Quelques anecdotes totalement subjectives et partiales. Tout est idyllique avant le départ, mais la réalité reprend vite le dessus ...
Du 11 au 27 janvier 2018
17 jours
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11/01/2018

L’aéroport d’Orly est sous une pluie fine. On a pris une large avance pour embarquer sur Transavia à destination de Fès, au Maroc.

Ce qui devait être une simple formalité au check-in devient un incident : l’hôtesse nous refuse notre bagage en soute qui dépasse de 1,5 kg les 15 kg autorisés (j’aurai pourtant juré avoir réservé un supplément pour 20 kg). Du coup, on doit transférer le poids supplémentaire dans un de nos bagages cabine. Nous voilà à quatre pattes par terre pour sortir de la valise hors la loi les chaussures de randonnées pour les placer dans nos petits sacs à dos. Le plus absurde, c’est qu’on nous propose de prendre gratuitement en soute notre autre valise qu’on avait prévu pour la cabine…

On trouve miraculeusement deux sièges libres dans le hall des départs ; on pique-nique avant de passer les contrôles des bagages cabine.

Le contrôle des bagages et la fouille des passagers sont plutôt méticuleux. Certains sont obligés de retirer leurs bottes. Le gars qui est juste avant nous se fait ouvrir son sac, et l’agent de sécurité lui confisque un gros tube de pommade pour assouplir la peau des mains. On rigole avec lui de cet incident, mais on rigole moins quand on voit que le petit sac à dos de Véro est lui aussi mis de côté pour inspection : lors du transfert des chaussures de rando, elle avait omis de retirer les mini bricks de jus d’orange qu’elle y avait glissés pour optimiser la place… Le gars de la sécurité, après nous avoir fait la leçon, nous autorise à les consommer sur place, mais il nous faut rester sous les caméras de surveillance...

Au passage de frontière, on prend la file de l’autocontrôle où il n’y a presque personne : il suffit de scanner soi-même son passeport puis de placer un doigt dans un lecteur d’empreinte digitale, pour que la porte donnant sur le hall d’embarquement s’ouvre. Véro souhaite prendre un thé à un appareil à boisson : elle obtient un grand verre d’eau chaude, mais pas de sachet de thé !...

À l’heure dite, on nous fait monter dans un bus que les hôtesses s’emploient à bien remplir, quitte à ce que les passagers se marchent sur les pieds. Dans le Boeing, une fois les portes fermées, les gens se répartissent sur les quelques places restées inoccupées. Puis on attend une bonne heure. Les bébés, puis les parents s’impatientent. Une dame marocaine n’arrête pas d’égrener nerveusement son chapelet de prière. Le commandant de bord nous fait savoir, qu’étant donné que cinq passagers ne sont pas montés dans l’avion, on est obligé de retirer leurs bagages de la soute…

Finalement, on décolle avec une heure de retard !

Le voyage se déroule sans problèmes. On a même rattrapé du retard. Il est 18h15 quand on arrive à Fès, il fait nuit, la température est à peine plus élevée qu’à Orly, mais il ne pleut pas et il n’y a pas de vent. On va de l’avion au hall des arrivées par le tarmac. Il y a une queue importante aux contrôles des passeports : on met presque une heure pour avoir le précieux tampon. Les policiers semblent plus tatillons avec les Marocains qu’avec les étrangers.

Il n’y a pas de DAB dans le hall de sortie, seulement quelques agents de change. Heureusement, nous avons quelques billets en dirhams d’un précédent voyage. On achète une carte SIM dans une petite échoppe qui vend de tout. Le gars nous l’installe. On sort de l’aérogare. Quelques chauffeurs de taxis nous hèlent mollement, alors qu’on se dirige d’un pas vif vers le bus de ville qui attend à l’autre bout du grand parking, à côté des barrières de péage.

L’entrée du bus est équipée d’un robuste portillon-tourniquet d’1,50 m de haut et il faut passer les valises par-dessus ! Le ticket est de 4 MAD chacun, je donne une pièce de 10 MAD au chauffeur qui étouffe la monnaie… Toutes les places assises sont occupées ; on reste debout durant les 25 km de trajet. Terminus à la gare de Fès. On trouve un petit taxi rouge qui nous amène pour 13 MAD à la Bab Bou Jeloud, une des portes de la Médina. Le chauffeur a mis son compteur en marche en appuyant un bouton sur son rétroviseur ! Et les chiffres lumineux s’y déroulent …

La place bien éclairée derrière Bab Bou Jeloud est encore bien animée avec ses échoppes de babioles et de souvenirs, ses pâtisseries et ses restaurants. Grâce au mobile on parvient à s’orienter dans le dédale des ruelles obscures. On passe des porches au plafond bas, entre des maisons dont les balcons se touchent et dont les épaisses portes d’entrées sont blindées. La pension Kawtar est dans un véritable coupe gorge où deux personnes peuvent à peine marcher de front ; on y est accueillis par un jeune homme portant sur la tête un énorme turban orange. Il parle à peine quelques mots de français. Sur son ordinateur, il consulte notre réservation. Et il nous demande de patienter, l’air embarrassé. Il nous demande de poser nos valises dans une chambre attenante à la réception et nous propose de prendre notre temps pour aller manger, évoquant une affaire de clé à récupérer.

On retourne vers la place Bab Bou Jeloud, on parcourt pour se détendre une petite rue qui longe une muraille-rempart et où sont installés des marchands de légumes et des épiciers. Puis on s’installe à une table après que le patron d’un restaurant nous ait fait l’article de sa carte, nous proposant un rabais de 10 MAD sur le menu qui est à 70… Au menu, deux soupes harira, un couscous légume, un tajine poulet, deux grands verres de thé à la menthe et des petites pâtisseries.

Retour à l’hôtel. Le gars au turban orange est toujours aussi embarrassé, nous parle de sa sœur qui a les clés de notre chambre mais qui est partie je ne sais où, bref, il nous demande très obséquieusement de prendre la chambre où on a déposé nos affaires. On râle un peu… Mais « parole de berbère », demain on aura notre chambre sur la terrasse. La chambre provisoire est assez grande (5x5m) bien décorée à l’orientale, avec un coin wc/douche, un lit à baldaquin, mais elle est encombrée de lits et canapés entreposés ici comme dans une réserve, et en plus, on entend le moindre bruit venant de la réception. Après tout, pour 15 € que peut-on attendre ?

On verra demain comment sera le petit dej promis sur la terrasse.

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Pension Kawtar, Fès

FES

12/01/2018

Finalement, on a bien dormi. Pas trop de bruit. Vers 5h, l'appel à la prière de la mosquée voisine est plutôt discret. Au réveil, la chambre, qui n'est pas chauffée, est froide et ça ne nous encourage pas à nous lever ! On se réchauffe avec un petit café/thé (On a apporté une petite bouilloire électrique 50cl). Et heureusement, la douche est bien chaude !

La pension Kawtar  

On monte sur la terrasse où sont installées les tables pour le petit dej et une minuscule cuisine. Depuis cette terrasse, on a une belle vue 360° sur toute la ville et les montagnes alentours. Le ciel est bleu, le soleil est bien là, mais il a du mal à nous réchauffer. Les tables et les chaises sont recouvertes de rosée. Une dame sert à chacun un thé, un café, un verre de lait, une petite crêpe et un croissant, et en plus, du pain, du beurre, et un genre de confiture. Après de mûres réflexions, on se décide pour garder notre chambre du rez-de-ruelle : celles de la terrasse sont plus petites et pas moins bruyantes ! On s’accorde avec la fameuse sœur du gars au turban orange.

Premier objectif de la matinée : aller à la gare routière assez proche pour se renseigner sur la suite du périple. La gare routière est un gros pavé de béton entouré d’autocars, coincé entre les remparts nord et d’imposantes collines recouvertes de cimetières. Dans le petit bureau de la CTM, on réserve deux places pour Chefchaouen, dimanche matin. Retour dans la médina.

" La médina "

L’animation des rues est réduite en ce jour de repos et de prière. Seulement quelques boutiques sur des centaines sont ouvertes. Ça nous laisse le loisir de voir les enchevêtrements de maisons, de ruelles, de mini-mosquées sans se faire bousculer, ni se faire harponner par les boutiquiers ou les pseudos guides. On descend la Talaa Kebira, sans manquer d’admirer les magnifiques décorations de l’école coranique Bou Inania. On n’entre pas dans la vaste mosquée Kairaouine vers laquelle se pressent de nombreux dévots.

On atteint la place R’cif vers 13h. De là, on prend un petit taxi pour le centre-ville, comme les gens d’ici appellent la ville nouvelle.

" L'école coranique Bou Inania " 

Le petit taxi nous dépose Place de la Résistance, et de là on part à la recherche de l’arrêt du bus 38. Demain on irait bien à Sefrou. On demande à plusieurs personnes, mais on nous donne des informations contradictoires… On finit par s’assoir dans un petit restau et on se fait servir une soupe de fèves bien chaude (6 MAD !).

Renseignement pris auprès d’un conducteur d’autobus, on obtient enfin notre information. On verra bien demain ce qu’il en est. On va faire quelques courses dans le hall commercial de la Place de la résistance, et on se renseigne dans une boutique de Maroc Télécom au sujet de la carte SIM qu’on a achetée hier. On comprend qu’on s’est fait un peu avoir sur le prix et sur la durée du prépaiement (on a payé presque le double du prix normal …), alors on complète pour avoir ce qu’il nous faut.

Retour vers la médina, en passant devant le palais du roi, puis par le Mellah où la ruelle centrale est envahie d’étals de fringues, et où se bousculent des centaines de femmes à la recherche d’une bonne affaire. On traverse le beau jardin de Jnan Sbil où les familles se prélassent.

