Quelques anecdotes totalement subjectives et partiales. Tout est idyllique avant le départ, mais la réalité reprend vite le dessus ...
Du 4 novembre au 4 décembre 2018
31 jours
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04/11/2018

Tous les chemins mènent à Rome…

Le voyage Toulouse –Johannesburg s’effectue sur Alitalia (AR 443€/p), et donc on fait une escale à Rome. Cette escale durant 9 heures, on décide d’aller faire un tour en ville. Le temps est plutôt clément (18°), la pluie vient de passer et le ciel commence se dégager.

On prend le train local (8€/p) – le Leonardo express (16€/p) est à peine plus rapide et n’a qu’une station : le terminus à la gare de Termini. Or la station Ostiense du train local est plus pratique pour visiter le sud de Rome, l’Aventin, un quartier qu’on n’a jamais visité.

On dispose d’une petite après-midi.

Le quartier de la gare d’Ostiense a connu des jours meilleurs : travaux de voirie à l’abandon, containers à ordures débordants, maisons recouvertes de tags, faune habituelle des gares, etc. Mais il suffit de traverser la vaste Ostiense où s’entrecroisent les nombreuses voitures, pour se retrouver aux portes de la Rome antique.

Une importante pyramide est incrustée dans les vestiges des remparts de la ville. C’est le mausolée qu’un riche particulier de l’époque d’Auguste a fait ériger pour sa dernière demeure. À l’époque, c’était la sortie vers Ostia, le port de Rome.

" La porte Ostiense et la pyramide "  " Les belles villas de l'Aventin "  " St Alexis "

On cherche un endroit pour piqueniquer, mais le vaste parc à proximité est fermé : des arbres sont couchés, probablement depuis les récentes intempéries. On se faufile dans les hauteurs d’un quartier un peu plus résidentiel et on trouve un coin tranquille sous le porche de l’église Ste Saba pour grignoter notre repas. Il faut dire que ce dimanche, tout est fermé, et ce ne sont pas les trois crackers servis dans l’avion qui ont calmé notre appétit.

Les résidences se font de plus en plus belles et imposantes alors qu’on suit les vestiges d’un rempart encore plus ancien que le précédent (Servius Tullius, 6ème siècle avant JC). On parvient au quartier de l’Aventin qui surplombe le Tibre. Sur une place, de nombreuses personnes font la queue ! On observe : les gens, arrivés à une sorte de porte, se penchent et regardent par le trou d’une serrure ! Il paraît que de là on peut voir l’église St Pierre du Vatican…. Or, à quelque cent mètres de là, une magnifique terrasse découverte et ensoleillée offre une vue 180° sur la ville !

" Vues sur Rome depuis l'Aventin "  " Le Circus Maximus "

Quelques églises, dont une consacrée à un pèlerin de Terre Sainte revenu pour mourir dans la demeure de son père, mais personne ne l’ayant reconnu, il est mort sous l’escalier… Dans l’église voisine (Ste Sabine), un orgue et un quatuor accompagnent une cantatrice qui fait ses essais. Fabuleux !

L’esplanade de l’ancien Circus Maximus, une vaste cuvette enherbée, sert semble-t-il à soulager les chiens que les promeneurs hèlent à force de « veni qui ! » impuissants. Ce cirque qui faisait tout de même 600 m sur 200, pouvait contenir 250 000 spectateurs ! On y faisait concourir des équipages de chevaux. Et certains empereurs, plutôt mauvais joueurs, n’hésitaient pas à faire assassiner les concurrents de leurs équipes favorites…

" Un problème de baignoire qui se vide "   " Une façade originale "

La place de « Bocca de la verità » est envahie par les touristes ! Il y a ici dans le porche de l’église Sta Maria in Cosmedin, une attraction qu’il faut avoir faite : mettre sa main dans la bouche d’un énorme visage sculpté sur un mur. Celle-ci est censée être avalée si on est un menteur ! On admire le spectacle de l’importante file d’attente, et des poses que prennent les non-menteurs pour se faire photographier !

" Sta Maria in Comedin "  " La bouche de la vérité "

On traverse le Tibre pour rallier le bien nommé quartier de Trastevere alors que la nuit commence à tomber sur la ville. On déambule dans les ruelles de ce quartier bien tranquille, aux vieilles maisons imbriquées les unes dans les autres. On entre dans une église où se dit une messe en allemand !

" La messe en allemand "  " Une mariée chinoise " 

Retour à la gare Ostiense, puis à l’aéroport.

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05/11/2018

On ne peut pas dire qu’on soit content d’Alitalia.

Hier, lors de notre promenade dans Rome, on a reçu un message nous annonçant qu’il y aurait un retard d’une demi-heure à l’embarquement pour Johannesburg. Bon, ça arrive. Mais dans la pratique, ce fut une heure de retard. Le repas servi à bord fut pitoyable et dans une ambiance de cantine scolaire. Et ce matin, il fallait réclamer si on voulait café ET jus d’orange en accompagnement de l’unique pâtisserie industrielle…

Le comble fut atteint ce matin, lors de la récupération des bagages : sur nos deux petites valises en soute, il en manque une ! On attend que le tapis s’arrête pour constater avec l’employée de service la disparition de notre bagage. Elle nous recommande d’aller au guichet des « bagages enquiries ». Là, on nous fait remplir un formulaire bien détaillé. Il y a une dizaine de personnes dans le même cas… Cela prend une bonne heure (avoir le tampon de la police des frontières n’a demandé qu’une minute !). On nous dit qu’on nous préviendra. En attendant on peut acheter ce qu’il faut pour suppléer à cette disparition. On réfléchit déjà à la liste des objets indispensables qu’on avait mis dans cette valise…

Quand on débouche dans le hall des arrivées, S. nous attend, heureusement ! Embrassades ! Arrivés chez elle, on se détend : douche+ repas sur la terrasse, face au jardin en fleur. Il fait beau soleil, près de 30°. C’est un miracle de voir cette végétation si généreuse en fleurs et en feuillage vert croquant, où s’abritent de nombreux oiseaux colorés.

En effet, lors de l’approche de Johannesburg, le spectacle de la nature vu du ciel était plutôt semi-désertique, avec de grands espaces de brousse desséchée, de rares forêts, laissant bien visible les détails des reliefs tourmentés. Quelques rares champs irrigués et de rares fermes, remarquables par des rassemblements de cercles ronds tracés au milieu de nulle part.

Puis à l’approche de la vaste agglomération Pretoria+Johannesburg, on distingue les premiers townships d’habitations précaires sans rues ni routes qui y mènent. Juste à côté, de vastes carrières, des mines à ciel ouvert. Puis se succèdent d’autres townships, aux maisons plus solides rangées avec soin le long de rues en plan quadrillé où on ne distingue que peu de voitures, et les quartiers des usines et entreprises industrielles ne sont pas trop loin… Un peu plus loin les maisons sont toujours aussi bien rangées mais les rues sont goudronnées et il y a bien plus de voitures ! Bientôt les maisons sont agrémentées d’un jardin, et enfin on commence y voir des piscines, et le tout est maillé d’autoroutes car leurs habitants vont travailler dans les gratte-ciels du centre de l’agglomération…

Au cours du repas, on reçoit un SMS nous annonçant qu’on avait retrouvé notre valise et S. reçoit un coup de téléphone ! il fallait aller la chercher à l’aéroport ! Donc on reprend la voiture de S. et arrivés au guichet extérieur des « bagages enquiries », on s’aperçoit qu’il y en a trois ! Car la récupération des bagages est confiée par les compagnies aériennes et l’administration de l’aéroport à trois compagnies privées … Bien sûr on fait les trois guichets car rien n’indique auquel il faut s’adresser…

Bref, rassurez-vous, on a bien récupéré nos brosses à dents et autres petites choses…

De retour en ville, S. nous propose d’aller prendre un café dans un endroit agréable. Il s’agit d’un complexe hôtelier, Westcliff, qui domine le quartier du Zoo. On s’installe à une terrasse en haut d’un immeuble : de là on admire une belle forêt d’arbres en fleurs, surtout les jacarandas qui étalent leurs frondaisons bleues. On doit partir un peu précipitamment, car un orage tonne et les premières gouttes glacées tombent.

" Jacarandas en fleurs "   

L’agence de location de voiture Tempest de Sandton est en réalité celle d’Europcar. Louer une voiture sur internet est un vrai labyrinthe : les meilleurs prix sont donnés sur le site Aroundaboutcars, mais ce sont des voitures qui appartiennent à Tempest, et c’est Europcar qui donnent les clés ! Allez vous y retrouver ! Bref, nous avions déjà payé pour la location d’une voiture genre Polo toutes assurances, 0 franchise, et passage Swaziland + Lesotho, à raison de 20 € par jour. Mais, une fois à l’agence, les complications commencent : les lettres nécessaires pour le passage des frontières ne sont pas disponibles car il y a, paraît-il, une panne d’internet. La fille de la réception doit entrer dans l’ordinateur tous les détails d’identité et autres, bien que je les avais déjà mentionnés lors de la réservation, etc… Bref, on sort de l’agence avec une belle Polo blanche toute neuve, une heure et demie après y être entrés ! Mais sans les précieuses lettres ! On se met d’accord : on les recevra par internet ou par un courrier spécial… Heureusement qu’ S. nous prête main-forte dans cette histoire !

La nuit est tombée et il pleut à verse. Conduire à gauche est un vrai sport, surtout à cause de la passagère un peu stressée qui voit le trottoir se rapprocher trop souvent …

Nos amis nous préparent un délicieux repas indien. Et on passe une très agréable soirée à le déguster. Soudain, coup de téléphone : les gars de l’agence de location de voiture sont là, à l’entrée de la maison (20h…) ! On va voir, mais non, ils ne sont pas là … ??? En fait, ils sont 18 rue XX au lieu de 18 Avenue XX, à l’autre bout du quartier !!

Il pleut à seaux, et les voilà qui arrivent avec une Polo grise : on doit l’échanger avec la Polo blanche, car pour la grise, ils ont bien les bonnes lettres déjà préparées ! Et ça leur semble plus pratique qu’on change de voiture plutôt que de faire deux lettres…

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

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06/11/2018

Grosse nuit bien reposante. Debout à 7h30. Le ciel est un peu voilé. Des oiseaux inconnus de nous sont perchés dans les arbres du jardin et observent s’il n’y a rien à grignoter. Après le petit dej qu’on a passé à discuter à propos des récentes actualités, on va au centre commercial du quartier pour acquérir une carte SIM et des sous.

À l’agence Vodacom, on nous explique qu’on ne peut plus utiliser la carte qu’on avait achetée il y a deux ans, du coup on en prend une nouvelle avec un nouveau numéro : coût 1 Rand ! On achète quelques data et de quoi téléphoner. La vendeuse nous place la nouvelle carte dans l’appareil, et pour se faire, elle se sert de sa boucle d’oreille pour ouvrir le logement de la carte…

De retour à la maison, on charge les valises et on prend la route pour le Drakensberg. Le réseau d’autoroutes encerclant la vaste agglomération de Johannesburg est assez compliqué et on a du mal à s’orienter. En plus, des travaux coupent la route et on est obligé d’entrer dans la ville encombrée pour la retrouver un peu plus loin… Aucune indication de déviation…

On finit par trouver la N3, l’autoroute qui va vers Durban, et on sort enfin de cette ville tentaculaire.

On atteint Heidelberg (une ville qui ici n’est pas loin de Frankfort !). On s’arrête dans un centre commercial tout neuf pour faire des emplettes en vue des prochains repas et piqueniques. Sur le parking, après avoir transféré nos courses dans le coffre, l’employé qui récupère les caddies, à notre grande surprise, nous dit quelques mots en français ; sur son badge, son prénom est Eric. Des personnes venues d’Afrique francophone viennent en Afrique du Sud pour trouver du travail !

L’autoroute N3 traverse un vaste plateau, aujourd’hui battu par un vent d’ouest tiède, qui pousse les nuages. D’immenses territoires sont laissés à l’élevage extensif, quelques troupeaux de bovins clairsemés errant parmi des herbages desséchés. De rares fermes à l’horizon, tous les dix kilomètres… La route est monotone, avec pour seule distraction les péages ! Peu de véhicules particuliers, plutôt des camions, la circulation est très fluide. Limite 120 km/h. Quelques policiers derrière des jumelles …

On s’arrête à Villiers pour piqueniquer. On ne reconnait pas la ville où on s’était arrêté il y a deux ans… Elle paraît encore plus délabrée…

Villiers :  " Tout à 5 rand " " Magasin de bricolage "   

Bientôt on quitte l’autoroute pour prendre des routes secondaires afin de rallier Kestell. Limite 120km/h ! Il y a des trous dans le bitume !! Après quelques reliefs, la contrée devient plus verdoyante, mais, comme sur le plateau, il y a très peu d’arbres et encore moins de haies. Et presque aucune habitation.

Kestell est un petit bourg : une partie, la plus ancienne est au pied d’une colline avec de belles demeures et des jardins boisés, et une autre partie plus récente, occupe le vaste plateau en contrebas, avec des maisonnettes serrées, et bien alignées. L’horizon sud est barré par les montagnes du Drakensberg où des nuages s’accrochent encore. C’est la fin d’après-midi : les couleurs ocre s’accentuent avec le soleil couchant.

On trouve assez facilement l’auberge Karma backpackers où on est accueilli par une charmante dame de nos âges. Et dans la conversation, elle nous apprend que sa fille vit près de Toulouse et qu’elle-même revient il y a peu de temps de France où elle a parcouru des kilomètres sur le chemin de Compostelle ! L’auberge est une maison aux charmes du passé, agrémentée de nombreux décors, de meubles rustiques, d’un plancher craquant, dotée d’une cuisine à l’ancienne et occupé par un énorme chat. Notre chambre est vaste, mais il faut partager les sanitaires. Un grand jardin fleuri entoure la maison, et le verger sert de camping.

" La cuisine de Karma backpackers "" " Mur végétal du Karma bpk " 

On va faire un petit tour sur la colline derrière l’auberge puis dans le quartier pour profiter des dernières lueurs du jour. Personne dans les rues.

" A l'horizon, le Drakensberg "  " Liquor shop "   

Dans l’auberge, en plus de nous, il y a trois couples de jeunes : dès qu’ils ont fini leur repas, ils s’occupent affalés dans les fauteuils, hypnotisés par leur portable… On fait notre petite popote dans la cuisine où tout est à notre disposition : couverts, gamelles, frigo, cuisinières, etc.

On se couche pas trop tard : demain on se lève tôt !

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07/11/2018

On se réveille à 5h, la lumière du jour est déjà là.

Dans la cuisine, un jeune se fait sa popote. Un randonneur matinal ? Non, c’est un gars qui a planté sa tente dans le jardin de l’auberge et qui va chaque matin à son travail…

À 6h30, on est prêt à partir pour l’excursion du jour : Sentinel Hike. Il s’agit d’atteindre les source de la Tugella river. C’est dans les montagnes du Drakensberg, aux confins du Lesotho, à 3000 m d’altitude. Le ciel est plafonné par une couche jaunâtre de nuées élevées. Et, plus on se dirige vers le sud et la chaîne de montagnes, moins on en voit les sommets, enveloppés dans les nuages bas. Ça n’annonce rien de bon…

Phuthaditjhaba - Habitat dispersé

Il y a du monde sur la route : des voitures, mais aussi des piétons, de plus en plus nombreux dès qu’on s’approche de Phuthaditjhaba (ou plus simplement : Qwaqwa). Plus on entre dans l’agglomération, plus on s’aperçoit qu’elle très importante. Elle est constituée surtout de milliers de maisonnettes et qui sont réparties sur plusieurs collines. Il y a aussi plusieurs usines, et on comprend que tous ces piétons se dirigent vers elles. À 7h, on entend même les sirènes d’embauche.

On traverse cette ville interminable du nord au sud, ralenti par les nombreux dos d’âne, et par des écoliers et des gens qui la traversent sans trop regarder.

La large route goudronnée se transforme en une route étroite et pavée. On parvient rapidement à un péage (50R/p). Là, le gardien, un vieil homme affable, nous explique qu’il y a du brouillard et que ce n’est pas propice pour aller faire de la randonnée. Il questionne des gens dans un minibus qui vient de la montagne : eux pensent que ça va se lever. Alors on prend la route.

Lorsqu’on atteint le plafond de nuages (2200m d’altitude), c’est le blanc total. On atteint le Witsieshoek Lodge au ralenti. À la réception, on nous explique que notre voiture n’est pas adaptée pour effectuer les quelques kilomètres restants jusqu’au parking d’où part la randonnée, qu’ils ont une navette moyennant money, mais qu’en tout état de cause, le weather ne s’y prête pas, il y a trop de mist ! Mais si on veut attendre pour voir si ça se lève, on peut prendre un café, etc.

On décide de rebrousser chemin. En descendant on s’aperçoit que le plafond des nuages est un peu remonté. Alors on pose la voiture et on va faire une petite promenade. On marche une petite heure dans la montagne. Peu d’arbres, d’énormes rochers usés, une herbe à vache qui nous permet d’évoluer sans rencontrer d’obstacles.

" Petite randonnée  " 

Pour visualiser cette petite rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/petit-sentinel-30346239

Après cette promenade, on tente une nouvelle fois la montée, mais le brouillard est toujours là, alors on décide de remettre la rando Sentinel au lendemain. En espérant un retour du beau temps…

On se perd un peu dans Phuthaditjhaba pour prendre de l’essence. Cette ville n’a pas vraiment de centre, quelques routes goudronnées, surtout des pistes et de la poussière.

" Une crèche " " Un salon de coiffure "  " Ici, on ne vend que de la viande "  " Les usines " 
" Un commerce flashy " " Les femmes travaillent dur "  " Cheap : les nuances de la langue anglaise "  " L'entrée du collège "

On quitte Phuthaditjhaba par la route qui traverse le Golden Gate NP (où nous avions randonné le voyage précédent). La route est toujours aussi belle. On atteint Clarens où on s’arrête pour piqueniquer. Le seul endroit propice se trouve dans le jardin de l’église : une table et des bancs de pierre.

