Carnet de voyage

Carnet de Jean-Paul C aux U.S.A.

32 étapes
20 commentaires
Quelques anecdotes totalement subjectives et partiales. Tout est idyllique avant le départ, mais la réalité reprend vite le dessus ...
Du 26 mars au 26 avril 2025
32 jours
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26 03

Nous voilà bien arrivés à Minneapolis : Véro, Max et moi !

Levés à 2h30 du mat, partis de la maison à 3h15 pour arriver à l’aéroport de Toulouse à 4h15, et décollage de l’avion pour Amsterdam à 6h10, cette matinale a été rude ! Et il a fallu attendre 3h à Schiphol la correspondance avec l’avion pour Minneapolis (+ 8h15 de vol !) …

Le vol fut tranquille, les hôtesses aux petits soins, mais le repas et l’en-cas médiocres. On s’est quelque peu assoupis au-dessus du Groënland…

Le Labrador par le hublot  

L’approche de l’aéroport se fait dans les nuages. Et bientôt, on découvre les champs, les forêts et les nombreux lacs. Le paysage apparaît comme fané, jauni/roussi comme il l’est chez nous après une canicule. C’est qu’il y a quelques jours à peine, la région était toujours couverte de neige ! On passe plusieurs fois au-dessus du Mississippi qui flemmarde dans de larges méandres sur une plaine infinie. La vaste banlieue de Minneapolis est une succession de lotissements de maison individuelles construites à perte de vue et entrecroisés de larges chaussées à quatre voies.

Le Mississippi - Le sceau du Minnesotta 

A l’arrivée dans l’aérogare (16h heure locale), on a la mauvaise surprise de voir que la queue pour le passage à la police des frontières est immense : il n’y a qu’un seul préposé pour poser les questions d’usage, prendre une photo de vous, consulter sur son ordi vos droits d’entrée dans le pays, avant d’asséner un gros coup de tampon sur le passeport ! On a donc le temps de contempler l’énorme sceau qui en décore l’entrée. La devise de l’état du Minnesota est en français, car les premiers colons européens venus explorer la région étaient des Français (Hennepin, La Salle, etc).

On retrouve Alex et sa grosse voiture (effusions), puis, la famille ainsi rassemblée, on va déposer nos bagages chez lui. Il habite une des rares maisons en pierre de Uptown, qui est un quartier middle class de Minneapolis.

Dans ce quartier de la ville (dont les rues se coupent à angle droit), la plupart de maisons sont individuelles, la grande majorité en bois, et, ce qui est bizarre, c’est que des maisons plutôt chicos côtoient des maisons qui semblent abandonnées. Les rues sont larges mais peu fréquentées et il y a de nombreux arbres, ce qui rend un côté paisible.

La maison d'Alex - Les rues en angles droits - Les maisons individuelles 

On va faire un petit tour dans le quartier : on longe un lac (encore en partie gelé) autour duquel des joggeurs s’essoufflent, puis on revient à la maison par une rue qui doit être plus animée le soir : salles de spectacle, cafés, boutiques… Il fait 13°, le ciel est couvert, et la balade nous fait du bien après ces heures coincés dans l’avion.

Le lac encore gelé - Le quartier de Uptown 

Après un repas à la maison, on va s’écrouler dans nos lits….

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27 03

On ouvre l’œil vers 5h du mat, décalage horaire oblige… Dehors, lumière blafarde, ce qui n’empêche pas les oiseaux de gazouiller dans les arbres ; eux aussi sont matinaux. Mais aussi les voitures de police dont on entend les sirènes au loin…

On part pour faire une rando autour des lacs voisins, alors qu’Alex est au travail… On passe devant un vaste cimetière qu’on visite : un paysage de collines, aux allures de terrain de golf, mais où se côtoient des monuments et de simples plaques posées dans la pelouse. On pose de nombreuses questions sur les pratiques funéraires à l’hôtesse de garde à l’accueil des visiteurs. On peut acheter un bout de terrain n’importe où, et y installer un monument ou une plaque, à condition de respecter l’ambiance globale du lieu…

Le Lakewood cemetery - le colombarium - la chapelle 

On poursuit la rando autour des deux lacs (lac Calhoun et lac des îles) où on remarque que les nombreuses maisons du rivage respirent l’aisance : style chaumière ou style impérial avec colonnade, on n’y tond pas sa pelouse, on la fait tondre… Piquenique au bord du lac des îles, au soleil de printemps. Quelques joggers nous disent bonjour en passant…

Une école
Un quartier de maisons en dur et à étages

On quitte les lacs pour entrer dans la zone urbaine. Max nous emmène dans un coffee shop dont il a eu l’adresse par une copine. L’établissement est à l’ancienne, transformé en lieu de rencontre des jeunes non-conformistes. Par contre l’addition, elle est conforme aux standards du coût de la vie ici : 16$ pour deux cafés et un thé. La cave de cet établissement mérite un détour pour sa double collection de tags et de flippers !

Le coffee shop Caffetto 

Notre rando urbaine nous conduit à l’Hennepin historical museum, où l’on s’attendait à trouver une description des aventures du sieur Hennepin, explorateur français du 17ème siècle, mais on a été déçu : le nom du musée vient du nom du comté où se trouve Minneapolis, nom hérité du premier européen à y mettre les pieds. On y a trouvé tout de même des explications intéressantes sur le passé de cette région. Plus étonnant tout de même : une exposition de personnages et de figures genre carnaval, qui ont servi lors de représentation d’une troupe de théâtre ! Entrée gratuite mais on peut faire un don as you can.

Le Hennepin historical museum 

On termine la rando au MIA (Minneapolis Institute of Art) qu’on visite (gratuit). On est surpris par la taille du bâtiment, par la richesse de sa collection d’œuvres d’art et la diversité des styles qui couvrent à la fois l’histoire des arts et les mondes culturels des différents coins de la planète. On note que, dans cette diversité, il y a des Delacroix, des Monet, un Toulouse-Lautrec, un Berthe Morisot, tous les impressionnistes et pointillistes, etc… Le plus impressionnant est la reconstitution d’intérieurs tel qu’un temple bouddhiste tibétain, un intérieur de la demeure d’un mandarin, une reconstitution d’un intérieur japonais, de la chambre d’une princesse anglaise, etc…

Le MIA 

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/uptown-minneapolis-206409111

Alex vient nous chercher à la sortie du musée, et, après quelques courses dans un supermarché, on va déguster des bières dans une brasserie avec son amie et des copains à lui. Bonne bière, bons snacks à grignoter et bonne ambiance !

Supermarché ... 
Brasserie 

On rentre à la maison, un peu fourbus.

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28 03

La petite famille (accompagnée par l’amie d’Alex) commence la journée par une promenade dans Downtown de Minneapolis, le long des rives du Mississippi. C’est le lieu historique qui fit la fortune de la ville, à l’endroit où le fleuve franchit des rapides, un lieu idéal pour installer des moulins dans cette région céréalière. Un barrage a été aménagé afin de conduire l’eau du fleuve par des tunnels vers une série de gigantesques moulins. Une ligne de chemin de fer a été créée pour exporter les tonneaux de farine, franchissant le fleuve par un pont de pierre qui fut le premier pont de Minneapolis. Puis une usine hydroélectrique (la première du pays) a été installée en contre-bas des chutes. Si les moulins ne sont plus actifs, la centrale électrique produit toujours. Ce paysage industriel reste presque intact et fait aujourd’hui l’objet d’une vaste rénovation.

Les ponts et le barrage 
Les moulins et la centrale électrique 

Comme il fait beau et suffisamment chaud, on décide d’aller piqueniquer dans un parc aménagé au milieu de l’ouest de la ville. Des tables nous permettent de nous mettre à l’aise à proximité d’un recreation board (centre d’activités et commodités). Outre des toilettes et un stand de restauration, il y a dans cet établissement de grandes salles qui aujourd’hui sont occupées, l’une par une activité broderie (… et bavardages…), et une autre par un loto bien animé.

Le recreation board - Le coin loto - Le coin broderie 

Après avoir avalé nos casse-croûtes, on va visiter l’école où travaille Alex (aujourd’hui, il a demandé une journée de congé). Cette école s’appelle « Notre école ». Elle loue des locaux dans les bâtiments d’une église. C’est une école publique d’État qui prodigue l’enseignement entièrement en français, depuis la maternelle jusqu’à l’élémentaire. Par ailleurs, elle favorise les sciences et les découvertes. Les classes regroupent de quinze à vingt enfants par double niveau. Les espaces sont spacieux : outre les classes équipées, il y a une vaste salle de sport et une salle de musique. Les familles ne sont pas forcément francophones. Lorsqu’on visite les classes, les enfants sont d’un calme enviable, et nous disent bonjour. Les élèves de la classe d’Alex lui sautent au cou à peine la porte ouverte. Quant aux enseignants, ils sont agréablement surpris de voir les parents de leur collègue et nous souhaitent chaleureusement la bienvenue. Et pour eux, comme pour les élèves, dans deux heures, c’est les vacances (une semaine) !

Le bureau du maître

On passe le reste de l’après-midi à se promener dans la ville de St Paul (fondée par un missionnaire aveyronnais de Saint-Affrique !). Cette ville est la sœur jumelle de Minneapolis (on appelle les deux villes les twin cities). Et c’est St Paul qui est la capitale de l’état du Minnesota. Une grande cathédrale en granite gris trône sur une colline, presque en face du Capitole.

Le Capitole - La vue sur la ville depuis la cathédrale - La cathédrale 

La ville est très contrastée : théâtres et restaurants de luxe d’un côté, de grands immeubles parfois à l’abandon de l’autre. Ils sont reliés par un skyway, une suite de passages abrités et de vastes corridors, qu’on est quasiment seuls à emprunter aujourd’hui : ces passages permettent aux gens, les jours d’intempéries, de passer d’un immeuble à l’autre.

Les théâtres et les restaurants - Charlie Brown et sa sœur Sally- le Skyway

Charlie Brown et sa sœur Sally sont les héros locaux car ils sont nés ici sous le crayon de Charles M. Schulz. Même les confiseries s'en revendiquent !

Arrêt chez le marchand de friandises 

On va voir le Mississippi, tout proche, mais l’endroit est délabré et ça gâche le paysage. On termine la promenade par la visite de la bibliothèque municipale, logée dans un monumental immeuble.

Le Mississippi - La place centrale - La bibliothèque

Retour « à la maison » par une autoroute encombrée par un gros embouteillage. Les anciens restent se reposer de cette journée, tandis que les jeunes terminent la soirée dans le club de danse d’Alex.

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29 03

Chute brutale de la température ! Hier 20°, ce matin 1° avec un ciel gris, le vent du nord et de l’humidité dans l’air ! Ça ne nous décourage pas d’aller faire une balade à Stillwater, une bourgade à l'est de Minneapolis sur la rivière Ste Croix.

Cette ville a conservé de nombreux bâtiments de la période où elle prospérait grâce à l’activité forestière. De nos jours, elle attire surtout les touristes. Mais aujourd’hui, ces derniers sont peu nombreux du fait de la météo défavorable. Et les bateaux à aubes restent sagement accostés à la rive, désespérément vides.

