Quelques anecdotes totalement subjectives et partiales. Tout est idyllique avant le départ, mais la réalité reprend vite le dessus ...
Du 6 au 21 février 2013
16 jours
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(suite du carnet https://www.myatlas.com/ctrlclic/carnet-de-jean-paul-c-en-2013-cambodge)

06/02/2013

Debout tôt : je dois prendre le bateau pour Chau Doc, au VietNam, ville frontalière sur un des bras du Mékong. Un minibus ramasse les touristes au pied des hôtels et les emmène au débarcadère. Départ du bateau prévu à 8h, effectif à 8h45.

L’itinéraire du bateau est de descendre le bras principal du Mékong (Song Tien) jusqu’à la frontière. On ne voit pas grand-chose car c’est un petit bateau d’une trentaine de places, au ras de l’eau, et le Mékong est en basses-eaux. Les rives sont peu habitées. On croise des méthaniers et des pétroliers, des dragueurs de sable et quelques péniches. Le fleuve s’étale sur deux kilomètres de large.

 " A l'agence des bus "  " Batelier, le pied ! "  " Il est pas beau, mon poisson fumé ? "  " Les péniches du Mékong " 

Dans le bateau, il n’y a que des touristes, une dizaine. Un Cambodgien sert de « convoyeur » : il remplit des formulaires, dont un qui est la liste des passagers et tous les détails. Il en fait quatre exemplaires, et bien sûr, il n’a pas de papier carbone. Discussions et échanges de tuyaux entre les passagers.

Un peu avant la frontière, le convoyeur passe parmi les passagers : il nous demande un dollar « for the stamp » : pour obtenir le tampon de sortie ! Tout le monde paye. Moi, comme ça m’énerve, je refuse, ainsi qu’une fille de Belarus (Bielo Russie). On descend du bateau pour passer la police cambodgienne. Tout le monde passe à la queue leu leu et a droit à son tampon ! même les grincheux… Retour au bateau pour aller à 5mn, au poste vietnamien. Là, on redescend du bateau ; le convoyeur donne le paquet de passeports à un fonctionnaire qui disparaît dans un bureau. Ça dure une bonne demi-heure. Les touristes occupent leur temps à manger dans une salle de restaurant. La serveuse de restaurant propose de changer de l’argent, mais le taux n’est pas des plus avantageux.

Une fois les passeports récupérés, on doit changer de bateau : le nouveau est beaucoup plus grand, à plusieurs étages, restaurant, salle climatisée… Quelqu’un s’occupe du transfert des bagages.

Les rives du Vietnam sont plus animées, surtout, lorsqu’arrivés à la hauteur de Tan Chau, on bifurque dans un canal aux rives plus resserrées et occupées par de nombreux villages. Les maisons sont sur pilotis, en bois et en tôle.

Échange de sms avec E., mon cousin, qui doit m’accueillir au débarcadère.

Retrouvailles vers 14h30 : il me conduit à l’hôtel Vinh Phuoc où je récupère leur belle chambre pour 7USD.

Ce qui surprend dès la descente du bateau, c’est le nombre incroyable de vendeurs de fleurs en pot : œillets d’Inde, chrysanthème, etc, . Les trottoirs de plusieurs rues en sont envahis : c’est bientôt la fête de Têt, le nouvel an vietnamien. Ensuite, ce qui étonne, c’est l’aspect « propre et ordonné », par rapport au Cambodge, notions toute relative…

 " Les trottoirs de Chau Doc "  " Pamplemousses généreux " 

Avec mes amis, je fais le tour de la petite ville. Tout d’abord je prends des sous à un distributeur : en deux clics, je deviens millionnaire ! 2 000 000 Dong ! en effet : Un euro égale 28 000 VND.

Ensuite, achat d’un billet de bus pour le surlendemain, pour HCMC (Ho Chi Minh City) (120 000 VND). La gare routière étant éloignée, on doit venir me chercher en minibus.

Puis on achète des mangues au marché, on se pose autour de quelques Saigon Bia (bière), repas à la nuit derrière la pagode. Mes amis partent ce soir pour HCMC, par un bus de nuit. On doit s’y retrouver le 8.

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07/02/2013

Il est à peine quatre heures du mat, et déjà dehors, on entend les motos klaxonner ! Vers six heures (il fait encore nuit !), le bistrot du coin de la rue accueille ses premiers clients bien bruyants …

Donc, debout tôt ; alors j’entreprends une rando vers le mont Sam (6km à vol d’oiseau). Je choisis une petite route qui longe un canal. La route est une digue : de part et d’autre, la campagne inondable à la saison des pluies. Les maisons ont le seuil en dur sur la route, et le reste est sur pilotis. Derrière, les champs, les marécages, les lacs. Les maisons sont serrées les unes contre les autres : chacune a droit à une dizaine de mètres de digue. Elles sont toutes largement ouvertes sur la rue et il est difficile de distinguer ce qui est dehors et dedans.

" Le repas est prêt ! "   " Hum, le bon dessert ! " 
" Coloration " " Fier de son coq " 

En me promenant sur cette digue, c’est comme si je traverse un vaste et long appartement ! Les enfants crient des « hello » ; les mères même les y incitent ! Les gens sont affables et souriants. Les intérieurs sont modestes, les rares meubles servent à l’autel familial ou à la télé. Les repas sont servis à même le sol, sur des nattes. On fait la vaisselle dehors dans des bassines, on nettoie les motos dehors, on étend le riz dehors pour le faire sécher, pareil pour le poisson… Aujourd’hui, on s’active dans la préparation de la fête : on nettoie, on remet à neuf et on repeint sa maison.

Le village s’étend ainsi sur quatre kilomètres le long de cette digue.

 " Séchage du poisson "  " Séchage du riz " 
" Le bijoutier et la charcutière "  " Une fête, ça se prépare sérieusement " 

Les abords du mont Sam sont une véritable petite ville où se mêlent temples (bouddhistes version chinoise, c’est-à-dire avec des idoles en plus), cafés-restaus, commerces de victuailles, etc. Pour accéder aux escaliers qui vont au sommet (environ 300 m), c’est un peu la devinette : il y a bien des inscriptions avec des flèches, mais indiquent-elles le bon chemin, ou celui d'un petit temple ou d'un bistrot ?… Puis, il faut zigzaguer tout en grimpant, entre les buvettes, les mini temples, les paillotes où on peut se reposer de la montée dans des hamacs… Les marches sont raides, mais elles sont à l’ombre, et plus on monte, plus il y a de l’air. Vers la fin de la montée, le chemin traverse de gros blocs granitiques : on peut les apercevoir car là, on ne peut pas installer de bistrot ou d’échoppe…

" Le mont Sam "  " Je te prends ce pion " 
"Dévotion"  " Le juge divin n'est pas tendre avec la femme pècheresse" 

De là-haut, il y a un point de vue 360° magnifique sur les rizières alentours. Je grignote un épi de maïs bouilli et avale un litre d’eau. Il n’y a pratiquement personne. Ce n’est surement pas l’heure pour les locaux pour venir ici… Je redescends par la petite route carrossable qui est moins intéressante. Parvenu au niveau du village, je commence à contourner le mont Sam dans le sens horaire. C’est toujours un village en continu, avec une particularité : le côté vers la plaine, ce sont les habitations, mais le côté vers le mont Sam, c’est une suite de cimetières ! Il y a même des parcelles privées et réservées pour une tombe…

" Le saint homme est frileux "  " Point de vue du Mont Sam " 

Comme je ne me rappelle plus du chemin que je voulais emprunter (hier soir, j’avais cherché un itinéraire sur Google maps), je m’arrête dans un petit cyber café (maison de bois, de tôle, sur pilotis…) et demande à un des garçons qui jouent à des jeux de guerre, de me prêter son ordi, deux minutes. Ce qu’il fait volontiers, intrigué par mon irruption…

" Un peu de fraîcheur ! "   " Dans les rizières " 

Après vérification sur internet, puis quelques repérages auprès des habitants, je trouve une route à travers les rizières. Mais, plus tard, je m’emmêle les crayons et me trompe d’itinéraire (nul n’est parfait…). Je suis obligé d’emprunter une route en construction non stabilisée (du sable, quelle galère …) pour me rediriger vers Chau Doc…

Je la fais courte, mais dans cette histoire, je fais 24 km à pied, plus 4 en Xe Om (taxi scooter), au lieu de quinze initialement prévus… Mais j’étais dans les rizières…

Une fois à Chau Doc, je fais tout de même un petit tour en barque. Et encore une petite promenade vers le nouveau pont pour contempler les villages flottants.

" Bientôt, la fête ! "  " Petit bac " 

Pour visualiser cette rando, cliquer sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/chau-doc-mont-sam-4862397

Douche et pause à l’hôtel.

Repas comme hier soir : dans le stand derrière la pagode.

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08/02/2013

J’attends la navette dès 7h45 qui doit m’amener à la gare routière. On m’avait dit d’être devant l’hôtel à 8h. À 8h15, toujours pas de navette. Je me dis qu’ils m’ont oublié. En vingt minutes je suis à l’agence, ce qui me fait tout de même traverser le centre-ville sur 2km… La navette me rattrape : ils étaient très en retard…

Bus pendant 7h, avec une coupure dans un immense restau appartenant à l’entreprise d’autocars : une vaste cantine moderne et économique pour conducteurs et passagers.

Pendant le trajet, l’aide chauffeur glisse dans la télé à écran plat situé au-dessus de la tête du chauffeur, un DVD de chanteurs aux chansons sirupeuses que personne ne regarde. Puis il met la radio ; elle passe des chansonniers, ce qui anime un peu plus les passagers qui rigolent de temps en temps…

Le paysage est assez détérioré du fait de la grande route qui attire les industries. On entrevoit des cultures… La route est encombrée par la circulation des scooters et des motos charrettes ; quant au chauffeur, il s’applique à ne pas dépasser les 35km/h. La route est large (2x2), mais tous les kilomètres, il y a un pont rétréci à 1x1, donc embouteillages, etc. L’itinéraire se termine par un bout d’autoroute interdite aux deux roues. Pfff !

