B is for Buenos Aires

Après 3 semaines au Chili, nos aventures continuent en Argentine avec cette fois l'exploration de sa belle capitale, Buenos Aires ! Nous avons hâte!
Du 22 au 28 juin 2019
7 jours
J1

Après 2 semaines au Chili, nous retournons en Argentine ! Nous allons explorer cette fois la capitale, Buenos Aires. Nous avons entendu beaucoup de bien de cette ville et on a hâte de la découvrir. Nous allons retrouver également des amis rencontrés sur la route, nous avons hâte de les retrouver !

Buenos Aires 
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Infos pratiques 

Transport :

Nous avons pris un vol depuis Santiago de Chile. Pour rejoindre l’aéroport, nous avons utilisé Uber. Bon à savoir, Uber n’est pas complètement légal au Chili. Notre chauffeur a fermé l’application en arrivant à l’aéroport et nous a avisé que la police pouvait le contrôler. Il nous a déposé devant l’entrée de l’aéroport, sur le parking. Nous n’avons eu aucun problème et la course nous a coûté 8,50€.

Le vol de Santiago de Chile jusqu’à Buenos Aires est passé très vite. Le trajet ne fait que 2 heures. Une fois arrivée, nous passons à la frontière, tout se fait rapidement.

Vue sur la Cordillère des Andes depuis l'avion. 

A nouveau, on décide de prendre un Uber pour rejoindre notre auberge. Et une fois de plus, Uber n’est pas complètement légal en Argentine. Un agent de la sécurité nous explique qu’il faut se rendre sur le parking B afin d’en trouver un. C’est ce que l’on fait et effectivement, on en trouve un rapidement. La course nous a coûté 11,50€. Nous voilà à Palermo, un des quartiers les plus appréciés de la Capitale.

Arrivée à Buenos Aires 

Logement :

  • Selina Hostel, 12,50€ la nuit par personne, dortoir de 6 personnes, petit-déjeuner inclus.

L’hostel est très beau, il faut le dire. Très design, propre et branché, on est bien tombées ! La cuisine n’est pas très bien équipée, mais reste très jolie. La chambre est bien aménagée. Chaque lit a un rideau, une prise, une table de nuit et une lumière. C’est vraiment pratique et permet de rester éveillé sans déranger les autres. Seul petit bémol, nous n’avons pas eu d’eau chaude le premier jour.

Selina Hostel 
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Première journée

Concert de Piano à San Telmo


Une fois installées, on se prépare à rejoindre Blanche, une amie de Mélissa qui vit à Buenos Aires. Son mari et musicien et performe ce soir là dans un bar du quartier de San Telmo.

On se rejoint ainsi au Pista Urbana, un petit bar branché. Nous sommes un peu en avance, on peut voir les artistes se préparer. L’ambiance est feutrée, un peu bobo. Notre aventure à Buenos Aires commence bien !

Pista Urbana 

Blanche arrive avec une amie, Marie-Sophie. On entre dans le bar, on s’installe et on commande une limonade maison, tout en faisait connaissance. On aperçoit Pablo s’installer au Piano, le concert ne va pas tarder à commencer.

Pista Urbana 

Les lumières se tamisent, les premières notes sont joués au piano, le chanteur accorde sa guitare chante les premières paroles, le concert débute. Le piano est un des instruments de musique que je préfère écouter. Le style est particulier : un mélange de tango suave. La musique est un peu mélancolique. Je ne comprends pas toutes les paroles, mais je pense entendre des histoires d’amour. La voix du chanteur et son style de chant et particulier. C’est intéressant de découvrir de nouveaux styles de musique.

Pista Urbana 

L’un après l’autre, le chanteur et Pablo font un solo. Si les deux s’accordent bien, j’ai adoré écouter Pablo jouer seul. Il n’a aucune partition. Il vit la musique, c’est impressionnant et beau à voir.

Une fois le concert terminé, nous avons à peine le temps de saluer Pablo qu’il doit déjà partir. Il a un concert avec un autre groupe de musique à une heure et demi de Buenos Aires. Ils partent d’ailleurs en tournée en Europe pendant trois mois. Blanche et Marie-Sophie, qui travaillent ensemble, ont-elles aussi un voyage d’affaire de trois mois en Europe, cela tombe bien ! Blanche et Pablo nous loue ainsi leur maison le temps d’une semaine jusqu’à notre départ pour Iguaçu.

Nous continuons notre soirée avec Blanche et Marie-Sophie. Nous allons manger indien. Blanche, qui a vécu un an en Inde, a une bonne adresse dans le quartier San Telmo. Il s’agit du Delhi Masala. Nous avons effectivement très bien mangé, et je pense que c’était l’indien le plus abordable que l’on ait mangé en Amérique Latine.

Delhi Masala 

C’est une très bonne soirée, Blanche et Marie-Sophie nous ont inspiré avec leur voyage. Nous avons échangé sur de grands sujets, les problèmes sociétaux et comment y remédier. C’était très intéressant ! C’est le genre de rencontre dont on n’a l’impression que l’on connait déjà les personnes. La soirée passe vite et déjà, il faut rentrer. Merci à Blanche et Marie-Sophie pour cette très bonne soirée.

Mélissa, Blanche, Marie-Sophie et moi. 

On rejoint ensuite notre auberge en Uber, il est déjà 1h du matin et nous sommes épuisées. Une douche, on se brosse les dents et au dodo !

J2

Pour notre deuxième journée à Buenos Aires, on s’octroie une grasse matinée. C’est dimanche et quelqu’un a ronflé toute la nuit, ce qui nous a maintenu éveillées tard… Nous nous sommes levées vers 10h30. On s’est préparées tranquillement pour se rendre au marché ouvert et couvert de San Telmo. Blanche nous avait conseillé la veille de revenir dans ce quartier pour profiter des différents marchés.

Nous nous y rendons facilement en Uber. Nous aurions pu prendre le métro, mais nous sommes affamées. On souhaite gagner du temps, d’autant plus que l’on doit d’abord retirer de l’argent. Chose faite, on se dirige vers la calle « defensa » où des stands sont installés de part et d’autre de la rue. Il y a de tout : des souvenirs, des bijoux, des peintures, des sacs et j’en passe ! La rue est noire de monde. Elle est bien évidemment piétonne !

Marché de San Telmo 

On continue de marché en direction du marché couvert. On a envie de tout acheter ! On se paye un jus d’orange frais, de quoi nous préparer pour notre petit-déjeuner/brunch/déjeuner, on ne sait plus trop au vu de l’heure !

Jus d'orange frais du marché! 

On arrive au marché couvert. Il est superbe, il est propre, des petites lumières crée une atmosphère sympathique. On se rend chez « Merci » une boulangerie/restaurant français qui propose des viennoiseries, des tartines et des croque-monsieur. Mélissa choisi un croque-madame et je commande un croque-mademoiselle (une version végétarienne du croque-monsieur). C’est Blanche qui nous avait conseillé cet endroit, et encore une fois, nous ne sommes pas déçues !

Marché couvert de San Telmo 
Merci: Une boulangerie française au marché de San Telmo. 

On continue de se balader dans le marché de Telmo encore une petite heure. C’est un endroit à ne pas manquer ! On rejoint ensuite à « Plaza de Mayo » à pied, c’est la place principale de Buenos Aires. Je prends quelques photos, mais je sais que nous aurons l’occasion d’avoir des explications lors de la visite guidée dans deux-trois jours.

Plaza de Mayo 

Nous prenons ensuite le métro pour revenir à Palermo. C’est un quartier étendu divisé en plusieurs petites zones comme Soho, Hollywood, Viejo, Alto… Palermo est comme je le disais plus haut, un des quartiers les plus connus de la capitale. Il comprend des restaurants éclectiques, des bars à cocktails chics et des magasins de mode originaux. On déambule dans les rues, et effectivement on y ressent vite une ambiance bobo et éclectique.

Palermo

Beaucoup de petites rues de Palermo sont également connues pour leurs street art. On y trouve très facilement des jeunes qui y font des photoshooting. Ces rues sont notamment : Calle Soria, Calle Santa Rosa, Calle El Salvador & Calle Russel. Il commence à pleuvoir tout doucement, cela crée une atmosphère un peu mystique au quartier. Nous avons le temps de rentrer à notre auberge sans être mouillées.

Palermo 
 Palermo

Nous avons passées une excellente deuxième journée ! Le programme du lendemain est plus calme, nous changeons de logement : on passe de notre auberge à la maison de Blanche et Pablo.

