des artistes les plus influents au Chili. Il s’est spécialisé dans l’art précolombien.

Une œuvre d’Inti Castro 

Cette deuxième visite guidée nous a montré une autre facette de la ville de Valparaiso. Nous avons apprécié découvrir son art mural, apprendre des anecdotes sur la ville et l’histoire du pays. C’était très intéressant. Comme toujours, on adore faire des visites guidées qui nous permet de mieux nous diriger dans la ville et d’en apprendre sur son histoire !

Art mural de Valparaiso 
  • Explorer Vina del Mar, la petite ville de vacances à côté de Valparaiso, Tour4tips, 15h tous les jours (nécessité de réserver)

Juste à côté de Valparaiso, il y a une ville balnéaire très apprécié des chiliens. En été, la ville est assaillie, la plage est noire de monde, chacun vient à la chasse au soleil ! Nous sommes au Chili en juin, l’hiver arrive à grand pas, et Vina del Mar est presque morte. Elle attend patiemment le retour des beaux jours.

Pour rejoindre Vina del Mar, rien de plus simple. Il suffit de se rendre sur l’avenue « Errazuriz » et de faire signe à n’importe quel bus qui se dirige vers Vina del Mar (tous les bus en 100). Le premier qui passe devant nous est le 114, on lui fait signe et hop, c’est parti pour 10 minutes de trajet pour seulement 250 pesos/0,35€ par personne.

Prendre un bus en "100" pour rejoindre Vina del Mar 

Une fois arrivées, on se dirige vers la plage pour un petit pique-nique en face de l’océan, sous le soleil. Après s’être restaurées, on s’octroie une petite sieste avant de rejoindre la Plaza « Reloj de flores » où une visite guidée nous attend à 15h.

Vina del Mar 

C’est Nati, la guide que nous avons eu la veille à Valparaiso qui effectue cette visite aussi. Elle nous explique que cette place porte une grande importance dans la ville. En effet, durant la coupe du monde de 1962, le Chili n’avait pas les moyens de construire un plus grand stade. Pour compenser, la ville a réaménagé les espaces publics en créant des parcs et des places, afin de l’embellir et devenir un symbole de tourisme. L’horloge sur cette place est le point de rencontre typique de la ville. Il y a une tradition qui dit que si l’on prend une photo avec, la personne reviendra à Vina del Mar. Absorbée par les explications et ma prise de note, je n’ai pas pris le temps de faire une photo avec, il faut croire que je ne reviendrai pas !

Reloj de flores 

Nous marchons ensuite vers le « Cerro Castillo ». Depuis cette colline, on aperçoit les plages de la ville. Bien avant que Vina del Mar soit une station balnéaire, c’était une ville où l’on venait réparer les bateaux. Deux entreprises en particulier étaient les deux acteurs forts de ce marché : Level et Murphy. Elles ont eu place importante jusqu’à l’année 1906 durant laquelle un tremblement de terre est venue détruire la ville et les deux entreprises. Inutilisables, elles sont abandonnées, tout comme la ville qui devient une ville fantôme. C’est dans les années 1930 que le président décide de démanteler les deux anciennes usines. On y découvre alors deux superbes plages. La ville est alors transformée en station balnéaire et connait vite le succès qu’elle a encore de nos jours !

Vina del Mar 

Nous marchons ensuite jusqu’au « Palacio presidencial » qui se situe dans un quartier très sécuritaire. Le Président Chilien peut y venir quand il veut. Tous les Présidents viennent dans cette maison une fois élue, cela fait partie du protocole. Seul le Président Allende a refusé de s’y rendre, jugeant trop onéreux d’avoir une maison de la sorte à sa disposition. Le Président et le gouvernement utilise également cette maison lors d’accueil de représentants d’autres pays et une fois tous les ans, lors du discours annuel du Président. Durant ce discours, le chef de l’Etat explique les allocations du budget du pays et les dépenses effectuées.

Le Palacio presidencial et ses environs

La construction de la maison a coûté extrêmement cher et fait un peu contraste avec les maisons logées dans les collines, qui ressemblent elles à des favelas. Il y a une réelle contradiction entre la richesse des maisons proche de l’océan et la pauvreté des quartiers populaires, logés dans les collines. Vina del Mar est une des villes les plus riches du Chili, et pourtant c’est aussi qu’ici se loge une des plus grande favelas… Malheureusement, le gouvernement est plus concentré sur l’aménagement de la partie basse de la ville où le tourisme y est important.

Palacio presidencial 

Au « Cerro castillo », on trouve également le « Castillo Brunet » qui est un édifice construit par la famille française Brunet, qui était très riche. Pour nous donner une idée de l’ampleur de leur fortune, Nati nous explique que toutes les pierres qui recouvre la façade de la maison viennent de France. Or malheureusement pour cette famille, avec la crise 1929, ils perdent une partie de leur richesse et se voit dans l’obligation de revendre leur petit château avant même d’avoir fini sa construction. C’est à Famille Palestinienne qu’elle sera revendue. C’est pourquoi on retrouve des notes orientales dans l’architecture de la maison. En 1973, elle est prise en main par les militaires et est encore de nos jours un établissement privée de la grande police chilienne. Il est impossible d’y rentrer et d’y organiser quoi que ce soit, sauf si on a de la famille dans la police… Le seul jour où il est possible de la visiter est le dernier dimanche de mai, lors de la journée du patrimoine. Mais peut être plus pour très longtemps ! En effet, la police souhaite organiser des visites guidées aux touristes afin qu’ils puissent voir l’intérieur.