" Golden Gate " " Clarens - Le meilleur lieu de picnic "   

Il se met à pluvioter : le ciel est bien sombre et le tonnerre s’entend au loin. Faire un petit tour de ce petit village branché, c’est suivre une succession de magasins de souvenirs, de « galeries » d’artistes, de marchands de meubles et autres restaurants, sans oublier, un peu à l’écart de la place centrale de nombreux luxury lodging. On achète une petite barquette de cerises à une des nombreuses femmes qui grelottent sur la place, bien qu’emmitouflées dans de grosses couvertures.

On quitte cette petite ville pour prendre la route de Bethléem (R712). À une dizaine de kilomètres, on visite le site de Ash river outfall. Il s’agit de l’endroit où débouche un tunnel venant du Lesotho, et qui amène l’eau nécessaire pour irriguer des champs d’Afrique du Sud. Une véritable rivière sort de la montagne après avoir parcouru 80 km de tunnels sous les monts Maloti. Cette eau a été capturée par le Katse dam, un énorme barrage retenant un énorme lac au milieu du Lesotho.

" Ash river outfall  "  " Bethléem - Quel yaourt pour bébé ? "   

Bethléem est une grande ville, mais il n’y parait pas tant les avenues sont larges, et les habitations entourées de grands espaces verts plantés de nombreux arbres. Lorsqu’on reprend la route N5 vers Kestell, l’orage éclate. Et lorsqu’on arrive à l’approche de Kestell, le soleil est de retour, et on voit au loin le sommet des montagnes … couverts de neige ! On a bien fait de ne pas insister !

Au Karma backpackers, c’est l’effervescence. La cuisine est occupée par ceux qui préparent les repas, le salon par la logeuse qui explique aux randonneurs ce qui les attend au Sentinel Hike.

La journée se termine avec des échanges d’impressions et de souvenirs au cours du repas.

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08/11/2018

Debout à 5h. Douche, petit dej, bouclage des valises : on part à 6h30.

Retour au Witsieshoek Lodge dans les mêmes conditions de la veille. À la différence que les nuages qui s’accrochent sur les sommets semblent moins rédhibitoires que ceux d’hier, ce que nous confirme le Papy du péage. On entrevoit le soleil, les nuages se déchirent et mais se reforment aussitôt…

À la réception de l’hotel, on s’inscrit pour le « shuttle » de 8h. On retrouve un couple de jeunes Belges, puis un couple de jeunes Hollandais qui logeaient au Karma bkp comme nous. Seuls les Belges et un Bordelais, pourront partir avec nous. Ce qu’on trouve un peu stupide car il reste deux places dans le 4x4. Le premier kilomètre de la route qui va de l’hôtel au parking des randonneurs est vraiment pourri : pentes à +20%, gros cailloux, rochers plus qu’affleurant… Dans les passages délicats, on ne va pas plus vite qu’un piéton. Heureusement, le chauffeur connait sa route ! On met une demi-heure pour faire 7 km.

Au parking (2250 m d’alt), il faut encore payer un droit de randonner ! Un coffee shop est en train d’y être construit. C’est vrai que c’est plus urgent que de réparer la route.

On démarre la rando vers 8h45. Étonnant démarrage : le sentier a été transformé en chemin semi-bétonné ! Avec des pavés de blocage ! Sur les deux premiers kilomètres… L’aménagement du sentier est encore en cours : on dépasse des travailleurs (femmes et hommes), qui portent de lourdes charges.

" Bétonnage du sentier "  " La brume approche "  " Point de vue sur l'Amphithéâtre, avant "

Au Km 2,5, à la fin des premiers zigzags, un embranchement mène à un point de vue sur l’Amphithéâtre. La vue est à couper le souffle : le cirque est envahi par la mer de nuages ; n’en dépassent que les sommets du cirque.

Les travaux d’aménagement du sentier s’arrêtent (provisoirement ?) et un sentier bien classique prend le relai et nous fait longer la base de la corniche grandiose qui se dresse à notre gauche. On passe bientôt au pied du Gully, un étroit défilé encombré de rochers éboulis : c’est un itinéraire alternatif aux échelles. Le sentier continue vers ces dernières toujours en longeant le pied de la corniche, sans gros dénivelés, mais des bouffées de brouillard viennent s’y heurter. Avec la chaleur du soleil, le plafond de nuage s’élève et atteint notre niveau.

" Au pied de la corniche  " 

Quand on arrive au pied des échelles, on se doute que ce ne sera pas facile : il y a deux séries de deux échelles, dont des parties presque à la verticale. De plus elles ne sont pas fixes : les barreaux sont fixés sur des chaines qui, elles, ne sont fixées qu’à leurs extrémités, donc ça bouge ! La première série nous fait grimper d’environ trente mètres et la deuxième de vingt. On choisit les chaines à gros anneaux car elles nous semblent plus faciles à tenir en main. On se concentre sur l’enchainement des bras et des jambes : il faut toujours garder trois des membres en appui sur l’échelle. Et rythmer chaque pas sur une respiration. On a le plus souvent le nez plaqué contre les barreaux et la paroi, ce qui fait qu’on n’a pas du tout la perception du vide. Arrivés en haut des deux échelles, on se félicite d’avoir passé cette épreuve en faisant une pause et en grignotant des amandes et des fruits confits ! Le chemin grimpe encore une centaine de mètres parmi des gros rochers et on parvient enfin au terme de la montée signalé par un énorme cairn. Là, on découvre, grâce à un soleil resplendissant, un immense plateau, avec toutefois une éminence à un kilomètre de là : le Mont aux sources.

" Les échelles "  " L'arrivée des échelles"   "Le Mont aux Sources" 

Mais ce n’est pas notre destination : on doit aller au départ de la cascade de la rivière Tugella. Celle-ci prend sa source comme il se doit … au Mont aux Sources, pour s’écouler paresseusement quelques kilomètres sur le plateau vers l’est, puis s’abîmer brusquement dans l’effondrement de l’Amphithéâtre. On est à la fin de la saison sèche, et la rivière a peu de débit. On y repère des têtards ! Le plateau est ensoleillé et dépourvu du moindre brouillard. Le Bordelais et les Belges sont déjà loin devant et déjà parvenus au bord de l’effondrement. Leur silhouette se découpe sur un rideau d’épaisse brume qui s’élève du fond de l’Amphithéâtre.

Parvenus au départ de la cascade, à vrai dire, on ne voit rien de sa chute tant le brouillard est épais. On aperçoit de temps en temps un filet d’eau tomber mais on ne voit pas où… On choisit un rocher pour piqueniquer, espérant que le plafond de brume va se lever. Mais rien n’y fait !

" Le plateau de basalte "  " La Tugella river qui disparaît dans la brume  "

Alors, on repart vers 11h30. Sur le chemin du retour, on rencontre plusieurs randonneurs, surtout aux échelles où ils sont bien une quinzaine à faire la queue pour monter ! Pour le chemin du retour, pas une seule nuée ! Et lorsqu’on atteint le view point, l’Amphithéâtre est complètement dégagé ! Et un autre superbe paysage !

Deux mots de géologie pour expliquer les origines de ces paysages tourmentés. Il y a 250 millions d’années, d’épaisses couches de sable (8 000 m d’épaisseur) se sont empilées pendant 50 M d’A, puis se sont transformées en grès. Et 20 millions d’années après, une gigantesque éruption volcanique a recouvert la région du Lesotho et du Drakensberg d’une épaisseur de lave de 2000 m ! Lors de la séparation de l’Afrique, de l’Inde, de l’Australie et de l’Antarctique, le continent s’est surélevé par rapport à la mer. L’érosion a œuvré en creusant, grâce aux rivières, de profonds canyons et de gigantesques escarpements. Le paysage est très parlant sur ce passé géologique.

"Au pied de la corniche "  " Immortelles "   " Point de vue sur l’Amphithéâtre, après "  " Le repos des cantonnières "   

Sur le chemin du retour, on aperçoit des alpinistes encordés escalader les parois basaltiques.

On téléphone au Lodge pour qu’ils nous envoient le shuttle, et on finit la rando vers 14h. Le temps de grignoter un petit casse-croute, le 4x4 arrive, et nous voilà repartis à brinquebaler vers l’hôtel. À la réception, on nous offre le café et le thé à prendre au restaurant. Là, il y a encore des gens qui prennent leur repas : un steak large comme la main et épais de 5 cm, frites et sauce !

FICHE RANDO SENTINEL HIKE

Péage à l’entrée du site : 50 R/p

Shuttle de l’hôtel Witsieshoek Lodge : 135 R/p (un café est offert) ; 2 Départs : à 8h et 9h

Péage pour le droit de randonner : 80 R/p

Les travaux en cours sont destinés à rendre le site adapté à des normes le rendant éligible au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cela dit, bétonner les sentiers de montagne, n’a pas trop de sens. La route pour accéder au départ de la rando devrait être achevée en mars 2019…

On a mis 5h30 pour faire cette randonnée de 14 km A/R, picnic inclus..

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/sentinel-hike-30387223

Départ 15h : destination, le Lesotho, ce petit pays enclavé, avec pour unique frontière, l’Afrique du Sud. Et une originalité : être le seul pays dont le point le plus bas en altitude est … le plus élevé au monde, 1300m.

Il faut repasser par Phuthaditjhaba puis Clarens et enfin Fouriesburg. La route est magnifique : canyons, falaises dorées, larges espaces, avec pour horizon à l’est, les escarpements des monts Maloti qui sont la réplique au Lesotho du Drakensberg. On erre dans les rues de Fouriesburg à la recherche d’un guichet à billet, d’une boutique vendant de l’eau en bouteille et un poste à essence afin de faire le plein, tout ça avant le passage de la frontière. Le centre de ce bourg fait un peu far-west : rues empoussiérées, boutiques délabrées, gens désœuvrés appuyés sur les murs…

Le passage de la frontière à 8 km au fond de la vallée de la Caledon river, est d’une simplicité exemplaire et nous a pris moins de 15 mn. Au poste d’Afrique du Sud, il faut aller à un bureau où on nous tamponne le passeport. Puis on traverse la rivière, et pareillement, il faut se faire tamponner. La différence : la dame Africaine du Sud est un vieux dragon impassible, la dame du Lesotho est une jeune fille tout sourire ! Enfin on doit payer un droit de circuler en voiture au Lesotho de 40 R. Le plus drôle c’est qu’on ne nous a même pas demandé la fameuse lettre du loueur de voitures, soi-disant indispensable à la frontière …

" Le poste frontière, côté Lesotho "   " Première vision du Lesotho "   

Il est 18h lorsqu’on entre au Lesotho et le soleil commence décliner. On traverse une région aux petites collines couvertes de petits pavillons et de rondavels (maisons circulaires à toit pointu). La route est bonne mais on doit circuler prudemment car il y a de nombreux piétons, des animaux et même des chars tirés par des attelages de bœufs, le tout à la nuit tombante. On est sur l’A1 en direction d’Afriski, notre destination. Il fait presque nuit lorsqu’on attaque les épingles à cheveux et la pente raide qui mène à un col à 3220 m. Dans les premiers virages, on doit éviter un attroupement de véhicules arrêtés, car une voiture est dans le ravin… La route est difficile, il fait la nuit et on est un peu crispés : trous dans la chaussée, les bords incertains, la Polo Vivo qui n’a pas de reprise, le GPS qui nous raconte des blagues et enfin des villages qui existent sur la carte, mais qu’on ne voit pas…

La route, quelques kilomètres après le col devient une véritable piste d’avion, goudron neuf et bandes blanches ! Vers 20h on aperçoit les lumières d’Afriski. C’est la seule station de ski africaine au sud de l’équateur. Il n’y a pas de neige en cette saison, et c’est là qu’on a choisi notre premier hébergement au Lesotho. Quand on arrive au centre de vacances, la réception est fermée ! Heureusement, on trouve dans le restaurant tout proche (et où règne une bonne ambiance !), une jeune femme parlant français. Elle nous accueille se présentant comme étant Berverly ainsi que son aide Likopu. C’est lui qui fait les formalités et nous ouvre notre studio Andorra2 (ici, les hébergements sont désignés par des noms de stations de ski européennes) : 22m², un grand lit, deux lits superposés, un espace sanitaire, chauffage au gaz, 690 R/j.

On piquenique succinctement et on se couche, un peu sur les rotules.

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09/11/2018

On se traine un peu ce matin, ce qui fait qu’on part à 10h.

Il est vrai qu’hier on a fait une grosse journée : la randonnée, plus 250 km de route pour rallier Afriski. Or quand on regarde la carte, Afriski est à une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau de la cascade de Tugella ! Et quasiment à la même altitude : 3000 m.

La route A1 va jusqu’à Mokhotlong, la ville la plus à l’est du Lesotho. Au départ d’Afriski, elle parcourt le plateau entre 3000 et 3220m, descendant parfois à 2500m en cas de rivière.

Le plateau est désertique, une végétation rase. La route goudronnée est toute neuve. Le soleil est de la partie, et il ne fait pas trop froid.

À 30 km d’Afriski, le plateau est occupé par d’importantes installations minières : ici, on cherche des diamants. La modernité des usines tranche avec les habitations misérables des gens qui y travaillent.

" Afriski : La piste de ski "  " La mine de diamants "  " Les habitations des mineurs "   

Lorsqu’on descend dans des vallées, quelques champs sont cultivés avec des moyens moyenâgeux : un soc tiré par un bœuf. Les villages aux maisons espacées sont pour la plupart inaccessibles en voiture. De même pour l’électricité. Quant à l’eau, il faut faire des centaines de mètres pour la trouver aux puits. Une maison sur deux est un rondavel (un cylindre en pierre surmonté d’un toit en paille).

" Sur le plateau, entre 2500 et 3000 m  d'altitude "

Les rares gens qu’on croise sur les routes (la plupart, des bergers) sont emmitouflés dans des couvertures, la tête emballée dans un passe-montagne. Même les femmes. Seuls les petits enfants y échappent. Ces derniers sont nombreux à courir sur la route, sans surveillance.

Les voitures individuelles sont rares. Il y a quelques taxis qui complètent le peu de transports publics. La route est déserte sauf à l’approche des deux gros bourgs que sont Maphalaneng et Mokhotlong. Là, il faut lever le pied et être vigilant : n’écraser personne, ne pas perdre son râtelier et sa perruque en sautant sur les dos d’âne et les nids de poule.

Un petit tour dans Mokhotlong pour trouver la station-service et un endroit où acheter de quoi faire un piquenique. La rue principale est bordée par une multitude de petites échoppes en tôle ondulée. Coiffeurs, réparateurs de pneus, vendeurs de toute sorte : les chalands occupent les bords de la route et la route, ainsi que les collégiens.

" Mokhotlong  " 

On trouve la station-service à l’autre bout de la ville. On trouve quelques bricoles à manger dans une supérette, où le rayon des boites de corned-beef est impressionnant !

" Mokhotlong : La station service , les échoppes  et la supérette "

On reprend la route pour le Sani Pass, un col mythique pour les adeptes de conduite en 4x4, pour sa montée du Drakensberg par le flanc est en venant de l’Afrique du sud par la piste caillouteuse avec des portions à 25% et des virages en épingle à cheveux. Nous, on triche ! On y va par la magnifique route goudronnée toute neuve côté Lesotho sur laquelle il n’y a pratiquement pas de circulation. On se demande d’ailleurs pourquoi on a construit cette magnifique route alors qu’elle ne mène nulle part, alors qu’il y a tant d’autres besoins dans ce pays.

" Vers le col de Sani Pass, côté Lesotho "  " Le Sani Pass, côté Afrique du Sud  "

Petite promenade aux alentours du Sani Pass. On teste les WC locaux que l’on retrouve un peu partout dans le pays : une cabane à l’écart des maisons, un banc avec un trou, avec en dessous une fosse conséquente, et un tuyau vertical dépassant du toit censé évacuer les odeurs.

" Rondavels et toilettes communes "

Retour à Mokhotlong où l’on prend de l’essence. On était inquiet car la jauge de l’essence était restée bloquée à full alors qu’on avait fait plus de 200km depuis de dernier plein.

On rentre à Afriski (où il commence à faire frisquet…) vers les 19h.

Rattrapage de blog et repas succinct.

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10/11/2018

On est réveillé à 6h par le vrombissement du moteur d’une Harley : c’est le voisin qui s’en va… Beau soleil déjà levé, lui-aussi ! Autres petits bruits du matin, plus agréable celui-ci : les piaillements des oiseaux. On se penche par la fenêtre et on voit un oiseau, tout jaune, faire son nid attaché sur un câble électrique. On le voit virevolter apportant des brindilles et autres ficelles en plastique, puis s’y accrocher la tête en bas et tresser son nid. On dit que le Lesotho est en retard, mais non, même les oiseaux ont le câble !

On reprend la voiture direction Maseru, la capitale. On refait donc la route A1, dont on avait fait une partie la nuit. Il y deux jours, en pleine nuit, pour arriver à Afriski, le GPS voulait nous faire prendre la « piste de ski » au lieu de la toute nouvelle route ! Heureusement qu’on ne lui a pas fait confiance…

On chantonne sur la route tant la journée ensoleillée est prometteuse ! Pratiquement personne sur cette route 5* et le paysage magnifique aux espaces grandioses !

On amorce la longue descente qui fait passer de 3000 à 1500 m, avec force zigzags, lorsque dans un virage on voit une dizaine de personnes alignées au bord de la route et regardant en contrebas. Et ça chante et ça danse au son de l’autoradio de leur voiture. On s’arrête et on sort pour regarder. En contrebas, dans un des nombreux lacets, un embouteillage ! Dans les deux sens ! Entre les deux files : un camion semi-remorque en travers coupant la route et empêchant tout passage, avec, un peu plus bas, un autre semi-remorque plié en portefeuille, avec les roues arrière de la remorque dans le fossé ! Apparemment pas de tôle froissée, mais tout est bloqué. Hum !

" L'embouteillage "

Les gens sont sortis sur la route et patientent gaiement en chantant (et certains hommes ont sorti les bières…), et ça chante et ça danse !! Donc on reprend la voiture pour se joindre à l’embouteillage, et on sort, c’est normal, pour évaluer l’étendue du problème. Avec un peu d'anxiété, tout de même : il n'y a aucune route alternative ! Heureusement, il y a déjà un début de solution : un tractopelle tout neuf est en train de manœuvrer entre un énorme tas de terre et le fossé qui sépare la montagne de la route devant le nez du camion, pour le combler : un espace de deux mètres dans lequel les petits véhicules pourront s’engager. Le petite foule suit l’évolution de la situation avec bonne humeur, commentant les activités du tractopelle, quelques hommes faisant des commentaires sur les femmes (des nonnes ?) descendues d’un bus d’excursion …

Une fois le fossé à peu près comblé, un premier 4x4 se faufile entre le camion et la montagne. De la mini foule s’élève un cri de victoire, bras levés et pouce dressé, comme pour un match de foot ! Encore un peu de terre et maintenant tout le monde peut passer ! Mais … qui d’abord ? Ceux qui montent ou ceux qui descendent ? Bref, on s’en sort avec une demi-heure de spectacle inattendu !