J3

Notre troisième journée commence doucement. On en a profité pour récupérer un peu de sommeil, on s’est levées tard. Après rangé nos affaires, nous avons mangé notre petit déjeuner préféré : des céréales au chocolat et du yaourt, un petit déjeuner de champions ! Une fois fini, on check out et on prend un Uber pour rejoindre la maison de Blanche et Pablo.

Lorsqu’on arrive, notre mauvaise chance nous poursuit ! Je pense que nous aurons eu une aventure dans chaque pays ! De quoi faire des histoires à raconter, mais sur le moment, ce n’est pas très drôle. La femme de ménage qui était de passage avant notre arrivée a cassé un robinet sur la terrasse et il n’y plus d’eau dans la maison… Ce qui veut dire : plus de cuisine, plus de douche, plus de chasse d’eau… On se rend vite compte que sans eau, la vie est bien plus compliquée ! Nous allons faire des courses et on achète une bonbonne d’eau en attendant des nouvelles du voisin qui s’occupe du plombier. Notre pauvre amie Blanche gère ça à distance, elle vient à peine d’arriver en Europe, son voyage ne se présente pas sous les meilleurs auspices… Malheureusement, on n’aura pas de nouvelles cette journée !

Cela dit, la maison de Blanche et Pablo est absolument magnifique! Nous avons la compagnie de Pascual et de Grisselle, les deux chats de la maison! Autant vous dire, je suis contente!

La jolie maison de Blanche et Pablo 

Heureusement, on finit tout de même bien la journée au « Ciudad Cultural Konex », une salle de concert où tous les lundis, le groupe « La bomba de Tiempo » performe. C’est un groupe de percussion qui improvisent totalement en suivant les idées d’un chef d’orchestre, qui change d’un morceau à l’autre.

Maureen, que nous avions rencontré en Patagonie et qui fait ses études à Buenos Aires, nous rejoint avec son copain Ludovic. Elle est là depuis 3 mois et c’est la première fois qu’elle vient, elle est contente de partager ce moment avec nous et nous aussi !

Les retrouvailles avec Maureen, son chéri et un de ses amis, Paul. 

On nous avait prévenu qu’il fallait venir tôt, c’est ce que nous avons fait, voire un peu trop. Mais ce n’est pas plus mal. Nous sommes dans les premiers à rentrer dans la salle, et on est au-devant de la scène. On se paye une petite bière pour patienter et se raconter nos aventures depuis la dernière fois que l’on s’est vu.

Ciudad Cultural Konex 

20h arrive et les lumières se tamisent, le spectacle va commencer. Les musiciens rentrent un à un, et se placent devant leurs instruments, prêt à jouer. L’ambiance s’installe tout doucement et le chef d’orchestre commence ses instructions. On a l’impression qu’il parle un langage des signes codés. Tous les musiciens comprennent où il veut en venir et dans l’espace de quelques minutes, les sons battent en rythmes, les percussions sont accordées et on se retrouve devant un spectacle endiablé ! C’est impressionnant.

La Bomba de Tiempo 

Je me concentre sur chacun des artistes. J’essaye d’appréhender chacun des sons, de voir comment il s’accorde avec les autres et d’apprécier les différents rythmes. C’est impressionnant de voir les artistes maîtriser avec certitude leur note, sans jamais se laisser influencer par les autres sons. On dit toujours qu’un artiste ne joue pas de la musique, il la vit. Et bien je peux vous dire que chacun de ces artistes la vivaient !

 La Bomba de Tiempo

Au fur et à mesure de la soirée, d’autres artistes sont invités. Une chanteuse et son groupe performent d’abord deux chansons avec en fond les percussions, toujours en improvisation ! Et ensuite, un duo de musiciens, un à la guitare électrique, l’autre au clavier se joint également aux percussions ! Tout est en improvisation, je suis en admiration devant tant de talent et de créativité !

Les artistes invités à jouer avec La Bomba de Tiempo. 

Chacun des morceaux a eu sa dose de surprise et d’ingéniosité, on a été bluffé du début à la fin ! Nous sommes très contentes d’avoir pu assister à ce spectacle !

La Bomba de Tiempo 

Après le show, il y a une « after » soirée : « Afro Mood » dans une salle a à peine 2 minutes du Komplex. C’est un autre spectacle d’improvisation. Il y a des percussions mais également des cuivres. Les rythmes sont africains et un chanteur reprend des tubes comme « waka waka » de Shakira. C’est amusant et on danse le temps de deux trois chansons.

Afro Mood 

Après cela, la fatigue nous gagne et on rentre tranquillement en bus à la maison. Nous n’avons pas fait grand-chose aujourd’hui, mais l’histoire de plomberie nous a fatigué, et ce n’est pas fini ! La suite au prochain épisode !

J4

A notre réveil à 8h30, nous avons un message de Blanche. Nos aventures avec les problèmes de plomberie continuent ! Elle nous demande si le plombier est passé. On sent qu’on va devoir quitter la maison et retourner à l’auberge. On l’informe que non, elle reprend contacte avec le voisin et nous dit qu’elle nous tiendra au courant.

De notre côté, les mauvaises aventures continuent. On voulait déposer notre linge sale à la laverie. On arrive devant, c’est fermé… Il est 9h20 et l’horaire d’ouverture indiquée est 9h. Viva Latina America ! Ce n’est pas grave, on repose le linge à la maison et on file à l’arrêt de bus pour rejoindre le centre-ville où une visite guidée nous attend à 10h30. Une fois à l’arrêt, je me rends compte que la carte de bus qui était dans ma poche, ne l’est plus… Elle a du tomber quand j’ai pris mon portable. Bref, les emmerdes continuent ! Fort heureusement, les argentins sont adorables. On demande à une dame si elle peut nous faire passer sur sa carte et on lui donne du liquide en échange, elle accepte généreusement. Une fois dans le bus, elle ne nous réclame même pas l’argent, on doit l'interpeller pour lui donner. Ces argentins sont vraiment adorables !

Dans le bus, nous sommes à côté du chauffeur. Il nous entend parler français, et demande d’où l’on vient. Une autre forme de sympathie ! En plus nous sommes aux premières loges, nous voyons toutes les rues avec les voitures qui s’affairent. Avant d’arriver à notre destination, on passe devant l’obélisque Il mesure 67,5 mètres de hauteur (pour donner information, celui de Louxor à Paris mesure 22,87 m). Il est creux et a une seule porte d'entrée. À son sommet sont disposées quatre fenêtres, que l'on ne peut atteindre qu'en escaladant un escalier vertical de 206 marches !

L'Obélisque de Buenos Aires 

Nous arrivons enfin au centre-ville, pile poil à l’heure. On peut commencer la visite guidée ! C’est Fernando qui nous fait découvrir une partir du centre historique et le quartier de la Recoleta. Nous commençons la visite sur la « plaza Lavalle », où se situe plusieurs monuments. Mais avant cela, notre guide nous raconte l’histoire de la ville. Il nous explique que la capitale argentine ne ressemble à aucune autre en Amérique Latine.

Plaza Lavalle 

La ville est fondée en 1536 par Pedro de Mendoza, un conquistador espagnol venu à la recherche d’or. Les premières fondations de la ville se situaient dans l'actuel quartier de San Telmo. Mais en 1541, la colonie est ravagée par les indiens.

Le 11 juin 1580, le colonisateur Juan de Garay fonde à nouveau la colonie avec le nom de la Santísima Trinidad y Puerto de Santa María del Buen Ayre (la Très Sainte Trinité et Port de Sainte-Marie-du-Bon-Vent). L'objectif principal de cette fondation par Juan de Matienzo, en 1566, était le besoin d'ouvrir une porte sur l'océan Atlantique pour tout le territoire existant depuis Potosí jusqu'au sud du continent. Pendant des siècles, les Portègnes (habitants de la ville) souffrirent de toutes sortes de besoins car Buenos Aires était la cité la plus australe d'Amérique, loin de toute cité commerciale importante. Il n'existait rien permettant de maintenir le style de vie européen sur place. L'Espagne privilégiait les ports de la côte Pacifique et marginalisait Buenos Aires.

Buenos Aires a été envahie par des troupes anglaises en 1806 et en 1807, mais les Portègnes les ont repoussés les deux fois l'emportant de haute lutte. Ces deux victoires ont donné aux habitants de la ville l'assurance qu'ils pouvaient aussi créer une nation indépendante de l'Espagne.