On rentre tranquillement vers la pension Kawtar, sans manquer de se perdre dans les ruelles. Mais heureusement une jeune fille nous remet sur notre droit chemin moyennant une piécette.

Repas du soir chez Thami’s ; menu standard, tagine, etc. Les restaurants de la place Bou Jeloud sont tous ouverts aux grands vents, et même blottis au fond, on y grelotte …

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13/01/2018

Plein soleil sur la terrasse de la Pension Kawtar.

On prend un petit taxi pour rallier la place de la Résistance, devenue place de la Marche verte. C’est aussi l’endroit du grand hall commercial avec supermarché, magasins de grandes marques et restauration rapide. Les petits taxis de Fès sont rouges et ils sont très nombreux, alors on les voit partout ! Ils sont très pratiques et pas chers (10 MAD, 1 € pour 2 km). Ils n’ont pas le droit de sortir de la municipalité.

À 9h45, on se positionne juste devant le Belvédère café où est censé passer le bus municipal 38 pour Sefrou. Il n’y a rien qui l’indique, bien que ce soit le terminus ! Mais des gens attendent. On voit passer plein de bus, plus ou moins déglingués, mais pas de 38. On consulte le site de citybusfes qui affirme qu’il y a des bus toutes les demi-heures, mais ça doit être une fake news… Un bus arrive tout de même vers 10h50 (certains diront qu’on a été patients ; nous, on a pris ça comme une expérience…). C’est la précipitation au portillon : les grand-mères se prennent les jupons dans le tourniquet, les gens passent leurs paquets par-dessus, les vieillards n’arrivent pas à le faire tourner, tandis que le chauffeur encaisse les 6 MAD et distribue les tickets grâce à sa caisse électronique de dernier cri. Il n’y a bien que ça de moderne dans ce bus… L’agglomération de Fès est assez importante, et le bus s’arrête tous les 100 m pour engranger du monde, bien qu’il n’y ait apparemment plus de places. Mais comme partout il y en a encore : ainsi une dame est presque assise sur les genoux de Véro et moi je prends les sacs à main des dames dans la figure à chaque arrêt brutal… L’agglomération s’arrête pour laisser place à un paysage d’oliveraies à perte de vue. La ligne d’horizon est barrée par des montagnes enneigées.

Le CityBus 38  

On arrive à Sefrou au bout d’une heure (25 km…), terminus sur la grande place à l’entrée de la médina. Promenade sympa dans les ruelles tortueuses dont on ne voit qu’étalages de fringues et de chaussures. On arrive rapidement au pied d’une mosquée, qui est entourée de micro boutiques de restauration. Ça sent bon et ça donne faim. Cependant il nous faut soulager nos vessies. On traverse un marché puis un petit pont encombré de marchands de légumes et on tombe sur un grand café. Lorsqu’on entre et qu’on cherche quelqu’un pour se renseigner, c’est la stupeur : la clientèle, exclusivement masculine, s’arrête soit de jouer aux cartes, soit de regarder la télé (qui diffuse les courses de chevaux à Vincennes…) pour observer ces intrus ! Le garçon sort discrètement de son comptoir et quand on lui explique, retourne à son comptoir et revient avec une clé, nous conduit dans un recoin à l’abri des regards et ouvre le cadenas d’une porte derrière laquelle se trouve l’inespéré chiotte à la turque. On prend tout de même un café et un thé… devant la télé pour observer l’élégance des chevaux arabes…

Retour à la mosquée où on mange deux soupes de fèves bien chaudes, un poisson frit, des frites (froides, mais qu’on a fait réchauffer). 23 MAD.

" Sefrou "

On finit la visite de la médina par l’autre rive, où on se perd un peu. On passe devant le lavoir où s’activent plusieurs femmes. Puis on remonte la rivière (qui alimente le lavoir mais qui sert aussi d’égout) par une route qui mène aux cascades. Petite promenade dans une vallée escarpée. C’est une modeste cascade, avec une belle terrasse pour boire le café, déserte aujourd’hui, mais l’été, il doit faire bon d’y venir pour la fraîcheur.

" Sefrou " 

Retour sur la grande place, où un bus 26 passe juste devant nous : il va à Bhalil à 5 km de Sefrou. On saute dedans.

Bhalil est un village réputé pour ses habitations troglodytiques. Arrivés sur une petite place à l’entrée du village, le chauffeur nous met dans les mains d’un gars qui se propose d’être notre guide dans le village. À la question combien ? il tourne autour du pot « vous donnez ce que vous voulez ». Finalement il demande 50 MAD.

Notre guide nous mène dans le dédale des ruelles, ou plutôt, des escaliers car le village est accroché sur les deux flancs d’une montagne creusée par une rivière … sans eau. Il nous explique qu’elle a été détournée à la suite d’une inondation catastrophique. Ce village est vraiment original : les maisons et les chemins sont badigeonnés de chaux aux couleurs variées. Notre guide nous explique que les couleurs servent à départager les différentes propriétés. Ça fait un cadastre original.

Les maisons sont imbriquées les unes dans les autres, le « rez-de-chaussée » est creusé dans la falaise, et au-dessus on a construit des étages. Toute la façade est badigeonnée à la chaux colorée.

Le long des marches, des femmes de tous âges sont accroupies en petits groupes, et tissent des fils. Elles confectionnent des petits boutons pour les costumes traditionnels avec de la soie. Cette soie provient des filaments des feuilles d’agaves ! Attention aux protestations quand on tente de les photographier…

" Bhalil  " 

Notre homme nous propose de venir boire un thé dans sa maison : c’est une pièce creusée dans la falaise, dont les parois sont recouvertes de chaux teintée de jaune. On passe la chaux deux fois par an pour assainir et juguler l’humidité. La dame de la maison prépare un thé à la menthe qui nous est servi par notre guide, après nous avoir invités à nous assoir sur les banquettes traditionnelles. Il nous montre son enfant sur son mobile, et Véro fait circuler la photo des nôtres…

" Bhalil  "  

Retour à la petite place par l’autre rive toute aussi escarpée. Nombreux travaux de voirie. Notre guide nous trouve un grand taxi, pour nous ramener à Fès. Les grands taxis (ici ce sont des voitures neuves et blanches) sont habilités à transporter jusqu’à six personnes sur des trajets inter communes. Ils partent lorsqu’ils sont pleins. Ça tombe bien, il reste juste deux places à combler, on paie 13 MAD, on grimpe à l’arrière, un peu serrés et on part. C’est bien plus rapide que le bus !

On arrive à Fès pas loin de la place de la Résistance, près d’une rivière, dans un endroit plutôt confidentiel…

Retour à notre logement en passant devant le grand centre commercial qui est plein à craquer des gens venus pour faire les soldes. On passe aussi devant un centre de formation des artisans (avenue Allal Al Fassi). On entre par curiosité et ô surprise, deux salles d’exposition proposent une multitude d’objets à des prix fixes, largement comparables à ce qu’on obtenir en ville au bout d’une heure de tractation ! Bonne adresse à retenir pour le jour du départ !

Petite halte à la pension avant de ressortir pour casser la croûte.

On dîne chez Hakim : c’est un peu mieux que les restaus de la place Bou Jeloud, surtout la pastilla.

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14/01/2018

Réveil vers 5h30 : on nous a demandé d’être présents dès 7h au comptoir de la CTM de la gare routière Bou Jeloud. À 6h30 on réveille le gardien de la pension, allongé dans une couverture sur la banquette de la réception. Grognements. À la gare routière, on nous fait payer 10 MAD pour les valises puis on nous dit d’attendre dans un genre de bistro battu par les courants d’air. À 7h45, on nous demande de monter dans le car. On aurait donc pu gagner une heure de sommeil… Heureusement le bus est presque neuf et confortable.

Le trajet dure quatre bonnes heures dont la moitié sous la pluie. Il y a de nombreux contrôles de police, mais ça ne concerne pas le car. À mi-chemin, il y a une pose technique (le chauffeur en profite pour aller prier à la mini mosquée).

À l’approche de Chefchaouen, on passe des montagnes et un col sous la pluie et dans la brume. La descente est sinueuse et glissante.

Bientôt on aperçoit la ville étaler ses déclinaisons de bleus sur le flanc de la montagne.

Le bus arrive à la gare routière de Chefchaouen vers 12h15, sous une pluie fine. On monte dans un petit taxi - ici, ils sont bleus, comme il se doit, et ils n’ont pas de compteur – pour monter à Bab Suk, l’entrée nord-ouest de la médina (10 MAD).

On entre dans la médina et après quelques hésitations dans les ruelles toutes bleues, on trouve la casa La Hiba, une petite pension où on nous propose une chambre pour 300 MAD avec sdb et un petit radiateur à huile. Le patron nous offre les petits dej. La chambre est toute bleue !... Un petit bémol, la pension est à 30 m du minaret d’une mosquée dont les hauts parleurs ne sont pas en panne.

" Au hasard des ruelles de Chefchaouen  "

La promenade dans la médina est entrecoupée d’averses et est un peu gâchée par le froid. On apprécie tout de même l’originalité de cette ville où les façades, les portes, les cours intérieures et les moindres recoins sont badigeonnés de bleu. Il n’y a que les chats (des milliers) qui ne le sont pas.

