Nouvelle mission pour quitter le Nord-Laos : 24h de bus !
16h en bus-couchette pour rejoindre à nouveau Vientiane, puis sauter d'un tuk-tuk en traversant une voie rapide, arrêter le bus pour le sud au bord de la route et on finit par arriver à Thakhek 8h plus tard.
Si on a choisi de se rendre dans cette ville pas bien dynamique du centre du Laos (même si on y trouve un street food très sympa), c'est parce qu'elle est un repaire de baroudeurs à 2-roues motorisés, en tant que point de départ de "La Boucle" (The Loop pour les anglophones), un circuit de 425km au milieu de paysages impressionnants.
Une fois BIEN reposés et un fantastique Yamaha 115cm3 semi-automatique enfourché à 2, on avale le bitume sur quelques kilomètres (le temps pour Thom de se familiariser avec le passage de vitesses, l'estomac de Clo apprécie 😉).
Cette première journée nous permet de découvrir plusieurs grottes (eh oui, on évolue encore dans de fantastiques paysages karstiques) : Xieng Liap, Tham Pha In et Tham Nang Ene, et des points de vue fort sympathiques sur la route, moyennant un vertige et un alléluia pour l'escalier qui ne s'est pas effondré. On rencontre aussi un couple de Français accompagnés d'un Québecquois - ne dites pas canadien, tabernacle ! - avec qui on passera les jours suivants (notamment au resto 😛).
On continue à avaler les kilomètres, les températures chutent vite dès que le soleil se cache (on ne s’est toujours pas réchauffés depuis Luang Namtha).
On n'est donc pas mécontents d'aller se réchauffer autour d'un BBQ des familles (cuisson dans une ogive de bombe, bien sûr) et d'un feu de camp, dans un des repaires les plus connus de la Boucle, le Sabaidee restaurant.
Le patron est un gai luron lao qui n'hésite pas à mettre quelques bières en jeu à la pétang, et ses moults « oh p*taing », « c’est la m*rde » (imaginez avec l'accent Lao 😀) et autres expressions fleuries gauloises qui renforcent encore l’ambiance bon enfant.
La 2e journée est probablement une des plus belles parties du circuit, la route serpente au milieu des étendues inondées par le réservoir artificiel Nam Theun 2. Les arbres qui se sont retrouvés les pieds dans l’eau ont fini par dépérir, ce qui donne des contrastes saisissants aux paysages qu’on traverse la première partie de la journée.
Pour nous dégourdir les jambes et l’arrière-train, on effectue quelques stops, entre temples, grottes (tiens, ça faisait longtemps !) et une piscine naturelle transparente où Thom piquera une tête (et en ressortira presque aussitôt).
La dernière partie de la route, bien que toujours magnifique, est un peu plus chaotique, et après une alternance de bitume et de graviers sur 30km, on est bien heureux d’arriver au village de Konglor pour passer la nuit.
On est parmi les premiers le matin suivant à entrer dans la célèbre Konglor cave, dans laquelle on peut remonter la rivière souterraine sur plus de 7km jusqu’à déboucher sur la vallée de Natane. On embarque sur une pirogue à moteur, et rapidement l’obscurité devient presque totale, seulement percée par nos lampes frontales qui dévoilent le travail de l’eau sur la roche au fil des millénaires.
Après un passage les pieds dans l’eau afin de franchir un rapide, la sortie de la cave nous offre des jeux de lumières fantastiques et on est presque émerveillés de retourner à l’air libre. On pourra faire rebelote avec le trajet en sens inverse pour retourner au village de Konglor et reprendre la route.
Après avoir beaucoup échangé avec les autres voyageurs, on pris le parti de revenir sur nos pas pour rentrer à Thakhek, la dernière portion de la boucle sur l’autoroute à se faire doubler par les camions ne nous a pas vraiment convaincus, va savoir pourquoi 😛 Autre avantage : on peut refaire une soirée chez Sabaidee et prendre notre temps dans les villages pour finir tranquillement en 4jours !
Avec le recul, c’était vraiment un bon choix, il y avait toujours la possibilité de se faire arrêter et racketter par la police (un grand classique sur cette portion apparemment). De notre côté, on a pu profiter encore une fois de ces paysages wouhaou avec un œil neuf dans ce sens, et avec ce sentiment de liberté inégalable quand on se retrouve seuls sur la route.
Ça ne vous donnerait pas (presque) envie ?