Carnet de voyage

MADEIRA

13 étapes
15 commentaires
Comme chaque année depuis 5 ans, à cette époque, envie d'aventure, d'évasion vers l'exotisme et le soleil. Madère, une île, terre lusitanienne, clin d’œil à mon histoire ; mes origines.
Décembre 2016
7 jours
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J-6 avant d'endosser mon sac en mode roots.

Today, opération "rassembler les indispensables pour le voyage".

Vérif' billet : check !

Commande en ligne via Gotogate, par un intermédiaire en septembre. Perso je déconseille :

  • Modif impossible sur les dates et horaires ;
  • pas de remboursement possible ;
  • le prix du billet comprend uniquement un bagage en cabine (supplément bagage en soute variable selon compagnie aérienne) ;
  • de nombreux avis négatifs sur les forum, où le site Finlandais est taxé d'arnaqueur pour des frais bancaires exorbitants, prélevés à l'insu de l'acheteur (j'ignore à combien ils se sont élevés pour moi, l'intermédiaire qui s'est chargé de l'achat me confirme cette info, bien qu'il ait oublié le montant).

A noter que le bagage en soute est à considérer sérieusement si, comme moi, on prend un couteau Suisse et autres accessoires essentiels au bushcraft et à l'autonomie alimentaire.

Mes fétiches seront du voyage :

  • Labradorite : bouclier de protection pour les personnes hypersensibles ; « les éponges émotionnelles ». La labradorite nous enveloppe de son manteau de lumière tout en absorbant les énergies négatives. Favorise l'amitié en augmentant considérablement notre vibration. Redonne de l’énergie.
  • Jaspe rouge : Symbole de la renaissance, pierre d'action et d'initiative, idéale pour ceux qui concrétisent un projet. Il dynamise en douceur le chakra racine, réchauffe le corps, réconforte dans les situations difficiles. Pierre d'ancrage.

La Doudoune Decathlon m'accompagnera encore cette année. Attention : hyper-inflammable !

L'an dernier, en Alméria, une braise volatile a atterri sur ma manche par accident et voilà le résultat :

Mais je l'aime bien cette doudoune, alors elle fera aussi partie du voyage. J'ai trouvé un joli macaron pour cacher la misère 😉

Demain, je sors le sac à dos : check point sur les fringues.

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Le poids est compté. D'expérience, je sais que je peux supporter 15 kg. Mais cette fois, je veux rester sur une moyenne de 11-12 kg. Certains passages sont étroits en montagne et levadas (la largeur de certains sentiers pourrait être inférieure à 50 cm). J'ai des difficultés à me projeter sur ce détail ; d'autant que c'est en montagne et que j'ai le vertige...

Il faut déduire : poids de la tente, du matelas gonflable et du sac de couchage (3-4 kg d'office).

Madère, à cette époque de l'année, c'est une moyenne de 15-19C le jour. Tendance pluvieuse dans le nord de l'Île et en montagne. Je me souviens qu'à Millau, fin octobre 2015, la température était descendue à -4C la nuit. Il me semble que c'était plus froid que nos nuits sous tente à Alméria, pour le nouvel an. Du coup, je compte 1 à 2 couches près du corps pour m'assurer un confort nocturne minimum. D'autant que je n'aurai personne pour me réchauffer 😉

L'avis général des backpackers conseille peu de vêtements (intégrer des pauses laveries) et de favoriser des tissus légers/fins. Je raye les étapes laverie de mon parcours et compte 2 pantalons, 5 T-shirts manches courtes, 3 T-shirts manches longues, 1 polaire, 1 poncho imperméable. Sous-vêtements et chaussettes chaudes, cagoule et gants (garder les extrémités au chaud pour bien dormir).

Nécessaire de toilette : je prévois couchage en bivouac. Confort minimum, n'exclue pas une bonne hygiène quotidienne. 1 semaine sans douche c'est gérable. À Alméria, nous nous en étions bien sortis.

Chaque jours, toilette complète aux lingettes bébés. Ça "pouasse" un peu, mais au moins on sent bon et on se sent "propre", après une journée de marche. Brossage de dents ok. Parfois, à Alméria, nous faisions un brin de toilette dans les bars/restaurant, où nous prenions un café/tartine le matin. Nous en profitions pour faire le plein d'eau (nous avions 2 poches à eau, pour 2 ; l'équivalent de 6L). La consommation de l'eau se compte en gorgée. Alors toute économie a son "pesant" d'or.

Pourquoi ?

  • Les points de ravitaillement en eau potable doivent être prévus
  • Il faut boire souvent : en conditions normales, il est conseillé 1L à 1,5L. Cette quantité doit être doublée en cas d'activité physique intense.
  • 1 L d'eau = 1 kg
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Ici Noël se prépare. Le sapin, déco made by kids, est prêt à accueillir les cadeaux.

Dernier dîner avec mes enfants avant de partir. Le filage, c'est la dernière répétition générale au théâtre. Et bien ce soir, c'est paquetage & Co, pour noter les choses qui manqueraient à l'appel.

Je suis quasi prête. A la volée, il manque :

  • Compeed
  • rouleau de papier toilette
  • frontale (qui sert aussi de lampe de poche d'appoint)
  • nécessaire de toilette (crèmes hydratantes, dentifrice, protection solaire)
  • vaisselle de camping en aluminium + couverts
  • gants et cagoule polaires

J'ai pensé aux bâtons (pour les sentiers montagneux).

En vrac, voilà ce que ça donne pour l'essentiel checké 😉

  • Le trio indispensable tente + matelas autogonflant + sac de couchage
  • Guides et Cartes
  • Forclaz 50
  • chaussures de randonnées imperméables
  • chevillères (j'ai une tendance aux entorses)
  • Buff (qui fait office de cache-cou et de protection solaire) + pillow
  • poncho imperméable
  • Opinel et couteau Suisse
  • Baume du Tigre (souvenir provenance directe du Vietnam)
  • batterie de voyage
  • pierre à feu
  • sachets Zip (hyper pratiques pour emporter la nourriture en doses individuelles sans s'encombrer des emballages)
  • doses de sérum physiologique et lingettes de toilette

A ce stade, avant-veille du départ, un tumulte d'émotions se bousculent en moi. Ce sera moi, face à moi. Le paradoxe de cette histoire, c'est que j'ai plus d'appréhension à me retrouver avec moi-même, que si j'étais partie avec un groupe d'inconnus en voyage organisé. Excitation, appréhension, curiosité, bonheur,... c'est un peu tout ça à la fois qui tourbillonne.