Au terminal ouest de Saïgon, Ben Xe Mien Tay, le car s’arrête juste devant le bus de ville N°2, celui qui doit me déposer pour une correspondance à la gare routière de Ben Thanh, en centre-ville. Une fois-là, les informations des uns et des autres sont contradictoires sur la suite… Par sms, Pham, ma logeuse se trompe et m’indique le bus 142. Les gens ne le connaissent pas… Or il s’agit du 152… (Je retrouve le N° dans mes papiers). Mais ce bus va aussi à l’aéroport, à l’opposé de là où je dois aller ! Les gens, à qui je montre le plan de la ville, mais qui ne savent pas le lire, croient que je veux aller à l’aéroport… Je finis, au bout d’une heure (et un peu de stress) à tomber sur le bon bus qui va dans le bon sens !!

" La maison de Pham "

Par contre, je trouve assez facilement le logement de Pham. Sa maison est dans un quartier populaire et bien tenu, au sud de la ville, juste après un affluent de la rivière Saïgon. Elle se dresse au fond d’une petite ruelle où ne peuvent pas passer les voitures, ni les motos. Je dis : « elle se dresse », car c’est, dans le quartier, la seule maison neuve et de cinq étages sur cinq mètres de façade ! Les gens, qui ont l’habitude de voir passer des étrangers pour ce logement, me voyant trainer ma valise, me font signe que c’est bien par là… J’ai réservé ce logement via Airbnb (11 EUR) et je ne suis pas mécontent : ma chambre est grande et claire avec un espace sdb perso, un petit balcon, et la wifi. Pham est très aimable ; elle vit ici avec sa mère et sa fille.

Douche et je pars retrouver le cousin et son pote en ville.

Ils ont prévu de se faire un restau de nuit parmi ceux qui entourent le marché Ben Thanh. Mais les tables et les chaises ne sont pas encore installées. On se balade dans la grande avenue Le Loi où il y a un monde fou, à pied comme à scooter. Au carrefour avec l’avenue Nguyen Hue qui a pour horizon au nord, l’ancien Hôtel de Ville de l’époque coloniale, c’est à croire que tout Saïgon s’est donné rendez-vous là. On est la veille du nouvel an ; ce quartier (chic) de la ville est illuminé ainsi que les grands magasins dont les vitrines sont richement décorées et devant lesquelles on vient se faire photographier ; bref comme aux GL à Paris, le 31/12.

" Vive la nouvelle année...."   " La foule du nouvel an " 
" Restaus de gare routière "

Je fais quelques courses dans un supermarché encore ouvert (dans la cohue) et on retourne s’attabler devant une Saïgon bia et des petits plats. Là aussi, beaucoup de monde.

On se sépare à la gare des bus, juste en face (je dis ça comme ça, mais il faut comprendre que pour traverser cette place, on risque sa vie 1000 fois !).

Là, mauvaise surprise : la circulation des bus est arrêtée pour cause de réveillon ! Je rentre à pied, ce qui fait tout de même une trotte.

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09/02/2013

Alors que je sors de chez Pham, vers 8h30, sa mère me propose très aimablement de prendre un café avant de partir ! Cette chambre d’hôte est vraiment accueillante ! Et ça tombe bien car le thermoplongeur acheté à PP vient de rendre l’âme…

Promenade dans le quartier : dans ces ruelles étroites, il y a plein de petits commerces : légumes, viandes, coiffeurs, etc. Je trouve même un électricien pour me vendre un thermoplongeur pour un billet de 20 000 VND (=1USD) !

 " Dites-le avec des fleurs "  " Drive-in market " 

Bon, c’est vrai, ça fait bizarre tous ces zéros. Ce matin au petit dej, j’ai rangé mon porte-monnaie et classé mes billets en trois catégories : d’un côté les billets valant moins d’un euro (< 30 000 VND), ensuite ceux entre 1 et 3,5 euros (100 000 VND) et les autres encore d’un autre côté. On a vite fait de se tromper.

Quelques prix : les boissons courantes : coca, café, bia, eau, c’est entre 8 000 et 12 000 VND. Une bouteille de vin de Dalat : 60 000 VND, un Pho (grand bol de soupe bœuf nouille) entre 25 000 et 60 000 VND. Le bus pour traverser la ville : 5 000 VND. L’essence est chère : 1l à 23 000 VND.

 " Agréable épilage de sourcils "  " Ben alors, qu'est-ce qu'on fait " 

Aujourd’hui, c’est le nouvel an et il y a très peu de bus. Il y a moins de circulation aussi. Pour aller au centre, il y a un pont au-dessus de la rivière qui est assez dangereux pour les piétons et traverser les rues reste un vrai casse têt ! (ha ! je ne résiste pas à faire ce mauvais jeu de mots …).

Je m’applique à visiter les multiples pagodes de Cholon (quartier à l’ouest de Saigon). Elles sont d’origine chinoise : ce sont les commerçants de Canton qui sont venus, devançant les Français, pour établir des comptoirs dans la région, et qui ont créé ces lieux de vénération. Elles sont consacrées aux héros et aux dieux qui leur ont permis d’affronter et de surmonter les rigueurs de l’océan. On retrouve exactement le même style de décoration fine en céramique qu’à Fo Shan, dans la banlieue de Canton. Et c’est à croire qu’il y a ici à Saigon plus de témoignages de cet art que dans son lieu d’origine, en Chine…

 " L'art des décors en céramiques "  " Les boat people, il y a deux siècles déjà " 

Et cette histoire de bateaux déifiés, un peu le Mayflower de ces Chinois du Sud venus s’établir à Cholon, est d’autant plus troublante qu’après la chute du régime soutenu par des Américains, et après le départ de ceux-ci (1975), les Vietnamiens du Nord ont tout fait pour virer les Chinois (établis depuis plusieurs générations), ce qui a créé à l’époque le drame des boat people dont un grand nombre a sombré en mer sans être secourus (250 000 disparus).

" Les gardiens du héros "  " Près du sanctuaire " 

Lors de mes pérégrinations, je tombe sur plusieurs cortèges bruyants de jeunes trimbalant des dragons, des lions et des serpents de toile vivement colorée. Ils n’hésitent pas à couper la route pour faire leur spectacle : danse et mimes, grosses colères devant les petits enfants effrayés et amusés à la fois, humble dévotion dans les pagodes où ils « dévorent » les offrandes aux dieux ! Ils visitent, sur leur demande, des commerces afin de leur assurer la prospérité, et y font de grands remue-ménages.

" Défilé de lions "  " Défilé de serpent "   

Les gens viennent dans les pagodes brûler des faux billets et divers papiers, se recueillir devant des idoles en brassant au-dessus de leur tête des tiges d’encens fumantes, déposer des offrandes, etc… Ils répètent cette cérémonie sur le trottoir devant leur commerce.

" Pour faire fuir le mauvais sort "   " Messe de minuit à 6 heures " 

Je passe l’après-midi à me promener dans le quartier chic de Saigon, l’ancien quartier colonial, réapproprié par les grandes marques de luxe internationales et aujourd’hui piétonnier. Les esplanades sont couvertes de décors en fleurs, offrant des présentations de la vie traditionnelle et autres tableaux. Il y a même une rizière reconstituée ! Il y a beaucoup de monde pour admirer et se faire photographier.

" Snif pour Nif Nif "  " Souvenir fleuri "  " Un succès de librairie "  " Mon bébé ! " 

Dans le quartier des routards, je vais prendre des renseignements pour les prochaines étapes. J’apprends avec stupeur que tous les transports pour toutes les directions sont complets jusqu’au 15 février ! Je vais devoir louer un scooter si je veux sortir de Saigon ! Renseignements pris, il y en a de disponibles à 7 USD/j. J’en réserve un pour le 12, jour de mon départ de chez Pham.

En rentrant à la nuit tombante, on célèbre dans une église (catholique ?) un genre de messe de minuit à l’occasion de la nouvelle année… souplesse avec le calendrier et pragmatisme !

La soirée se termine autour d’un pot (bière, alcool de riz et mangue au sel) avec la famille de Pham et un Américain, lui aussi hôte chez eux.

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10/02/2013

Ce matin, je passe à une des compagnies de bus (les bus orange). Je réserve une place pour Dalat pour le 16 au matin. Maintenant j’y vois plus clair pour la suite des évènements.

Aujourd’hui, c’est dimanche et le jour de l’an. Autant dire que tout est fermé ! Très peu de monde dans les rues. Les restaus de quartier ouverts sont rares, sauf dans le quartier des grands hôtels et dans le quartier des routards. Très peu de bus.

" Le Majestic "   " La rivière Saigon en face du Majestic " 

Les seuls endroits où il y a du monde, c’est dans les pagodes et dans les squares fleuris à l'occasion de la fête du têt. Au parc Tao Dan, des décors fleuris ont été installés, et des stands exposent par thèmes des compositions d’arts traditionnels : art de la pierre semi précieuse, art du bois flotté, art du bonzaï, art du paysage miniature. Tout est très beau et les gens se pressent pour admirer ces œuvres et se faire photographier devant… Dans ce square, il y a aussi des spectacles, des attractions et jeux pour enfants.

" Concours de paysage miniature "  " Le lion, le phœnix et le dragon, tableau composé avec des fruits "   
"L'année du serpent"  "  Petite famille se reposant devant un vestige champa "

Un monde fou aussi à la pagode de l’empereur de jade, noyée dans un nuage d’encens. Il faut presque faire la queue pour entrer dedans ! Les gens de toutes générations se bousculent pour s’approcher au plus profond du sanctuaire et y accomplir leur dévotion.

