Après la Terre de Feu, direction la Patagonie Chilienne !
Cette fois-ci, on se coltine les 12+4h de bus pour rejoindre Punta Arenas, la plus grande ville de la région, puis Puerto Natales, le camp de base pour accéder au mondialement renommé parque Torres del Paine.
Entretemps, on a un appel de la famille de Clo qui hésite à monter dans l'avion pour Buenos Aires, un décret risquant d'être promulgué dans les prochaines heures contraignant les personnes arrivant depuis l'Europe à un autoconfinement 😷. Bizarrement, ils n'ont pas trop eu envie de passer 14 jours à l'hôtel et sont finalement rentrés à la maison. Premier impact concret du Covid-19 sur le voyage, ça nous met un petit coup derrière la tête et on sent que les choses vont se compliquer... 😔
Bon, on ne peut pas influer sur le contexte mais pour se refaire un moral, on se pose pendant une journée et on arpente les bons restaurants de la ville. En parallèle, on en profite pour résoudre le plus gros dilemme de Thom pour cette 2e partie de TDM : l'itinéraire de trek à Torres del Paine.
Si la variante la plus connue se fait sur 5 jours (le fameusement célèbre W), ça peut coûter un bras d'y passer la nuit, grâce à des monopoles rondement accordés par l'état chilien et l'impossibilité d'entrer dans le parc sans réservation. Après moult hésitations vu le manque de disponibilités en camping, on fait sauter la banque en se disant que c'est une fois dans une vie 🤑 Heureusement, on limitera la casse en planifiant seulement 3 jours sur les portions les plus intéressantes.
Après avoir rempli nos sacs avec tout le miamiam pour 3 jours, on prend le bus à l'aube. La route vers le parc nous offre déjà un avant-goût magnifique de ce qui nous attend, et en plus le chauffeur est sympa, il s'arrête pour qu'on prenne des photos les guanacos(cousins des lamas) !
Une fois passés les 150 checkpoints pour entrer à Disneyland Torres, on laisse nos gros sacs près de notre campement du soir et on s'envole, légers, à flanc de montagne pour cet aller-retour vers les cathédrales de roche de Las Torres.
On déroule les 900m de dénivelé avant d'arriver au Mirador las Torres, l'emblème du parc et probablement une des images les plus saisissantes de Patagonie avec ces 3 piliers de granit s’élevant au-dessus d'un cirque aux eaux d'une couleur indescriptible. On vous laisse juste apprécier, nous ça nous a tellement émus que Clo a versé une larme d'émerveillement 🤩
Après avoir rejoint notre copine québecoise Amélie, avec qui on avait préparé l'itinéraire la veille, on passe 3 heures au bord du lac, à contempler ce spectacle comme des enfants. En redescendant, le ciel se couvre, annonciateur d'une journée bien différente pour le lendemain, mais pour l'instant ça donne surtout de très belles couleurs sur les vallons en contrebas avant que le soleil ne se couche.
Après une 1ère nuit en tente où on a pu s’estimer chanceux d'après les locaux - pas de vent ni de pluie - , on se remet en route pour une étape de transition en passant à côté du refugio Central (vraiment, à ce niveau-là, on appelle encore ça un refuge ?).
Pendant une grande partie de la journée, on longe le lago Nordenskjold (ne nous demandez pas ce qu'un nom suédois vient faire ici).
En milieu de journée, le vent se lève de manière instantanée et très violente alors qu'on s'installait pour pique-niquer, à tel point qu'on doit se jeter à plat ventre sur nos sacs de nourriture pour ne pas qu'ils s'envolent. On finit par se réfugier dans un bosquet avant que le temps ne tourne vraiment au gris.
Les derniers kilomètres sont pénibles, avec des montées raides succédant à des descentes à tel point qu'on se demande si ils n'ont pas trafiqué les panneaux pour rejoindre le Campamento Francès.
[Note de Clo : Merci Thom d'avoir précisé avant de partir que c'était une étape de "repos" 😤]
Pour nous requinquer, on a bien mérité une mousse locale en révisant l'itinéraire du lendemain. Ce soir, on se met bien avec un hébergement dans les dômes du campement, lit superposé dans le dortoir à 75€ chacun 😓. Pour ce prix-là, on pensait qu'il y aurait une cuisine... Raté, on a dû mendier un réchaud chez nos copains de marche Israélien et Australien contre une partie de cartes.
En plus, pas de chance, le vent ne faiblit pas dans la nuit et la toile du dôme claque sur la structure jusqu'au matin...
Heureusement, on ne comptait pas faire de grasse matinée, le programme de la journée est chargé : 23km et 900m de dénivelé avant d'être récupérés à 17h pour rentrer à Puerto Natales. Direction le Campamento Italiano dans un premier temps, où on laisse les sacs pour grimper dans la valle del Francès. Le temps est encore incertain et le sommet de la vallée est bouché, on croise les doigts pour que ça s'améliore 🤞
Ce n'est qu'au moment d'arriver au mirador Britanico, le point culminant de la journée, que les rayons jouant à travers les nuages illuminent la valle del Frances, nous offrant même un arc-en-ciel au gré d'une bruine.
Dommage, on n'a pas que 45min pour s'attarder sur ce sublime panorama à 360°, le temps de se recharger avec une soupe aux vermicelles froides de la veille (ou plutôt des vermicelles à la soupe). On repasse prendre nos sacs au campamento Italiano, avant de traverser la steppe ravagée par un incendie il y presque 10 ans, où la nature revit petit à petit mais les arbres calcinés demeurent encore un élément marquant du paysage.
Cette section est très belle, mais c'est là qu'on peut prendre conscience de la rudesse du climat patagonien, les vents s'engouffrant entre les vallons avec une puissance telle qu'on pourrait marcher penchés à 45°.
Du coup, on en profite pour réinterpréter ce dicton qui était placardé sur le mur de notre auberge de jeunesse 💨🎬
On rejoint finalement l'extrémité du Lago Péhoé, où nous attend le catamaran qui doit nous ramener au départ des bus. On peut encore admirer Paine Grande et Los Cuernos depuis le milieu du lac 😍, avant de tourner le dos au Parc.
C'est donc la fin de ce trek, et la beauté des paysages n'a rien à envier que la rudesse du climat et le prix des nuitées, mais définitivement, on ne regrette pas d'y avoir mis les pieds ! Retour désormais vers la civilisation à Puerto Natales, et on apprend dans le bus que la frontière vers l'Argentine vient d'être fermée (Merci Covid🦠), ce qui ne sera qu'un des gros bouleversements à venir...