Une bonne nuit aux côtés de Morphée devrait m'apaiser. So, see you ! 😀

4

Tout est bouclé ! Après une belle soirée conviviale avec mes compères JDs, je me couche.

  • Valises des kids check
  • Backpack check

Y a plus qu'à...

Des bisous et des mercis pour vos messages et vos souhaits. Je resterai égale à moi-même : tout baigne !!

5

Je serai brève. Quasi plus de batterie. Pas de chargeur avec moi.

Bien arrivée, mais il y a un "hic".

Je vous la fais courte : bagage perdu à Lisbonne... Adieu tente, vêtements, chargeur...

Je continue de croire en ma "bonne étoile". Étape Funchal obligée à l'hôtel pour au moins une nuit. Bises

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Primeiro dia em funchal - sexta-feira 12h

 Ponta de São Lourenço - Ma première étape du programme, vue de l'aéroport. Sans backpack, j'ignore quand j'y serai...
 Première fois que je voyais la pluie à Lisbonne. J'aurais dû me douter que le destin me mettrait à l'épreuve...😉

Après passage à l'office de tourisme et un temps de réflexion autour de soupe, sandwich et pastel de nata, je prends l'aerobus, direction centre ville de Funchal, où je dois me rendre à l'administration qui me délivrera l'autorisation de camper dans les montagnes.

Le camping est très réglementé à Madère. Si à Alméria, nous improvisions une tente et un feu de camp à quelques mètres de la mer, malgrè l'interdiction et toute notre vigilence pour respecter les lieux, ici c'est différent.

Il y a une vraie politique de préservation de l'Île et les gardes forestiers veillent.

2 sortes d'aménagement :

  • camping privé
  • aires aménagées pour poser sa tente

Je dois compléter un document en indiquant mon identité, les aires où je compte m'arrêter, dates d'arrivée et de départ.

Sans mes bagages, difficile de me projeter. Même si je donne le change en restant positive et confiante, je suis un peu abattue par cette histoire. J'avais imaginé quelques plans B, C, D,... avec option de couchage différent notamment. Rien en cas de "stationnement", parce que dans mon esprit, ce circuit je le faisais en mode backpacker ! (Et je le ferai !).

Le gars, sympa, me conseille de revenir le lendemain, 9h, et de prendre le temps, d'ici-là, de repenser mon parcours, en fonction des aires de camping.

Ok. En attendant, GO pour la visite de la Capitale de l'île ! Besoin de penser à autre chose, de profiter de mon après-midi. Trouver un hôtel, revoir mon parcours, ça attendra.

 Ma bonne humeur intacte, sous un soleil radieux ! Hoje, lunettes rose pour m'accompagner (mon Saint Antoine de Padoue à moi)
Jardim do Campo da Barca 
 Attirée par la curiosité d'une musique folklore, je découvre ce marché typique et haut en couleurs.
 L'ambiance et les couleurs me rappellent le Vietnam, en plus aéré et propre.
 Un étal exclusivement dédié aux multiples variétés de fruits de la passion à15€/kg. 2,17€ celui-ci. Jamais vu de si gros !


Funchal - Praça da Autonomia (décidément !) 😉
 La plage de Funchal. Nobody is swimming... malgrè une température qui s'y prête.
 Fort de la vieille ville. Ici il n'y a pas de plage pour la baignade. Alors les gens improvisent...


 Au détour des ruelles de la vieille ville, une haie de Crotons très colorées. Et ce chat, imperturbable, maître des lieux.

Démunie de mes bagages, je ne suis pas très fière. Cette église m'inspire. Je croisais les doigts avec un sentiment positif concernant l'issue de cette journée. Cette vision renforce ma conviction.

Sans guide, j'apprendrais son nom plus tard. Édifiée en hommage à São Tiago qui sauve Funchal de la peste au XVIème siècle. Moi, j'aimerais juste qu'elle favorise la récupération de mes bagages rapidement.

 Igreja do Socorro - l'Église Notre Dame de Bon Secours.


16h, je décide de me poser et commande une bière pression en terrasse au Barreirinha Bar Café, juste à côté de Sorocco.

Terrasse comble à cette heure, je repère la première table qui se libère et m'installe en même temps qu'un allemand. Seul, lui aussi. Nous partageons la table.

Cheap et sympa. Les traditionnels lupins servis avec la conso. 1/2 pression Coral (ça change de Super Bock) - Le tout pour 1,50€. 

J'appelle TAP pour savoir où en est mon dossier. Bien qu'ayant commandé un interlocuteur français, je suis contrainte d'échanger en anglais. Après 10 minutes de conversation, je comprends que mon bagage n'est pas retrouvé. Dès qu'il le sera, la compagnie le livrera à mon hôtel dans la soirée ; sinon le lendemain.

Je n'ai pas d'hôtel...

Je raccroche. L'allemand, qui a compris ma situation et mon désarroi, me conseille de commander plus de bière. Et m'indique également quelques idées pour trouver un endroit qui me conviendrait et un lieu où me restaurer. Lui, achève son séjour.

Une bière et cet échange sympathique m'ont suffit. Le serveur du bar me suggère de faire une réclamation à l'agence de Funchal, pour prise en charge de ma nuit, en guise de dédommagement.

Il est 17h30. L'agence risque de fermer. Je me dépêche. Je cherche, je tourne, l'adresse a changé...

Je fini par trouver les bureaux. Fermés... Je tente ma chance, la porte s'ouvre. Échanges houleux. L'hôtesse refuse de me renseigner : "Elle ne vend que des billets ici". Je devrais retourner à l'aéroport. C'est scandaleux !😤😠

Son détachement me met en colère.😡 Je suis toujours en quête d'un hôtel. Je retourne dans la vieille ville où le serveur du BBC m'avait indiqué des Guesthouses. Rien...

Chacun sa providence...