" Les dieux aiment bien les lampes à huile "  " Les militaires veillent "
" Bateaux mus avec les mains (des manualo ) "  " Nettoyage des pieds par les poissons " 

Sinon Saigon est déserte. Même les touristes sont rares !

Ma promenade s’achève sur les bords de la rivière Saigon. La rivière semble avoir du mal à s’écouler et trimballe beaucoup de ces plantes parasites qui prolifèrent dans les eaux chaudes.

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11/02/2013

Aujourd’hui, journée un peu farniente :

Grasse mat, puis bavardages avec Pham et un couple d’Australiens (une mère et son fils…), nouveaux hôtes chez elle, autour du café du matin.

La matinée déjà bien entamée, je me promène en centre-ville. La ville sort lentement de sa léthargie : il y a un peu plus de circulation, mais les magasins sont tous fermés.

À la poste centrale, c’est une petite surprise : je ne me rappelais pas qu’une grande partie était occupée par des boutiques de souvenirs pour touristes.

Pour autant, la poste reste toujours un bel exemple d’architecture coloniale (1886). Les Français y avaient dessiné sur un grand panneau, la carte de leur nouvelle possession indiquant le réseau des lignes télégraphiques. Une large légende la traversait avec la mention « Cochinchine ». Les Vietnamiens, très farouches sur la question nationale, ont effacé cette mention lui préférant « Sud Vietnam ». Mais la correction ne résiste pas au temps, et l’ancienne mention réapparaît un peu… Quant aux cabines téléphoniques, plus que centenaires, elles contiennent à présent … des DAB !

"La poste centrale"   " Carte de la Cochinchine"

Je fais un tour à la ga (= gare) ; c’est un immeuble des années 60, qui n’a rien d’original.

" La gare "   " Prises de guerre "  " Tambour battant " 

Dans un parc, je somnole…

Dans un bistro, j’étudie la route du delta… destination de demain.

Vers 17h, je récupère mon scooter : c’est un beau scooter automatique, avec plein de sécurités pour le démarrage, avec un compteur qui fonctionne, idem la jauge et les freins. Et pour le même tarif qu’au Cambodge !

Reste à se lancer dans le flot ! Hé bien, tout compte fait, ce n’est pas si difficile que ça en a l’air ; vu du piéton, ça semble de la folie ! mais vu du conducteur, c’est plutôt confortable de savoir qu’il n’y a qu’une seule règle … à savoir qu’il n’y a pas de règles !

Pas de problème pour garer la moto chez Pham, son salon du rez de chaussée fait parking, comme chez tous les gens ici !

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12/02/2013

Après le café offert par la mère de Pham, j’enfourche mon scooter et pars à la recherche de la QL50 (route nationale 50), celle qui doit me mener sans trop de danger vers le Sud. Bien sûr, je m’égare un peu dans la banlieue. Dans ce secteur, il y a pas mal de projets urbains plus ou moins achevés, et je me trompe dans un réseau de grandes avenues à quatre voies bien goudronnées, mais sans aucune construction autour et en impasse… Les gens me renseignent volontiers quand ils comprennent où je veux aller. Je leur montre la carte et ils me répondent dans leur langue avec de grands gestes. Je finis par trouver cette QL50, et depuis je n’ai plus de soucis d’orientation. En effet il y a à présent suffisamment de panneaux directionnels et de bornes le long de la route pour m’orienter. Et la route est bonne. Il y a très peu de voitures particulières, quelques bus, aucun camion (Têt ?), mais alors, une nuée de scooter !

" Saigon, les pieds dans la mangrove "   " Rivière ou bras de mer, où est la limite entre terre et eau ? " 

Il y a un bac à prendre à My Loi. Et il y a une telle circulation que les six grands ferries qui font la rotation suffisent à peine pour cette traversée de deux kilomètres (4000VND). La route vers My Tho est assez encombrée.

Neuf kilomètres avant My Tho, une route à droite mène à des vestiges d’un site archéologique de la civilisation dite d’Oc Eo. C’est une civilisation qui s’est développée dans le sud de l’Indochine, du 2ème au 6ème siècle, en prospérant grâce aux liens commerciaux entre l’Inde et la Chine. Le site est à quatre kilomètres de la route QL50. Les vestiges se résument à des fondations en briques. Il y a bien un musée qui rassemble des pièces retrouvées sur le site avec des explications (je peux voir tout ça … par une fenêtre) mais il est fermé ! Frustrant ! Les statuettes sont d’influence indienne : Visnu, Ganesh, lingam.

" Ce qu'il reste de la civilisation d'Oc Eo "  " Hello ! un café " 

Casse-croute à My Tho, dans le petit parc qui donne sur la rivière. Sur les bancs, des couples de jeunes flirtent, se cachant des regards sous des ombrelles.

Après l’immense pont qui enjambe le Song Tien, un bras majeur du Mékong, je prends une petite route vers l’est, histoire de prendre le pont en photo. Je trouve une petite piste qui se rapproche du fleuve parmi de belles petites propriétés. Alors que je m’apprête à revenir sur mes pas, je suis interpellé par une famille installée sur la terrasse de la maison : on me montre un grand verre de café glacé ! Je réponds à l’invite, et on bavarde avec la dizaine de mots d’anglais que ces gens connaissent. Ils me disent que leur maison fait guesthouse à l’occasion. Je leur dis que je reviendrai dans deux jours. Et ils m’offrent à déguster des beignets de crevettes, du riz cuit dans des feuilles de bananier et des rondelles d’un genre d’andouillette ! On me fait visiter la maison : il y a une dizaine de cages avec de magnifiques oiseaux verts.

La route en direction de Ben Tre est déjà bien plus agréable : paysage de mangrove ou de cultures, forêts de cocotiers et petites fermes. L’eau n’est jamais très loin : son niveau dans les étangs et dans les bras du delta est à un mètre à peine en dessous du niveau de la route.

Je prends quelques petits chemins étroits, mais bétonnés, pour voir où ils vont. Ils traversent une jungle où on ne sait pas trop où est l’eau, où est la terre. Ils mènent à de petites fermes qui semblent bien tranquilles à l’abri de cette végétation luxuriante. Une barque n’est jamais loin… Je n’ose imaginer ce qu’il s’y passe durant la mousson. Les gens sont ébahis de me voir passer…Comme je m’égare un peu, dans une ferme perdue au fin fond, une dame demande à sa fille de prendre son scooter et de me ramener sur la grande route !

" Ferme dans la mangrove "     " Villa dans la mangrove " 

La traversée en bac du Song Co Chien est de quatre kilomètres (7500VND) : c’est la marée montante, les eaux sont brunes.

" Ici, on avance masquée "   "  La queue pour prendre le ferry "  " Trouver l'équilibre "  " Ici, il fait un peu plus frais... " 

À l’approche de Tra Vinh, une belle pagode khmère, toute dorée au soleil de fin d’après-midi, annonce que cette région est habitée par une majorité de Khmers dont le guide LP dit qu’ils sont en délicatesse avec le pouvoir. En ville, une autre pagode où des jeunes bonzes se prélassent en fumant une clope pas loin d’un Bouddha débonnaire et visiblement tolérant…

" Les ors khmers "  " Méditation "    " On s'en grille une, au calme "  " Pagode Ong Met  "  

C’est l’hôtel Tan Hang qui me propose la chambre la moins chère (200 000VND = 8EUR), sdb, clim,WiFi (en panne…), parking.

Promenade dans cette petite ville où l’ambiance est détendue : aujourd’hui, des magasins sont ouverts et les gens sont dehors.

Juste devant l’hôtel, la boulangerie A Chau (la bien nommée) propose des baguettes et des pâtisseries sortant du four. Diner d’un pho (soupe nouilles et bouts de viande).

" Sourire "  "  La boulangerie bien nommée "
" Rôtissoire à canard "  " Pho " 
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13/02/2013

Ce matin, la connexion internet fonctionne ! Hier soir, le type de la réception m’a affirmé que le réseau était en panne. Ce matin, la réceptionniste me dit que je ne mets pas le bon mot de passe : une histoire de maj/minuscules. Elle me dit " le vieux n'y connait rien"… Je mets à jour le blog à la réception de l’hôtel.

Petite promenade en ville puis dans les environs. Le district est très pourvu en temples khmers, dont certains sont fraichement rénovés, et même de nouveaux se construisent. Comme ces moines vivent des dons que leur fait la population, on peut dire qu’elle adhère largement à leurs principes religieux - ce qui exprime peut être un désarroi ethnique par rapport à un pouvoir vietnamien peu enclin à supporter des irrédentismes.

" Bouddha tenté par les femmes "   " Le saut de l'ange "  

1 km derrière le grand carrefour de la QL60 avec la route de Tra Vinh, un bel espace détente a été aménagé autour d’un grand étang carré, pour les besoins spirituels du temple voisin mais aussi pour l’agrément de la population locale.

Je prends la QL60 vers le sud et traverse une région de grandes cultures. Ici les alluvions ont été plus généreuses et on ne retrouve la mangrove qu’aux abords des bras du delta. Une bonne dizaine de temples bouddhistes khmers rien que sur cette route.

Deux traversées (gratuites !) par ferries, assez longues : en tout une bonne heure et demie.

En débarquant du 2ème ferry, je remonte vers Can Tho. Champs, vergers, bananeraies.