Castillo Brunet  

Nous passons ensuite par la « Calle Valparaiso » où un marché artisanal est installé. Il y a beaucoup de produits artisanaux mais aussi des contrefaçons. Un peu plus loin, on passe devant une institution de la ville : « Empanadas la Nonna ». C’est une « Pica », un restaurant local qui offre les meilleurs empanadas du Chili. Ils sont petits, cuits au four et économiques. Ce sont des « abuelas », autrement dit des « grands-mères » qui les cuisinent avec amour. Nous n’avons pas eu la chance d’y goûter, mais cela donne une bonne raison de revenir !

Calle Valparaiso, le marché artisanal et les « Empanadas la Nonna »

Nous arrivons ensuite que la « Plaza de Viña » qui est la place principale. Vina del Mar n’a pas de date de création et n’a donc pas de « Plaza de armas ». Mais cette place fait office de « plaza de armas ». L’endroit est très grand. On peut y voir la Cathédrale de la ville, des palmiers et l’ancien édifice d’un club de membres privés qui s’appelle « Leones ».

La « Plaza de Viña »  

Nous finissons notre visite au parc « Quinta Vergara » qui abrite un amphithéâtre. Depuis 1977, il existe un festival de musique organisé chaque année qui réunis 6000 personnes. Il existe une règle assez horrible qui consiste à donner le droit au public de huer un artiste s’il n’est pas apprécié. Durant la dictature, c’était le seul moment où les chiliens avaient le droit de crier et de s’exprimer. Nati nous donne deux droits exemples d’événements qui est survenus lors de cet événement, au fil des années.

Le parc « Quinta Vergara » 

En 1983, le groupe de musique « Police » est venu chanter. Il est connu pour ses textes engagés et ses critiques sociétales. Or le groupe n’a pas chanté quoi que ce soit qui puisse avoir rapport avec le régime en place. Plus tard, lors d’un interview le chanteur a expliqué qu’il pouvait voir la terreur dans les regards du public. Il ne voulait pas que ses mots retombent sur des personnes qui n’avaient rien demandées.

Une autre année, le chanteur chilien Fernando Ubiergo a chanté la chanson « Guarda el tiempo en las bastillas » qui est une métaphore du régime dictatorial. Tout le monde l’a compris, sauf le gouvernement. Et le comble est que c’est cette chanson qui a gagné le festival cette année-là !

Une autre fois, l’humouriste Alejandra Dueñas a fait une performance sur scène lors de ce festival. Elle a été huée pendant 20 longues minutes. Elle n’a pas pleuré, elle a fini ce qu’elle avait à dire et est partie. Ce moment à choqué beaucoup de monde et a soulevé beaucoup de rétorquassions de la part des féministes, qui ont trouvé cette réaction du public très sexiste !

Il est intéressant d’apprendre comment un festival peut prendre une place aussi importante, que ce soit en politique, sur des questions sociétales ou humaines. Il continue à avoir lieu tous les ans en février. Il est très attendu. Il est toujours possible de huer… Il est difficile de se défaire d’une « tradition » lorsqu’elle est installée, même lorsqu’elle n’a plus lieu d’être… !

L'amphithéâtre du festival Vina del Mar 

C’était intéressant de visiter Vina del Mar et de voir la grande différence architecturale avec Valparaiso ! J’ai trouvé Vina del Mar jolie mais j’ai préféré Valparaiso avec son architecture plus ancienne, son art mural et son atmosphère plus relaxe.

Vina del Mar 
  • Aller voir la maison de Pablo Neruda :

Nous sommes allées voir "La Sebastiana", une des maisons du célèbre poète Chilien Pablo Neruda. Il avait ressentit le besoin d’aller habiter à Valparaiso. Il souhaitait une petite maison pour écrire paisiblement. Il s'est alors renseigner auprès de ses amis, afin de savoir s'il connaissaient une maison située sur les hauteurs de Valparaiso mais pas trop, avec des voisins mais calmes, une maison originale et à la fois confortable, pas trop petite mais pas trop grande non plus, loin de tout mais proche des commodités… ça laisse entrevoir la complexité et l'état d'esprit de l'homme qu'était Pablo Neruda. Ses amis lui trouvèrent une petite maison appartenant à l’architecte Sebastián Collado. D’où le nom La Sebastiana, en l’honneur de son premier propriétaire.

La Sebastiana, ancienne maison de Pablo Neruda. 

Je n'avais jamais entendu parler de Pablo Neruda avant de venir au Chili. Et après voir visité deux de ses maisons et d'avoir entendu son engagement dans la politique de son pays, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller lire quelques uns de ses poèmes.

Immensité des pins, rumeur brisée des vagues,contre le crépuscule et ses vieilles hélicescrépuscule tombant sur tes yeux de poupée,coquillage terrestre, en toi la terre chante!En toi chantent les fleuves et sur eux fuit mon âmecomme tu le désires et vers où tu le veux.Trace-moi le chemin sur ton arc d'espéranceque je lâche en délire une volée de flèches.Je vois autour de moi ta ceinture de brume,mes heures poursuivies traquées par ton silence,c'est en toi, en tes bras de pierre transparenteque mes baisers se sont ancrés, au nid de mon désir humide.Ah! ta voix de mystère que teinte et plie l'amourau soir retentissant et qui tombe en mourant!Ainsi à l'heure sombre ai-je vu dans les champsse plier les épis sous la bouche du vent.


Pablo Neruda

• • •

Après quelques jours à Valparaiso, nous rejoignons Santiago. Nous y restons seulement une nuit. Nous avons un avion pour Buenos Aires. Nous sommes contentes de retourner en Argentine qui a été un de nos coups de cœur ! La Capitale est, il parait, immense ! Nous avons hâte de la découvrir et de revoir nos amis rencontrés sur la route ou ailleurs !

Valparaiso