Avant de commencer ce reçit, nous tenons à vous remerciez pour vos chaleureux messages postés sur ce blog. Ça nous fait plaisir de vous lire. On vous embrasse. Les écrits prennent du temps a être publiés car la synthèse de nos ressentis personnels prennent du temps. De plus, nous ne sommes pas aidés par le peu de matériel informatique que nous avons emporté. Profitant jusqu'à la dernière goutte de ces précieux instants, nous n'avons presque plus le temps d'être productifs. Un comble !!! 😁
12.09. Nous mettons le cap sur Vang-Vieng. Autrefois, lieu de tous les excès, prisée des jeunes écervelés aux neurones enfumés et noyés dans l’Absolut, Vang-Vieng s’est aujourd’hui assagie. Du moins nous l’espérons. Empruntant la voie terrestre, c’est une étape que nous choisissons pour éviter les trajets interminables.
Nos postérieurs prennent place à l’arrière d’un minivan chargé à son maximum. Bruno se retrouve assis et coincé entre les bagages. Nous occupons à tour de rôle cette maudite place. Les amortisseurs ne sont pas en option et les routes sont truffées de nids de poules. Le circuit routier au Laos est très précaire. Le voies sont tantôt en goudron tantôt en gravier. Le guignolo, qui nous sert de chauffeur, ne fait aucun effort pour éviter ces aspérités. À fond les manettes, notre dos de trentenaire subit le martyr à chaque saut. L'unique répit est lors des pauses pipi. Nous avons certainement perdu quelques centimètres lors de ce maudit trajet.
Arrivés à Vang-Vieng, nous sommes perplexes. Une dizaine de buggys, pilotés par des coréens, circulent à vive allure, laissant un énorme nuage de poussière rouge dans leurs sillages. Équipés de lunettes et de foulards autour de la figure, ils crient comme des sauvages. Ils semblent faire la course au milieu d’un village aux enseignes «burgers» et «massages ». Nous avons l’impression de débarquer dans un mini Kaosan Road au décor de Mad Max. Nous prenons le chemin de la guesthouse et traversons un petit pont (payant pour les touristes). Nous aprendrons plus tard que ce pont à été construit par une famille du village. Sans argent, le gouvernement n'est pas en mésure de le construire. Les habitants sont ainsi livrés à eux mêmes et ce sont leurs règles qui sont établies.
Située sur la rive calme de Vang-Vieng, Maylyn Guesthouse est un petit havre de paix. La terrasse de notre chambre donne sur un tableau composé de rizières verdoyantes, surplombées par les fameuses montagnes karstiques. Hormis le clapotement de la rivière, l’endroit est silencieux. Les lieux fleuris sont survolés par des centaines de papillons. Pour la beauté des lieux nous ferons l’impasse sur la climatisation.
Comme à notre habitude, au guidon d’un scooter, nous découvrons les lieux. Nous partons en direction du Blue Lagoon 1, qui n’est autre qu’un petit bras de rivière aménagé pour pouvoir s’y baigner. Au risque de me répéter... l’endroit est malheureusement pris d’assaut par des chinois et coréens! Certainement magnifique à l’époque, cet endroit est désormais gâché par un tourisme de consommateurs irrespectueux. Du coup, pas de baignade pour nous. Nous marchons en direction de la grotte Tham Phu Kham, située juste au dessus du lagon. À l’entrée, on veut nous louer des lampes frontales. C’était sans compter que cet outil indispensable, est toujours bien rangé dans la petite poche du haut de notre sac à dos. On est des petits suisses nous ! La montagne ça nous parle! Bon, on était quand même chaussés de tongs. La montée est haute en marches pour les gambettes de Jules mais il tient le coup. La grotte est impressionnante de part son étendue et son obscurité. Le bruit du ruissellement d'une eau fraiche se mêlé aux cris des petits vampires collés au plafond. La sécurité est absente de ces lieux et nous avançons, avec prudence, dans les entrailles de cette caverne. Nous jouons aux spéléologues découvreurs avec le petit gars et il est fasciné.
Hormis cette escapade, nous ne faisons rien. Mais faire "rien", c'est quand même faire quelque chose non? Et vous savez quoi ? Ça fait du bien! Nous en avons profité pour nous balader, lire (moi), jouer du ukulélé (Bruno), jouer avec les chats ( Jules) et pour faire des devoirs ou plutôt des exercices rigolos.