On parvient à Butha-Buthe, où un marché crée un encombrement. On s’arrête dans un genre de cafeteria pour faire une pause. Conduire est un vrai stresssss ! il faut veiller aux dos d’âne qui sont assez ravageurs si on les oublie ; et il y en a beaucoup ! Puis on va faire un tour au marché : des petites cabanes en bois et en plastique où on vend de tout.

" Butha-Buthe  " 

De retour à la voiture, Véro se fait aborder par deux filles ; après un moment d’incompréhension, on comprend qu’une d’elles nous sollicite pour la prendre en stop jusqu’au prochain bled. Ce qu’on accepte bien volontiers. Hier déjà, on avait pris un berger avec sa couverture et son bâton pour faire quelques kilomètres. Mais là le look est différent : minette maquillée, parfumée et fringues moulantes…

On va jusqu’à Leribe où le guide LP nous indique qu’il y a une tour à voir. On demande à la fille si elle connaît : non. Alors elle demande à un policier qui règle la circulation, mais lui non plus ne connait pas. Enfin, quand on la laisse, elle demande à des passants qui eux non plus ne connaissent pas ! Un peu plus loin, on demande à Mr Googlemaps s’il connait, lui non plus ! On laisse tomber la tour.

On va sur Teyateyaneng et de là on va sur un site recommandé par LP : Ha Kome Bell’s Caves. La route est bonne. Sauf des deux derniers kilomètres, où le dernier bout de piste se révèle impraticable pour la Polo. Une petite rando nous mène au site : c’est au creux d’une falaise qu’on doit voir des habitations troglodytiques. Il faut payer un droit d’entrée dans un tourist center où il n’y a qu’un type derrière sa caisse. Dehors c’est la fête du samedi après-midi : des jeunes et des moins jeunes s’activent autour d’un barbecue et des camionnettes au hayon ouvert pour laisser des baffles pousser leurs rythmes de danses locales. On piquenique vite fait dans la salle prévue pour, puis le gars de la réception nous invite à le suivre pour la visite du site. C’était sans compter sur une demi-douzaine de filles qui se précipitent sur nous afin de faire des selfies !!

Lors de la promenade précédant l’accès aux caves et leur visite, notre guide nous raconte par le menu leur histoire. Bon, pour faire plus rapide, il s’agit d’un gars qui vers 1822 a fui les guerres entre les ethnies et est venu se réfugier dans des caves de grès, y a fondé une famille et avec des copains a été à l’initiative du peuplement du coin. Ces caves sont encore habitées par les mamies héritières de ces fondateurs. Le gars est sympathique et on rigole bien car il ne manque pas d’humour. Les habitations sont curieuses : elles ressemblent étrangement à des igloos ! On nous invite à visiter l’intérieur qui est plus que sommaire : un lit, des caisses de rangement, une photo du pape Jean-Paul II. Dehors un frichti est en préparation dans une cocotte posée sur un feu de bois.

" Le site de Ha Kome  "

Sur le chemin du retour, on bavarde et on lui pose quelques questions : pourquoi au Lesotho, les jeunes filles ont toutes le crane tondu ? Réponse : mais les garçons aussi ! (on ne l’avait pas vu, car souvent ils portent des casquettes). C’est parce qu’ils/elles vont à l’école. Et à l’école il ne faut pas qu’il y ait de marque d’appartenance sociale, donc uniforme et crane tondu car plus on est riche plus on se distingue par une belle coiffure compliquée ! Du coup on discute du système scolaire : il y a trois types d’ écoles organisées par des religieux, la catholique romaine, la presbytérienne et l’anglicane, puis il y a deux types d’ écoles laïques, celle de la communauté (municipale ?) et celle du gouvernement. C’est gratuit pour la primaire et le collège, c’est payant pour la high school. On se sépare en prenant encore quelques selfies. La bière fait monter la température autour du barbecue…

Pour visualiser sur la carte cet endroit, suivre le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-marcher/ha-kome-30427058

Il y a encore une heure de route pour rallier Maseru, la capitale (40 km !). On a réservé une chambre sur internet à l’Anglican Training Center, chambre qui semblait correcte en consultant leur site internet. Mais arrivé là après des complications dues à des travaux, et d’une messe en cours à laquelle participait le gars qui s’occupe des réservations, on s’aperçoit que les chambres sont terriblement inconfortables, sanitaires à l’autre bout d’un jardin, et odeur d’insecticide insupportable. Bref, on tourne les talons. Que faire ?

On a l’idée d’anticiper la réservation prévue pour demain et qui se situe à trente kilomètres de Maseru (= une heure de route…) dans une ville nommée Roma (tous les chemins mènent là…). Même le GPS nous propose d’aller en Italie… Malgré ce contretemps, on rallie aisément la petite ville de Roma, encadrée de petites montagnes boisées.

Grâce Lodging est un beau centre de conférence presbytérien ( ?) (dénomination un peu pompeuse) disposant de chambres aux noms évocateurs : Zoé, Bethléem, Zion. La nôtre s’appelle Shalom. La charmante dame qui gère la réception nous fait visiter une belle chambre avec une mini cuisine et des sanitaires pour la modique somme de 400 R. Ce soir, on est les seuls à occuper une chambre !

Repas avec les moyens du bord, dans la mesure où on pensait dîner à l’Anglican Traiding Center….

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11/11/2018

Pour ce matin, on avait mis le réveil à 6h. Plein soleil !

On part pour Semonkong. Il y a, pas loin de là, une chute d’eau de 204 m. Il faut presque deux heures de route à monter et descendre par la belle route A5. Les premiers kilomètres, il y a encore des dos d’âne infernaux. J’en rate un qui était bien caché dans l’ombre, et maintenant on est plus vigilants. On traverse de grands espaces sur le plateau avec quelques fermes de loin en loin. Le long de la route, des femmes et des enfants marchent avec de grands seaux en plastic remplis d’eau qu’ils ramènent du puits. Cette année, l’eau est une denrée rare : il n’a pas plu depuis le mois d’aout ; le guide d’hier disait que ce n’était pas bon pour les paysans car ils ne peuvent pas faire leurs semailles.

On n’est pas trop sûr de notre coup car pour accéder au site de la cascade, il faudra quitter la belle route toute neuve pour prendre une piste sur 8 km, dont on n’en connait pas l’état.

Finalement elle se révèle carrossable avec cependant des descentes caillouteuses et bien pentues. On verra au retour… Sur le parking, une grosse pelleteuse et un énorme rouleau compresseur manœuvrent afin de faire une grande plateforme. On laisse la voiture dans un coin herbeux, et on s’engage sur le sentier qui mène au pied de la cascade. On est vite rattrapé par des gamins qui nous filent le train.

Le site consiste en un canyon creusé dans le plateau de laves anciennes et aux parois verticales. À son extrémité ouest, la rivière plonge à pic. Un site majestueux !

" Le site de la cascade de la Maletsunyane "

Le sentier est à peu près évident : au départ, il mène à un point de vue qui permet de prendre l’ampleur du travail d’érosion qu’a pu accomplir la rivière Maletsunyane. Bon, aujourd’hui elle se résume à un filet d’eau qui s’envole au moindre coup de vent. Mais de là, on voit aussi l’ampleur de ce qui nous attend : une descente sévère. C’est là qu’arrive un garçon, 18 ans ?, qui s’immisce dans notre petite troupe. Nos compagnons portent des guenilles, des bottes en caoutchouc et des chaussures éventrées...

"  Nos compagnons de route " 

Ensuite, le sentier longe une corniche avec des passages étroits et le vide en dessous. On amorce la descente par un éboulis constitué de rochers, de cailloux, et surtout de gravier et de poussière, le tout encombré de broussailles et d’arbustes. Heureusement, ces derniers tiennent bon quand on s’y accroche. Car dans cette pente, il y a une réelle difficulté : le risque de dérapage sur cette poudre…Bref, après une bonne heure de grognements et de jurons, on parvient au petit lac au pied de la cascade. Nos deux guides improvisés nous ont rendu un bon service dans les passages délicats. Distribution générale d’amandes et de fruits secs. On admire la chute d’eau : son débit est réduit au minimum et le moindre coup de vent la fait s’égayer dans les airs ce qui donne de beaux arcs en ciel.

" Passage délicat "  " La cascade s'évapore  " 

La remontée est moins anxiogène mais éprouvante dans la mesure où le rythme de nos jeunes « guides » est un peu rapide. Le jeune ado tire Véro par le bras là où ça dérape. Arrivée sur les jantes.

Véro donne des sous à nos deux guides pour le service rendu.

Au parking, la pelleteuse a presque fini son travail.

" Nouveau parking pour accueillir les cars de touristes "  " Une idée de clôture "  " Le canyon au point de vue  "

On reprend la piste pour revenir à l’A5. On piquenique sur un petit sommet pour profiter d’un magnifique point de vue. Puis on aborde les passages pentus qui s’avèrent difficiles : la Polo Vivo a du mal même en 1ère ! Mais on y parvient ! …dans un nuage de poussière et une odeur de caoutchouc brûlé car les roues patinent…

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/maletsunyane-falls-semonkong-30467872

On va à Semonkong, un bourg dispersé où il y a quelques boutiques délabrées, celles en dur autant que celles en tôle ondulée. On laisse tomber l’idée d’aller prendre un pot au Semonkong Lodge, la piste pour y aller étant pire que celle de la cascade. On continue un peu sur l’A5 jusqu’à un point de vue sur le canyon. Alors qu’on prend des photos, une voiture se gare, et deux filles hilares et un gars tenant une bière à la main en descendent et nous demande de poser pour des selfies…

" Semonkong shopping center  "  "  Un arbre bien seul "

Demi-tour, vers Roma. On prend en stop un couple de jeunes : ils viennent du fin fond des montagnes et ne parlent pas anglais. Pendant le trajet, la fille chantonne puis s’endort…

À Roma, on fait quelques courses. Il y a un boucher qui propose de rôtir gratuitement au BBQ les viandes qu’on lui achète. L’aubaine. Il y a le vendeur de boissons alcoolisées qui attend le client derrière son comptoir : il a les yeux rouges et l’air absent, soit il a attrapé la myxomatose, soit il boit son fonds. Une bière 66cl sortant du frigo = 16R soit 1€.

"  Commerces à Roma  "   " Station service  "

À la guesthouse, la dame de la réception vient nous voir avec sa fille : elle souhaite faire des selfies avec nous !

On dîne au son d’une fête qui se tient dans le quartier, musique un peu lancinante car très répétitive et très perchée.

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12/11/2018

Grasse mat.

Roma est une petite ville qui n’a rien de particulier, mais il se trouve que la gesthouse Grace Lodging nous va bien, que l’endroit est calme et que le paysage est plaisant : des collines de grès tout autour et la campagne à notre porte. On laisse donc la voiture se reposer et on part pour faire une rando autour de la colline qui est juste derrière la guesthouse.

On se sert de Maps.me pour s’orienter. Cette application est géniale : elle propose des cartes très détaillées jusqu’aux sentiers, application qu’on télécharge gratuitement et qu’on peut utiliser hors connexion. Avec ça, on n’est jamais perdu tant qu’on a de la batterie !! On a donc téléchargé la carte du Lesotho, et elle se révèle mille fois plus précise que toutes les cartes papiers…

Au départ (9h30), le soleil est déjà ardent. On prend la piste qui passe devant la guesthouse et on s’aperçoit bien vite qu’on n’aurait jamais osé y amener notre Polo ! Mais ici on ne s’embarrasse pas de tant de retenue : on est doublé par quelques voitures dites normales. Bon, elles ont des parties qui se dévissent, des carreaux en moins, des rafistolages en plus, mais ça roule.

Dans la campagne qu’on parcourt, il y a des troupeaux de moutons, de vaches, avec leur gardien, souvent jeune, portant l’éternel habit traditionnel : la couverture autour des épaules et fermée devant par une grosse épingle, le passe montagne sur la tête avec le plus souvent un pompon qui retombe sur le front, des bottes en caoutchouc et, bien sûr, le bâton. Ici, tous les hommes ont un bâton, même s’ils ne sont pas berger… Mais voilà que dans cette condition millénaire, est survenu un accessoire qui a grandement amélioré la condition de berger : le smartphone et la musique qui va avec… Les bergers ici sont aussi de la génération Y !

" I am a poor lonesome cowboy " " Petite ferme " " La corvée d'eau "   

Mais le progrès s’arrête là pour le moment : à quelques kilomètres de là, une jeune femme qui sort de son rondavel nous fait un large sourire « hello », et elle nous accompagne sur la piste avec un gros sceau vide. Elle va chercher de l’eau à la source. Il faut bien 5 mn pour l’atteindre. En fait de source, il s’agit d’une eau verte plutôt croupie, dont elle écarte les algues et les bulles, pour remplir son sceau : c’est pour la lessive et arroser son jardin. Son garçon est à l’école.

On se rapproche de l’école qui comporte plusieurs bâtiments neufs, dont des WC bien à l’écart et bien reconnaissables à leurs tuyaux d’évacuation des airs viciés. Ici, dans les campagnes, toutes les habitations ont leurs WC à 10 ou 20 mètres de la maison : petite cabane et tuyau d’évacuation.

À notre approche de l’école, on est déjà entouré de mômes (bel uniforme bleu) qui hésitent entre fuir ou nous faire la fête. Sur la recommandation d’une enseignante, on va voir Mme la Principale. En nous voyant par la fenêtre de sa classe, elle en sort, on se présente et on commence discuter « métier ».

Ici l’école est obligatoire pour tous les enfants. Les cours sont bilingues dès le plus jeune âge (6 ans) : anglais et sesotho. Cette école est presbytérienne, mais on ne saisit pas ce que ça implique au quotidien. L’instituteur doit acquérir un diplôme d’État, et bénéficie de trois années de stage dans les écoles du pays.

Lorsque nous nous apprêtons à partir, la Principale nous invite à visiter sa classe de 3ème grade (CE2 chez nous). À notre entrée, les élèves qui gazouillaient pendant notre conversation avec la Principale, se taisent brusquement. La Principale les fait ranger devant le tableau : ils sont une vingtaine. La classe est spacieuse, chaque élève a un bureau, des crayons, des cahiers (fournis par l’État). Il y a des affichages aux murs : le mur du fond pour l’affichage pédagogique en anglais et le mur d’à côté, en sesotho. Il y a quelques dessins d’enfants. La Principale nous explique que le nombre d’enfants par classe peut s’élever jusqu’à 40.

  " Arrêt sur image "  " Madame la Principale et ses élèves " " L'école primaire " " Le code de la route "    

On se sépare chaleureusement.

On passe devant la « High School », mais on ne renouvelle pas l’expérience. On est étonné de voir que dans cette vallée aux petits villages dispersés, les écoles prennent une telle importance dans le paysage.

On passe devant une ferme où un gars nous interpelle et nous demande de venir le voir. On entre dans un espace encadré par quatre rondavels et où le gars est en train de remuer de la terre et de l’eau avec sa pelle : il restaure une des façades qui s’est abîmée. Ça va lui servir à caler les pierres. Le jeune homme nous présente sa mère et deux ancêtres, assis à l’ombre à le regarder en train de travailler ! On lui demande ce que sont les graines qui sont en train de sécher sur le sol : c’est du sorgho (si on a bien compris), et il va en faire de la bière dans trois jours. On arrive trop tôt !

 " Je refais la façade "  " On protège la récolte "  

En progressant à travers champs, la piste se réduit progressivement. On tâtonne pour trouver la meilleure façon de contourner un relief et on trouve un endroit à l’ombre au bord d’une rivière (presque à sec) pour piqueniquer. Alors qu’on grignote nos œufs durs, deux bergers accompagnant des vaches sont sidérés de nous voir là !!

" La piste s'étrécit ! " " On m'appelle bijou ! " " Notre lieu de picnic " " Le travail de l'érosion "   

On change de vallée : on passe devant une nouvelle école. C’est l’effervescence à notre passage. Un groupe de filles nous saute presque au cou !

" Sortie d'école "  " Le travail de l'érosion "   

Cette partie de la rando devient difficile car le soleil tape dur. On passe un petit col, et nous voilà dans la vallée de Roma. On passe de village en village pour éviter l’A5, mais on est bien obligés de la suivre pendant quelques kilomètres. Et, surprise : il y a un large trottoir !

Pause bien méritée au petit commerce qui vend des boissons fraîches. Dans ce pays, la monnaie nationale est le loti (pluriel : maloti). Mais c’est difficile d’avoir des pièces, car c’est le plus souvent en rand sud-africain qu’on paye. C’est d’autant plus facile qu’un loti vaut un rand.

"Magasin de fringues" "Le vendeur ambulant" "Il faut éviter d'arriver là..."   " De beaux restes "

Puis on finit la rando par les rues de la ville, plutôt les pistes poussiéreuses, pour rallier notre guesthouse.

Comme on rentre assez tôt (15h30), on vaque tranquillement à diverses occupations dont une bonne douche ! Et le blog !

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/roma-rando-autour-de-la-montagne-sud-30494140

10

13/11/2018

Ce matin, lever à 5h. On quitte la belle guesthouse Grace Lodging vers 6h30. Il fait encore une belle journée. Retour vers l’aéroport où on retrouve l’A2 qui va vers le sud du pays. On prend de l’essence au carrefour : ici l’essence est moins chère qu’en Afrique du Sud : 0,8 € ! Le long de la route, les écoliers, collégiens, lycéens, font des kilomètres pour rallier leur établissement scolaire. On remarque aussi que beaucoup de gens viennent s’approvisionner en eau aux robinets qui sont installés le long de la route (il doit y avoir une canalisation en parallèle). Les gens ont de gros bidons, parfois portés par des ânes, mais aussi dans des remorques tirées par de vieilles voitures.