Au bord de la rivière Ste Croix 
La bourgade de Stillwater 
Vue aérienne du Mall

On discute longuement pour savoir où trouver un endroit à l’abri et suffisamment chaud pour piqueniquer. Alexandre propose d’aller au Mall of America, un centre commercial au sud de Minneapolis. Arrivés là et, après s’être garés au sixième étage d’un parking, on découvre un temple de la consommation surdimensionné de plus d’un kilomètre carré, et ce sur quatre étages ! Ses galeries commerçantes sont parcourues par la foule des familles du week-end. Elles ne sont pas forcément les clients des magasins de fringues de luxe, des bars, des boutiques de bonbons, des salons de massage, des ongleries, ou encore de l’échoppe où on peut transformer sa fillette en princesse d’un jour. Par contre, les restaurants « rapides » sont pleins, et les gens circulent dans les allées, les bras chargés de frites, wraps, milk shakes, sodas, etc, à la recherche d’une table où se poser. Mais le plus surprenant c’est, au centre du Mall, l’espace parc d’attraction : montagnes russes, train fantôme, accrobranches (en métal), grande roue, etc, où les gens font des « heures » la queue pour y accéder… Le tout accompagné du vacarme des attractions et des cris de gens !! Ce gigantesque centre commercial serait le plus grand des US. On en sort avec le tournis.

le Mall of America 
le Mall of America  

Contraste encore : on s’arrête dans un commerce de « seconde main », c’est-à-dire une friperie et autres objets d’occasion, mais présentés et vendus comme dans une boutique qui vend du neuf.


On termine la soirée par une invitation de la part d’Alex et son amie pour dîner dans un restau : au menu, un délicieux poisson de rivière, le walleye – un genre de gros brochet. Délicieux !

Il pleut des cordes quand on rentre "à la maison" !

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30 03

Ciel couvert, 1° !

Journée de transition : on quitte Minneapolis pour aller à Phoenix (dans l’Arizona). A 10h30, on est à l’aéroport. Le vol Allegiant est prévu pour 12h30, l’arrivée à Phoenix pour 14h. Mais il y a deux heures de décalage horaire avec le Minnesota. Et le vol dure 3h30.

Le vol se passe bien ; on ne voit rien par les hublots pendant les trois-quarts du temps. Vers la fin, le ciel se dégage un peu, et on peut apercevoir des reliefs montagneux pelés et quasiment désertiques.

A la sortie de l’avion, bouffée d’air chaud : il fait 27° !

On récupère la voiture de location (Ford Edge), confortable pour 4. On fait quelques courses dans un Trader Joe’s. Puis on part direct pour Williams, la dernière ville avant le Grand Canyon (rive sud). On y a loué une cabin pour trois nuits. Il faut tout de même trois heures pour accomplir le trajet dans une zone semi-désertique. Et la nuit est déjà tombée lorsqu’on arrive. L’air s’est rafraichi car on a pris de l’altitude. Le ciel est clair et étoilé.

La cabin s’avère plutôt confortable bien qu’il y ait peu de place pour ranger nos affaires. On repart avec la voiture pour trouver un endroit où manger : on choisit Dinner 66, un fastfood au bord de la route 66. Les garçons prennent des burgers couverts de sauce, et les anciens se partagent un plat de poulet pané + frites.

Retour au bercail : on est tous un peu fatigués.

Pas de photos.

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31 03

Notre chalet :

Journée rando voiture. Au réveil, il fait frais : 4° et il y a du vent. De Williams, il faut une bonne heure de voiture pour parvenir à l’entrée du parc. On traverse un plateau d’abord plutôt pelé, puis une belle forêt de conifères. Et par endroits on aperçoit des deers (cerfs ?) peu farouches.

A l’approche du parc, il y a une bonne demi-heure d’embouteillage pour atteindre le péage. On a pris un pass America the beautiful qui donne accès à tous les parcs nationaux pendant un an. Elle coûte 80$ et permet l’entrée dans les parcs d’une voiture et des quatre personnes qu’elle contient.

Encore un peu de route pour atteindre les Parkings. On débute par le Visitor Center pour avoir toutes les infos et cartes nécessaires. Puis on va, à quelques pas de là, au Mather point. La vue à 180° sur le Grand Canyon est saisissante, malgré le soleil voilé. Le travail de l’érosion est tel que du bord du plateau jusqu’au fond où coule le fleuve Colorado, il y a 1500 m de dénivelé ! Et c’est d’autant plus surprenant qu’on vient de traverser une cinquantaine de kilomètres sur un plateau horizontal et sans aspérités. Et de l’autre côté du canyon, au nord, on aperçoit bien la continuité du même plateau. On reprend la voiture pour trouver un endroit à l’abri du vent, et on piquenique dans la forêt. La route 64 longe à peu près la rive sud, jusqu’à Desert view watchtower ; c’est un point de vue lui aussi impressionnant car il domine le plateau aride du territoire Navajo sur une étendue de plus d’une centaine de kilomètres... On revient vers le visitor center sans omettre de s’arrêter à tous les points de vue aménagés.

Le dernier point de vue est le Yuvapai où se tient un musée de géologie avec une belle vue plongeante. Les explications sur les différents aspects de la formation du canyon sont très complètes et les gens les lisent attentivement.

Le long de cette rando-voiture, il y a de nombreuses boutiques de souvenirs qu’on ne manque pas de visiter !

On rentre à Williams relativement tôt : on a du linge en retard et on veut aussi prendre le temps de visiter cette ville. Celle-ci est très « touristique » car, en plus de sa proximité avec le parc, elle la joue rétro avec ses vieilles maisons, sa vieille gare, et son étape sur la fameuse route 66 qui partait de Chicago pour atteindre Los Angeles. Elle fait partie du mythe américain, inspirant l’évasion et la liberté vers des univers infinis.

Plus trivialement, on va faire le plein (moins d’un euro le litre), et on va se gaver de viandes grillées recouvertes de sauce et de frites dans le même fastfood qu’hier. Faut bien sacrifier à la tradition !...



Quelques autres trivialités ….

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01 04

La température a encore baissé : 0° ! ciel couvert.

On se lève très tôt pour cette journée de rando : 5h30, pour partir à 6h30. On doit retourner au parc du Grand Canyon pour faire le trail qui longe la rive sud.

Le parc met à disposition du public des shuttles gratuits pour aller des parkings aux sites et points de vue. Et il existe en plus un shuttle « express » qui part à 8h du mat de Brice Angel lodge pour emmener les randonneurs au point le plus éloigné à l’est de la rive sud : South Kaibab trailhead.

On arrive largement en avance, étant donné qu’à cette heure matinale, il n’y a pas de queue de voitures au poste de péage, et même, il n’y a personne au guichet pour contrôler notre pass !

Le ciel est plutôt bas et on craint du brouillard pour la rando.

Comme tout fonctionne comme prévu (place de parking, shuttle), on démarre la rando vers 9h. Le chemin est goudronné. Donc on ne risque pas de se perdre ! Il suit strictement le bord du plateau, et si on s’écarte à droite (pour prendre une photo), attention au vide !

Vers 10h, alors que le ciel s’assombrit, on se prend une bourrasque de neige ! des petits flocons qui font penser à du grésil et qui ne mouillent pas. Le panorama en prend un coup !

Puis vers midi, les nuages sombres sont partis et le soleil réapparu ! Ce qui est parfait pour le piquenique !

On poursuit la randonnée vers l’ouest. La neige a complètement disparu. Une partie du sentier est consacrée à la géologie du Grand Canyon : une échelle des temps géologiques est marquée au sol par une suite de plaques en laiton, et à chaque date importante, un gros échantillon de la roche est exposé.

On l’interrompt à Monument Creek vista au terme de 18,5 km.

Les photos suivantes sont classées par ordre chronologique, et vous pouvez suivre cette rando dans sa progression.

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/grand-canyon-rive-sud-207158401

Retour à Williams, où il faut déjà faire les valises pour rallier l’étape suivante. On dine en ville.

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02 04

Debout tôt : on doit faire 450 km pour aller à Zion national park. Il fait toujours aussi froid, et le ciel est bien couvert.

On part vers 7h30. A partir de Flagstaff, on traverse des paysages assez variés bien qu’on reste sur le plateau : c’est le seul moyen d’aller à Zion et il faut contourner le Grand Canyon par l'est.

Jusqu’à Page on est en territoire Navajo. Il n’y a quasiment aucun village, seulement quelques maisons autour des stations-service. Les rares commerces sont gérés par ce peuple.

La traversée du pays Navajo 
Un commerce de petits bijoux - On peut se distraire en Arizona

C’est à Page qu’on traverse le Colorado : il y a un pont type Eiffel qui double un énorme barrage, le Glen Canyon dam. En amont la retenue d’eau (le Lake Powell) envahit la vallée entourée de montagne arides sur plus de 200 km ! On fait une petite incursion dans ce qui est un parc national. Une marina est à l’abri dans une crique, au pied d’un resort de luxe.

 le Glen Canyon dam
Décalage d'une heure - Notre lieu de piquenique 

On poursuit sur le plateau en roulant vers l’ouest et en suivant à peu près la frontière entre l’Utha et l’Arizona. Après un piquenique marqué par un vent froid, à l’approche de Zion, le plateau se craquelle et la route se faufile dans des canyons de roche rouge. On atteint l’entrée est du parc, et déjà, des formations de grès étranges nous appellent à la promenade malgré une subite tempête de neige !... Quelques miles plus loin, une étroite gorge nous attire aussi.

Pour rejoindre le Visitor center, la route passe par un long tunnel creusé dans la roche rouge, puis descend par de larges lacets vers une vallée verdoyante, où serpente la North Fork Virgin River entre de grandes murailles rouges.

Notre logement à La Verkin

Au Visitor center, pas plus qu’au musée, on n’a explication sur le pourquoi/comment des ces formations rocheuses. Par contre le petit film de présentation du parc est assez captivant.


A une demi-heure de là, à La Verkin, notre logement nous attend, bien chauffé. Après une appropriation rapide des lieux, on va dans la ville voisine d’Hurricane. On y trouve un restaurant BBQ, le Lonny Boy’s. On se partage d’énormes ribs accompagnés de frites. Décors rétro/cowboy.

Une moto 4 places
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03 04

Depuis notre logement à La Verkin jusqu’à l’entrée sud du parc de Zion, il y a une demi-heure de voiture. Le jour est à peine levé, et les montagnes sont encore enveloppées dans la brume.

Au péage, on montre notre pass et l’indispensable pièce d’identité, et en échange le ranger nous donne une petite carte des randonnées et un grand dépliant descriptif du parc. Après avoir garé la voiture, on prend le shuttle qui parcourt la vallée du nord au sud. La ligne propose neuf arrêts qui sont autant de départs de sentiers. Les voitures particulières n’ont pas accès à cette route. Aussi, la fréquence du passage du shuttle est importante (10 mn). Et il est souvent plein à craquer ! On descend à l’arrêt 9. C’est le début du sentier qui mène aux Narrows (les étroits).