On revient plusieurs fois à la pension pour laisser passer les averses et pour se réchauffer ! On parcourt un peu la ville nouvelle en quête de renseignements sur les transports pour la suite du périple. La ville nouvelle n’offre rien d’affriolant ; cependant, même quelques HLM sont peints en bleu (délavé…) ! Dans cette région du Maroc qui fut une colonie espagnole, les gens parlent avec nous plus volontiers en espagnol qu’en français. Les bâtiments de l’église de la place Mohamed V, vestige de cette époque, ont été convertis en bâtiments administratifs.

"  Dans la ville nouvelle, l'ancienne église et le cimetière " 

On cherche un café pour grignoter des petites pâtisseries qu’on a trouvées appétissantes, mais ici (comme ailleurs) les cafés, pourtant bien grands, sont occupés uniquement par des hommes, qui font grand bruit et qui fument devant les écrans plats qui diffusent des matchs de foot.

On dîne à la Casa Arina, tajine, harira etc. La pluie s’est arrêtée, mais est remplacée par le vent.

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15/01/2018

Comme on a les haut-parleurs de la mosquée voisine quasiment sous les oreillers, on est brutalement réveillé vers 6h. Et comme les fidèles semblent difficiles à convaincre si tôt le matin, l’appel à la prière dure un bon quart d’heure !

Mais les mécréants que nous sommes, restons sous les couvertures… Un peu plus tard, après le café du matin, on prend la douche : mauvaise surprise, elle est tiède tendance froide ! Pour le coup, ça réveille… Petit dej vers 8h30. Il nous réserve une bonne surprise : la vue de la terrasse est vraiment belle sous le soleil et les plats servis sont vraiment agréables à voir et à déguster : du pain traditionnel, un genre de crêpes, de la confiture de figue, du fromage blanc, du beurre, des jus d’orange, du café/thé, des olives vertes et noires, et de l’huile d’olive…

On redécouvre la médina de Chefchaouen sous le soleil. Aujourd’hui tout est bleu, même le ciel ! On visite la Casbah qui fait office de château fort au milieu de la médina. Il fait encore froid au fond des ruelles, alors on accélère le pas pour aller voir les cascades de Ras el-Maa et la mosquée espagnole qui surplombe la ville à l’est. On se réchauffe sur le sentier qui grimpe mollement. Depuis cette mosquée, le panorama est vraiment beau.

On revient sur nos pas, et arrivés au pont des cascades où commencent s’installer les vendeurs de souvenirs, on décide de faire le tour des remparts par le sentier extérieur qui les longe. Ça grimpe et on est obligé de quitter les vestes et polaires… On parvient au pied de l’énorme verrue qui surplombe la ville : l’hôtel Atlas, un gros cube de béton. Le camping Azilane n’est pas loin, et ce sont des retrouvailles, car c’est là que j’ai fait une halte lors d’un précédent voyage.

On prend la piste qui part de l’entrée du camping et qui longe une petite forêt de pins. Une décharge attire nombre d’oiseaux, dont une bonne vingtaine de cigognes. On suit la piste sur 4 ou 5 km. La piste grimpe et contourne la montagne, devenue pelée et pleine de buissons piquants, par l’ouest, tout en surplombant la vaste vallée qui va vers Tétouan. D’un col, on aperçoit au loin un minuscule bout de mer. Quant aux montagnes, leur sommet est recouvert d’une poudreuse blanche. On parvient dans une cuvette : des douars sont éparpillés sur ses flancs. Des enfants courent en criant dans les rochers à la poursuite de moutons ou de chèvres égarés. Quelques minarets poussent au milieu de maisons.

On prend un petit sentier pour atteindre quelques terrasses fréquentées par des ânes et on s’installe pour piqueniquer : pain, olives, clémentines. Pendant notre pause, on entend bien du bruit dans les buissons piquants derrière nous. Mais, outre les chèvres qui mangent n’importe quoi, il y a bien des gamins qui nous observent…

" Rando vers El Kelaa " 

Après notre frugal repas, on reprend le sentier qui aboutit à un village où les rares personnes sont plutôt surprises de nous voir débarquer. Une vieille dame croit qu’on est perdus (alors qu’on est juste curieux) et nous indique avec de grands gestes la direction de « Chaouen ». Retour donc vers Chaouen par un sentier à flanc de montagne pour changer de la piste. C’est incroyable le nombre de personnes qui errent dans ces buissons piquants à poursuivre des animaux dont les ronces et les chardons semblent être le plat préféré.

Retour à la Casa où l’on explique au tenancier la désagréable surprise de la douche froide. Il intervient, fait plusieurs allers-retours entre notre chambre et le chauffe-eau qui se trouve sur la terrasse et semble solutionner le problème… On verra bien…

On finit la fin de journée à errer dans les ruelles de la médina et dans la nouvelle ville où l’on découvre un quartier bien animé par un marché de rue. Diner au même restau que la veille.

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16/01/2018

J’avais mis mes bouchons d’oreilles pour éviter le réveil en sursaut à 5h du mat, mais pas Véro. Si bien qu’elle est restée éveillée à cause du vacarme causé par de jeunes Coréens à l’étage en dessous, jusqu’à ce qu’elle se décide à leur demander de faire moins de bruit. Ensuite, elle était tellement énervée, qu’elle a mal dormi jusqu’à l’appel de la mosquée. Je n’ai rien entendu de tout ça, jusqu’à ce qu’elle me réveille à 7h45.

Heureusement, la douche est chaude ! Petit dej plantureux sur la terrasse. Les Coréens sont eux aussi sur la terrasse et n’ont de cesse de parler haut et fort comme si c’était des retrouvailles…

On descend avec les valises à roulettes par des escaliers de Bab Suk à la place Mohamed V où se tiennent les grands taxis pour Tétouan et Tanger. Ils sont une douzaine à attendre le client. On nous montre le premier taxi à partir, une grosse Mercedes 240D, et on est les premiers. On doit attendre encore quatre personnes pour être au complet. En effet, on place quatre personnes à l’arrière et deux à l’avant à côté du chauffeur. On attend à peine dix minutes, et le taxi est complet. On est à l’arrière où on est obligés de se placer en diagonale, un bras en l’air, pour pouvoir fermer la portière, et de rester ainsi pendant une heure jusqu’à Tétouan.

À part les crampes, le voyage s’est bien passé. Le temps est au beau fixe. Le chauffeur conduit calmement, ne coupant la ligne blanche que lorsque c’est nécessaire, et quand il n’y a pas la police de la route…

Arrivés à Tétouan, on nous débarque à la gare routière, qui heureusement n’est pas trop éloignée de la médina et du centre-ville. On part à la recherche de la pension riad Dari. On la trouve au bout d’un dédale de ruelle. Une femme accueillante nous fait entrer dans son salon, mais désolée, il n’y a pas de place ! Dommage, le lieu semblait agréable. La dame se démène au téléphone pour nous trouver un autre point de chute : le riad Khmisa qui nous envoie quelqu’un. Et nous voilà repartis derrière notre guide dans les ruelles, plus commerçantes, avec nos valises qui roulent presque sur les étals de légumes ou de poissons. Notre guide, très affable, et qui s’avère être le patron du riad, nous décrit les endroits où l’on passe. L’entrée du riad ne paie pas de mine, mais à l’intérieur, c’est joli, aéré, spacieux. Notre chambre est grande et claire (7x3 m) avec sdb (350 MAD, petit déjeuner compris). On boit le thé de bienvenue sur la terrasse. On découvre les toits de la médina, et surtout le minaret tout proche. Mais on n’est pas trop inquiets, car notre chambre est enfouie dans les profondeurs du riad.

Le patron nous fait faire le test « se rappeler de l’itinéraire depuis la porte Bab Ruah ». Il nous accompagne tout en nous montrant les étapes à reconnaître : le hammam du 15ème siècle, le poste de police, le palais de justice, et enfin la porte. Cet itinéraire est compliqué par le fait qu’il y a plein de boutiques et il comporte beaucoup d’angles droits, de porches et de diverticules. Mais on le refait en sens inverse avec le guide derrière nous, et on réussit le test sans se tromper !

Du coup, le patron peut nous lâcher dans la médina, avec le petit plan qu’il nous a donné.On fait une halte dans une échoppe où une femme prépare des soupes. On s’installe, attendant un bon quart d’heure, pour deux malheureuses soupes… On est dans un quartier de commerce de victuailles, et on a le temps de contempler les activités du commerçant d’en face qui vend des poulets, morts ou vifs. Il vient d’en attraper quatre dans son étal, et va au fond de son échoppe pour les égorger et les plumer. Bon appétit !

" La médina "  (à droite : les poulets vont se faire plumer !) 

Puis on va au « parc des amoureux », pour manger des portions de fromage de chèvre frais, avec des olives et un peu de pain. On est entouré de chats qui attendent des miettes. Promenade dans la médina où les gens se pressent dans les ruelles, que ce soit dans celles aux victuailles, celles aux habits, celles aux babouches, celles aux ustensiles de cuisine, celles des produits de la maison, etc… Il y a même une importante ruelle où les dizaines d’étals ne proposent que du bric à brac récolté dans les poubelles…

" La médina "  

Au détour d’une cour, un gars nous aborde : venez voir les tanneries, je travaille dans le cuir et j’aime faire voir aux gens là où je travaille, c’est gratuit, etc… Bien sûr, on le croit à demi-mot, mais on le suit dans un passage au bout duquel il y a effectivement les tanneries. Il y a sur une place différents trous, remplis de liquides brunâtres et nauséabonds. Des tas de laine trainent dans la boue. Aucune activité ne trouble ces lieux qui semblent laissés à l’abandon. Puis le gars nous entraine avec instance dans des ruelles pour nous montrer son « centre d’artisanat », et on ne sait pas comment s’en séparer. Quand on voit les objets présentés tous couverts de poussière, c’est tout juste si on ne sauve pas en courant, sous les invectives de notre « guide » soi-disant désintéressé.