La route est bonne mais on reste vigilants : les dos d’âne ne préviennent pas ! À Motsekuoa, le carrefour pour Malealea, on s’arrête pour prendre de l’eau en bouteille. Le magasin est tenu par des Chinois, comme beaucoup de magasins dans ce pays.

Cette partie du pays est plutôt plate, bien qu’à 1400 m d’altitude, et très cultivée. Mais comme la sécheresse sévit, c’est plutôt la désolation pour la population paysanne. La route se change en piste pour la dernière dizaine de kilomètres. La piste est plutôt confortable par comparaison à celles qu’on a déjà testées.

Malealea Lodge est un établissement qui peut satisfaire tous types de clientèle : depuis les routards jusqu’aux plus exigeants. Cependant l’ambiance générale est plutôt routarde… Nous avons choisi une modeste hutte, compensée par diner au restaurant.

Malealea :  " On est prévenus ! " " Fantaisie florale "   " Notre hutte "  " Confort spartiate "

La rando du jour consiste à partir du lodge pour aller voir une cascade, puis aller voir des peintures rupestres : 16 km.

On part vers 9h30. Depuis l’entrée du Lodge, une piste descend le plateau recouvert d’herbe rase. On fait quelques pas d’équilibristes dans les rochers de grès, puis on rejoint un ruisseau où coule un filet d’eau. La sécheresse est telle que tout est sec et poussiéreux, les rares champs retournés il y a plusieurs mois ne sont que mottes de terre desséchées.

Mais le paysage raconte aussi autre chose : des ravins qui taillent dans les champs, des mini canyons creusés dans le plateau de grès, des effondrements de rochers, tout indique que quand il se met à pleuvoir, ce n’est pas de la rigolade.

" Le plateau de grès "  " Animal sauvage "  " Rivière presque à sec "   

La cascade est bien plus réduite que celle de Semonkong, mais son charme est qu’on la découvre au dernier moment au fond d’une gorge, et que l’endroit est très frais. On recharge les batteries en grignotant des amandes et des fruits secs.

" La cascade "  " Le beau chapeau de paille ! "    " Un randonneur qui montre ses fesses ! "

On ne manque pas d’observer qu’ici, sur le mur que forme le ravin dans lequel tombe la cascade, on voit très nettement le contact entre la lave de l’ancien volcan recouvrir les couches de grès. À ce contact, on voit de multiples sources d’eau, eau infiltrée dans le plateau volcanique, mais refusée par le plateau de grès imperméable.

Ensuite on revient sur nos pas quelques temps pour remonter sur le plateau herbeux par l’est vers le site des peintures réalisées par le peuple San. Il fait chaud et on tire la langue. À l’approche des peintures, que ne voit-on pas surgir des buissons ? Une jeune dame qui nous interpelle en anglais : voulez-vous que je vous aide à trouver les peintures ? Bon, on joue le jeu, bien que j’aie le GPS à la main… Elle dévale presque en dansant les marches pour géants formées dans le grès, et on la suit, moins alertes, pensant à nos rotules et à nos cols du fémur… Soudain elle quitte un semblant de chemin pour descendre par un riquiqui diverticule ! Sans notre guide improvisée, on ne l’aurait jamais trouvé ! On atteint les fameuses peintures : on en voit à deux endroits, sur le mur de grès qu’a creusé la rivière. Elles occupent à peine un mètre carré et mettent en scène des personnages et des animaux. Notre « guide » nous explique qu’il s’agit de danses rituelles. Comme elle semble pressée, on lui explique qu’on est fatigués et qu’on veut se reposer ici, à l’abri du soleil. On lui glisse un billet et elle s’en retourne avec un large sourire et en sautant de rocher en rocher. On piquenique sous la protection des divinités san.

" Peintures san " 
" Le chemin d'accès aux peintures "  " Notre guide " " Plateau de grès " " Sous le plateau de grès "   

Le retour au Lodge est un peu pénible, car ça monte, c’est en plein soleil et l’eau de nos bouteilles est chaude. On parvient au terme de la rando vers 15h30.

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/malealea-cascade-peintures-san-30514348

"Pas de pitié pour les jeunes qui rentrent de l'école" "Le groupe de funk local"   

On se précipite au bar pour des boissons fraîches, puis sous la douche ! On discute avec nos voisins de hutte (des Français), on regarde un petit spectacle donné par les jeunes du village : des instruments de musique fabriqués à l’aide de boites de conserve. Enfin le dîner, dans une salle à l’ambiance de refuge de haute montagne.

La soirée est occupée par la recherche d’un peu d’électricité (ici, solaire) et de connexion. Mais, le réseau est chaotique et la lampe de notre hutte est grillée…

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14/11/2018

Debout avec le soleil. On a passé une bonne nuit, malgré la rusticité du lieu. Pas d’insectes intrusifs, pas de bruits autres que les oiseaux du matin. Petit dej dans la salle/cuisine commune destinée aux basic huts. Dans cet espace, quelques meubles antiques contiennent de la vaisselle. Un frigo ronronne aux heures d’électricité, soit 17h – 20h. Ce qui veut dire que ce qu’on y met n’est jamais frais ! Les chaises en plastique vert ont toutes quelque chose de cassé. Elles ont eu des jours meilleurs dans le secteur luxury huts et prennent leur retraite ici

On part vers 7h. On rejoint l’A2! C’est notre route jusqu’à Quting, notre destination. Une belle route sauf sur les derniers kilomètres où on a droit à de nombreux potholes et bumpers (nids de poule et dos d’âne).

À Mafenteng, on cherche à faire une pause. On avise un commerce où c’est indiqué « cafe » et avec des dessins évocateurs de cuillère, fourchette, verre, etc. Mais quand on demande un café, on nous regarde d’un air étonné : - ici, on ne fait pas de café ! Finalement on va un peu plus loin, dans un hôtel un peu plus class, et là, pour le prix dérisoire de 20R on nous sert un café et un rooibos sur une belle terrasse. On en profite pour « envoyer » le blog de la veille. Le soleil est toujours présent, et ardent. Cependant quelques nuages évoluent en lâchant des ondées, mais elles ne parviennent pas jusqu’au sol, tellement il fait chaud ! Contrôle de police : les policiers sont tout sourire… « bone voyadge, mertci »

On arrive à Quting vers 11h. C’est une ville un peu plus « bout du monde » que les autres. L’hôtel qu’on avait en vue, nous explique qu’il n’y a plus de place. On tombe sur un panneau indiquant l’existence d’une « Orange guesthouse », mais arrivé sur place, on trouve un bâtiment en ruine, avec toutefois des rideaux qui volent au vent. On trouve enfin un rondavel dans le Hills view guesthouse, un endroit qui comme son nom l’annonce, surplombe la ville. 60€ la demi-pension pour nous deux. La chambre est spacieuse, les sanitaires sont clean, mais … Pourquoi dans ces hôtels, on ne peut pas accrocher ses fringues quelque part, poser ses valises et les ouvrir sans se casser le dos, et dans la douche avoir un endroit où mettre le savon ? Par contre, on a droit à deux bibles neuves, une sur chaque oreiller !

On cherche un lieu de piquenique et on trouve à l’extérieur de la ville, dans la courbe du fleuve Orange, un bel endroit ombragé. Deux enfants, pataugeant dans l’eau, cherchent des poissons ? écrevisses ?, on ne saura pas car ils n’ont rien pêché !

" Le fleuve Orange " 

On revient sur Quting pour visiter le musée des traces de pas de dinosaures. Il est fermé ! On interpelle la jeune fille qui habite la maison voisine : elle vient nous voir avec son portable et appelle le numéro qui est sur la porte « - le gardien du musée arrive dans peu de temps ! ». Un quart d’heure après, il arrive … en taxi !

Le musée se résume en un hall abritant une dalle de grès. Sur cette dalle, on voit de multiples empreintes de pattes : des petites (10 cm), des grosses (25 cm) et de grandes trainées laissées sur le sable par la queue de ces animaux. Le gars nous fait un peu l’historique du lieu : c’est un missionnaire français qui a découvert ces traces, alors qu’on construisait la route qui passe juste à côté. Le gars nous sort une blague ( ?) à propos des missionnaires qui ont fait connaître Dieu au peuple Basotho : « avant on ne vénérait que les vaches, car elles nous donnaient du lait, de la viande et du cuir, enfin tout ce qu’il faut pour vivre. Et maintenant on connait Dieu. Quel bonheur ! » …

" Les dinosaures sont passés par là ! "

Au sud de Quting, il y a un autre musée, le Masitise cave house. Dans une cave sous une dalle de grès, le père du missionnaire qui a découvert les traces de pas de dinosaures, lui-même missionnaire, s’est construit ici un vaste logement pour lui et sa famille (nombreuse).

On trouve le guide dans une maison planquée sous des arbres. On croirait qu’il sort de sa sieste… Il nous amène au pied d’une corniche et nous fait visiter l’appartement installé dans son flanc. Nos crânes touchent presque le plafond ! Le guide ne tarit pas d’histoires et d’historiettes, depuis la fondation du Lesotho, jusqu’à la lignée des Ellenberger, habitant ces lieux jusqu’en 1960. Il nous fait aussi observer des traces de pas de dinosaures inversées au plafond de la cave. Une heure d’explications détaillées et enthousiastes. Heureusement l’endroit et frais !

Alors qu’on se sépare, notre guide nous demande ce qu’on pense du Brexit. Heu … et le voilà parti à discourir sur Theresa May…

" Bus scolaire réformé "  " La maison du missionnaire "   

On revient en ville pour explorer ce « bout du monde ».

" Quting - Des gamelles et des bidons  "

Puis douche à l’hotel pour se rafraîchir et un peu de repos avant le repas.

La salle du dîner est petite avec une vingtaine de places sur de longues tables. Il y fait chaud. Les murs sont rouge vif, ce qui nous met dans une ambiance carnassière. Les mets sont disposés sur des plats chauffants et chacun doit se servir, à volonté. Entrecôte grillée, émincé de porc au curry, patate douce, riz, salade de chou rouge, dessert, soda. Quatre filles du pays, disposant d’un solide embonpoint, partagent le repas avec nous. Pas de discussion possible : ces dames ont la tête enfouie dans leur portable.

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15/11/2018

Le breakfast est servi dès 7h dans la petite salle rouge à côté de la réception du Hills view guesthouse. Dans les plats de services chauffant en libre-service : œufs durs, viande hachée en sauce, fines tranches de bacon grillées. Plus tomates en tranches, pain, fruits, et bien sûr café, thé, rooïbos… Des gens qui ne prennent pas leur petit déjeuner sur place emportent des barquettes remplies à ras bord !! On déjeune avec une musique de Gospel dans les oreilles…

On démarre vers 8h en direction de la frontière Telle Bridge. C’est la rivière Telle qui fait la frontière. Le poste frontière du Lesotho est tout neuf et donnerait envie à une clinique ! À cette heure matinale, c’est le grand ménage ! Un coup de tampon, on traverse la rivière, on se gare. Au poste frontière de l’Afrique du Sud, c’est le carrelage qui est refait. Un coup de tampon et on reprend la voiture.

Sitôt arrivés dans la première ville (Sterkspruit), on achète des data pour le portable. Il faut bien rester connecté… La campagne, de ce côté de la rivière Telle, ressemble à celle qu’on vient de quitter, avec ces petits villages et ces petits champs ; mais les villes sont bien différentes : moins brouillonnes, moins d’endroits laissés à l’abandon, moins de petites boutiques en tôle ondulée, mais de nombreux supermarchés tout neufs, de station-service rutilantes, etc. Cependant il y a autant de piétons sur le bord des routes…

Puis passées quelques montagnes, on retrouve les grands espaces d’élevage extensif avec de grandes fermes isolées et de gros bourgs distants de 30 ou 40 km les uns des autres.

On arrive dans un bled à l’écart de la grande route : Lady Grey, où l’on souhaite faire une pause et prendre un pot. Dans la grande avenue principale, on voit des tas d’objets récemment brûlés, des troncs d’arbre fumants dans le fossé, des grosses pierres au milieu de la route, des panneaux publicitaires à terre… On est étonné de voir un désordre pareil. On trouve un café, le Coffee shop d’Anna, qui a l’air sympa, on s’installe à l’intérieur, où c’est bien frais (dehors, il fait déjà une chaleur insupportable). On passe la commande à la patronne, une Afrikaner, et on lui demande pourquoi il y a un tel désordre dans la rue.

C’est comme si on avait ouvert une vanne ! La dame, la voix encore tremblante, nous explique qu’il y a eu une émeute à Lady Grey, depuis trois jours, qu’ils n’ont pas pu sortir de chez eux ces trois jours, que c’est bien triste qu’une telle chose puisse arriver ici, dans cette petite ville isolée, bad, bad, bad. À Barkly East, c’était pareil, la police a tiré sur les manifestants, quelques blessés. Le conflit viendrait d’une histoire de corruption au niveau des municipalités, d’embauches frauduleuses, quelque chose comme ça. Elle parle très vite et on a du mal à comprendre tout ce qu’elle dit. Au début le conflit était pacifique et la dame nous dit qu’elle était d’accord car ici, la corruption…, mais elle n’était plus d’accord quand ça a dégénéré.

Pendant qu’elle nous décline toutes ses émotions, des jeunes de toutes les communautés viennent prendre des commandes : le commerce continue. Dans la ville, les gens circulent, bavardent, rigolent comme si de rien n’était, bien que les traces de l’émeute soient encore visibles. Pour le moins, on est plutôt choqués et étonnés d’une telle explosion dans un coin aussi reculé du pays. Cette ville doit compter 2 000 habitants, pas d’industries, rien qui pourrait expliquer une telle éruption. Sinon un sous-emploi généralisé dans tout le pays ?

On reprend la route, le prochain bled étant justement Barkly East : trace de pneus brûlés, beaucoup de voitures de police devant le local de la police.

Une voie de chemin de fer, longe la route. Elle semble désaffectée. On s’arrête sur un pont (il faut savoir qu’il y a très peu de circulation, peut être une voiture toutes les cinq minutes). On comprend pourquoi elle est désaffectée : les rails ont été tordus, et carrément retournés par le débordement d’une rivière !

" Traces d'émeutes à Lady Grey "  " Voie ferrée déferrée "   " La Une sur les émeutes " 

On piquenique au bord de la route, dans un environnement de montagnes (de grès !) tourmentées par l’érosion avec de loin en loin des petites vallées où se nichent d’importantes fermes. La campagne jusqu’à présent grillée par le soleil, devient progressivement plus verte. Et bientôt, alors que la route s’éloigne des montagnes, d’importantes forêts recouvrent les collines à perte de vue : des pins par centaines de milliers ! L’industrie du bois…

" Barkly East "  " Ferme isolée "   " De la place pour les moutons "   " Paysage de grès "  " Forêts artificielles "  

On arrive à Ugie en début d’après-midi. On a réservé à la Clarendon guesthouse, qui fut ancien orphelinat, aménagé en guesthouse. On est accueilli par un imposant Afrikaner (de nos âges), tout humble et tout sourire.

En entrant dans sa maison, les bras nous en tombent : on est comme dans un musée des traditions et du mode de vie des settlers du 19ème siècle ! Rien n’a bougé, des meubles, des décors, des ustensiles, du parquet qui grince, des lustres appréciés des mouches, etc. De l’odeur de cire rance, aussi… Dans la cuisine, un repas se prépare, la cuisinière (Xhosa, l’ethnie majoritaire dans cette région) fait rissoler des oignons au curry… Dans la salle à manger, les assiettes (de la porcelaine chinoise) et les couverts sont protégés par une fine mousseline brodée, sur une table trône un phonographe, un vieux piano avec sa partition, etc Il y a mille choses, qu’il faudrait trois pages de blog…

Ugie : " Clarendon guesthouse "   En bas à droite : " Notre chambre à Clarendon guesthouse "

Notre chambre est plus que spacieuse : au moins cinquante mètres carrés, plus une cuisine équipée pour nous tout seuls, sanitaire et … fumoir, s’il en est besoin ! Un lit à baldaquin et deux autres lits aux matelas bien épais, canapés, fauteuils, armoires, table etc.

Le patron écrit sur son carnet de récépissés en lettres rondes le prix de notre hébergement : 500 Rands (30€). Il est désolé de ne pas pouvoir nous faire à dîner : il a du monde, et il n’est pas sûr d’avoir assez de provisions.

On va faire des courses dans le SPAR qui est juste à côté, où des grillades sont déjà prêtes à déguster ! On y vend aussi le journal local, The Reporter, qui nous explique en détail les évènements des derniers jours : c’est surtout à Barkly que ça a chauffé avec la police (POP Units), qui a tiré avec des balles en caoutchouc.

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16/11/2018

Debout à 6h. Breakfast dans la belle salle à manger de la Clarendon guesthouse. Saucisses, chipolatas, œufs brouillés, légumes en sauce, champignons rôtis, pain de mie rôti, jus de fruits, café, céréales, etc… À notre table, quatre grands gaillards, Afrikaners, en engloutissent une quantité impressionnante. On demande au patron la note du breakfast, il nous annonce avec un grand sourire que c’est offert par la maison ! On n’en revient pas !

Sur le petit parking de l’hôtel, les quatre grands gaillards chargent dans leurs 4x4 des pelles, des armatures en fer, des grosses caisses, comme s’ils partaient en expédition. On quitte la guesthouse, encore sous le charme.

Pour aller vers la côte, le patron nous a conseillé de prendre la nouvelle route directe vers Mthatha (le lieu de naissance de Mandela). On hésitait car sur la carte elle est indiquée comme étant une piste. Mais c’est effectivement une belle route goudronnée. On prend plusieurs fois en stop des étudiants qui se rendent à leur école. Ils ne sont pas très bavards.

La première partie de la route consiste à descendre du plateau par une longue pente avec de nombreux virages. Beaux paysages. L’humidité qui vient de la mer (à 100 km), en se heurtant aux reliefs, s’agrège en une mer de nuages dans laquelle la route s’enfonce. Arrivés dans une région plus plane et plus verte, les villages sont plus présents, on ne voit plus de vastes étendues désertiques réservées aux vaches, mais au contraire une multitude d’habitations dispersées sur les collines. Beaucoup de rondavels, aux toits en tôle. Et, en s’approchant de Mthatha, les rondavels deviennent des maisons cubiques en parpaings. Elles sont toujours très colorées.