01/01/2016, dernière journée de marche avant notre retour en France. Nous étions à une soixantaine de kms d'Alméria. Fin de matinée ; à pieds. Notre providence : 2 nanas et leur chien nous avaient pris en auto-stop. Elles avaient fait un détour de 30kms sur leur destination initiale pour nous déposer où nous voulions. Arrivés sur place à 14h, nous avions profité de 2 belles compositions de spécialités de poissons. C'était excellent !!😍

Ce soir, 17/12/2016, MA providence à MOA c'est le restaurant "O Tasco", où João et Marco cherchent une solution pour moi, après que je leur aie expliqué ma situation (d'urgence). Il est maintenant 19h.

Marco a un ami qui héberge des gens en chambres ou dortoirs. Il reste de la place. Il m'emmène, avant le début du service.


À l'hôtel, il prend le relais pour contacter la compagnie aérienne. Mon bagage a été retrouvé. Je paye ma nuit (10€ le dortoir, petit déj' inclu). Ça me va très bien.

Au Vietnam, j'aurais aimé découvrir ce couchage collectif qui me rappelle mes belles années d'internat et beaucoup plus abordable, compte tenu des économies "de rigueur" à ce moment là.

Là, je suis à Funchal. Seule, je peux décider sans chichi et surtout, me détendre ! Zen attitude 😌

Je décide de dîner chez Marco. Outre la sympathie de Marco et João, ce restaurant au cadre chaleureux et une cuisine qui donne envie, me mettent dans l'ambiance détendue des lieux. Maintenant, tout le monde m'appelle par mon prénom. Je me sens comme à la maison !

Le restaurant sera bondé ce soir. Toutes les tables sont réservées. Je m'installe au bar. Je pourrai m'étaler et réviser mon parcours sereinement.

Composition à souhait et trois portions à l'assiette au choix. Marinades de divers poissons et crustacés : poulpe, diverses préparations de thons, poisson frit, légumes et patate douce (je l'ai goûté au miel : un délice !!) Et en "sobremesa" : cheesecake au coulis de fruits rouges (un régal - à tomber ! 😍)

Il me reste à retrouver ma chambre. 1/4 d'heure de marche et dodo. Je suis naze...😌


Au moment où je m'apprêtais à entamer la rédaction de cette nouvelle étape, je recevais mon backpack retrouvé. Il est 10h.

Il manque une de mes réserves en eau. La plus importante est indemne (mention spéciale à Malika - merci le Don du Sang), même si je regrette le souvenir de mon premier Semi de Paris (le signe qu'une page se tourne ?)

La rédaction de ce blog via smartphone est compliquée. D'autant que ma batterie me joue des tours. "C'est par l'erreur que l'on apprend"... je vais devenir une experte MyAtlas sur smartphone😂. Mais ça prend du temps !!! Et je veux profiter, bien que mon trip soit désormais bien compromis. Tout est nouveau pour moi ici ; à découvrir ! 😀

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Segundo dia - Sabado

Le gars de l'administration m'avait dit de revenir à 9h avec le document complété. À cette heure, je "breakfast" dans une ambiance internationalement joviale. À table : 3 français, 4 allemands, 1 italienne. Nous partageons en anglais nos impressions respectives de l'île, nos meilleurs souvenirs,... pour ma part, mésaventure et rêve de trek.

J'attends toujours mon backpack...

Le ciel se couvre lentement de gros nuages gris/noirs qui arrivent des montagnes du centre de l'île, au nord de Funchal, tandis que le soleil brille, dans un ciel bleu lumineux, sur l'océan que je peux voir de la table.

J'entreprends la rédaction de ma 1ère étape, qui n'a de périlleux que les désagréments de mon backpack (mince ! et moi qui imaginais raconter une histoire aux détails croustillants et intrigants à en couper le souffle pour rendre impatient de lire la prochaine !!!).

10h : la journée est déjà bien entamée. Je me résigne à reporter mon départ au lendemain, bookant une nuit de plus au Phil's Haven Hostel, auprès de Kévin, bénévole anglais pour 3 mois des lieux, contre gîte et logis.

Un rapide calcul m'amène à la conclusion que, le temps d'obtenir l'autorisation et prendre le bus, l'après-midi sera entamée et j'aurai peu de temps pour randonner jusqu'à la Ponta de São Lorenço (temps de marche estimé : 5h30 + trajet de 1h-1h30 en bus), avant de trouver l'aire de camping de Casa do Sardinha.

Je prends mon mal en patience, et comble le vide en rédigeant la première journée à Madère sur MyAtlas. À ce moment là, la sonnerie du portillon résonne dans la maison : le livreur me rapporte mon backpack. Je peux enfin projeter la suite de mon trip et compléter le document pour l'autorisation de campement 😂

10h45, je file retrouver le gars de Vila Passos avec mon papier renseigné. 11h20, je trouve porte close... demain, dimanche, ce sera fermé. Je reviendrai lundi !

J'arrive à rester aussi légère que le petit Prince dans la comptine "Lundi matin, l'Empereur, sa Femme et le p'tit Prince". Je regrette encore moins Ponta de São Lorenço... Évidemment, j'avais prévu l'alternative que ma dernière étape au programme deviendrait "l'étape du jour".

Du coup, je me dirige vers l'avenida do Mar, où j'avais repéré le départ des bus la veille, en cherchant l'agence TAP. Les rues piétonnes sont agréables et je me laisse guider par les chants de Noël d'une chorale, devant la Cathédrale - Sé do Funchal.

Je prends un plaisir nostalgique à écouter ces voix innocentes. Ici, j'ai l'impression de baigner vraiment dans l'esprit de Noël, porté par ce folklore d'une touchante simplicité.

 La chefe de choeur, emballée, encourage son public à frapper des mains et reprendre les refrains populaires.


À quelques mètres de la Cathédrale, un village de Noël a été aménagé.

Je me laisserais bien aller jusqu'à la fin de la représentation... mais quelques gouttes d'eau me rappellent de poursuivre mon chemin et prendre le premier bus pour Câmara de Lobos.

12h30, terminus à quasiment 6-7 km du point de départ de mon périple. Ce n'est qu'un "petit" supplément aux 10 km qui s'annoncent en montée.

Câmara de Lobos - Village de pêcheurs 


À défaut d'espaces de baignade, les piscines sont construites en bords d'océan.


Entre rocs et roches volcaniques 


Quand les fleurs persistent, alors que chez nous, les feuilles sont tombées... 


Champs de bananiers 

Le soleil me laissera peu de répit. À 13h30, il pluviote et ça continuera comme ça jusqu'au soir.

