Suite de nos balades chez ces frères tumultueux s'adossant de part et d'autre des Andes, de la jungle subtropicale à la Terre de Feu. Entretemps, Coco (-Vid-19) s'invite dans la partie mondiale...
Du 28 février au 22 mars 2020
24 jours
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19
mars

Au moment où on réalise qu'on ne peut plus entrer en Argentine, c'est un peu le 2e coup de massue. De retour à Puerto Natales, on passe une journée à se renseigner sur ce qu'on peut encore visiter, mais rien n'y fait : les annonces de fermetures des parcs succèdent aux états d'urgence nationaux, dont le Chili 😫.

Pour être plus réactifs, on décide de partir dans la soirée pour Punta Arenas, qui dispose du seul aéroport desservant Santiago, la capitale. On écrit aux assurances pour savoir si les rapatriements sont possibles, à notre agence de voyage pour savoir ce qu'on peut faire de nos billets, mais c'est un branle-bas de combat mondial qui s'est enclenché et on met plusieurs jours à avoir un retour alors qu'assis dans votre canapé, Macron vous annonce que vous êtes confinés pour 2 semaines (haha, naïfs que vous étiez !).

Dans un 2nd temps, on s'envole vers Santiago pour être au plus près d'un aéroport international. En survolant la cordillère, on jette un dernier coup d’œil vers les immenses champs de glace patagoniens, le glacier Perito Moreno et le Fitz Roy qu'on devrait pratiquement être en train de visiter 😥

Toutes les options en Amérique du Sud commençant à s'assécher, on réalise de plus en plus que voyager comme on l'a fait jusqu'à maintenant va s'avérer impossible dans les mois à venir. Sur les forums de tourdumondistes, les avis se partagent tout autour du globe entre ceux qui rentrent au plus vite et ceux qui veulent se trouver un coin sympa (si possible pas cher et avec piscine) en attendant que à ça se tasse. Nous, on s'est dit que tant qu'à faire, autant le faire là où il y a du bon fromage !

Le plus compliqué est de rentrer en France, plein de compagnies commencent à annuler leurs vols, et malgré les annonces de notre cher ministre des Affaires étrangères, les billets d'Air France oscillent entre 3000 et 12000€ 😬 Bref, on ne compte pas sur l'ambassade et finit par dégoter un billet avec Iberia à tarif raisonnable 🍾

Maintenant, on n'a plus qu'à survivre confinés jusqu'au décollage et prier pour que notre vol ne soit pas annulé 🙏 . Thom en profite pour faire des essais capillaires pour le retour en France :

On observe en parallèle les mêmes scènes qu'en France quand on va faire les courses, même si le confinement n'est pas encore obligatoire au Chili. C'est même la population qui le réclame avec le cacerolazo (concert de casseroles) du samedi soir, tradition sud-américaine pour protester contre la politique du gouvernement.

L'ambiance à l’aéroport est surréaliste, avec des dizaines de personnes qui campent devant les guichets pendant des jours pour dénicher des billets. On a brûlé des cierges, touché du bois, acheté des pattes de lapin et cueilli des trèfles, et cette fois-ci le chat noir nous a lâché, notre avion décollera bien ✈️.

On a parlé un peu vite : le souci, une fois arrivés à Madrid, c'est que notre vol suivant pour Marseille est annulé ! Il n'y plus de trains, et les vols suivants de la journée sont complets et les hôtels sont fermés à l'heure où l'épidémie explose en Espagne. Du coup, on a essayé d'innover pour que quelqu'un veuille bien nous embarquer :

Selon une inspiration originale de B. Daudin 

On s'inscrit en liste d'attente sur les vols suivants, et on finit par embarquer pour Toulouse, youhou ! Il ne nous reste plus qu'à rallier Nîmes en voiture de location, où nous accueille la famille de Clo. C'est vraiment perturbant d'être de retour dans ces conditions, de ne pas pouvoir embrasser tout le monde, et de filer tout de suite dans le Vercors pour entamer notre notre confinement sans risquer de contaminer nos proches ( 💗 sur vous).