L’arrivée sur Can Tho est un véritable chaos : immense chantier autoroutier, tout un territoire défoncé à coup de bulldozers pour créer une nouvelle zone urbaine, au milieu de laquelle se dresse déjà un important centre commercial. Je vais y faire un tour, histoire de voir comment les Vietnamiens ont intégré ce mode de consommation nouveau chez eux. Hé bien, c’est strictement du copié/collé de ce qu’on peut voir chez nous, à l’exception de la musique qui est bien plus forte !

C’est tellement nouveau que les gens qui sont là, pour la plupart, sont venus « pour voir ». Ils déambulent dans les allées, soupèsent le pain, sont effarés du prix des fruits et légumes, se « baignent » de l’air glacé des immenses congélateurs… Sur 54 caisses, il n’y en a que quatre d’ouvertes, et je passe immédiatement avec mes trois bricoles (dont une bouteille de vin de Dalat, 46000VND, moins de deux euros !). Le parking des scooters est mieux gardé qu’un aéroport : photo numérique à l’entrée et à la sortie !

Je fais un tour en ville : je ne la reconnais plus. Elle a incroyablement changé. Larges avenues bordées de constructions récentes, des fleurs partout (Têt ?), un tourbillon de mobylettes…

Et le grand pont ! Au milieu du pont, c’est vrai, on a une vue épatante sur le delta, horizon vert tout plat. Et tout le monde s’y arrête pour la photo !...

" Belle vue ! "   " Chenal encombré " 

La QL1 est horrible entre Can Tho et Vinh Long.

À Vinh Long, on est plus dans l’ambiance delta qu’à Can Tho qui ambitionne d’être une ville nouvelle de n’importe où.

Petit ferry pour rallier l’île d’An Binh, qui a la réputation de proposer plusieurs guesthouses sympas.

Je choisis la Ngoc Sang qui est remplacée par la Ngoc Phuong, toute proche. Demi-pension 250 000 VND. Le confort est sommaire : les « chambres » sont identifiées par des cloisons de planches de bois. Il n’y a pas de plafond, car c’est l’immense toit qui sert de plafond pour toutes les chambres et les « communs » sont au fond du jardin. Par contre, c’est super pour la convivialité : on y rencontre des gens des quatre coins du monde, vu que c’est une adresse LP…

Soirée repas très appréciée tant pour la nourriture que pour l’ambiance.

" Austérité monacale de ma chambre "   " Poisson frit du soir " 
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14/02/2013

À six heures du mat, à la première lueur pâle, un milliard de coqs assaillent mes oreilles en hurlant à tue-tête ! C’est dans mon rêve, mais dans la réalité, ils sont bien là, au-delà des cloisons, mais bien décidés à me réveiller ! un quart d’heure après, tout ce monde se tait … Et je me rendors.

Petit dej copieux sur la terrasse.

Je tente de rallier My Tho par les petites routes à mobylettes. Sur ces iles, inaccessibles aux quatre roues, des petits chemins bétonnés ont été aménagés pour la circulation des deux roues. Les croisements sont délicats à manœuvrer, mais ça passe. On est au plus près des habitations et des quelques cultures (l’eau n’est pas loin). Les canaux sont délaissés et de nombreuses barques pourrissent. Les gens d’ici ont quasiment tous optés pour la mobylette. Seuls les gros chargements de légumes ou de matériaux sont véhiculés par barques.

" Au bord de l'eau "  " Comme à Venise..."  " Drainage des marais "   " Les vieilles barques servent encore à quelque chose "  

Je finis par trouver la QL57, qui va dans la bonne direction, mais avec des voitures et quelques camions. Je prends divers chemin à gauche et à droite pour aller au plus profond de ces îles. Au bout d’un chemin de terre, je tombe sur une fête, et hop ! on m’invite. C’est le dernier jour du repos du Têt ! Il est 10h30 et on me demande de trinquer avec eux. Un gars parle anglais, et fait le traducteur. Les hommes sont déjà bien rôtis, tandis que les femmes sont dans la maison à papoter. Elles rigolent bien quand je vais vers elles pour leur souhaiter une bonne nouvelle année. Une ancienne, 82 ans, toute fripée, me pose beaucoup de questions et grâce au traducteur, on fait connaissance. On me propose de déguster des petits nems ! On se quitte avec de grands gestes.

" Allez ! Trinquons ! "   " Qui donc vient nous rendre visite ? " 

Au bout d’un autre étroit petit chemin, je tombe sur une magnifique résidence au bord d’un large bras du Mékong : terrasse, jardins, superbe maison. C’est un hôtel ! De magnifiques chambres pour 25USD. Le patron, très bon anglophone, me fait faire le tour du propriétaire. On doit pouvoir passer des vacances de rêve, ici.

" Beau lieu de vacances "    " Ces tongs, elles puent ! "   
  " Un temple, obédience chinoise "  " Un temple-église caodaïste "   
" Longaniers "

Pas d’autres aventures sur les autres petits chemins qui tournicotent autour des vergers de manguiers, longaniers, bananiers, et autres fruits que je ne connais pas.

Mon sac à dos à des faiblesses : une fermeture éclair a sauté ! À Ben Tre, je cherche en vain un magasin ouvert…Je le rafistole avec un bout de fil de fer gracieusement offert par un commerçant !

La route de Ben Tre au pont de My Tho est bondée de mobylette dans le sens sud -> nord : c’est la fin des vacances et les familles remontent sur Saïgon. Je me dirige tranquillement vers la guesthouse « sans nom » que j’ai repérée à l’aller.

Les gens m’attendent : ils m’installent dans une chambre, dans la maison voisine d’une sœur ( ?), me disent de prendre mes aises, m’offrent un coup à boire. Dommage, ils n’ont pas la WiFi. Je prends une douche. En sortant de la douche, je vois la femme qui parle trois mots d’anglais, pendue au téléphone, me faisant des signes embarrassés. Une petite famille débarque et il y a plein d’allées et venues. Je paie ma chambre (140000 VND), et je demande où je peux aller manger. La femme me dit qu’elle va me montrer le chemin : elle monte à l’arrière du scooter et on zigzague sur les petits chemins bétonnés, en pleine nuit. Au bout de six kilomètres, on trouve un petit restau de paille ouvert : elle commande « un plat de riz » pour moi et rien pour elle. Le patron, au bout d’un quart d’heure me sert effectivement une énorme assiette de riz avec un plat de porc aux oignons et une cassole de petites anguilles à l’ail !! Mon accompagnatrice va à une autre table pour bavarder avec des copains. À la fin du copieux repas, je paye et on rentre.

Mais la femme me dit d’aller dans une autre direction, car elle a un « friend » qui a internet. Et c’est reparti à zigzaguer dans la nuit noire… Pour atterrir dans une vraie guesthouse (ou plutôt « homestay »), en bois comme celle de la nuit dernière. Je ne comprends pas ce qu’il se passe, lorsque, dans une chambre, je vois toutes mes affaires que quelqu’un a déménagé là ! Et le plus fort, la femme me rend 70000 VND car ici la piaule est à 70000 VND !! Je lui demande pourquoi j’ai déménagé, mais je ne comprends rien de ce qu’elle me répond à part le mot WiFi…

Comprenne qui pourra !

Je m’installe et effectivement, il y a la WiFi …

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15/02/2013

Au petit dej, la jeune femme qui tient le « homestay » Huong Nhan me fait l’article de sa petite entreprise. Elle parle quelques mots de français qu’elle a appris à l’école. Elle propose une demi-pension pour 10USD et des tours de bateau de 2h30 pour 15USD. L’endroit est sommaire, les toilettes communes (propres). L’habitation est assez isolée, entourée de verdure, le Mékong à vingt mètres : le repos assuré. Et il y a la WiFi !

 " Homestay, les chambres sont sous la paille "  " Où sont les filles ? " 

Pour le retour sur HCMC, je choisis des petites routes de préférence à la QL1 où c’est la ruée. Il faut dire qu’au bord de cette route et sur des kilomètres, il y a des échoppes, des stands de barbecues, des ca phé (café !) où l’on peut boire un ca phé kem (café crème !). Et les motocyclettes vous doublent et se rabattent brusquement…pour acheter un truc ou faire pisser le petit ! Car ce sont des mobylettes familiales : non qu’elles soient particulières, mais elles trimballent la famille. L’aîné tient le guidon avec papa, le second est callé par maman et les sacs. C’est le cas général. Puis il y a les familles nombreuses… Ces familles à roulettes ne sont pas les plus prudentes.

Le nombre d’accidents est assez redoutable, et ça se voit. En effet, en cas d’accident, la police pour faire le constat trace à l’aide d’une bombe aérosol de peinture blanche les contours des véhicules et des personnes immobilisées, les traces freinage, et éventuellement les taches de sang. Tout au long des routes on remarque bien ces traces de peinture sur le goudron. Et il y en a beaucoup.

" Où est le passage pour piétons ? "   "  Petit bac et mon scooter " 

Les petites routes que j’avais repérées sur internet s’avèrent tranquilles, traversant des rizières et des villages agricoles prospères. J’ai même utilisé un pha (bac) qui passait trois ou quatre motocyclettes… Il y a aussi quelques routes non goudronnées.

" Hé, vous ! Y a-t-il un moyen de sortir de là ? "  " Le riz est bientôt mur " 

Arrêt au CO.OPmart de Tan An, un petit supermarché, où j’achète un petit sac à dos pour remplacer celui dont les fermetures sont cassées. À la caisse, on me remet un bon : c’est un cadeau à aller chercher ! A un petit comptoir, une hôtesse prend scrupuleusement note de mon nom et de mon ticket de caisse et me remet à son tour une petite enveloppe décorée. Dedans, un billet de 10 000 VND !