" Rondavels aux toits de tôle "   " La descente vers la côte "   

On évite Mthatha pour prendre la N2 vers le sud, puis la route vers Coffee Bay. Le paysage humain est complètement différent de ce qu’on a vu jusqu’ici : les maisons, qui ont retrouvé leur toit de paille, sont de plus en plus nombreuses, sans toutefois se coller entre elles ; les carrefours où se regroupent les commerces, sont bordéliques, encombrés par de multiples petites cabanes de vendeurs. Et il y a pas mal de monde marchant sur les routes.

Au bout d’une heure de route pour faire 40 km (route défoncée, dos d’âne particulièrement redoutables, monde sur la route), on quitte le goudron pour une piste qui n’est pas pire ! La différence : les piétons qui avalent plus de poussière.

On arrive à Mdumbi après un vrai jeu de piste (c’est le cas de le dire !). Mdumbi est un « eco village », c'est-à-dire qu’il est pris en charge par la communauté. On ne comprend pas très bien l’implication, toutefois, il semble que c’est elle qui gère le site de backpackers où on a réservé une chambre double (380 R) pour deux nuits.

Le Mdumbi backpackers est un vrai petit paradis : une dizaine de rondavels sont installées au sommet d’une colline donnant sur l’océan, des terrasses, des plantations, des gens accueillants. Au large, dans l’océan, on devine les ébats de quelques baleines … On s’installe dans un rondavel où le lit double occupe la moitié de l’espace avec quelques étagères. Les sanitaires sont partagés, ainsi que les espaces équipés pour la cuisine. Il y a même des douches solaires à l’air libre…enfin, sans toit…

Mdumbi  : " Notre hutte " " La douche extérieure " " La plage " " Promenade sur la plage "   

On piquenique dans un petit espace ombragé. Puis on va faire un tour vers un point de vue et la plage en contrebas. On prolonge cette promenade en longeant la côte vers le sud puis en passant par les petits villages alentours. Il fait chaud et l’air est moite, mais le vent marin rend les choses supportables.

" Promenade sur le front de mer " 

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-marcher/mdumbi-alentours-30586898

Douche puis farniente jusqu’au dîner à 18h30.

Le dîner consiste en un hamburger avec quatre frites et de la salade. Bof…

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17/11/2018

Debout tôt. Petit dej dans la grande cuisine commune, seuls avec un chat. À 7h, on est prêts pour la rando vers Coffee Bay, au sud. Le temps est maussade : ciel couvert, vent venant de la mer. Mais il fait doux.

La première partie de la rando se fait le long du rivage : la marée monte. Immense plage de sable, quelques rochers. Personne d’autre, à part trois pêcheurs. Les petits crabes se sauvent à notre approche, et vont se réfugier dans les vagues.

Entre Mdumbi et Coffee Bay -   

Après une grande étendue de sable fin, on parvient à la rivière Umthatha, suffisamment large (100 m) et profonde pour qu’on ne puisse pas la traverser à gué. Alors qu’on se questionne, on voit sur la rive d’en face un jeune qui se met dans une barque, et qui vient, à la force des rames, à notre rencontre. Il demande 15R/p pour la traversée.

" Le passeur de la rivière Umthatha " 

La deuxième partie de la rando se fait un peu plus dans l’intérieur des terres : le rivage est rocheux et abrupt. Par des pistes ou des sentiers, on traverse des prairies, à travers des collines, et on passe de maisons en maisons assez éloignées les unes des autres. Quelques petits jardinets qui manquent visiblement d’eau. On croise peu d’adultes, surtout des enfants, tous petits, qui jouent tous seuls au pied des rondavels ou autour des points d’eau (robinets).

 " Entre Mdumbi et Coffee Bay "  " Découpage de la vache "  "  Ici, le travail est dur  "

Dans une ferme, des gars nous interpellent : ils sont en trains de découper une vache à grands coups de machette ! Si,si, venez nous prendre en photo !!

Du haut de la dernière colline avant d’atteindre Coffee Bay, on aperçoit au large des baleines s’ébattre. Gros bouillonnements et parfois un dos rond ou une queue.

" La plage de Coffee Bay  "

Le site de la plage de Coffee Bay est vraiment très joli. Le village nous déçoit un peu : une vingtaine de campings et de guesthouses backpackers, des maisons dispersées et déglinguées, une boutique vendant de l’alcool et une épicerie, où l’intérieur est grillagé et barricadé ! Des vaches, des chiens et des cochons errants. Des dames qui vendent des colliers aux touristes. Rien qui ressemble à une ville de bord de mer. Pas même un endroit où s’assoir et boire un pot. Piquenique en face du vendeur d’alcool qui a eu l’idée de mettre une table en face de chez lui…

Coffee Bay  : " Intérieur de boutique "  " La boutique d'alcool "  

Le retour se fait par un autre itinéraire, encore plus à l’intérieur des terres, mais avec le passage obligé du bac sur la rivière Umthatha. Quelques rencontres avec des femmes qui demandent avec de grands sourires de poser pour une photo. On rencontre aussi des mômes qui ont pris l’habitude de quémander en tendant les deux mains à plat : « change, please ».

Alors qu’on se rapproche de Mdumbi, des gars qui travaillent sur le toit d’un rondavel nous font des grands signes. On va les voir. Ils sont en train de remettre du chaume. C’est vraiment un travail de spécialistes : la paille est dressée en bouquet, les bouquets sont entassés dans un coin, à côté du stock de ficelle de paille tressée, un gars jette à son compagnon perché sur le toit un bouquet. Celui-ci le place sur les lambourdes, la partie coupée vers le bas. Un troisième compagnon, sur une échelle, à l’intérieur fait passer la tresse à celui qui est au-dessus à l’aide d’une grosse aiguille ( 60 cm !), afin de lier le bouquet à la lambourde. Et ce faisant, mettre le bas du bouquet à niveau par rapport aux autres en tapotant le bas des tiges de paille à l’aide d’un petit plateau. Un vrai métier !

" Réfection du toit  "  " Une école bien protégée ! "  " Hum ! Passons notre chemin ! "

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/mdumbi-coffee-bay-a-r-30623199

De retour à la guesthouse, café/rooïbos puis douche ! Les vaches ont envahi l’espace, et il y en a une qui a laissé un souvenir presque devant notre porte !! A ce propos, il faut dire aussi qu’on est un peu dérangés des intestins…

Ça ne nous empêche pas de manger au dîner de la guesthouse un repas de fruits de mer : huîtres, soupe de moules, poissons/crevettes au curry + riz. La tourista, on l’aura bien cherchée …

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18/11/2018

Debout tôt. Vent et ciel gris et bas. On doit faire une des plus grandes tirées en voiture de notre périple. Déjà, on doit se taper 60 km de piste pour sortir de Mdumbi (= on prend une autre route que pour l’aller). La piste n’est pas d’une perfection totale : il y a quelques passages où les rochers dépassent et c’est toujours dans les pentes. Là-dessus, on roule à 40 de moyenne. Un crachin s’installe. C’est le soulagement quand on trouve le goudron ; en plus, la route est neuve jusqu’à Mthatha.

On fait des courses dans un énorme centre commercial abritant plusieurs supermarchés, des dizaines de magasins de marques, etc. Puis on reprend la N2, une route à 2 voies, parfois trois. La route traverse des multitudes de collines ce qui fait qu’on n’arrête pas de monter et descendre, sans parler des virages. Les seuls gilets jaunes qu’on voit par ici, ce sont les policiers qui contrôlent le trafic …

Le paysage change : les collines sont plus verdoyantes, il y a des forêts (artificielles : pins, eucalyptus), retour aux vastes espaces sans habitations, et aux fermes isolées. Quand on atteint le Kwazulu-Natal, la région semble plus prospère.

" Notre hutte "

C’est compliqué de trouver la route qui mène à l’Oribi gorge natural réserve : le GPS veut nous faire passer par de petites routes pour tracteurs. On finit par trouver. Arrivés à la Natural reserve, la jeune réceptionniste nous conduit à notre hutte qui s’avère être un beau pavillon/studio (375 R), 20 m², sanitaires, frigo et petit équipement de cuisine. Elle nous présente la cuisine commune, bien rangée.

On déjeune puis on entreprend une petite rando : baaboon view et le sentier Mtizi. Le temps ne s’est pas levé : il y a toujours du crachin, et les gorges sont envahies par le brouillard. C’est d’autant plus dommage que le sentier Mtizi, dans sa première partie suit le bord de la corniche qui surplombe la rivière. Le sentier évolue sur d’énormes dalles de grès.

Oribi gorge : " Mziki "    

On est sensé voir une belle cascade, mais la rivière est à sec, et ce n’est pas ce crachin qui va la remplir ! Lorsqu’on quitte le plateau pour descendre vers la rivière, une descente un peu raide nous attend. Il y a bien des grosses pierres posées pour faire des marches, mais elles sont recouvertes de lichens, ce qui, avec le crachin les rend glissantes.

" Oribi gorge " " La cascade est sèche " " Termitière " " Scolopendre " 

On retrouve la route qui traverse le parc, et on décide de la remonter pour rallier notre hutte. C’est un peu une marche forcée (3h de rando) : il est tard, et la nuit ne va pas tarder. À la hutte, on tombe les chemises trempées, et on va sous la douche.

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/oribi-gorge-mziki-30668940

Le diner se passe dans la cuisine commune où il n'y a que nous.

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19/11/2018

Pendant la nuit, on a entendu le vent souffler et la pluie tomber sur le toit de notre hutte. Ce matin, la brume et la farine pluie sont encore au rendez-vous. C’est raté pour une autre rando dans les gorges. On décide de faire une « rando voiture » vers la côte. Port Shepstone est à 20 km, c’est notre première destination.

On pose la voiture près de la gare routière, où se tient aussi un petit marché de fruits et légumes. On se promène dans une ville un peu délabrée. Un marchand m’interpelle en me disant de faire gaffe à mon portable… Je le range un peu plus profondément !

" Port Shepstone "

Devant le KFC, des vendeurs ambulants étalent leurs marchandises sur le sol. L’un d’eux vend des pièces de monnaies et des billets de banques. Alors que je regarde son étal, un gars nous demande si on a besoin d’aide. Il s’aperçoit bien vite qu’on est Français, vu que lui aussi parle français. On bavarde un peu : il est Camerounais, il vit ici avec une femme d’ici. Il nous dit que ce n’est pas prudent, pour nous blancs, touristes, de nous promener dans ce quartier. Il le qualifie de « jungle » où on peut se faire agresser sans que personne ne réagisse. Il nous propose de nous raccompagner à la gare routière, et en route il nous raconte un peu son itinéraire du Cameroun à l’Afrique du Sud. Il a une bonne connaissance des arts de la cuisine, et ici, il a travaillé dans les vignes du Cap et puis est venu dans cette région, car on lui a proposé un bon boulot dans la restauration. Arrivés à la voiture, il insiste sur le fait qu’ici, c’est l’insécurité, et que si on veut se promener il faut aller plus au sud vers Margate, Ramsgate, etc… On se sépare.

On ne sait pas trop quoi penser de ces affirmations d’insécurité sur cette ville de Port Shepstone. Ça nous semble un peu exagéré, cependant il est vrai qu’il n’y a aucun Afrikaner ou touriste dans le secteur.

Pour avoir un regard sur ce secteur, suivre le lien :

https://www.google.fr/maps/@-30.7382228,30.4479213,3a,60y,90h,90t/data=!3m6!1e1!3m4!1skcs2KcsyKc9LyqmZ45JV2A!2e0!7i13312!8i6656

On avait prévu de toute façon d’aller voir les plages au sud de cette ville : Shelly beach, Margate, Ramsgate, Port Edward. C’est vrai que la transition est brutale : la côte n’est que résidences, villas, Luxury lodge, etc. Cependant, on n’a pas jugé utile de construire une corniche, une promenade, ou un malecon, au bord de cet Océan Indien aux belles plages. On ne voit que des maisons derrière des hauts murs et des barbelés…

" Shelly beach  "  " Une sous-marque inconnue " " Un expert en courbes "

On va faire quelques courses et trouver une poste dans un centre commercial. Là aussi, la transition est choquante : le luxe y est débordant. Et en errant dans les larges allées de ce centre, on y voit surtout beaucoup d’Afrikaners retraités.

Sur l’esplanade de ce centre, on voit un concessionnaire Renault qui vend une voiture qu’on ne connait pas en France : la Kwid, une mini SUV. Un vendeur vient nous voir pour nous faire l’article : il en vend beaucoup aux jeunes conducteurs.

En poussant vers Port Edward, il y a une Réserve marine, nommée Trafalgar… On s’y arrête pour parcourir un tout petit sentier bien agréable malgré le temps pourri, parmi les dunes et une flore abondante.

"Prothea beach" "Dassies"   
"  Margate et sa plage " 
" Iphiti trail " 

Pour visualiser cette promenade, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-marcher/trafalgar-iphithi-trail-30686366

Il n’y a rien à voir à Port Edward hormis ces nombreuses résidences de vacances. On rentre vers Oribi gorge en prenant en stop une dame qui pour ce service voulait nous donner 10R. On traverse une région à la fois très habitée avec des rondavels et maisons traditionnelles, et très cultivée : bananiers, canne à sucre, macadamia, etc.

Retour dans notre hutte : la brume cache tout, et on doit mettre le chauffage !

À noter que pendant notre absence, le ménage a été fait dans notre hutte ! Décidément « KZN Wildlife », l’organisme qui s’occupe des parcs naturels et de ses logements, fait bien les choses ! Et dans ce camp, le rapport Q/P est imbattable !

Au menu, préparé dans la cuisine commune ce soir : salade de mangue et avocat achetés au bord de la route, côtes de porc haricots blancs en sauce.

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20/11/2018

Debout avec la lumière… du soleil. Après le petit dej, on va se promener jusqu’au Baboon view, histoire de voir ce qu’on n’avait pas pu voir à cause de la brume.

" Oribi gorge par temps clair "  " Les champs de canne "  

On démarre vers les 8h, direction Durban. Comme on a le temps, on prend l’ancienne route nationale (R102) au lieu de la N2, genre d’autoroute à une voie à double sens… Le but : essayer de voir un peu le bord de mer. C’est une tâche difficile, car à part de rares endroits, genre marigots ou estuaires, ce bord de mer est inaccessible, car privatisé par des résidences, clubs, et autres luxury hôtels.

Après Hibberdene, la R102 s’enfonce un peu dans les terres. Les villages perdent leur nom occidental (ex : Melville, Sunwich, Anerley, etc..) pour prendre des noms plus kwa-Zulu (ex : Mthwalume, Magwaza, Nyangwini, etc…). Autre différence : la route est plus pourrie. Encore une différence, à plusieurs carrefours, on distingue des traces manifestes de barrages/barricades de pneus brûlés. Et ici, beaucoup de gens arpentent la chaussée pour aller d’un village à l’autre. Et enfin, les maisons sont moins que modestes, avec des points d’eau par-ci par-là, avec des mômes ramenant des sceaux d’eau… ça change des lodges de la côte …

Entre ces villages, de larges champs de canne à sucre et au bout de cette route, une énorme usine sucrière. On aperçoit aussi des petits singes gris, avec un collier de poils blancs autour du visage.

Finalement on prend une vraie autoroute (toujours N2). Malgré des panneaux, indiquant qu’il est interdit d’installer des étals de vente, de nombreuses femmes, assises dans des fauteuils, chapeau et parapluie pour se protéger du soleil, vendent des avocats, des mangues, des oranges, etc…

On atteint Amanzimtoti, la banlieue sud de Durban : on découvre une vaste région industrielle, aux installations plutôt modernes (mais on n’a pas été voir dedans…). À l’approche de Durban, on met le GPS, ce qui nous facilite la vie, quoique… Les gigantesques échangeurs servent d’abri pour de multiples commerces de bric et de broc. On trouve notre destination, Nomads backpackers, assez facilement, dans un quartier qui semble calme. Cependant, pour entrer la voiture dans le parking, c’est un peu compliqué.

Bref, accueil sympathique à la réception, installation dans notre vaste double ensuite, (30m², terrasse, sanitaires, 575R), café/thé à volonté, petite cuisine commune, de nombreux espaces à partager dont une petite piscine !

On discute avec la réceptionniste : comment visiter Durban ? Y a-t-il des quartiers à éviter ? Elle nous donne la photocopie d’un petit plan de la ville avec en hachuré deux grandes zones « CAUTION ». Et les recommandations habituelles : rien d’ostensible, tenue normale, etc.

On reprend la voiture pour un rendez-vous à l’agence locale de location, pour une sombre histoire d’échange : notre voiture devait passer un contrôle technique, et on nous a demandé (par mail) de bien vouloir passer à l’agence la plus proche. Échange relativement sans problème (on note qu’on a perdu un enjoliveur…). La nouvelle voiture (un clone VW), est inspectée minutieusement, et il est noté tous les petits impacts…

On repart au centre-ville où on a du mal à se garer. Finalement on trouve une place (payante) à 500 m du city hall. Des gens (en gilet jaune !!), surgis de nulle part, nous aident à faire la manœuvre. On sort de la voiture, je demande à un Afrikaner qui passait par là, comment on procède pour payer le parking, et à quoi servent ces gens en gilets jaunes. On ne comprend pas trop ce qu’il nous répond.

Au moment où il nous quitte, un jeune dépenaillé à l’air hagard, s’approche de Véro en tendant la main comme pour une aumone, mais soudain, il lui arrache la chainette en or autour du cou, et se sauve en courant. Véro crie « ma chaîne, il m’a pris ma chaîne ! ». L’Afrikaner qui a compris, crie à son tour « ROBBER, ROBBER » et part à sa poursuite, ainsi que des passants. Le voleur prend une petite rue à droite, une demi-douzaine de personnes à sa poursuite (dont JP, déjà essoufflé). Des gens qui viennent d’en face et qui ont entendu les cris, bloquent le gars, ainsi que des gens qui sortent de leur lieu de travail. Parmi eux des gens qui parlent français. Des costauds obligent le gars à rendre la chainette, ce qu’il fait assez rapidement, car des gens commencent à lui faire une clé au bras. Ces gens lui donnent des claques et disent qu’ils vont appeler la police.

Et c’est là qu’il se passe le truc le plus improbable : le gars, pour s’en tirer, n’hésite pas à baisser son pantalon et son slip, et se met à déféquer dans la main qu’ils ont oublié de tordre, et avec son paquet malodorant et verdâtre, menace de le balancer à la tête ses matons !! Qui le lâchent ! et il se sauve en courant, le pantalon à la main !