La Virgin river a creusé dans cet épais massif de grès rouge/rose/beige un étroit canyon. On parcourt la première partie (2 km) par un chemin entièrement bétonné, et au fur à mesure, la gorge s’étrécit. A la fin de ce chemin commence la deuxième partie de la possible randonnée : il s’agit de remonter le canyon en évoluant dans la rivière. C’est-à-dire que cette partie est réservée aux randonneurs qui ont l’équipement had hoc : à savoir une tenue couplant bottes et combinaison étanches (des wadeurs). Et bien sûr, c’est pas pour nous…

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/narrows-207345523

On revient sur nos pas, on reprend le shuttle pour descendre à l’arrêt 6. On commence le sentier West Rim par une montée vers le nord : tout d’abord en zigzagant à flanc de falaise, puis en longeant une étroite gorge, et enfin un raidillon d’une douzaine de courts lacets, pour aboutir à un col surplombant la vallée. On pourrait continuer quelques 700 m de plus pour monter à l’Angels Landing un petit sommet encore plus surplombant la vallée. Mais il faut un permis (à se procurer au Visitor center) pour emprunter le sentier escarpé mais équipé de main courante en corde. Un ranger veille à la présence du permis ! On piquenique au bord de la falaise qui à cet endroit tombe à pic. Des familles ont la même idée ! et les écureuils profitent de l’aubaine à la recherche de miettes appétissantes.

Cherchez bien, on voit les randonneurs dans la falaise !

Retour au point de départ. On reprend le sentier West Rim vers le sud. On reste grosso modo au fond de la vallée vers l’aval. On passe au pied de falaises strictement verticales, par des caves et des sources. A mi-chemin, le sentier n’est plus en béton, et on a sous les pas la vraie sensation d’une randonnée : cailloux sur lesquels on se tord les pieds, sable qui rentre dans les chaussures, flaques d’eau à traverser sans se casser la bobine et enfin, éviter les crottes des chevaux dont le job est de promener les touristes. On arrive à l’arrêt 4 où on reprend le shuttle pour récupérer la voiture.

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/zion-west-rim-trail-207376585

Sur la route du retour, on se pose dans un café pour le goûter : café/gâteaux puis retour à la maison pour une autre pause, histoire de se détendre un peu après ces 18 km de marche. On est bien satisfait de cette découverte de Zion, et ce d’autant qu’il a fait majoritairement beau et doux, alors que le bulletin météo prévoyait nuages bas et possiblement de la neige !!

Dîner au TJ’S cafe (un restaurant). Dans les restaurants américains, la note arrive dans une pochette ; la note fait la somme des prix des plats indiqués sur la carte. Il convient alors de glisser sa carte bancaire à côté. La serveuse présente le sabot sans contact, puis revient avec un autre sabot sur lequel le client doit indiquer le pourcentage de tip (pourboire) qu’il accepte de donner, avec le choix 18%, 20%, 25% ou un pourcentage personnel.

La prochaine fois, on louera ce modeste camping-car...

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04 04

Journée de transition : Alex a rendez-vous avec son avion qui le ramène de Phoenix à Minneapolis vers 17h. Et on doit faire 640 km de route depuis La Verkin !

Donc debout tôt. On se partage la conduite à deux conducteurs, se relayant. Les conditions météo ne sont pas très bonnes : - 4° au départ et gros nuages gris sombre.

L’itinéraire consiste à contourner le Grand Canyon par l’est, mais différemment qu’à l’aller : on franchit le fleuve par le Pont Navajo.

Les paysages sont variés, les routes sont désertes jusqu’aux abords de Flagstaff. Il peut faire soleil et soudain, une tempête de neige !

Le Colorado au Pont Navajo
L'habitat navajo est dispersé
Une aire de repos sur l'autoroute US 17
Un palmier à data

L’arrivée sur Phoenix est plutôt stressante : autoroute à 6x2 voies, échangeurs « plat de spaghettis » où il est difficile de choisir sa file, aucune voiture ne respecte la limitation de vitesse (65 miles = 105 km/h), les voitures ont le droit de doubler par la droite. À un feu rouge, on a le droit de tourner à droite si la voie est libre, et pour tourner à gauche … pfff ! Et les voitures de police en embuscade…

On laisse Alex à l’aéroport, dans un parking souterrain à peine éclairé après s’être serré dans les bras bien fort.

n rallie, non sans difficultés de circulation, notre logement du jour à Gilbert, un quartier de la banlieue est de Phoenix. On a la surprise de découvrir que ce logement consiste en un vaste pavillon dans un quartier résidentiel, où on dispose de deux chambres dotées de sdb/wc et où on peut faire notre popote dans la cuisine et manger dans le vaste salon !

Et ce soir, on dine à la maison : soupe chinoise et saucisse salade.

La voiture dort aussi dans la maison ... 
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05 04

On quitte la belle maison de Gilbert (la ville …) avec le soleil et une température de 19°. Alors qu’on est en pleine ville, on aperçoit une exploitation agricole. Curieux, on sort pour la voir de plus près. Il y a bien un millier de vaches dans un parc sans herbe d’une surface d’une quinzaine d’hectares. Impressionnés, nous reprenons la route pour entrer dans l’enfer de la circulation des autoroutes à 6x2 voies qui entourent Phoenix, puis celui de la I-17 : il y a beaucoup de monde ce week-end, les gens vont s’évader vers le Grand Canyon.

Arrivés à Sedona où on avait programmé une petite randonnée nommée cathedral rock, on tombe sur une route coupée et interdite. Une « garde barrière » nous explique, un peu lassée, que si on veut faire la randonnée, il faut aller prendre un shuttle à 2 miles de là, et lui pourra nous amener au lieu de départ.


Comme on tient à faire cette randonnée et que le site est vraiment beau, on va se garer à 2 M (non sans difficulté), et on prend le shuttle.

La randonnée se fait dans un cadre spectaculaire, la cathédrale en question étant une butte témoin isolée du reste du massif, et dotée d’un sentier qui mène là où débute les piliers verticaux. La randonnée est plutôt courte (1,2 km), mais elle est exigeante : des surfaces de grès pentues, des failles étroites, des passages avec le vide comme voisin… Et il y a beaucoup de monde ! Mais qu’est-ce que c’est beau ! On piquenique au point d’arrivée, un col entre deux colonnes de grès rouge.

La cathédrale
L'arrivée sur Sedona et la cathédrale
La rando 
La rando 

La descente est plus rapide, mais il faut rester attentif !

On reprend le shuttle après en avoir laissé un partir plein comme un œuf.

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/sedona-cathedrale-207682444

On reprend la voiture pour aller, via Flagstaff, au Sunset Crater volcano. C’est un parc avec quelques petits sentiers qui explique la présence d’un volcan qui a été en éruption il y a 1000 ans. Et grâce aux panneaux explicatifs, on apprend que dans la région, il y a eu plus de 600 poussées volcaniques qui ont crevé les épaisses couches sédimentaires, et que les montagnes (enneigées) qui barrent l’horizon sont aussi d’anciens volcans. On fait un petit tour sur les laves, puis on suit un chemin bétonné jalonné par des panneaux explicatifs.

On revient sur Flagstaff où 1) on va faire des courses dans un Safeway (poulet frit) où on note que les prix en gros caractères sont pour les clients « membres » et qu’en tout petit est écrit le prix + 20% pour les gens de passage… 2) on prend possession de notre nouveau logement dans la chaine de motel M6 (20 m²) qui il faut le dire est en grand contraste avec le précédent (100 m²).


On dîne sur le pouce, et il est tard quand on va se coucher…

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0­6 04

Réveil aux premières lueurs du soleil (6h, 0°). Ce réveil est aussi dû au voisin du dessus qui apprend le rock à ses éléphants…

Surprise : on découvre une importante flaque d’eau au milieu de la chambre ! Après une minutieuse recherche de nos fins limiers des sources possibles (SdB, lavabo, A/C, …), on constate que c’est le frigo qui a dégivré (porte mal fermée ?). On essuie, on se prépare et on sort !

Voiture pour le site de Sedona. Sur la route, une camionnette des services de l’autoroute tous gyrophares allumés est garée sur le côté et les employés sont en train de ramasser le corps d’un cerf accidenté.

On parvient au parking Courthouse, mais il est déjà plein ! Même scénario qu’hier, mais pas de shuttle ici… On va dans le village à proximité, et miraculeusement, on trouve une place.

La randonnée du jour consiste à faire le tour du Bell rock. Ce groupe de massifs est composé d’un grand, d’un moyen, et d’un petit qui s’appelle … Baby Bell !!

Dans ce secteur, il y a de nombreux sentiers de randonnées qui s’entrecroisent, mais il y a suffisamment de balisage pour qu’on ne s’égare pas. Et aujourd’hui, on a de la chance : il fait un temps magnifique et il fait même un peu chaud.

On évolue sereinement dans les chemins de ce massif. Ce sont des reliefs créés par l’érosion qui a creusé des canyons dans la couche sédimentaire constituée de grès rouge. On partage le chemin avec quelques cavaliers, quelques VTTistes et quelques randonneurs. La plupart des randonneurs sont américains. Tous se disent (et nous disent) « HI » (bonjour) et parfois on engage la conversation. Ici avec un groupe de cavalières avec lesquelles on discute cheval, là, une famille d’Indiens qui vivent aux US, etc… Tout le monde s’encourage et se congratule dans les passages difficiles.

On piquenique au sommet du Baby Bell, où on a un voisin qui médite face au soleil.

Le Baby Bell

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/bell-rock-sedona-207897808

A la suite de cette rando, on va dans la ville de Sedona, et on est étonné de voir que cet endroit réputé pour avoir été un foyer important de la génération Hippie, est devenue une banale ville touristique, avec des quartiers de résidences luxueuses, et les classiques chaines de commerce. Et tout y est plus cher qu’ailleurs.

Sedona, ses résidences, ses embouteillages 

On va faire un tour au stupa, relique de cette époque, enchâssé dans les formations rocheuses ocres qui entourent la ville.

Retour à Flagstaff où on fait quelques courses, puis retour maison. Les anciens font un peu d’administration sur internet tandis que Max va dans un bar/grill en face du motel.

A son retour, il nous raconte : « J’ai pu boire une très bonne bière, mais dans une ambiance un peu sombre. Les terrasses sont réservées aux centres touristiques comme Sedona, mais à côté de notre motel à Flagstaff, point… Il n’y a pas grand monde, quelques personnes au comptoir boivent des bières et rigolent ensemble. J’écris quelques cartes postales en buvant ma bière et en regardant du baseball et du hockey sur les télés qui recouvrent le mur en face de moi. Quand je sors, il fait encore jour, retour au motel pour dîner. »

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07 04

Beau soleil au lever, la température passe rapidement de 0° à17° ! On a quelques 400 km à faire pour rallier Las Vegas. A 8h30, on est sur la route. On traverse quelques montagnes, des forêts clairsemées, puis rapidement vient l’aride plateau semi-désertique où il n’y a rien pendant des kilomètres.

Au hasard du désert et des stations service... 

C’est seulement à l’approche de la frontière entre l’Arizona et le Nevada que le relief devient réellement chaotique. C’est à cet endroit qu’un important barrage a été construit (1930). On s’arrête pour visiter le site, et même on y piquenique avec une vue magnifique sur le lac et la marina.

L’arrivée sur Las Vegas tient du mirage : on vient du désert, et la ville y étale ses gratte-ciels et ses autoroutes, le tout encadré par des montagnes dont certaines sont encore enneigées.

