20/11/2018
Debout avec la lumière… du soleil. Après le petit dej, on va se promener jusqu’au Baboon view, histoire de voir ce qu’on n’avait pas pu voir à cause de la brume.
On démarre vers les 8h, direction Durban. Comme on a le temps, on prend l’ancienne route nationale (R102) au lieu de la N2, genre d’autoroute à une voie à double sens… Le but : essayer de voir un peu le bord de mer. C’est une tâche difficile, car à part de rares endroits, genre marigots ou estuaires, ce bord de mer est inaccessible, car privatisé par des résidences, clubs, et autres luxury hôtels.
Après Hibberdene, la R102 s’enfonce un peu dans les terres. Les villages perdent leur nom occidental (ex : Melville, Sunwich, Anerley, etc..) pour prendre des noms plus kwa-Zulu (ex : Mthwalume, Magwaza, Nyangwini, etc…). Autre différence : la route est plus pourrie. Encore une différence, à plusieurs carrefours, on distingue des traces manifestes de barrages/barricades de pneus brûlés. Et ici, beaucoup de gens arpentent la chaussée pour aller d’un village à l’autre. Et enfin, les maisons sont moins que modestes, avec des points d’eau par-ci par-là, avec des mômes ramenant des sceaux d’eau… ça change des lodges de la côte …
Entre ces villages, de larges champs de canne à sucre et au bout de cette route, une énorme usine sucrière. On aperçoit aussi des petits singes gris, avec un collier de poils blancs autour du visage.
Finalement on prend une vraie autoroute (toujours N2). Malgré des panneaux, indiquant qu’il est interdit d’installer des étals de vente, de nombreuses femmes, assises dans des fauteuils, chapeau et parapluie pour se protéger du soleil, vendent des avocats, des mangues, des oranges, etc…
On atteint Amanzimtoti, la banlieue sud de Durban : on découvre une vaste région industrielle, aux installations plutôt modernes (mais on n’a pas été voir dedans…). À l’approche de Durban, on met le GPS, ce qui nous facilite la vie, quoique… Les gigantesques échangeurs servent d’abri pour de multiples commerces de bric et de broc. On trouve notre destination, Nomads backpackers, assez facilement, dans un quartier qui semble calme. Cependant, pour entrer la voiture dans le parking, c’est un peu compliqué.
Bref, accueil sympathique à la réception, installation dans notre vaste double ensuite, (30m², terrasse, sanitaires, 575R), café/thé à volonté, petite cuisine commune, de nombreux espaces à partager dont une petite piscine !
On discute avec la réceptionniste : comment visiter Durban ? Y a-t-il des quartiers à éviter ? Elle nous donne la photocopie d’un petit plan de la ville avec en hachuré deux grandes zones « CAUTION ». Et les recommandations habituelles : rien d’ostensible, tenue normale, etc.
On reprend la voiture pour un rendez-vous à l’agence locale de location, pour une sombre histoire d’échange : notre voiture devait passer un contrôle technique, et on nous a demandé (par mail) de bien vouloir passer à l’agence la plus proche. Échange relativement sans problème (on note qu’on a perdu un enjoliveur…). La nouvelle voiture (un clone VW), est inspectée minutieusement, et il est noté tous les petits impacts…
On repart au centre-ville où on a du mal à se garer. Finalement on trouve une place (payante) à 500 m du city hall. Des gens (en gilet jaune !!), surgis de nulle part, nous aident à faire la manœuvre. On sort de la voiture, je demande à un Afrikaner qui passait par là, comment on procède pour payer le parking, et à quoi servent ces gens en gilets jaunes. On ne comprend pas trop ce qu’il nous répond.
