27/02/2013
Hier soir - On fait les cent pas devant l’hôtel en attendant la navette pour la station des bus. On agite bien les bras pour ne pas être dévorés par les moustiques. Le minibus qui fait le tour des hôtels est déjà bien plein, et pourtant, il s’agit de prendre encore des clients ... On doit alors changer de minibus pour un plus gros, mais on est toujours aussi serrés et on doit attendre, attendre. À la gare routière, mêmes attentes : le gars qui distribue les places dans l’autocar de nuit, ne sait plus où il en est entre sa liste de clients, les coupons et les contremarques… et on attend, alors que les stands de nourriture ferment…
Enfin, on a nos places et on peut monter dans l’autocar tout neuf, identique à celui de Vung Tao (voir les pages Vietnam), mais avec des toilettes à l’intérieur (où il est bien précisé « pee ok, but no poop »).
Nos places sont au fond du car, mais cette fois, elles sont au rez de chaussée où il y a trois « lits ». C’est un peu étouffant. Notre voisin, un anglophone, nous dit que son ami n’est pas très content. Il « habite » au-dessus, et trouve que la couchette est étroite : il fait 1,80 et pèse 120, mais l’autocar Hundai est dimensionné sur la taille moyenne des Asiatiques d’il y a vingt ans et, évidemment… Mais nous non plus : notre confort est limité à 40x180 cm chacun + une bouteille d’eau + un petit gâteau et une couverture. Départ 20h30.
La route de nuit est en mauvais état et de plus, c’est une route de montagne. Le bus tangue un peu… Les conversations se terminent tard, un enfant braille en hoquetant, le voisin ronfle déjà… Bref, on compte les kilomètres….
On arrive à 5h45 au lieu de 6h30 prévu ! Il fait frais et on ne ressent pas trop la fatigue. On se rend compte qu’on a tout de même dormi un peu.
À la descente du bus, les tuk tuk nous sollicitent mollement : de toute façon, c’est le tarif syndical : 20 000 kip / p.
Aux premières lueurs du jour, c’est l’heure du défilé des moines pour la collecte des dons. Des habitants sont à genoux sur des nattes étalées sur les trottoirs, les oboles devant eux, et attendent en silence le passage des moines. Et surprise, on voit parmi eux, tout un groupe d’une trentaine de touristes, pareil, à genoux, attendant de donner leur obole. Jusqu’où ne vont pas les tours opérators !
En ville, à côté du palais royal, on trouve une chambre pour 20 USD, au Heritage GH, avec sdb, fan, WiFi, et morning café/tea. On atterrit et on – ici un verbe pour : douche + café/thé + détente des doigts de pieds –.
On prend des renseignements pour la suite du programme. On compare les tarifs des uns et des autres, et finalement, pour des prestations égales, ce sont les mêmes ! On doit résoudre la question : comment rallier la Thaïlande dans deux jours. Le choix est le suivant : 1) le speed boat : un truc de ouf (une planche de surf supportant sept personnes et équipée d’un moteur de BMW) = 7 heures de tape cul sur le Mékong ; 2) le slow boat : un long bateau (normal !) de soixante personnes = deux jours pour le même trajet avec une nuit dans un village à mi-parcours ; 3) le car de nuit : 13h de route de montagne (option la moins chère) ; 4) l’avion : une heure de vol (option la plus chère).
On a voté. Résultat du vote : l’avion, avec une voix pour, et une abstention…
Bon, cette histoire nous a pris pas mal le chou, mais le programme initial est à peu près respecté et ça rentre serré dans les congés, limités à treize jours, de Véro.
Ce dilemme étant réglé, on visite plus sereinement la ville. Et elle le mérite bien !
Il règne, dans la presqu’ile qui abrite les temples, le palais royal et les anciens bâtiments, un calme tel, qu’on se sent comme délivré de toute tension. L’espace que prennent les temples (un quart de la presqu’ile) est réservé aux moines et à leur méditation. Les habitations des ruelles alentours sont toutes aussi calmes. La ville est envahie par les plantes et fleurs dont moines ou habitants prennent bien soin. Et les rives du Mékong et de son affluent ont un tel charme que l’on y traine en oubliant le reste de l’existence…
Bien sûr, il y a les chauffeurs de tuktuk qui inlassablement vous sollicitent.
Mais on parvient à les oublier, par exemple, dans ce beau temple du bout de la presqu’ile – le wat Xien Thong – à contempler ses toits vertigineux, et ses mosaïques lumineuses, ses fresques dorées, ses panneaux de bois sculptés qui relatent les histoires épiques des héros locaux.
Ou encore dans le méandre – on descend un raide petit sentier pour s’approcher au plus près du fleuve et de son affluent – où des lopins de terre, inondés à la saison des pluies, sont occupés par des salades, des haricots, des fleurs, … autant de potagers éphémères et bien soignés. Le fleuve, au plus bas, laisse apparaitre des rochers bien anguleux…
À midi, petit repas d’une soupe de nouilles bien gouteuse. Et en fin d’après-midi, montée au temple qui domine la ville (mont Phousi).
Dans la rue principale, on construit déjà les stands du marché de nuit.
Véro s’offre un massage aux huiles essentielles, quant à JP, c’est une BeerLao devant l’ordi…
Quand on pénètre dans l’officine des massages, c’est déjà l’ambiance feutrée. J’ai choisi un massage d’une heure aux huiles essentielles. Il faut donc choisir l’huile. J’ai le choix entre 5 huiles différentes. Je choisis une huile mentholée. Avant le massage, une douche s’impose. Et puis, c’est parti pour une heure de pur bonheur ! Dans une petite salle tamisée repeinte à neuf, une jeune fille à la fois douce et très énergique passe en revue presque toutes les parties du corps : d’abord les jambes puis le dos, ensuite les épaules et enfin les bras. Et pour bien renforcer tout ça, elle vous tape vigoureusement sur les épaules et le dos. Tout ça pour 110000Kip.
Dîner d’une soupe et porc aux pommes de terre dans un des stands qui se sont montés au carrefour proche. Puis balade au marché de nuit.