Pourtant, l’endroit présente moult activités comme de l’escalade, tyroliennes et tubing. Ce dernier consiste à descendre la rivière installé sur une chambre à air. Pour ceux qui le désirent, des petits bars, avec cocktails et bières fraiches, sont disposés le longs de la descente. Nostalgiques de nos descentes du Rhône, cette activité a retenu notre attention. Comme nous ne sommes pas coutumiers des lieux, mais surtout par mesure de sécurité, nous n’avons pas tenté cette activité avec notre bambin chéri.
Le centre de Vang-Vieng n’est pas très intéressant pour une famille. Nous y avons juste dîné un soir dans une pizzeria tenue par un français. La cuisine locale et les jus de fruits de notre guesthouse étaient très corrects.
14.09. Nous avons organisé notre transfert jusqu’à la prochaine étape auprès de notre hébergement. Un très long voyage en bus nous attend! Nous nous rendons dans la ville de Paksé afin d’explorer le plateau des Bolovens. Mais pour cela, il nous faut endurer 4h de minivan jusqu’à Vientiane puis 2 heures d’attente à la gare routière et finalement 10 heures de sleeping bus. Le trajet sera long car nous n’avons pas souhaité séjourner à Vientiane (capitale).
Nous l’ignorons, mais ils existent! Les sleepings bus! Un autocar rouge à deux étages pimpés de néons bleus arrive. Il est dépourvu de sièges mais est équipé de matelas fixés au sol. Bien évidemment, il n’y a pas de ceinture de sécurité. Un seul matelas vaut pour deux passagers. Nous sommes pratiquement les seuls à prendre place dans ce bus. Je m’installe dans une couchette avec le bonhomite. Quant au gaillard, il se réjouit de dormir dans un lit à lui tout seul. Malheureusement pour lui, les passagers commencent à affluer. Un laotien assez menu prend place à côté d’un grand Bruno tout barbu. Cette auberge ambulante démarre et le chauffeur n’est pas très commode. Nous avons la sensation de rouler trop vite et la peur de l’accident nous garde éveillés pratiquement toute la nuit. Quant à Jules, il dort profondément. La conduite au Laos est bien différente de la Thaïlande, elle est bien plus agressive. Nous prenons la décision de ne plus voyager de nuit.
15.09. À 06:30, nous arrivons à la gare routière de Paksé. Nous prenons place dans une boulangerie pour squatter le wifi et chercher un hébergement. Heureux de voir des viennoiseries, nous commandons croissants, pains au chocolat, escargots. Étrangement, ils les mettent au micro-ondes. La qualité n’est pas à la hauteur de l’esthétique. Le tout est rassis. C’est la déception.
Lors de cette journée, nous organisons notre excursion pour le plateau des Bolovens qui se situe à environs 1000 mètres d’altitude. Le plateau regorge de cascades et de plantations de café. Nous nous rendons à l’agence (réputée) Miss Noy ou plus connue des internautes « chez le belge » pour y louer un scooter et pour y prendre les informations nécessaires quant aux itinéraires possibles. La gérante ne peut pas nous louer un motocycle car son mari est absent pour quelques jours. Du coup, elle nous oriente chez Nang Noi et nous délivre un plan avec l’itinéraire et les informations importantes pour les activités. Il y a deux itinéraires possibles la petite et la grande boucle. Notre choix se porte sur la grande boucle mais elle nous en dissuade. Pour cause, la pluie a provoqué des glissements de terrain à certains endroits. Du coup, nous ferons la petite boucle sur 2 à 3 jours.
Lorsque nous déballons nos effets personnels dans la chambre d’hôtel, nous constatons que nous avons perdu un des participants de ce voyage. Janoud le lapin!! Le doudou de loulou. Heureusement, le fiston y est attaché mais pas au point de faire une crise. Il s’agit plutôt d’une valeur sentimentale. Nous l’avons oublié dans l’hôtel à Luang-Prabang. Nous écrivons à l’hôtel en espérant avoir une réponse.
La ville de Paksé est inintéressante. On y voit quelques touristes, qui comme nous, sont venus louer un deux roues pour explorer le plateau. Le soir nous nous dégotons le seul restaurant italien. Les pâtes à la véritable sauce tomate sont délicieuses. Il y a même du rouge !! Chers amis, c’est un véritable moment de bonheur !!!