Les rares personnes auxquelles je demande mon chemin pour trouver les levadas me déconseillent cette voie là, dangereuse par temps de pluie. Qu'à cela ne tienne, mes chaussures ne seraient pas digne de leur style, si elles ne pouvaient supporter la rudesse de la météo et des terrains ingrats !

Le paysage est superbe, même sous la pluie. Époustouflant par endroits, de ses couleurs, reliefs, cascades. Je regrette mon appareil photo, resté en charge à l'hôtel (la dure loi de la panne de batterie, épuisée la veille, sans chargeur à dispo). Je me contente de "sauver" quelques clichés avec mon smartphone.



Je m'y risque. Je glisse... considérant que certaines levadas sillonnent à flanc de montagne, je reconsidère ma situation... je choisis la route et longerai les levadas.

J'atteinds l'ultime point culminant de mon parcours à 16h30. Il reste l'autre moitié à faire. Les gens m'avertissent qu'il est tard pour rejoindre Cabo Girão à cette heure et que je ferai mieux d'aller me coucher...


Jardim da Serra - Igreja e Capela


Levada do Norte - Dallée sous les vignes 



Le dernier bus passant à 20h, je m'obstine en descendant direction Cabo Girão, réputé pour son miradore qui domine des terrasses de cultures potagères. Je longe par endroit la Levada do Norte et comprends pourquoi cette voie est vantée par mon guide. Avec le soleil, ce serait splendide. La verdure est luxuriante, l'aménagement des constructions et terrains cultivés, impressionnant.

Destination atteinte à la nuit tombée (18h50). Je réalise tout l'intérêt des conseils prodigués par les gens du cru. À l'heure qu'il est : site Cabo Girão fermé (mon guide indiquait 20h...)😕

En fait de vue plongeante sur les terrasses, j'ai un joli panorama de flancs éclairés, serpentés par des routes qui rappellent les guirlandes d'un sapin de Noël. Il est temps de rentrer. Le bus passe à 19h30.

Bilan de l'après-midi : 20 km et 5h30 de promenade. Une centaine de mètres de D+.

Arrivée à Funchal, je me dirige vers ce restaurant, devenu mon QG du séjour : O Tasco. abattue par le temps humide et la fatigue, je commande une soupe et un thé.

Marco me confie que cet année, il ne fait que pleuvoir et que ces derniers jours ont bénéficié de la meilleure météo depuis des semaines.

Sur ces éclaicies nocturnes, je rentre me coucher.

8

Terceiro dia - Domingo

Il pleut (vraiment) ce matin. Dédier cette journée au repos était évident 😏 !

J'ai l'impression que mes mollets, raides, sont atrophiés. J'aurais dû boire d'avantage et régulièrement (d'eau) hier 😔.

Je flemme à me décider : sortira, sortira pas... ? Je range mes photos, écoute le bruit de fond convivial des conversations de ceux qui déjeunent... C'est avec nonchalance que je sors vers 12h30, profitant que la pluie me laisse du répit. Vers où ? Je l'ignore encore...

En rejoignant l'avenida do Mar, je trouverai toujours un bus pour m'emmener quelque part.

Petit marché aux fleurs et sapins, avant d'arriver au Teleferico 

Je m'attarde curieuse au Teleferico, qui mène aux jardins botanique et tropical, situés approximativement sur la même ligne, mais à 2 adresses différentes. 15€ le service !! Je passe mon chemin et reprends ma direction initiale.

Je flane quelques instants au Jardin "Praça do Povo", où je suis attirée par des "marrons grillés". Séduite par toute la mise en scène, j'achète une poignée de "Castanhas quente". Parce que, ici, ils nomment bien les choses pour ce qu'elles sont : des châtaignes !! (En latin Châtaignier = Castanea). En réalité, le marron est toxique 😵.

Praça do Povo - Pratique le double sachet : un côté pour les déchets ! 😊

Je consulte les horaires. Quelle heure est-il déjà ? 13h. Je vois qu'un bus part pour le Jardim Bôtanico dans 30 minutes. Je m'installe à la terrasse d'un kiosque et termine mes "marrons"😜.

Je suis un peu blasée par mes premières impressions en entrant dans le jardin : il me paraît assez commun. Mais bon, mon entrée payée, je vais essayer d'en profiter, même si le tour sera vite fait. Moi qui comptais pour que ça m'occupe tout l'après-midi...

À ma grande surprise, après quelques pas, le jardin se découvre : en contrebas, un parterre de plantes aux feuillages colorés, organisées en mosaïculture, contrastent par leurs couleurs chaudes, avec la grisaille menaçante. C'est vraiment sympa !

Vue sur le Jardin Choregraphié - Prolongement des succulentes 


JARDIM BOTÂNICO DA MADEIRA ENG. RUI VIEIRA  - 1960-2016

Pour y accéder, il faut passer la collection de succulentes et cactées. Première fois que je vois un panel aussi bien fourni, qu'agencé. Et ces plantes sont si grandes !! En France, je les avais vues en serres au Jardin des plantes, jardin d'Auteuil, à Paris ; ou encore au Parc de la Tête d'Or, à Lyon (beaucoup moins soignés).

Plantes succulentes 

Je continue, descends quelques marches en direction de la collection de palmiers, traversant l'espace des topiaires. Pas fan de cette taille architecturée, difficile à valoriser dans ce contexte réduit et inadapté (Funchal n'est pas Versailles !). Côté palmiers : mouai...

Sculptures topiaires 


Palmeraie 

Je croise étonnamment un certain nombre d'espèces fleuries, alors qu'elles terminent leur cycle de végétation chez nous, même celles cultivées pour plantes d'intérieur, dites "vertes".

Bougainvillier, Hibiscus, Plumbago

J'ai beau être experte dans ce registre, c'est assez perturbant. Ce qui d'ordinaire constitue un de mes repères en matière de saisonalité, me paraît complètement déréglé ici. Étrange sensation, et pourtant, mes yeux brillent d'étonnement enjoué.

Begonia, Sauges splendens, Oeillet d'Inde, Crocosmia, Oiseau de Paradis, Kniphofia, Anthurium, Souci...

