Quelques anecdotes totalement subjectives et partiales. Tout est idyllique avant le départ, mais la réalité reprend vite le dessus ...
Du 21 février au 13 mars 2013
3 semaines
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21/02/2013

(suite du carnet https://www.myatlas.com/ctrlclic/carnet-de-jean-paul-c-en-2013-vietnam)

Une heure de vol entre Saigon et Bangkok (BKK). À l’aéroport Don Muang, réservé aux compagnies low cost, je prends des sous au distributeur (1 EUR = un peu moins de 40 bath THB). Il n’y a pas loin pour prendre le bus A1 (30 THB) qui va au métro du MRT et de là je rallie en métro le quartier de la gare Hua Lampong.

A la guesthouse Yourplace, le patron me salue chaleureusement comme si je l’avais quitté hier… Une piaule à 320 THB sdb communs mais la WiFi… et les moustiques sont compris dans le prix !

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22/02/2013

Hier soir, j’ai fait quelques courses vers 22h. Puis je suis allé au petit restau dans la ruelle de la guesthouse. Dehors, la patronne fait ses salades et ses barbecues de poissons ou de porc sur une modeste table de cuisson ; à côté d’elle, il y a deux tables pour les clients : complet.

" Karaoke au resto "
" Karaoke au resto "

J’entre dans la petite salle sombre où la musique de la télé donne à fond, et m’assieds à une table libre en attrapant un menu. Je n’y comprends rien : tout est écrit en thaï et il n’y a pas de prix ! Mais mon voisin rigole ! La serveuse me propose un barbecue de porc avec du riz. Pendant que le plat se prépare, les gens, qui n’en sont pas qu’à leur première bière, applaudissent la musique de la télé. Bon. Mais je n’avais pas remarqué qu’un micro circulait parmi les convives ! Cette fois-ci, c’est à une fille de chanter : hum… mais tout le monde applaudit de bon cœur. Devant moi, un jeune attrape le menu et en montre une ligne à la serveuse. Celle-ci se dirige vers la télé et sélectionne une chanson, que le jeune reprend avec courage : la chanson raconte l’amour déçu d’un militaire qui en pince pour une infirmière, mais celle-ci en soigne un autre… Tout ça pour dire que le « menu » était en fait la liste des chansons du karaoké !

Aujourd’hui, journée relaxe, pose et dépose…. Virée dans les quartiers des grands magasins pour prendre la température des prix. Bilan : l’électronique de qualité est au même prix qu’en France. Je ne trouve pas les fringues que je voudrais. Il n’y a que la nourriture qui est à des prix défiant toute concurrence… Il faut dire que la chaleur est beaucoup plus lourde qu’au Vietnam, que l’air circule moins et que, même s’il n’y a rien à acheter, passer par les magasins rafraîchit ! Étude de la journée de demain sur internet où on trouve tout !

" Fumée extérieure pour restau chiche "  " Rivière intérieure pour restau chic "
" Bangkok moderne " 
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23/02/2013

Cette nuit, j’ai été réveillé par des piqures d’insectes. Je trouve que la qualité de l’hébergement de la guesthouse Yourplace s’est dégradée. Certes les piaules sont petites, ce qui justifie le faible prix (320 THB) ; mais il y a 5ou 6 ans, c’était 100% clean. Aujourd’hui, c’est le désordre, le matériel cassé ou usé n’est pas remplacé, et, en plus des moustiques, il y a d’autres invités à six pattes….

Donc tôt ce matin (!), je vais à la gare de Wongwian Yai, sur la rive droite du Chao Phraya, la grande rivière qui traverse BKK. Cette gare est très discrète et on peut passer devant sans la voir. Au guichet, je demande un billet pour Mae Klong. Suit une discussion avec le chef de gare dans son bureau, mais il ne parle pas un mot d’anglais… Et je lève un quiproquo : la voie qui mène à Mae Klong est en deux tronçons, séparés par une large rivière ! Il faut d’abord aller jusqu’à Maha Chai (une heure). Puis prendre un ferry, et comme il n’y a pas de correspondance, attendre deux heures de l’autre côté dans la petite ville de Ban Laem, puis enfin prendre le train encore une heure jusqu’à Mae Klong qui est la gare de la ville de Samut Songkhram.

Et comme les trains ont du retard sur ces voies uniques, bilan des courses, si je puis dire : départ de BKK à 7h, arrivée à Mae Klong à 11h 30 pour 64 km !! Mon projet de randonnée tombe à l’eau…

" On sèche les seiches "  " Une fois les seiches sèches, on les vend "

Mais ça vaut le coup d’œil ! Ce sont des petits trains brinquebalants qui traversent des paysages intéressants, surtout la deuxième partie : on est en pleine mangrove, ou encore, au milieu de marais salants. Mais surtout ce sont les arrivées aux terminus qui valent ce détour : à Maha Chai comme à Mae Klong, les voies traversent les marchés (à moins que ce soit l’inverse) et comme les commerçants se servent des voies comme étals, à chaque train, il faut les retirer le temps du passage. A Mae Klong, c’est d’autant plus spectaculaire qu’il faut aussi retirer les auvents ! Ce spectacle ramène beaucoup de touristes, eux venus en car ! Et quand le train arrive à la gare nommée Mae Klong (la ville s’appelle Samut Songkhram), il y a des centaines de touristes, bras tendus, portant caméras, pour faire LE remake du « Train arrivant en gare de… ».

" Le train fait le plein "   " Le train passe dans 5mn " 

Promenade dans les environs de la gare, très commerçants. Dans une pagode, c’est le jour des cérémonies : les gens viennent se faire bénir, apportent des dons (certains achètent des seaux garnis d’objets divers et de boites de conserve), brulent de l’encens, puis déposent de feuilles d’or sur les statues de leurs saints préférés.

Dans un coin des jeunes filles répètent avec talent des chants et des danses au son d’un xylophone, d’un tambour et de cymbales.

"  Recouvert de feuilles d'or " 
" Bassine garnie pour don aux moines "  " École de danse du monastère "

Je rallie Amphawa à pied. Il n’y a pas beaucoup d’alternatives avec la route nationale.

Dans cette ville, réputée pour son marché flottant, il y a énormément de monde : ce sont les habitants de BKK qui viennent s’y détendre. De marché flottant, il n’y en a pas vraiment, c’est surtout des barques remplies de grillades et autre plats préparés qui sont à quai le long du canal. De chaque côté du canal, c’est une succession de restaus et de magasins de souvenirs sur des centaines de mètres et les gens s’y bousculent.

Rien à voir avec les descriptions que font les voyagistes de ce coin, mais qui reste tout de même intéressant car on y voit ce que les Thaïlandais aiment faire quand ils ont des loisirs (ils mangent !).

" Chalutier thaï "  " Cuisine flottante "

Je fais de la recherche d’une guesthouse dans les petits chemins au nord de la ville et trouve quelques « homestay » charmants au bord de la rivière Mae Klong.

Retour à BKK en minibus. La dame qui me vend le ticket me dit que le trajet dure une heure. En fait, il en dure deux, dont un quart d’heure de queue à la station-service : la voiture fonctionne au GPL (quatre fois moins cher que l’essence). Le minibus dépose ses clients au Monument de la Victoire à BKK. Il fait nuit et c’est la confusion parmi les bus. Je trouve un N°29 qui m’emmène jusqu’à la gare, quartier où j’ai ma guesthouse. Petit repas dans la rue de porc grillé et de papaya salad.

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24/02/2013

Nuit tranquille après une bonne rasade d’insecticide aux huit coins de la pièce.

Ce matin, grasse mat, rangement et traînaillerie.

Je passe à la gare Hua Lamphong et dépose ma valise à la consigne. Un grand panneau affiche le tarif 10 THB. Mais en me prenant ma valise, on me met sous le nez un document avec les nouveaux tarifs : 50THB ! Apparemment, ce n’est pas un piège, les gens d’ici payent pareil.

Petite promenade au marché du week-end à Chatuchak Park. Je prends quelques repères pour quand j’y repasserai. Il y a toujours autant de monde dans ce marché immense où on vend de tout : des bijoux en argent au kilo, des habits pour chiens ou des antiquités fabriquées hier…

Direction aéroport : les renseignements que je cherche sur la location de voitures de Thairentacar sont introuvables. Comment fera-t-on pour rendre la voiture qu’on compte louer ??