Les tanneries  

L’appareil photo donnant des signes de faiblesse, on se met en quête de piles AA. On demande dans multiples magasins, mais impossible d’en trouver, chacun des vendeurs nous expliquant en espagnol qu’on peut en trouver un peu plus loin. On finit par en trouver au bout d’une demi-heure de recherches dans une échoppe qui vend des épices et des balais…

On se promène dans les "nouveaux quartiers" (Ensanche en espagnol) où on fait une pause-café/thé/gâteaux. Il y a d’immenses cafés, dont les tables débordent sur les trottoirs. Ils ont peu de clients, des hommes exclusivement. On est mal à l’aise dans ces endroits d’où les femmes sont exclues de fait.

" Ensanche " 

Retour dans la médina dont on fait le tour par les remparts nord. On surplombe un immense cimetière ; on voit la mer Méditerranée en ligne d’horizon.

" Cimetière avec vue sur la mer " 

Le soir, on cherche vainement un endroit attirant pour diner. Après avoir tourné en rond pendant une demi-heure, on finit par entrer dans un rade où on a essayé de manger un couscous tiède, établissement dont on taira le nom.

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17/01/2018

Debout vers 7h. Le petit dej est servi dans le salon-patio car sur la terrasse, c’est impossible : bien qu’il fasse beau, soleil+ciel bleu, un vent froid d’est souffle. On boucle les valises et on file à travers les ruelles vides vers la gare routière.

Il y a un bus pour Tanger qui part à 9h15. Pour prendre les tickets, il y a autant de guichets que de compagnies. Il y a un brouhaha impossible bien qu’il y ait peu de voyageurs : ce sont les rabatteurs qui braillent le nom des destinations et qui vous propulsent d’office vers le guichet du bus en partance. On n’aurait pas dû les écouter : ils m’annoncent le prix pour nous deux, 30 MAD que je pose sur le comptoir. Mais pendant que le guichetier me donne les tickets, le rabatteur s’empare d’une pièce de 10 tandis que le guichetier s’en garde 2… On se dirige vers le car et là, l’aide chauffeur nous taxe de 5 MAD par valise… Quel est le vrai prix ?

Le trajet dure une heure et demie dans un paysage qui n’a rien de remarquable, excepté le nombre de ronds-points et les contrôles de police à presque chacun d’eux.

On débarque à la gare routière de Tanger, dans un quartier d’immeubles neufs et dans une ambiance de grande ville. On traîne nos valises sur un kilomètre jusqu’à l’avenue Pasteur. Encore deux cents mètres et on se retrouve devant l’hôtel El Muniria.

Une femme de ménage qu’on dérange dans son travail, nous installe dans une belle chambre, repeinte à neuf avec tout le confort sauf le petit dej. La vue depuis les fenêtres n’est pas terrible, un terrain vague, mais en se penchant un peu, on voit le port et la mer. On attend la patronne qui fait ses courses pour connaître le prix : 270 MAD. Elle nous prévient tout de même que l’hôtel est juste au-dessus d’une taverne et qui peut y avoir de la musique jusqu’à minuit…

Sur la recommandation de la dame, on trouve dans le quartier une laverie à qui on confie notre linge. Puis on part visiter la ville et faire quelques courses. Terrasse des Paresseux et ses canons pointant vers le large, place de la France et le consulat, avec en face le « Gran Café de Paris ». On pique-nique dans un jardin/cimetière pas loin du Grand Socco. Promenade dans le marché couvert.

" Du côté de l'ancienne  médina "

On s’arrête quelques temps sur la falaise de grès sur laquelle les premiers occupants de l’ère romaine ont creusé des tombes. Il reste la trace d’une vingtaine, remplies d’eau et de détritus. C’est pourtant un lieu de promenade privilégié pour les habitants de Tanger. Mais aussi pour quelques Africains du sahel qui viennent contempler ici l’immensité du dernier obstacle à franchir pour gagner l’Europe. C’est vrai que de là, on a une vue sublime sur le détroit de Gibraltar.

On va à une centaine de mètres de là au Café El Hafa, fréquenté par les routards de la « beat generation », ces écrivains américains des années 50, désabusés du monde moderne, qui ont sombré dans la drogue. Certains logeaient dans l’hôtel El Muniria !

Le Café El Hafa et les tombes pré-romaines 

Promenade dans la casbah et la médina. On suit des parcours fléchés à destination des touristes. Ces parcours nous ramènent invariablement aux ruelles remplies de boutiques de souvenirs…

Dans une rue derrière le consulat de France, on trouve une boutique qui vend du vin et des bières. Une première depuis qu’on est au Maroc ! On se fait une petite provision…

Retour à l’hôtel pour un apéro, puis on part à la recherche d’un restau : on trouve le Milano. On commande un plat de poissons et des légumes. On est largement servis et le patron nous apporte des petits compléments !

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18/01/2018

Bon, finalement il n’y a pas eu trop de bruit cette nuit provenant de la taverne. Et ce matin, l’eau de la douche était chaude. Petit dej bouilloire dans la chambre.

On met les grosses chaussures car on part en rando. On veut longer la côte de Tanger vers le parc Rmilate, à l’ouest. On part de l’hôtel El Muniria à 9h30. La route à double voie du bord de mer passe devant le port des ferries, contourne la médina, passe au pied de la falaise des tombes romaines puis au pied du café El Hafa (hier, j’ai oublié d’écrire qu’on a eu la surprise de voir là pour la première fois des femmes majoritairement attablées sur les terrasses à bavarder en sirotant des thés à la menthe ! ). On quitte la route lorsqu’on arrive à la plage de sable, la plage Merkala.

" Dans le quartier du port, les anciennes grandes compagnies maritimes " 

De là, on prend un petit sentier aménagé qui longe le pied des falaises. Aujourd’hui, le temps est un peu couvert par des nuages bas, on ne voit pas l’Espagne, et un vent d’est soulève les vagues dans le détroit ; mais la température reste agréable. On suit le chemin pendant un bon kilomètre ; il a été réparé à certains endroits attaqués par la mer. Mais au détour d’un pan de gros rochers, le chemin est coupé. Il faudrait pour retrouver la suite du chemin, s’aventurer sur de gros blocs recouverts d’algues et de mousses vertes, battues par les projections d’écume. On laisse cette aventure aux personnes ne craignant pas une hospitalisation au Maroc… On rebrousse donc chemin, retour à la plage de sable, et là on prend une route un peu cabossée qui monte droit à travers un terrain vague vers le plateau qui surplombe la mer (ici, je devrais dire : l’océan). Dommage que cet espace ne soit pas mieux mis en valeur, car le site est super. Il y a sur les hauteurs de belles villas… Où l’on retrouve une route qui se faufile entre les hauts murs de ces belles propriétés. Plus loin, ces hauts murs cachent quelque chose de militaire : il y a des cabanes de guet tous les cents mètres.

Au bout de trois ou quatre kilomètres, on trouve un chemin pour piétons qui évolue en parallèle de la côte pour desservir un petit hameau, puis une zone de pâturage. Petit moment délicat pour franchir un ruisseau : le chemin est massacré par les piétinements des moutons. Puis on retrouve un beau chemin serpentant dans une forêt de pins et d’eucalyptus.

Il est midi et demie quand on arrive à une belle et large route goudronnée, mais sans aucun véhicule. On pique-nique sur un rocher (olives, leben = lait caillé, clémentines).

Cette belle route remonte sur le plateau pour aboutir à la route nationale qui va de Tanger au Cap Spartel. On a la surprise de voir que notre belle route sans véhicules est interdite d’accès !

On entreprend de revenir vers Tanger à pied, lorsqu’on avise une femme assise sur un parapet au bord de la route. On lui demande (en espagnol) s’il y a des bus, elle dit que oui, et qu’on doit attendre à côté d’elle. En effet un bus N°5 arrive au bout de dix minutes ! Et on est rendu Boulevard de Belgique en un quart d’heure !

On a du temps, alors on se propose d’aller du côté de la gare ferroviaire, pour voir comment ça marche. Elle est assez éloignée (2km), au niveau de la mer, à l’est. Le quartier de la gare et la gare elle-même sont bouleversés par de grands travaux. Des grands immeubles sont en construction (l’hôtel Hilton, tout en verre est déjà debout), et la gare en rénovation totale : elle doit accueillir la LGV bientôt. Alors qu’on regarde le ballet de tractopelles et que je prends une photo, un gars en costume de chantiers, veste et casque rouge fluo, nous hèle : pas de photos !!, mais il rigole, et vient nous expliquer par le menu, la suite des travaux, nous montrant sur les grands panneaux les dessins du projet en cours. Il nous raconte qu’il y a beaucoup d’exigences, par exemple, les gens de l’hôtel Hilton qui se trouve juste en face de la gare, demandent à ce que les panneaux solaires qui sont prévus sur le toit de la nouvelle gare soient peints en blanc, car les panneaux noirs déplairont à la clientèle…

" Travaux autour de la gare " 

Après avoir pris quelques renseignements sur les horaires de trains dans les Algéco qui servent de gare provisoire, et après avoir conclu qu’il était plus simple de prendre un grand taxi demain pour Asilah, on décide de revenir au centre-ville en bus. On attend le bus 14 un bon quart d’heure. Il arrive enfin, mais il ne prend personne car il est déjà plein. Heureusement un autre, un 14B, le suit à quelques minutes. On est étonné de voir qu’il y a 95% de femmes dans ce bus. Est-ce un bus réservé aux femmes ? Il n’y a que trois hommes assis au fond… Une femme voilée de la tête aux pieds, sauf une paire d’yeux, prend sa fille sur les genoux et propose à Véro de prendre cette place laissée libre. Ce qu’elle fait.

