16/01/2018
J’avais mis mes bouchons d’oreilles pour éviter le réveil en sursaut à 5h du mat, mais pas Véro. Si bien qu’elle est restée éveillée à cause du vacarme causé par de jeunes Coréens à l’étage en dessous, jusqu’à ce qu’elle se décide à leur demander de faire moins de bruit. Ensuite, elle était tellement énervée, qu’elle a mal dormi jusqu’à l’appel de la mosquée. Je n’ai rien entendu de tout ça, jusqu’à ce qu’elle me réveille à 7h45.
Heureusement, la douche est chaude ! Petit dej plantureux sur la terrasse. Les Coréens sont eux aussi sur la terrasse et n’ont de cesse de parler haut et fort comme si c’était des retrouvailles…
On descend avec les valises à roulettes par des escaliers de Bab Suk à la place Mohamed V où se tiennent les grands taxis pour Tétouan et Tanger. Ils sont une douzaine à attendre le client. On nous montre le premier taxi à partir, une grosse Mercedes 240D, et on est les premiers. On doit attendre encore quatre personnes pour être au complet. En effet, on place quatre personnes à l’arrière et deux à l’avant à côté du chauffeur. On attend à peine dix minutes, et le taxi est complet. On est à l’arrière où on est obligés de se placer en diagonale, un bras en l’air, pour pouvoir fermer la portière, et de rester ainsi pendant une heure jusqu’à Tétouan.
À part les crampes, le voyage s’est bien passé. Le temps est au beau fixe. Le chauffeur conduit calmement, ne coupant la ligne blanche que lorsque c’est nécessaire, et quand il n’y a pas la police de la route…
Arrivés à Tétouan, on nous débarque à la gare routière, qui heureusement n’est pas trop éloignée de la médina et du centre-ville. On part à la recherche de la pension riad Dari. On la trouve au bout d’un dédale de ruelle. Une femme accueillante nous fait entrer dans son salon, mais désolée, il n’y a pas de place ! Dommage, le lieu semblait agréable. La dame se démène au téléphone pour nous trouver un autre point de chute : le riad Khmisa qui nous envoie quelqu’un. Et nous voilà repartis derrière notre guide dans les ruelles, plus commerçantes, avec nos valises qui roulent presque sur les étals de légumes ou de poissons. Notre guide, très affable, et qui s’avère être le patron du riad, nous décrit les endroits où l’on passe. L’entrée du riad ne paie pas de mine, mais à l’intérieur, c’est joli, aéré, spacieux. Notre chambre est grande et claire (7x3 m) avec sdb (350 MAD, petit déjeuner compris). On boit le thé de bienvenue sur la terrasse. On découvre les toits de la médina, et surtout le minaret tout proche. Mais on n’est pas trop inquiets, car notre chambre est enfouie dans les profondeurs du riad.
Le patron nous fait faire le test « se rappeler de l’itinéraire depuis la porte Bab Ruah ». Il nous accompagne tout en nous montrant les étapes à reconnaître : le hammam du 15ème siècle, le poste de police, le palais de justice, et enfin la porte. Cet itinéraire est compliqué par le fait qu’il y a plein de boutiques et il comporte beaucoup d’angles droits, de porches et de diverticules. Mais on le refait en sens inverse avec le guide derrière nous, et on réussit le test sans se tromper !
Du coup, le patron peut nous lâcher dans la médina, avec le petit plan qu’il nous a donné.On fait une halte dans une échoppe où une femme prépare des soupes. On s’installe, attendant un bon quart d’heure, pour deux malheureuses soupes… On est dans un quartier de commerce de victuailles, et on a le temps de contempler les activités du commerçant d’en face qui vend des poulets, morts ou vifs. Il vient d’en attraper quatre dans son étal, et va au fond de son échoppe pour les égorger et les plumer. Bon appétit !
Puis on va au « parc des amoureux », pour manger des portions de fromage de chèvre frais, avec des olives et un peu de pain. On est entouré de chats qui attendent des miettes. Promenade dans la médina où les gens se pressent dans les ruelles, que ce soit dans celles aux victuailles, celles aux habits, celles aux babouches, celles aux ustensiles de cuisine, celles des produits de la maison, etc… Il y a même une importante ruelle où les dizaines d’étals ne proposent que du bric à brac récolté dans les poubelles…
Au détour d’une cour, un gars nous aborde : venez voir les tanneries, je travaille dans le cuir et j’aime faire voir aux gens là où je travaille, c’est gratuit, etc… Bien sûr, on le croit à demi-mot, mais on le suit dans un passage au bout duquel il y a effectivement les tanneries. Il y a sur une place différents trous, remplis de liquides brunâtres et nauséabonds. Des tas de laine trainent dans la boue. Aucune activité ne trouble ces lieux qui semblent laissés à l’abandon. Puis le gars nous entraine avec instance dans des ruelles pour nous montrer son « centre d’artisanat », et on ne sait pas comment s’en séparer. Quand on voit les objets présentés tous couverts de poussière, c’est tout juste si on ne sauve pas en courant, sous les invectives de notre « guide » soi-disant désintéressé.
L’appareil photo donnant des signes de faiblesse, on se met en quête de piles AA. On demande dans multiples magasins, mais impossible d’en trouver, chacun des vendeurs nous expliquant en espagnol qu’on peut en trouver un peu plus loin. On finit par en trouver au bout d’une demi-heure de recherches dans une échoppe qui vend des épices et des balais…
On se promène dans les "nouveaux quartiers" (Ensanche en espagnol) où on fait une pause-café/thé/gâteaux. Il y a d’immenses cafés, dont les tables débordent sur les trottoirs. Ils ont peu de clients, des hommes exclusivement. On est mal à l’aise dans ces endroits d’où les femmes sont exclues de fait.
Retour dans la médina dont on fait le tour par les remparts nord. On surplombe un immense cimetière ; on voit la mer Méditerranée en ligne d’horizon.
Le soir, on cherche vainement un endroit attirant pour diner. Après avoir tourné en rond pendant une demi-heure, on finit par entrer dans un rade où on a essayé de manger un couscous tiède, établissement dont on taira le nom.