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Dans ces conditions, retrouver la neige (même de manière éphémère) et des bons produits nous met un peu de baume au cœur d'avoir dû écourter notre grande aventure, après 6 mois, 13 jours, 43 minutes et 242 nanosecondes de voyage, 11 pays visités et presque autant de croissants dévorés (on est désolés pour l'Argentine et le Chili, c'était devenu un peu secondaire 😅).

On ne sait pas si on pourra repartir dans les prochaines semaines (et encore moins où), mais on essaie déjà de mesurer la chance qu'on a eue de vivre ces expériences incroyables pendant 6 mois ! En attendant que la situation s'améliore, on espère que vous allez tous bien, et surtout, n'oubliez pas le plus important :

#restezchezvousetmangezdelaraclette

11
mars

Après la Terre de Feu, direction la Patagonie Chilienne !

Cette fois-ci, on se coltine les 12+4h de bus pour rejoindre Punta Arenas, la plus grande ville de la région, puis Puerto Natales, le camp de base pour accéder au mondialement renommé parque Torres del Paine.

Entretemps, on a un appel de la famille de Clo qui hésite à monter dans l'avion pour Buenos Aires, un décret risquant d'être promulgué dans les prochaines heures contraignant les personnes arrivant depuis l'Europe à un autoconfinement 😷. Bizarrement, ils n'ont pas trop eu envie de passer 14 jours à l'hôtel et sont finalement rentrés à la maison. Premier impact concret du Covid-19 sur le voyage, ça nous met un petit coup derrière la tête et on sent que les choses vont se compliquer... 😔

Bon, on ne peut pas influer sur le contexte mais pour se refaire un moral, on se pose pendant une journée et on arpente les bons restaurants de la ville. En parallèle, on en profite pour résoudre le plus gros dilemme de Thom pour cette 2e partie de TDM : l'itinéraire de trek à Torres del Paine.

Si la variante la plus connue se fait sur 5 jours (le fameusement célèbre W), ça peut coûter un bras d'y passer la nuit, grâce à des monopoles rondement accordés par l'état chilien et l'impossibilité d'entrer dans le parc sans réservation. Après moult hésitations vu le manque de disponibilités en camping, on fait sauter la banque en se disant que c'est une fois dans une vie 🤑 Heureusement, on limitera la casse en planifiant seulement 3 jours sur les portions les plus intéressantes.


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Après avoir rempli nos sacs avec tout le miamiam pour 3 jours, on prend le bus à l'aube. La route vers le parc nous offre déjà un avant-goût magnifique de ce qui nous attend, et en plus le chauffeur est sympa, il s'arrête pour qu'on prenne des photos les guanacos(cousins des lamas) !

Une fois passés les 150 checkpoints pour entrer à Disneyland Torres, on laisse nos gros sacs près de notre campement du soir et on s'envole, légers, à flanc de montagne pour cet aller-retour vers les cathédrales de roche de Las Torres.

On déroule les 900m de dénivelé avant d'arriver au Mirador las Torres, l'emblème du parc et probablement une des images les plus saisissantes de Patagonie avec ces 3 piliers de granit s’élevant au-dessus d'un cirque aux eaux d'une couleur indescriptible. On vous laisse juste apprécier, nous ça nous a tellement émus que Clo a versé une larme d'émerveillement 🤩

Après avoir rejoint notre copine québecoise Amélie, avec qui on avait préparé l'itinéraire la veille, on passe 3 heures au bord du lac, à contempler ce spectacle comme des enfants. En redescendant, le ciel se couvre, annonciateur d'une journée bien différente pour le lendemain, mais pour l'instant ça donne surtout de très belles couleurs sur les vallons en contrebas avant que le soleil ne se couche.

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Après une 1ère nuit en tente où on a pu s’estimer chanceux d'après les locaux - pas de vent ni de pluie - , on se remet en route pour une étape de transition en passant à côté du refugio Central (vraiment, à ce niveau-là, on appelle encore ça un refuge ?).

Pendant une grande partie de la journée, on longe le lago Nordenskjold (ne nous demandez pas ce qu'un nom suédois vient faire ici).