C'est le 25 mai 1810 que Buenos Aires acquit son indépendance, alors que l'Espagne est en pleine guerre (guerre d'Espagne de 1808-1813) : après une semaine de manifestations majoritairement pacifiques, les criollos (Espagnols nés en Amérique du Sud) parvinrent à chasser le vice-roi espagnol et installer un gouvernement provincial. La révolution de Mai est célébrée de nos jours en Argentine, et le 25 mai est jour férié. Au terme des conflits qui ont secoué tout le pays et abouti à son unification, Buenos Aires fut aussi choisie comme siège du gouvernement national. L'indépendance ne fut toutefois déclarée formellement qu'en 1816.

Pendant longtemps Buenos Aires n’a pas été une très belle ville. Mais à la fin du XIXe siècle, la construction de chemins de fer permet à Buenos Aires d'accroître sa puissance industrielle, les matières premières coulant à flots dans ses usines. La ville devient une grande métropole multiculturelle rivalisant avec les grandes capitales européennes. Ainsi, durant les années 1880, la ville connaît une grande restauration. Ils voulaient à l’époque construire la plus belle capitale du monde. Ils se sont inspirés particulièrement de Paris. On trouve ainsi beaucoup de bâtiment de style haussmannien. Le seul problème est que l’architecture de la ville ne représente pas l’histoire et la culture du pays.

Sur la place Lavalle, on trouve le Palais de Justice. C'est le siège de la Cour suprême et des autres juridictions inférieures. A l'intérieur, c’est un vrai labyrinthe. Il y a des ascenseurs qui ne s’arrêtent pas à tous les étages. Une sorte de mini Poudlard !

Palais de Justice 

En face du Palais de Justice, on trouve l’Opéra de Buenos Aires, appelé « Teatro Colon ». Il est devenu l'un des opéras les plus fréquentés au monde, malgré le fait que la culture de l’Opéra ne soit pas très forte en Argentine. L’acoustique y est extraordinaire. A l'intérieur, on y trouve entre autres une statue d'Italie, une autre de France, un chandelier qui pèse plus d'une demi tonne. Pas une seule pierre ne vient d'Argentine. Sa construction mettra 20 ans, du fait que tous les matériaux aient été importés, et demandera l’intervention de 3 architectes. On peut voir la signature des artistes sur les colonnes, qui sont différents d’un étage à l’autre. Il faut savoir que les spectacles durent en moyenne 45 minutes et sont très abordables (300-800 pesos/6,50-16,60€).

Teatro Colon 

Nous nous rendons ensuite à la « Plaza de la libertad » pour rejoindre la « Avenida Julio de 9 » qui est l’avenue la plus large au monde ! Les argentins sont fiers de cette avenue. Si pour nous ça peut être un fait banal, c’est l’histoire qui existe derrière elle qui peut l’expliquer. En 1936, la ville entreprend ce projet pour montrer que la ville qu’ils ont voulu créer : une capitale forte, grande et belle. Sauf qu’il faudra la moitié d’un siècle pour la construire et détruire deux blocs de bâtiments pour permettre à l’avenue de prendre forme ! Certains diront que l’avenue la plus large est à Brasilia au Brésil, mais d’autres diront que ce n’est pas une avenue mais une autoroute, cela ne compte donc pas. L’avenue plus qu’un symbole pour la ville, c’est une connexion entre le nord et le sud de la ville et un point de repère. Elle est arborée sur tout son long, on y trouve même des parcs, où les couleurs changent au gré des saisons.

 Plaza de la libertad 
Avenida Julio de 9 

Nous arrivons ensuite sur la « Plaza General San Martin », où l’on trouve notamment le « Palacio San Martin ». C’était à sa construction au début du XXe siècle la maison d’une famille composée de 10 personnes. Ils avaient 70 serviteurs… En Argentine, il n’y avait pas de titre de Baron ou Duc. Le seul moyen de montrer sa richesse était de posséder une grande maison. Une particularité de ce Palace est qu’il n’y a pas de jardin devant. En effet, à l’époque, ce n’est pas tout le monde qui pouvait venir dans cette partie de la ville. De ce fait, il n’était pas nécessaire de créer de la distance, bien au contraire, les passants pouvaient apprécier la beauté architecturale de plus près. De nos jours, le palais sert de Siège de cérémonie du ministère des Relations extérieures.

« Plaza General San Martin » & « Palacio San Martin » 

Le ministère des Affaires étrangères se situent d’ailleurs juste à côté du Palais. C’est un bâtiment moderne avec une sorte de miroir qui permet de refléter la vie de Buenos Aires.

Le ministère des Affaires étrangères 

Sur cette place, on trouve également le « Círculo Militar », un club privé qui proposent des activités à ses membres. C’est un des plus grands palaces de la ville avec plus de 100 salles. Un thème est associé à chacune d’elles comme la salle pour le thé, celle pour la musique… etc.

Círculo Militar 

Plus loin, toujours sur cette même place, on y trouve la statue de San Martin. Selon la position où on se place, on a l’impression d’être dans différentes villes. Lorsque l’on est face à elle et que l’on regarde la statue, nous sommes à Paris avec les bâtiments haussmanniens qui l’entourent et les lampadaires. Lorsqu’on regarde sur la gauche, on aperçoit une horloge anglaise et tout d’un coup, nous sommes en Angleterre. Si on lève les yeux, et que regarde depuis la droite de la fontaine, on est transporté à New York avec une vue qui ressemble à celle de central park.

La statue de San Martin sous différents anglais

La Statue de San Martin est une représentation de l’homme qui l’était : un symbole pour l’Amérique du sud et le père de la liberté pour l’Argentine. San Martin est celui qui a enclenché l’indépendance de l’Argentine en allait contre les décisions du président au pouvoir. Il a mené de front une bataille contre le Pérou qui a demandé deux ans de préparations mais qui ne durera que 15 minutes et qu’il gagnera. Il a enclenché le processus d’indépendance du pays. Cela permettra aussi de commencer ce processus dans d’autres pays comme le Chili, le Pérou et la Bolivie entre autres. On peut trouver sa tombe dans la Cathédrale de Buenos Aires sur la « Plaza de Mayo ».

La statue de San Martin  

L’horloge que l’on trouve dans le parc à côté de la place est un cadeau des anglais. C’était pour eux une manière de préserver de bonnes avec la ville et assurer une bonne entente en affaire. En effet, au XXe siècle, le cuir produit en Argentine était venu aux anglais, qui l’utilisait pour faire des chaussures, qui étaient revendues en Argentine.

L'horloge à côté de la statue de San Martin  

Nous continuons la visite en passant devant le bâtiment Kavanagh, qui est une tour d'appartements. Inauguré en 1936, avec ses 120 mètres de hauteur, il a été en son temps l'édifice de béton armé le plus haut d'Amérique du Sud. Il a également été le premier immeuble de logements de Buenos Aires qui a été équipé de l'air conditionné. Il n’est pas apprécié des habitants de la ville qui le trouve hideux. Et pourtant, en 1999, cet édifice a été classé « Monument historique national ».

Le bâtiment Kavanagh 

Nous continuons la visite dans le parc, passant devant le « Monumento a los Caidos en Malvinas » en mémoire aux soldats tombés durant la courte « guerre des Malouines » en 1982. Cette guerre oppose l’Argentine au Royaume-Uni par rapport aux îles Malouines qui jusqu’à ce moment là étaitn sous le commandement des anglais. Or l’Argentine clame que ce territoire fait partie du pays. De là commence un conflit qui durera 10 jours, durant lequel 649 militaires argentins seront tués, ainsi que 255 militaires britanniques. Il se termine le 14 juin 1982 par un cessez-le-feu. Il se conclut sur une victoire britannique qui permet au Royaume-Uni d'affirmer sa souveraineté sur ces territoires. Politiquement, la déroute argentine a de lourdes conséquences puisqu'elle précipite la chute de la junte militaire qui gouvernait jusqu'alors le pays et qui est remplacée par un gouvernement démocratiquement élu. De son côté, le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher sort renforcé de cette victoire et est réélu en 1983. On retient surtout un grand nombre de morts pour un conflit politque…

« Monumento a los Caidos en Malvinas » 

La visite continue en passant devant l’« Edificio Estrugamou », un bâtiment résidentiel d'importance architecturale. Il a été construit en 1929 et certains des appartements font plus de 600m². Si certaines personnes ne pouvaient se permettre un palace, un appartement de cette taille n’en valait pas bien moins !