On a réservé une chambre dans l’hotel Circus Circus. On trouve à se garer dans un vaste parking (gratuit) au pied de l’hotel. Pour accéder à notre logement, il faut passer par la « registration » c’est-à-dire une salle dotée d’une douzaine de bornes électroniques sur lesquelles il faut soi-même réaliser son check-in. Il faut scanner son passeport, puis lui donner les infos de la réservation, et la machine nous donne le N° de la chambre. Cette première étape franchie, il faut trouver la chambre ; mais pour cela il faut traverser la zone commerciale, prendre deux ascenseurs et enfin on trouve la chambre 4718 ! On est dans un immeuble qui fait 24 étages. On va chercher la voiture pour la déplacer dans un autre immeuble/parking plus près. Il faut préciser que notre hôtel est à proximité de la tour Trump (couleur or) et d’un camp militaire hérissé de tanks.

On décide que Max aille à l’aventure d’un côté, et nous, de l’autre. Max veut se frotter aux lois de la probabilité et s’est réservé un petit pécule pour cela. Nous, c’est plutôt la curiosité d’arpenter ce sanctuaire de la démesure.

Il est 15h lorsqu’on sort de la chambre. Il faut savoir que le premier étage de l’hotel abrite une vaste allée commerçante, un parc d’attraction avec des manèges dignes de Disneyland, et une interminable salle de machines à sous, de tables de jeu de hasard, et des bars où on peut, au comptoir siroter une bière et jouer à un jeu. La plupart des jeux sont électroniques. Aujourd’hui, il y a peu de monde : on est lundi.

On sort de l’hotel pour atteindre la large avenue Las Vegas dont les rues adjacentes portent le nom des grands hôtels/casinos qui les bordent. Les promeneurs ne sont pas nombreux, d’un casino à l’autre les salles sont presque vides, les allées commerçantes, occupées par les grandes marques, ne drainent pas plus que ça de curieux. Et, à part les façades variées de ces établissements, tous les intérieurs se ressemblent : les machines à sous, les boutiques de luxe, les stands de bouffe.

Du coup, on ne rentre dans ces établissements que pour y trouver un peu de fraîcheur, car dehors la température est proche des 28° et l’atmosphère est lourde.

Sur les larges trottoirs, alors que l’après-midi passe à la soirée, les promeneurs sont de plus en plus nombreux. Il y a des scènes étranges : des filles en tenues minimalistes et emplumées comme au carnaval, accrochent les hommes solitaires, et on ne comprend pas dans quel but. Des hommes distribuent de petites images de femmes nues, pour les attirer probablement vers des spectacles au programme dévêtu… Et, il y a pas mal de mendiants et de laissés pour compte, affalés dans les coins sombres en quête d’une pièce. Sur les trottoirs, alors que la nuit tombe, des artistes installent qui un petit orchestre, qui des bidons pour faire de la percussion, qui d’autre encore fait du stand-up.

On rentre à la maison assez fatigués de cette journée, et on grignote des salades dans notre chambre.

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MAX relate SA SOIRÉE DU 07 AVRIL :

Je sors de l'hotel Circus Circus sur l'artère centrale, le boulevard Las Vegas. Cette ville est une rue qui s'étale sur 4 mille (environ 6km). Au Sud, elle part de l'aéroport et s'en va vers le Nord vers le Circus Circus et la tour Strat. Tout au fond, après elle, le désert encercle la ville.

A pied, si on ne s'arrête pas en chemin, il faut un peu plus d'une heure pour aller d'une extrémité à l'autre. Le soleil est chaud, il se reflète dans les façades des immeubles immenses qui bordent l'avenue. Ce sont les Casinos-hotels qui font la réputation et la raison d'être de la ville. Tout tourne autour de cette attraction, de cette pompe qui avale l'argent des joueurs et des joueuses qui espèrent toucher le gros lot.

Dans le Palazion Hotel on peut passer de l'intérieur au Venitian, on sort et on est devant le Caesars avec ses façades et ses sculptures monumentales, derrière, on aperçoit le Mirage, cette grande tour rectangulaire et au loin, le Bellagio et le MGM Grand les stars de Las Vegas rendus si célèbres par le film Ocean Eleven.

Les photos de Max 

Différents noms pour les Casinos-hotels mais partout le même fonctionnement : un espace immense, haut, intimidant, des hôtels qui, non content d'héberger des clients, hébergent également boutiques, restaurants, attractions, bars, théâtres, salles de concert et boites de nuit. On peut passer sa journée et sa soirée sans changer de lieu tant il a de choses à faire. Au milieu de tous ces édifices, la salle de jeu, le casino. Un nombre impressionnant de machines à sous brillent et illuminent l'espace, parmi elle, des tables de jeu où des croupiers officient : black jack, roulette, craps... les client.es s'assoient autour de la table, misent, jouent, parfois gagnent et souvent perdent.

Pour jouer, il faut avoir du cash, on peut en retirer dans des DAB présents dans le casino en échange d'une commission (fee) exorbitante. Les machines à sous s'utilisent directement avec des pièces ou des billets, aux tables les croupiers vous les échangent contre des jetons (chip) avec lesquels jouer. Si vous gagnez, vous pouvez échanger vos jetons au bureau "change" contre du cash, et si vous perdez...

Dans les rues adjacentes aux casinos, se succèdent de petites salles de jeux, des restaurants, des théâtres et des bars.

J'entre dans un pub dans lequel des écrans diffusent un match de basket visiblement important. Bleu contre rouge, Florida contre Houston, des supporters sont présents et s'expriment à chaque panier. Le bar est grand, très sombre, encore et toujours pas de terrasse... La bière est bonne mais hors de prix.

Je mange sur le pouce et je sors jouer quelques dollars au Caesars. Advienne que pourra !

Pour moi, c'est une première aux jeux de casino. Je choisis la roulette, je mise à tord et travers ; grave erreur, en quinze minutes, je perds tout (50$), mais moins que certains qui osent miser beaucoup plus.

JOURNÉE DU 08 AVRIL

Le beau temps se maintient et dehors il fait déjà chaud (18°) et lourd, le ciel étant légèrement voilé.

Dans notre chambre, il n’y a pas de frigo. Si on en veut un, il faut payer un supplément de 40$/jour ! Heureusement, dans le couloir, il y a un distributeur de glaçons. Alors, on se bricole une glacière improvisée !

La salle de bains de la chambre est spacieuse. Ce qui dérange un peu, c’est le débit de l’eau de la douche : une vraie cataracte ! et pas moyen de le réduire. Si c’est comme ça dans tous les hôtels de Las Vegas (qui est en plein milieu du désert), il faudra bientôt détourner le Colorado !

Des mauvaises langues sur internet font la moue à propos du casino-hotel Circus Circus, qui leur semble démodé. Or c’est un des plus anciens de Las Vegas, et nous le trouvons à notre goût. On n’a pas visité les chambres du Bellagio, et elles ont probablement des frigos … mais là, le prix de la chambre pour une nuit est de 556$ (à comparer avec Circus Circus : 85$).

A cette heure matinale, les tables de jeu sont désertes 

Dans le secteur des casinos, la musique est omniprésente : elle sort des buissons décoratifs des hôtels, ou des haut-parleurs des restaurants. Sinon, dans les autres secteurs, la musique est toujours présente, mais elle vient des cyclistes, de voitures vitres ouvertes, de personnes à chaise roulante, etc…

les transports en communs de la ville

Dès 9h, on remonte le Boulevard Las Vegas vers le nord pour rallier Downtown, le quartier le plus ancien de la ville. Pendant plus d’un kilomètre, on longe des terrains vagues où il semble y avoir des projets de constructions nouvelles. Puis ce sont les « wedding chapels » (chapelles de mariage) qui se succèdent. A Circus x2, il y a aussi une « wedding chapel », et, pour information, les tarifs vont de 149 $ (2 invités) à 959 $ (50 invités + un bouquet de 18 roses + une vidéo HD) !

Les tarifs
Le carrosse de Cendrillon
Les chapelles de mariage 

Au cours de notre marche, on croise plusieurs individus soit ivres, soit camés, soit allongés par terre. A cette heure matinale, il semble que personne ne s’intéresse à eux.

On parvient à Downtown, ses grands immeubles, et surtout au fameux carrefour des Four Queens, où s’est créé le mythe de « Las Vegas = casinos ». Aujourd’hui, la Fremont street est surmontée d’un dôme sur toute sa longueur, dôme sur lequel des jeux de lumières sont projetés. Effet garanti ! Au Golden Nugget hotel&casino, on admire le vrai Golden Nugget, une pépite d’or énorme placée dans une vitrine.

La piscine du Golden Nugget
Le fameux carrefour
Vente de cannabis
Downtown 
"Manger, boire, acheter, jouer et rester , relève votre niveau social"  = La devise de Las Vegas ?

Vers midi, on prend la navette gratuite du Downtown loop qui nous ramène pas loin du Circusx2. Ce qui est une bonne opportunité, car marcher 4 km en plein soleil (29°) alors qu’il est midi, c’est pas terrible.

On fait un petit lunch dans un fast food de l’hotel, et on se pose dans notre chambre, tandis que Max part s’aventurer dans LV South.

Deux vidéos, avec un peu de retard pour la mise en ligne ! 
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09 04

Journée de transition : on doit se lever tôt, l’avion de Max pour le retour en France part à 14h de Phoenix et on a près de 500 km de route. Donc réveil à 5h30. Dur dur, et ce d’autant plus qu’hier soir les voisins ont parlé fort jusqu’à au moins minuit, l’heure à laquelle on s’est équipé de bouchons d’oreilles…

Départ à 6h30, malgré la complication qu’il faut faire son check out sur une borne électronique.

On traverse le même désert parcouru à l’aller. Il y a une station-service tous les 50 km et quelques maisons autour, c’est ça qui sert de village dans le paysage. Sinon c’est le plateau avec quelques buissons épars et parfois quelques vaches dont on se demande à qui elles appartiennent. Bien sûr, il y a quelques bourgades : Kingman, Wickenburg, il y a même un bled qui s’appelle « Nothing » - rien ! pas grand monde sur les routes, mais la chaussée est pourrie (travaux en cours). Le prix de l’essence en Arizona est bien moins élevé qu’au Nevada (3,50$/g), et si on paie en cash c’est moins cher (2,99$/g) que par carte bancaire (3,05$/g).

L’arrivée sur Phoenix est plus stressante : si on respecte les limitations de vitesse, on est doublé par tous les autres y compris les énormes camions, et ce, par la droite comme par la gauche… Et il y a du monde !

On dépose Max au terminal 3 du Sky Habour. On se sépare avec émotion.

On va au rental car central (5km) car on a un souci avec la voiture : le parebrise a chopé un caillou et il s’est créé une fissure qui n’arrête par de s’agrandir (50cm à l’arrivée). Au parking des rental car, on est pris en charge par une équipe de jeunes employées très efficaces. L’une d’elle, apprenant qu’on est français se remémore quelques mots qu’elle nous déclame : « jeanneestmort », et on en déduit après réflexion qu’elle voulait dire « j’en ai marre »… Une autre, la manager, qui se présente « my name is V », nous explique que le bris de glace est pris en charge par l’option assurance CDW. Ouf, soulagement ! Et pas question qu’on reprenne la même voiture pour la suite du voyage. Au bureau, officie un jeune garçon qui, après l’enregistrement de l’échange de voiture, nous dit d’aller là-bas au fond du parking, et qu’on choisisse la voiture qui nous plait et qu’on lui ramène les clés pour l’enregistrement. Après quelques hésitations, on opte pour une petite Chevrolet rouge cerise. Franchement, je me sens plus à l’aise que dans la grosse Ford. Toute équipée d’électronique dernière version.