La nature me fascine. Je trouve le règne végétal doué d'une intelligence d'un ordre supérieur à celle du règne animal ; persuadée que la nature s'adapte bien mieux que l'Homme ne le prétend, craignant seulement (et égoïstement) pour sa propre extinction. Bref... alors que j'en doutais, j'adore ce jardin !!

Pièces d'eau 

Rien d'exceptionnel au jardin des plantes agricoles et d'industrie (même si je ramasse 2-3 noix de macadamia).

 Jamalac ou Water apple - fruit comestible


Pied d'éléphant 

En revanche, j'ai un vrai coup de coeur pour l'arboretum et la flore indigène.

Arboretum et Flore indigène 


Orchidées et Corne de Cerf 


Florilège... 

Je traîne, photographie, m'installe à une terrasse pour lire et boire un café. 1 heure passe... Je me sens bien ici.

17h, ma balade terminée, je sors en comptant récupérer un bus pour redescendre au Phil's Haven Hostel. Je dois attendre près d'1 heure ! Ce sera à pieds, en descente raide (la route ; pas moi ! 😜).

Vue sur la ville - Jardim Bôtanico 

Avez-vous remarqué que Funchal est construite sur des dénivelés ? Madère est une île au relief très accidenté. Je trouve que c'est ce qui la rend incroyable.

Funchal 

J'ai beaucoup moins remarqué les effets de crevasses ou de précipices dans nos villes des régions alpine et autres chaînes montagneuses. Est-ce la densité de la surface habitable qui donne un tel contraste, le climat, où les 2 ? Car les exploitations agricoles et potagers, et les axes routiers sont assez surprenants. Même les jardins d'ornement privés sont étonnants !

Entre nature et urbanisme 


Hellebore - Rose de Noël - notre déco de tables des fêtes de fin d'année ; un arbuste foisonnant dans les jardins. 


Villa auréolée d'un arc-en-ciel 

La nuit commence à tomber. Je rejoins pas à pas les ruelles de la vieille ville. J'adore ce quartier. Sans doute parce que j'aime "le vieux" (au sens historique...). Je réalise alors que les portes font l'objets de supports de "toiles" artistiques. Original !

Entre chien et loup, quand le soleil se couche.


Quand une goutte d'eau se transforme en larme... 

Je m'arrête au BBC pour dîner "um prego com vaca, queijo e batates fritas".

Sorocco - près du BBC - belle de nuit 

Et je fini par mon QG, "O Tasco", pour un thé (ils ont une délicieuse collection) et leur tarte citron meringuée (aussi renversante que leur cheesecake ! 😍😜). Ils comblent mes papilles, le temps de quelques chapitres !

C'est repue que je m'en vais retrouver Morphée.😪

9

Quarto dia - secondo feria

Aujourd'hui, "D-day" pour récupérer mon autorisation de campement. Ce soir, je devrais dormir à la belle étoile - Casa do Sardinha (enfin !) - Ponta de São Lourenço.

8h30, il est déjà presque trop tard pour démarrer la journée... j'aurais pu mettre mon réveil, mais dans une chambre partagée, je doutais que la mélodie, aussi douce soit-elle, serait bienvenue. De plus, si je ne l'ai pas franchement exprimé par ailleurs, ce séjour est une occasion que je m'octroie pour me laisser porter par les évènements.

L'occasion d'un lâcher prise choisi, pour accueillir le destin, alors que, d'ordinaire, je passe mon temps à tenter de maîtriser tout ce qui le compose (même si je me soigne !), ou à me soumettre aux directives d'autrui. Je m'en réfère aux derniers chapitres du livre "Le jour où j'ai appris à vivre", achevé à mon arrivée sur l'île.

Le ciel, bien qu'incertain, se montre favorable à une journée ensoleillée. C'est de bon entrain que je prends le chemin de l'administration où l'on me délivrera mon autorisation. Mon parcours révisé, j'ai prévu de passer 3 nuits dehors. Une bonne moyenne, pour une première seule !

Il est 11h passé lorsque je sors, mon papier tamponné & signé, en mains.

 Fière ! 😏😎

Par mesure de précaution, j'étais partie sans m'encombrer de mon gros sac de 13kg passés, pour traverser la ville de Funchal (je n'avais aucune assurance que le bureau serait ouvert le lundi).

Le temps d'aller le récupérer au Phil's Haven Hostel et de redescendre aux bus, il est 12h et la pluie se pointe... considérant qu'une grosse marche m'attend cet après-midi, je prends le temps d'un bon déjeuner, avant de filer à l'arrêt de bus pour l'aéroport, où je prendrai ma correspondance pour Machico.

Dernières vues sur la plage de Funchal... Au loin, à peine visible, la Ponta de São Lourenço.

D'autant que, marcher sous la pluie, tant que je peux éviter...

Si j'ai conservé les horaires pour l'aerobus, j'ignore ce qu'il en sera pour ma correspondance. C'était sans compter que la navette de 14h30 me poserait un lapin (il y en a à peu près toutes les heures). Si, si, j'étais au bon endroit, à la bonne heure (et même avec un peu d'avance...). Cette compagnie de transports me semblait pourtant fiable. Heureusement que je n'ai pas d'avion à prendre 😉.

15h45 je suis à l'aéroport. Départ pour Machico à 16h30. Ça commence à sentir le foie de morue...😕

Quand j'arrive à Machico, il est déjà 16h45. C'est une jolie petite ville portuaire. Je m'attarde à prendre quelques photos.

Ici encore, scène de Noël ☺


Ribeira de Machico 


Les vieux jouent au Loto sur la place. L'un tire les numéros au hasard et les annonce de sa voix qui porte. À l'ancienne ! 


Vue sur le Pico do Facho à franchir pour rejoindre Caniçal


À gauche, derrière le rocher, Funchal appartient au passé. À droite, d'ici quelques heures, je serai à la Ponta de São Lourenço...


À la recherche du PR1, qui mène à Caniçal 

Je cherche le PR1, chemin de randonnée, pour rejoindre Caniçal et m'avancer sur mon parcours. Sans succès. Je sais qu'il me faudra marcher environs 2 heures. À cette période de l'année, la nuit tombe vers 18h30.

De Caniçal, il me faudra encore plus de 2 heures de marche pour trouver mon aire de campement. Sur le fond, c'est faisable. Dans les faits, avec la nuit, ça devient dangereux.