Edificio Estrugamou  

Nous arrivons ensuite sur la « Plaza embajada de Israel » où se trouvait l’ambassade d’Israel avant d’être bombardée en 1991. C’était une période très corrompue, on n’a jamais retrouvé les coupables ou tout du moins, ils n’ont jamais été énoncés publiquement…

Plaza embajada de Israel 

Notre découverte de la Recoleta continue en passant devant l’ambassade française, qui est le seul édifice à ne pas avoir été détruit lors du projet de construction de l’avenue du 9 juillet, l’avenue la plus large au monde. C’est maintenant que nous entrons dans le quartier de la Recoleta.

Lambassade française à Buenos Aires

Nous passons devant la « Plaza carlos pellegrini », nous rejoindre 3 palaces originaux de la Recoleta, situées dans la « Calle Alvear » :

  • Le premier palace est une ancienne maison italienne qui est maintenant l’Ambassade du Vatican. C’est là où sont accueillis les papes lors de leur visite à Buenos Aires.
Ambassade du Vatican 
  • Le deuxième palace est le « Palacio Duhau », une ancienne maison qui fonctionne comme un hôtel depuis 2006 avec la chaîne hotellière Hyatt.
Palacio Duhau 
  • Le troisième palace est la « Casa Maguire », qui est inscrit au patrimoine national argentin. La maison appartient toujours à la famille Maguire, mais elle n’est plus habitée. C’est bien évidemment trop coûteux d’y vivre à temps plein dedans. C’est pourquoi la maison semble abandonnée de nos jours.
Casa Maguire 

Nous finissons la visite au cimetière de la Recoleta. On y trouve l’Eglise à ses côtés, qui est le deuxième édifice le plus vieux de la ville.

L'Eglise de la Recoleta 

Ce cimetière était utilisé de primes abords pour enterrer le commun des mortels. Puis avec l’épidémie de fièvre jaune de 1871, un autre cimetière a été édifié. Le cimetière de la Recoleta est alors utilisé comme un cimetière qui regroupe les tombes de personnes célèbres, tout comme celui du Père Lachaise à Paris. On y trouve par exemple, la tombe de la femme de San Martin, le libérateur de l’Argentine, morte en 1823. Certaines tombes sont vertes, cela vient du fait que la personne appartenait à une famille irlandaise.

Après la visite guidée, nous faisons un petit tour au cimetière de la Recoleta pour voir à quoi il ressemble. On a vraiment l’impression de se balader au Pierre Lachaise, les tombes sont grandioses. Le cimetière est organisé avec des rues et les tombes connues sont indiquées. On passe notamment devant la tombe de la femme de San Martin, le père libérateur de l’Argentine.

Le cimetière de la Recoleta

Après cette brève exploration du cimetière, nous devons rentrer à l’appartement, un plombier va passer à 15h ! Nous avons espoir que le problème soit réglé et que l’on ne doit pas changer d’endroit où dormir… Et après plein d’embêtements, le plombier nous redonne le sourire, il va pouvoir réparer le robinet cassé et remettre le circuit d’eau en route ! Nous pouvons rester chez Blanche et Pablo, une très bonne nouvelle ! Blanche, qui gérait l’affaire à distance, est rassurée et peut se concentrer pleinement sur son voyage d’affaire.

Pour le reste de la journée, on en profite pour relaxer avant que Fede, notre ami rencontré à Ushuaïa nous rejoigne pour manger un bout ensemble. La soirée est agréable, on se raconte nos dernières aventures avec Fede, on commande pizza et on boit des coups. Une autre journée à Buenos Aires, qui finit bien ! On est rassurée que cette histoire de plomberie soit réglée. On peut dormir sur nos deux oreilles.

D'autres photos de notre visite de la Recoleta durant notre visite guidée. Il y a une grande influence française.
J5

Pour notre cinquième journée à Buenos Aires, nous avons un beau programme : nous voulons aller visiter le Jardin Botanique dans Palermo. Tous le monde nous l’a conseillé, on est curieuse d’aller voir à quoi il ressemble. Ensuite, nous souhaitons aller voir la « Floralis Genérica », une fleur particulère de Buenos Aires. Après, nous avons une visite guidée à 15h sur le centre historique de la ville. Et enfin, nous avons une soirée chez Guido et Nico, deux amis que nous avons rencontré à Santa Marta en Colombie.

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Jardín Botánico Carlos Thays

Nous rejoignons d’abord le Jardin botanique de Buenos Aires, de son nom complet Jardín Botánico Carlos Thays de Buenos Aires. Il se situe dans le quartier de Palermo. Il a été inauguré le 7 septembre 1898. Sa superficie de 69772 m², soit près de sept hectares. On trouve dans ce jardin plus de cinq mille cinq cents espèces végétales ainsi que diverses sculptures.

Jardín Botánico Carlos Thays 

Le jardin a été dessiné par le Franco-argentin Carlos Thays. De 1892 à 1898, durant les années où il fut directeur des Parcs et promenades de la ville de Buenos Aires (Parques y Paseos de la Ciudad de Buenos Aires), Carlos Thays et sa famille ont vécu dans la magnifique demeure de style anglais, située au centre du parc.

Jardín Botánico Carlos Thays 

Nous nous baladons dans le parc. On y trouve effectivement beaucoup de statues, des vérandas, des fontaines et bosquets. Le parc est très beau et bien entretenu. La maison est superbe, et avec un tel cadre qui l’entoure, ça la rend d’autant plus élégante.

Jardín Botánico Carlos Thays 

Le jardin n’est pas très grand en soit, nous nous promenons le temps d’une demi-heure mais on comprend pourquoi tout le monde conseille d’y aller, c’est vraiment très joli.

Jardín Botánico Carlos Thays 
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Floralis Genérica

Nous nous rendons ensuite à la « Plaza de las Naciones Unidas » où se situe une fleur bien particulière de Buenos Aires. « Floralis Genérica » est une sculpture mobile en acier et aluminium qui représente une fleur. C’est un cadeau à la ville de l'architecte Eduardo Catalano.

Plaza de las Naciones Unidas 

Créée en 2002, elle ferme ses pétales chaque soir au coucher du Soleil et les rouvre le matin suivant à 8 h. Elle fait 20 mètres de haut et pèse 18 tonnes. Elle possède cinq pétales géants qui s’animent en fonction de la luminosité du soleil, grâce à un système hydraulique et à des cellules photovoltaïques. Plus le soleil est présent, plus les pétales s’ouvrent, comme si la fleur fleurissait. Pour Catalano, c'est la « synthèse de toutes les fleurs et à la fois un espoir qui renaît chaque jour en s'épanouissant ».

Floralis Genérica 

Lorsque nous arrivons, le ciel est couvert. La fleur est quasiment refermée. Le temps que nous déjeunions, le soleil a commencé à percer les nuages et on a pu observer les pétales de la fleur s’ouvrir.

Floralis Genérica 

J’adore ce genre d’œuvre d’art qui me fait beaucoup penser à un artiste que j’affectionne beaucoup : Anish Kapoor, connu pour le « Cloud Gate » à San Francisco ou encore le « Sky Mirror » à Nottingham. Floralis Genérica est une œuvre dynamique qui fait participer le spectateur, tout comme les œuvres de Kapoor. J’adore !

 Floralis Genérica
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Centre historique de Buenos Aires

Nous rejoignons ensuite la « Plaza del Congreso » où une visite guidée du centre historique de la ville nous attend à 15h. Aujourd’hui, c’est Victoria qui nous guide. Elle est étudiante en Histoire, autant dire, nous allons avoir de bonnes explications.

Des manifestations ont lieu de la "Plaza del Con 

Voilà plusieurs villes qu’on visite en Argentine, il y a donc des informations que l’on a déjà entendues. Mais j’aime tout de même prendre des notes et les partager, car il y a toujours des détails en plus, ou des anecdotes qui permettent de mieux comprendre l’histoire du pays.

Victoria nous explique les conditions dans laquelle la ville de Buenos Aires a été fondée. Cela reprend les explications de Fernando, lors de la visite de la Recoleta la veille : au XVIème siècle, les espagnols viennent sur ce territoire dans l’espoir d’y trouver de l’or sans succès. Puis ils sont chassés par les natifs qui étaient très hostiles. Les espagnols reviennent tout de même 40 ans plus tard, car ils réalisent la place stratégique de la ville : proche de l’océan atlantique. C’est ainsi que commence la réelle fondation de la ville, qui est alors pauvre, peu développée et marginale. Il faut attendre la fin du XIXème siècle et le processus d’indépendance pour voir fleurir la ville que nous voyons aujourd’hui. C’est donc à partir des années 1860 que les premières institutions politiques et économiques ont été construites.