16.09. À cheval, nous roulons en direction des Bolovens. Au bord de la route, nous apercevons des villages. Des modestes demeures son plantées sur un sol en terre battue rouge. Il y a beaucoup d’enfants et de personnes âgées. Les femmes de divers âges vendent des fruits au bord de la route. Nous achetons une énorme papaye dans une de ces échoppes de fortune. Les femmes nous sourient et rient en nous voyant tous les trois sur le scooter. De part leur gestuelle, elles nous font comprendre que c’est « super » de faire le voyage avec notre enfant.
Nous nous arrêtons à la cascade Tad Pasuam pour y visiter les lieux (payant). La cascade est mignonne et il y a un joli pont suspendu. Le site est aussi pourvu d’un village ethnique mais nous ne renouvelons pas l’expérience.
Nous roulons jusqu’à la plantation de café de M. Vieng pour y visiter les lieux. Lorsque nous arrivons une jeune fille nous installe à une table et nous commandons un café. À droite, deux femmes manient avec assiduité des métiers à tisser et fabriquent ainsi des magnifiques tissus. À gauche, une dizaine d'enfants suit un cours de grammaire. Nous profitons de cette halte pour déguster notre délicieuse papaye. Les enfants finissent leur cours et Jules tente une approche avec un « sabaidi ». Sans aucune gêne, cette marmaille se lie d’amitié et joue à toutes sortes de jeux imaginaires dont celui qui crie le plus fort a gagné. Pendant un moment, je prends le rôle d’animatrice et lance une partie de cache-cache et de 123 soleil. Aussi pur et brut qu’une rare pierre précieuse, l’enthousiasme et la joie de ces âmes insouciantes est émouvant. Tel un personnage mystérieusement différent, Jules se fait tripoter les bras, le visage et ses mèches dorées n’y échappent. Alors que j’observe les terreurs du coin de l’œil, une petite fille haute comme 3 pommes fait les poches de Jules. Il se laisse faire et la petite trouve une pièce de 10 centimes d’euros. Jules lui dit « je te la donne si tu veux ». Mais la gamine s’aperçoit de ma présence. Discrètement, elle se débarrasse de son butin en le faisant rouler au sol.
Le producteur nous fait découvrir sa plantation. Son café serait totalement bio. Pour preuve, il nous montre tous les insectes qui cohabitent dans ses hectares. Je vous avoue que j’ai fouillé du regard les moindres recoins à la recherche d’un emballage ou d’un tuyau qui prouverait le contraire. À défaut de preuves, on peut que le croire. Il nous a aussi expliqué que tous les grains de café pourris du Laos étaient achetés par l’entreprise Nescafé en France. M. Vieng nous fait découvrir tout le procédé pour obtenir ce délicieux breuvage stimulant. Nous avons aussi dégusté des fourmis rouges vivantes. Leur acide formique, au goût frais de citron, favorise la digestion. Lorsque j’ai mis une micro poignée dans ma bouche, l’une d’elles m’a piquée la langue.
Cette visite était instructive et nous avons passé un agréable moment. Les explications étaient en anglais et le guide était interactif. Jules a touché à toutes sortes de bestioles et nous avons goûté un fruit à la saveur particulière, l’eggfruit. Sa texture pâteuse à un goût d’œuf sucré.
Après cela nous reprenons la route et nous rendons à la guesthouse Palamei. À savoir qu’il n’y a que 3 ou 4 établissements dans le coin. En haute saison (après la mousson), il est difficile de trouver une place. Ce circuit est très prisé des touristes allemands, anglais, français, belges et suisses. Nous sommes accueillis par une enseignante française qui travaille bénévolement dans cet établissement et dispense des cours aux enfants du village. Nous prenons place dans une chambre en bois sur pilotis. Les lieux sont très simples mais confortables. On dort chez l’habitant mais avec une déco hippie. Avant le souper nous nous rendons à la cascade Tad Lo qui se situe un peu plus loin. Nous assistons aux trois dernières minutes de baignade de deux éléphants. Ce ne sont pas des éléphants sauvages mais bien des domestiqués qui appartiennent à un resort du coin. Nous n’adhérons pas et continuons notre exploration.