Au moment où il nous quitte, un jeune dépenaillé à l’air hagard, s’approche de Véro en tendant la main comme pour une aumone, mais soudain, il lui arrache la chainette en or autour du cou, et se sauve en courant. Véro crie « ma chaîne, il m’a pris ma chaîne ! ». L’Afrikaner qui a compris, crie à son tour « ROBBER, ROBBER » et part à sa poursuite, ainsi que des passants. Le voleur prend une petite rue à droite, une demi-douzaine de personnes à sa poursuite (dont JP, déjà essoufflé). Des gens qui viennent d’en face et qui ont entendu les cris, bloquent le gars, ainsi que des gens qui sortent de leur lieu de travail. Parmi eux des gens qui parlent français. Des costauds obligent le gars à rendre la chainette, ce qu’il fait assez rapidement, car des gens commencent à lui faire une clé au bras. Ces gens lui donnent des claques et disent qu’ils vont appeler la police.
Et c’est là qu’il se passe le truc le plus improbable : le gars, pour s’en tirer, n’hésite pas à baisser son pantalon et son slip, et se met à déféquer dans la main qu’ils ont oublié de tordre, et avec son paquet malodorant et verdâtre, menace de le balancer à la tête ses matons !! Qui le lâchent ! et il se sauve en courant, le pantalon à la main !
Tout le monde éclate de rire (sauf nous, encore tremblotants), les gens qui parlent français, nous consolent de cette frayeur.
Bienvenue ! Vous êtes arrivés à Durban !
On retourne à la voiture, puis au parcmètre pour enfin payer notre place. Les « gilets jaunes » nous font des signes de compréhension attristée, bien qu’on ne sache toujours pas à quoi ils servent…
On va prendre un pot dans une cafeteria toute proche, histoire de se décrisper… Du coup, on planque tout dans nos poches zippées, on se fait la morale comme quoi on a involontairement tenté le diable avec cette chainette toute discrète, et on se réjouit qu’il n’y ait pas eu plus de violence…
On n’est pas découragé pour autant et on entreprend la visite de la ville. Il est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de touristes et qu’on fait tâche. Le centre-ville est animé. Il y a beaucoup de petits commerces qui encombrent les trottoirs : des gens qui vendent des fruits, d’autres des habits, des coiffeurs, des sacs, bref, tout ce que les passants regardent avec indifférence et ne souhaitent pas acheter… Une passante nous incite à garder l’appareil photo un peu plus discrètement…
Il y a de nombreuses femmes qui tressent des perruques, pour les filles qui en ont marre des cheveux frisés, d’autres qui vendent des maïs cuits à la vapeur, ou encore de vieux os d’animaux dont la destination nous interroge. On atteint le marché Victoria : contraste avec la rue où règne le désordre organisé, ici tout est rangé ! On y vend des produits pour les touristes (mais, où sont-ils ?) : tenues traditionnelles, sculpture, épices, etc…
Retour à la voiture. Alors qu’on s’installe, le « gilet jaune » nous demande de lui donner notre ticket de parcmètre. Pour quel usage ??
On va se promener sur la Marine Parade, un grand front de mer bordé d’hôtels modernes. Un mini parc d’attraction est en train de fermer (un orage se prépare). Par contre un toboggan à eau au milieu d’une vaste piscine peu profonde attire beaucoup de monde : enfants comme adultes s’y éclatent. La vaste plage attire aussi du monde, ou du moins les cinquante mètres alloués à la baignade : là les gens s’affrontent aux rouleaux puissants de l’océan, en sautant par-dessus les grosses vagues : mais pas question de nager : le ressac est trop important.
Un ponton s’avance dans la mer : de là des surfeurs se jettent à l’eau. Une demi-douzaine à ruser avec les rouleaux, tandis que les promeneurs du ponton admirent leur agilité.
Le vent se lève, des gouttes se mettent à tomber et il y a quelques éclairs, on décide de rentrer : la journée est déjà bien chargée !
On dîne à la guesthouse : maximum de viande préparé au BBQ du jardinet par un des réceptionnistes. Ambiance un peu tristounette : il pleut et chacun mange à l’abri dans son coin.