Le Congrès est l’un d’entre eux et le premier bâtiment que nous voyons. Sa construction a été longue : elle a commencé en 1897, son inauguration a été organisée en 1906, mais il ne sera réellement fini qu’en 1946 ! On imagine la tête du congrès lors de son inauguration… Au milieu du congrès, on peut apercevoir une statue qui symbolise la République. Et de part et d’autre, il y a deux piédestaux vides qui étaient censés accueillir deux statues, mais cela ne s’est jamais fait. Sur la « Plaza del Congreso », on trouve plusieurs bâtiments avec des architectures différentes : on retrouve des influences françaises, italienne notamment. A la fin du XIXème siècle, il y avait comme projet de faire de Buenos Aires, une grande capitale moderne, qui se détache du style colonialisme ; une ville indépendante, forte et développée. Elle s’est inspirée ainsi de différents styles européens et est une ville très éclectique de nos jours. Pour se rapprocher des styles européens, la « Avenida de Mayo » a été créée afin de rejoindre le Congrès au Palais Présidentiel.

Le Congrès de Buenos Aires 

Sur la « Plaza del Congreso » se situe également la statue « Le penseur » du sculpteur français Rodin. A ma grande surprise, notre guide nous informe que c’est une originale, et non une copie. Elle a été produite en 1906 et amenée à Buenos Aires.

« Plaza del Congreso » & la statue « Le penseur » du sculpteur français Rodin

Nous empruntons ensuite l’avenue de Mayo, où plusieurs édifices notables s’y trouvent. Nous passons d’abord devant le « Palacio Barolo » qui a une architecture mystérieuse. C’est un immeuble qui a été édifié entre 1919 et 1923 par l'architecte italien Mario Palanti, à la demande de Luis Barolo, un magnat du textile. Luis Barolo ne voulait pas une architecture comme les autres, il souhaitait quelque chose de spécifique.

L'architecte s'est ainsi inspiré de la Divine Comédie de Dante pour le décor : les 100 mètres de hauteur de l’édifice représentent les 100 chants du poème ; le bâtiment est divisé en 3 sections distinctes qui correspondent aux 3 livres (l'enfer, le purgatoire, et le paradis) ; le hall d'entrée est surmonté de 9 voûtes qui représentent les 9 hiérarchies infernales ; chacun des étages dispose de 11 ou 22 bureaux, ce qui correspond au nombre de strophes des chants.

L'immeuble sert encore aujourd'hui de bureaux. Son phare possède toujours 300 000 bougies en conditions de fonctionner. En 1997 le Palacio Barolo a été déclaré Monument Historique National. Il est possible de le visiter, l’entrée vaut 800 pesos/16,50€. Il y a également un bar rooftop.

Palacio Barolo 

Nous continuons à marcher et notre guide nous explique que cette avenue a une architecture très éclectique. Il y a des beaux bâtiments avec des architectures d’inspiration française ou italienne, entre autres. Mais on trouve malheureusement également des bâtiments construits dans les années 1970 qui n’ont pas de forme particulière et qui viennent jurer avec la beauté des édifices à leur côté. De nos jours, le gouvernement essaye de maintenir un standing lorsqu’il s’agit de construire un nouvel édifice dans le centre historique.

L'architecture très éclectique de Buenos Aires 

Nous arrivons ensuite sur la fameuse Avenue du 9 juillet. Nous l’avons appris hier, c’est l’avenue la plus large au monde avec 140 mètres de largeur. Enfin, c’était la plus large jusqu’en 2006. Depuis la ville de Brasilia au Brésil détient l’avenue la plus large. Buenos Aires se dispute encore la première place, trouver différents arguments pour la justifier.

Avenida 9 de Julio 

Au croisement de l’Avenue de Mai et de l’Avenue du 9 juillet, nous pouvons apercevoir le portrait de María Eva Duarte de Perón, mieux connue sous le nom d’Eva Perón ou d’Evita, qui était une actrice et femme politique argentine. Pour la petite histoire, Eva Peron a grandi dans un milieu modeste et a déménagé à l’âge de 15 ans à Buenos Aires afin de devenir actrice. Elle est non seulement devenue comédienne mais elle a également percé à la radio.

Elle rencontre Juan Peron en 1944, alors secrétaire d’État du gouvernement. Ils se sont mariés l’année suivante et Juan Peron est devenu Président en 1946. Evita est alors première dame d’Argentine et œuvre dans de nombreux domaines comme : l’égalité homme-femme ; l’obtention du droit de vote pour les femmes (acquis en 1947) ; le social (aide aux plus démunis avec la Fondation Eva Peron) ; la construction d’hôpitaux, d’école et d’asile. Il est indéniable qu’elle a aidé beaucoup de personnes.

Elle est morte à l’âge de 33 ans des suites d’un cancer du col de l’utérus, en 1951, un an après que son mari soit réélu président. Sa mort a touché une grande partie de la population. Ses funérailles ont duré 16 jours. Son image, elle, reste cependant immortelle.

C’est ainsi qu’en 2011, deux portraits d’Eva Peron ont été installé : l’un où on la voit donner un speech, et de l’autre côté du bâtiment, un portrait où elle sourit. Ces deux portraits sont installés sur l’édifice du Ministère de la Santé et du développement social.

Eva Peron 

Nous continuons de marcher sur l’avenue de mai et nous passons devant le « Cafe Tortoni & Tango », un des 90 bars notables et préservés de la ville. En effet, la culture du café est forte dans la capitale argentine. Et quand je dis café, je ne parle pas du breuvage mais de l’endroit. Les argentins adorent sortir et rencontrer leurs amis, lire ou juste passer du temps dans un café. Il y a plus de 10 000 cafés/bars dans la ville. Et seulement 90 sont reconnus comme héritages de la ville.

Le Cafe Tortoni est donc un café historique. Il a été inauguré en 1858 par un immigrant français appelé Touan. Il fut nommé Tortoni en référence au café Tortoni de Paris, un établissement du Boulevard des Italiens où se réunissait l'élite de la culture parisienne du XIXᵉ siècle. C’est le plus vieux café de Buenos Aires et un des plus connus, car beaucoup de personnes de notoriété publique s’y sont rendues.

Cafe Tortoni & Tango 

Notre marche le long de l’Avenue de mai nous mène à la « Plaza de Mayo », le cœur de Buenos Aires. C’est une place très historique car c’est l’endroit où a été fondée la ville. Avec le parc en son centre, les bâtiments les importants qui entourent la place, puis la ville qui s’étend autour, comme toutes les villes coloniales en Amérique du Sud. C’était un peu une « Plaza de Armas », bien qu’elle n’ait jamais été appelé ainsi. On trouve ainsi de nos jours, plusieurs édifices notables qui ont toujours de hautes fonctions.

Plaza de Mayo 

On remarque d’abord l’ancienne Mairie de la ville qui est maintenant le Musée National d’histoire de la Révolution de Mai. On constate vite que le style est très colonial. Cela vient du fait que cet édifice ait été construit en 1751, à une période où aucun esthétisme n’était recherché dans la construction de la ville. Cette ancienne Mairie de la ville a été le théâtre principal de la révolution de Mai de 1810. Elle a fait l’objet de multiples remaniements au cours de son histoire, et a même échappé de justesse à sa démolition totale dans les années 1930.

L’ancienne Mairie de la ville qui est maintenant le Musée National d’histoire de la Révolution de Mai. 

Nous continuons notre découverte de la « Plaza de Mayo » en passant devant un édifice qui porte à confusion : la Cathédrale de Buenos Aires. C’est la plus importante de la ville et pourtant elle ne ressemble pas du tout à ce qu’on pourrait attendre d’une cathédrale. Elle ressemble plus à un temple grec qu'à une église catholique typique. Elle a été bâtie entre 1692 et 1791.

Depuis le vaisseau latéral de droite on accède au mausolée où reposent les restes du libérateur José de San Martín. Le monument, qui fut construit en 1880, est l'œuvre du sculpteur français Albert-Ernest Carrier-Belleuse. Un hommage particulier est rendu au grand héros national, en ce sens que le tombeau est veillé par des grenadiers en armes de l'armée argentine. On trouve également une flamme accroché à la devanture de la Cathédrale en commémoration au père libérateur du pays.

Cathédrale de Buenos Aires.