On sort du gigantesque parking des rental car pour aller faire quelques courses à quelques kilomètres de là. A la sortie du magasin, on cherche la voiture partout, on ne la trouve pas : forcément, on cherche une voiture blanche…

La site est plus harassante : on doit faire étape à Tucson, au sud. On s’engage sur I-10, et, au bout d’une centaine de kilomètres, on tombe sur un méga embouteillage, voitures à l’arrêt, la nôtre encadrée par d’énormes camions, et dehors la température à 99°F (37°). Au bout d’une heure et demie de bouchon, on arrive à la hauteur d’un accident : sur une large remorque, quatre ou cinq carcasses de voitures calcinées…

Mais peu importe, la conduite des gens reprend leurs habitudes de vitesse excessive, de dépassement à gauche et à droite. Cool !

Arrivé au motel Red Roof Inn, à Tucson south, on est accueilli par une hôtesse qui nous souhaite la bienvenue. On s’installe dans une chambre spacieuse, claire et propre (avec A/C), mais les cloisons sont fines et on entend les voisins tousser…

Il est tard, et on est plutôt flagada… repas d’ailes de poulet rôti trouvées au supermarché.

Comment ont-ils fait ?
?
Le pic Picacho
Quelques photos prises depuis la voiture 
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10 04

Heureusement qu’il y a de l’air conditionné dans notre chambre ! On a super bien dormi ! au réveil, dehors, il fait déjà 17° ! Et dès que le soleil apparait, la température augmente rapidement. Et quand on part du motel, il fait 25° …

Le Red Roof inn 

La rando du jour est prévue dans le parc national de Saguaro. Ce parc est en deux morceaux : est et ouest, chacun est bordé par des montagnes arides. La ville de Tucson se trouve dans la plaine qui est coincée entre les deux parcs et leurs montagnes.

Pour aller au visitor center du parc ouest, une fois sortis de la ville, la route traverse la petite montagne et là commence un univers nouveau : une forêt de cactus, d’une variété bien particulière, les saguaro. Ils se dressent comme une colonne et, avec l’âge, ils font des bras. Et ils peuvent atteindre quinze mètres de haut ! C’est un des emblèmes de l’Arizona.

Le Visitor center 

Au visitor center, un ranger nous explique qu’un saguaro peut vivre 220 ans, qu’il commence à avoir des fleurs vers 50 ans, ce qui lui permet d’avoir des fruits, et des graines pour la reproduction. Que les bras se mettent à pousser vers 60 ans, et qu’il peut en avoir une dizaine à l’âge canonique de 150 ans. Lorsque le saguaro meure, il se vide de son eau et il reste l’«ossature » qui fait la rigidité de la plante lui permettant sa posture verticale. Cette « ossature » est composée de fibres ligneuses entrecroisées, et sa forme est comme un cylindre évidé.

Cette plante est spécifique de cette région qui connait deux courtes saisons des pluies : l’hiver avec des pluies qui proviennent du Pacifique, et l’été avec un genre de mousson qui provient du golfe du Mexique (Atlantique). Ces pluies sont l’occasion pour ces plantes de se gorger d’eau, stockée dans la partie centrale de la colonne et qui ressemble à une éponge.

Pour la reproduction, il faut attendre la fin de l’hiver pour que les fleurs éclosent et que les oiseaux et les chauves-souris qui en sont gourmands viennent les polliniser.

Autour du VC, il y a un sentier pédagogique et un ranger explique des choses à propos des cactus, mais on ne comprend pas tout : il parle trop vite pour nous ! Les gens sont très attentifs, surtout les enfants.


Munis de carte et de documents explicatifs donnés gracieusement au VC, on prend la voiture pour effectuer un circuit non goudronné qui mène aux départs de sentiers.

La piste 

On s’arrête pour en faire un petit premier sentier : le view valley. Il fait près de 30°.

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/view-valley-saguaro-w-208374877

Reprise de la voiture, déjà recouverte de poussière. On s’arrête à Signal Hill, qui est un départ de sentiers et un lieu de piquenique. On casse la croûte à l’ombre d’un kiosque. Arrive un jeune Français essoufflé qui vient de faire un jogging dans le désert ! Dans la conversation qui s’engage, on apprend qu’il fait partie d’un groupe de 30, et que leur voyage est plus ou moins sponsorisé par Bingsport.

La deuxième rando, une boucle plus longue, Cactus Wren, passe par un petit massif granitique. De gros blocs sont le support de pétroglyphes réalisés par les Natives de la région. On se demande comment des populations ont pu subsister dans un endroit aussi hostile. Dans le VC, on a bien appris qu’ils se servaient des fruits murs du saguado pour en faire du sirop, mais quoi d’autre ?... La rando serpente parmi les cactus et, si les saguado sont les plus spectaculaires, il y a bien d’autres espèces de cactus aux formes inattendues. Il y a pas mal d’oiseaux et des écureuils. Au VC on met en garde les randonneurs : ils peuvent rencontrer des rattle snakes (des crotales) …

La rando, bien que courte, est éprouvante : il fait 37°, et les cactus ne font pas d’ombre ! Heureusement, on avait pris Trois litres d’eau. Mais on tire tout de même la langue quand on retourne à la voiture.

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/cactus-wren-trail-saguado-w-208395620

L’après-midi est bien entamée lorsqu’on arrive dans la partie est du parc. La traversée de Tucson nous permet de voir qu’à part un centre hérissé de gratte-ciel, la ville s’étale sur des kilomètres : 100% de maisons individuelles.

Au Rincon visitor center, les explications sur les saguaro sont très pédagogiques et grâce à un montage à taille réelle, on comprend comment les oiseaux et autres peuvent y faire leur nid. On prend des cartes et des repères pour la prochaine rando.

On fait quelques courses. Au moment de payer, la borne de paiement se bloque sur notre carte bancaire. Une jeune caissière arrive, éclate de rire devant le message de la machine, et avec deux doigts pointés elle fait signe de tirer sur elle. Quand elle comprend … qu’on ne comprend pas tout, parce qu’on est français, elle nous dit enthousiaste « comme c’est un beau pays ! Ici, c’est de la m… Emmenez-moi dans vos valises » et, à nouveau, elle éclate de rire !

Repas maison.

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11 04

Tôt ce matin, on retourne au parc Saguado east : on y fait une petite rando parmi les cactus qui sont trop beaux. Au départ 9h, il fait 27° ; à l’arrivée 10h30, il fait 34° ! Le chemin passe à proximité de la ville et il y a pas mal de joggers qui trottent dans le parc.

Le squelette d'un saguaro

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/mica-view-trail-saguaro-e-208466306

Sur la route vers le sud 

Il y a, à proximité de la frontière avec le Mexique, le parc Coronado national mémorial. Il commémore les tribulations, dans les années 1540 dans la région, d’un groupe de 5000 aventuriers (des Espagnols, des Natives alliés ou esclaves, des familles, des prêtres, des troupeaux…) à la recherche de d’or ou autre richesse. Ils ont erré plusieurs années, ont combattu et soumis les peuples de la région, mais n’ont rien trouvé d’autre que des terres semi-désertiques. Le Visitor Center est complètement perdu au fond d’une vallée pelée, mais il propose des explications détaillées sur cette période, mais aussi sur la fusion des culture mexicaine et locale, sur les plantes, les oiseaux, etc… On piquenique à l’ombre de la véranda du VC.

Le Visitor Center 

A proximité de ce VC, il y a une grotte dans la montagne et un sentier y mène. La végétation et le paysage sont ici complètement différents des parcs Saguado. Pas de cactus, mais une herbe jaune, des arbres, des variétés d’agaves. Comme on prend de la hauteur, on a une vue sur la vaste plaine qui s’étend en contre-bas et qui est coupée en deux par le mur qui a été érigé le long de la frontière avec le Mexique afin d’empêcher le passage de migrants. Lorsqu’on arrive à la grotte, une famille est déjà en train de l’explorer. La grand-mère est fière de ses petits enfants de 4 et 7 ans. Elle parle quelques mots de français, mais elle a oublié tout le reste…

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/coronado-cave-208503923

On avait le projet de rallier Nogales par les routes forestières qui longent à peu près la frontière qui à cet endroit est montagneuse, mais on a laissé tomber : c’est une piste recouverte de gros cailloux. Alors avec l’histoire du caillou qui a brisé le parebrise de la voiture précédente, on préfère un plan B consistant à visiter Bisbee et Tombstone, deux villes qui sont encore dans leur jus du passé, la première pour ses mines de cuivre, la deuxième pour son allure conquête de l’ouest.

Le plus surprenant de Bisbee, c’est son quartier Lowell : un village quasiment à l’abandon, où s’accumulent de nombreuses vieilles voitures, camionnettes, et même station-service, des années 50-70 du siècle passé. Quelques habitants veillent à ce qu’on ne touche pas à ces reliques : c’est un village/patrimoine.

Le quartier de Lowell 
Les anciennes mines de cuivre 

La ville de Bisbee a eu son ère de prospérité lors de l’exploitation du cuivre, mais aujourd’hui, c’est une ville fantôme dont quelques maisons ont été transformées en magasins d’antiquités, en restaurants, ou en hôtels pour les touristes nostalgiques du passé. On a trouvé une ruelle (si, il existe des ruelles aux US !) dont les murs sont couverts de tableaux d’amateurs !

L'ancienne école, aujourd'hui réservées aux artistes
Les petits trains de la mine
La ruelle aux peintures

Tombstone est au milieu d’une plaine où rien ne pousse, sinon des arbustes broussailleux. Elle préserve cependant un vieux quartier, tout à fait prêt à servir de décor pour un western. Et ce week end doit se dérouler une fête costumée. On voit des gens costumés à l’ancienne se promener dans les rues. On entre dans un saloon, et on n’est pas surpris par le décor, tout à fait raccord avec l’ambiance de la ville. A noter tout de même le recyclage des barils de bière qui ont une seconde vie dans les toilettes (hommes).

Hou ! la bête à corne !
C'est la fête au village !
Les trolleys
Le saloon 
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12 04

Il fait toujours aussi chaud ! Quand ou part sur les routes vers 9h30, il fait 29°…

Premier arrêt : Tumacacori. C’est un petit parc national consacré à la conquête et l’administration par les missionnaires espagnols d’un territoire occupé par les Natives O’odham. Le Visitor Center et son musée sont très pédagogiques. On peut aussi assister à un tour du site commenté par un ranger (qu’on essaye de suivre, mais on ne comprend qu’un mot sur deux, alors on se débrouille tout seul).

En résumé, un missionnaire jésuite, missionné par le gouverneur de la Nouvelle Espagne (Mexique), a conquis la région (1691). Avec pour résultat la conversion de la petite population indienne en échange d’une aide pour la culture des terres (outils, semences, construction d’un petit canal pour amener l’eau, etc). Et pour la construction des habitations, passer du pisé aux briques crues (adobe), puis cuites.