" Elles sont pas belles mes carpes ? "  "  Les derniers défilés "  

J’arrive dans la banlieue de Saigon vers 13h, et où la circulation redevient plus dense. Et c’est dans les carrefours que la circulation est particulièrement compliquée à gérer, surtout ceux à feux rouges. Ici les feux rouges affichent un minuteur indiquant le temps restant pour la couleur. Ainsi lorsqu’il reste trois secondes à décompter pour les verts, ceux-ci accélèrent pour ne pas le rater, tandis que, dans le même temps, les rouges ont déjà démarré ! Ajoutez à ça, ceux qui tournent à gauche en vous coupant la route, et ceux qui tournent à droite qui ne s’arrêtent même pas quand le feu est au rouge …

" Le bus de la ligne 16 (HCMC) "   " Musée d'Orsay ? " 

Après avoir déjeuné, j’arrive chez Pham vers 14h. Sa mère m’accueille et m’installe dans ma chambre. Elle tient absolument à laver mon linge dans la machine à laver. Il faut dire qu’il en a bien besoin !

Je ressors pour terminer mon après-midi dans le parc d’animation Dam Sen, à l’ouest d’HCMC (HCMC = Ho Chi Minh – City, regroupe Saigon, la ville d’origine coloniale, et Cholon, la ville d’origine chinoise). C’est un parc d’attraction dont je trouve le prix d’entrée assez cher pour ici (80 000VND), surtout qu’il faut, une fois à l’intérieur, payer les attractions… sans oublier le parking ! Les gens s’amusent bien, et il y a du monde : ça tournicote dans les manèges, ça hurle la tête à l’envers dans les balançoires géantes, ça pédale dans les canards géants qui évoluent sur le grand lac, ça rigole bien dans les spectacles de chansonniers, ça sort trempés des jeux d’eaux, ça se fait peur dans le train fantôme… Le plus étonnant, c’est de voir les familles affalées sur les pelouses faire leur piquenique, étaler leurs victuailles à même le sol et même parfois accrocher leur hamac entre les arbres !

" Allez ! un peu de propagande ! "   " Bienvenue au parc ! "  " L'éléphant n'a pas mis son maillot ! "   " Les chansonniers "   

Je rends le scooter à 17h30 pétantes.

Retour chez Pham, après un pho sur le trottoir.

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16/02/2013

Hier soir, le calme a mis du temps à se faire dans la maison de Pham. Pham est partie se reposer sur la côte (Nha Trang), et elle a laissé sa fille à la garde de ses parents. Et, pendant que le chat n’est pas là … J’ai eu droit à une scène de ménage entre les grands-parents, et aux hurlements de la petite fille et de sa copine qui ont « joué » jusqu’à 11h du soir, en même temps que la télé marchait à fond !

Ce matin, en ville, tout semble revenu à la normale : je n’ai jusqu’à présent jamais vu autant de bus 152 ! Pendant les fêtes, il fallait l’attendre au moins une demi-heure. Aujourd’hui je suis à peine à l’arrêt de bus, qu’un bus arrive ! Il ne démarre pas tout de suite car le chauffeur est descendu s’acheter un plat à emporter pour son casse-croute dans un stand de rue et il faut qu’il fasse la queue ; et puis il y a le temps de préparer ses barquettes. Ça va, dans le bus dont la destination est l’aéroport, personne ne semble pressé…

Le terminal de la compagnie des bus orange (Phuong Trang) est au centre du quartier routard. Je suis en avance, et j’ai le temps de regarder autour de moi. Les touristes qui se limitent à ce quartier doivent ramener une idée de Saigon qui n’a rien à voir avec la vie du reste de la ville. Déjà à 8h, il y a des « touristes » avachis dans les bistrots à siroter des bières et à mater, l’œil fatigué, les jeunes filles court-vêtues…

Le car pour Dalat emprunte la route QL1, vers le nord cette fois-ci. Départ de Saigon vers 9h45.

La quasi autoroute entre Saigon et Bien Hoa est assez fiévreuse : importante circulation, zones industrielles, gros dépôts de BTP, concessionnaires ôtô (= …auto !), entrepôts, etc.. Les bornes kilométriques, les cousines de celles qu’on dépose en France contre des bornes en plastique, décomptent les distances : à Saigon on est à K 1890, jusqu’à K 0 qui est tout au nord à LangSon à la frontière chinoise.

Dans la circulation assez dense (il n’y a plus que deux voies), le chauffeur conduit son car comme si c’était sa mobylette. Il adore son klaxon : il est suraigu et perce les tympans mais ne fait même pas peur aux motocyclistes… Vers midi, à K 1834, route de Dalat (QL20) bien plus tranquille. Restent tout de même 232 Km et on atteint les premiers reliefs !

On traverse des plantations d’hévéas et de tecks. On traverse des villages où la religion catholique semble primer : pleins d’églises repeintes à neuf et, sur les balcons des maisons particulières, des statues de saints ou de vierge…

Arrêt repas 35 mn à K85. Chaque compagnie d’autocar possède son propre réseau de cantine…

La route traverse une importante formation granitique et grimpe sur les plateaux centraux : on attaque une route de montagne jusqu’à Bao Loc. Une fois sur le plateau, c’est un paysage très cultivé : plantation de thé, arbres fruitiers, canne à sucre, cultures vivrières. Les maisons s’agglutinent contre la route et les champs sont au-delà.

L’arrivée sur Dalat est singulière : la route grimpe en lacets à travers une forêt de pins, et passé un col, on découvre soudainement la ville !

Arrivé (17h) à la gare routière, c’est un peu la confusion : les xe om (moto taxi) harcèlent les clients, alors qu’il est prévu que des navettes (gratuites) les déposent à leur hôtel. Mais à force d’insister, les conducteurs de navettes se décident à prendre leurs clients.

Je choisis l’hôtel Long Binh. C’est assez cher, 15 USD, mais c’est le dernier week-end des fêtes de la nouvelle année. On me propose une grande chambre avec trois lits !

Ma première impression à Dalat : il y fait bon et doux comme un mois de mai en France ! 20°, une petite brise. La ville est en légère cuvette autour d’un lac de retenue. Le centre autour du marché, une multitude d’hôtels, à façade étroite et de quatre ou cinq étages. Du côté de l’église, ce qu’il reste du quartier colonial avec l’hôtel du parc, la poste et de belles villégiatures. Et ailleurs surtout des pavillons.

Et en ville, c’est la fête ! Il y a un monde incroyable qui circule autour du lac, bordé d’attractions foraines, et dans l’avenue qui conduit au marché et dans toutes les rues, ruelles et escaliers alentour. La foule, tranquille déambule entre les stands de nourriture, les barbecues géants, les grillades de coquillages, et les stands de fringues, jouets en plastique, souvenirs. Il y a les traditionnels dessinateurs de portraits, les vendeurs de maïs grillés, les revendeurs de sacs à mains (tombés du camion ?), etc…

Atmosphère bon enfant, familiale, mais aussi beaucoup de jeunes couples dont certains semblent si jeunes qu’on croirait des préados…

Je trouve la fameuse bakery vantée par le cousin et découvre qu’un vigneron du Gaillacois, le domaine de Bouscaillous de Noailles a fait affaire avec des vignerons de Dalat !

Pas de photos !! (il fait déjà nuit !)

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17/02/2013

Réveil à 6h, le soleil tape en plein dans la chambre, j’avais oublié de fermer les rideaux… Je flemmarde un peu, range mes affaires et étudie ma carte. Hier soir, j’ai demandé à plusieurs reprises dans les librairies et autres commerces, mais pas moyen d’avoir une carte régionale. Je dispose d’un atlas administratif des années 80 que j’avais acheté lors du précédent voyage et il y a bien quelques routes dessus. Mais je suis obligé de croiser avec ce que je trouve sur internet. Je me fais un petit itinéraire en forme de boucle au Nord-Ouest de Dalat.

Je loue une moto à la gérante de l’hôtel qui me fait plein de recommandations et me règle la jugulaire !

En sortant de l’hôtel, les gens sont emmitouflés comme s’il gelait ! il doit faire 17°. C’est vrai qu’on est à 1450 mètres d’altitude et qu’on est en hiver…

La petite route TL 725 qui part de l’ouest de la ville, traverse un plateau couvert de serres. On y cultive des légumes et aussi des fleurs. Puis la route amorce la descente en traversant une forêt de pins. Dans les environs, il y a beaucoup de petits lacs et de cascades. Ce sont des endroits de repos et de piquenique, dont il faut payer l’entrée…

En contrebas, à nouveau des cultures : le paysage est comme peigné. Des rangées d’arbustes sont alignées au cordeau, recouvrant tout l’espace possible, au plus loin qu’on peut voir. De nouvelles collines sont ratiboisées et replantées avec de jeunes pousses. Et vues de loin, on croit que les branches de ces arbres sont recouvertes de neige. En se rapprochant, on voit bien que ce sont des fleurs. La traversée de ces plantations est particulièrement enivrante par tant de parfum dégagé par ces fleurs, parfum au mélange de jasmin et de fleur d’oranger. Ce sont les plantations de caféiers ! Le café d’ici est très caractéristique. Son goût a quelque chose de vanillé et de chocolaté, jamais amer, assez épais.

" Plantation de caféier "  " Fleurs de caféier "  " Fruits du caféier "  " Tiens, je t'offre cette maracuja ! " 

Je n’avais jusqu’à présent jamais vu de si vastes exploitations de café ! Il y a de grands domaines, mais aussi des petites exploitations familiales. Et si on regarde l’aspect des maisons, ce café doit rapporter bien des revenus. Les caféiers en fleurs attirent les abeilles et des apiculteurs en exploitent les ruches. Dans les rares endroits laissés libres, on cultive des maracuja (une variété cousine des fruits de la passion). On ne m’a pas offert de café, mais un garçon m’a offert un maracuja. Un délice !