En milieu de journée, le vent se lève de manière instantanée et très violente alors qu'on s'installait pour pique-niquer, à tel point qu'on doit se jeter à plat ventre sur nos sacs de nourriture pour ne pas qu'ils s'envolent. On finit par se réfugier dans un bosquet avant que le temps ne tourne vraiment au gris.

Les derniers kilomètres sont pénibles, avec des montées raides succédant à des descentes à tel point qu'on se demande si ils n'ont pas trafiqué les panneaux pour rejoindre le Campamento Francès.

[Note de Clo : Merci Thom d'avoir précisé avant de partir que c'était une étape de "repos" 😤]

Pour nous requinquer, on a bien mérité une mousse locale en révisant l'itinéraire du lendemain. Ce soir, on se met bien avec un hébergement dans les dômes du campement, lit superposé dans le dortoir à 75€ chacun 😓. Pour ce prix-là, on pensait qu'il y aurait une cuisine... Raté, on a dû mendier un réchaud chez nos copains de marche Israélien et Australien contre une partie de cartes.

En plus, pas de chance, le vent ne faiblit pas dans la nuit et la toile du dôme claque sur la structure jusqu'au matin...

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Heureusement, on ne comptait pas faire de grasse matinée, le programme de la journée est chargé : 23km et 900m de dénivelé avant d'être récupérés à 17h pour rentrer à Puerto Natales. Direction le Campamento Italiano dans un premier temps, où on laisse les sacs pour grimper dans la valle del Francès. Le temps est encore incertain et le sommet de la vallée est bouché, on croise les doigts pour que ça s'améliore 🤞

Ce n'est qu'au moment d'arriver au mirador Britanico, le point culminant de la journée, que les rayons jouant à travers les nuages illuminent la valle del Frances, nous offrant même un arc-en-ciel au gré d'une bruine.

Dommage, on n'a pas que 45min pour s'attarder sur ce sublime panorama à 360°, le temps de se recharger avec une soupe aux vermicelles froides de la veille (ou plutôt des vermicelles à la soupe). On repasse prendre nos sacs au campamento Italiano, avant de traverser la steppe ravagée par un incendie il y presque 10 ans, où la nature revit petit à petit mais les arbres calcinés demeurent encore un élément marquant du paysage.


Cette section est très belle, mais c'est là qu'on peut prendre conscience de la rudesse du climat patagonien, les vents s'engouffrant entre les vallons avec une puissance telle qu'on pourrait marcher penchés à 45°.

Du coup, on en profite pour réinterpréter ce dicton qui était placardé sur le mur de notre auberge de jeunesse 💨🎬

On rejoint finalement l'extrémité du Lago Péhoé, où nous attend le catamaran qui doit nous ramener au départ des bus. On peut encore admirer Paine Grande et Los Cuernos depuis le milieu du lac 😍, avant de tourner le dos au Parc.

C'est donc la fin de ce trek, et la beauté des paysages n'a rien à envier que la rudesse du climat et le prix des nuitées, mais définitivement, on ne regrette pas d'y avoir mis les pieds ! Retour désormais vers la civilisation à Puerto Natales, et on apprend dans le bus que la frontière vers l'Argentine vient d'être fermée (Merci Covid🦠), ce qui ne sera qu'un des gros bouleversements à venir...

9
mars

Arrêt express à Buenos Aires pour récupérer nos gros sacs et passer la nuit (ou plutôt 4h de sommeil) en attendant notre vol suivant pour un changement d'ambiance (et de température surtout) brutal : direction la Terre de Feu !

On essaie toujours d'être de bons petits bobos écolos, donc l'idée initiale était de faire Iguazu-Ushuaia en bus... Mais ça c'était avant de se rendre compte que ça représentait l'équivalent d'un Madrid-Moscou (soit 3 à 4 jours sur la route)... Haha, ils sont mignons ces croissants 🤗 !

[Note de Thom : Moralité : si vous voulez vraiment être écolo, n'allez pas plus loin que le Lubéron, et à vélo]

La Terre (de Feu) vue du Ciel : quand je serai grand, je serai Yann Arthus-Bertrand !