Je récupère Véro qui n’a pas l’air d’avoir trop souffert du voyage.

Retour à l’hôtel pour une bonne douche, puis on traverse la place pour aller à la gare de Hua Lamphong : on doit prendre le train à 20h pour Nong Khai, à la frontière du Laos.

Pas de photos…

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25/02/2013

Hier soir, après avoir récupéré la valise à la consigne, petit repas sur la place de la gare. Puis on se cale dans le train où les couchettes ne sont pas installées. Il y a très peu de voyageurs. Départ à l’heure. Arrêts à toutes les stations de banlieue, le wagon se remplit progressivement. Une dame du wagon cuisine nous propose de dîner ou de commander les petits dejs : nouilles ou riz. Bon, on préfère s’abstenir…

" Préparation de la couchette "

Le responsable du wagon vient faire les lits : en deux clips, il transforme les sièges en couchette et en trois tours de bras il enveloppe les matelas avec les draps. Il installe aussi de beaux rideaux vert pétard. On s’assoupit assez vite dans nos couchettes du bas. Mais on est souvent réveillés par les allées et venues dans le couloir. Des policiers circulent, un gros pistolet à la hanche. Le train s’arrête souvent.

On se réveille au lever du soleil : Petit dej jus de fruit et tartines. On commande un café et un thé que la dame nous apporte de mauvaise grâce.

Le train traverse une plaine un peu brulée par le soleil, et aussi par endroits, carrément brûlée par les agriculteurs en vue de la récolte de canne à sucre. La voie est en travaux : terrassement, changement de traverses, pose de nouveaux rails. Et le train avance d’une lenteur exaspérante. C’est certain, on aura du retard.

" Queue des camions pour entrer au Laos " " "

Arrivée prévue à Nong Khai : 8h25. Arrivée réelle : 11h30.

Au terminus, il faut prendre un tuk tuk (20 THBx2) pour rallier le poste frontière thaï. On est avec un Anglais et sa copine thaï. On double une queue interminable de camions transportant entre autres, des voitures neuves et des citernes d’essence.

Formalités thaïes : aucune sinon un coup de tampon.

Petit bus (10THB x2) pour aller du poste thaï au poste laotien et, du coup, passer le pont au-dessus du Mékong. Circulation dense, mais les bus ont priorité. Il y a une voie de chemin de fer au milieu du pont.

Formalités laotiennes : il faut d’abord faire la queue pour demander son visa (30USD), puis faire la queue pour retirer son visa, puis passer par l’immigration qui regarde si on ne resquille pas, et enfin un dernier petit contrôle pour la route !

Tuk tuk pour le centre-ville de Vientiane (50THBx2) qui est assez éloigné. On est avec deux jeunes Russes.

On s’installe, après quelques essais infructueux, dans la Lao Heritage hôtel (23 USD, grande chambre, air cond, SdB, WiFi, frigo), un peu vieillot ce qui donne du caractère… On règle le problème de la route pour Luang Prabang : demain soir, on prendra un sleeping bus. On a bien vérifié les horaires… Dans une rue, une école : on pointe notre nez. Les élèves sont bien sages !

" L'école "  " Sous la surveillance du parti " " Regarde, je sais écrire mon nom ! "  " Happy birthday dans l'école " 

Longue promenade en ville, mais les temples « historiques » fermant à 16h, on décide de repasser demain. Dans un temple, les familles se font « bénir » par les moines qui ne chôment pas : quelques sous et offrandes en échange d’une promesse d’avenir meilleur…

" Bénédiction en US Dollars " "  Vœux secrets "
" Non, il n'est pas là pour faire la circulation "  " Un autel " 
" Sur les bords du Mékong "

Au soleil couchant, on déambule sur le quai du Mékong, où les gens viennent prendre l’air. Le niveau du fleuve est bas, et il y a, dans la courbe que fait le fleuve, une grande partie ensablée qui le sépare du quai. Des jeunes vont jusqu’à la rive ; on les suit. Et on découvre, une fois au bord que le fleuve est encore dix mètres en contrebas. Les jeunes s’amusent à monter et descendre cette pente de sable plutôt raide. Retour sur le quai où est installé un marché de nuit proposant fringues venues de Chine ou des souvenirs « typiques ». Pas de stands de nourriture.

Diner dans un resto où les Laotiens se bousculent : on dine de plats bien cuisinés.

Retour à l’hôtel : Véro est sur les rotules…

" On grignote ce qu'on peut ..." 
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26/02/2013

Vientiane est une capitale. C’est plutôt une ville pour « Sous-préfet aux champs », assoupie sous la chaleur du 15 Août, où tout fonctionne au ralenti et où règne un calme étonnant pour cette partie de l’Asie.

La grasse mat recale Véro dans les horaires locaux. Et on part à travers la ville avec pour objectif de visiter consciencieusement les Wat (temples) importants.

" Toits à pans multiples "   " Cimetière derrière le temple "
" Bouddha offrant sa protection "  " Bouddha plutôt rigolard " 
" Moines décorant la cour du temple "   " Où ne va pas se nicher Bouddha "  

On erre dans le marché qui n’a pas été complètement rasé par de nouvelles constructions. On évite le quartier « barbaque et poissons » pour lui préférer le coin des objets en osier et des coiffeurs… On observe, dans un petit restau, une femme fabriquer des petits rouleaux de hachis de viande emballé dans des crêpes de riz, cuites à la vapeur.

" Fleuriste,  ici tout pousse ! "   " Fabrication des crêpes de riz "  

Aller d’une pagode à un autre temple, est l’occasion d’aller dans différents quartiers de cette ville aérée et fleurie. On passe sans beaucoup de transition de maisons bourgeoises à logements précaires, et globalement on s’y sent à l’aise. Une des rares villes où on peut enfin marcher sur des trottoirs sans être gênés par les obstacles genre scooter, voitures, ateliers…

" Salon de coiffure au marché "   "  Side-car fabrication maison "
" Sandwicherie "   "  Réparation électrique, la sécurité avant tout ! "

On fait des petites courses pour s’habituer à la monnaie locale et c’est encore une prise de tête : 1 EUR = 10 000 Kip.

L’après-midi, la chaleur est dure à supporter. Et on termine la journée à l’hôtel, où on prend une bonne douche et un pot à l’ombre de la terrasse.

Ce soir Bus de nuit pour Luang Prabang, environ 400km au nord.

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27/02/2013

Hier soir - On fait les cent pas devant l’hôtel en attendant la navette pour la station des bus. On agite bien les bras pour ne pas être dévorés par les moustiques. Le minibus qui fait le tour des hôtels est déjà bien plein, et pourtant, il s’agit de prendre encore des clients ... On doit alors changer de minibus pour un plus gros, mais on est toujours aussi serrés et on doit attendre, attendre. À la gare routière, mêmes attentes : le gars qui distribue les places dans l’autocar de nuit, ne sait plus où il en est entre sa liste de clients, les coupons et les contremarques… et on attend, alors que les stands de nourriture ferment…

Enfin, on a nos places et on peut monter dans l’autocar tout neuf, identique à celui de Vung Tao (voir les pages Vietnam), mais avec des toilettes à l’intérieur (où il est bien précisé « pee ok, but no poop »).

" Sardines en boite "

Nos places sont au fond du car, mais cette fois, elles sont au rez de chaussée où il y a trois « lits ». C’est un peu étouffant. Notre voisin, un anglophone, nous dit que son ami n’est pas très content. Il « habite » au-dessus, et trouve que la couchette est étroite : il fait 1,80 et pèse 120, mais l’autocar Hundai est dimensionné sur la taille moyenne des Asiatiques d’il y a vingt ans et, évidemment… Mais nous non plus : notre confort est limité à 40x180 cm chacun + une bouteille d’eau + un petit gâteau et une couverture. Départ 20h30.

La route de nuit est en mauvais état et de plus, c’est une route de montagne. Le bus tangue un peu… Les conversations se terminent tard, un enfant braille en hoquetant, le voisin ronfle déjà… Bref, on compte les kilomètres….

On arrive à 5h45 au lieu de 6h30 prévu ! Il fait frais et on ne ressent pas trop la fatigue. On se rend compte qu’on a tout de même dormi un peu.

À la descente du bus, les tuk tuk nous sollicitent mollement : de toute façon, c’est le tarif syndical : 20 000 kip / p.