Avenue Pasteur, quelques courses, on récupère notre linge (5kg=50 MAD) et retour à l’hôtel pour la pause de fin d’après-midi. Repas au Milano. On attend toujours la harira qu’on avait commandée …

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19/01/2018

Douche tiède et temps couvert…

Départ de l’hôtel à 8h pour la gare routière où se trouvent aussi les grands taxis pour Asilah. Quand on y arrive, on est alpagué par un rabatteur qui nous propose un taxi direct pour 150 MAD. On trouve ça cher, d’autant que, si le taxi est plein, chaque place coûte 20 MAD. C’est tout de même râlant d’être pris pour des poires. Bref, on attend : il y a bien un taxi en partance, mais il n’a plus qu’une place. Donc on est les premiers pour le suivant. On attend, mais ce matin (vendredi) les gens ne se pressent pas. Personne en vue. Comme on en a marre d’attendre, on va voir celui qui dirige les opérations de remplissage, et on lui demande pourquoi le « direct » coûte 150 et pas 120 comme le voudrait la logique mathématique. Il nous explique que le rabatteur racontait n’importe quoi… On décide donc de dépenser plus, pour perdre moins de temps.

On arrive à Asilah vers 9h après avoir traversé la grande banlieue de Tanger puis une campagne peu remarquable. Le grand taxi nous dépose à deux pas de l’hôtel qu’on avait choisi, l’hôtel Sahara. Il correspond tout à fait à notre budget « low cost » : 150 MAD pour une chambre riquiqui, toilettes sur le pallier, douche chaude avec supplément 5 MAD sur le pallier aussi. Pour modeste qu’il soit, il est propre et bien tenu.

Asilah attire les touristes car il y a des plages (pas très prisées en hiver) mais aussi une médina logée dans de hauts remparts construits par les Portugais au 15ème siècle. Et cette cité a attiré des artistes qui y ont établi leurs galeries.

Lorsque nous entrons dans la cité, c’est désert. Il y a de belles maisons, les ruelles sont fraîchement badigeonnées de blanc, bleu ou vert, et les fortifications qui surplombent l’océan sont imposantes. Mais, à part les chats, il n’y a personne. Pas de galeries ouvertes non plus. On fait le tour des remparts par l’extérieur, profitant que la mer est basse, découvrant une plage de sable au pied des murailles centenaires. On pique-nique dans un parc les petites provisions achetées au marché. On apprécie particulièrement le lben, un genre de lait caillé onctueux et des avocats mûrs à point. On va se renseigner à la gare des horaires de trains, ce qui n’est pas une mince affaire, car elle est à deux kilomètres au nord du centre-ville, et que sur un rond-point, un petit malin a déplacé le panneau « gare ferroviaire » sur son poteau, ce qui fait qu’on a pris la mauvaise route. À la gare, il n’y a pas foule. On prend nos renseignements ; le guichetier nous affirme que les trains sont ponctuels. Quand on quitte la gare vers 13h45, le train pour Tanger de 13H33 n’était toujours pas arrivé…

On décide, en bons touristes, de faire la promenade en bord de mer recommandée par LP jusqu’à « la plage du paradis ». À présent, la mer est haute, et se fracasse contre les gros rochers qui forment tout du long un genre de falaise. À peine après avoir quitté les remparts de la cité, on traverse sur un bon kilomètre par une vague piste une zone recouverte de gravats. Ce qui aurait pu faire une belle corniche en bord de mer est ici complètement laissé à l’abandon. Puis succèdent des prés et des moutons, la mer en contre-bas toujours aussi turbulente à foncer bruyamment sur les rochers. De plage, point ! À moins qu’il faille attendre la marée basse. On arrive enfin à la hauteur d’un vaste ensemble immobilier neuf et luxueux, un peu en retrait de la mer. Il y a au moins un millier de logements, mais 99% des fenêtres sont closes par des rideaux métalliques. C’est désert, à part quelques gardes de sécurité et quelques femmes de ménages. Il y a un golf, des courts de tennis, des piscines, mais tout est désert … Une cité fantôme…

Retour par les champs, puis par les bidonvilles qui ceinturent le sud de la ville. Décidément, le LP donne de curieuses propositions de promenade…

" Promenade en bord de mer au sud d'Asilah "  " Contraste dans l'urbanisme "

On essaye de voir le coucher du soleil sur la jetée du port où se presse beaucoup de monde, des jeunes du coin qui se font des selfies et qui rigolent bien. Mais l’horizon est trop brumeux, et le soleil boude.

Il y a au moins une cinquantaine de camping-cars stationnés dans les environs du port, et c’est l’heure de sortie des camping-caristes… La nuit tombe assez vite, et on cherche un restau, ce qui est compliqué, car beaucoup sont fermés à cause du vendredi. Même celui qui est juste à côté de notre hôtel et qui nous avait affirmé ce matin qu’ils auraient du couscous ce soir ! Sinon, à côté des remparts, les rares restaus touristiques sont vides de clients et leurs gérants nous courent après, ce qui a le don de nous faire fuir. On en trouve un discret dans une rue commerçante (les petites échoppes ont ré ouvert et les chalands sont descendus dans la rue). Au menu, friture de poissons et couscous poulet.

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Rabat, Hotel Velleda

ASILAH – RABAT

20/01/2018

On a découvert hier soir sur internet qu’il y a une ligne de bus ALSA de Tanger, la ligne ALSA I-2, qui a pour destination Asilah. ! Tarif : 6,5 MAD … On n’a pas trouvé quel est son point de départ de Tanger. Fallait le savoir ! C’est dans un article d’un journal marocain qu’on apprend qu’il y a eu un conflit avec les chauffeurs de grands taxis en 2014, certains d’entre eux ayant interdit l’entrée des bus dans la ville d’Asilah. Ce qui nous a mis la puce à l’oreille, c’est qu’on a vu un de ces bus bleus circuler sur la grande avenue périphérique. Voilà aussi pourquoi il n’y avait pas grand monde à prendre les grands taxis à Tanger… Le plus étrange tout de même, c’est que le site internet de la compagnie ALSA (qui gère les transports municipaux de plusieurs grandes villes au Maroc) n’en parle même pas.

Réveil à 5h45 ce matin : on a un train pour Rabat à 8h05. La douche de l’hôtel Sahara est chaude, voire brulante par moments ; difficile à régler…

Il fait encore nuit quand on quitte l’hôtel. L’air est humide ; les trottoirs et les chaussées sont rendues glissantes par une forte rosée. Rares voitures à cette heure matinale. À la gare, on ouvre le guichet un quart d’heure avant l’arrivée du train. Le train arrive à peu près à l’heure. On a pris deux places en 1ère classe, les places 12 et 13, wagon 1. Arrivés dans le wagon, on constate qu’il n’y a pas de place 13 ! Un gars nous cède sa place pour qu’on soit l’un à côté de l’autre ! Quant au contrôleur, il a l’air de découvrir avec nous qu’il n’y a pas de place 13 !! Il nous dit que là où on est, c’est très bien. Trajet un brin monotone. On arrive à Rabat-ville à peu près à l’heure, ce qui est un exploit, car il y a beaucoup de travaux sur la ligne et dans les gares à cause du tronc commun avec le futur LGV.

On va directement à l’hôtel Velleda, une adresse (106 Av Allal Ben Abdallah) trouvée sur internet. Il est à 200m de la gare, ce qui est très pratique. L’hôtel occupe le 4ème étage d’un immeuble (ascenseur). Le patron nous propose une grande chambre (6x4m) avec SdB, deux lits doubles ( !) pour 270 MAD. C’est un peu vieillot mais propre.

Il y a beaucoup de monde sur la grand avenue Mohamed V, bordée de hauts palmiers. Il y a beaucoup de marchands qui ont mis leur étal à même le sol. Chez l’un d’eux, on regarde le titre des livres dont la plupart sont en français. Par curiosité on demande le prix de l’un d’eux : 50 MAD. Alors qu’on continue notre promenade, une jeune femme nous aborde : elle nous recommande de ne pas accepter d’acheter à ce prix chez ce genre de marchand, et de leur donner au plus 30 MAD. Ou alors de les acheter neufs dans une vraie librairie. Quelques emplettes au marché central, et pique-nique au pied des remparts, à observer les passants et le tramway tout neuf.

On visite la médina, très animée. Puis on visite un cimetière, plus calme… Il fait un temps magnifique et doux. On prend un peu d’altitude pour arriver au bord d’une falaise d’où l’on a une belle vue sur l’océan. En bas, des surfeurs s’entrainent sur des petits rouleaux dans une anse protégée par une digue. La casbah située sur le point haut de la falaise, contient à l’intérieur de ses majestueuses fortifications un joli petit village aux couleurs de Chefchaouen. Une grande esplanade avec aussi un panorama grandiose, sur Salé, la ville voisine et la rivière Bouregreg qui la sépare de Rabat. Les petites ruelles nous mènent au café Maure où l’on fait une pause à siroter du thé et à grignoter des gâteaux, et aux jardins andalous, frais, calmes et reposants.

" La médina de Rabat " 

Retour au marché central par le souk des tapis puis la rue Souika, encombrée par des milliers de chalands. À noter : une grincheuse qui me fait une réflexion alors que je prends en photo la devanture d’un marchand de pieds de bœuf cuits… On tourne un peu en rond autour du marché central et de ses annexes pour trouver une boutique susceptible de vendre du vin ou des bières. Finalement on en déniche une l’extérieur sud faisant face au tramway. C’est une toute petite boutique où les vendeurs sont perchés sur un comptoir faisant face à une dizaine d’acheteurs passablement énervés (en manque ?). Les bouteilles de vodka et de whisky sont rapidement emballées dans une feuille de journal… J’ai du mal à obtenir une bouteille de guerouane rouge (45 MAD) tant les resquilleurs me bousculent !