Sans le voir, nous sentons le soleil se coucher. Une lumière particulièrement agréable s’empare des lieux. Loin de l’agitation des villes asiatiques, nous sommes dans une campagne verte et très humide. Un calme silencieux investit l’endroit et des paysans fatigués empruntent le sentier de la cascade. Seuls, en couple, ou en famille, ils vont se laver dans la rivière. Afin de ne pas les déranger dans ce moment intime, nous nous faisons discrets et n’allons pas dans leur direction. Nous sommes assez décontenancés par le mode de vie de ces habitants. On a beau se l’imaginer, le lire, ou le voir sur des superbes reportages mais quand nous le voyons de nos propres yeux, c’est un sentiment tout autre.
Nous retournons chez Palamei enfin de préparer le repas avec les autres pensionnaires et les membres de la famille de la guesthouse.
Nous sommes tellement absorbés par la discussion avec nos nouveaux amis éphémères, que nous ne prêtons pas attention à la préparation du festin. Entre quelques mots, nous coupons un légume et préparons un fresh spring roll chacun. Nous pouvons enfin discuter avec des personnes francophones et qui en plus de cela, sont très sympas. (Je suis obligée de le relever car certains nous lisent ;-)). L’ambiance est joviale et le repas est digne d’un banquet de fête. Jules joue un bon moment avec les enfants des propriétaires de l’auberge. Ils ont reçu deux magnifiques vélos tout neufs. Ces nouveaux vélos sont l’attraction des enfants du village
Le lendemain, nous roulons en compagnie des 4 globetrotteurs rencontrés la veille. Le ciel s’assombrit. Fracassante, la pluie va bientôt faire son entrée.
Nos camarades s’arrêtent pour visiter le village ethnique des Atous. Quant à nous, nous renonçons à cette visite pour des raisons qui nous sont propres.
Nous poursuivons le chemin et la pluie s’abat sur nous. Une fois de plus elle nous poursuit. Nous nous arrêtons à la cascade Tad Fan. C’est une cascade que l’on observe de loin. À notre grande surprise, nous pouvons l’admirer depuis une tyrolienne ou comme ils disent ici, une zipline. La traversée coûte 40 dollars et nous avons tout juste le compte dans le porte-biftons. Comme Bruno insiste, j’acquièce et me sacrifie pour cette activité. 😉 Après m’être équipée d’un baudrier dernière génération mais sans gants, un laotien m’explique le fonctionnement du parcours. Celui-ci est divisé en 4 tyroliennes. J’ai l’impression d’être une géante à côté de ce petit homme. Excitée comme une puce et sous le regard des deux chéris, je me lance dans le vide et survole un paysage grandiose et époustouflant. Pendant quelques instants, je suis seule à survoler cette jungle. Les yeux grands ouverts, je la scrute. Je mémorise chaque parcelle de cette magnifique forêt densément verte. À ce moment précis, j'aimerais que ma tyrolienne se bloque afin que je puisse, suspendue dans les airs, admirer cette merveille. Comme la came, ce sentiment, cette adrénaline sont des excitants. C'est un véritable shoot de plaisir. À la fin du parcours, je suis euphorique et mon esprit c'est dissocié de mon corps.
Sur la fin de cette boucle, nous nous arrêtons dans un plantation de thé. L'entreprise familiale participe au programme Max Havelar. Nous commandons un thé vert au jeune adulte placé derrière le bar. Mais, il écoute à moitié et ne daigne nous regarder. Ses yeux peinent à décrocher l’écran de son portable. C’est seulement à la fin de son jeu, qu’il accusera bonne réception de notre commande. Après cette pause nous rentrons à Paksé.
Ce tour sur le plateau des Bolovens est un incontournable lors d’une visite du Laos. Nous recommandons cette belle escapade pour tous les aventuriers en herbe.
À Paksé, Mme Nang Noi nous explique qu’un membre de sa famille a récupéré Janoud à Luang Prabang et qu’il va nous l'envoyer par avion à Paksé. Il arrivera demain dans l’après-midi. Eurêka!!
18.09. L’époux Nang Noi nous réveille pour nous expliquer que, malheureusement, le vol est annulé... Nous ne verrons probablement plus Janoud. Quelques minutes plus tard il apporte la peluche de sa fille qui est aussi un lapin. Il souhaite nous l’offrir car ces peluches sont peu coûteuses au Laos. Selon lui, on peut en acheter plusieurs pour le prix de l’envoi. Nous le remercions de ce gentil geste mais on aimerait récupérer le notre. Il doit penser qu'on est dingues.