La route, pendant une trentaine de kilomètres, traverse les plantations ; elle devient de plus en plus pourrie et c’est un soulagement quand elle rejoint la QL27.

Vers une heure, je déjeune dans un restau qui ne paye pas de mine, mais il est plein. Effectivement, on y mange bien et pas cher !

" La récolte du miel "  "  Va falloir faire la vaisselle ... " 

La QL 27 vers le nord, grimpe un petit col puis dévale sur la face nord qui doit être inhospitalière pour le café, car c’est à présent une épaisse forêt qui recouvre les reliefs. Les villages deviennent rares. Lorsque je prends vers l’est la petite route toute neuve, l’habitat change complètement : les villages rassemblent de pauvres maisons de bois, les gens portent souvent un bout d’habit traditionnel des Hauts-Plateaux et trimballent sur leur dos de grosses charges de bois ou de paille. Les gamins ne vont surement pas à l’école. Ces hameaux abritant une ethnie dont le nom m’est inconnu, semblent délaissés. Les villages en « dur » où il y a quelques commerces, sont tenus par des gens de l’ethnie viet.

" Les villageois des Hauts-Plateaux sont à pied "  " Les chips du village sont les meilleures "   

Lorsque je fais le plein d’essence à une pompe à main, je me renseigne sur la suite du parcours. La fille par de grands gestes me fait comprendre que la route est impraticable (éboulements ?) et son mari confirme par un « not available » ! Je ne peux donc pas finir la boucle pourtant accomplie aux trois cinquièmes. Je suis contraint de revenir sur mes pas. Un peu déçu tout de même, je me tape cent vingt-cinq kilomètres à quarante-cinq à l’heure de moyenne… Heureusement les paysages traversés en valent la peine !

" Le plein, svp ! "    " Pierre tombale " 

Je rentre dans Dalat alors que la nuit tombe et où le tumulte s'est atténué.

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18/02/2013

En petit déjeunant, je fais quelques recherches sur les plantations de vignes à Dalat. De toutes mes pérégrinations dans le secteur, je n’ai pas vu une seule vigne ! et pourtant, il y a tant de bouteilles sur les étalages des magasins. Je voudrais bien voir de ces rangées bien taillées sous ces latitudes peu hospitalières au genre vitis. Je finis par trouver quelques adresses et entreprends d’aller les visiter.

"  Bouddha rayonnant  "   "  L'année du serpent " 

Mais d’abord, petites courses dans un supermarché dans le coin d’une des adresses. Comme je cherche des piles, et que la vendeuse ne comprend pas mes dessins, on appelle une chef qui parle anglais. J’en profite pour lui demander si elle connait l’endroit où on fabrique le vin. Elle m’indique sur ma carte un endroit qui n’a pas de rapport avec mon adresse.

Bon, j’y vais (rue Ngo Van So). C’est une cave ! avec cuves, chaine de mise en bouteille, entrepôts, laboratoires, etc. Ce sont les chais Vang. Je demande à entrer : refus net.

Je tourne les talons (les roues) et me voilà parti pas trop loin, au 26 rue Hung Vuong. Là, c’est un bureau de vente de chez Dalat Beco, assez sommaire, et présentant quelques bouteilles de vins d’origine étrangère. Un responsable parlant un peu l’anglais, m’explique qu’il n’y a pas de vin vietnamien élaboré à Dalat. Je lui demande s’il y a des vignes quelque part autour de Dalat. Ma question a l’air d’être très compliquée pour lui, d’autant plus, qu’ayant marché sur les fils de connexion de son ordi, j’ai coupé internet et le logiciel de traduction… Finalement ça remarche et à l’aide de google maps, je parviens à voir à peu près où sont ces vignes. Il me laisse un bout de papier avec écrit un mystérieux prénom : Daniel, et ces deux mots « vuon nho » (prononcez ces deux mots et vous verrez que ça donne presque « vignoble ») que je devrai présenter aux gens que je questionnerai. Car je me suis lancé dans un véritable jeu de piste, digne de Michel Strogoff (sauf que dans mon histoire, il n’y a pas de belle Nadia !).

" Le présentoir de Dalat beco "  "  Les chais Vang " 

Donc je pars sur la même TL 725 parcourue la veille et au bord de laquelle je n’ai vu que des pins et des caféiers !

Je fais un détour pour aller voir un cimetière et y découvrir qu’un François-Xavier y est enterré… Et comme je passe devant une salle de vente décorée d’un tonneau géant, de chez Vang (ceux qui font affaire avec Bouscaillous), je m’arrête pour visiter. Mais, le gardien m’oppose un refus encore plus net qu’en ville ! Et c’est mieux gardé qu’une base atomique américaine. Déjà deux autres gardiens sont là pour me barrer la route au cas où … Décidément, les secrets de fabrication sont bien gardés !

" François-Xavier, repose en paix ! "   " Chez les irascibles " 

Je poursuis ma route et arrivé à Na Thung, je montre mon bout de papier à plein de gens et finit par trouver la bonne piste parmi tant ! Car les vignes sont sur un plateau et il faut remonter à travers la pinède tout ce que j’ai descendu par la route goudronnée… Et la piste, je ne raconte pas : 15 à 20% sans exagérations ! et complètement défoncée, ravinée. Mais comment font-ils pour descendre les récoltes ?

Enfin j’arrive à découvert sur le fameux plateau et découvre le vignoble. Hé bien, je suis plutôt déçu ! de chétives lianes s’accrochent douloureusement à des fils horizontaux tirés à un mètre du sol. Les feuilles sont déjà développées et bien vertes. Mais ça ne respire pas l’abondance… Les tuyaux du goutte à goutte sont déglingués… les haubans fatigués…

" 15 hectares "   "  Pas très costaud, le vignoble " 

Un petit chien surgit d’une cabane-maison en vociférant ; arrive un enfant de quatre ans qui engueule le chien et qui appelle dans la maison. Une jeune femme en sort. Je lui tends mon papier chiffonné, elle tente de m’expliquer quelque chose, puis retourne dans sa cabane. Celle-ci, remplie de gros sacs (d’engrais, de chaux ?), est composée d’une partie cuisine dont tout le matériel est par terre et une partie privée à l’abri de mes regards. J’ai déjà vu la salle de bain : elle est dehors à l’air libre. La jeune femme prend le téléphone et contacte quelqu’un. Elle me le passe : on converse en français. La personne, un Vietnamien, m’explique qu’il est à Dalat. On se donne rendez-vous car je voudrai bien comprendre comment on travaille la vigne ici. La jeune femme me note l’adresse qui se trouve dans la Vallée de l’Amour (sic !) au nord de Dalat. Elle m’indique aussi comment rentrer direct à Dalat sans repasser par Na Thung et la piste vertigineuse.

La piste est un peu meilleure à travers la forêt mais il faut traverser un ruisseau abondant et pourri de gros rochers plats glissants. Et le scooter n’est pas léger…

De retour direct à Dalat, je vais au marché central pour trouver à grignoter (il est deux heures) : il est écrit dans le guide qu’il y a aux étages supérieurs des petits restaus. Mais je trouve là, en lieu et place, des ateliers de broderies ! Ces brodeuses, une centaine, font là un travail d’une extrême minutie, certaines à plusieurs sur un modèle, serrées les unes contre les autres. La surveillante me suit entre les ateliers en souriant et en me vantant le travail de ses filles.

Un peu plus loin dans une autre aile du marché, ces broderies sont vendues à des prix avec pleins de zéros, même une fois convertis en euros !

"  Les brodeuses de Dalat  "   "  Ne pas perdre le fil " 

Je finis par manger un bœuf chow mien à la terrasse d’un restau devant le marché. Dans ce secteur, il y a beaucoup de touristes occidentaux qui déambulent ou sirotent le fameux café de Dalat.

J’arrive à mon rendez-vous vers 15h. Mais déjà avoir trouvé cette adresse est un exploit en soi : Le 205 de la rue Mai Anh Dao, vous allez me dire : c’est facile, c’est entre le 204 et le 206. Hé bé, pas du tout. Dans cette rue la numérotation saute du 204 au 207 ! Rien d’autre entre ! Je questionne un voisin en lui montrant mon papier, il lève les deux mains et fait comme s’il dévisse deux lampes : ça veut dire qu’il ne sait pas. Je vais au-delà du 204, avise une petite ruelle de terre bordée de maisons confortables et y trouve le 206 puis le 205 !

Ah, je suis fier !

Au 205, une belle maison dans un beau jardin, on me dit d’entrer, je contemple dans un salon un bar de dégustation, des bouteilles et des photos. Et un monsieur, Français, apparait : c’est le mystérieux Daniel. Et lorsqu’il m’accueille je perçois bien la chanson du sud de la France. Pourtant celui que j’avais au téléphone…

Bref on discute pendant près d’une heure et demie sur son activité, sur lui, ses espoirs.

(Dans la page suivante, lire le résumé de cet entretien fort instructif).

Lorsqu’on se sépare, son voisin de bureau, un Vietnamien, me demande si c’était bien moi qu’il avait eu au téléphone…

Retour en ville pour faire du repérage pour la journée de demain qui sera sans scooter.

Repas d’un plat à faire soi-même avec des feuilles de riz que l’on roule autour des ingrédients qu’on y place. Ce restau est mitoyen de l’hôtel.

" Le mimosa est en fleur, rue Mi Mô Sa (véridique!) "   "  Une tour Eiffel bien audacieuse " 
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18/02/2013

Aujourd’hui, j’ai rencontré M. Daniel Carsol.

Très aimablement, bien qu’interrompant ses activités de façon impromptue, il m’accorde un entretien très instructif.

Viticulteur depuis quatre générations, il récolte et produit à Valréas près du mont Ventoux. Pour se diversifier, il œuvre dans la distribution de matériel agricole. Cette dernière activité lui donne alors l’occasion de commercer en Asie du sud-est : Thaïlande, Birmanie, Vietnam.

