Carnet de voyage

Les Cévennes avec modestie, sans Modestine...

Dernière étape postée il y a 1228 jours
Rando du 23 juillet au 4 aout 2021
Juillet 2021
13 jours
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Après une nuit suffocante et pas reposante du tout, réveil à 6h30 pour partir tôt sur le chemin. Il fait deja doux à cette heure-ci et le thermomètre va tres vite augmenter. Pour l'instant, je n'ai rencontré que des pros de la randonnée qui font 35km par jour et se fixent pour objectif de faire le Stevenson en 9-10 jours. Ce n'est ni mon projet, ni ma vision du voyage...Évidemment mon manque d'endurance et d'entraînement par rapport à eux est une raison suffisante pour me faire envisager le chemin autrement... Mais , si j'ai bien compris, c'est un chemin plutôt de difficulté moyenne qu'il faut aussi savoir prendre pour ce qu'il est : une invitation à un peu de lenteur, de recul et de contemplation. À quoi sert de s'offrir cette opportunité s'il sagit de retomber dans nos travers quotidiens et de rechercher vitesse, challenge et efficacité ?

Je m'engage à 8h sur le chemin.Pendant 2h30, je ne vais rencontrer personne. Après 45mn de rude montée , La vallée du Puy est déjà dans mon dos et j'ai pris de la hauteur... Un nouveau paysage apparaît celui que je verrai toute la journée : murets de pierres basaltiques entourants jardins , prairies et enclos de betails; vallées verdoyantes parsemées ici et là de sapins; reliefs volcaniques érodés de ce vieux Massif Central. Des lezards jaune-vert se faufilent entre les rocailles au bruit de mes bâtons et me font sursauter à chaque fois , sans doute une ancienne peur non apprivoisée des vipères de mon enfance.

1 pause de 20mn tous les 10km seulement.C'est peu mais j'ai choisi de ne pas prendre de repas le midi.Le corps tient et se contente d'une simple pomme rafraîchissante puis d'une barre énergétique.

L'arrivée sur les hauteurs du "Mont" avant de redescendre sur le Monastier est magnifique, à 1000m d'altitude, et la vue panoramique est tres apaisante meme si elle laisse entrevoir l'étape suivante au Sud : une montée exigeante à travers une forêt de pins avant d'arriver sur 2 plateaux volcaniques.

La ballade prend fin à 14h15.23km ,6h. Le reste n'est que plaisir: baignade , farniente, soleil et belles rencontres!


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2ème etape.

Encore une fois matinale, je decolle apres avoir déjeuné avec Franck et Catherine, des lyonnais rencontrés la veille lors du repas. Ils ont pris de l'avance et je ne les reverrai pas de la journée finalement.

Cette 2eme journée ressemble bcp à la 1ère, tant par les paysages, les reliefs, le dénivelé, le foisonnement et la variété des fleurs. Le chemin est cependant jonché de fragments de pierre volcanique, les "pouzzolles", et plus on se rapproche du Bouchet Saint-Nicolas , plus la terre devient ocre.

Par 2 fois je franchirai la Loire ce jour-là et ce seront les 2 dernières. Cette etape est celle des gorges de la Loire et le paysage est en effet marqué par cette déchirure profonde et abrupte au sein du massif, au niveau de Coubon. Ici la Loire n'est pas le fleuve large et majestueux que nous nous représentons souvent et qu'elle deviendra plus haut. Non, elle n'est encore qu'un fleuve timide, étroit, peu profond qui peut inviter à la baignade plus qu'à la contemplation et qui inspire en nous davantage le souvenir des jeux enfantins dans les rivières d'un terroir pittoresque que l'image d'Epinal de fleuve royal et langoureux passant le long des chateaux du pays Angevin ou de la Touraine. Malheureusement, pressée par la menace de la pluie vers mon point d'arrivée à 14h, je ne peux prendre le temps de la baignage et entame l'ascension qui me fera à nouveau rejoindre un plateau de sapins et de prairies.

Je vois 2 ânes dans un champ: ce sont les premiers. Je m'attendais à en croiser beaucoup plus et j'avoue être un peu déçue...mais il reste encore beaucoup d'occasions d'en croiser ou d'en suivre.

En chemin je fais connaissance de David et Emilienne, des Vosgiens.

Les 5 derniers kilomètres, que je fais d'un pas soutenu pour échapper à la pluie, se font dans un petit chemin tres etroit au milieu des herbes, chemin qui serpente lui-même entre les sapins. La chaleur orageuse fait remonter de bonnes odeurs de la terre.

Arrivée à 14h30 (sous un ciel dégagé finalement) au gîte de la Retirade , excellente adresse où la nourriture est maison et locale ; decouverte de la lentille sous plusieurs formes : salade, terrine, confiture. Verveine locale avant d'aller au lit!