Au centre de la place, on trouve la Pyramide de Mai. La pyramide, qui est en réalité un obélisque, est le premier monument patriotique ― c'est-à-dire commémorant l’indépendance ― dont se dota la capitale argentine. Son histoire débute en mars 1811, lorsque la Grande Junte décida de faire construire un monument sur le côté ouest de la place, pour célébrer le premier anniversaire de la révolution de Mai de 1810, événement qui enclencha le processus d’indépendance. La statue de la Liberté, sur la pyramide est une œuvre du sculpteur français Joseph Dubourdieu. Elle couronne le monument et est une représentation allégorique de la république argentine.

Pyramide de Mai 

Sur le sol de la place, on trouve des peintures de foulards blancs. On avait déjà appris leurs significations à Cordoba. Ce symbole représente un mouvement de protestation de femmes et grands-mères qui recherchent leurs enfants et petits-enfants perdus durant le régime totalitaire.

En effet, dans les années 1970, la dictature militaire kidnappe toutes les personnes impliquées dans des mouvements révolutionnaires. Ces personnes sont interrogées, torturées, emprisonnées, drogués et même tuées. Ils sont enterrés, noyés. Beaucoup de personnes ont disparues. Lorsque les personnes arrêtées avaient des enfants, ceux-ci étaient emmenés et donnés à des familles de militaires, ou des arrangements étaient trouvés pour leur trouver un nouveau foyer. Deux mouvements se forment ainsi en 1979 : les « Madres de la Plaza de Mayo » et les « Abuelas de la Plaza de Mayo ».

Ces femmes ont commencé à marcher autour de la place, tenant une photo de leur proche disparu. Elles étaient peu nombreuses au départ, et de plus en plus de femmes se sont jointes aux premières. C’était alors des protestations silencieuses dangereuses. Les manifestations étaient bien évidement illégal durant le régime militaire. Mais finalement leur mouvement a payé, elles ont intéressé la presse et ont été sous les feux des projecteurs internationaux. Ce qui a enclenché un processus de recherche des personnes disparues.

Encore de nos jours, tous les jeudis à 15h, des femmes se réunissent, toujours à la recherche de leur proche. Le dernier « enfant » disparu a été retrouvé au début du mois : juin 2019 ! L’Etat détient une banque d’ADN et soutient ces femmes dans leurs recherchent. Seules les personnes disparues qui se lancent dans la recherche de leur identité peut mener à une découverte…

Ce symbole représente un mouvement de protestation de femmes qui cherchent leurs enfants disparus durant le régime totalitaire.  

Nous finissons notre visite avec le Palais Présidentiel, plus communément connu sous le nom de « Casa Rosada ». Ce palais n’est pas le lieu de résidence du Président mais son lieu de travail. Le Président vit à 16km, à Olivos. Il se rend généralement au Palais en hélicoptère, rien que ça ! Pour savoir si le président est présent il suffit de regarder en dessous du drapeau officiel de l’édifice, il y a un autre petit drapeau pour signaler sa présence.

Le bâtiment est magnifique mais est très atypique. Il est asymétrique : les fenêtres sont différentes d’un côté à l’autre, un côté est plus large que l’autre, des balcons présents d’un côté alors que l’autre en est dénué. Je n’avais pas remarqué mais une fois qu’on y fait attention, l’architecture du Palais est effectivement inattendue. Cela vient du fait que le Palais est la fusion de deux bâtiments : l’ancien Palais Présidentiel et l’ancienne poste.

La couleur rose vient du fait qu’elle était très utilisée en Argentine au cours du XIXe siècle. Elle se fabriquait par une combinaison de peinture à la chaux avec du sang de bœuf. Ce dernier était apprécié pour ses propriétés hydrofuges et fixatrices. De nos jours, ce n’est bien sûr que de la peinture.

Casa Rosada 

Notre visité du centre historique terminée, nous nous rendons dans la Cathédrale afin de voir son intérieur et de voir la tombe de San Martin. Elle n’est pas des moindres. On ne peut pas dire qu’elle est petite ! Mais c’est une tombe qui est digne d’un Père libérateur de la nation. L’intérieur de la Cathédrale est impressionnant. Comme à mon habitude, je lève les yeux à la recherche de l’orgue. Je prends une photo, je sais que mon papa va l’adorer.

L'intérieur de la Cathédrale de Buenos Aires. 
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Notre visite du centre-ville finit, nous retournons à notre appartement pour se reposer un peu. Nous avons passé une superbe journée ! Et elle n’est pas finit.

Nous retrouvons nos amis Guido & Nico, chez Nico. Nous les avons rencontrés alors que nous étions à Santa Marta en Colombie, au début de notre voyage. Le temps passe vite et nous voilà déjà à Buenos Aires ! On a passé une très bonne soirée. J’ai pu pratiquer mon espagnol avec Guido, je suis plutôt satisfaite de moi, je peux converser sans trop de mal ! C’était un plaisir de les revoir !

Les retrouvailles avec Nico & Guido! 
J6

Pour notre avant dernière journée, nous allons à Tigre ! Une petite ville de la province de Buenos Aires. Pour s’y rendre, il y a plusieurs options : soit en bus, soit en train, soit en Uber. Pour l’aller, on décide d’y aller en Uber. Ce n’est pas l’option la plus économique (9,60€ la course), mais c’est plus rapide. Cela nous a permit de dormir un peu plus longtemps. Notre chauffeur est sympathique, on papote principalement des beaux endroits que détient l’Argentine. Le trajet dure environ 45 minutes.

Une fois arrivées, nous trouvons un guichet du tour opérateur Sturla Viajes qui propose des tours en bateaux sur le « Delta y Rio de la Plata ». Nous choisissons de faire une heure de navigation sur la rivière pour 350 pesos/7,25€ par personne. En plus, ça tombe bien l’excursion commence bientôt.

 Tigre

On marche en direction des embarcations, on commence à apercevoir à quoi ressemble Tigre. C’est une petite ville calme, avec des maisons basses, quelques bâtiments et beaucoup de verdure. On attend au soleil et très vite, le bateau arrive.

Tigre 
On attend le bateau au soleil. 

On monte à bord et c’est parti pour une heure de découverte. Nous avons pu observer différents édifices : le marché « China Town », c’est surprenant de voir un marché chinois dans une si petite ville d’Argentine ; le Musée des Arts de Tigre, qui a une magnifique architecture avec ses colonnes et sa forme de château ; le Parc d’attraction de la ville « Parque de la Costa », qui était fermé étant donné que c’est l’hiver ; des maisons avec de jolis quais ; des usines ; des clubs d’aviron ; et quelques bâtiments abandonnés.

 China Town, le Musée des Arts de Tigre, et le « Parque de la Costa » 
Delta et Rio de la Plata 
Delta et Rio de la Plata 

À la fin du tour, on a pu se constituer une idée de la vie unique des habitants des îles. On imagine que nombreux sont les argentins qui viennent passer le week-end ici pour profiter de la nature à quelques kilomètres de la ville de Buenos Aires.

Delta et Rio de la Plata  

Après cette balade fluviale et une petite pause pique-nique au soleil, on se rend au « Puerto de Frutos », un marché installé sur le port de la ville. En route, on passe devant deux trois jolis édifices : la « Casa de las Culturas », la « Estacion fluvial », le club d’aviron de Buenos Aires et le club d’aviron italien « Club Canattieri Italiani », qui sont tous les quatre de très beaux bâtiments.

 La Casa de las Culturas », la « Estacion fluvial », le club d’aviron de Buenos Aires et le « Club Canattieri Italiani »

Une fois arrivées au Puerto de Frutos, on peut imaginer que c’est un marché qui attire beaucoup de touristes au vu de son organisation. Il semble moderne, avec des bâtiments neufs et des plans pour s’y retrouver. C’est un peu surfait mais ça reste joli. C’est une sorte de « Downtown Disney », comme on peut le trouver en Floride. Une sorte d’annexe de Parc d’attraction.

 Puerto de Frutos

Dans ce marché, on trouve de tout des produits d'osier et de vannerie, des tissus rustiques, des fruits, des douceurs, des liqueurs, du miel, des plantes et des fleurs, parmi d’autres choses. On voit que c’est la saison basse. Certains magasins sont fermés.