(En bas à droite : la photo contestée)  

Repas dans un genre de cantine que nous avait recommandé le patron de l’hôtel, qui ne doit pas être un fanatique de gastronomie. Les brochettes étaient bonnes. Et les frites aussi.

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21/01/2018

Encore une histoire d’O.

Heu, … d’eau chaude…

On va pour prendre la douche vers 9h, et on constate assez rapidement que l’eau est tiède/froide. Je vais voir à la réception. Le gars vérifie au robinet de sa cuisine, et il est bien obligé d’être d’accord. Il me dit qu’il va voir à la chaudière qui est au rez de chaussée. En remontant, il m’informe qu’il a remis du bois, et que dans 20 mn, il va y avoir de l’eau chaude. Une demi-heure plus tard, on en est au même point ! Retour à la réception, où les femmes de ménage nous proposent d’aller dans la douche collective où l’eau est chaude grâce à un chauffe-eau à part. On râle, mais on y va. Lorsqu’on va pour sortir en ville, Véro alpague le gars de la réception pour lui faire part de son mécontentement et demande un dédommagement ; le gars s’enfuit dans un recoin et refile le problème à un de ses copains ! Il doit être mal à l’aise de polémiquer avec une femme. D’autant que les femmes de ménage assistent à la polémique et approuvent Véro ; de même pour un client qui se trouve là. Le copain parvient à obtenir du gars de la réception 20 MAD de dédommagement ! Mais Véro ne s’en tient pas là et en demande autant pour demain, car elle est sûre qu’il n’y aura pas d’eau chaude. Mais si, mais si ! Mais non, mais non ! Polémique et palabres ! Elle réclame encore ses 20 MAD pour demain et promet qu’elle les rendra s’il y a de l’eau chaude. Le gars, toujours planqué, finit par faire passer ses 20 autres MAD ! Les paris sont ouverts pour demain !

La brume ne s’est pas encore levée et il fait plutôt frais. Longue traversée des quartiers sud-est pour aller vers le Chellah. C’est le quartier des ministères. Personne dans les rues impeccables, sauf les soldats des « forces auxiliaires » qui y patrouillent. Le Chellah est une cité fortifiée qui est le lieu d’origine du peuplement de cette région originellement peuplée de Berbères : Phéniciens, Romains, Arabes, etc. Et de nombreux vestiges subsistent de ces périodes. Et ces vestiges sont éparpillés dans un vaste jardin frais et reposant. Romantique à souhait ! D’autant que chaque pilier ou éminence supporte un nid de cigognes, craquetant telles des castagnettes ou planant au-dessus de nos têtes… Le soleil apparait pendant notre promenade parmi les ruines.

" Le Chellah " 

Traversée à nouveau d’un quartier où les arbres sont taillés au cordeau, c’est celui des ambassades. La Tour Hassan se dresse au-dessus de la rivière Bouregreg et de la grande esplanade, on a une vaste vue sur Salé et les importantes constructions en cours (un stade ?) non loin du monumental nouveau pont. L’esplanade est d’autant plus fréquentée qu’il y a le mausolée de Mohamed V, au-devant duquel les Marocains se font des selfies. Pique-nique dans les pelouses.

" Les grands travaux à Rabat "  " Le mausolée " "  La tour Hassan "

On prend un tramway pour Salé. Le réseau, tout neuf, comporte deux lignes. 6 MAD/voyage. Il faut composter et il y a des contrôleurs.

Salé n’a rien à voir avec Rabat. Si, de loin, les murailles qui entourent la ville font qu’elle lui ressemble, derrière c’est plutôt la misère et le laisser-aller. Excepté aux alentours de la grande mosquée, où on visite une belle médersa. On prend le temps de s’attabler à la terrasse d’un café pour grignoter les pâtisseries achetées au marché. On remarque que dans les ruelles, parmi les diverses échoppes, il y a beaucoup de coiffeurs pour hommes. Mais on n’en a jamais vu pour femmes. Il semble que les salons de coiffure pour dames soient planqués dans les étages comme celui de l’hôtel, qui affiche discrètement qu’il est spécialiste des coiffures pour mariage.

" Salé " 

Retour à l’hôtel en fin d’après-midi pour une pause, prendre l’apéro au guerrouane rouge et surveiller l’arrivée de l’eau chaude : bof !

Restau de la Libération. On attend encore les harira commandées…

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Meknès, Riad Zahraa

RABAT - MEKNES

22/01/2018

Bingo ! Ce matin l’eau de la douche est chaude ! En partant (7h45), on rend les 20 MAD à une des femmes de ménage qui avait assisté à la polémique, personne d’autre n’étant à la réception. La gare toute proche, est déjà animée par de grands travaux. Les trains urbains Casa-Kénitra déversent de nombreux passagers. Notre train pour Meknès arrive presque à l’heure.

Le wagon de 1ère comporte des compartiments. Dans notre compartiment, il y a déjà une mère et ses trois filles adolescentes. Leur conversation est animée, et la mère fait un peu la mère-poule ! La plus jeune manipule constamment son portable en position selfies, elle prend des poses et fait des mimiques, car elle dispose d’une application qui lui place des couronnes de fleurs autour du visage, ou encore un nez et des oreilles de Mickey, etc ! Ça doit être la version moderne de : « Miroir, ô miroir, dis-moi qui est la plus belle ! » … Je comprends aussi que la discussion animée porte sur le collier de Véro sur lequel son prénom est écrit en arabe … Puis ce petit monde s’endort !

Arrivée à la gare Meknès à l’heure (10h15). À peine sortis de la gare, on est alpagué par les rabatteurs de petits taxis qui nous demandent 30 MAD. Et il faut attendre d’autres personnes pour en remplir un. On sent l’arnaque, on s’éloigne de la gare : un petit taxi nous prend en charge pour 20. Soi-disant pas de compteur. On met les valises sur le toit, dans le petit coffre, et direction Bab Tizni, au nord de la médina. On y a repéré un riad qui répond à nos critères : bien et pas cher !

On trouve à peu près directement notre chemin dans le dédale de ruelles avec pour but le riad Zarhaa. Ce serait impossible sans le portable. Car dès qu’on s’adresse à quelqu’un, ça se termine toujours par des propositions pour aller visiter une boutique, ou nous trimballer sous prétexte de nous faire visiter les monuments… De premier abord, la médina de Meknès semble plus difficile que les précédentes, pour avoir des points de repère.

Parvenus sous un porche obscur au fond d’une ruelle étroite, on frappe le loquet de l’épaisse porte en bois armée de gros clous et ferrures du riad Zarhaa. Et on entre dans un vaste patio, aux murs recouverts de zelliges (carreaux de faïence décorés) et de stucs gravés, et richement meublé. Le gars qui nous reçoit, laissant transparaitre une certaine lassitude, nous propose une grande chambre avec sdb, dans le style : 275 MAD avec petit dej. On s’installe dans ce confort inattendu.

On fait quelques repérages dans le quartier, ce qui est rendu difficile car on est en plein milieu du souk des fringues et des babouches, et les murs des ruelles sont recouverts de ces marchandises, ce qui fait que les ruelles qui font à peine un mètre de large se ressemblent toutes. Et, à l’étroit dans ces murs, le GPS du portable s’affole un peu. On cherche un pressing pour le linge. Là encore, le portable nous est d’un grand secours : il faut sortir au sud de la médina, traverser un quartier dont les immeubles ont été neufs il y a une quarantaine d’années, et on parvient enfin au « Pressing du Marché » : fermé ! Nous voilà bien avec nos cinq kilos de linge à bout de bras ! Renseignement pris, il a fait faillite … On en trouve un autre à 100 m de là. Le gars compte trois fois notre linge : onze pièces, 61 MAD.

De retour à la médina, on pique-nique dans un espace découvert pas loin des fameuses portes Bab el Mansour. De là, on commence l’itinéraire proposé par LP. Manque de chance, le « musée le plus intéressant du Maroc » est fermé pour cause de rénovation… Sinon, les souks sont bien animés, on se bouscule dans les ruelles, y compris avec les scooters qui sont autorisés.

Sans être claustrophobe, on se sent un peu à l’étroit dans ces ruelles. Aussi, on termine l’après-midi dans la ville nouvelle, on tombe sur un supermarché où on trouve des bricoles qu’on trouve difficilement dans l’organisation corporatiste de la médina. En prenant un petit taxi (ici, ils sont bleus), on s’aperçoit qu’il y a bien un compteur. Il y a donc bien des filous parmi les chauffeurs de petits taxis ! Celui-là est plus préoccupé à engueuler les autres voitures, qu’à nous arnaquer, et son compteur nous demande 15 MAD pour une course plus longue que la première…

À la gare routière, on se renseigne sur les différentes options pour les prochains jours : cars, grands taxis, etc.

Fin de la soirée : apéro à la maison, repas d’un tagine viande hachée dans un bouiboui au coin de la ruelle.

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23/01/2018

Petit dej dans le joli patio. On a découvert sur internet qu’il y a un bus municipal (Meknès city bus), le N°15 qui va à Moulay Idriss : c’est une petite ville qui porte le nom du fondateur au 8ème siècle de la religion musulmane dans cette région d’Afrique, lui-même étant un descendant du prophète. C’est donc un saint ici, et c’est là qu’il y a son mausolée, objet de processions et autres vénérations.