Durban  : " Notre agresseur "   " Où la chainette de Véro aurait pu atterrir " 

Tout le monde éclate de rire (sauf nous, encore tremblotants), les gens qui parlent français, nous consolent de cette frayeur.

Bienvenue ! Vous êtes arrivés à Durban !

On retourne à la voiture, puis au parcmètre pour enfin payer notre place. Les « gilets jaunes » nous font des signes de compréhension attristée, bien qu’on ne sache toujours pas à quoi ils servent…

On va prendre un pot dans une cafeteria toute proche, histoire de se décrisper… Du coup, on planque tout dans nos poches zippées, on se fait la morale comme quoi on a involontairement tenté le diable avec cette chainette toute discrète, et on se réjouit qu’il n’y ait pas eu plus de violence…

On n’est pas découragé pour autant et on entreprend la visite de la ville. Il est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de touristes et qu’on fait tâche. Le centre-ville est animé. Il y a beaucoup de petits commerces qui encombrent les trottoirs : des gens qui vendent des fruits, d’autres des habits, des coiffeurs, des sacs, bref, tout ce que les passants regardent avec indifférence et ne souhaitent pas acheter… Une passante nous incite à garder l’appareil photo un peu plus discrètement…

Durban : " Centre-ville "   " Les laissés pour compte "

Il y a de nombreuses femmes qui tressent des perruques, pour les filles qui en ont marre des cheveux frisés, d’autres qui vendent des maïs cuits à la vapeur, ou encore de vieux os d’animaux dont la destination nous interroge. On atteint le marché Victoria : contraste avec la rue où règne le désordre organisé, ici tout est rangé ! On y vend des produits pour les touristes (mais, où sont-ils ?) : tenues traditionnelles, sculpture, épices, etc…

" Le marché Victoria  et ses environs " 

Retour à la voiture. Alors qu’on s’installe, le « gilet jaune » nous demande de lui donner notre ticket de parcmètre. Pour quel usage ??

On va se promener sur la Marine Parade, un grand front de mer bordé d’hôtels modernes. Un mini parc d’attraction est en train de fermer (un orage se prépare). Par contre un toboggan à eau au milieu d’une vaste piscine peu profonde attire beaucoup de monde : enfants comme adultes s’y éclatent. La vaste plage attire aussi du monde, ou du moins les cinquante mètres alloués à la baignade : là les gens s’affrontent aux rouleaux puissants de l’océan, en sautant par-dessus les grosses vagues : mais pas question de nager : le ressac est trop important.

Un ponton s’avance dans la mer : de là des surfeurs se jettent à l’eau. Une demi-douzaine à ruser avec les rouleaux, tandis que les promeneurs du ponton admirent leur agilité.

" Les gratte-ciels pour bureaux "  Marine Parade : " Jeux d'eau " " Sauts de rouleaux " " Au bout du rouleau "   

Le vent se lève, des gouttes se mettent à tomber et il y a quelques éclairs, on décide de rentrer : la journée est déjà bien chargée !

On dîne à la guesthouse : maximum de viande préparé au BBQ du jardinet par un des réceptionnistes. Ambiance un peu tristounette : il pleut et chacun mange à l’abri dans son coin.

" BBQ au Nomads "
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21/11/2018

Grasse mat. Cette nuit, on a dû mettre en route le ventilateur plafonnier pour chasser les moustiques…

La guesthouse Nomads backpackers est presque déserte, deux touristes en plus de nous ! Le ciel est gris et la température clémente. On part à pied faire une promenade dans ce quartier appelé Berea, sur une colline à 2 km au nord-ouest du centre-ville. C’est un quartier middle class aisée : pavillon entourés de fils électriques et de vidéo surveillance. Il y a tout de même quelques piétons dans la rue. Très peu de commerces, mais un super centre commercial sur trois étages…

Durban :  "Berea park" "On se protège à Berea"  

On visite la Campbell Collections : c’est une maison coloniale transformée en musée. On y trouve de très beaux dessins (plus de 200) d’une artiste : Barbara Tyrrell, dont le sujet principal est de recenser les tenues vestimentaires de toutes les ethnies d’Afrique australe. Dessins d’une qualité exceptionnelle ! Un petit musée sur les coutumes zouloues complète cette exposition. Lorsqu’on entre dans cette demeure on est accueillis par une jeune guide : elle nous explique la vie à l’époque de ses habitants, colons britanniques (dont l’histoire est plus qu’enjolivée) et dont parait-il, les meubles et décors n’ont pas bougé depuis un siècle. On ne peut pas prendre de photos sauf dehors… Visite très agréable.

Durban : "Campbell House" "Les dessins de Barbara Tyrell"  

On descend de la colline vers le jardin botanique. On a un petit creux : pause dans une « boulangerie/café » où l’odeur du pain frais nous attire…

Beau jardin botanique qui est un parc à entrée libre, et où il fait bon errer entre les immenses arbres, les vastes pelouses, mais en faisant attention de ne pas effrayer les canards bizarres, et les pélicans nageant paisiblement. Un truc qui dépasse l’imagination : il se tient dans la salle de conférence du parc une réunion rassemblant plusieurs centaines de personnes sur le sujet : les chèvres endémiques de l’Afrique australe !

" Les flamboyants sont en fleurs "  " Le jardin botanique " 

On rentre chez Nomads en passant par le géant centre commercial. Quelques achats…

Pour visualiser cette promenade, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-marcher/berea-durban-30731471

On repart, en voiture cette fois, faire le tour des temples hindous de l’agglomération de Durban. Bien sûr, c’est un prétexte pour voir à quoi ressemble cette importante ville qui étend sa banlieue sur un rayon de 50 km. On est impressionné par le réseau d’autoroutes, les quartiers de taudis (rares), les quartiers de maisons ouvrières (neuves) toutes semblables par centaines, les quartiers de maisons de cadres (neuves) toutes semblables, de quartiers laissés à l’abandon, le tout entrecoupé de grands champs de canne à sucre.

Pour ce qui concerne les temples hindous, ceux qu’on a vu se trouvent dans des endroits isolés, dans des rues en cul-de-sac, des friches industrielles ou des terrains de sports… bref des endroits qui sont étranges pour des lieux de cultes. Il faut dire que lors de notre passage, il n’y avait personne dans les temples ouverts (et encore moins dans les temples fermés !!).

Pourtant la communauté indienne est présente ici depuis plus d’un siècle et demi, son origine étant la même que pour les Antilles : la fin de l’esclavage des Africains et l’embauche « sous contrat » des Indiens afin de perpétuer la culture de la canne au profit des colons.

Temples visités dans les quartiers de : Tongaat, Mt Edgecombe, Cato Manor.

" Quelques temples hindous " 

Retour à Nomads backpackers où l’on se prépare un dîner « restes au fond de la caisse des victuailles » : salade de mangue/avocats/œufs durs arrosé de vin Zonnebloem « Pinotage » 2017. Dehors, il pleut et la température tombe.

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22/11/2018

Grasse mat. Beau soleil, air frais.

Beaucoup de monde sur la N3. Les gros poids lourds se doublent dans les côtes, des particuliers se traînent au milieu des voies, et des gens trop pressés font des dépassements audacieux, indifféremment à gauche ou à droite. Tout le monde se retrouve au pas pendant des km quand la « trois voies » passe à « une » à cause de travaux.

Bien que ce soit la capitale du KwaZulu – Natal, Pietermaritzburg semble une petite ville de province bien calme par rapport à Durban. Le City Hall est le point de repère : c’est un immense bâtiment en briques rouges à la Victorienne, doté d’un beffroi qui se voit de loin. Le centre-ville possède encore quelques édifices de l’ère britannique, mais ils sont noyés dans des constructions sans caractères dédiés aux commerces de marques. On en fait le tour en quelques minutes. L’entretien des rues et du mobilier urbain est laissé à l’abandon.

"  Style banque " 
Pietermaritzburg : " City hall "  " Monument historique en péril "  " Style colonial "  " Gandhi "   

Une statue de Gandhi commémore son expulsion du train à l’arrêt dans cette ville parce qu’il était en 1ère classe, alors réservée aux blancs. Il avait 24 ans, faisait ses études d’avocat, et cet affront est sans doute à l’origine de son engagement contre les discriminations.

Juste en face du City Hall, on visite le Tatham Art Gallery, qui présente surtout des œuvres d’artistes locaux. Quelques belles trouvailles.

" Tatham Art Gallery " 

Le guide LP fait l’article sur les Midlands Meander, alors on prend quelques routes de campagne. On tombe sur un terrain vague où sont entassées de vieilles locomotives devant une gare désaffectée. Des gens s’activent pour réhabiliter le lieu pour en faire un musée ; ils auront du boulot ! Les routes nous mènent dans des collines où, tous les cinq ou dix kilomètres, il y a une piste menant à un artisan isolé : potier, plus loin, antiquaire, ou fermier, ou encore B&B, etc. C’est assez lassant, car on ne se voit pas faire des km de pistes pour chiner…

Hilton :  "  Le cimetière des locomotives "

On piquenique à la sauvette et on revient sur Durban par la R103 qui traverse la « Valley of 1000 hills ». On se perd un peu dans ces montagnes, mais le paysage est superbe (des massifs granitiques, surmontés parfois d’épaisses strates de grès rouge) et la route traverse des villages zoulous.

Après cette « rando-voiture » un peu en demi-teinte, on revient en fin d’après-midi dans l’enfer de la circulation de Durban et de son anarchie urbaine.

"The valley of 1000 hills" "Bunny chow"  

Dîner au Little India, 155 Musgrave Road, à 500 m du Nomads. Le restaurant est à l’étage, au-dessus d’un magasin de robes de mariées. Chicken tikka, nan, riz jeera et un Bunny chow au curry d’agneau. Le bunny chow est LA spécialité de Durban : il s’agit d’un cube de pain de mie, évidé de sa mie intérieure, et qu’on a rempli d’un mets en sauce (viande ou légumes). D’après le réceptionniste de la guesthouse, ce plat aurait été inventé au temps de l’apartheid : il fallait trouver un moyen de servir discrètement les Noirs et les Indiens qui n’avaient pas le droit de s’installer dans les restaurants. Les premiers « take away » en quelque sorte !

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23/11/2018

On quitte Durban vers 7h. Temps mitigé.

Autoroute N2 à travers les champs de canne à perte de vue, jusqu’à Mtubatuba. À l’entrée de cette ville, on fait quelques dernières courses dans le centre commercial tout neuf : c’est « black Friday ». Il y a des queues importantes aux distributeurs à billets, et devant les magasins qui font des « super-soldes ».

Le parc de Hluhluwe (prononcer chouchou-ouais) est très petit comparé au parc Kruger, mais il a sa réputation pour les animaux qui s’y promènent en « liberté ». On y arrive vers midi. À la réception du Hilltop Resort, on nous enregistre, on paye les droits d’entrée (220R/p), mais on verra le logement plus tard.

Même principe qu’à Kruger : on prend sa voiture et on fait le tour des pistes ouvertes au public et avec un peu de chance, on croise des animaux. Dans ce parc, une rivière serpente entre de belles collines. Des pluies récentes ont permis à la végétation de reprendre et il y a de belles déclinaisons de verts. Les pistes où on roule à 20 km/h sont très bien carrossables pour la Polo.

Les premiers kilomètres nous laissent sur notre faim : peu d’animaux, seulement quelques bushbuck, un nyala, quelques familles de phacochères.

Mais, alors que les pistes s’enfoncent dans le fond des vallées, on tombe sur des colonies de rhinocéros ! Incroyable ! Des vieux, des jeunes, des couples… Ils sont plutôt placides, en apparence… Une baston a failli se déclencher lorsqu’un solitaire est venu renifler un des membres d’un couple : grognements, baisse des têtes prêtes à s’entrechoquer, raclement du sol avec les pattes avant… On n’en menait pas large dans la voiture ! Il y a même eu un embouteillage car les rhino, immobiles en travers de la route, ne se décidaient pas à en déloger.

" Il ne leur manque que le gilet jaune ! "  " Baston chez les rhino "   

Éléphant, girafes, buffles, avec eux, pas besoin de désherbant !

Dans un méandre de la rivière, grâce aux bulles et aux trous de nez qui apparaissent de temps en temps, on devine une famille d’hippopotames…


" Code barre... "  " ...vs  QR Code ! "  

On rentre à la nuit tombante. Notre rondavel, le 61, est un cylindre de 5 m de diamètre, avec 2 lits simples, un lavabo eau chaude, un frigo, une bouilloire, des ustensiles de cuisine, une table, deux chaises, air conditionné. Sanitaire et cuisine communs (960R). Un défaut à relever : on ne peut pas fermer à clé le rondavel de l’extérieur quand on va faire un tour !

Au dîner : Frichti de pâtes. Fin de soirée dans la fraîcheur : qui aurait cru qu’on mette un peu de chauffage ?

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24/11/2018

Debout très tôt ce matin : 4h ! On s’est inscrits pour un « Game drive », départ à 5h et le tour dure 3h … Il s’agit d’un tour de pistes (c’est le cas de le dire !) pour aller voir les bêtes sauvages au lever du soleil, dans un 4x4 dont les 10 sièges passagers sont rehaussés.

Ben,… autant dire que les bêtes n’avaient pas mis le réveille-matin comme nous !

Rien pendant quatre kilomètres de savane. Mais soudain le chauffeur pile ! On l’entend vaguement dire « Léopard ». On regarde partout alentour : rien. Il nous précise : « Turtle leopard » ; en effet, une petite tortue (pas plus grosse que la « tortue Hermann ») traverse la piste de son pas de sénateur. Et sa carapace a des tâches comparables au pelage du félin ! Elle, au moins a mis son réveille-matin !

Pareil pour une girafe qu’on surprend au détour d’un virage. À ce propos, pourquoi on dit : UNE girafe, même si c’est une girafe mâle ?? En attendant la réponse à cette question, celle qui est sous nos yeux est un mâle, et ça se remarque ... aux poils qu’elle a sur ses cornes…

Sinon, on refait avec notre 4x4 surélevé, pratiquement le même parcours que nous seuls avec la Polo, mais avec moins de bêtes au rendez-vous. Et il fait froid à cause du vent : on supporte la polaire.

Rien, à l’exception du lion ! Plutôt des deux lionnes, deux ados qui fainéantent sur des rochers à 500m de la piste … On se repasse les jumelles du chauffeur pour essayer de les voir…

" Deux lionnes feignantes " " Notre hutte " 

De retour au Hilltop resort, un peu déçus, on passe au restau pour engloutir le breakfast inclus dans le prix du rondavel. Et il est temps de prendre la douche…

On reprend la voiture pour aller dans l’autre moitié du parc, nommée iMfolozi, plus grande mais moins montagneuse que Hluhluwe. On roule une centaine de kilomètres en cinq heures, c’est à dire au pas. Et on voit de temps en temps des groupes d’animaux, surtout des antilopes (de l’espèce Impala) dont ce fut récemment la mise bas, car il y a de nombreux petits tout frêles, aux cannes si fines qu’on est étonné des sauts qu’ils peuvent déjà faire autour de la troupe !

"  Les impala sont là " 

Pas de lion !

Le clou de ce tour fut le point d’observation : une cabane avec une petite ouverture pour voir sans être vu, donnant sur un étang boueux. On y reste piqueniquer en silence et durant une bonne demi-heure, on voit défiler plein d’animaux venus pour boire, mais aussi pour prendre un bain de boue ! Les phacochères se mettent le derrière dans la boue quelque temps, puis en sortant, se grattent le même derrière sur des pierres, pour achever cette toilette un peu spéciale. Un rhinocéros arrive et met les pieds dans le spa, à la stupeur des phacochères. Lui aussi pose son derrière dans la boue, mais n’en bouge plus (au moins le temps de notre présence). Cette boue doit avoir des vertus (hémorroïdes ?). On n’a pas été voir…

" Le spa d'iMfolozi " 
" Déforestation "

On sort du parc vers les 16h30. On s’arrête faire des courses dans un supermarché à Mtubatuba, magasin où règne une ambiance de folie et tout est sens dessus-dessous… Samedi soir ??

On a réservé une chambre double au Bib’s guesthouse, à Santa Lucia, sur la côte de l’Océan Indien. Alors qu’on parcourt la rue principale, on s’arrête à 200 m de notre destination : il y a un important véhicule en travers de la route. Un policier (en gilet jaune…) nous dit qu’on ne peut pas passer (il y a pas mal d’agitation derrière sa voiture). « - Vous allez où ? – À la Bib’s guesthouse, - C’est pas possible, elle a brulé ! ». Bon sang de bois, pour peu, si on était arrivé plus tôt, on serait peut-être rôtis comme des saucisses…

" Sta Lucia - Incendie au Bib's "

Comme le « barrage » était devant un autre établissement d’hébergement, on va se renseigner : le proprio (qui revenait d’une partie de golf) nous propose un appartement deux pièces, sdb, grand salon, A/C, cuisine équipée, jardinet, pour 750R. On prend sans discuter. Mais le gars quand il veut mettre l’électricité, rien … L’incendie des voisins a fait sauter les plombs chez lui !! Une fois l’électricité revenue, on constate que le frigo ne marche pas ; aussi sec il démonte la prise et la répare. Pendant ce temps on va voir les restes du Bib’s encore fumant, et les pompiers qui s’affairent dans leurs tuyaux.

Du peu qu’on en ait vu, Sta Lucia est une ville de villégiature où les touristes et les propriétaires sont très majoritairement blancs. Et les bars sont remplis de jeunes étudiants… La ville ne donne pas directement sur la mer dont elle est séparée par une dune boisée. On ira voir ça demain…

Ce soir au dîner « maison » : saucisse, haricots, salade mangue/banane.

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25/11/2018

Journée calme : grasse mat et programme léger.

Le Cap Vidal est un lieu mis en valeur et il y a, dans la ville de Santa Lucia, pléthore d’agences proposant des circuits aventures sur terre comme en mer. Le site fait partie d’un immense parc naturel, iSimangaliso wetland reserve, géré par la province du Kwazulu-Natal. Il occupe 200 km de côte depuis Santa Lucia au sud et le Mozambique au nord et entre 10 et 20 km de large. Dans cette zone, derrière une ligne de hautes dunes boisées, s’étendent des étangs, des marécages et des prairies, le tout hébergeant une faune sauvage. La côte est ponctuée de récifs recélant une faune appréciée des plongeurs.