Puerto de Frutos 

Nous n’avons rien de spécial à acheter, et surtout nous n’avons pas la place d’acheter quoi que ce soit ! Du coup, après s’être promené dans les différentes allées découvertes, nous sommes sorties du marché pour rejoindre le boulevard de Tigre, dont le vrai nom est « Sáenz Peña ». La rue reprend le nom du quartier dans laquelle elle se trouve. Ici, on trouve quelques street art. J’avais lu en ligne qu’il y en avait beaucoup, de très colorés. Soit, je ne suis pas allée dans les bonnes rues, soit j’ai une autre définition de coloré, mais je dois dire que j’ai été un peu déçue. Mais ce petit coin de la ville reste très mignon. C’est un endroit sympa à découvrir. La ville paraît calme et paisible à Tigre. Cela doit être pratique d’avoir un endroit si calme à proximité de la capitale.

Le street art de Tigre 

Après avoir exploré la rivière, le marché et la ville, on décide de prendre le train pour rejoindre Buenos Aires. On a plus de temps devant nous et en plus c’est clairement plus économique ! Lorsqu’on a une carte de transport Sube, qui s’utilise pour tous les transports dans Buenos Aires, le trajet est à 12,50 pesos/0,30€ ! Depuis Tigre, nous rejoignons le terminus qui s’appelle Retiro, qui se situe au nord de Buenos Aires. De là, nous avons pris les transports en commun pour rejoindre notre appartement.

Le train pour rejoindre le terminal Retiro depuis Tigre
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Après s’être reposé un peu, on rejoint notre ami Fede dans le quartier de la Recoleta. Nous allons diner ensemble et assister à un spectacle folklorique de « peña ». Une peña est un endroit où les gauchaux, les cow-boys d’Argentine, performent des musiques folkloriques. Il y est possible de boire et de manger, voire même de danser, lorsqu’on connait les pas de danses ! Fede nous explique qu’il n’y a que 6 peñas dans Buenos Aires. Il faut généralement faire une réservation en avance pour être sûr de pouvoir s’y assoir et manger. Nous sommes dans la peña « La Casa de Los Chillado Blaus ».

La Casa de Los Chillado Blaus 

On commande une pizza et des empanadas. Si la pizza est la pire que j’ai mangé de ma vie, les empanadas étaient délicieux ! La pizza avait un goût de plastique, ce n’était pas agréable du tout. Mais je n’aime pas le gâchis et il faut le dire, j’avais faim, j’ai donc mangé mes deux parts. Mais les empanadas sont venus sauver mes papilles. Je ne suis pas une grande fan d’empanadas, mais celle-ci étaient cuites au four, moins grasses et plus digestes !

Fede, Melissa et Moi 

Vers 23h, le spectacle commence. Un grand homme bien bâti arrive avec sa guitare. Un autre homme plus petit et menu se pose à côté de lui avec un tambour. Tous les deux commencent une chanson folklorique. Le rythme est entrainant, la mélodie est jolie et celui que joue de la guitare m’impressionne avec sa voix. On dirait une voix d’opéra, grave et pourtant douce à la fois. Ils interprètent plusieurs chansons. Des personnes se lancent et dansent devant lui.

Premier groupe de "Pena folklorica" 

Après eux, un groupe de quatre jeunes hommes s’installent. Trois à la guitare, un au tambour, tous les quatre un micro devant eux. Ils commencent à chanter et je suis impressionner d’entendre leurs voix s’accorder en unisson. Le rythme est plus rapide, ils chantent à tour de rôle puis tous ensemble, les gens de la salle frappent dans leurs mains. L’ambiance est excellente !

Deuxième groupe de "Pena folklorica"  

Nous ne resterons pas tard, vers une heure du matin, nous devons partir. Fede a un avion à prendre et Mélissa & moi sommes épuisées. On est contente de bientôt retrouver notre lit ! C’était génial de revoir Fede et de découvrir cet univers grâce à lui !

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On se couche à nouveau tard, et on doit se lever tôt le lendemain. Nous allons visiter le célèbre quartier de la Boca. Suite au prochain épisode !

J7

Nous y voilà ! C’est notre dernière journée à Buenos Aires ! Au programme d'aujourd’hui, nous allons visiter le célèbre quartier de la Boca, au sud de la capitale. Elle est connue pour ses couleurs et ses rues artistiques mais également pour le foot ! Les Boca juniors forment le club de foot le plus connu d’argentine.

La Boca 

On s’y rend en bus. Google maps nous annonce un trajet d’une heure et demi et un changement, ça va être long ! Surtout lorsqu’on ne trouve pas l’arrêt du deuxième bus… On marche, on demande, on continue à marcher, deux bus nous passent sous le nez…. Et finalement on finit par en trouver un ! Heureusement, on n’arrive à l’heure pour la visite guidée, prévue à 11h.

Le bus à Buenos Aires 

Cette fois c’est Luke, un américain qui vit à Buenos Aires depuis 8 ans, qui nous fait la visite. Il est étudiant en histoire d’Amérique Latine et on le voit très vite. Ses explications sont précises et très intéressantes. On a déjà fait pas mal de « free walking tour », je commence à connaître les grandes lignes d’histoire du pays, mais il y a toujours quelques petits détails qui viennent s’ajouter d’un guide à l’autre. J’adore en apprendre toujours plus sur les différents événements qui ont rythmé l’histoire du pays.

La Boca 

On commence la visite au port. La « boca » signifie « bouche » en espagnol. On lui a donné ce nom dû à son emplacement, à l’ouverture de la rivière Riachuelo. En effet, La Boca est née d’un chantier naval. Le port de la Boca est le premier de la ville de Buenos Aires. C’était, dans les années 1860, un des endroits les plus affairés lors de la construction de la ville. Surtout lorsque l’on sait que les Espagnols sont venus bâtir la ville dans l’idée de créer un pont entre l’Europe et les pays de l’ouest de l’Amérique du Sud.

Qui dit port, dit aussi point d’entrée dans le pays. La Boca est devenue un point d’entrée aux immigrants, ce qui va beaucoup jouer dans la formation de la ville. A la fin du XIX et début du XXème siècle, l’Argentine est le deuxième pays qui accueille les immigrés en Amérique après les États-Unis ! De 1880 à 1930, 6,6 millions de personnes se rendent à Buenos Aires.

Le port de la Boca 

Les immigrés à Buenos Aires sont majoritairement italiens (70%), ils viennent de classes populaires. Ce sont généralement des jeunes hommes célibataires venus travailler dans l’espoir d’avoir une vie meilleure. Cela aura une grosse influence sur la culture, la langue, la manière de parler, la cuisine, l’art, la musique et j’en passe ! 25% autres personnes qui immigrent viennent de différents horizons : d’Espagne, des pays de l’Europe de l’Est (appelés « Russes »), des « Turcos » (venant du Liban, de Syrie, et d’Arménie). Et le dernier 5% représentent les anglais, qui ont beaucoup investis dans la construction du port et de chemins de fer, des français et des allemands.

Tous ces immigrants se sont installés à La Boca. Ils travaillaient dans des conditions difficiles et avaient peu de moyens. Ils ont construit des maisons primaires appelées « Conventicho ». Ils ramenaient des matériaux non utilisés de leur travail (morceau de taule, bois, peinture…). Ils vivaient nombreux dans des pièces confinées. Certains utilisaient même le principe du « Cama caliente », soit en français « lit chaud ». Deux personnes s’accordaient pour dormir dans le même lit pendant que l’autre travaillait, un de nuit, l’autre de jour… Malgré ces dures conditions de vie, ils ont continué à construire et ont créé le quartier de La Boca qui est de nos jours très visité.

Les « Conventicho » de La Boca 

Ce qui amène principalement les touristes ici, c’est les couleurs dont regorge le quartier. La Boca doit cet arc en ciel de couleur à un artiste : Benito Quinquela Martín. Ce peintre est né à La Boca et considéré comme le peintre par excellence du port. Il est l'un des peintres les plus populaires d'Argentine. Ses œuvres dépeignent des scènes de la vie quotidienne du port de La Boca.

Benito Quinquela Martín n’a pas eu toujours la vie facile. Il a été abandonné âgé d’à peine quelques jours. Il est adopté par une famille italienne, et travaille très jeune au dépôt de charbon. Il a toujours eu un engouement pour l’art. Mais lorsqu’il annonce à sa famille qu’il souhaite se concentrer sur son art, sa famille refuse. Il décide de partir de chez lui. Il vit dans la rue et utilise le peu de moyen qu’il a pour faire vivre son art. Jusqu’à ce que Alfredo Lazzari, son premier professeur et mentor, lui enseigne la liberté dans l'art.