" Défilé matinal des moines "

Aux premières lueurs du jour, c’est l’heure du défilé des moines pour la collecte des dons. Des habitants sont à genoux sur des nattes étalées sur les trottoirs, les oboles devant eux, et attendent en silence le passage des moines. Et surprise, on voit parmi eux, tout un groupe d’une trentaine de touristes, pareil, à genoux, attendant de donner leur obole. Jusqu’où ne vont pas les tours opérators !

En ville, à côté du palais royal, on trouve une chambre pour 20 USD, au Heritage GH, avec sdb, fan, WiFi, et morning café/tea. On atterrit et on – ici un verbe pour : douche + café/thé + détente des doigts de pieds –.

On prend des renseignements pour la suite du programme. On compare les tarifs des uns et des autres, et finalement, pour des prestations égales, ce sont les mêmes ! On doit résoudre la question : comment rallier la Thaïlande dans deux jours. Le choix est le suivant : 1) le speed boat : un truc de ouf (une planche de surf supportant sept personnes et équipée d’un moteur de BMW) = 7 heures de tape cul sur le Mékong ; 2) le slow boat : un long bateau (normal !) de soixante personnes = deux jours pour le même trajet avec une nuit dans un village à mi-parcours ; 3) le car de nuit : 13h de route de montagne (option la moins chère) ; 4) l’avion : une heure de vol (option la plus chère).

On a voté. Résultat du vote : l’avion, avec une voix pour, et une abstention…

Bon, cette histoire nous a pris pas mal le chou, mais le programme initial est à peu près respecté et ça rentre serré dans les congés, limités à treize jours, de Véro.

" Bleues / rouges " 

Ce dilemme étant réglé, on visite plus sereinement la ville. Et elle le mérite bien !

Il règne, dans la presqu’ile qui abrite les temples, le palais royal et les anciens bâtiments, un calme tel, qu’on se sent comme délivré de toute tension. L’espace que prennent les temples (un quart de la presqu’ile) est réservé aux moines et à leur méditation. Les habitations des ruelles alentours sont toutes aussi calmes. La ville est envahie par les plantes et fleurs dont moines ou habitants prennent bien soin. Et les rives du Mékong et de son affluent ont un tel charme que l’on y traine en oubliant le reste de l’existence…

" Armée de moines "  " Bouddha couché " 
" Mosaïques de tessons de verre "   "  Toit à six pans "

Bien sûr, il y a les chauffeurs de tuktuk qui inlassablement vous sollicitent.

" Tendresses royales "

Mais on parvient à les oublier, par exemple, dans ce beau temple du bout de la presqu’ile – le wat Xien Thong – à contempler ses toits vertigineux, et ses mosaïques lumineuses, ses fresques dorées, ses panneaux de bois sculptés qui relatent les histoires épiques des héros locaux.

Ou encore dans le méandre – on descend un raide petit sentier pour s’approcher au plus près du fleuve et de son affluent – où des lopins de terre, inondés à la saison des pluies, sont occupés par des salades, des haricots, des fleurs, … autant de potagers éphémères et bien soignés. Le fleuve, au plus bas, laisse apparaitre des rochers bien anguleux…

" Le Mékong et son affluent "
" Le Mékong et son affluent "  " Potager éphémère "

À midi, petit repas d’une soupe de nouilles bien gouteuse. Et en fin d’après-midi, montée au temple qui domine la ville (mont Phousi).

Dans la rue principale, on construit déjà les stands du marché de nuit.

Véro s’offre un massage aux huiles essentielles, quant à JP, c’est une BeerLao devant l’ordi…

Quand on pénètre dans l’officine des massages, c’est déjà l’ambiance feutrée. J’ai choisi un massage d’une heure aux huiles essentielles. Il faut donc choisir l’huile. J’ai le choix entre 5 huiles différentes. Je choisis une huile mentholée. Avant le massage, une douche s’impose. Et puis, c’est parti pour une heure de pur bonheur ! Dans une petite salle tamisée repeinte à neuf, une jeune fille à la fois douce et très énergique passe en revue presque toutes les parties du corps : d’abord les jambes puis le dos, ensuite les épaules et enfin les bras. Et pour bien renforcer tout ça, elle vous tape vigoureusement sur les épaules et le dos. Tout ça pour 110000Kip.

Dîner d’une soupe et porc aux pommes de terre dans un des stands qui se sont montés au carrefour proche. Puis balade au marché de nuit.

" Soleil couchant sur le Mékong et les montagnes de Luang Prabang " 
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28/02/2013

Nuit au sommeil de plomb …

On a pris rendez-vous pour une virée matinale en bateau collectif pour les grottes de Pak Ou.

Il s’agit de remonter le Mékong sur une trentaine de kilomètres jusqu’au confluent avec la Nam Ou : à cet endroit des grottes ont été investies depuis des siècles pour les consacrer au culte du fleuve. Dans les premiers temps par des civilisations animistes, puis, quand le roi de Luang Prabang est devenu bouddhiste, il a demandé à ses sujets de la région d’y honorer son dieu, moyennant des facilités fiscales…

Dieu est une niche fiscale !

Pour y parvenir, on a choisi le bateau, alors qu’initialement on voulait y aller en scooter. Mais comme on a décidé de ne pas remonter le Mékong pour aller en Thaïlande, autant en faire un petit bout maintenant ! Au départ on se retrouve à sept dans un petit bateau à moteur. En cours de route, le « capitaine » récupère trois copines.

Remonter le fleuve nous fait comprendre les enjeux de la mousson et des crues qui s’ensuivent. Actuellement, les rives sont découvertes et les étroites bandes de sable sont cultivées. Bientôt il y aura trois à quatre mètres d’eau au-dessus du niveau actuel. Quelques paillotes, qui disparaîtront aux prochaines montées des eaux, abritent des orpailleurs ou des pêcheurs. De rares petits villages, uniquement accessible par le fleuve, vivent de plantations de teck et de quelques lopins de terre accrochés aux montagnes.

Le niveau du fleuve est bas, beaucoup de rochers affleurent. Par endroit le courant est plus fort et le bateau doit manœuvrer. Il y a d’autres bateaux, surtout touristiques, et quelques speed boat nous dépassent bruyamment. Le ronronnement du moteur de notre barque en fait somnoler plus d’un.

" Slow boat "  " Speed boat "  
" L'entrée de la grotte de Pak Ou "

Les grottes, aux dimensions modestes, sont situées dans le flanc d’une falaise surplombant le fleuve. Elles sont remplies de statues de toutes tailles, représentant Bouddha dans différentes postures. L’escalier qui même à la cave supérieure est rude, mais une fois arrivé, on est récompensé par une belle vue sur le fleuve.

" La grotte de Pak Ou, vue sur le Mékong " " Ex voto " 

Le retour est plus rapide car on est dans le sens du courant.

Piquenique improvisé de grillades dans le secteur de la ruelle-marché de LP.

On fait une petite randonnée sur la rive droite faisant face à Luang Prabang. Pour y accéder, on prend une petite navette qui se trouve en contrebas de la rue qui vient de la poste. Sur l’autre rive, c’est un autre univers. Ou plutôt, c’est le Laos réel. Route poussiéreuse, baraques de fortune vendant des objets de bricolage, village de maisons de bois sur pilotis, poules et enfants qui courent dans tous les sens, cuisine de feu de bois au milieu du chemin, etc… Mais on essaye d’y pratiquer les défauts de la rive d’en face : à chaque temple, un panneau annonce à l’étranger qu’il faut payer 10 000 Kip pour visiter ! Et des temples, il y en a une douzaine, et des plus ordinaires…

" Le village d'en face " 
" Maison traditionnelle "  "  Retour du marché "

Le début de notre rando est une ruelle pavée sur cinq cents mètres (restauration financée par les fonds culturels de l’ambassade de France…), puis, à l’extrémité du village, une piste de poussière rouge, puis un vague sentier qui va de temple en temple en passant par un petit sommet agrémenté d’un Bouddha doré. Grosso modo, on longe le fleuve en corniche, et on a de beaux points de vue. Quelques maisons paillottes de pêcheurs-fermiers. Dans les temples, qu’on est obligés de traverser (on fait grève du racket), il y a toute une vie, et on peut dire que les moines ne s’embêtent pas : beaux jardins, belles maisons, beaux décors. Les gens du temple n’utilisent pas les sentiers qu’on a pris : ils traversent le fleuve avec des barques et se retrouvent ainsi rapidement dans le monde urbain !