Puis les Jésuites ont été expulsés par les Franciscains, lesquels prônaient l’austérité. Mais cette communauté, un peu fragilisée par ces bouleversements de coutumes, par les épidémies de variole et de rougeole et par les incessantes attaques des guerriers Apaches, s’est éteinte. Et de cette période il ne reste qu’une construction en dur, celle des missionnaires… On visite le site sous un cagnard à 34°.

Le cimetière et sa chapelle
Le ranger explique
Le moine en cire
La mission de Tumacacori 

Pendant qu’on visite le site, on s’aperçoit que notre opérateur Orange nous inflige une facture de téléphone de 40€ pour communication hors forfait au Mexique, alors qu’on n’y a pas mis les pieds. Cela s’explique par notre visite hier, du site de Coronado, planqué au fond d’une vallée, et hors de portée des pylônes de télécommunication américains. Notre mobile (pour lequel on a souscrit une extension USA) a capté ceux du Mexique tout proche. Après moult échanges de sms avec le robot IA d’Orange puis d’un intervenant, c’est presque de notre faute, on n’avait qu’à éteindre notre mobile, mais il a « généreusement » accepté d’annuler la surfacturation.

Direction, Nogales, ville à cheval sur la frontière US/Mexique (on a éteint le mobile, arrivés à proximité de la frontière !). On cherche un endroit pour piqueniquer, et on trouve une belle place à l’ombre … de l’église. On casse la croûte à côté d’une famille de Mexicains composée d’un couple, de cinq garçons et d’un grand-père. Ils écoutent, plutôt distraitement, le prêche en cours (en anglais et en espagnol) dans l’église bondée et relayé dehors par un haut-parleur.

On fait un tour dans la Nogales américaine. On trouve qu’elle est un peu à l’abandon, de nombreuses vitrines abandonnées, des commerces d’articles démodés, des maisons individuelles où règne le laisser-aller. Mais ce qui surprend le plus, ce sont les « fortifications » en métal qui jalonnent sans fin la frontière. Et comme celle-ci est rectiligne, les « fortifications » montent et descendent les collines. Même la voie ferrée est fermée par un haut portail. Ce sont une suite de barres de métal hautes de six mètres serrées les unes contre les autres, complétées par un grillage à mailles fines, et surmontées par des rouleaux de barbelés. Des pylônes, chargés de caméras et de projecteurs, jalonnent cette « forteresse ».

Lieu de piquenique
La barrière chevauche les collines
Retour au pays
Entrée aux US
Barrière et pylône de surveillance
La police des frontières veille
Le portail qui ferme la voie ferrée

On reprend la route en direction d’un vignoble qu’on a repéré sur la carte : Elgin. On traverse un paysage de petites montagnes recouvertes d’herbes jaunies. On parvient à un plateau tout aussi pelé et jaune paille avec de rares fermes (ranch ?). Dans la petite ville de Sonoita, c’est la fête au village : un concert rock est organisé dans une brasserie. Le droit d’entrée est de 25$ à 50$ selon qu’on y reste une nuit ou deux. Les gens apportent leurs chaises pliantes pour s’installer devant la scène où un groupe misicos à la voix éraillée et approximative. Heureusement, vu la chaleur plombante, la pluie n’est pas proche… Comme on ne veut pas dormir là, on reprend la route pour découvrir où sont ces fameux vignobles sur ce plateau pelé.

La fête au village 

Voilà à quoi ressemble le vignoble d'Elgin : ce sont des parcelles de deux ou trois hectares le long de la route et espacées l’une de l’autre par plusieurs kilomètres de champs jaunis. Certains ceps sont à l’étape de l’éclosion des bourgeons, mais la plupart dorment encore. Les pieds des ceps sont reliés par un système d’irrigation, et chaque rangée est surmonté par un interminable filet, actuellement enroulé.

On s’arrête dans ce qu’on pourrait appeler une cave, dont le panneau au bord de la route promet une dégustation. Quand on entre dans la vaste salle, on est surpris : c’est un bar où règne une ambiance de fête, les gens installés dans des fauteuils verre à la main, ou accrochés au comptoir. Et ça braille bien fort ! On essaie de discuter avec le gars qui sert les verres de dégustation, mais après avoir échangé quelques mots sur ses vignes, et déguster un fond de vin blanc acceptable, il s’occupe des autres clients qui le sollicite bruyamment. On apprend tout de même que les premières grappes se forment en juillet et qu’elles sont récoltées en septembre. Un coup d’œil sur les tarifs des bouteilles : premier prix, 24$ !

On s’esquive, et on rentre un peu déçu de ce détour.

Quelques paysages entre  Elgin et Tucson

Da retour à Tucson, on s’arrête dans un supermarché. Ici quand on est malade ou patraque, soit on choisit son médicament dans l’allée des produits pharmaceutiques, soit on va à la pharmacie qui tient son stand entre la boulangerie et la boucherie, et on demande une consultation. On n’a pas testé.

Au supermarché, la pharmacie est un rayon parmi d'autres 
19

13 04

On quitte Tucson très tôt pour remonter dans le nord-est de l’Arizona. On espère, en quittant les grosses chaleurs, retrouver un peu de fraîcheur ! Pour une fois, on délaisse les autoroutes au profit de routes simples, où il y a peu de circulation, avec des points de vue où on peut s’arrêter et profiter des paysages.

Ceux-ci sont très variés, parfois montagneux, parfois plat à perte de vue, tantôt désertiques, tantôt recouverts de forêts… La route peut être rectiligne sur des dizaines de kilomètres, parfois encombrée de lacets pour entrer puis sortir d’un canyon. Et il faut rester prudent : ne pas s’assoupir sur les plateaux infinis, ne pas prendre de la vitesse dans les montagnes. Il faut dire qu’il y a pas mal de gens qui font n’importe quoi…

Petit commerce au point de vue
En cours de route ... 

On a prévu sur cet itinéraire de 483 km de faire une pause visite dans le parc national de Petrified forest. C’est un site exceptionnel : sur un territoire de 500 km², il préserve une forêt fossile ! Dans ce vaste espace l’érosion a fait apparaître des milliers de troncs d’arbres silicifiés, transformés en agate. Ils ont gardé leur forme, leur texture grâce au lent travail de la géologie. En résumé, une vaste forêt a été engloutie dans un immense lac de boue. Cette boue avait la particularité d’être composée d’argile et de silice provenant de poussières volcaniques. Les cellules des arbres noyés, ont été débarrassés, petit à petit, de leurs éléments organiques lesquels ont été remplacés par la silice et les éléments minéraux de la boue, atome par atome.

Le Visitor Center de l’entrée sud est très pédagogique. Une route traverse l’espace du parc sur une cinquantaine de kilomètres, et des arrêts, des points de vue, des sentiers bien signalisés sont prévus tout au long. On a mis l’après-midi entière pour visiter le site. Et même si on n’y comprend rien en géologie, les paysages sont superbes.

Avant polissage
Après polissage
Le Visitor Center  
Une maison traditionnelle navajo en agate (reconstituée)
Les teepees
Les pétroglyphes
Les pétroglyphes
Une voiture en panne sur la route 66

On a enregistré un seul trail, le plus long.

Pour visualiser le trajet de cette promenade, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/la-foret-petrifiee-208858752

On arrive à Holbrook vers 18h. Il y fait plus frais qu’à Tucson, et le vent est très présent. Cette ville s’étale au milieu du désert aride, et n’a d’autre raison d’exister que d’être à un carrefour de routes importantes Nord-Sud et Est-Ouest, et au passage de la ligne de chemin de fer Santa Fe. Motels et station-service…

On loge modestement au M6, qui s’avère correct. Repas « à la maison ».

20

14 04

Aujourd’hui, encore de la route vers le nord : on retourne dans l’Utah, côté sud-est. Il fait à peine 10° quand on quitte Holbrook.

La route est longue, mais les paysages variés, on ne s’ennuie pas trop… beaucoup de route plateau, quelques reliefs, zéro village ! De rares gros villages (collège, station-service, police) tous les 50 km.

Le covid couve toujours
La route est longue - Quelques habitation navajo 

On entre dans la Navajo reservation. Celle-ci dispose d’une certaine autonomie dans la gestion de son vaste territoire : police, règles particulières, l’ensemble du territoire étant considéré comme propriété privée, et une originalité – l’heure légale est Arizona + 1h.

On s’arrête au parc national du canyon De Chelly. Ce sont de magnifiques gorges creusées profondément dans le grès rouge par deux rivières qui se rejoignent. La visite consiste à faire 70 km de voiture sur le plateau et accéder, par de petites promenades, à des points de vue surplombant les vallées. On ne peut pas accéder au lit des rivières sauf si on est accompagné par un guide. Le Visitor Center explique peu de choses. Dehors, une maison traditionnelle navajo est reconstituée, avec un intérieur chichement pourvu.

La maison traditionnelle du visitor center 

Cet endroit est important pour la nation Navajo : ici se sont déroulées deux batailles sanglantes : en 1805 face à l’expédition militaire espagnole (Massacre cave), en 1864 face aux troupes du colonel Kit Carson, sudiste. Celui-ci a détruit les villages, terres et récoltes des Navajos, et, après de nombreux morts et un siège de 6 mois du Canyon où les Navajos s’étaient regroupés, il a déplacé lors d’une longue marche ceux qui ont survécu (8000) à des centaines de kilomètres de leur territoire.

Les canyons sont profonds de plus de 300 mètres. Chaque arrêt offre des vues sur les falaises tombant à pic, où parfois on aperçoit des ruines d’habitations dans des cavités. Repas dans picnic area entre les deux vallées. Lors de la rando voiture de la rivière sud, au point de vue Tunnel overlook, on se dit - tiens, un tunnel dans le coin ! On aperçoit des escaliers en fer qui descendent vers le fond du canyon, on les emprunte, puis par un sentier pentu on parvient à la petite plaine qui occupe le canyon. Magnifique ! Mais pas de tunnel !! On revient sur nos pas et, arrivés en haut des escaliers, on voit une pancarte où il est précisé que l’accès est interdit aux personnes non accompagnées d’un guide… Pas vu, pas pris…

Le canyon de la rivière nord 
Tunnel overlook
La prairie sans guide
Le canyon de la rivière sud 
Le canyon de la rivière sud  

En poursuivant notre itinéraire-voiture, on prend un homme navajo qui fait du stop. Le temps de la route, on discute un peu. On comprend difficilement ce qu’il nous dit : il a n’a plus de dents à la mâchoire supérieure. Il va voir sa mère et sa grand-mère à 7 km de là. On est étonné car lui semble déjà travaillé par l’âge. Il nous dit que sa grand-mère a 84 ans et que sa mère en a 66. Et lui ? 45 !

On quitte le parc, et on reprend la route vers le nord, souvent encadrée par des falaises ou des morceaux de plateau, mais désertique.

Retrouver les images révées, en lisant les BD

Lors d’un arrêt à Sand Island, on prend le temps de contempler des pétroglyphes sur le flanc d’une falaise. On est à proximité d’un camping au bord de la rivière San Juan. Des jeunes tentent d’embarquer sur des canoés gonflables alors que le courant est vif.