On se limite à une rando-voiture (100 km tout de même) jusqu’au Cap Vidal. On entre dans le parc par la Bhangazi gate où on paye un droit d’entrée (45R/p + v). La route directe jusqu’au cap est en goudron, mais il y a plusieurs circuits sur des pistes à explorer : points de vue, postes d’observation. Il y a peu d’animaux : on devine quelques hippopotames grâce à leurs narines et quelques bâillements, un troupeau de kudu plutôt farouches, des buffles, des waterbuck, quelques zèbres. Et c’est surtout la végétation et le site qui nous plaisent, et enfin les plages au Cap Vidal. Cap est un bien grand mot dans la mesure où il n’y a rien qui s’avance en mer : la plage est rectiligne sur 200 km.

 " Parc iSimangaliso  "
" Rien n'est perdu !  "

L’océan est agité car il y a un vent du nord qui fait écumer les vagues. Il y a très peu de baigneurs, ou de candidats au bronzage et les gens se reposent derrière les dunes où c’est déjà l’heure du braii (BBQ).

Parc iSimangaliso  : " Mission Rocks "   " Au fond, les dunes "  " Cap Vidal" x 2 " 

On mange notre piquenique assis sur un tronc d’arbre abattu en surveillant les petits singes qui rôdent aux alentours.

 Parc iSimangaliso : " Waterbuck "  " Kudus "  "  Jabula beach "   

Au retour vers Santa Lucia, une fois franchie la Bhangazi gate on passe par les plages de Jabula et Ingwe. Là sur les parkings, règne une ambiance populaire de dimanche après-midi : braii, bières et musique !

On rentre tôt, l’air est lourd et on se traîne un peu…

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26/11/2018

Hier soir, nous avons dîné d’une spécialité (en conserve !) : le chakalaka. Il s’agit de légumes émincés cuits en sauce épicée. On l’a augmenté de saucisses et de quelques pâtes.

Ce matin, debout avec le lever du jour. On a une longue route à faire : atteindre la frontière du Swaziland (nouvellement renommé Eswatini), puis traverser ce dernier du sud au nord en longeant la frontière avec le Mozambique.

La route N2 est bonne jusqu’à la frontière. On traverse des champs de canne à perte de vue. Arrivés à 100 m du poste frontière Lavumisa/Golela, la route est barrée par un énorme train de marchandises à l’arrêt, au moins deux cents wagons ! Finalement, on n’attend pas trop longtemps. Les postes frontières des deux pays sont nickel neufs. Et les formalités sont expédiées en peu de temps.

Les cinquante premiers kilomètres jusqu’à Big Bend se font rapidement sur une belle route goudronnée ; à mi-chemin, on s’arrête à un contrôle routier qui mobilise au moins une vingtaine de policiers, en tenue impeccable. Le contrôle consiste à vérifier le permis de conduire du chauffeur, le bon fonctionnement des phares et des clignotants. Vous pouvez repartir… Toujours pareil pour le paysage : on traverse des champs de canne à perte de vue. À Big Bend, énorme raffinerie de sucre.

On s’arrête dans la zone commerciale de cette petite ville très dispersée où on trouve une agence MTN pour l’achat d’une carte SIM (10R) et 1Go de data (70R). C’est pas cher, mais il faut présenter un tas de documents et se faire prendre en photo ! Tout se fait via le mobile du gars de l’agence.

Route goudronnée ...

Les cinquante kilomètres de route entre Big Bend et Siteki sont éprouvants : la route est goudronnée, mais il y a plus de nids de poule que de goudron. La moitié du temps, on roule sur le bas-côté, transformé en piste ! Ça redevient normal lorsqu’on rejoint la route principale qui va vers Maputo, la capitale du Mozambique.

Presque arrivés à la frontière avec le Mozambique, on prend une piste rouge de poussière qui grimpe vers l’Est dans la montagne. La Polo a le moral et passe toutes les rampes ! 14 km sur le plateau qui domine le Mozambique à l’est et la grande plaine du Swaziland à l’ouest.

Le Shewula Montain Camp dispose d’une douzaine de rondavels équipés de toilettes, la cuisine est commune. La dame qui nous accueille nous fait faire le tour des installations. Elle nous précise que ce camp est géré par la communauté villageoise. Elle nous propose de participer à l’activité « visite de village » avec un guide, ce qu’on accepte moyennant 70R/p. bien que ce ne soit pas dans nos habitudes. On s’installe, on piquenique dans notre rondavel.

Shewula : " Vue  sur les environs "  " Notre rondavel "

Le « guide » est un jeune homme bien vif. Il nous amène à travers des petits sentiers vers quelques maisons. La plupart sont des rondavels, parfois délabrés, mais aussi quelques maisons carrées en parpaings et tôle. L’électricité parvient jusqu’à ce village aux maisons dispersées, mais tout le monde n’en bénéficie pas.

L’histoire du village nous est ainsi contée : il y a deux siècles un gars, nommé Shewula s’est installé sur le plateau (qui est très fertile) et a fondé la communauté en se décrétant roi. Depuis il y a un village de 15 000 habitants dispersés sur 10 km². Actuellement le village est en panne de roi, le dernier étant mort il y a deux mois, et le conseil de la famille royale n’en a pas nommé un nouveau depuis.

Notre guide nous fait entrer dans un hameau regroupant plusieurs rondavels et nous présente à un groupe de femmes assises à même le sol, en train de trier des haricots secs. La conversation s’engage : Bonjour, vous êtes mariés ? combien d’enfants ? Véro sort la photo des enfants. Chacune des femmes scrute la photo, faisant des commentaires élogieux. Dans ce petit groupe de maisons, pleins de petits enfants sortent pour nous observer. D’autres arrivent par un sentier avec des brocs et des seaux d’eau sur la tête : ils reviennent du puits. À la question : où sont donc vos maris ? Les dames baissent la tête. Et notre guide traduit : ils sont morts. De quoi ? De maladie, du sida. Ici il y a dix ans, il y avait une cérémonie d’enterrement chaque semaine. On ne savait pas pourquoi tous ces gens mourraient. On a demandé de l’aide et on nous a soigné, et fait en sorte que l’épidémie ne gagne pas les enfants. On a été subventionné pour la construction d’un orphelinat. Maintenant ça va mieux !

Sur le chemin on rencontre des femmes avec des seaux sur la tête : elles reviennent du puits. Dans un autre hameau, des femmes sont assises autour d’un grand pot rempli d’un liquide couleur café au lait : c’est la « bière » maison à base de maïs, de sucre et de sorgho. On me propose de goûter : pas mauvais, mais pas très bon non plus…. On bavarde : mêmes questions que plus haut. La photo circule. Là, je ne pose pas la redoutable question. La réponse vient dans la conversation : les maris sont partis travailler dans les mines en Afrique du Sud, et reviennent tous les mois ou tous les deux mois, etc….

Retour au camp, où à la tombée de la nuit, on se réfugie dans la cuisine/salle commune. C’est là qu’il y a de l’électricité (il n’y en a pas dans les huttes). C’est là qu’on capte le mieux le réseau, et c’est là qu’on peut faire la cuisine. C’est délicat de faire sa place devant les fourneaux : les feux sont tous pris pour le repas que la cuisinière du camp prépare pour deux autres touristes…

Au dîner : tranche de mouton/riz sauce bizarre.

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27/11/2018

Grasse mat. À 8h, l’heure du breakfast préparé dans la salle commune, il fait déjà chaud. Hier, la température frôlait les 40°, et aujourd’hui, c’est bien parti pour battre ce record ! Le breakfast commence par un curieux porridge beige, très chaud, et très gluant ; on en cherche encore les ingrédients. Ensuite c’est plus classique : œufs brouillés, saucisses, toast, confiture, café/thé, jus.

Lorsqu’on démarre la petite rando qui consiste à descendre jusqu’à la rivière et retour, on voit nos voisins de rondavel, en revenir, tous rouges et tous essoufflés : ils sont partis à 6h et ont mis 3h. On descend dans les rochers arrondis qui servent de socle au Mountain Camp. Un troupeau de vaches, très à l’aise dans la pente raide envahie de broussailles et de rochers, est rondement mené par quatre jeunes garçons.

Shewula - " La rando du matin "  

L’itinéraire est évident, mais il est encombré de pierres et on trébuche souvent. On évolue dans une forêt clairsemée d’arbres bas et épineux. Des odeurs de vanille, ou de fleurs d’acacias flottent dans l’air bien qu’il n’y en ait point par ici. Les oiseaux piaillent mais on ne les voit pas, de même pour des pseudos cigales qui grincent continuellement. En une heure, on atteint la rivière, où on trouve une cabane de berger et quelques vaches dans un pré. On voit bien un passage vers l’autre rive (praticable car il y a très peu d’eau). La remontée se fait en une heure et demie, mais on tire la langue à cause de la chaleur. De retour au camp, on prend une douche froide ! En discutant avec la dame du Camp, on apprend que la cabane près de la rivière sert aussi, à la bonne saison, pour la fabrication d’une « bière » à base de fruits récoltés dans la forêt.

"La rando du matin" "La brasserie !" "La rivière Mbuluzi"  

Piquenique dans la salle commune, puis repos pendant les heures torrides à l’abri dans la hutte. Vers 14h30, on va faire une promenade dans les hameaux alentours. Le soleil est caché par un haut voile de nuage et le vent qui vient du Mozambique rend la promenade plus agréable que celle de ce matin.

" Le village dispersé de Shewula " 
" Le nouveau super market "   " L'éducation, c'est la lumière " 
" Des épiceries en rase campagne " 

On voit peu d’adultes, surtout des enfants et des ados un peu délurés qui s’esclaffent à notre vue. On discute école, foot, … et ça rigole bien. Les enfants mangent des mangues alors qu’elles sont encore vertes ! Le magasin, situé dans un des rares bâtiments neufs, est désespérément peu achalandé. La moitié des bâtiments de l’école est délabrée, l’autre est toute neuve. Les cours sont finis à l’heure où l’on passe et l’école est vide. Entre les hameaux, les champs sont archi secs, les rares pieds de maïs ont du mal à pousser. Et toujours ces mômes qui portent sur leur tête de gros bidons d’eau…

" La jeunesse de Shewula " 

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/shewula-rando-riviere-et-village-30888386

De retour au camp, on est interpellé par la dame qui gère tout : dans cinq minutes, il y a les jeunes du village qui vont faire un petit spectacle de danses et de chants traditionnels !

D’ailleurs ils sont déjà prêts, les bras et jambes habillés de peaux de chèvre pour les garçons, et d’un genre de paréo à l’effigie du roi du Swaziland pour les filles. Le couple de touristes voisins nous rejoint et nous sommes quatre spectateurs pour treize acteurs.

Les jeunes démarrent leur prestation au son d’un gros tambour : les garçons font des danses assez « sportives », tandis que les filles forment un chœur. Une des figures qui revient souvent est le jeté de jambe le plus haut possible. Puis, les filles se mettent aussi au jeté de jambe. Peut-être pas aussi endiablé que le cancan… La dame nous explique qu’il s’agit de chants guerriers, et d’honneur des héros… Nous qui croyions qu’il s’agissait de chants et danses liés à des préludes amoureux !

" Un spectacle inattendu "  

À la fin de la prestation, on donne un « tip » dans une assiette qui est prestement ramassée par une des jeunes.

Après une rapide douche, on passe au repas préparé par les cuisinières du camp. Il y a une quantité de plats étonnante rien que pour nous quatre : poulet en sauce d’arachide ou grillé, porc grillé, salade mayonnaise, épinards, papa (bouillie épaisse à base de millet) ! Délicieux !

Mais les quantités sont telles que ce qui n’a pas été pioché dans les plats de service, sert de repas pour le personnel. Et aussi pour le repas du veilleur de nuit.

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28/11/2018

Ce matin, debout tôt. Le ciel est couvert et la température a baissé d’au moins 10°. On se fait un petit dej dans la salle commune, juste après que le veilleur de nuit ait fini le sien.

Reprise du périple. Piste jusqu’à la nationale qui va au Mozambique. Au carrefour : contrôle de l’armée. Il faut sortir de la voiture et ouvrir les bagages…

On avait repéré un « sugar museum » pas loin de la route pour Hlane. On traverse des champs de canne irrigués et arrosés, pour entrer dans ce qui doit être le centre administratif de l’immense exploitation. Jardins, pelouses, tennis, arbres majestueux… Le musée, un bâtiment tout neuf et d’architecture moderne, est fermé malgré les affirmations des gens qui passent. Ici tous les ouvriers sont habillés uniformément d’une combinaison bleue avec deux rayures fluo. Les employés sont habillés d’une tenue moins ouvrière et beige clair. On ne sait pas pour le patron…

Les habitations bien ordonnées sont assez éloignées du centre administratif ; leurs occupants bénéficient d’un jardinet et il semble qu’il y ait une école dans le domaine. Bref, les gens qui travaillent ici, passent leur vie dans le domaine.

"Cannes à perte de vue"     "Centre commercial de Simunye : Sage précaution"  

En revenant de cette plantation, on va pour reprendre la route pour Hlane : nouveau contrôle, de police celui-là ! Le gars nous dit carrément qu’il cherche des produits illégaux et des armes… « Vous ne venez pas du Mozambique ? – non ! - c’est bon, vous pouvez y aller ».

Quelques courses dans le curieux centre commercial de Simunye.

Le parc de Hlane, à quelques kilomètres de là est réputé pour ses lions et ses rhinocéros blancs. On y a réservé un rondavel où on peut faire un peu de cuisine. Mais il n’y a pas d’électricité. Seulement un peu de solaire à la réception. Dans les rondavels, on s’éclaire avec des lampes à huile et on cuisine au gaz.

À l’entrée du parc où on paye un droit d’entrée, puis on nous donne une carte des pistes, difficile à déchiffrer et avec des consignes contradictoires : ne jamais sortir de la voiture et, à chaque barrière, prière de bien la refermer … On va faire un premier tour de la réserve. On comprend qu’il y a une partie autour de Ndvolu camp, faisant environ 4 km², et une autre beaucoup plus grande de part et d’autre du premier. Dans le premier parc on voit d’énormes crottes, les gros animaux doivent être là ! Dans le deuxième, peu de traces de gros animaux, mais de nombreuses antilopes. On revient dans le petit parc et soudain on tombe sur des familles de rhinocéros blancs, assoupis. On en rencontre encore plusieurs.

" L'heure de la sieste "  

On va récupérer les clés de notre Rondavel vers 2h. Notre hutte est confortable, avec une moustiquaire au-dessus du lit. Normal, il y a un étang à cent mètres. On est assez isolés les uns des autres. Piquenique. On voit passer un rhino près de l’étang, à 100 m. Il y a un barbelé entre les rondavels et l’étang, mais il semble bien fragile face à ces énormes bestiaux…

" Notre hutte "  

On repart sur les pistes à la recherche des éléphants. On sait déjà que les lions ne sont visibles qu’avec un tour organisé par le parc. On parcourt toutes les pistes du petit parc, mais pas d’éléphants ! On est plutôt déçus.

De retour au camp vers 6h avec la lumière qui décline. On est assis sur les bancs qui font face à l’étang, et voilà qu’on voit arriver successivement trois rhinos et un bébé rhino, puis deux éléphants dont un énorme ! Tout ce monde sort des fourrés et arrive d’un pas pesant vers l’eau et la boue convoitées. Il y a déjà du monde : au moins trois hippopotames font de la plongée, totalement immobiles. On n’en voit que les dos, des narines, et de temps en temps des têtes qui sortent pour bailler !

" Spa "   " Le seul hippo sorti de l'eau "   " Gnou "  " On sort des fourrés "   

Un car de touristes est arrivé ce qui fait qu’une vingtaine de personnes est alignée devant la barrière de barbelés à observer les mastodontes évoluer autour de l'étang. Ces derniers commencent s’approcher du groupe de spectateurs. Un des deux éléphants commence une baston avec un rhino qui était sur son chemin, puis il se tourne vers l'assemblée des spectateurs et, soudain, il commence une cavalcade vers nous : nuage de poussière et oreilles écartées. On se recule tous ; l’éléphant s’arrête pile au barbelé, sûrement satisfait de son effet. Il recommence plusieurs fois mais avec moins de hargne…

" L'éléphant irascible "  " Face à face "

La nuit tombe ; autour du rondavel, des bruits, forcément inquiétants, et du remue-ménage dans les fourrés…

Ici, peu de réseau et pas d’électricité !!! Popote dans notre rondavel à la lueur de la lampe à huile !

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" Ça pionce encore à 5h du mat "  

29/111/2018

Ce matin, temps gris, presque froid ! Et debout très tôt : on doit participer à un « sunrise drive ». Cela consiste à monter dans un 4x4 surélevé et de partir dès potron-minet (5h30) sur les pistes pour aller voir comment ces messieurs-dames se réveillent. Et on espère bien voir les lions !! En effet, ceux-ci sont dans une partie séparée du parc principal, partie fermée aux self-drive. Y accéder par cette « activité » proposée par le parc coûte 375R/p.

Il se trouve qu’il n’y a pas grand monde qui séjourne dans le parc, et qu’on est les seuls à être présents au rendez-vous de départ. On a donc droit à un « honey moon drive », comme nous l’annonce notre chauffeur !

Sur les supplications de Véro, on commence par le parc aux lions. On ouvre et on ferme deux fois de grosses portes-grilles qui permettent de franchir le grillage + barbelés + électricité Volts++ qui entoure ce parc à lions. Des kilomètres de grillages…

Au bout de quelques kilomètres de pistes, le chauffeur nous annonce « the lions ». On écarquille les yeux, on ne voit rien. Forcément, ce sont les rois du camouflage ! Ils sont bien là, à cinquante mètres ! ou plutôt « elles », car ce sont deux lionnes, assises dans la position du Sphinx, à observer les nyalas qui trottent de l’autre côté du grillage. C’est une grand-mère et sa fille. De l’autre côté de la piste, les enfants de cette dernière, deux jeunes lions, assis et collés l’un contre l’autre. Toute cette troupe semble très fatiguée, et passe son temps à bailler. Et à somnoler, gardant tout de même un œil sur les nyalas… Quant à notre présence, ça leur est totalement indifférent (tant qu’on reste à bonne distance).