La famille de Clo nous rejoignant à nouveau dans quelques jours, afin d'avoir un peu de temps pour quelques treks de notre côté, on a donc opté pour les ailes. Et on a bien fait car notre survol d'Ushuaïa était vraiment magnifique et la région mérite bien son surnom de Fin del Mundo ("Le Bout du Monde").

A peine descendus de l'avion et en possession de notre super studio tout mignon, on se met en route pour le glacier Martial (sur les conseils de notre hôte), dont la vallée est à portée de gambettes de l'appartement.

Notre studio 💙 (heureusement, le boulet au milieu du paysage a décampé ensuite)

On parcourt avec enchantement les forêts fuégiennes en s'acclimatant à la météo bien fraîche comparé à Iguazu et surtout... très changeante 🌦️ A tel point que la vue panoramique sur la ville s'agrémente d'un arc-en ciel entre 2 nuages.

Décidément, c'est la journée des boulets qui gâchent les photos !

Bon ça commence à bien creuser cette journée depuis 4h du matin, et c'est pas parce qu'on est au bout du monde qu'on se laisse abattre ! Notre hôte nous a recommandé un traiteur du quartier, on s'empresse donc de commander un poulet-frites à emporter avec une bouteille de Malbec pour hydrater tout ça.

Ils ne sont pas radins dans le coin, quand tu demandes une demi-portion de poulet, tu te retrouves avec 4 cuisses complètes ! C'est pas Thom qui va être malheureux 😋


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Pour ce 2e jour, direction le centre-ville (quand même 70 000 habitants), et on a l'impression de se retrouver dans un croisement entre Chamonix et Le Havre, avec sa grande rue commerçante pleine de boutiques de sport et de montagne, et son port industriel pas très loin.

"Bout du monde" Downtown 

Après un petit détour à l'office du tourisme pour prendre les informations sur les randonnées, on emprunte la navette pour se rendre au départ de celle de la Laguna Esmeralda, à 30 minutes de la ville.

On évolue dans un premier temps dans la forêt humide, et on s'aperçoit assez vite que si les distances sont courtes, il faut un peu de temps pour slalomer sur les bouts de bois installés pour ne pas finir dans 40cm de boue. On débouche ensuite sur un espace plus dégagé, où les castors introduits il y a plusieurs décennies ont fait leur œuvre, mais s'ils provoquent en réalité tant de dégâts en Terre de Feu qu'une campagne d'éradication est en cours, ça donne ici une belle variété de paysages.

Sur la 2e partie de la montée, on ne parvient cette fois pas à échapper aux tourbières 🙈, on comprend mieux pourquoi les bottes étaient fortement recommandées 😅 ! Juste un peu plus loin, on rejoint le plateau sur lequel serpente le torrent descendant de la Laguna, avec sa couleur indescriptible (on débat encore entre un gris laiteux et un bleu acier) tranchant magnifiquement avec la végétation et les montagnes en arrière-plan.

Une fois passée la moraine déposée par l'ancien glacier, on peut finalement admirer cette perle émeraude nichée au milieu du cirque glaciaire. Ouh yeah (et en plus la météo était encore avec nous 😎) !

Et voilà le travail ! Si on ne savait pas trop à quoi s'attendre en raison des avis mitigés de beaucoup de personnes qu'on a croisé, on se dit qu'on a vraiment bien fait de venir à Ushuaïa, et on aurait apprécié y rester un peu plus longtemps. On n'ira pas jusqu’à considérer que la ville soit belle, mais son atmosphère qui nous a fait nous sentir réellement au bout du monde vaut le détour, tout comme la nature sauvage alentour mérite définitivement d'y crapahuter !

5
mars

Après 6 jours passés à gloutonner dans les restaurants de la capitale, il était temps qu'on se remette en marche, (ou plutôt en bus).

On reprend nos bonnes habitudes asiatiques avec 18h de route (bon, ils sont plus efficaces ici, ça fait quand même plus de 1300km) pour rejoindre Puerto Iguazu, à la triple frontière Argentine/Brésil/Paraguay.