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Publié le 25 juillet 2021

Etape vers le Sud sans grand intérêt, paysages de campagne et vue panoramique sur le Reservoir de Naussac à la fin. Le chemin est assez monotone et beaucoup de passages goudronnes le matin.


L'arrivée est tres douloureuse sur les 3 derniers kilometres à cause des ampoules et d'un sentiment atroce de compression des pieds ...

J'ai cependant retrouvé Franck et Catherine , David et Emilienne sur le chemin, c'est très sympathique.

J'ai aussi vu pour la 1ère fois des cultures de lentilles.

Ce soir, je suis seule dans un gîte de 12 personnes... village un peu mort (nous sommes dimanche...) grand moment de solitude!! Mais bon, j'ai mon carnet à tenir et mes pieds à soigner...

Je ne sais pas dans quel état seront mes pieds demain....6h de marche, ca va sans doute être compliqué...affaire à suivre!

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Publié le 29 juillet 2021

Journée off à cause des ampoules qui m'empêchent de marcher...Alors je reste à Pradelles jusqu'à ce qu'un bus m'emmène à Langogne vers 15h30. En attendant, je flâne dans le village et me pose au soleil dans une partie herbeuse des remparts pour bouquiner. Ce village classé "plus beau village de France" ne me laissera pourtant pas un souvenir memorable...heureusement que la 1ere bière du sejour en terrasse était délicieuse ! A 15h15, le bus m'emmène à Langogne puis je commence à me diriger à nouveau vers le GR... Au bout de 30 mn de marche j'ose demander a un riverain si le chemin est encore long... Il me propose gentiment de m'emmener en voiture jusqu'au village de St-Flour de Mercoir , au bout duquel se trouve le lieu-dit de L'Herm , où je poserai mon sac. Je termine les 2 derniers kilomètres à pied , et j'arrive en effet à "La Tartine de Modestine" , gîte chaleureux où je ferai la connaissance de Laurenn, Elise, Pauline et Christophe avec qui je ferai le chemin le lendemain. Nuit reposante dans cette chambre qui sentait bon le bois travaillé.

Modestine
Pradelles et une vue depuis les remparts
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Publié le 29 juillet 2021

Apres avoir dû m'occuper à nouveau de mes problèmes d'ampoules, je reprends la route, réparée et remotivée. Avec mes 3 acolytes du jour, nous nous engageons en direction de Luc.

Nous traversons de mignons petits bois et hameaux jusqu'à ce que nous nous posions dans une prairie , en bord de ruisseau, pour déjeuner... L'après-midi, magnifique paysage de forêt sous le soleil, chemins parfumés et jolie descente jusqu'au château de Luc. Je quitte Les 3 frangines pour rejoindre mon point de chute à Lanveyrune. Après avoir longé un mignon petit ruisseau où des enfants s'amusent à observer les bestioles les pieds dans l'eau, j'arrive à la Colonie de L'Espoir , immense bâtiment de 150 m de long , daté et défraîchi.J'apprendrai dans la soirée que ce lieu appartient à une association catholique qui accueille en colo les gamins des quartiers défavorisés de Nîmes, d'où le nom du lieu- L'Espoir- et la croix qui trône solennellement dans la salle du réfectoire. En me dirigeant vers ma chambre, je tombe nez-à-nez avec Franck et Catherine qui semblent tres contents de me retrouver! Nous passons la fin de journée et le repas ensemble. Nous ne sommes que tous les 3 dans cet endroit immense...

Eglise de Luc
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Publié le 30 juillet 2021

Depart de la Colonie de L'Espoir à 8h15. Dès le départ, nous allons gagner 350m de dénivelé sans avoir eu le temps de la mise en jambe...Cet effort à froid m'a provoqué des douleurs terribles dans les quadriceps quelques heures plus tard , alors que nous arrivions en haut de la deuxième grosse montée abrupte de la journee, au-dessus de La Bastide-Puy Laurent. En 3h nous avons gravi 650m de dénivelé positif...La montée au dessus de La Bastide est un large chemin caillouteux et sans beaucoup de charme au milieu des sapins.Au sommet-1300m- , nous decidons de nous arreter pour manger sous les éoliennes. Il fait froid et il y a de la brume...Rien de bon pour réchauffer les muscles!! Un doliprane , du baume du tigre (grâce à Catherine), de la motivation et c'est reparti malgré tout. Nous continuons notre route au milieu des sapins et , alors que le soleil perce enfin, nous entamons la descente vers Chasseradès , à 1200m d'altitude.Là nous retrouvons des prairies et après 1h de marche nous arrivons au camping. Finalement nous trouvons encore assez d'énergie pour aller jusqu'au village , visiter (très belle église du XIIe )et se ravitailler. Le soir, nous partageons un bungalow et c'est encore une bonne soirée avec Franck et Catherine.