04/12/2021
Hier soir.
Nous avons dîné dans un restaurant inclassable : entre la table d’hôte et la tablée festive. On avait repéré cet établissement sur internet : la Casa Yeye, dans le quartier de Las Mercedes, voisin de Las Canteras. Le patron et sa femme, de nos âges, et deux autres aides à la cuisine et au service, ont été de toute attention à notre égard ; il faut dire qu’ils ne doivent pas voir beaucoup de touristes passer chez eux. La carte est assez variée. On a choisi des « tartines » de fromage et un filet mignon – frites. Le patron nous a recommandé de ne pas prendre d’autres plats : basta. De fait, la portion de frites (légères et croustillantes) était énorme et le filet mignon entier, tendre, sur une sauce très goûteuse. Les tartines de fromage consistaient en de larges tranches poilées recouvertes chacune de sauces différentes, dont une à base de miel. Dans une salle, se déroulait une fête (anniversaire ?) : rires et chansons à tue-tête. Quant à la salle de restaurant, elle s’est remplie doucement à partir de 8h30. Le repas était d’un prix modique : 26 €, vin, eau, pain et service inclus.
En rentrant « à la maison » dans l’étroite ruelle où il faut de garer en pente et en frôlant un mur, je l’ai un peu trop frôlé, abimant l’aile avant…
Aujourd’hui.
On se lève tôt. Je tente de remettre en place l’aile abimée avec peu de succès. On descend sur Santa Cruz en quelques minutes, alors qu’en semaine, les autoroutes sont surchargées. On laisse la voiture au parking du loueur avec nos bagages dedans et on part se promener en ville. Deux endroits étonnants : le marché de Notre Dame d’Afrique, un endroit populaire et bien achalandé, et la gare routière ( !) ultra moderne, où les bus sont rangés sur deux étages d’un immeuble à l’architecture dernier cri. Ici les bus sont officiellement appelés « guagua » et ce lieu, l'Intercambior.
De retour à la gare maritime, on va pour faire les formalités de retour de véhicule, avec un peu d’appréhension au sujet de l’aile froissée, bien que ce genre de dégâts soit assuré. Lorsqu’on rend les clés, le gars nous souhaite de bonnes vacances sans plus de formalité et ne daignant même pas de faire le tour de la voiture…
L’arrivé du ferry sur le quai s’effectue en à peine 5 mn. C’est un énorme navire taillé comme un catamaran et se manœuvre au centimètre ! L’échange entre les arrivants et les partants s’effectue en une demi-heure, voitures comprises. Et on part à l’heure (12h30) ! Avec peu de passagers à bord.
Le voyage dure 90 mn. La traversée se fait sous un franc soleil, mais on est un peu secoué car les vagues moutonnent sous le vent : ça roule et ça tangue… Quelques malaises… A l’approche d’Agaete, le port sur la côte ouest de la Grande Canarie, on découvre une île bien montagneuse et un peu pelée. Quelques villages aux maisons blanches accrochés sur les pentes, mais surtout des sombres falaises plongeant dans l’océan.
On débarque sur cette île qui nous surprend par sa différence avec Ténérife : il y a du soleil, il fait chaud ! Déjà la sueur perle sur notre front, lorsqu’on traine les valises sur le quai.
On prend possession de la voiture (une Seat Ibiza) dont la conduite se révèle totalement différente de la précédente : démarreur, vitesses, comodo phares, etc. L’adaptation se fait au ralenti, au grand dam des locaux qui klaxonnent et font des appels de phares…
On n’a toujours pas piqueniqué pour cause de roulis. On choisit El Risquo à une quinzaine de kilomètres au sud. La route s’avère être un bon apprentissage pour la conduite : pentes à 20%, passages étroits, virages tous les 50 m, travaux destinés à la construction de tunnels, etc… C’est une route qui longe le bord de mer en corniche. La route prend tellement d’altitude que l’on aperçoit le Teide au loin ! Peu de parking au village, on se gare sur un talus au statut incertain. Notre lieu de piquenique est une terrasse d’église qu’un voisin a plus ou moins privatisé.
Une petite promenade par un sentier nous amène au fond d’une petite vallée, Charco Azul. On escalade quelques gros rochers. Une falaise de basalte domine l’endroit d’une façon spectaculaire : de multiples sources percolent par des fissures à mi-hauteur, laissant de larges traces vert pâle. En temps plus humide, il doit y avoir ici une belle cascade. Dans un endroit un peu plus reculé de ce fond de vallée, un petit lac recueille les eaux d’une petite cascade au milieu d’une végétation abondante, alors qu’autour, la sècheresse a grillé les broussailles. L’endroit est frais, et c’est surement un endroit rêvé pour un Robinson Crusoé.
Pour voir cette promenade sur une carte, suivre le lien :
https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/el-risco-charco-azul-90139582
Retour sur Agaete, quelques courses (les prochains jours sont fériés en Espagne), puis autoroute et route en lacet vers Moya. On parvient à notre nouveau logement à la nuit tombante. Il s’agit d’un appartement dans une belle maison. L’appartement (salon, 2 chambres, 2 sdb, etc) est un peu lourdement meublé et décoré. Mais on s’adapte à tout.