Du coup, nous nous dépêchons de ranger nos effets. Nous engloutissons quelques bananes et nous dépêchons de trouver un moyen pour rejoindre les 4000 îles, situées au sud du pays. Ayant manqué le départ pour les touristes, qui a lieu tôt le matin, nous improvisons. Nous prenons un tuk-tuk et demandons au driver de nous conduire à la bus station pour un départ sur les 4000 îles.
Au loin la station de bus nous apparait. Lorsque nous la voyons de plus près, nous sommes pris d’un rire nerveux. Sommes-nous à Bamako? Nous n’avons pas visité cette capitale mais à ce moment précis, nous avons le sentiment de vivre l’ambiance qui y règne. Seuls occidentaux, tous nous regardent. Un homme nous crie « 4000 Islands , go go go! ». Sa fourgonnette est chargée comme un porte-avion. L’homme prend le sac à dos de Bruno et l’attache sur le toit. Il nous ordonne de nous dépêcher. Le ton qu'il prend veut nous faire croire qu’il s’agit du seul départ de la journée. Il commence à rouler au pas alors que nous ne sommes pas à bord. Bruno hausse le ton et lui demande le prix de la course. La somme demandée ne nous convient pas et son attitude encore moins. Bruno lui ordonne à son tour de lui rendre le backpack. Un autre chauffeur nous propose un prix correct et nous prenons place dans son pickup. Pendant 80 minutes, nous observons la vie de ce point de ralliement. Le soleil est brûlant et l’air est moite. Les banquettes ses remplissent jusqu’à ce que le moindre recoin soit comblé par une personne ou par un sac. Le petit fini sur nos genoux et un sac gonflé contenant des poissons-chat vivants est posé entre nos pieds. Les laotiens sont indifférents à notre présence sauf les vendeurs ambulants. À deux 2 cm de nos figures, ils agitent poulets grillés, poissons séchés, gousses d’ail, bottes de radis et lotus grillés. La présence de Jules détend l’atmosphère et quelques femmes esquissent un sourire. Juste avant le départ, un blanc coiffé d’un chapeau de cow-boy et à la longue barbe tressée, monte parmi nous autres. Ce père noël en vacances tient son cadeau, un carton à l’inscription Cabernet Sauvignon. Il est américain et se prénomme Lance. Il vient de Nashville, Tennessie. C’est un musicien avec un lourd passé de vagabondage. Il vit désormais avec sa compagne Donna sur l’une des 4000 îles, Don Det Island. Grace à ce personnage rigolo et attachant, le trajet long de 2 heures passe rapidement.
À l'embarcadère Nakasong, nous prenons place dans un petit slow boat en compagnie de Lance en direction de Don Det où nos chemins se séparent. Pour ceux qui souhaitent voir à quoi ressemble ce personnage, tapotez du bout des doigts, sous un moteur de recherche internet, Lance N Donna.
Les 4000 îles, entourées par le Mékong, est un nom assez exotique. À vrai dire, il y en a principalement 4 dont 3 accessibles aux touristes. Le reste et bien comment dire, même un bout de caillou entouré par cette eau brune est considéré comme une île. Donc, peut-être que le compte y est.
L’offre dépassant la demande, il est facile de trouver un hébergement sur cette île. Nous en visitons plusieurs dont certains sont d’une propreté plus que douteuse. Le prix des chambres sont de CHF 7.- la nuit, mais heureusement nous ne sommes pas encore en mode survie. Nous trouvons place dans un petit bungalow à CHF 15.- la nuit. Étant entourée par le Mékong, la baignade ne si prête pas vraiment. Pour les amateurs de fumette et des mélanges psychédéliques, c’est le paradis. Certains restaurants affichent à leurs menu «space cake », « space pizza », « space shake » et autres mixtures farfelues. Cette île semble conçue pour des jeunes aux faux genres hippis et aux perchés complètement fauchés. Au bout de quelques heures, nous nous ennuyons et on se demande ce qu'on fait là. Nous profitons de la piscine d’un hôtel pour y faire trempette. Le lendemain, nous pensons quitter l’île mais nous croisons les voyageurs rencontrés auparavant sur le plateau des Bolovens. Une sortie en groupe s’organise pour visiter les fameuses chutes de Khone Phapheng (Mékong) longues de 10 km. Le débit d’eau est assez impressionnant mais le site n’est finalement pas aussi incroyable que décrit dans les guides. À la nuit tombée, nous passons une agréable soirée en compagnie de ces mêmes voyageurs.
Demain une nouvelle aventure commence. Un autre pays, une nouvelle histoire. Le Cambodge.