Le PR1 n'est pas balisé. Un local bienveillant me convainc d'en rester là pour aujourd'hui et m'accompagne pour redescendre à Machico, jusqu'à l'hôtel Amparo pour la nuit et m'indique la gare routière pour prendre un bus demain.

Je ne suis pas venue là pour jouer l'apprentie Indiana Jones, d'autant que je n'en suis qu'à mes premières croisades, et ma quête de Graal, elle est en moi.

Je ne suis ni déçue, ni soulagée. La gentillesse et la disponibilité des habitants de l'île sont assez incroyables.

En réalité, il me semble que partout dans le monde, les gens sont aidants devant les backpackers. C'est sans doute lié à notre esprit d'ouverture. Je m'attribue un "notre", car, j'ai maintenant quelques voyages à mon actif pour me considérer de cette famille.

De l'ouverture, il en faut pour entreprendre de parcourir le monde, au delà de la notion de "territoires", à la force des jambes, d'auto-stop et de toutes sortes d'inconnues. Peut-être aussi que cela suscite une forme d'admiration chez ceux qui n'osent pas, ou de la nostalgie, pour ceux qui ont osé.

Pour ma part, j'ai toujours envié les baroudeurs et globe-trotteurs. Je m'initie progressivement, prenant toute la mesure de la patience dont il faut user face aux imprévus. J'apprends l'indulgence envers moi-même, car il manque toujours quelques cartes en mains, qui poussent à improviser et s'adapter.

Seule, je le ressentais comme une nécessité. Les compagnons de route doivent faire preuve de confiance réciproque, d'attention et de patience, et surtout d'abnégation, en terrain inconnu.

Plus facile à dire qu'à faire, quand l'inconfort, la fatigue et les silences réveillent les démons intérieurs.

C'est sûrement pour ça, qu'il est plus facile de commencer à 20 ans : à l'aube de l'expérience de sa propre indépendance, l'individu a collectionné moins de peurs qu'à bientôt 40 ans ou plus. Alors qu'à 20 ans, il semblerait que l'esprit invincible ait soif de découvertes. Il y a là une insouciance, donnant le pouvoir du "tout est possible", qui s'altère plus ou moins, selon les choix de chacun, chaque année passée. D'autant que la plupart sont encore étudiants ou jeunes diplômés. Dans mes autres voyages, nous n'avions croisé personne de notre génération et dans les même conditions de voyage que nous (sinon des hippies...😉).

Pour l'heure, je ferme cette parenthèse philosophique et trouve un lieu pour me restaurer, avant de rentrer dormir.

Demain, le bus qui part pour Baia d'Abra, point de départ de la Ponta de São Lourenço, part à 9h20.

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Cinquo dia - tierca feria

Départ du bus à 9h20, direction Baia da Abra, point de départ de la randonnée tant attendue.

10h, départ du parcours Ponta de São Lourenço ! 😀
Les sentiers sont bien marqués. Dallés de pierres naturelles ou planches de bois, quand ce n'est pas rocaille et terre battue.
En venant ici, je voulais du "whouaou !" J'appréhendais l'aspect vertigineux des photos vues sur internet. 

Les remous de vagues agitées qui cognent la roche dressée en rempart, un vent qui rempli les poumons à en exploser le thorax, la vivacité de caractère de cette nature emballée et contrastée, le soleil au rendez-vous,... Que du bonheur !😊😍

Trop peu de mots pour définir ce que je ressens en découvrant cette perspective : une étroite étendue de roche, couverte d'un voi...
Si la composition du paysage est minimaliste, côté sensations c'est WHOUAAAAOUUUU !! 😮
Si il n'y avait eu qu'un endroit à voir sur l'île, c'était celui-là ! En même temps, ça fait 4 jours que j'attendais d'y être 😋
Je pourrais dire que les clichés parlent d'eux-mêmes, mais ils sont encore trop loin de traduire ce que j'ai éprouvé aujourd'hui.

À part quelques randonneurs et touristes, j'ai eu le sentiment d'être seule au monde. Ici règne une énergie revigorante. J'ai trouvé ça magique !

J'en perds mes mots de découvrir cette roche étroite cernée par l'océan.
La fin du parcours approche, quand la Casa do Sardinha, rappelle un oasis. 
Une plage bétonnée est aménagée. La fraîcheur ambiante et l'agitation des vagues excluent radicalement l'idée d'une trempette.

J’atteins le point culminant. Le guide prévenait : "montée courte, mais raide". Avec 14-15kg sur le dos, ça prend tout son sens.😰

J'adore !! 

Le panorama, comme depuis le début, ouvre une vue à 360 degrés sur un horizon qui paraît infini, par ici ; tandis que, masqué par la côte, là. Je distingue ce qui correspondrait à Funchal. Le ciel reste opaque sur cette perspective, malgré une lumière rayonnante (quelques gouttes se sont d'ailleurs invitées à l'expédition).

A droite l'extrémité de la Ponta de São Lourenço, inaccessible, terminus du balisage - A gauche, le parcours, vue sur Caniçal. 

Ici s'achève la découverte de l’extrémité est de Madère. Dans ma tête, une mélodie : Porque te vas... Un signe ? Elle tournera en boucle jusqu'à la fin de la journée. Je laisse quelque chose ici. Je me sens légère.

J'ignore si j'ai vaincu mon vertige, mais today, je l'ai défié ! 😉 I DID IT !! 
Chemin du retour... 

J'arrive à l'arrêt de bus pour rejoindre Ribeiro Frio, dans le centre de l'Île ; qui commence à être les montagnes d'ici (860m d'altitude - contre le plus élevé, Pico Ruivo, qui culmine à 1861m). Situé dans le Parc forestier Flora da Madeira, le PR10 de Ribeiro Frio (11 km) est réputé pour sa richesse d'espèces végétales, ses levadas historiques, son belvédère sur le torrent de la vallée Ribeira da Ametade et les pics les plus célèbres de l'île (Arieiro, Torres et Ruivo). Une nouvelle facette de l'île que je suis curieuse de découvrir, au grès des falaises, villages en terrasse et des tunnels (lampe torche conseillée).

Pour l'heure, je manque le bus de quelques secondes : je le vois faire sa manoeuvre pour partir. Par réflexe, j'ai tenté de le rattraper en courant (au moins pour que le chauffeur me remarque avec mes grands signes).