Sand Island et les pétroglyphes 
Le village de Bluff 

Arrivée à Blanding en fin d’après-midi : hotel Arch Canyon Inn, courses chez Clark’s market, juste en face.

21

15 04

Petit dej à la petite cafèt’ de l’hotel : délicieuses pancakes ! Et c’est « eat as you can ». A table, plusieurs routiers hispanophones, deux motards bruyants et intarissables.

La température a singulièrement chuté : 10° à notre première sortie pour voir si au Clark’s market le poulet rôti que l’on convoitait pour ce soir, était prêt : pas avant 11h ! Déçus, on se rabat sur des barquettes de plats froids…

Blanding est une petite ville blottie au pied d’une montagne qui lui sert de château d’eau, ce qui est utile dans ce désert. La campagne autour est plus verte, cultivée et les vaches semblent s’y plaire. Quant à la montagne, ses sommets sont encore enneigés. Et, au-delà des champs, il y a la forêt – et les deers qui s’y promènent !

Monticello, à côté de Blanding
Sur la route
Sur la route
Sur la route
UNE place de camping parmi d'autres

La rando du jour se passe dans le parc national des Canyonlands, un parc aussi grand que le département des Yvelines ! Alors, autant dire qu’on va se contenter d’une rando d’une douzaine de kilomètres … et d’une petite rando voiture. Et ce d’autant plus que la température commence grimper à 27° avec un soleil épatant pour les photos, un peu moins pour marcher…

Le parc national des Canyonlands est en deux parties, on va à la plus proche de Blanding : The Needles (les aiguilles).

Au Visitor Center, les rangers (femmes) sont accueillantes et donnent de bons renseignements. Il est 11h30 quand on démarre la rando qui consiste à commencer une boucle par le sentier Wooden Shoe et la terminer par le sentier Big Spring. A l’aller comme au retour, on passe par des canyons creusés dans du grès. Et il y a deux couleurs de grès : blanc et rouge/rouille. Le grès blanc est plus compact et solide que l’autre. Or, il recouvre le grès rouge. L’érosion (les rivières, les arbres) a eu vite fait de fissurer la couche blanche, à grignoter la couche rouge, laissant des morceaux de couche blanche suspendus dans les airs… Ici, on appelle ces formations des champignons, et elles ressemblent bien à des bolets : chapeau gris et pied violet/rouge…

On passe de paysages merveilleux en paysages sublimes ! On piquenique au col qui sépare les deux canyons avec un panorama à 360°. On termine la rando vers 16h, la chaleur ternissant un peu la fin de la rando. On a rencontré pas mal de gens, qui nous disent Hi ! et qui parfois engagent la conversation. Bonne ambiance donc !

Notre lieu de piquenique
La rando  Wooden Shoe + Big Spring

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/the-needles-wooden-shoe-big-spring-209092162

La rando voiture va d’un point de vue à un autre, avec à chaque arrêt une courte promenade. La plus étonnante est celle de Cave Spring : Ici le rebord du « champignon » est tellement en surplomb sur son assise rouge, que des Natives, puis des aventuriers, profitant d’une source proche, y ont trouvé refuge et y ont laissé quelques reliques.

Rando voiture 
Des reliques d'aventuriers
La source de la cave
Un silo préhistorique
Rando voiture  

A quelques kilomètres de la sortie du parc, une autre surprise nous attend : un mur de falaise vertical est recouvert de pétroglyphes ! On a appelé ce site Newspaper Rock, et c’est vrai que les Natives avaient des choses à dire ! Mais quoi ??

On passe notre séjour à visiter les canyons, mais il faut dire qu’on n’est pas lassé : ils sont tous différents !

Retour au bercail à 19h30.

22

16 04

Petit dej à la petite cafet’ dès l’ouverture à 6h30 (Utah). La télé locale annonce (entre deux pubs) une vague de froid pour vendredi … A noter qu’ici tous les couverts sont en plastique, et que tout va à la poubelle quand on sort.

La sortie d’aujourd’hui est le site de Mesa Verde, dans le Colorado à quelques kilomètres de la frontière avec l’Utha. Ciel couvert, 10°.

La route est totalement différente de celles traversées dans l’Arizona : des grands champs cultivés, l’horizon verdoyant des premières pousses de céréales et de grandes fermes. Cette région est encadrée par de hautes montagnes (encore enneigées) qui servent de château d’eau pour les plaines du plateau.

Une petite ferme
Où sont passées les autres vaches ?
Sur la route 

Pour parvenir au site de Mesa Verde, il faut grimper une falaise par une route en lacets et atteindre un plateau supérieur couvert de forêt.

Le paysage de Mesa Verde 

Ce site est d’une grande importance pour comprendre l’univers des populations natives car il a pu préserver nombre d’habitations logées dans des cavernes. Ici, les canyons, creusés dans le grès blanc du plateau (on est à près de 3000 m d’altitude), ont offert des abris naturels aux tribus (les Hopi) qui cultivaient des lopins sur le plateau. Double avantage : être moins vulnérables aux tribus hostiles car difficiles d’accès, et être à l’abri des intempéries. Car, auparavant, les natives avaient des abris sur le plateau, une partie creusée dans le sol, et le reste (mur et toit), bâti en pisé (bois et boue séchée). Le Visitor Center et le musée (un peu vieillot) nous en expliquent tous les aspects. Par exemple, la question de l’eau : elle suintait à l’intérieur des cavernes et ils avaient imaginé tout un système de drain creusés dans la roche pour alimenter des creux permettant de la récupérer.

Le Visitor Center 

Ces populations sont passées des constructions en boue séchée à des constructions en pierre. Et, l’habileté aidant, ces constructions pouvaient atteindre trois étages. Et leur occupation s’en est trouvée diversifiée : outre les nombreux logements, ils ont construit des espaces cylindriques qui laissent suggérer que ces derniers étaient consacrés à des rites et assemblées communautaires.

On est assez impressionné par leur état de conservation. On ne peut pas les approcher : quelques visites in situ sont organisées entre mai et septembre, et il faut s’inscrire longtemps à l’avance ! La visite se fait de parking en parking, et par un court chemin qui mène au bord de la falaise, on peut admirer des ruines qui sont accrochées sur la rive d’en face.

Les fondations des habitats primitifs
Cliff palace
Cherchez bien, et vous trouverez une habitation !

Aujourd’hui, il y a peu de monde pour visiter, mais vu la taille des parkings, ça doit être l’enfer l’été…

En fin d’après-midi, on va faire quelques courses à Cortez (dans le Colorado) car c’est une galère pour trouver des bières et du vin dans l’Utah (état où des règles strictes ont été mises en place par les Mormons). Dans une station-service, je vais pour payer un pack de bières avec mes 10 $ et voilà que la caissière me demande une ID (pièce d’identité). Je n’ai pourtant pas l’allure d’un client de moins de 21 ans. Je lui demande pourquoi, et elle me répond qu’elle a besoin de scanner mon ID. OK, je lui donne mon passeport, mais elle n’y trouve pas le code barre qu’il y a sur toutes les pièces d’identité des Américains. Alors, elle demande à celui qui est derrière moi à attendre de payer de lui passer son ID ! et voilà, une fois la formalité accomplie, je ressors avec mes bières (4,7°…). Pareillement, au supermarché du coin, à la recherche de quelques provisions, on trouve une bouteille de merlot élaborée en Californie.

Arrivés à la caisse libre-service, alors qu’on passe les articles, dont la bouteille de vin, au scanner, la personne de surveillance vient vers nous et demande à Véro son ID ! Elle montre son passeport que la personne épluche, comprend qu’on est français, et avec un grand sourire elle compose la date de naissance dans le terminal de paiement !...

Quand on rentre sur Blanding, le ciel est couvert de nuages sombres et on n’échappe pas à une averse !

On vous observe ! 
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17 04

Soleil et ciel bleu. Du vent. Un peu frais en sortant de l’hotel (8h15).

On passe par le Visitor Center du parc national des Natural Bridges pour prendre quelques renseignements sur l’état du sentier prévu pour la rando du jour.

Elle consiste à descendre le White Canyon, à remonter l’Armstrong Canyon par le lit des rivières, et à rejoindre le point de départ par le plateau. Les rivières, qui ont creusé ces canyons dans la solide formation gréseuse du Permien, passent sous trois ponts naturels. On commence la rando par descendre au fond du canyon.

Pour une fois, le sentier est entièrement naturel : pas de goudron, pas de béton ! Et il est tellement naturel que parfois il disparait sous le sable fin apporté le vent, ou sous la boue apportée par la rivière. Mais le plus souvent, c’est la rivière qui disparaît et réapparait quelques centaines de mètres plus loin ! Et bien sûr pas de balisage, seulement quelques panneaux tous les cinq kilomètres …

Les paysages sont magnifiques et inattendus. Et le clou de cette rando, ce sont, bien sûr, ces ponts naturels qui enjambent les deux falaises des canyons plus de 30 mètres de plafond, plus de 50 mètres de large pour le dernier. Dans l’ordre de l’itinéraire, on a le Sipapu Bridge, le Kachina Bridge et enfin le plus beau car le plus svelte et le plus aérien, l’Owachomo Bridge. Une route mène à ces trois ponts par le plateau, mais des parkings, il faut que les gens fassent une petite marche pour les voir. C’est à ces endroits qu’on rencontre du monde, sinon on ne rencontre presque personne !

On s’installe sous l’Owachomo Bridge pour le piquenique.

On termine la rando vers 15h15. On s’arrête au Visitor Center pour remplir nos gourdes d’eau fraiche (il y a toujours des fontaines réfrigérées dans les parcs).

Sipapu 
Sipapu
Kachina
Kachina
Owachomo 


Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/natural-bridges-209379553


L’après-midi est bien entamée lorsqu’on reprend la voiture : on se dirige vers le sud pour traverser l’immense plateau, puis, le plateau s’arrêtant par une grosse falaise verticale, on le descend par une route en lacets et non goudronnée. Puis on prend une piste bien poussiéreuse pour parcourir la Valley of the Gods. La piste serpente entre des morceaux de plateaux qui ont, pour le moment, échappé à l’érosion. Ces morceaux ont souvent des formes originales, ce qui a donné l’idée aux géographes de leur donner un nom : La Dame dans sa baignoire, le Château, De Gaulle et ses troupes (!), la butte Franklin, la Poule assise, etc…

L’étroite piste est assez difficile : beaucoup de chaos, des pentes en dos d’âne qui font qu’on ne voit pas si quelqu’un vient en face, la poussière omniprésente. Cet endroit est très prisé par les camping-caristes dont on se demande comment ils ont fait pour arriver là où ils se sont installés.

La Dame dans sa baignoire
La Dame dans sa baignoire
Le Chateau
Franklin
De Gaulle et ses troupes
La poule assise

Là aussi, le panorama est très beau, du fait de ces formations rocheuses mais aussi grâce au soleil qui lui aussi est fatigué de cette journée et qui s’apprête à se coucher. On a mis deux heures pour faire les 31 km, et avalé pas mal de poussière ! Maintenant, on n’a qu’une envie, retourner l’hotel (encore 50 km) pour vite aller prendre une douche et laver le linge dans les machines à laver et à sécher de l’hotel, mises à disposition des clients moyennant une modique somme (1,5X2€).