" Maisons perdues dans la forêt "
" Un temple de l'autre côté du fleuve "  "  Les jeunes, au boulot ! "

La randonnée d’une dizaine de kilomètres nous fait un peu découvrir ce monde clos des moines, et malgré la chaleur qui nous transforme en soupe, on y trouve notre plaisir.

Pour visualiser cette rando, cliquer sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/rive-droite-luang-prabang-4862374

On revient sur LP par le ferry qui nous dépose au pied du palais royal. Le ferry est lui aussi une attraction : il ne peut transporter qu’un camion ou deux voitures… On rentre et on sort par les côtés et, à l’avant, le « capitaine » (entouré de canettes de bière) a installé des pots de fleurs et son chien y dort, étalé comme une crêpe.

On retrouve LP, dans cette partie de la ville un peu artificielle, où il y a plus de touristes que d’habitants.

En effet, Luang Prabang se transforme : sa nomination au patrimoine de l’UNESCO a des conséquences directes sur le mode de vie des gens et leur rapport pas toujours agréable avec les (trop ?) nombreux touristes. Les prix ont grimpé. Le moindre pont, le moindre temple, le moindre trou faisant office de wc fait l’objet d’un péage uniquement à l’adresse des touristes.

" Marmitte laotienne "

On dîne dans un restau au bord du Mékong, entre la rue de la poste et le palais royal ; leur spécialité, la marmite mongole. Il y a un foyer au charbon de bois au milieu de la table. Dessus on pose une large gamelle dont le milieu est bombé vers le haut, mais les bords sont incurvés pour recevoir un bouillon. On étale sur la partie bombée pour les rissoler, viandes et poissons, et on enfouit dans le bouillon légumes, champignons, crevettes, calamars, nouilles de riz fines, épices,…On se sert à volonté pour 60 000 Kip/p ! Quand hier on avait repéré cet établissement, on s’était dit : c’est pour les jeunes Australiens affamés. Pas du tout, sur la centaine de table, à peine deux couples de touristes, les autres clients sont des familles laotiennes venues bambocher ! On s’est régalé, entouré de gens faisant la fête. Et il y a des desserts et des fruits !

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01/03/2013

Début de matinée consacrée à la visite du palais royal (photos interdites). La fraicheur de la matinée se prolonge dans ces bâtiments royaux dont l’architecture assure une ventilation constante mais discrète. L’apparat de la salle du trône, même si sa réalisation est récente, est somptueux : comme les mosaïques des temples, les décors muraux sont faits d’éclats de verre colorés et représentent des scènes héroïques. Les ors les complètent ainsi que le mobilier compliqué d’un trône. Les autres salles d’habitat montrent un intérêt pour la modernité (des années 50, vu que la royauté s’arrête en 1975). Comme dans le reste de la presqu’île, les jardins sont aérés et reposants.

" Dans les jardins du palais royal " " Petit pont éphémère "  " Miel à vendre "

On termine nos dernières minutes au Laos en nous promenant dans des temples modestes et le long des berges de l’affluent du Mékong. Il faut dire que dans cette presqu’ile au bord du Mékong, il y a autant de temples que d’églises à Rome….

" Grande pagode "  " Modeste pagode "

Notre séjour au Laos est certes court. Mais il en ressort une envie d’y revenir afin de goûter à nouveau son calme, et sa douceur des paysages. Luang Prabang en particulier, a préservé son horizon traditionnel et n’est pas encore atteinte par le virus des chaînes de fast food, des publicités agressives et des pétarades des moteurs mal réglés. Par rapport à mon précédent voyage, il nous a manqué la visite des provinces, qui offrent une bien différente vision de celle des deux villes visitées. On reviendra dit Véro…

Les installations de l’aéroport de Luang Prabang datent de l’antiquité… Espérons que l’avion soit plus récent.

" Départ pour la Thaïlande " 

C’est un ATR à hélices, un peu raide dans les changements de direction, mais l’heure de vol est confortable.

À l’aéroport de Chiang Mai (14h), les formalités sont rapides. On cherche le stand de la Thairentacar et on le trouve à l’autre extrémité de l’aéroport, du côté des vols domestiques.

Notre réservation de voiture est bien enregistrée et les formalités là aussi sont rapides. On nous confie une voiture quasiment neuve, une petite Mitsubishi. Mais son maniement n’est pas aisé : on n’est pas des adeptes de la conduite automatique ! On pose donc quelques questions à l’employé qui nous fait une démonstration. Il résume la leçon : ne jamais utiliser le pied gauche.

On fait deux fois le tour du parking, et c’est parti dans la grande mêlée de la circulation thaïlandaise. Comme on prévoit de repasser par Chiang Mai, et que l’on veut éviter la circulation en ville dès le premier jour, on pousse directement mais prudemment sur la N107 vers le Nord.

Ici, on roule à gauche et les priorités ne sont pas claires. Mais comparativement aux précédents pays traversés, les chauffeurs semblent beaucoup plus disciplinés.

Jusqu’à Chiang Dao la route est à quatre voies, parfois six. Une fois cette agglomération passée, la route est plus compliquée : paysage de montagnes tourmentées donc virages très serrés, véhicules lents, quelques chauffards.

On arrive à Fang à la nuit tombante, et on trouve une belle chambre dans un « bungalow » en dur au Vieng Kaew Resort, un peu hors budget mais vraiment confortable. Repas dans la rue : après le porc sauté, une crêpe banane-chocolat (sans banane…).

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02/03/2013

Nuit de plomb dans notre agréable bungalow. Au petit jour, on dit bonjour aux oiseaux multicolores de la volière et aux salades qui poussent dans la serre. Breakfast sous la paillote : saucisses, lardons, omelette, salade, pain, beurre, confiture, café, thé. La patronne nous demande si on en a assez… Le patron nous dessine un petit plan pour aller aux sources thermales. C’est dans le parc national de Doi Pha Hom Pok (300 THB/p) à une dizaine de kilomètres, aux premiers contreforts d’un massif granitique.

Des sources s’éparpillent dans une cuvette herbue parsemée de gros blocs de granite. Des dizaines de sources, de chaudes à bouillantes, sourdent au pied des rochers, et émettent des vapeurs, bien qu’il fasse déjà bien chaud. Certaines sources sont aménagées afin que les touristes viennent y faire cuire des œufs … Une odeur légèrement soufrée flotte sur le site. Une partie des sources est consacrée aux petites installations balnéaires : petites piscines chaudes, saunas. Une autre sert de station de production d’électricité.

On profite des installations : bain (20 THB/p) dans l’eau chaude à point. On nous loue un pagne et un maillot (10 THB/p) et une serviette (là, ils abusent : 15 THB). On profite d’être les premiers « clients » pour occuper un bassin rond qui normalement est réservé aux hommes… La relaxation est complète : doigts de pieds en éventail et peau douce !

" Bain thermal en plein air "   " Source suffisamment chaude pour cuire les œufs "

Pour rejoindre Chiang Rai, il faut traverser la montagne. Nous empruntons une route sinueuse à travers une végétation dense et de quelques villages de maisons de paille. Des ethnies autres que les Thaïs les habitent dans la pauvreté. On s’arrête au col pour prendre quelques photos du point de vue : on est assailli par des femmes âgées en costume traditionnel qui nous proposent de l’ « artisanat » et des bananes.

" Sus aux touristes ! "   " La saison des citrons verts " " Préparation d'un café liégeois à la Thaï "

Chiang Rai : visite des temples historiques et du marché. Dans un des temples, wat Phra Kaew, la possession d’une antique sculpture en jade de Bouddha fut l’objet de guerres fratricides. Des fresques récentes en relatent les faits. Comme quoi la sérénité n’est pas de ce monde…

" Bouddha, objet de conflits "    " Stuppa bien doré "  " Bouddhas à vendre "
" La vallée de la Mae Kok "

On reprend la route pour s’enfoncer à nouveau dans la montagne afin d’atteindre le Akha Hill guest house (village de Ban I-ko nam tok). Le chemin est assez « confidentiel ». On suit les indications de la chute d’eau, Huai Kaeo waterfall, qui en est proche. De la route goudronnée qui longe en partie la rivière Mae Kok, on passe à une piste en béton qui s’élève dans la montagne à des taux de 20%. La petite voiture peine à monter… La forêt est très profonde, envahie par des touffes de bambous géants, d’arbres géants aux feuilles géantes, de lianes infinies…

On parvient à un village de paillotes et toits de taules bleues, entouré d’une plantation de thé. La guesthouse est un peu plus loin et plus haut au bout de la piste carrossable dans un petit hameau. Des villageoises et leurs bébés dans les bras sont accroupies sur le chemin au seuil de leur maison et vaquent.