La Boca 

Au fur et à mesure des années et de l’évolution de son art, il souhaite réaliser un projet et un rêve : il a imaginé le quartier où il a grandi rempli de couleurs. Il souhaite que les couleurs redonnent de la vie, représente une unité sociale et crée un sens de communauté. Il entreprend un voyage dans différents pays où il puise son inspiration. Il revient ensuite dans son quartier et réalise son grand projet. C’est grâce à ce peintre que La Boca détient une renommée si forte dans Buenos Aires.

Au-delà de son talent, c’était un homme généreux qui a permis la construction d’un hôpital, d’un orphelinat et d’une école, dans laquelle il habitait, au dernier étage. Il meure à l’âge de 86 ans. C’est lui qui a fait sa tombe avant de mourir. Elle est à l’image de La Boca : très colorée, avec une sculpture miniature représentant le port.

L'école montée par Benito Quinquela Martín et sa maison au dernier étage. Aujourd'hui c'est un musée.

Nous continuons la visite en passant dans la ruelle « Caminito ». C’est la rue phare de l’artiste. Il l’a racheté en 1956 en souhaitant la transformer en un musée à ciel ouvert. Il a fait participer les habitants de la rue. On y trouve des statues, des peintures, des murales… Chacune des œuvres ont exclusivement été faite par des artistes de La Boca. Son rêve d’enfant est réalisé avec cette rue.

La ruelle « Caminito »,  oeuvre de Benito Quinquela Martín

Le saviez-vous ? La dane du tango a été créé à La Boca. Les immigrants venus d’Europe et d’ailleurs ont emmené avec eux différents instruments, différents styles de musique et de rythme. De ce mélange est né le Tango. Mais au départ, ce n’est pas la danse sensuelle et délicate qu’on connait aujourd’hui. A la fin du XIXème siècle, il existait une compétition où deux hommes s’affrontait avec un couteau à la main. Les pas utilisés durant ces duels ont formé la base du Tango.

Mais le Tango n’a pas été accepté tout de suite. La classe aristocratique de Buenos Aires trouvaient cette danse vulgaire, au point qu’elle devient même illégale. Il faut attendre la venue du français Carlos Gardel, un chanteur avec une voix exceptionnelle, telle qu’elle a été classée Mémoire du monde de l'UNESCO depuis 2003. C’est lui qui a ajouté les paroles au style du musique Tango. Il a voyagé à Madrid, puis à Paris, où la danse de Tango est très bien accueillie. Il performe dans de grande salle avec des danseurs. Les aristocrates adorent cette danse exotique. C’est ainsi, qu’à son retour en Argentine, la danse du Tango est cette fois acceptée et devient une marque de la ville de Buenos Aires. Aujourd’hui, il est possible d’assister à des représentations de Tango dans des salles, que l’on appelle des « Milonga », dont la principale est « La Cathedrale ».

Le Tango de La Boca

Nous continuons notre visite en passant devant différents street art et murales. Luke nous donne la signification et l’histoire derrière quelques-unes d’entre elles.

Au XXème siècle, les habitants de La Boca sont connus pour engagement politique socialiste. L’économie est difficile et ils souhaitent changer cette situation. Le Président au pouvoir, Roca, est très conservateur et fait intervenir des militaires pour contenir la population de ce quartier. Ça a poussé la population à se battre et a proclamé leur indépendance : Republica de la Boca ! Ils ont même créé un drapeau. Cette république aura duré 3 jours, jusqu’à ce qu’une deuxième intervention militaire vienne réprimer et stopper le mouvement protestataire. Cette peinture murale est en commémoration à ce passage de l’histoire, durant lequel La Boca a été indépendante… 3 jours !

Republica de La Boca 

Au XIXème et XXème siècle, il y avait beaucoup d’incendies dans La Boca. Les « Conventichos » était fait de bois et l’éclairage se faisait à la bougie… Le problème était qu’il n’y avait pas de caserne de pompiers. La plus proche était à San Telmo, soit 2km, et cette caserne ignorait les feux qui se passaient dans ce quartier. La Boca a ainsi créé sa propre caserne. Cette murale est une commémoration et un soutien aux pompiers de La Boca, qui sont toujours fonctionnels de nos jours. Elle a été réalisée par un groupe d’artistes appelé « Red Sudakas ».

Bomberos de La Boca 

Du même groupe, on trouve juste à côté une peinture murale en commémoration et en soutien aux « madres de la plaza de Mayo », ce groupe de femmes qui recherchent leurs propres disparus. Ces derniers sont des victimes du régimes militaires des années 1970-1980. Beaucoup de personnes ont été kidnappées, torturées et tuées dans le secret le plus total. Il reste des survivants, les proches les recherchent toujours. On peut lire sur la peinture « Ni olvido, no perdón », qui signifie « on n’oublie pas, on ne pardonne pas ». Ces femmes se sont battues pacifiquement pour que l’Etat reconnaisse ses torts. Elles sont des héroïnes pour les droits de l'homme et pour la démocratie.

« Ni olvido, no perdón » 

Nous finissons notre visite devant le fameux stade de la Boca : stade officiel de l’équipe des Boca Juniors. Plus qu’un stade, c’est la cathédrale de la Boca. Le foot est une religion ici. Le stade a des membres qui renouvellent leurs abonnements chaque année, fervents supporteurs de l’équipe. Tous les ans, ces mêmes membres élisent un Président. Un des présidents du club a une histoire particulière : Mauricio Macri, le Président de l’Argentine actuel.

De 1995 à 2007, il est président du club de football Atlético Boca Juniors, qui remporte pendant sa présidence 17 trophées, dont la Copa Libertadores et la Coupe intercontinentale. En 2003, il fonde le parti de centre droit Engagement pour le changement, qui adhère à Proposition républicaine (PRO). Il devient député en 2005 et Maire de Buenos Aires en 2007. Il est élu président d’Argentine au second tour de l'élection présidentielle de 2015, avec 51,3 % des voix. Il succède à Cristina Fernández de Kirchner — qui soutenait son adversaire, Daniel Scioli — et devient le premier chef de l’État du pays élu démocratiquement à ne pas être issu des rangs péronistes ou radicaux. Une sacrée ascension !

Le stade de la Boca 

Luke nous parle également de la Coupe du Monde de 1986, durant laquelle deux buts marqueront l’histoire du foot, les deux faits par le célèbre joueur Diego Maradona. Ces deux buts sont réalisés durant le quart de finale, face à l’Angleterre. C’est un match sous tension car c’est la première fois que les deux pays se rencontrent depuis la Guerre des Îles Malouines. Le premier fait scandale, Maradona souhaite donner un coup de tête pour tenter le but, mais c’est sa main qui touche. L’arbitre ne remarque pas, Maradona commence à courir pour célébrer le but. Le but est accepté ! Le deuxième est impressionnant, Maradona part de son camp et passant en revue toute la défense anglaise avant de tromper le gardien. Lors d’une interview, un journaliste lui demande s’il trouve sa juste que le but ait été accepté alors qu’il a touché la balle avec sa main. Maradona répond simplement que c’était la main de dieu. Et cette justification est acceptée, affaire classée !

Le Stade des Boca Juniors a été construit en 1894. Il devait originellement être plus grand, mais en dernière minute, la ville n’a pas eu les signatures pour accéder à une plus grande parcelle de terrain à construire. Le stade est alors réalisé en forme de « D ». Une partie de stade est un mur plat. Du fait de sa construction, l’acoustique est très impressionnante. Le son résonne énormément durant les matchs. Beaucoup de joueurs ont affirmé que c’est le stade le plus intimidant dans lequel ils aient joué.

Mélissa devant le stade de la Boca. 

Notre visite s’achève ici. On remercie notre guide et on décide de prendre un Uber pour rejoindre la maison. Il se fait tard et on a fait. Nous avons commandé deux Uber, les deux ont fait mine que nous étions dans la voiture pour commencer la course et empocher l’argent… Furieuses, on rentre en transport et on contacte Uber pour rétablir la situation.

On finit notre journée tranquillement. On se repose, on prépare nos affaires, on remet tout à sa place. Ça y est notre aventure à Buenos Aires est déjà finie ! Nous avons appris plein de choses, vus plein de beaux quartiers, revus nos amis, c’était une chouette semaine !

Notre dernière journée à La Boca 
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Nous partons le lendemain pour Puerto Iguazu où nous allons découvrir une des 7 Merveilles Naturelles du Monde : les Chutes d’Iguazu. J’attends ce moment avec impatience !