Comme au Pérou, ils ne lésinent pas avec le confort dans les bus en Amérique du Sud, on peut faire de la PLS dans les sièges (ne manquait plus que l'écran tactile pour qu'on soit vraiment luxe).


Le village de Puerto Iguazu en lui-même, ça n'a pas grand intérêt (mis à part son super resto italien de pâtes fraiches 👨‍🍳 ) et ça reste un dortoir pour accéder aux chutes éponymes, mais on parle tout de même de l'une des 7 Merveilles Naturelles du Monde. [Note de Thom : les gens ont vraiment du mal à se mettre d'accord sur la liste, depuis qu'on est partis, on en aurait plutôt compté 16].

Les chutes d'Iguazu correspondent à l'endroit où le Rio Iguazu, qui forme une frontière naturelle entre le Brésil et l'Argentine, s'étale sur des kilomètres sur le plateau du Parana avant de dévaler de tous côtés dans le canyon formant une brèche dans le plateau.

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Pour notre première journée, on passe la frontière brésilienne (Samba !) pour entrer dans le parc des Cataratas do Iguaçu. Le côté brésilien permet de s'approcher progressivement en appréciant le panorama extraordinaire qui s'offre à nous.

En choisissant bien les angles, on peut même observer des arcs-en-ciel se former dans le crachin généré par les chutes 😍

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Changement de côté à la mi-temps. Pour cette deuxième journée, on s'intéresse au côté argentin, los Cataratas del Iguazu (oui, ils ne se cassent pas trop la tête pour nommer les parcs), qui est bien plus étendu que son pendant brésilien. Et vu qu'on est au milieu de la jungle, on a même l'occasion d'observer quelques locaux, entre caïmans, coatis qui se baladent sur les passerelles ou encore les geais 🐦 qui dépouillent Clo de son dessert en un battement d'ailes.

Les circuits sont ici très variés et offrent des vues uniques, avec notamment le double étage du Salto San Martin, ou encore en s'approchant au plus près du Salto Bossetti.

Salto San Martin 
Salto Bossetti 

Et on gardé le plus impressionnant pour la fin avec la Garganta del Diablo (la gorge du diable), le coeur névralgique des chutes, où l'eau apparaît dans toute sa puissance brute (et son humidité aussi, whoups on n'a pas pris les cirés💧).

Pour notre dernier jour, on remet une tournée côté argentin (avant de prendre notre avion pour le retour à Buenos Aires), ce qui nous permet de capter d'autres couleurs avec le soleil de fin d'après-midi.

[SuperBonus] Si vous vous demandez à quoi ça ressemble d'en haut, l'hélicoptère reste la meilleure solution (paaaaaaaas bien, mais ô paradoxe : les drones sont interdits), donc on remercie Pat pour ses clichés d'il y a 6 mois 😉

28
fév

Buenos Aires, ville cosmopolite par excellence, façonnée par des décénies d'immigration et de métissage, nous surprend énormément en débarquant de Nouvelle-Zélande. Si on avait pu s'attendre à être dépaysés comme à Lima il y a trois ans, ici, entre l’architecture, le métro, les bars, la charcuterie, le fromage, les ferias de quartier, on se croirait plutôt à Barcelone (ne manque plus que la plage, mais ça va, on a une pataugeoire à l'hostel ) !

A peine arrivés, on ne manque pas l'occasion d'aller dévorer un des grands classiques de la culture gaucho, un asado dans une parilla (bref, du boeuf au BBQ dans un restaurant). Et oui, on confirme que la viande argentine est peut-être l'une des meilleures au monde !

Parilla Desnivel 

Et pour les gourmands d'autres horizons, la variété est au rendez-vous dans toute la ville entre empanadas, brasseries, créatifs végétariens, pizzerias, glaciers, dulce de leche...

