24 02 2019
On quitte Nice avec encore en tête les images du Carnaval. C’est un vol sur la compagnie Norwegian qui nous emmène en Suède (80 E A/R pp). Pourquoi la Suède, alors qu’en cette saison, les journées sont courtes et le temps promet d’être froid ? Parce qu’une amie est partie là-bas rejoindre sa fille qui s’y est installée avec son mari et son enfant. Et on va leur faire un petit coucou !
Le vol dure trois heures et c’est par grand beau temps qu’on survole les Alpes, l’Allemagne les détroits et le sud de la Suède. Arrivée à Stockholm – Arlanda vers 14h. À notre étonnement, on constate qu’il ne fait pas si froid : 10°. On trouve assez facilement le bus direct pour Örebro, une ville presque à mi-chemin entre Stockholm et Göteborg.
La route traverse une contrée sans relief, quelques champs, des fermes de loin en loin, beaucoup de forêts de bouleaux et de sapins. Et des lacs, des tourbières et de part en part des amas de grosses boules de granite. Les rares maisons, construites à peu près sur le même modèle, sont toutes peintes en couleur rouille, les encadrements de portes et fenêtres en blanc. La nuit tombe vers les 5h30, et les fenêtres des maisons s’éclairent : elles n’ont pas de rideaux et presque chacune d’elles ont une petite lampe/abat-jour éclairée sur leur rebord intérieur.
On sent qu’on va avoir des difficultés avec la langue suédoise : le chauffeur annonce un arrêt dans une ville en prononçant un truc du genre « fteurèche ». On a compris qu’on était arrivé à Västerås grâce au panneau de l’arrêt…
On est accueillis par notre amie qui nous attend à la gare routière d’Örebro. Son appartement est à un jet de boule de neige de la gare. Le repas nous attend et nous bavardons jusqu’à tard dans la soirée avec pour thème : comment vivre en Suède à la suédoise…
25 02 2019
Notre amie a beaucoup d’activités en ville, ce qui fait que lorsqu’on se réveille, elle est déjà sortie pour vaquer à ses occupations. On sort vers 10h, il fait beau, les rues sont presque désertes, seulement quelques personnes emmitouflées sur des vélos.
On fait quelques courses dans un magasin ICA en vue d’un pique-nique. On constate que les prix des produits fabriqués sont 50% plus chers qu’en France et que ceux des produits frais sont le double… Les produits alcoolisés ont 3,5° d’alcool maximum. Dans un recoin de cette grande surface, il y a un bureau de poste.
Notre visite du centre-ville se limite à l’extérieur du Château, une masse austère au milieu d’un petit lac : il y a des travaux et on ne visite pas. On longe vers l’est la petite rivière qui va se jeter dans le vaste lac de Hjälmaren. Le petit quartier de Wadköping regroupe une douzaine de maisons anciennes et a été transformé en musée en plein air en libre accès restituant le mode de vie d’il y a deux siècles. Il subsiste encore deux maisons dont le toit est recouvert de terre et de végétation, permettant une bonne isolation face aux températures extrêmes.On pique-nique au bord de la rivière, au soleil. Mais un petit vent froid nous oblige à rabattre nos capuches.
L’après-midi, on poursuit notre promenade vers le lac à travers des chemins où l’on croise quelques joggeurs et promeneurs qui sortent leurs chiens. Le lac, comme les nombreux autres de la région, est un souvenir du passage des glaciers qui recouvraient la région à l’ère glaciaire, glaciers qui ont tout décapé et mis à nu le socle granitique, laissant lors de leur fonte des blocs erratiques au milieu de la plaine. Aujourd’hui, le paysage est occupé, outre le lac, par des tourbières entourées par de petites collines détrempées. Cet endroit est préservé car transformé en parc naturel. De nombreux aménagements ont été mis à la disposition des randonneurs : tables de pique-nique, emplacement de BBQ, et réserve de bois sec ! Deux bâtiments chauffés au poêle à bois sont construits au bord du lac pour accueillir les randonneurs ! Il y a des toilettes partout.