Imaginez la scène... La course à peine commencée, mon paquetage m'a ramenée à l'évidence. C'est râté... !! Je suis verte !!

Inconcevable que j'attende le prochain bus pendant 1 heure sur un parking 😒. Je manquerais ma correspondance pour Porto Cruz, où un bus m'emmènera à Ribeiro Frio. Je ne peux pas me permettre de perdre ce temps là, si je veux dormir là-haut.

J'accoste une famille française sur le départ. Ils acceptent de me conduire à Machico ; d'autant qu'il est 13h15 ; ils cherchent un endroit où se restaurer. Ils n'ont rien planifié ; ça tombe bien : Machico, c'est sympa ! 😛

14h, départ pour Porto Cruz. Un petit village où j'arrive à 15h. Ici, la météo tourne au froid et à la pluie (radicalement différent de Machico et Ponta de São Lourenço). Je sais que le prochain bus pour Ribeiro Frio sera à 16h. Le patron du café où je me suis installée, est admiratif sur mon projet de campement, mais il insiste sur le fait qu'il pleut fort là haut et qu'il fait froid.

Porto Cruz - En arrière plan, on distingue une partie de la Ponta de São Lourenço

Je parle peu le portugais. Je maîtrise mal les nuances d'expression du langage, mais depuis le début de mon aventure, si je l'ai négligé le premier jour, j'ai saisi que les habitants sont les mieux placés pour conseiller les touristes ; y compris les aventuriers (en herbe ; ou pas...).

Je dispose de plus d'une heure pour considérer les choses. Un touriste allemand, baroudeur au sac à dos, a "échoué" ici, comme moi. Il ne sait pas où il va, ni comment y aller ; il se laisse guider par son instinct (sans camper). Arrivé à Madère il y a plus d'une semaine, il quittera l'île dans 5 jours. Cool, à pieds, il part visiter le village. Revient après 1/4 d'heure (c'est un village sans intérêt, si ce n'est la vue, question difficile à confirmer avec la pluie). Lui, retournera à Funchal.

Dans mon fantasme d'Alice, j'imaginais une semaine ensoleillée et un ciel bleu parfaitement dégagé. Au moins autant qu'à Alméria, l'an passé. Le guide expliquait bien que l'hiver il pleuvait ici, malgré des températures douces. J'ai voulu croire que, pour moi, ce serait différent ; clément.

Tout bien considéré : les sentiers glissant par temps pluvieux, deviennent dangereux pour rejoindre un sommet, noyé dans les nuages. L'installation d'un campement sera une vraie galère, même si je l'atteins dans de bonnes conditions. Je reprends le bus, pour rejoindre le nord de l'Île et échoue à Santana, un peu par hasard, où il y a un hôtel.

J'avais prévu des vacances 14-15-5-6-4-12-11 & 13. Ce soir, je dormirai à Santana (5). Ribeiro Frio (6) est reporté à plus tard.

Dans la vie, il n'y a que des rendez-vous... Ce soir, je dormirai à nouveau sous le signe du 7 (le même numéro de chambre que la veille), avec Porque te vas qui persiste, en guise de berceuse.

Mon besoin de contrôle continue d'être défié pas les aléas 😉. Pourtant, je me sens bien !

Santana - altitude 436 m - Réputée pour ses maisons en toit de chaume 
A l'hôtel, la patronne confirme que j'ai fais le bon choix. Là-haut, la neige est prévue cette nuit. Je ne suis pas équipée...
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Sexto dia - quarta feira

J'ai passé une nuit atroce !! Paralysée par des douleurs électrisantes aiguës, à hurler au moindre mouvement, si infime soit-il, pendant des heures, j'ai pleuré de voir mon voyage s'achever de manière si grotesque dans le lit de la chambre 7, chez Manuel Marcelino à Santana !

J'aurais préféré tomber d'une levada, dans un ravin. Au moins ça aurait eu du sens... alors que me retrouver carpette, figée comme une étoile de mer échouée au fond de ce lit 😥😥

Il est 4h du mat'. Le baume du Tigre n'y fait rien. J'ai tenté de retrouver le sommeil pendant près de 3h, avant de m'endormir après avoir lutté contre les micro-spasmes déchirant, en répétant progressivement les exercices d'étirement dont je me suis souvenue pour apaiser la douleur.

8h, je réussis à m'extirper du lit et atteindre les ibuprofènes rangés dans mon backpack. J'enfile mes vêtements, tant bien que mal, et descends dans la salle où le petit déj' m'attend.

Des Orchidées comme des Geranium... So kitsch 😉😀

Je réserve pour une nuit supplémentaire et récite mes 5 dernières heures à mon hôtesse. Basse saison en hiver à Madère ; je suis la seule cliente de l'hôtel. La vague de randonneurs reviendra en mars. Son mari est chauffeur de taxi. Je me dis qu'à ce stade de l'aventure et dans mon état, mieux vaut rester jusqu'à la veille du départ et être véhiculée le jour J jusqu'à l'aéroport, en bus ou en taxi, pour l'enregistrement à 4h30. D'ici là, j'ai de la lecture...

Mon hôtesse remarque que, debout, en mouvement, c'est supportable. Je marche en effet de mieux en mieux comme un canard ; sans doute grâce aux médocs qui atténuent 70% de la douleur. Elle me conseille alors de préférer 1 nuit de plus, plutôt que 2, et de passer la suivante à Machico, qui se situe à 10-15 minutes de l'aéroport. L'hôtel pourra me commander un taxi.

Partenaire depuis 7 ans avec Terres d'Aventure, elle connaît les circuits de randonnée du coin et leur niveau de difficulté. En hiver, la météo est défavorable et les sentiers impraticables, si on n'est pas accompagné d'un guide. Dans 7 jours, elle accueillera un groupe pour une durée de 3 jours. Il partira pour la journée et rentrera tous les soirs à l'hôtel. L'étroitesse des chemins et levadas est contre-indiquée pour un gros sac comme le mien. En plus, à cette époque de l'année, c'est dangereux.

Je connais Terre d'Aventure pour avoir troqué l'an dernier un séjour dans les dunes marocaines, contre une semaine dans le désert andalou. Un très bon souvenir, d'avoir créé notre parcours à la carte et de partir en duo, le soleil au rendez-vous, agrémenté de quelques baignades. Je suis amusée par cette coïncidence de me trouver ici, à découvrir cet organisme autrement.