Au cours de ses multiples voyages, il perçoit l’ouverture dans ces pays d’une vaste demande en vin de qualité. Se développe l’idée de planter des vignes, et aussi de distribuer des vins français et autres. Cette idée se concrétise par la fondation d’une joint-venture avec des associés vietnamiens afin de bâtir une société de conditionnement et pour créer un vignoble de 15 hectares.

Cette joint-venture avec les Vietnamiens date de 2007 : son nom : Dalat Beco (pour Dalat Bewery Company). Les vignes produisent assez rapidement pour que des tests de vinification soient accomplis. Mais, au bout de deux années, c’est le divorce : la partie vietnamienne veut récupérer son avoir plus les intérêts. Le vignoble végète pendant deux ans : c’est dû aux incertitudes des relations avec les autorités. Pendant ce temps, il maintient à minima les vignes, mais il doit arracher le merlot qui ne tient pas le coup. 2012, c’est la reprise de l’activité viticole : réparation du goutte à goutte, amendement de la terre, mais toujours pas de récolte à commercialiser en vue.

Parallèlement, la société Dalat Beco continue le conditionnement et la distribution de vins. La société est spécialisée dans la production de vin élaboré à partir de raisin de table additionné de vin acheté en France. Elle met aussi en bouteille avec étiquetage mentionnant l’origine du vin acheté en France ou ailleurs. Pour cela, il doit importer du vrac à Saigon et après les formalités d’usage, la cuve voyage la nuit jusqu’à Dalat où il est mis en bouteille.

Il faut ici faire mention à l’histoire du vin à Dalat !

Dans une première étape, les colons français ont fait du cidre - le climat étant clément à Dalat, il y avait beaucoup de pommiers ; puis survint l’idée de faire du vin à partir du raisin de table. Après quelques résultats moyens, et les guerres successives, c’est l’arrêt de cette production, d’autant qu’il y a trop de problèmes liés à l’abus de fongicides qui tuent les ferments naturels. Puis l’idée et la méthode sont reprises par des Vietnamiens qui font alors appel à des Français (Bouscaillous du Gaillacois) qui leur apprend à maitriser les fongicides et les ajouts de levure, moût sec, etc

À présent, d’autres Français s’installent : à Ninh Thuan près Phan Rang, il y a un projet pour y exploiter 300 hectares de vignes, sur une terre ingrate…

Et bien sûr, le projet de M. Carsol continue.

Quelle vigne a été plantée ?

Il faut savoir que la vigne a été plantée dans une terre ocre, qui est un sol acide, issu de terrains volcaniques et de dégradation granitique. Il a fallu terrasser, apporter de l’eau et créer des voies d’accès à travers une montagne recouverte de pinèdes.

Les pieds ont été importés de France sous le contrôle de l’ITV (Institut Technique de la Vigne et des Vins). Ils se partagent entre cépages Cabernet-sauvignon, Syrah, Caladoc.

Il y a sous ces climats favorables deux récoltes par an. Il y a la petite récolte (30%) - précédée par une grande taille, qui va de décembre à mars ; puis il y a la grande récolte (70%) - précédée par la taille des gros porteurs et qui va d’avril à aout. Les problèmes liés à la nature du sol sont remédiés par un important amendement et l’irrigation par goutte à goutte.

La tige du plant est taillée à 70cm minimum du sol : il s’agit d’épargner le feuillage et les fruits du rebond de la pluie (attention à la mousson) et cela assure la ventilation par-dessous. Il faut ainsi faire face à la pression du mildiou.

Quel gout aura le syrah ? Ce cépage implanté à Dalat donnera un penchant orange amère au lieu de fruits rouges. M. Carsol est sûr que ce goût sera apprécié ici, car dans son originalité, il se différencie des autres ; de plus c’est un produit du Vietnam et les gens d’ici seront fiers de le déguster.

Il compte sur une clientèle aisée qui monte en puissance dans ce pays et qui apprécie les repas dans la grande restauration, secteur lui aussi en fort développement. Le tourisme est aussi dans la cible !

Bien sûr, il a des concurrents ; mais ils ne se situent pas sur le même créneau. C’est la gamme en dessous. Et pour annoncer des prix défiant toute concurrence, ces gens, des professionnels de la mise en vente du vin déclassé sur les marchés africains et asiatiques, font appel à des déstockeurs qui obtiennent des vins à moins d’un euro le litre.

Pour toute cette activité, M. Carsol s’est entouré d’une équipe de jeunes Vietnamiens francophones, tous diplômés certifiés par les instances éducatives françaises. Ce personnel est de plus qualifié dans les métiers de la vigne et de la vinification, ou encore la comptabilité, la commercialisation.

Il n’a pas délaissé pour autant sa vigne vauclusienne. Il a un fils qui s’en occupe bien et avec autant de savoir-faire que ses parents prédécesseurs.

Je remercie M. Carsol pour cet entretien.

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19/02/2013

Pas de scooter aujourd’hui : je me promène à pied dans Dalat.

Mon itinéraire :

- La pagode Linh Son, un endroit où le « baroque » des arts religieux bouddhistes, tendance vietnamienne, s’exprime avec plein de dragons et de lions géants en mosaïque composée de vaisselle cassée. Au fond un beau jardin au calme ;

" La pagode Linh Son "  "  Combien de scènes de ménage pour faire ce lion ? " 

- Le Domaine ; c’est la résidence d’une mission catholique française venue s’installer à Dalat vers 1920. Sur un vaste terrain arboré et fleuri, une église abrite un « cloitre » et quelques magasins.

- La Crazy house ; un architecte vietnamien ayant fait ses classes à Moscou a eu un puissant rejet du style Stalin Allee et s’est fait construire une demeure un peu folle. Elle tient plus de l’arbre de la famille Robinson de chez Disney que de Gaudi (cf le guide LP) dont l’extravagance avait un siècle d’avance. L’effet est certes surprenant : les chambres sont dans des creux d’arbre en béton, les chemins, parfois vertigineux, qui les relient sont des lianes aériennes en béton, les vraies plantes : bambous, bougainvillées, fleurs éclatantes envahissant les endroits laissés libre. Des travaux sont toujours en cours pour terminer le projet et on confond parfois l’accès aux chambres et l’accès au chantier…

" C'est où l'entrée ? " " C'est où la sortie ? "  " Faut encore pouvoir s'endormir avec ça au dessus de la tête "  " Le Domaine " 

- La résidence d’été du roi-empereur Bao Dai ; les Français pensaient bien faire en hissant ce roitelet sur un trône au pouvoir fictif à l’âge de douze ans. On lui a construit un petit palais sur le modèle de ce qu’on savait faire de mieux à l’époque en art déco. De nombreuses et vastes chambres, un bureau et quelques livres dont « les contes merveilleux » de Marcel Aimé. Ce roi-empereur a fini par démissionner sous la pression des évènements en 1945. Le mobilier est à l’unisson, un peu défraichi.

" La résidence d'été de l'empereur "   "  Le plateau de Dalat " 

Repas d’un poisson sauce piquante et douce dans une petite gargote.

L’après-midi, je traîne dans le quartier du marché où la plupart des commerçants sont endormis, affalés sur leurs produits (y compris les bouchères) !

"On s'étale sur l'étal"   "Jeux interdits"  "  Accessoires pour films burlesques  " " Optimiser la petite surface au sol accordée"
"  L'air frais du lac de Dalat "   "  L'université  " 

Je prends un peu d’air frais en provision au bord du lac. Une étudiante m’aborde pour me faire remplir un questionnaire de satisfaction en tant que touriste. Il faut cocher des cases… Je rajoute tout de même qu’il pourrait y avoir un office de tourisme digne de ce nom et que les rares transports en commun ne soient pas confidentiels et uniquement réservés aux initiés.

Je termine la journée dans un bistrot à pianoter sur l’ordi pour le blog : en effet, ce soir, je prends le bus de nuit pour aller à Vung Tao, une station balnéaire à l’est de Saïgon.

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20/02/2013

Hier soir, petite émotion à la gare routière : le gars de l’autocar me dit, avec de grands gestes, qu’il n’a pas ma réservation ! À l’hôtel, la femme de la réception m’avait pourtant assuré qu’elle l’avait faite : je le lui avais demandé car ce bus ne se réserve que par téléphone (pas de guichet à Dalat). J’insiste. Le gars du bus, un rustre, consent à téléphoner : si, on l’a bien reçue. Ouf.

Le bus part à 19h15. Il est à moitié vide, mais il va se remplir en cours de route. C’est un bus couchettes, en trois rangées, sur deux niveaux. Le bus est tout neuf et les sièges très allongés sont confortables mais étroits : je suis au fond, près de la fenêtre et ça tangue dans les virages, et dans les creux et les bosses de la route…Je m’endors, comme-ci comme-ça. Le crétin d’aide chauffeur me donne une grande claque sur les fesses vers 23h : il passe pour encaisser ses sous ! Il aurait pu me les demander au départ ou à l’arrivée, ben non !

… Le bus est arrêté, j’ouvre un œil : tout le monde descend. Il est 2h du mat ! Je suis un peu dans le gaz et ne comprends pas trop : il y a trois jours quand j'étais passé prendre des renseignements, le gars m’avait dit que le bus arrive le lendemain à 7h. Mais maintenant, je comprends mon erreur : il voulait dire que le voyage durerait 7h !

Alors me voilà bien, dans cette gare routière, un peu grasse, à deux heures du mat avec ma valoche !!

Je prends un petit café dans la petite gargote miraculeusement ouverte de la gare routière, puise dans mes réserves des biscuits et un jus d’orange fabriqué à base de pétrole, et prends mon guide LP que j’épluche et apprends par cœur. Puis à 3h du mat me voilà parti à trainer ma roulotte dans les rues désertes.

