En début de matinée, nous nous extirpons de la fourmilière pour découvrir les terres colombiennes...
Après 2h30 de route (Heu non, plutôt 3h15, merci les petites routes de montagne et le trafic en alternance dû aux travaux), nous voilà arrivés à Jericó, village coloré hors des sentiers battus, situé à 2000 mètres d'altitude dans le département d'Antioquia.
Nous nous y sentons bien tout de suite, il y règne une atmosphère paisible...
Nous dînons dans un joli restaurant typique, puis allons découvrir notre Airbnb. Sympathique mais plutôt rudimentaire, lits minuscules, pas de vitres aux fenêtres (de quoi profiter de l'ambiance colombienne la nuit et de retrouver l'utilité d'une couverture), la douche ressemble à un ventilateur (rappel de Monteverde), mais nous sommes contents d'être là !
Ensuite petite ballade dans la ville. Je m'émerveille devant les façades, portes et balcons colorés et joliment arborés. Au détour d'une ruelle nous croisons un barber/coiffeur du doux nom de Kevin, nous décidons de nous y arrêter pour que Quentin et Valentin se rafraichissente un tantinet (2,5 euros la coupe... qui dit mieux !)
Alexia décide de rester observer la scène, Louise et moi en profitons pour aller nous balader, nous traversons un petit parc qui nous permet d'atteindre "l'église rose", bichette est aux anges ! Malheureusement nous arrivons à la fermeture et ne pourrons l'admirer que de l'extérieur.
Le lendemain, après une nuit pour le moins bruyante (la Colombie ne dort jamais... Même dans les pueblos !) nous retournons nous promener. Jericó est connu pour son travail du cuir, et particulièrement pour son emblème sac le Carriel ou Garniel, attendez par là "carry all".
Ce sac inventé par les habitants d'Antioquia servait à la base aux muletiers qui, avant que les routes ne soient construites, étaient chargés de désservir les différents villages (ils leur fallait parfois 10 jours pour rejoindre leur destination !). Il leur fallait donc un sac solide et suffisamment grand pour transporter, en plus de leurs marchandises, leurs affaires personnelles.
Dans le sac du muletier, on pouvait retrouver de quoi se faire beau (le muletier est un charmeur !), de quoi s'occuper (harmonica, cartes et dés), de quoi se défendre (couteau ou autre), de quoi gérer ses affaires (papier, carnet et de quoi écrire), le nécessaire pour faire passer le temps (pipe et tabac, qui servaient également d'unité de temps... exemple : si on leur demandait à combien de temps se trouvait le prochain village, ils pouvaient répondre "c'est à trois pipes"!).
Autre particularité du sac, il contient tjrs 1 à 4 poches secrètes et au moins 1 ultra secrète (ils y glissaient généralement la photo de leur femme et de leur amante... Le muletier est aussi par nature un macho !). Élu en 2021 patrimoine culturel de la nation, le Carriel est, vous l'aurez compris, emblématique !
Ils ne sont fabriqués qu'à Jericó, de manière traditionnelle et font la fierté du village !
Vous imaginez sans doute la suite... Oui, j'ai craqué ! Nous nous sommes rendu dans une petite boutique où j'ai déniché mon Carriel ! Mais je ne suis pas la seule à avoir trouvé mon bonheur... Nous ferons ce jour là le bonheur de la vendeuse ! En effet, nous repartirons avec mon sac, un portefeuille et une besace à pièce assorti, Valentin et Louise craqueront sur un portefeuille, Alexia sur une paire de boucles d'oreilles, et Quentin sur une superbe mallette pour son ordinateur ! Oups... Nous n'aurons jamais autant dépensé en "souvenirs" depuis notre départ ! Mais ce "craquing" reste raisonnable puisque nous nous en tirerons pour 110 €, impensable chez nous en Belgique !
L'après midi nous décidons d'aller nous promener au jardin botanique du village, l'entrée est gratuite (incroyable après le Costa Rica!). Dans ce village où nous n'avons pour l'instant croisé aucuns touristes (nous sommes un peu l'attraction) voilà que durant la promenade nous tombons sur une famille française avec trois enfants !! Charlotte et Julien on tout vendu en septembre pour se lancer dans cette grande aventure qu'est le voyage en famille. Comme nous ils sont à sac à dos et se laissent porter aux grès de leurs envies. Les enfants sont enchantés de pouvoir parler français, en moins de deux minutes les présentations sont faites et il règne dans le sentier où nous nous trouvons une joyeuse cacophonie. Hugo à 15 ans, lily à 12 ans et Mila 7 ans, le courant passe tellement bien que nous décidons de nous retrouver vers 18h sur la place centrale du village pour aller boire un verre et faire plus ample connaissance.
Nous repartons donc, heureux de cette rencontre, pour notre promenade qui nous mène à un panorama qui surplombe tout Jericó, la vue est tout simplement splendide ! Nous admirons le paysage et nous desaltèrons à une petite aubette tenue par un vieux papy. Quelques locaux sont attablés à boire du café les yeux rivés sur une vielle télévision qui retransmet en direct le match de qualification pour la coupe du monde Colombie-Pérou. Pour le son, un gsm est allumée sur l'une des tables.
Un peu plus loin, se trouve un autre beau point de vue ainsi qu'une reproduction miniature du Christ de Rio de Janeiro qui veille sur le village. Valentin, fatigué, préfère rester regarder le football ! Nous le rejoignons après avoir pris quelques photos et décidons de rester un peu. L'ambiance est familiale, Alexia et Louise s'amourachent d'un petit chichawa nommé Jerry, et Valentin essaye un cerf volant artisanal qu'ils finiront par nous offrir (on a bien tenté de leur expliquer qu'on était très touchés mais que nous ne pouvions pas le ramener chez nous, rien à faire !).
Nous redescendons (avec le cerf volant !) contents de notre journée. A peine le temps de repasser par notre logement cherché un pull que nous repartons rejoindre nos nouveau copains au centre du village. On est vendredi, les terrasses sont pleines (de locaux) et les enfants jouent sur la place centrale. Nous nous installons pour boire un verre et échangeons sur nos expériences respectives. Les enfants ont la bougeotte, et se lancent dans un "touche-touche" bientôt rejoint par bcp de petits locaux. Cela finira par un grand "un, deux, trois piano" animé par Quentin. Quel bonheur de les voir s'épanouir, jouer, grandir, échanger... Je suis émue de les observer ! 💕
Nous nous rendons ensuite dans une pizzeria où tout le monde continue à papoter joyeusement. Petit détour par la place pour un dernier "touche-touche", c'est l'occasion pour les parents d'échanger les numéros et de se promettre d'essayer de se revoir bientôt (sûrement dans le nord de la Colombie).
Il est temps pour tous de se quitter et d'aller dormir, demain une longue journée nous attend... Direction Salento et la Vallée de Cocora 🌴