Mon hôtesse m'indique la randonnée "Calhau São Jorge" accessible dans mon état, avec une vue superbe, qui relie São Jorge à Santana, sans risque, même en cas de changement de météo.

Cette option me convient parfaitement. Je dispose de la journée : São Jorge se situe à 9 km.

Arrivée à São Jorge en bus. J'adore ces bancs ornés d'azulejos. 


A la recherche de Calhau São Jorge . Ça glisse un peu...


Miradouro de Cabo Aereo. Le barman flatteur n'a rien d'un Cristiano Ronaldo, manifestement exception du genre Madérien.


11h30 : En chemin pour Santana ! 😀


En descendant sur la plage... 


Chemin déconseillé ce matin. Apparemment praticable & météo favorable : la curiosité l'emporte sur la raison 😉  Je me sens apte !
Je m'éloigne du chemin initial. J'ignore jusqu'où cela va me mener. 
Chemin faisant, je défie mon vertige... (Encore !) 
Après "Entre Terre et Mer" : Entre Roches et Océan 


Sauvage... 


15 à 40 m au-dessus de l'océan. Spectaculaire et vertigineux !! 


Vieil embarcadère de Cais. Passerelle aérienne improbable, plusieurs fois détruite par les vagues déchaînées... J'ose !


Hahahaha 😀😀😀 Vous y avez cru !? Joke !! La rampe dégringole et moi avec : demi-tour !




Entre-deux roches, barrant l'horizon, Ponta de São Lourenço
En tendant l'oreille, vous distinguerez le contraste entre le bruit des vagues et le son discret de l'eau ruisselant sur la roche 
Fougères et Capucines 
Culture de bananiers. Ça se passe de commentaire...
Porche ouvert 


A gauche : plage artificielle - au centre : ruisseau qui se jette dans l'océan (à droite)


Où je vais (à gauche) et d'où je viens (à droite) 😉


Florilège


Jardin Potager et sa vue plongeante sur l'océan


Levada : canal d'irrigation des cultures


Basse saison : l'occasion d'entretenir les chemins de randonnée


14h30 : Santana ; le parcours arrive à son terme. A droite, dernière vue sur Ponta de São Lourenço 


Traditionnelle Crêche 


La journée s'achève pour moi. Après l'achat de quelques cartes postales, je m'installe dans une pasteleria pour déjeuner et manuscrire mes souvenirs de ce séjour. Encore 1 journée et je rentre en France. Ce soir, ma nuit commencera tôt, histoire de récupérer du sommeil.

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Sétimo dia - Quinta-feira

Il faut déjà songer au départ... Ma nuit a été bien meilleure ; mon dos, toujours douloureux, m'a tout de même laissée un répit récupérateur.

Un bus partira de Santana, près de la mairie, à 11h20. Je vais prendre le temps de rédiger toutes mes cartes postales avant de partir pour Machico, d'où je rejoindrai l'aéroport demain aux aurores.

Il y a ici 2 boutiques de souvenirs. C'est trrrès kitsch. L'art Portugais est assez grossier, en dehors de certains azulejos. Je me contente du choix de cartes postales ; d'autant que je préfère ménager mon backpack (question de survie !!) 😉.

Il y a près d'une heure de trajet jusque Machico. J'arrive à l'heure du déjeuner, m'installe à l'hôtel, pour repartir aussitôt sur le dernier sentier de mon périple (celui qui m'avait échappé 3 jours plus tôt...).

13h30 - Pico do Facho... Je l'avais tant cherché lundi !!


Quelques 516m d'altitude à gravir. De la rigolade !!


Du sommet, vue sur la Ponta de São Lourenço. Mon meilleur souvenir du séjour.


Et sur l'aéroport... Demain (déjà) le départ aux aurores 😦


Trouvez le chat... Ici ils sont rois 😉


J'ai vraiment vaincu le vertige !! C'EST QUI LE PATRON !?!!!? Hahahaha 😀


Quand sentier rime avec graminées... 😀


... ou paumée... (dans un jardin de patates. Improbable...)


... ou escarpé ! 😉


Caniçal Playa


Caniçal, emblématique Musée de la baleine


Dernière bière...
22 de dezembro de 2016 - última imagem - Machico avant d'aller dormir.

J'ai eu beaucoup de difficultés à poster cette dernière étape ; fin de mon voyage ; de cette histoire. Cependant, au même titre que la fin d'un monde, n'est pas la fin DU Monde, je sais que la fin de ce voyage, est la perspective d'en commencer de nouveaux.

Celui-ci s'inscrivait dans la continuité d'autres aventures ; dans le désert Andalou, le Vietnam, puis Madère "hier" ; ailleurs demain. Madère, une étape. Je reviendrai pour y vivre l'aventure autrement, au plus près de ce que j'avais prévu au initialement et surtout : AUX BEAUX JOUUUURS !!!

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Phil's Haven Hostel - Funchal

Tarif lit en dortoir 9€/nuit - petit déjeuner à volonté inclus (compter 1€ supplémentaire si règlement par CB)

Ambiance auberge espagnole. J'ai adoré découvrir.

Restaurant "O Tasco" - Funchal

Très bon accueil, cadre très agréable et très bonne table (mets simples, frais et raffinés).

Prenez soin de réserver pour dîner.

Tarif moyen : repas complet - boisson incluse pour 15 à 20€/personne

Barreirinha Bar Café - Funchal

J'ai adoré la vue sur l'océan et l'ambiance façon "Pub". Attention souvent comble, même en décembre !

Casa do Til - Manuel Marcelino - Santana

Partenaire de Terres d'Aventures depuis 7 ans. Non répertorié sur GoogleMaps.

Prix de la chambre 25€ petit déjeuner inclus.

Amparo Hotel - Machico

30€/nuit petit déjeuner inclus

Restaurant "O General" - Machico

91, Rua da Estacada - Pas répertorié sur GoogleMaps.

Sandwich pain de mie 1.50€ - soupe à 2.00€ - Cuisine familiale rapide - Bon plan avec accueil agréable.

De belles portions. Repas complet pour moins de 10€/personne (boisson incluse).

Restaurant "O Gala" - Machico

Très bon rapport qualité/prix. Dans rue piétonne qui mène au Château, près du marché couvert ; à quelques pas de l'océan.