Mais si on y va, ce n’est pas pour un pèlerinage, mais parce que c’est le moyen de s’approcher des ruines de la cité romaine de Volubilis sans avoir à négocier un grand taxi et se retrouver serrés comme des harengs. La seule difficulté consiste à trouver le terminus de ce bus N°15, l’information donnée par le site étant plutôt floue. On le trouve un peu au pifomètre (en prolongement sud de la rue Dar Smen, à la hauteur de la Trésorerie Générale).

Le bus est déjà pris d’assaut quand on arrive. Et c’est le même type d’entrée que pour les bus de Fès, un tourniquet impossible à franchir si on a des paquets. Or ici les gens ont tous des paquets énormes, vu que si ils viennent dans la grande ville, c’est pour y faire leurs courses… Quant aux femmes qui ont un môme au bout de chaque bras plus un dans le dos et quelques paquets, c’est l’enfer. Puis pour trouver une place assise…

On a eu de la chance : on a deux places au-dessus des roues arrière. Il y a beaucoup de monde debout dans la travée centrale. Le trajet est un peu chaotique, les enfants confortablement assis ne cédant pas leur place aux vieillards ou aux mères avec des enfants dans le dos. Ce qui provoque des polémiques… Le bus s’arrête assez souvent, plus pour faire monter des gens que d’en faire descendre. On arrive au bout d’une heure après avoir fait 25 km.

On part à pied par la route dite panoramique qui part du terminus (tout en haut du village), et traverse à flanc de colline une vaste oliveraie. Le temps est couvert, mais on sent que le soleil ne va pas tarder. Bientôt on voit les ruines de Volubilis, où on arrive après 4 km de marche tranquille.

" Terminus du cityBus 15 "  " Moulay Idriss "  " Forêt d'oliviers "

Le site de Volubilis est immense, presque 1 km², et plus de la moitié n’a pas été dégagé. Il y a un petit musée avec des explications en français. Les ruines les plus mises en évidence datent de l’époque romaine, mais l’endroit était déjà occupé des siècles avant.

" Le site de Volubilis " 

On évolue parmi les ruines, qui ne sont pas monumentales, mais de nombreuses demeures privées recèlent de somptueuses mosaïques. On devine de nombreuses boulangeries grâce aux moulins à farine, et plusieurs fabriques d’huile d’olive grâce aux moulins et pressoirs à huile.

" Moulin à grains "  " Pressoir à olives " 
" Les mosaïques de Volubilis " 

On pique-nique sur une colline en contemplant l’arc de triomphe et la majestueuse Decumanus Maximus, une grande allée pavée de larges dalles.

On va pour revenir à pied vers Moulay Idriss par une autre route, mais au bout d’une centaine de mètres une moto charrette s’arrête à notre hauteur et nous propose de nous remonter au village. « - Combien ? – Ce que tu voudras ! – Alors, 10 dirhams ? – Oui, disons 10 par personne ! ». Le papy conducteur s’en sort bien ! En route, il nous raconte quelques anecdotes. À la fin du trajet, il se propose bien sûr de nous guider en ville… Et il serait encore avec nous, si on n’avait pas prétexté qu’on devait prendre le bus tout de suite.

Pour de vrai, on va boire un café/thé et on se promène dans les ruelles après avoir jeté de loin un coup d’œil au mausolée dont l’entrée est interdite aux non-musulmans.

" La place et l'entrée du mausolée "

En remontant la rue principale, on tombe sur une huilerie où les installations sont grosso-modo semblables à celles de Volubilis ; les meules et les pressoirs sont seulement plus grands et électrifiés. Mais un peu plus loin, sur le trottoir d’en face, une autre huilerie est équipée de moyens d’extraction bien plus modernes. À notre demande, le patron nous fait visiter l’installation, et il n’est pas peu fier.

" Huileries " 

Le retour en bus est tout autant épique. On va au terminus tout en haut du village où le bus N°15 attend et on a deux places confortables. Mais je ne sais pour quelle raison, nombre de passagers attendent 500 m plus bas, avec toujours autant de paquets et autant de mêmes enfants en bas âge. Un type cherche à entrer avec un énorme colis et une dizaine de bouteilles en plastique de cinq litres, qu’il tient comme si c’étaient des ballons de baudruche ! En milieu de parcours, une personne qui veut descendre, n’y parvient pas car elle s’échine à pousser le portillon à l’envers, ce qui provoque des cris dans l’assistance. Quant à la descente au terminus, des gens cherchent à monter par la sortie pour s’assurer d’une place assise, et donc bloquent le portillon qui ne sait plus dans quel sens tourner. Ce qui provoque des cris de colère (et surement des injures…) de ceux qui veulent descendre !

On cherche un endroit où diner, et après avoir constaté que les restaus cités dans le LP sont désespérément vides, on se réfugie dans un genre de pizzeria où il y a du monde et où on est convaincu qu’il y a du débit. Ça s’appelle Miam’s food …

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24/01/2018

Debout tôt ce matin, on a une journée chargée aujourd’hui. Petit dej dans la chambre, tant pis pour celui à prendre dans le patio. On se rend à la gare routière. Maintenant on n’a plus de doute pour s’orienter dans les ruelles de la médina. Du reste, tôt le matin (7h30), c’est plus facile de circuler : il n’y a personne et les échoppes sont closes.

À la gare routière, on prend deux places pour Azrou (20 MAD/p), une petite ville à 60 km, au pied du Moyen Atlas. Ce n’est pas un car local qui nous prend, mais un bus qui va jusqu’aux portes du désert… Faut éviter de s’endormir… On met une bonne heure pour sortir de l’agglomération industrieuse de Meknès, et une autre pour faire les 45 derniers kilomètres.

Il fait un soleil épatant. On traverse plusieurs vignobles et des vergers. Puis on aborde les premiers reliefs, pelés, caillouteux, réservés aux petits troupeaux de moutons. La ville d’Azrou est elle-même blottie au creux d’une vallée, la moyenne montagne toute proche est couverte de forêts, et par endroits, il y a des lambeaux de neige.

À la gare routière d’Azrou, on nous aide pour trouver les grands taxis à destination d’Aïn Leuh, à 25 km plus au sud. On souhaite visiter ce village car il s’y tient le souk hebdomadaire et on veut voir à quoi ça ressemble. Le grand taxi est plutôt petit : c’est une Dacia, mais elle est équipée de sept sièges sur trois rangs (14 MAD/p). Donc peu de place pour d’éventuels bagages.

Aïn Leuh est une bourgade accrochée à un pan de falaise, et le souk se tient en dehors, dans la plaine en contrebas. On doit marcher un gros kilomètre sur une piste pour y arriver. Les marchands ont déplié leurs étals, ainsi que de grandes toiles de tentes pour être à l’abri du soleil. Promenade dans les travées. Des jeunes nous demandent de les photographier, ce qui est étonnant car ils sont tous équipés de portables pour faire des selfies… Ce souk est un peu comme un marché de ville, sauf qu’il est en rase campagne ! On vient avec des ânes pour faire le plein de provisions pour la semaine. Sous quelques tentes, on boit le thé, on se fait faire la barbe, on grignote des poissons frits.

Le souk du mercredi à Aïn Leuh  

On reprend un grand taxi pour revenir à Azrou. On souhaite faire une petite randonnée dans la montagne et la forêt. On prend de quoi pique-niquer : un gros sandwich bourré de viande hachée cuite au barbecue et du raïb (un genre de yaourt à boire). On trouve quelques rochers où s'assoir en dehors de la ville pour les déguster. La randonnée nous mène par une piste puis par des sentiers au monastère de Tioumliline. Un gars qui nettoyait des gamelles nous souhaite la bienvenue. Il nous fait découvrir que c’est ici qu’a été tourné durant quatre mois le film « Des hommes et des Dieux » et il nous invite à visiter les locaux, à présent abandonnés. Il y a une petite église, des chambres qui avaient le confort, un genre de cloître, etc. Pendant notre visite de curieux, le gars avait disparu. À proximité, il y a de l’animation dans les maisons qui devaient être des dépendances. Des femmes y font le ménage à grande eau. On pense que c’est là que s’est réfugié le gars. On s’approche car on voudrait avoir des renseignements sur le chemin de retour vers Azrou. À notre vue, les deux femmes et une jeune fille nous invite à entrer dans leur maison. On essaye de discuter, mais pas moyen ! Pourtant elles rigolent tout le temps et nous posent des questions qu’on ne comprend pas… On apprend tout de même leur prénom, qu’elles travaillent dans les champs de fraises à Huelva en Espagne, et que la plus jeune a été prise comme figurante dans le film ! Pendant qu’on tente d’échanger, une femme apporte le thé, un grand disque de pain, une petite omelette et de l’huile d’olive sur une assiette. Et nous voilà installés sur les banquettes du salon marocain !

On reprend la rando ; on trouve un gars pour nous indiquer comment redescendre à Azrou, par un autre chemin qu’à l’aller. On longe un petit ruisseau qui dévale à travers la forêt, et nous voilà à Azrou vers 16h. On prend un grand taxi (30 MAD/p) car à cette heure-ci on n’est pas sûr d’avoir des places assises dans un car de passage.

Ce soir on n’a pas une faim de loup, aussi, on achète quelques bricoles pour grignoter dans notre chambre.