" Les deux lionnes" 
" Toute la famille "  " Déjà fatigués " 

Le reste du parcours se fait dans la partie publique, et qu’on a déjà effectué en partie nous-même. Mais cette fois on est tombé sur des girafes, des vautours et des traces de python …. Le chauffeur nous propose une pause-café/thé/scones dans la cabane d’observation des oiseaux qui évoluent autour d’une retenue d’eau où barbote un crocodile….

 " Vautours "  " Piéton sur la piste du Sunrise " 

Pour visualiser cette Game drive, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-tout-terrain/hlane-sunrise-drive-30933153

De retour au camp à 8h, on complète le petit dej. et vers 10h on dit au revoir aux hippopotames (qui s’en moquent totalement). En route pour Manzini, on se fait contrôler par la police, une fois ! Belle route qui traverse des paysage de plus en plus verts, et plus vallonnés puis montagneux pour finir. L’arrivée sur Manzini est rendue pénible par d’énormes travaux de construction de l’autoroute pour l’aéroport. On met une heure pour faire 40 km.

" Un peu de pub pour le roi "

Accéder au « rest camp » du parc Mlilwane n’est pas non plus une mince affaire : les routes sont en travaux et refaites, ce qui trouble fort le GPS…

On nous installe dans une belle maison mi-rondavel mi-cottage normand. Piquenique sur la terrasse avec vue plongeante sur des antilopes broutant dans un pré.

" Le parc Mlilwane, un site verdoyant " 

On finit l’après-midi par une petite rando sur des « trails » plus ou moins tracés par les soins du parc. Le balisage est complètement ruiné, la carte achetée à la boutique, n’indique pas les routes qui existent, mais bien celles qui n’existent pas. On fait quelques erreurs d’itinéraire, mais on ne les regrette pas, car on surprend des zèbres, pleins d’animaux sauvages et des sanctuaires d’oiseaux insoupçonnables.

" A table ! "  " Waterbucks "  " Sanctuaires des oiseaux x 2  " 

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/mlilwane-sondzela-et-shallows-trails-30933265

Repas à la maison : boulettes au curry + riz.

Ici, la connexion est compliquée : on ondule de 4G à E- …

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30/11/2018

On n’a pas beaucoup de kilomètres à faire pour aller de Mlilwane à Sondzela : les deux sites sont séparés de 1500 m ! Notre projet initial était de rester trois jours à Sondzela, car lors de notre première visite en 2016, c’était là notre hébergement et on en avait gardé un bon souvenir. Mais lors de la réservation sur internet, le premier des trois jours était complet. Donc on a pris un jour à Mlilwane et à présent, on déménage pour aller à Sondzela.

Mlilwane : " Notre hutte  à Sondzela "

On a la surprise de constater que le site n’est pas plein du tout ! Et qu’on aurait pu venir dès hier !! Les réservations par internet, ce n’est pas au point !

On part vers 9h faire la rando qui nous mène à Execution Rock ou Mont Nyonyane. C’est un rocher granitique qui domine l’ample vallée de la rivière Mbabane (éponyme de la capitale). Dans d’autres temps, c’est de son sommet qu’on précipitait dans le vide les hors-la-loi.

Après s’être inscrits à la réception de Mlilwane sur le registre des randonneurs, on s’engage sur le sentier à partir du point A.

Le ciel est couvert, mais bien vite les nuages vont disparaître. Et les mouches de nous roder autour… Il y a beaucoup d’animaux en liberté : zèbres, nyalas, impalas, gnous, phacochères, singes, et autres antilopes dont on ne connaît pas le nom.

" Le rocher à tête de lion "  

Le système des parcours est un peu étrange : il y a des bouts de sentiers qui ont un nom. Et pour aller à ce sommet/rocher, il faut mettre bout à bout, plusieurs de ces sentiers. Il y a bien, de loin en loin, des bornes signalées par des lettres de l’alphabet, encore faut-il les trouver …. De plus le marquage des sentiers est très insuffisant et parfois détruit… Et enfin il y a de nombreuses pistes qui les croisent, ce qui ajoute à la confusion… Mais, grâce au GPS on s’y retrouve ! On arrive à construire une boucle qui permet une montée progressive, plutôt que le sentier raide et inconfortable du summit trail, qu’on prendra pour la descente au retour.

On traverse une forêt d’eucalyptus où l’on voit d’évidentes traces d’incendie : troncs rongés, buissons carbonisés. Mais le plus étonnant, c’est le redémarrage de la végétation : soit au sol, les bourgeons repartent, les fougères renaissent, soit, sur des plantes bizarres, les feuilles surgissent d’un bout de branche calcinée !

" Execution Rock - Le sommet "  " La plante qui résiste au feu " 

On piquenique au sommet, vers midi, en contemplant la vue à 360°. On redescend par le sentier raide et caillouteux, puis on doit franchir de hauts grillages (+ de 2 m) clôturant une zone protégée, par des échelles en bois un peu raides, pour enfin rejoindre l’hippo trail. Cette partie est particulièrement belle grâce aux buissons fleuris qu’elle traverse. Lorsqu’on parvient au petit lac Hippo pool, censé héberger des hippopotames, on est un peu déçus car on ne voit pas la narine d’un seul !

" Passage acrobatique "  " Hippo trail "

Par contre on a failli marcher sur un énorme crocodile qui somnolait sur la berge ! Quelle surprise ! Il était quasiment invisible, tant sa couleur et ses écailles se confondaient avec les feuilles mortes d’eucalyptus !

" Le croco"  "La tortue"

On débusque aussi quelques tortues qui se précipitent dans l’eau à notre approche.

Retour à la réception pour signer le registre et retour à notre hutte. On traîne le reste de l’après-midi.

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/mlilwane-execution-rock-30954406

Le soir, on va faire notre popote dans la cuisine commune où s’activent plusieurs pensionnaires. Au moment où on met notre gamelle à chauffer sur la plaque électrique, paf ! panne générale d’électricité et obscurité complète ! Heureusement, tout redevient normal au bout d’un quart d’heure.

On taille la bavette avec le veilleur de nuit qui boite et qui a un pansement au genou. À la suite d’un accident de voiture, sa rotule a été méchamment déplacée. On l’a remise à sa place, mais c’est encore très douloureux. « Pour que ça guérisse, il faut arrêter de marcher ! – Oui, mais si je ne bouge pas, je ne travaille pas, et alors qui va me payer ? »

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01/12/2018

Départ vers 8h avec un ciel bleu et un soleil déjà éprouvant.

Mbabane, la capitale du Swaziland (dire maintenant : Eswatini) est une petite ville (moins importante que Manzini), et se résume aux centres commerciaux du centre. On est à peine entré en ville qu’avec deux feux rouges, on en est déjà sortis.

On prend la route de la Pine Valley, au nord de la ville, 10 km, et on arrive à l’endroit où démarre le sentier qui va à Sibebe rock. Un terrain vague jonché de déchets, sert de parking, et, comme il faut payer un droit d’entrée (pourquoi ??), on va à la cabane qui sert de réception. Une jeune fille, déjà bougonne et lasse de la vie, nous donne un reçu écrit sur un bout de papier (dûment tamponné) en échange de 30 R x 2. Un pseudo guide propose ses services ; il a les yeux dans le vague et bafouille. Sort-il d’une fête ?

On part sur le sentier avec la chaleur (mais sans guide). Il grimpe assez rapidement parmi d’énormes boules de granite pour atteindre au bout d’une heure un vaste replat herbeux. Ici on respire car il y a un peu de vent. Ce site est réputé pour être le plus grand monolithe granitique au monde. On voit autour de nous des demi-sphères de granite plus ou moins recouvertes de grosses boules, de granite aussi ! Et ce granite date de plus de 3 milliards d’années (Le Sidobre en France, par comparaison, date de 280 millions d’années) ! On marche donc sur les roches parmi les plus anciennes du globe …

On parvient à un genre de col : de l’autre côté ça tombe progressivement dans le vide. On se pose des questions (ici, il n’y a aucune indication, ni marques, ni plans… Où est le Sibebe rock ? On suppose qu’il se situe au sud, vu que les plus grosses bulles de granite sont par là. Il n’y a aucun sentier qui part du col vers ces sommets, qui ne sont pas bien hauts, mais dont la base est encombrée de grosses boules et d’une épaisse végétation dans les interstices. On suit un vague sentier qui semble contourner ces obstacles, mais il disparaît assez rapidement. On entreprend un peu de « hors-piste », mais on se retrouve vite devant une impasse : impossible de trouver une voie d’accès à ces sommets acceptables pour nous modestes mollets de randonneurs. On laisse ça aux alpinistes. On redescend au col par une voie non officielle, suscitant des commentaires muets mais éloquents dans la troupe…

On piquenique non loin d’un gros rocher sur lequel quelqu’un a peint trois grosses flèches recourbées. Après s’être rechargés en eau et en glucides, on s’en retourne, non sans manquer de grimper la petite éminence sur laquelle on aperçoit de loin un cairn. (On apprendra plus tard en regardant des cartes sur internet que c’est ce cairn qui marque le sommet du Sibebe rock !).

On passe, comme à l’aller, au ras du vaste lodge qui se construit à l’entrée du site. Des enfants s’amusent avec des quads, des parents sirotent des boissons sur la terrasse…Pour accéder à ce lodge (tout récent), une route a été aménagée à travers la montagne, ce qui diminue l’intérêt de la course par le sentier…

" Le Resort en construction et sa route d'accès "   " Sibebe rock vu de la vallée "  

Et ce qui explique le délabrement de la réception au début du sentier.

Pour visualiser cette rando, allez sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/eswatini-sibebe-rock-30979601

Retour à Sondzela, vers 16h. En passant devant l’hippo pool, on a la chance de voir deux crocodiles.

On s’est inscrits au diner qui se prend à 18h dans un pré. Il se tient autour d’un feu de bois et on est huit à partager le contenu de plusieurs marmites cuites sur le feu de bois : poulet en sauce, riz, courges, salade de pomme de terre. Les trois femmes qui font le service semblent pressées d’en finir. À 6h30 les assiettes vides sont ramassées ! On grignote un dessert dans notre hutte !

"On a revu les Beatles ! "  "Préparation du dîner" 
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02/12/2018

Départ vers 7h15. On fait un tour du côté de l’hippo pool : Un crocodile dort à peu près au même endroit qu’hier, et un autre nage le nez à l’air.

Le crocodile 

Autoroute jusqu’à la frontière. On cherche une station-service pour faire le plein : ici, le prix est 25% moins cher. Il y en a deux, presque accolées au poste frontière. Les formalités sont réduites au minimum des deux côtés. Du côté Afrique du Sud, il y a une immense queue de poids lourds immobilisés, en attente du passage à la douane. On est dimanche, alors ?...

La route vers Johannesburg (N17) après avoir traversé les derniers reliefs, continue sur un immense plateau, couvert de forêts plantées, puis un vaste horizon de prairies avec quelques troupeaux épars. L’autoroute est en fait une route à deux voies séparées par deux grosses lignes blanches. Elle est qualifiée d’autoroute car les croisements avec les routes de traverse se font avec des ponts, mais pas toujours… Cette « autoroute » traverse les rares villes avec feux rouges, bumpers et Stop ! Et elle est payante, alors qu’il n’y a pas de routes alternatives !

Une petite ville tous les cinquante kilomètres, mais rien pour faire une pause…

On s’égare dans un bled très industriel : Ermelo, au milieu d’usines et de mines de charbon. Encore un peu plus loin, des mines à ciel ouverts et des usines électriques au charbon qui bouchent l’horizon ! Il est très difficile de trouver un endroit pour piqueniquer ou boire un café. On est obligé de sortir de l’"autoroute" et de trouver un chemin de traverse pour avoir un peu d’ombre… Il faut attendre Spring pour enfin trouver une cafétéria en centre-ville ! Et c’est à partir de cette ville que la N17 devient une vraie autoroute et même rapidement à 2x3 voies…

" L'oeuf "

Un orage éclate alors qu’on parvient à JNB. Le réseau d’autoroute est noyé sous les trombes d’eau, mais heureusement les gens roulent prudemment. On arrive chez nos amis vers 15h.

On passe l’après-midi et la soirée à échanger nos impressions de voyage, et se mettre à jours des évènements qui se sont déroulés en France (et ailleurs) ces derniers jours…

On dîne d’un BBQ réalisé dans un « œuf » à cuisson lente et qui rend la viande délicieusement croustillante ! Une découverte !

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03/12/2018

Grasse mat. On part vers 10h. On veut se faire une idée de Pretoria, la capitale du pays. Il y a environ 50 km entre JNB et Pretoria, mais cela ne fait qu’une seule agglomération, tant l’espace entre les deux villes est comblé par des zones industrielles et de vastes zones commerciales. Une grosse artère (la M1 puis la N1) relie les deux villes : 2x6 voies, assez encombrée ce matin.

On s’arrête à la maison de Jan Smuts, un militaire et un politicien Afrikaner important dans l’histoire de l’Afrique du Sud : il a participé à la guerre des Boers, à la première et à la seconde guerres mondiales en tant que combattant mais aussi en tant que signataire des accords de paix. Sa modeste maison est située dans un endroit reculé de la ville, et est restée dans l’état depuis le décès de cet homme (1950). La visite de cette maison permet d’apprendre beaucoup sur l’histoire de ce pays.

Pretoria : " La maison de Jan Smuts "  " Melrose House, fermée le lundi "

Le centre de Pretoria est encombré par les minibus/taxis qui attendent les clients et qui klaxonnent sans arrêt. Et se garer est un problème.

D’un parking souterrain trouvé avec difficulté, on débouche sur la partie piétonne de Church Street. Grande animation : un monde fou fait du shopping et la rue est encombrée de stands où l’on vend des bricoles. Des femmes tenant des perruques à la main, proposent aux passantes des coupes de cheveux originales. Des vendeurs d’épis de maïs cuits concurrencent leur place aux vendeurs de bouteilles d’eau fraiches, le tout dans un brouhaha de musique et de haut-parleurs…

" Church Street "  

Church square est une belle place, plus tranquille. Elle est entourée en première ligne de bâtiments anciens, imposants, de fortunes établies. En deuxième ligne, les immeubles modernes et hauts leur font un peu d’ombre… Au milieu de la place, se dresse une statue de Paul Kruger, autre Afrikaner important dans l’histoire du pays. Les gens se font photographier à ses pieds. On prend un pot au Café Riche, un café à l’ancienne. Le patron nous explique que les fenêtres de son café ont été récupérées après l’effondrement en 1904 de l’église qui a donné son nom à la Place.

" Church square x 3 "  " Café Riche  "  " Burgers park  "   " Le dinosaure a faim ! "

On se promène dans les rues en angles droits du centre-ville, mais on ne trouve pas beaucoup de charme à cette ville. Il faut dire qu’on est écrasés par la chaleur et le temps orageux.

On trouve tout de même agréable de se promener à l’ombre des grands arbres du Burgers park.

Retour à JNB, où se prépare le repas du soir. Bientôt les invités arrivent, une famille du voisinage. On passe le repas à discuter bruyamment de politique, des voisins irascibles, et des voyages des uns et des autres… Repas délicieux…

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04/12/2018

Ce matin, debout vers 7h30. Après le petit dej, on bricole sur la voiture : la jante de la roue avant-gauche a été un peu abimée (dans un pothole plus profond que les autres), alors on la redresse à coups de marteau afin de pouvoir remettre l’enjoliveur qui avait sauté (et qu’on a récupéré in extremis !).

On apprend qu’il y a eu de graves incidents à l’issue d’un concert de charité auquel participait Beyoncé et autres : des spectateurs se sont fait dévalisés par des bandes qui les menaçaient avec des couteaux.. Des blessés…

On sort pour visiter le cradle of Humankind, le berceau de l’Humanité, un site dédié aux découvertes de fossiles de pré-humains réalisées en 1947 et ultérieurement, dans des grottes de la région, dont la plus célèbre est celle de Sterkfontein.

Cette grotte a révélé Mrs Ples et Little Foot, « âgés » respectivement de 2 et de 3 millions d’années. Les scientifiques ont mis vingt ans pour dégager le squelette complet de ce dernier, un australopithèque, afin de ne négliger aucune précaution …

Le site, lui-même éloigné de 55 km de JNB, est composé de deux entités séparées de 8 km : Maropeng et les caves de Sterkfontein. On met une heure et demie par un itinéraire compliqué pour rallier le site. Aujourd’hui, il fait une chaleur à faire cuire des œufs sur le capot de la voiture.

À Maropeng, il y a peu de visiteurs, comparés aux places de parking disponibles. Le musée, ultra-moderne, est installé dans une forme de tumulus et dans un vaste souterrain. La première partie est consacrée au travail de paléoanthropologue, suite à la découverte récente d’un fossile complet d’un presque homo sapiens de 250 000 ans : méthodes de travail, anecdotes, films et surtout étalage de tous les os trouvés avec reconstitution du squelette. Une deuxième partie est une petite attraction genre bateau fantôme, histoire de faire patienter d’éventuels enfants, et une troisième partie propose divers thèmes à la réflexion : l’évolution, la place de l’être humain dans le monde vivant, la géologie et la « fabrication » de fossiles, etc. Très complet. Tout en anglais…

Maropeng   : " Un musée moderne - x4 "  " Une paléoanthropologue au travail " 

À Sterkfontein, la visite des grottes se fait par groupes successifs et guidés. Il faut savoir que le réseau accessible au public fait un demi-kilomètre. Et que dans les passages étroits, il faut marcher à croupetons, voire à genoux pour certains, qu’on descend à 65 m sous terre et qu’on dispose heureusement d’un casque ! Explications sur la géologie des lieux (grottes dans un terrain dolomitique), sur la « fabrication » de fossiles avec un exemple concret de restes d’antilope vieux des 125 000 ans, et enfin sur la découverte de Mrs Ples, il y plus de 70 ans. Fascinant !

" Sterkfontein " 

Retour à JNB où on rend la voiture, sans problèmes particuliers. 5300 km en un mois, tout de même…

On se repose pour le reste de l’après-midi sur la terrasse de la maison de nos amis.

Demain, c'est l'avion du retour, après quelques courses aux souvenirs dans notre magasin fétiche d'Artafrica, 62 Tyrone Avenue, Parkview....