" Notre guesthouse "

À la réception, on nous propose un bungalow en paille (petit frigo, mais pas d’électricité le jour), avec des aménagements sanitaires « en dur » pour 700 THB, avec terrasse et vue sur la vallée à la végétation sauvage. Les installations sont un peu vieillottes, mais ça passe.

Il est 16h et on a juste le temps de faire une toute petite rando vers les waterfalls. Un petit sentier part du hameau pour s’enfoncer dans la forêt : il est bien entretenu et la végétation autour est contenue par des coupes de bois. La cascade abondante dégringole d’assez haut et on imagine ce qu’elle pourrait donner à la mousson. Des petits bassins sont aménagés pour s’y baigner. Un pont de bambous bien arrimés franchit la cascade, et le chemin continue vers les plantations de thé et le village principal. On zigzague entre les rangées de théiers. Ces plantations sont irriguées par tout un réseau de tuyaux. Les villageois sont plutôt bienveillants. On est assez rapidement en sueur, l’air est tellement moite !

" Feuille étrange " "  Fruits étranges " " Fleur étrange "  " Thé vert "
 " La cascade Huai Kaeo " 

Pour visualiser cette rando, cliquer sur le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/waterfall-akha-hill-4862542

Retour au bungalow où on se relaxe quoique cernés par les moustiques : la nuit tombe vite. Mais l’électricité revient aussitôt.

Repas d’un pad thaï au « restau », une large paillote surplombant la canopée de la vallée. On dîne au son des grenouilles, des grillons et autres animaux de la nuit.

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03/03/2013

Réveillés au lever du jour par les oiseaux. On casse la croute sur la terrasse de bambous brinquebalants, en surveillant les énormes fourmis rouges qui lorgnent sur le pain de mie.

Il y a de la brume dans la vallée : la température est déjà élevée et on supporte tout juste les sous-vêtements…

Dans la douche du bungalow, le sol est recouvert de galets plats. C’est une belle idée décorative, mais on se tord un peu les orteils !

Redescente vers Chiang Rai par une autre route qui est en partie une piste de terre rouge. Le long de la rivière Mae Kok, sur l’autre rive, il y a un camp d’éléphants. Ils sont déjà équipés de leur nacelle pour promener les touristes. C’est l’heure du casse-croute : ils avalent des tonnes de feuillages !

On rate la route 118 pour Chiang Mai : sur la N1, une route à quatre voies, les panneaux sont tous écrits en thaïlandais, leur logique nous échappe et on a surement loupé quelque chose. On fait un détour d’une cinquantaine de kilomètres lorsqu’on récupère la 120. La conduite est très différente que dans nos contrées. Sur une route à quatre voies, les gens, qu’ils aillent vite ou lentement, conduisent tous dans la file de droite (rappel : ici on conduit à gauche…). Pour les dépasser, il faut le faire par la gauche. Sur une route à deux voies, dans la montagne avec virages, avec une double ligne jaune au milieu, les gens doublent en la coupant allègrement sans visibilité. La plupart des voitures particulières sont des gros 4x4, aux pare-chocs en mâchoires de requins, mais la moitié d’entre eux roulent à quarante à l’heure. C’est vrai qu’on est dimanche. Notre petite Mitsubishi Mirage n’a pas de reprise, et peine à doubler ou à monter les côtes. Les routes peuvent avoir soudainement des virages très serrés mais pas relevés, ou encore des pentes très fortes…

Sur la route, il y a de nombreux barrages de police devant lesquels on doit rouler au pas sous l’œil scrutateur du policier de service.

On arrive à Chiang Mai vers 14h.

L’hôtel qu’on avait repéré sur internet près de Tha Pae gate et pour lequel on s’est entortillé dans les ruelles entre la rivière et le canal Est, est complet ! Du coup on poursuit au hasard dans la ruelle et on tombe sur l’Inter Inn, un établissement plutôt défraîchi, avec une grande chambre, sdb, air cond, frigo et moustiques, pour 300 THB, et surtout, on trouve à garer la voiture pas loin.

On déambule dans les rues du carré historique en parfaits touristes, à la recherche des wat indiqués dans le guide. Ils sont plus ou moins sacrés, mais c’est vrai qu’on ne fait pas la différence… Et en plus on ne décèle pas les finesses vantées…

" La ville des palais " 
"Le paon triomphant"    "Le sacré et le profane"  
 " Comment occuper l'enfant pendant la sieste de la mère "  " La méditation des moines (en cire ...) "  

Le centre-ville est transformé en un gigantesque marché à ciel ouvert : des centaines de stands occupent les rues proposant des multitudes d’objets, fringues, nourritures, remèdes miracles… Et ce n’est que le marché du dimanche. Il fait lourd, le ciel est bas, on se traîne dans une chaleur moite. Comme les nombreux touristes qui arpentent le pavé.

Soudain un orage éclate, et la pluie tombe dru un bon quart d’heure. Les étals sont aussitôt recouverts de toiles plastiques et, vendeurs et promeneurs se réfugient sous d’énormes parapluies.

Passage à l’hôtel pour se poser un peu. Et on repart pour le marché de nuit. Il se tient à l’extérieur Est du carré historique, au pied de grands hôtels modernes. Autant dire tout de suite qu’on est déçu : peu de monde, les échoppes tristounettes, pas de petits stands de nourriture, que des restaus la plupart vides avec des rabatteurs pour les quelques touristes venus s’égarer là. On retourne au carré historique où se tient le marché du dimanche ; et là c’est bien plus animé ! Ça se bouscule mais ce n’est pas grave, il fait bon et il y a un peu d’air. On trouve de quoi manger dans des stands installés dans l’enceinte d’un temple : les tables sont installées au milieu et on peut s’acheter son petit plat au choix : ce soir, au menu, porc bouilli au riz, saucisse de Chiang Mai, galette de légumes frits.

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04/03/2013

Cette nuit, il y a eu encore un orage.

Ce matin, le ciel est tellement couvert qu’on ne voit pas la montagne qui domine la ville à l’ouest : tout est gris sombre. On ne peut plus y faire la promenade qu’on avait prévue. On la remplace par la visite de Bo Sang, le village des ombrelles. Cela fait partie des visites incontournables des tours opérators, mais on aime bien. La partie « artisanale » où l’on voit les différentes étapes de fabrication de ces ombrelles et autres éventails, est intéressante : on y apprend un nouvel aspect du travail du bambou. Et la modernité s’infiltrant partout, il y a aussi des peintres de dessins miniatures sur les portables…

On ouvre le porte-monnaie pour quelques achats.

" A l'ombre pour fabriquer les ombrelles "    " Dernières touches "  

Route 11 en direction du sud pour Lampang puis 101en direction du sud. Paysage montagneux, peu de villages. Il pleut.

Dans cette région, il y a très peu de stations-service et on doit faire un détour pour en trouver une… ça tombe bien : pas loin de là, il y a un énorme temple abritant un énorme bouddha couché. Il est plutôt somnolant et il ressemble plutôt à une jeune fille évanescente qu’à un vieil homme au bord de la mort atteignant le nirvana…

Le temple est quant à lui, débordant de fioritures et la décoration est de l’ordre du gâteau bavarois. Mais il est plaisant de circuler entre les monstres et autres dragons ailés au son des clochettes agitées par le vent.

" Immense pagode "  " Un Bouddha aux allures de boudeuse "
" En avoir sous le pied... "   "   Les griffes du griffon "

Sur la route on est attiré par un des rares panneaux lisibles (= en anglais) : « the wonderful mountains of columnars » à une vingtaine de kilomètres à l’écart de la route. Un petit jeu de piste à travers des collines recouvertes de plantation de tecks nous y amène. On traverse un village où dans chaque maison il y a un atelier de travail du bois : on y fabrique de lourds meubles à partir des souches d’arbre (teck ?) abattus. Les maisons elles-mêmes sont bâties autour d’énormes troncs de tecks servant de pilotis.