Mais pas si désertes que ça finalement ! Pas très loin de la gare routière, c’est le déchargement des fruits et légumes au marché de gros : des montagnes de choux, de salades, d’ananas, de pastèques, etc… éclairés par des lampes branchées sur batteries.

Un peu plus bas dans l’avenue, de la lumière dans des bars : on nettoie, range les tables et les « serveuses », moins que court vêtues, enfourchent … leur scooter – pour elles c’est la fin de la journée… Il faut préciser que, Vung Tau étant LA station balnéaire de Saigon, elle attire toutes les activités connexes, si je puis dire.

À quatre heures du mat, je trouve un coin à l’embarcadère où me caler en attendant qu’un bistro ouvre. Là aussi, il y a de l’activité : je suis installé au ponton des bateaux pilotes. Ces derniers vont et viennent dans la baie : ils doivent conduire, je suppose, les gros bateaux qui mouillent au large, toutes lumières étincelantes, vers les lieux de déchargement près de Saigon. C’est presque déjà le delta, et il ne faudrait pas qu’un gros navire s’enlise dans la vase…

À cinq heures, le bistro en face du débarcadère ouvre : je bois un café, puis leur confie ma valise. Faut dire qu’ils sont un peu interloqués de me voir là à cette heure matinale…

Et je débute une promenade-randonnée de 14 km autour du cap, et sur la petite montagne qui domine les plages de l’est. Sur la croisette qui la contourne, il y a tout un petit peuple de sportifs qui s’adonne à de nombreuses activités : marche, jogging, vélo, tai chi, abdos, étirements ; et même ceux qui, le soleil n’étant pas encore levé, vont faire des brasses dans les rouleaux de la mer !

"Le coin des amoureux"   "Le coin des poètes"  
"  Des angelots bien dissipés  "   " L'entrée du paradis  " 

Le soleil se lève enfin alors que je suis à l’extrémité du cap. C’est là qu’il y a de nombreuses marches : elles mènent au sommet sur lequel un immense Christ en béton ouvre grand ses bras, comme celui de Rio. Ouverture des portes de l’escalier à 6h30 : des gens attendent que ça ouvre pour effectuer dans l’escalier un genre de course…Là-haut on découvre une très belle vue sur la plage nord-est de la ville : celle-ci est immense et des gens se baignent déjà !

Je redescends par le chemin des mobylettes. Au bout de ce chemin, aux abords des premières habitations, je tombe sur un bidonville : ce sont des élevages de cochons ! Plusieurs familles élèvent à côté de leurs maisons précaires, entre quatre planches de bois, des cochons ! Des énormes truies sont affalées sur le flanc tandis que les cochonnets se disputent les mamelles.

"  Élevage sauvage  "   "  Le deux pièces, une exception  "

Petit tour sur la plage où des gens en guise de petit déjeuner avalent des soupes aux calamars et aux nouilles. La plage est propre, des centaines de parasols sont plantés dans le sable, des énormes chambres à air empilées attendent le client. Les plus nombreux des baigneurs sont les garçons, et rares sont les filles en maillots de bains, celles-ci leur préférant un genre de pyjama.

Le guide LP raconte des bêtises quand il affirme qu’il n’y a pas d’hôtels bon marché dans cette station. J’en ai vu plusieurs à moins de 10 USD et dans des maisons toutes neuves. En plus de ça, il y a des erreurs sur la carte de la ville. Décidément LP décline en qualité !

Une boulangerie – pâtisserie ! Ici je complète mon petit dej … avant d’aller à l’autre bout de la ville, dans l’ancienne résidence de loisir de Paul Doumer, lorsqu’il était gouverneur de l’Indochine. La Maison Blanche est visible de loin et depuis sa terrasse on a une vue magnifique sur la baie. Le bâtiment quant à lui, tout en étant confortable, n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est une magnifique collection de céramiques chinoises provenant des épaves de bateaux qui ont coulé en passant ce cap.

"  La maison blanche  "  "  Message à la mère pour un deuxième  "

Ce coin est bien fourni en cafés face à la baie et déjà, il y a beaucoup de monde à siroter des boissons, à l’ombre d’arbres en fleurs, tandis que sur la plage des pêcheurs ramènent leur filets et en extraient un maigre butin.

Pour visualiser cette rando, cliquer sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/vung-tau-4862528

Je prends l’hydroglisseur de midi qui me ramène en une heure et demie à HCMC. On entre assez rapidement dans le delta, et là, il n’y a plus de vagues. L’engin n’est pas tout neuf mais reste confortable. Petits ennuis techniques à l’arrivée sur Saigon : les hélices se prennent dans les saletés que charrie la rivière. On arrive à cent mètres du Majestic.

"  L'hydroglisseur  "    "   Retour à Saigon  "

À Saigon, je loue un scooter pour 24h et vais direct chez Pham. Son père m’accueille et me fait loger au dernier étage dans une jolie chambre. Finalement j’aurai fait les trois chambres qu’elle loue…

Je passe la fin d’après-midi à zigzaguer dans Saigon, et m’aperçois que quand ce n’est pas les fêtes, il y a un monde fou et que tout s’agite dans tous les sens !

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21/02/2013

Le matin, la mère de Pham récite ses prières de religion bouddhiste. Jusqu’à présent, je ne l’avais pas remarqué, mais cette fois, comme ma chambre est à l’avant-dernier étage, je perçois très nettement, dès 7h du mat, ses psalmodies sur deux tons graves, ponctuées par un petit coup de cloche. Elle accomplit son rituel au dernier étage qui fait office de buanderie, sèche-linge et terrasse, et un petit autel, avec lumières, offrandes et encens, y est installé.

Je serre ma valise et descends ; elle m’offre mon petit café du matin et, avec sa fille, on discute un peu. Arrivent un couple de jeunes Anglais tout essoufflés : ils arrivent direct de Londres. Ils sont un peu perdus. Pham retourne vite dans leur future chambre qu’elle n’a pas fini de nettoyer.

Je laisse ma valise dans le salon-entrée-parking de chez Pham et passe la matinée à zigzaguer dans la ville en scooter, à visiter des quartiers excentrés et de vieilles pagodes.

L’une d’elles, Giac Vien, est assez ancienne et elle est différente des précédentes : dans un des bâtiments, y sont recueillies les cendres des morts dans des jarres exposées sur des étagères.

"  Couteau suisse  "   " Le dragon de Cholon  "
"Des tombes de riches"    "Des tombes low cost"  

Ensuite, je vais faire un tour dans le Quan 7, dont le guide LP vante la modernité, en particulier, le Crescent. Ce quartier moderne est plutôt décevant : il n’y a quasiment personne dans ces grandes avenues bordées de blocs de béton sans personnalité. Les restaurants et magasins sont aseptisés et n'ont guère de clients. Pas plus que l’énorme magasin Porsche…

"  Il n'y a pas grand monde au Crescent  "   "  Marché semi-flottant  "

Je rentre doucement chez Pham en longeant un canal : des barques y sont accostées et proposent aux passants des fruits et légumes venant direct du delta. Un mini-marché semi-flottant !

Déjeuner dans ce quartier et retour chez Pham pour y prendre ma valise. On se sépare après avoir pris un thé glacé avec sa mère. Retour à l’agent de location de la moto qui met du temps à me rendre mon passeport : mais je crois que c’est sa seule distraction…

Très longue attente du bus 152 : j’étais sur le point de prendre un taxi ! Le chauffeur du car fait partie de ces gens qui ne comprennent pas que leur activité a une importance : sous prétexte qu’il est en deuxième file et qu’il a des difficultés pour se rabattre quand il y a un arrêt, il continue sur sa file et ne prend pas les clients qui font alors de grands gestes désespérés….

J’arrive à l’aéroport qui est presque au milieu de l’agglomération avec une avance confortable.

J’en profite pour faire ce petit résumé/bilan :

Je suis satisfait de mes pérégrinations au Vietnam. J’ai pu faire à peu près ce que j’avais prévu. Au début, j’avais pensé faire le tour du delta avec des trajets en vedettes-bus qui vont de ville en ville. Mais ça m’a semblé un peu court pour faire ce genre de tour. Il faut avoir au moins une semaine devant soi. Et une fois arrivé dans une ville, il y a l’inconvénient d’être un peu coincé, les choses à voir étant souvent en périphérie.

À Dalat, le climat est réellement agréable et ça vaut le coup d’y faire une pause en cas de surchauffe tropicale… Si on n’a pas l’opportunité d’en sortir (moto), l’intérêt d’y rester diminue après deux jours.

Sinon, à part ce dilemme sur les moyens de transport dans le delta, le Vietnam reste une destination agréable car les gens sont aimables et serviables. Le barrage de la langue n’est pas un grand problème, et même si très peu de gens parlent l’anglais (surtout dans les campagnes), on arrive toujours à se comprendre. Le souvenir le plus pesant qui me restait de mon dernier voyage était d’avoir subi un harcèlement quasi permanent de rabatteurs, vendeurs et autres moto taxis. Sans parler de ceux qui vous abordaient pour « simplement converser pour pratiquer leur anglais » et finalement cherchaient à vous entrainer dans des magasins dont vous n’aviez rien à y faire, ou encore avaient besoin d’argent pour soigner leur mère malade, etc…

Apparemment, ça s’est calmé. Le développement du pays (croissance à deux chiffres) doit y être pour quelque chose.

Il faut éviter le Vietnam pendant les fêtes du têt (rues vides, transports inexistants ou bondés) !

(à suivre dans le carnet https://www.myatlas.com/ctrlclic/carnet-de-jean-paul-c-en-2013-thailande-laos)