Pour visualiser cette rando, suivre le lien :
https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/orebro-naturreservat-33533615
Retour en ville vers 17h ; le soleil est couché et la lumière du jour décline lentement. À la suite de quelques bousculades involontaires, on apprend à lire les panneaux de circulation un peu plus attentivement : les piétons ne circulent pas au même endroit que les vélos, ce qui est parfois matérialisé au sol par un revêtement spécifique, mais aussi par des panneaux. Alors qu’on cherche notre chemin en lisant notre plan dépliable, une dame vient nous aider pour nous orienter.
On passe par la gare où il y a un guichet réservé aux bus. La jeune fille au guichet est intarissable de conseils et de recommandations. Mais ici, tout doit se faire par internet, même le moindre trajet en bus. Le mieux est d’avoir l’application sur son mobile, y acheter son « ticket », et en monter l’image sur écran au chauffeur. On peut même faire cette manip alors qu’on monte dans le bus (nécessaire d’ôter ses moufles…) !!
Puis on retourne au supermarché ICA pour de petites emplettes. Soirée à bavarder autour du repas.
26 02 2019
Aujourd’hui notre amie et sa fille se sont libérées de leurs obligations et on passe la journée ensemble. Au programme : barbecue au bord du lac avec la belle promenade que cela implique.
Quelques courses ; on passe au « System Bolaget » en centre-ville. C’est le magasin d’État qui a le monopole de la vente d’alcool. Il se présente comme un supermarché avec des rayonnages remplis de bières, vins, alcools forts, spiritueux. La provenance est mondiale. On trouve un Pinot gris d’Alsace à 10 € pour l’apéro du pique-nique.
On prend au passage la fille de notre amie et son petit garçon, et on part pour le lac. Au bout de quelques kilomètres et de nombreux bavardages, on investit un site de piquenique où heureusement la huche à bois est pleine. Petit feu et grillade de saucisses. Super temps ensoleillé : on tombe les manteaux !
Pour visualiser cette rando, suivre le lien :
https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/orebro-naturreservat-2-33561372
Retour par la maison de la mère et son enfant où l’on prend le café. La petite famille envisage de changer bientôt de maison, de passer d’une location à l’achat d’un appartement. On apprend avec surprise qu’ici une telle opération n’a rien à voir avec ce qui se fait chez nous (comme beaucoup des choses, soit dit en passant…). Quelques exemples. Il n’y a pas de notaires. Pour acheter un appartement, il faut simplement donner l’équivalent de 100 € à l’État. Lorsqu’on a le coup de cœur pour un bien, il faut être présent le jour de la visite choisi par l’agent immobilier, qui a rassemblé tous les prétendants acquéreurs, et ce jour-là on visite le bien tous ensemble, et … en chaussettes (il faut laisser les chaussures à l’entrée) ! Les appartements disposent toujours d’une cuisine équipée. Puis, au bout de 45mn de visite, le prix de base est rappelé par l’agent immobilier et on remet ses chaussures. Toutes les personnes intéressées doivent enchérir par internet… On a dix jours ! Et c’est le propriétaire qui choisit qui parmi les prétendants sera son successeur… Les formalités d’achat prennent très peu de temps.
Une autre discussion porte sur le système éducatif en Suède. Ici, il n’y a pas d’école maternelle, l’école n’étant obligatoire qu’à partir de sept ans. Il y a des crèches (privées ou publiques) accueillant les enfants à l’âge d’un an révolu (pas plus tôt, car les congés maternité sont d’un an). Le fonctionnement de ces crèches (appelées ici förskola = pré-école) est différent de l’une à l’autre : dans certaines, les enfants sont laissés à eux même ! Ils jouent, dedans, dehors, seuls, en groupe, selon leur bon vouloir, le personnel n’ayant aucune obligation pédagogique, voire d’encadrement… la seule limite de la surveillance par les adultes est que les enfants ne se mettent pas en danger. Dans d’autres, l’attention des adultes est plus présente, avec tout de même comme principe de laisser à l’enfant le maximum d’initiatives personnelles dans ses activités.
L’école primaire est un peu plus cadrée, mais il n’y a pas spécialement de règles ni de discipline, les jeunes pouvant assister aux cours avec écouteur dans les oreilles, casquette et pieds sur la table, sans pour cela susciter de réflexion de la part de l’enseignant… Il semble qu’on cherche à éviter les conflits. Il y existe cependant des écoles privées qui privilégient la discipline.
On rentre à la tombée de la nuit. Grosse opération de mise à jour du blog…