La « wonderful mountain » se réduit à une colline laissant apparaître à son sommet de modestes orgues basaltiques. Bon, ce n’est pas grandiose, mais ça nous coupe le trajet, nous permet de détendre les mollets, et respirer cette forêt de tecks où il vient de pleuvoir et qui diffuse comme une odeur de feuille de tabac.

" Tout en teck "   " The wonderful mountains of columnars "  

On arrive au site du parc historique de Si Satchanalai vers 5h30. On y trouve une homestay qui fait aussi galerie de peinture et qui nous propose une grande chambre avec sdb et air cond pour 500 THB, mais pas d’accès internet. Après une courte promenade dans des ruines proches et près de la rivière, repas dans un petit restau proche : une délicieuse soupe tom yam, bien relevée.

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05/03/2013

On est réveillés par le chant du coq et par des gloussements aigus et modulés qu’on n’arrive pas à identifier. Après le petit dej, on s’aperçoit en sortant que ces « chants » sont émis par un couple de gibbons enfermés dans une cage appartenant à la maison voisine.

On visite les sites archéologiques à pied, ce qui fait au bout de la matinée une belle promenade de dix kilomètres.

Le premier site est celui de Chaliang, le plus ancien (13ème siècle). Il est implanté dans un méandre très serré d’une large rivière, lui assurant une bonne protection. De l’imposant temple, il ne reste que la structure de base en moellons de latérite. Presque tous les décors en enduit ont été lessivés et toutes les parties en bois, toits, charpentes, planchers ont disparu.

Le deuxième site de Si Satchanalai, beaucoup plus vaste est « à l’abri » à l’intérieur d’un trapèze formé par des douves et des remparts aujourd’hui en grande partie démolis. Les temples les plus imposants sont alignés sur une ligne médiane parallèle à la rivière. Dans leur enceinte on retrouve généralement la séquence : le bâtiment principal réservé aux cérémonies dont il ne reste que les alignements de colonnes et la stèle où se trouvait une statue de Bouddha, puis derrière, au moins un stupa en forme de cloche, et enfin des petits bâtiments de service. Les temples modernes d’aujourd’hui observent le même ordonnancement. En dehors des temples, il n’y a pas d’autres bâtiments exceptés des puits répartis dans le vaste terrain intra-muros. Ce qui laisse deviner qu’une ville construite en bois et paille devait entourer ces temples. Aujourd’hui des tecks aux larges feuilles ont été plantés en rangs. On est quasiment seuls à errer dans cette ville fantôme. Les feuilles mortes des tecks craquent sous nos pas comme si on marchait sur d’énormes chips.

" Si Satchanalai  " 

Route pour Sukhothai (à 55km). Vaste plaine « riche et fertile »…

On trouve une belle chambre sdb, air cond, WiFi pour 450 THB à l’hotel TR guesthouse, dans la nouvelle ville, juste après le pont. Déjeuner dans une gargote remplie de collégiennes.

On visite le site de cette ancienne capitale de la Thaïlande. Les ruines sont plus dispersées et sur un territoire plus vaste. La cité était entourée pas de triple murailles/douves formant un carré de 1,5 km de côté et seuls les temples et les lacs ont subsisté. Il y a plus de statues géantes de Bouddha, mais je les soupçonne d’être des copies récentes.

Les ruines sont majoritairement en briques. Elles accrochent bien la lumière du soleil d’après-midi. On déambule avec plaisir dans cet immense parc, à zigzaguer entre les colonnes et les stupas.

    "Sukhothai "  " Eléphants passe-murailles "  
" Coiffure en stupa "   "Manucure"

On profite d’avoir la voiture pour faire le tour des environs : il y a de nombreuses ruines, moins spectaculaires, mais qui donnent une idée de l’ampleur de cette ancienne capitale.

" Camp de filles "

Parmi ces ruines, on tombe sur un important campement de jeunes étudiantes. Autour des tentes, les jeunes filles ont fabriqué des étagères en bambous pour ranger les chaussures, et la vaisselle… En nous voyant errer entre leur tente, les filles nous font des grands signes et éclatent de rire…

Retour dans la nouvelle ville où on fait un repas de roi : soupe de fruits de mer et énorme poisson grillé.

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06/03/2013

Journée essentiellement consacrée à faire de la route : peu d’aventures en dehors des frayeurs et des erreurs occasionnées par les aléas des routes thaïlandaises et de leurs représentations sur les cartes locales. Il y a bien une route à quatre, voire six voies, qui parcourt le pays du nord au sud. Le problème vient du fait qu’elle est divisée en plusieurs tronçons ne portant pas le même N° de route. Quant aux cartes, la couleur et la largeur des traits ne correspondent pas au type de route, mais au statut qu’elles ont : nationale, régionale, locale. Sur le terrain, les numéros de route peuvent être partagés par plusieurs routes …, les panneaux indiquent les destinations en thaïlandais et parfois, en tout petit, en anglais.

Bref, le copilote s’arrache les cheveux !

On fait un arrêt à Lopburi. C’est une ancienne capitale des premiers royaumes de Thaïlande et il y subsiste quelques ruines fortement inspirées de la civilisation khmère.

Le centre-ville est plutôt bordélique et un peu laissé à l’abandon. En particulier les environs de la gare et le grand temple Prang Sam Yot, complètement investis par une armée de singes. Avec les conséquences : poubelles défoncées, maisons abandonnées, odeurs de pisse omniprésente.

" La planète des singes "   " Un Bouddha simple "
Lopburi : " Prang Sam Yot "  " Phra Si Ratana Mahatat "  

On continue jusqu’à Ayutthaya, une très grosse ville avec industries, embouteillages et poussière. On a du mal à y retrouver notre itinéraire. On parvient au centre historique vers 18h et on trouve une belle chambre avec tout ce qu’il faut, au Baan Lotus, pour 600THB.

On se régale avec des omelettes aux fruits de mer, une cuisse de poulet rôti et une papaya salad + riz gluant achetés dans les roulottes de rues et consommées dans la chambre de l’hôtel (les restaus pour touristes de la Soi 2 ne nous disent rien…).

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07/03/2013

Visite des sites du parc historique d’Ayutthaya dans la matinée. Il fait une chaleur écrasante.

Les vestiges de l’ancienne capitale du royaume thaï (14 – 18èmes siècles) occupent un espace de plusieurs kilomètres carrés, inscrit dans un réseau de douves, de canaux et de rivières. La première chose qu’on remarque, c’est l’affaissement des monuments qui s’est produit au cours des siècles. Et ça ne s’est pas arrangé après la guerre avec les Birmans voisins, vainqueurs et saccageurs (18ème s.). L’an dernier, les inondations furent terribles au point que l’eau a mis six mois pour s’évacuer… Le sol est sec, mais quand on entre dans certains stupas, on sent que l’humidité reste stockée dans les murs de briques. Il y a beaucoup de chantiers de restauration en cours, dans lesquels des organisations internationales sont impliquées. Il y a du boulot : de nombreux stupas ont un air de tour de Pise !

" Stupas restaurés "  
"Méditation, nouvelle posture" "Bouddha à restaurer"  

Au temple Mahatat, la tête de Bouddha enserrée dans les racines d’un banian a toujours son succès : trois policiers surveillent qu’on ne s’en approche pas trop. Les cars de touristes commencent à arriver, et bien sûr, chacun veut être photographié devant…

"Prise de tête"   "Qui peut me passer le fil à plomb ? " 

Les autres temples sont plus tranquilles. Ils sont séparés par de grands espaces verts, de petits lacs et de larges avenues.

En début d’après-midi, on reprend les autoroutes en direction du sud : destination Hua Hin, une grande plage mise à la mode par le roi Rama 6. Malgré un large périphérique contournant Bangkok, la proximité de la capitale se fait sentir par les embouteillages et les énervements de certains conducteurs peu tolérants à l’égard d’étrangers cherchant leur route.

On trouve une petite chambre avec tout le confort hormis l’espace, dans la Tong-Mee house, pour 550 THB, à un jet de pierre de l’Hilton qui semble vide (6400 THB)… On peut même garer la voiture !

Un petit tour du côté de la gare, coquette, digne des destinations de vacances.

" Salle d'attente réservée au roi à la gare de Hua Hin "   "  Plage de Hua Hin "
" Bébé repu "

La plage s’étire au loin vers le sud. Petite promenade sur le sable fin libéré par la marée descendante. Des chevaux attendent les cavaliers amateurs, et les rares baigneurs s’ébattent dans une mer chaude : les touristes étrangers en maillots de bains, les Thaïlandais tout habillés.