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25/01/2018

Grasse mat. Le ciel est couvert et la température est tombée à 7° ! On va faire ce qu’on peut appeler une rando urbaine ! Les distance entre les sites à visiter sont importantes : il y a 2 km entre Bab el Mansour et le centre de la ville nouvelle, il y a 2 km du nord au sud de la cité impériale (entre Bab el Mansour et les écuries royales), il y a 5 km entre les écuries royales et la ville nouvelle. Autant prendre des forces dès le petit dej copieux du riad : tartines, crêpes, cake, clémentines, banane, confiture, miel, olives noires et vertes, petite omelette, jus d’orange, café/thé…

Petit tour dans la médina pour se mettre en jambe et acheter quelques souvenirs. On observe les différents métiers liés au textile : on voit des gens fabriquer les fils, d’autres broder des galons, et des tailleurs, et des couturiers et enfin des vendeurs… toute la corporation rassemblée dans le même quartier, travaillant dans des ruelles et des échoppes sombres, enfants comme adultes, à se crever les yeux dans des travaux minutieux, assis à même le sol pour certains.

" La médina - les métiers du textile " 

On commence la rando par la cité impériale, contemporaine de la fin de règne de Louis XIV. Derrière la porte Bab el Mansour, on visite la koubba as Soufara’, (la salle des ambassadeurs) et les celliers du Palais, importante construction souterraine. On longe sur plus d’un kilomètre la partie privative de l’actuel roi, dont une grande partie est un terrain de golf. On n’en voit rien, car la rue est entre deux hauts murs.

Puis on visite Heri es-Souhani les écuries du roi. 12 000 chevaux, paraît-il.

" Autour du palais royal " 

On est juste à côté du grand bassin/réservoir de l’Agdal. Alors que l’on admire ce lac artificiel, on entend des cris, des hurlements : une enfant est tombée dans le bassin ! Deux adultes se précipitent dans l’eau du bassin pour l’en sortir, mais c’est compliqué avec les djellabas et les grosses doudounes d’hiver. Et personne ne semble savoir nager. Tout le monde patauge, et essaye de regrimper péniblement le plan incliné glissant car couvert d’algues. Véro se retrouve avec un petit garçon en pleurs dans les bras : sa mère lui a donné la main du gosse et lui a dit « tiens » et est partie rejoindre les autres, trempés comme des soupes. Quelques instants plus tard, la petite fille toute trempée et en pleurs se prend une magistrale baffe, coupable d’avoir fait une telle frayeur à ses parents.

Longue marche vers la ville nouvelle. On traverse un espace important occupé par les terrains vagues et les parcelles de cultures maraichères, et séparant la médina et le Palais royal de la ville nouvelle. On pique-nique dans le parc en face de l’hôtel de ville. On n’est pas les seuls : beaucoup d’employés en font autant !

Pendant qu’on mange, on observe deux ouvriers en train de repeindre la façade d’un immeuble sur un échafaudage mobile, genre « Grande vadrouille ». Ils s’écartent à l’extérieur de l’échafaudage en se tenant d’une main à la corde le soutenant, et de l’autre, « s’accrochent » au pinceau, ce jeu de trapéziste s’exerçant à la hauteur du quatrième étage… Mais que fait l’inspection du travail ?

" Dans la ville nouvelle " 

On passe l’après-midi à vadrouiller dans la ville nouvelle, en se gavant de pâtisseries et en faisant de petites emplettes.

Restau au Marhaba, établissement populaire, servant une nourriture copieuse et saine.

Retour à la médina en petit taxi.

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26/01/2018

Après le petit dej copieux, départ vers la gare routière. Là, on nous annonce un bus pour Fès à 9h30. On nous indique le bus à prendre parmi une trentaine d’autres. C’est un vieux bus, que même en Inde, on n’en voudrait pas. Cette nuit, il a plu et de grandes flaques d’eau ont envahi le parking. Un malheureux employé s’emploie à les évacuer avec une raclette à long manche, mais l’eau revient invariablement dans le creux des flaques… À l’heure dite, on est une petite dizaine à attendre et il n’y a toujours pas de chauffeur. Ils sont en train de recruter des passagers dans la gare routière !

On part à 9h50, et le bus fait lentement le tour de tous les ronds-points jusqu’à la route de Fès, pour recruter des passagers. On en trouve quelques-uns. Dans une halte en banlieue, le chauffeur descend de son bus et se met à s’engueuler avec quelqu’un pour une raison obscure. Un passager voisin est un peu nerveux, car il a une correspondance à Fès à 11h30. Il nous dit que le chauffeur est en colère car il n’y a pas assez de passagers…

Il y a une soixantaine de kilomètres entre Meknès et Fès. C’est un paysage de plaine : oliviers et vergers. Le long de la route, il y a de nombreuses huileries. On arrive à Fès vers 11h45. Le voisin se précipite hors du bus : heureusement pour lui, celui de sa correspondance va partir en retard…

On va direct au riad Dar Rabha. On a trouvé ce point de chute sur internet, car la pension Kawtar où on a été au début du séjour n’a pas répondu à notre demande de réservation. Ce riad est lui aussi logé au fond d’une impasse elle-même tributaire d’une minuscule ruelle. Le patio a l’air sympathique, mais on s’aperçoit bien vite que ce riad est surtout un point de ralliement pour jeunes routards appréciant les dortoirs. On a tout de même la chambre avec sdb qu’on avait réservée, mais elle est toute petite (2x4 m) et bas de plafond. À peine de quoi se retourner. Comme il est midi, on prend tout de même la chambre. Pique-nique rapide.

On fait le tour des collines au nord de la médina pour l’admirer depuis les magnifiques points de vue depuis le bordj nord et le tombeau de Mérinides. Le temps est clair, plutôt froid avec un timide soleil de temps en temps.

 "Les magnifiques points de vue depuis le bordj nord et le tombeau de Mérinides " 

Bus N° 10 qu’on attrape au vol pour la gare ferroviaire. C’est une toute nouvelle gare rénovée, mais il n’y a pas de consigne pour les bagages. On prend des repères pour trouver le terminus du bus N° 16 qui va à l’aéroport, car on ne se rappelle plus où il nous a laissé il y a quinze jours. Pour une fois, il y a un arrêt de bus avec le 16 écrit dessus !

On passe la fin de la journée à faire quelques emplettes, surtout au centre de formation des artisans qu’on avait repéré les premiers jours. Dans ce bâtiment moderne et spacieux, en plus de la salle d’exposition et de vente, il y a les salles d’apprentissage. On nous propose de les visiter. Il y en a au moins une vingtaine, chacune spécialisée dans son métier : ébénisterie, couture, sculpture sur plâtre, ferronnerie, tapisserie, poterie, etc…Maîtres et élèves répondent volontiers aux questions. Un responsable nous explique le fonctionnement de cet établissement : il est destiné aux jeunes de plus de quinze ans sachant lire et écrire, volontaire pour apprendre un des métiers de l’artisanat et compléter par des cours de formation générale : math, langues, informatique, etc. Il affirme que c’est gratuit et même qu’ils ont du mal à recruter des volontaires. Ils organisent aussi des stages destinés aux étrangers.

" Centre de formation de l'artisanat " 

Repas sans éclats dans un des restaus de la place Boujeloud. Puis on rentre à l’hôtel et on essaye de tout caser dans les valises…

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28/01/2018

Petit dej dans le patio, dans les courants d’air. On confie les valises au gars de la réception.

On visite le musée Batha qui présente dans un beau bâtiment les objets anciens des arts traditionnels de la région de Fès.

" Le musée Batha " 

Et on part faire notre dernière promenade et nos dernières emplettes. On n’échappe pas aux commerçants voulant faire avec toi le premier achat porte-bonheur de la journée, ni aux « guides » qui sont indispensables pour trouver les tanneries. Ces derniers sont facilement reconnaissables car ils ont tous la même façon de faire : on te suit sur quelques mètres pour identifier ta langue, puis « bonjour ! Toi, la France ? De quelle ville ? Ah ! Toulouse, j’ai mon cousin qui travaille à Cahors. Tu vois, ici, c’est une mosquée du 14ème siècle… » Difficile de s’en défaire. Le mieux c’est de se faire passer pour un Serbo-Croate…

Il est vrai que c’est compliqué de s’orienter dans les ruelles, les tanneries étant au fin fond de la médina. On tombe sur un groupe de touristes germaniques d’un tour opérator. Ils vont aller sûrement aux tanneries ; du coup on joue les poissons pilotes. Mais, manque de chance, ils font scrupuleusement toutes les mosquées… On trouve tout de même les tanneries dans le dédale de ruelles en s’aidant un peu du GPS du mobile, et aussi beaucoup des odeurs vers la fin.

Les tanneries sont un endroit sordide, où les gens travaillent dans des conditions déplorables. Ça dure sans changement depuis des siècles. Tout le travail de lavage, de traitement chimique, de teinture s’effectue dans des bacs en béton remplis de produits et c’est à bras le corps dans les bacs que les tanneurs remuent les peaux.

" Le quartier des tanneries "

On pique-nique au calme à l’autre bout de la médina, dans les beaux jardins Jnan Sbil. Puis on récupère nos valises vers 2h à l’hôtel. Petit taxi jusqu’à la gare ferroviaire. Et là bus N°16. Encore une virée épique ! Il met 45 mn pour charger les gens et faire le trajet vers l’aéroport ! Le bus est plein, mais il ne reste que cinq personnes sur les derniers kilomètres, les autres étant descendus dans la banlieue.

On ne peut pas entrer dans l’aéroport si on n’a pas de voyage prévu. Comme il y a une balance dans le hall, on en profite pour rééquilibrer les bagages soute/cabine. Finalement, tout part en soute, comme à l’aller… C’est un peu la galère aux fouilles et à la frontière. On met près d’une heure en tout ! Mieux vaut ne pas partir à la dernière minute !