11/11/2016
Léger changement de programme : le plan bus vers St Pierre est modifié. F. la dame qui gère notre Airbnb, est levée dès 6h et nous rejoint à notre petit dej. elle nous propose de nous amener en voiture prendre le bus pour St Pierre, ce qui est fort sympathique car ça nous évite trois kilomètres à pied ! Du coup on change de ligne de bus : on troque la ligne T pour la ligne O1 par la route des Tamarins. Départ de la gare routière à 7h45.
F a veillé tard le soir avec des copains, E. son mari, est resté en ville avec ses copains à lui, à boire et à refaire le monde, bref, tout le monde est dans le gaz, mais ce matin F. s’est levée tôt pour nous amener à la gare routière. En sortant elle prend soin de donner au chien du quartier que personne n’ose expulser, une gamelle bien remplie de riz+viande. « C’est le chien de la copropriété ». Ouais, après on s’étonne qu’il y a plein de chiens errants sur l’île… Il fait un ciel bleu profond, pas un nuage à l’horizon.
Bien sûr, on arrive au quai de départ parmi les premiers, mais au fur et à mesure que l’heure de départ approche, le quai est envahi et quand le bus arrive, il est aussitôt pris d’assaut, et on se retrouve à être entourés, bousculés et relégués en queue ! On ne s’attendait pas à ça dans les Cars Jaunes qui font la fierté du département en matière de transport ! Le car (jaune) est tout neuf, comme tous ceux de la flotte du Conseil Général, avec vidéo (en panne) et gestion électronique des arrêts (en panne).
Le car est complètement plein quand il démarre. Et il laisse des gens sur le quai… On est jour férié et le nombre des bus est réduit. Et pas question de prendre des gens qui ne seraient pas assis.
Et comme personne ne descend aux premiers arrêts, ceux qui y attendent en rase campagne voient passer le bus, avec le chauffeur qui leur fait coucou de la main pour leur signifier qu’il leur faudra attendre le prochain qui passe … dans deux heures… À l’arrêt de la Possession (c’est une zone industrielle), une femme doit presque pleurer pour pouvoir monter : elle va pour prendre son premier emploi. Heureusement une personne dit au chauffeur qu’il descend à la prochaine et que sa place sera libre… Le chauffeur râle un peu (- je risque mon permis !!), mais laisse monter la dame qui le remercie à chaudes larmes…
On arrive à St Pierre comme prévu à 9h11, pour être précis. Le ciel s’est obscurci sur les hauteurs, envahies par de sombres nuées. On fait rouler nos valises à travers les rues de St Pierre, où quelques magasins ouvrent leur rideau de fer, les gens nous disent bonjour ! avec un grand sourire ! Et on va jusqu’au quartier de Terre Sainte, qui se trouve sur l’autre rive de la rivière D’Abord. C’est là que se trouve notre nouveau gîte Airbnb. Le quartier est constitué de petites maisonnettes, serrées les unes contre les autres, mais de bonne tenue. On ne peut pas en dire autant du quartier qui entoure la gare routière : il y rôde déjà pas mal d’ivrognes, bouteilles de rhum à la main, et notion de verticalité totalement absente.
Le fils du propriétaire nous attend (on l’avait joint la veille) et nous explique le fonctionnement de la maisonnette : c’est un micro studio, équipé au minimum, avec « cuisine » à l’extérieur. On est totalement indépendants.
En traversant la ville, on avait repéré un étal de poissons frais juste à l’embouchure de la rivière D’Abord. Je me dépêche d’y retourner pour y acheter une belle tranche de thon blanc. Puis on va faire quelques courses dans une supérette à 10mn de là, pour remplir le frigo de notre nouvelle maison.
La suite du plan : on doit prendre un bus (le Littoral, bus local) à 11h56 en direction de Petite Ile à la station du marché couvert. On arrive largement en avance à 11h45. Et là on apprend que notre bus vient de passer !!! Un bus en avance et qui n’attend pas ses passagers !! Du jamais vu !
Nouveau changement de programme : on va à la gare routière où on trouve un Car Jaune (S1) qui s’arrête à Grande Anse. Bon, on fera la rando prévue, mais dans l’autre sens (monter au lieu de descendre…).
Malgré ces aléas, la rando se révèle de toute beauté. On longe la belle plage de Grande Anse où des centaines de familles se sont déplacées pour y piqueniquer. Enfin, à la Réunion, quand on dit piqueniquer, ce n’est pas une tranche de jambon dans un bout de pain avalé vite fait, le cul sur un caillou. Non, ce sont les grosses gamelles de cari, le feu de bois ou le tripatte à gaz, les chaises en plastique, la grande nappe, la profusion de nourriture et de boisson, et la famille au complet de l’arrière grand’mère aux derniers nourrissons… Quelques-uns se baignent tout de même dans l’océan, dans l’espace réduit protégé des requins par de gros rochers…
Le sentier de rando grimpe sur le promontoire à l’est, offrant une belle perspective sur la plage, et de l’autre côté, une côte sauvage avec les vagues qui se fracassent au pied des hautes falaises. On traverse des villages aux maisonnettes bien proprettes. Et surtout, pour la dernière et plus longue partie de la rando, une traversée des champs de canne : on grimpe, on sue à grosses gouttes, on tire la langue jusqu’à Petite Ile qu’on atteindra au bout de trois heures de marche.
Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :
http://fr.wikiloc.com/wikiloc/view.do?id=15460282
On se désaltère à la terrasse d’une boulangerie qui vend aussi des boissons gazeuses fraîches, et on dénoue tous nos filaments musculaires en attendant le bus qui théoriquement doit passer dans une heure. Des gens attablés à côté de nous lient conversation, « - vous venez de Métropole ? Vous êtes en vacances ? Nous on y va bientôt à Angoulême, en janvier ! Ici, il fait trop chaud… pfff …», etc…
Le bus Littoral arrive enfin, au grand soulagement d’une jeune fille qui croyait l’avoir raté ( « - les transports ici, c’est une vrai cata »…). Sur la route N2, le bus traîne dans l’embouteillage créé par toutes les voitures qui quittent la baie de Grande Anse.
À St Pierre, on se laisse déposer au front de mer alors que la nuit vient de tomber : le long de la plage, les gens sont installés sur les terrasses, bières et samossas, à profiter de l’air frais du large. C’est la bonne ambiance. Un club de danse s’est installé à côté d’un manège et une trentaine de personnes évoluent sur de la musique country.
De retour dans notre maisonnette, on prépare la tranche de poisson avec du riz et des haricots rouges…