Quelques gros immeubles des chaînes hôtelières ont poussé sur le front de mer, mais l’espace du rivage reste public et des petits restaus s’y sont installés, proposant des repas sur des tables « pieds dans l’eau ». Beaucoup de Thaïlandais en familles, quelques couples mixtes ( = homme d’un « certain âge » + jeune Thaïlandaise), pas mal de touristes occidentaux.

Promenade au marché de nuit très fréquenté et petit repas dans une gargote.

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08/03/2013

À la sortie nord de la ville de Hua Hin, des promoteurs ont eu la « bonne idée » et « le bon goût » de reconstituer la place St Marc de Venise… C’est vrai que cette région de la Thaïlande est traversée par des canaux (appelés ici klong), qu’il s’y déroule depuis des temps anciens des marchés flottants et autres activités fluviales ; mais apparemment ceci ne doit paraître assez exotique pour qu’il leur faille aller chercher l’inspiration à Venise. C’est une bonne idée : je pense que je vais monter une « affaire » thaïlandaise à Venise…

" Venise clônée à Hua Hin "   "  A l'écart de la route "

Pour remonter vers le nord, on prend des petites routes qui sur la carte sont censées longer le bord de mer. Malheureusement, elles restent à l’intérieur des terres, et on ne voit la mer que si on prend une route de traverse et sans issue. On tombe complètement par hasard sur un village de pêcheurs. Les chalutiers accostent pour décharger le produit de leur pêche d’un côté de la route, et de l’autre, il y a les restaus qui préparent les poissons, crabes, calamars, limules, etc. Dans une autre partie du port, on remplit de glace pillée les mêmes chalutiers, prêts à repartir.

" Chalutiers à paniers "   "  Vaisseau fantôme "

On tombe aussi sur des salines où des sauniers récoltent le sel. Faire de beaux tas coniques n’est pas une affaire simple.

Pareil pour un chantier naval où l’on retape les chalutiers.

" Récolte du sel "   " Les oeufs de requins, on s'en lèche les doigts ! "
Limule, avant "  " Limules, après "

Au milieu de ces routes, à Petchaburi, visite d’un temple antique khmer reconvertit en wat bouddhiste. On déjeune dans le vieux quartier en bois où la cuisinière n’a pas l’air de servir souvent des touristes. Puis visite d’un autre temple où l’on découvre que le Bouddha local est doté d’une poitrine de jeune adolescente…

" Vieux quartier de Petchaburi "   " 90B pour Bouddha "

On ne peut éviter la bruyante et stressante route 35, pour tout de même trouver une petite route sympa serpentant entre les cocotiers et les bananiers, afin de rallier Amphawa. Ce retour à Amphawa pour faire partager ce lieu attrayant à Véro. Le vendredi il y a moins de monde que le samedi et c’est tant mieux car on peut circuler le long du canal plus aisément et on n’a pas à faire la queue pour grignoter les grosses crevettes, la salade de crabe, les œufs de limule sur la papaya salad et le poisson à la citronnelle en papillote. Mais juste avant ces dégustations, on s’installe dans le bungalow de la guesthouse Baansuanprimnam, tout au bord de la rivière. Grand luxe…

" Dégustation de produit de la mer à Amphawa " 
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09/03/2013

Vers huit heures, on est réveillé par une musique plutôt rigolote : un fox trot thaïlandais des années trente. Petit dej sur la terrasse devant le bungalow, la rivière (200 m de large tout de même) coule à nos pieds. Sur la rive opposée, temples et cocotiers…Le petit dej est copieux : 1) pain de mie grillé, confitures, beurre, café, et 2) soupe, salade riz-œufs-crabe, grand bol de riz-crevette-calamar. On garde la partie 2) sauf la soupe dans une boite pour midi…

Les gens de la guesthouse sont aux petits soins et, lors du départ, ils nous remercient chaleureusement d’être venus chez eux. Il est vrai que cette guesthouse est idéalement placée au calme, au bord de la rivière, à 500m du marché flottant d’Amphawa ; les bungalows ont un style traditionnel et disposent de tout le confort (air cond, frigo, bouilloire, WiFi, etc). On a un peu cassé la tirelire (1300 THB) ….

" Notre bungalow "  " Le train arrive dans 2 mn ! "

On passe par Mae Klong pour voir le marché sur les rails, et l’arrivée du train (il a une heure de retard…). On a largement le temps d’observer le manège des commerçants qui, à la dernière minute, et en un clin d’œil déplacent les caisses, les étals, les stores. Lorsque le train arrive, la voie est entièrement libérée, les commerçants tenant les piquets de leurs stores comme au garde-à-vous. Le train rase les articles laissés sciemment à terre. Les stores se rabattent après le dernier wagon, et les caisses réapparaissent, les étals se repositionnent (la plupart sur roulettes…). Les commerçants sont blasés, les touristes sont émerveillés.

Pour retrouver la voiture, on passe sur un petit pont au-dessus d’une rivière-égout. Sur la rive, deux énormes varans sont avachis, écrasés par la chaleur.

" Varans faisant le tri des poubelles "  "  Incognito "

On passe le reste de la matinée à rallier les différents marchés flottants de la région. Il s’agit, comme à Amphawa, de bords de rivières ou de canaux (klong) aménagés pour piqueniquer ou déguster des plats préparés dans les petites popotes aménagées sur les barques. On traverse un paysage de forêt de cocotiers, de bananiers, de vergers. Lors d’une pause, on est intrigué par des arbres fruitiers dont les fruits sont emballés dans des sachets. Des femmes, (le visage recouvert par un genre de passe-montagne comme si c’était pour l’attaque de la banque…) sont dans les rangées, pince-coupante à la main. Elles nous offrent des fruits gros comme le poing : ce sont des goyaves.

" Crêpes de riz farcies "   " Klong d'habitations "

Retour sur BKK. On est prudent : les routes qu’on prend pour sortir de cette région, ne sont pas sur la carte, et pareil, une fois sur la RN 35. Finalement, ça roule assez bien et on parvient à la guesthouse du quartier de la gare de Hua Lumphong sans trop de difficultés.

Après avoir pris possession de ma chambre, on va faire un petit tour à Chinatown, toujours aussi animé et débordant de victuailles, de marchandises, et … d’activité. Les petits stands de nourriture commencent à s’installer sur les trottoirs et il reste peu de place pour circuler.

" Happy Bouddha ! "   "   Quartier chinois "

Douche pour Véro avant de faire le dernier trajet en voiture sur les autoroutes de BKK. L’office de Thairentacar est assez éloigné de l’aéroport Suvarbabumi, et on doit faire un détour de trois kilomètres pour le trouver, tant la carte qu’ils nous ont donnée est peu précise. La remise de la voiture est simple et rapide. Je suis soulagé, car conduire dans l’agglomération de BKK avec tous les dangers de la nuit ajoutés à ceux du jour, m’a mis dans une crispation totale… Un gars de l’agence nous conduit à l’aéroport avec notre voiture.

Il est à peine 20h, mais le check in du vol de 00h30 est ouvert et on peut se débarrasser de la valise. On va diner au Magic food point, au 1FL au-delà de la porte 8 ; c’est un food court où l’on trouve un grand choix de plats à des prix équivalents à ceux d’en ville (il a même un 7/11 au B1 juste à la sortie des trains rapides, où l’on se procure des boissons fraiches). On retourne au 4FL où l’on se sépare : Véro prend l’escalator pour la salle d’embarquement.

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10/03/2013

Grasse mat. En prenant le petit dej à la terrasse de la Yourplace guesthouse, je discute avec un couple de retraités français qui vient de débarquer. Ils souhaitent aller au marché du week-end. Je les y emmène.

Au marché Chatuchak, je cherche le coin des plantes, mais il a été remplacé par des peintres et autres artistes. Et, à part quelques rares stands sans choix, je ne trouve rien à ramener. Par contre, je retrouve le grand marché des produits de nourriture frais de haute qualité. C’est le Or Tor Kor market, et il est juste de l’autre côté de la voie rapide (MRT, station Kamphaeng Phet, sortie 3). Un coin est réservé aux stands de restauration et on peut y manger des plats très bien cuisinés, assis, et ce n’est pas cher. Je mange des petits crabes farcis et un porc emballé dans un petit chou : 90 THB !

