20/02/2013
Hier soir, petite émotion à la gare routière : le gars de l’autocar me dit, avec de grands gestes, qu’il n’a pas ma réservation ! À l’hôtel, la femme de la réception m’avait pourtant assuré qu’elle l’avait faite : je le lui avais demandé car ce bus ne se réserve que par téléphone (pas de guichet à Dalat). J’insiste. Le gars du bus, un rustre, consent à téléphoner : si, on l’a bien reçue. Ouf.
Le bus part à 19h15. Il est à moitié vide, mais il va se remplir en cours de route. C’est un bus couchettes, en trois rangées, sur deux niveaux. Le bus est tout neuf et les sièges très allongés sont confortables mais étroits : je suis au fond, près de la fenêtre et ça tangue dans les virages, et dans les creux et les bosses de la route…Je m’endors, comme-ci comme-ça. Le crétin d’aide chauffeur me donne une grande claque sur les fesses vers 23h : il passe pour encaisser ses sous ! Il aurait pu me les demander au départ ou à l’arrivée, ben non !
… Le bus est arrêté, j’ouvre un œil : tout le monde descend. Il est 2h du mat ! Je suis un peu dans le gaz et ne comprends pas trop : il y a trois jours quand j'étais passé prendre des renseignements, le gars m’avait dit que le bus arrive le lendemain à 7h. Mais maintenant, je comprends mon erreur : il voulait dire que le voyage durerait 7h !
Alors me voilà bien, dans cette gare routière, un peu grasse, à deux heures du mat avec ma valoche !!
Je prends un petit café dans la petite gargote miraculeusement ouverte de la gare routière, puise dans mes réserves des biscuits et un jus d’orange fabriqué à base de pétrole, et prends mon guide LP que j’épluche et apprends par cœur. Puis à 3h du mat me voilà parti à trainer ma roulotte dans les rues désertes.
Mais pas si désertes que ça finalement ! Pas très loin de la gare routière, c’est le déchargement des fruits et légumes au marché de gros : des montagnes de choux, de salades, d’ananas, de pastèques, etc… éclairés par des lampes branchées sur batteries.
Un peu plus bas dans l’avenue, de la lumière dans des bars : on nettoie, range les tables et les « serveuses », moins que court vêtues, enfourchent … leur scooter – pour elles c’est la fin de la journée… Il faut préciser que, Vung Tau étant LA station balnéaire de Saigon, elle attire toutes les activités connexes, si je puis dire.
À quatre heures du mat, je trouve un coin à l’embarcadère où me caler en attendant qu’un bistro ouvre. Là aussi, il y a de l’activité : je suis installé au ponton des bateaux pilotes. Ces derniers vont et viennent dans la baie : ils doivent conduire, je suppose, les gros bateaux qui mouillent au large, toutes lumières étincelantes, vers les lieux de déchargement près de Saigon. C’est presque déjà le delta, et il ne faudrait pas qu’un gros navire s’enlise dans la vase…
À cinq heures, le bistro en face du débarcadère ouvre : je bois un café, puis leur confie ma valise. Faut dire qu’ils sont un peu interloqués de me voir là à cette heure matinale…
Et je débute une promenade-randonnée de 14 km autour du cap, et sur la petite montagne qui domine les plages de l’est. Sur la croisette qui la contourne, il y a tout un petit peuple de sportifs qui s’adonne à de nombreuses activités : marche, jogging, vélo, tai chi, abdos, étirements ; et même ceux qui, le soleil n’étant pas encore levé, vont faire des brasses dans les rouleaux de la mer !
Le soleil se lève enfin alors que je suis à l’extrémité du cap. C’est là qu’il y a de nombreuses marches : elles mènent au sommet sur lequel un immense Christ en béton ouvre grand ses bras, comme celui de Rio. Ouverture des portes de l’escalier à 6h30 : des gens attendent que ça ouvre pour effectuer dans l’escalier un genre de course…Là-haut on découvre une très belle vue sur la plage nord-est de la ville : celle-ci est immense et des gens se baignent déjà !
Je redescends par le chemin des mobylettes. Au bout de ce chemin, aux abords des premières habitations, je tombe sur un bidonville : ce sont des élevages de cochons ! Plusieurs familles élèvent à côté de leurs maisons précaires, entre quatre planches de bois, des cochons ! Des énormes truies sont affalées sur le flanc tandis que les cochonnets se disputent les mamelles.
Petit tour sur la plage où des gens en guise de petit déjeuner avalent des soupes aux calamars et aux nouilles. La plage est propre, des centaines de parasols sont plantés dans le sable, des énormes chambres à air empilées attendent le client. Les plus nombreux des baigneurs sont les garçons, et rares sont les filles en maillots de bains, celles-ci leur préférant un genre de pyjama.
Le guide LP raconte des bêtises quand il affirme qu’il n’y a pas d’hôtels bon marché dans cette station. J’en ai vu plusieurs à moins de 10 USD et dans des maisons toutes neuves. En plus de ça, il y a des erreurs sur la carte de la ville. Décidément LP décline en qualité !
Une boulangerie – pâtisserie ! Ici je complète mon petit dej … avant d’aller à l’autre bout de la ville, dans l’ancienne résidence de loisir de Paul Doumer, lorsqu’il était gouverneur de l’Indochine. La Maison Blanche est visible de loin et depuis sa terrasse on a une vue magnifique sur la baie. Le bâtiment quant à lui, tout en étant confortable, n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est une magnifique collection de céramiques chinoises provenant des épaves de bateaux qui ont coulé en passant ce cap.
Ce coin est bien fourni en cafés face à la baie et déjà, il y a beaucoup de monde à siroter des boissons, à l’ombre d’arbres en fleurs, tandis que sur la plage des pêcheurs ramènent leur filets et en extraient un maigre butin.
Pour visualiser cette rando, cliquer sur le lien :
https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/vung-tau-4862528
Je prends l’hydroglisseur de midi qui me ramène en une heure et demie à HCMC. On entre assez rapidement dans le delta, et là, il n’y a plus de vagues. L’engin n’est pas tout neuf mais reste confortable. Petits ennuis techniques à l’arrivée sur Saigon : les hélices se prennent dans les saletés que charrie la rivière. On arrive à cent mètres du Majestic.
À Saigon, je loue un scooter pour 24h et vais direct chez Pham. Son père m’accueille et me fait loger au dernier étage dans une jolie chambre. Finalement j’aurai fait les trois chambres qu’elle loue…
Je passe la fin d’après-midi à zigzaguer dans Saigon, et m’aperçois que quand ce n’est pas les fêtes, il y a un monde fou et que tout s’agite dans tous les sens !