Bar El Federal 
Bon, entre 2 steaks, on a quand même fait une entorse végétarienne chez Hierbabuena (gauche)

On a élu domicile dans le barrio San Telmo, un des quartiers les plus typiques de la ville, qui abrite un marché couvert où se sont installés plein de stands de street food [Note de Thom : oui, OK, on arrête de parler de miammiam] et de boutiques vintages [Note de Clo : dont des vendeurs de dulce de leche 😛] comme on les adore.

Mercado San Telmo 

On poursuit nos visites avec le quartier populaire de La Boca, qui abrite le club mythique éponyme (Boca Juniors) et son non moins légendaire stade de la Bombonera.

[Note de Thom : et si jamais vous avez entendu parler d’un certain D. Maradona, c’est là que tout a commencé pour lui]

La Bombonera 

En s'enfonçant plus profondément dans le quartier, on y trouve aussi le pittoresque Caminito, avec son ambiance bohème et ses maisons richement colorées.

El Caminito 
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Les jours suivants, on se joint à la visite du centro de Buenos Aires organisée par notre auberge, avec notamment la Plaza de Mayo sur laquelle on retrouve des édifices symboliques de la nation argentine : la Casa Rosada (le palais présidentiel), la Banco de la Nación Argentina, ou encore un peu plus loin le Centro Cultural Kirchner.

Lucia, notre guide, nous abreuve des anecdotes liées à la culture et l'histoire argentine : on retrouve ainsi les logos peints sur la Plaza de Mayo de l'association Las Madres, symbolisant les foulards blancs portés par les mères venues réclamer des nouvelles de leurs enfants disparus sous la dictature au tournant des années 80. Plus de 30 000 personnes auraient ainsi disparu dans la politique de "nettoyage intellectuel" de la gauche par la dictature, soutenue de manière informelle par les USA.

Elle n'oublie pas non plus de nous parler de la star locale, Mafalda, la jeune héroïne d'un dessin animé de la fin des années 60 prônant des valeurs progressistes, devenue un symbole de la résilience de l'esprit des argentins au cours des années noires.

On termine notre visite avec Puerto Madero, le quartier situé au bord de l'ancien port de Buenos Aires, où les bâtiments d'affaires ultramodernes font face aux docks historiques.


On poursuit tous seuls notre déambulation dans les rues de la capitale où on découvre une variété d'ambiances assez fantastique. On peut donc retrouver des contrastes aussi saisissants qu'entre Bond Street, galerie punk où se succèdent des dizaines de tatoueurs et de pierceurs, et à quelques pas, la librairie El Ateneo, ancien théâtre classique reconverti en boutique de livres.


El Ateneo, ou la plus belle librairie du monde selon National Geo

La nuit tombant, on peut apprécier la ville et ses bâtiments qui s'illuminent, notamment autour de la Plaza Lavalle ou de l'Obelisco pendant que les habitants s'animent dans les rues.

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Pour notre dernier jour, avant de démarrer la visite du Cementerio de la Recoleta, on se marre en découvrant en chemin la passion des argentins pour les chiens, qui crée un secteur économique à elle seule et permet à tout dog-sitter de devenir rapidement une star auprès des touristes.

Trêve de cabotinage, on finit par s'enfoncer dans le dédale du cimetière qui abrite les sépultures des plus grandes personnalités argentines, et de ce fait on retrouve des caveaux et des tombes qui sont des monuments d'architecture et d'art. On doit néanmoins avouer qu'on aurait du prendre un guide, malgré l'ambiance du site, on peut vite s'ennuyer sans explications sur l'histoire des résidents.

Cementiero de la Recoleta 
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Et enfin, on ne pouvait quitter Buenos Aires sans avoir pris la mesure du tango, la danse qui confère à la ville toute sa fierté et son romantisme. Pour ça, on se rend à La Catedral, un ancien hangar réaffecté en piste de danse, où on peut prendre des cours avec le sentiment de remonter dans le temps au milieu de ce bazar organisé.

Pour des raisons évidentes, Thom a préféré ne pas vous montrer nos performances (et aussi parce que personne ne nous a filmés, heureusement !), vous vous contenterez donc des pros 🤩

Bref. Comment vous dire, on a adoré Buenos 😍