En remontant cette avenue vers l’ouest, je découvre un vaste marché aux plantes ! On y vend des plantes d’appartement aussi bien que de la vigne, des milliers de variétés d’orchidées aussi bien que des plantes aquatiques. J’achète quelques plantes : on verra bien si elles résistent au voyage, puis à notre climat…

"La Soi 38"    Le marché aux plantes de Or Tor Kor Market"  

Je dépose mes achats à l’hôtel, et comme il est déjà tard, je ressors pour prendre le bus 40 pour aller faire un tour du côté de Sukumvit, un quartier que je ne connais pas. Je ne le connaitrai pas plus que ça, car le bus tombe dans un inextricable embouteillage et il est déjà nuit quand j’arrive à la hauteur de Thong Lo. Il est juste temps de déguster quelques rations de porc croustillant dans la Soi 38…

Retour à l’hôtel où je fais un peu de linge…

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11/03/2013

Promenade dans le quartier historique des palais et des temples, histoire de me remémorer les lieux. D’abord je prends l’Express Boat qui sert de transport en commun sur le large fleuve Chao Phraya depuis le Marine Harbour Dt pier jusqu’au Tha Tien pier. Et en profiter pour prendre un peu d’air frais. À terre, j’erre entre les temples, les parcs et le grand palais royal, puis dans les petites ruelles et les nombreux petits canaux.

" Une coloration pour Monsieur, une ! "   "   Vieille officine "
 "La Chao Phraya"   "  "Khlong boat" "
" Khlong "    " Les lignes de bateaux-bus "

Cela me mène à Phan Fa Lilat, l’extrémité ouest de la ligne des khlong boat. Cette ligne traverse la ville d’ouest en est, et reste le moyen de transport le plus rapide ! Chaque bateau est muni de grandes bâches qu’on peut lever pour se protéger des éclaboussures, car le batelier ne fait pas dans la dentèle : accotement en quatre secondes, il faut être prêt à sauter sur le quai (ou dans le bateau)…c’est aussi une attraction digne des parcs aquatiques pour 12 THB !

Encore quelques magasins et retour à l’hôtel pour tester la capacité de ma valise à avaler toutes mes bricoles…Il me faut bien deux heures… pour parvenir à en tirer la fermeture éclair !

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12/03/2013

Réveil tôt ce matin car il y a une grosse journée en perspective : avion pour Singapour puis avion pour rentrer en France. La journée commence mal : mon ordi est en panne, les touches du clavier ne répondent plus !

C’est en broyant du noir que je traîne ma valise et mon petit sac vers la station des bus de la gare de Hua Lumphong. Il est dit que le N°29 va jusqu’à l’aéroport de Don Muang. C’est peut-être vrai. Mais j’attends plus de vingt minutes sans en voir un… Heureusement j’ai un plan B : le MRT qui doit m’amener à Chatuchak Park, d’où partent un plus grand nombre de bus. Le contrôle des bagages à l’entrée du MRT est finalement symbolique, et je ne dois pas défaire ma valise.

À Chatuchak Park, c’est à croire qu’il y a tous les bus N°29 de la ligne ! Le mien met encore une bonne demi-heure pour me déposer à l’aéroport.

90% des guichets de l’aéroport sont attribués à AirAsia, ce qui n’empêche pas une certaine pagaille dans les files d’attente : les groupes de touristes chinois passent devant tout le monde sans que personne ne proteste… Comme j’ai un peu de temps, dans la salle d’attente, j’essaie de ressusciter mon ordi, mais rien à faire… Deux heures de vol calme.

Arrivé à Singapour, je case mes bagages à la consigne pour aller faire un tour en ville. Mais, alors que je regarde le panneau d’affichage des départs d’un oeil distrait, une hôtesse de l’aéroport me questionne sur ma destination et m’indique que la Lufthansa a prévu un « early booking » dès 16h alors que le départ est prévu pour minuit. Je retourne à la consigne pour retirer ma valise où on me regarde bizarrement et je vais faire le check-in…

Ma promenade dans Singapour a pour thème : faire le tour des food courts et autres regroupements de hawkers qui font la réputation de la ville. Il s’agit d’endroits, où sous de grands halls, sont installés les petits stands de restauration ainsi que des tables et chaises où chacun peut déguster ses plats préférés avec ses amis sans pour autant être obligés de se fournir tous au même point de vente. Il faut dire que les habitants de cette cité-état n’ont pas d’autres distractions que les achats et la bouffe !

" Publicité dans le métro :  les seules distractions des Singapouriens "  " Le centre de Singapour "

Je commence par le Lau Pa Sat (Raffles Quay X Cross St) : c’est une élégante structure en métal octogonale du 19ème siècle, coincée et complètement décalée au milieu des immenses buildings en verre du quartier d’affaires. Malheureusement il n’y a pas grand monde à cette heure-là, la clientèle habituelle devant être dans les tours, derrière les ordis … Mais les cuistots préparent déjà les plats pour la débauche du soir.

 " Lau Pa Sat "   " Maxwell food court "

Le food center d’Amoy St ne m’inspire pas : beaucoup de stands ont le rideau baissé et les clients sirotent des boissons glacées aux couleurs fluo. En passant je mets un pied dans le Tian Hock Keng Temple, tout juste rénové et clinquant de dragons aux couleurs vives, déjà enfumé par les milliers de bâtons d’encens. Lui aussi semble écrasé par les gigantesques tours.

Je me faufile entre les tours pour rallier le Maxwell food center (Maxwell Rd X Kadayanallur St) qui est bien plus récent (et avec un choix de couleur orange omniprésente discutable), mais où il y a plus de monde à table. Je choisis un plat de canard laqué aux nouilles de riz (4,5 SGD = 3 EUR) et une bière (6 SGD, quatre fois plus chère qu’en Thaïlande…).

En passant devant le Sri Mariamman Temple (qui se trouve dans Chinatown), je suis frappé par les senteurs de l’Inde et la musique stridente qui s’en échappent. Je m’incruste quelques instants dans une cérémonie qui est en cours. Les femmes en saree déposent en offrande au plus profond du sanctuaire des plats remplis de bougies allumées. Deux musiciens accompagnent les gestes des dévotes.

" Sri Mariamman "   "  Little India "

La nuit tombe alors que je passe devant le food center de Chinatown, fermé pour cause de travaux.

Par contre celui de Bugis St fonctionne à plein régime. Je tombe dessus complètement par hasard : en cherchant des toilettes dans un des grands magasins du coin, je descends des escalators, laissant les rayons de parfums chics au-dessus de ma tête, et parviens à une galerie marchande bondée qui se termine par une entrée à la station de métro ! Tout le secteur n’est que stands de nourriture, et, toujours cherchant les toilettes (!) en remontant d’autres escalators, je vois qu’il y a des stands de restauration sur trois étages (je rassure le lecteur : je trouve les toilettes, impeccables, comme il se doit à Singapour !). Le Bugis St en sous-sol est aussi un centre commercial de luxe, s’opposant au Bugis St à l’air libre qui est une ruelle à souvenirs destinées aux touristes.

Il est 20 heures quand je passe à Little India dont les rues étroites (Dunlop St et avoisinantes) et les petites maisons sont largement consacrées à la nourriture indienne. Et il est 21 heures quand j’arpente Arab St et Muscat St où les clients, assis sur des tapis ou des poufs, fument le narguilé dans les nombreux établissements (où l’on sert aussi de la bière…)

Je retourne à l’aéroport vers 22h30, le temps de passer la police et les contrôles. L’avion A380 part à l’heure, plein à craquer…

13/03/2013

SINGAPOUR - Francfort – TOULOUSE

Difficile de dormir un peu dans l’avion.

" A380, Neige à Francfort "

Arrivé à Francfort, où la neige a envahi l’aéroport, j’apprends que ma correspondance pour Toulouse est annulée. Et c’est toute une expédition pour se renseigner et trouver une solution. Après une heure de queue et de démarches parmi des gens affolés et un personnel à bout de nerf, on me donne un billet pour l’avion de midi. Je dois attendre quatre heures et demie. Je passe ce temps à ausculter une nouvelle fois mon ordi, mais, pas de miracle sous le ciel européen : il reste impénétrable.

L’avion de midi partira finalement à une heure. Il n’y a pas assez de places pour emmener tout le monde et ça râle dans la queue…