Pour visualiser le trajet de cette rando-voiture, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-voiture/valley-of-the-gods-209378666

24

18 04

Comme prévue, la vague de froid est arrivée ! 0° ! Nuages bas et sombres… Sans parler du vent…

Par un temps pareil, on se réfugie dans le Edge of the Cedars State Park Museum qui se trouve à l’autre bout de la ville (et qui est chauffé !). Ce lieu abrite une importante réserve archéologique récoltée dans le sud-est de l’Utah, et attribuées aux ancêtres des Ute et des Navajos. Beaucoup de poteries, des outils, des plumes d’ara tressées pour un habit de cérémonie, etc.

Sur la base de ces récoltes et des dons effectués par les héritiers des premiers « explorateurs », les chercheurs ont établis une chronologie des savoir-faire au cours des âges de 500 avant JC jusqu’à 1300, date d’une migration importante de ces populations.

Couffins
Plumes d'ara tressées
Qui a inventé le mug ?

En dehors des bâtiments, une ruine a servi de base pour la reconstitution d’un habitat de la dernière période : une maison de pierres jointées de boue, dotée d’un toit plat supporté par des poutres, où se situe l’accès moyennant une échelle de bois.

Une section s’intéresse bien sûr à l’ère contemporaine, rappelant par des témoignages, du choc sur ces populations de l’arrivée des conquérants du Far West.

Voici la traduction du panneau qui y est consacré :

IL Y A 100 ANS

« Nous vivons dans ce pays depuis de nombreuses années… bien avant l'arrivée des Blancs » - Mancos Jim, chef Ute, janvier 1923.

Depuis des générations, le peuple Ute a vécu en étroite relation avec sa terre natale. Pourtant, à mesure que les territoires de chasse traditionnels étaient surpâturés et appauvris par le bétail des éleveurs, principalement blancs, le peuple Ute a commencé à mourir de faim.

Avides de nourriture et de retour à leurs traditions, les Ute ont résisté, parfois en tuant un veau qu'ils soupçonnaient d'empiéter sur leurs terres. Les relations entre la bande Ute et les colons de Blanding se sont tendues. Le 19 mars 1923, le procès d'un jeune Ute s'est soldé par un épisode explosif et extrajudiciaire : un groupe de colons blancs a rassemblé et emprisonné les Utes vivant près de Blanding, et a poursuivi ceux qui cherchaient refuge. Le groupe a assassiné deux membres du groupe en fuite.

Les femmes, hommes et enfants Utes capturés furent emprisonnés dans le sous-sol d'une école à Blanding. Environ quatre-vingts personnes furent entassées dans ce petit espace pendant des jours.

Edward Dutchie, alors âgé de 6 ans, se souvient :

« On poussait les hommes [au sous-sol de l'école], des armes dans le dos. On les enfermait et ceux qui étaient encore dehors étaient poursuivis à leur tour… [Le sous-sol] était plein. Quand [les Ute] commençaient à utiliser les toilettes, on les remplissait de seaux. L'odeur était catastrophique. Enfant, j'entendais dire qu'on allait nous arracher à nos parents et que les plus âgés seraient décapités… C'était la rumeur qui courait parmi les Utes. »

Les enfants Utes étaient enlevés de force à leurs parents et envoyés dans un pensionnat à Towaoe, dans le Colorado. Pendant ce temps, les habitants de Blanding construisirent une palissade de barbelés au cœur de la ville, où les Ute furent relogés et détenus pendant plus d'un mois, jusqu'au 29 avril.

À leur libération, les Utes furent contraints de vivre dans des jardins ouvriers, ce qui réduisit considérablement la superficie de leurs terres. Ils furent les derniers groupes d'Ute à être chassés de force par les colons blancs de leurs terres de Bears Ears. Des années plus tard, White Mesa fut fondée, juste au sud de Blanding, où vivent encore les descendants de ceux qui avaient été emprisonnés.

• • •

Il fait tellement froid qu’on abandonne l’idée de piqueniquer dehors, alors on retourne à l’hôtel !

On passe l’après-midi à visiter entre deux averses de neige, quelques sites de Natives, relativement proches de Blanding mais tout de même perdus dans le plateau recouvert d’une belle forêt et tailladé par des petits canyons : Mule canyon Kiva où on retrouve des fondations d’une pithouse (maison de la période précédant celle des constructions en pierres), Butler wash où on aperçoit de loin un habitat logé dans une cavité de la falaise, et House on Fire, qui semble être un lieu de stockage de récoltes.

On a eu du mal à trouver ce dernier endroit car aucune indication ne permet de la situer exactement, ni par quel chemin y parvenir. Heureusement, c’est un petit groupe de Canadiens en promenade qui nous ont aidés à le dénicher !

Entre deux averses de neige
Butler wash 
Mule canyon Kiva 
House on Fire 

Pour visualiser le trajet de cette promenade, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/house-of-fire-209576096

On rentre relativement tôt à l’hôtel : il faut faire du rangement, car demain on repart en Arizona.

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19 04

On se lève tôt car on a pas mal de route à faire : 500 km !

Quand on va pour démarrer, il y a de la glace sur le toit de la voiture ! Le ciel est gris et il y a du vent.

La route qui va vers l’Arizona passe par Mexican Hat et par Monument Valley. Région désertique mais grands espaces et formations rocheuses spectaculaires. C’est là qu’on passe de l’Utah à l’Arizona. On s’en serait douter même sans les panneaux : en Arizona, l’essence est 10 à 15% moins chère !

Mexican Hat et Monument Valley 
Sur la route 

Un peu plus au sud, on visite le parc national de Wupatki. On y trouve des ruines de villages pueblo (1200 après JC). Ici, la caractéristique est qu’ils sont, bien qu’en rase campagne, fortifiés et placés sur des hauteurs naturelles.

La citadelle
Le parc national de Wupatki 

Juste à proximité, on repasse par le Sunset Crater, déjà visité, mais, aujourd’hui, il est recouvert de neige ainsi que toute la chaine de volcans qui barre l’horizon : la San Francisco mountain qui culmine à 3851 m !

Ce soir on loge à Cottonwood dans un airbnb. La dame nous reçoit avec sympathie. Elle vit dans une belle maison dans une grande résidence. Elle nous fait visiter les endroits communs et nous explique comment fonctionne la cuisine et le coin repas ; nous disposons d’une petite chambre et d’une sdb privative.

26

20 04

On est un peu à l’étroit dans notre petite chambre, mais comme il n’y a aucune restriction pour accéder à la cuisine, son frigo, sa gazinière, la table des repas, etc…, on se sent à l’aise dans cette maison ! La dame (seule dans ce vaste pavillon) aime bien les échanges et c’est agréable de discuter avec elle malgré nos moyens limités en anglais.

La rando du jour se situe du côté de Prescott, autour du lac Watson. Il faut traverser une montagne pour y accéder. C’est une région riche en mines. Lorsque qu’on parvient en vue de notre destination, on tombe sur un embouteillage de 5 km ! On avance au pas. On se dit c’est normal, on n’a pas réfléchi : aujourd’hui, c’est Pâques, et comme il fait beau, les gens se sont rués sur les spots touristiques. Donc au bout d’une demi-heure, on se dit que les parkings seront pleins et qu’on n’a aucune chance de pouvoir faire notre randonnée. On trouve tout de même une petite place dans le parking d’une entreprise… On demande au gens de la voiture voisine, un jeune couple avec un bébé, pourquoi il y a autant de monde aujourd’hui, C’est la fête de Easter (Pâques), c’est gratuit, vous pouvez venir !

On s’approche du lieu de la fête et on comprend que l’embouteillage vient de ce que les organisateurs dirigent les voitures une à une pour se garer. Les familles se dirigent vers une vaste pelouse, avec des fauteuils pliants sous le bras. Il y a déjà beaucoup de monde et, depuis une scène un groupe de chanteur anime la foule avec une musique puissante et des chansons dont les gens reprennent les paroles. On comprend assez vite qu’il s’agit d’un rassemblement d’évangélistes. Les gens debout, petit à petit, lèvent les bras, prennent des postures de prière face à la scène. Il s’agit d’une messe chantée. Puis la musique cesse et un prédicateur fait un long discours enflammé, dont le contenu tourne autour de la souffrance de Jésus, et de l’amour qu’il nous donne, avec une vidéo géante de lui, derrière lui !

On va faire un tour vers les tentes qui servent d’abri et où des familles se sont installées. Pas loin, des gens s’activent à la préparation des casse-croûtes.

On n’avait pas prévu un tel prologue pour notre randonnée ! Il s’agit de faire le tour du lac formé grâce à un barrage. La particularité de ce lac c’est qu’il a envahi une petite vallée creusée dans un massif granitique assez ancien. Les formes arrondies des boules ocres de granite surgissant de l’eau, rendent un paysage insolite. Il y a pas mal de promeneurs et tous nous souhaitent une bonne journée ! On escalade quelques rochers, on piquenique sur des boules de granite, et on finit la rando en évoluant assez difficilement entre les énormes blocs.

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/watson-lake-prescott-209953273

Quand on parvient à la pelouse festive du départ, vers 14h, il n’y a plus aucun adepte, les parkings sont vides ; seuls les démonteurs de matériel sono sont à l’œuvre !

On retrouve notre voiture, et on repart à quelques kilomètres de là, faire une autre petite rando dans le massif (mais là, il n’y a pas de lac pour rehausser les couleurs).

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/constellation-trail-prescott-209953240

Retour à Cottonwood, où on raconte un peu de notre journée à notre hôte.

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Sur la route, cet antiquaire vend aussi des oeufs frais...

21 04

On habite à Cottonwood « = l’arbre à coton ». Quand on se promène en Arizona, il n’y a pas de ville ou village qui n’ait sa Cottowood st. Alors on est intrigué, car on cherche où sont les champs de coton. Mais, en cherchant bien (sur internet…), on comprend que ce nom a été donné à un arbre vénérable, de la stature de nos chênes, et qui peut faire forêt si les conditions sont favorables : de l’eau en sous-sol (ce qui est rare en Arizona). Et la Verde Valley, qui est tel une oasis dans le désert (et où se situe Cottonwood), est couverte de ces arbres. Son nom a été donné par les premiers explorateurs, car à la mi-printemps, les premières fleurs de cet arbre, enfermée dans une sorte de gousse, éclosent et libèrent des fibres qui ressemblent à du coton. Actuellement, il n’y a que les gousses, mais quand on en écrase une, on voit déjà les fibres ! Et ça peut être un problème car ces fibres s’envolent au premier vent et vont recouvrir le voisinage d’un épais tapis blanc qui peut boucher les canalisations, les gouttières, les piscines, etc… Un peu comme nos peupliers.

Forêt de cottonwood
Les gousses

Le thème du jour, c’est la visite de Montezuma Castle et ses environs (les différents sites sont espacés de dizaines de kilomètres par un semi-désert inhabité…), à l’est de la Verde Valley. Quelques rivières ont creusé des petits canyons verdoyants, et des générations de natives s’y sont installés.

La première visite est le site V-bar-V. C’est le nom du premier ranch à s’être installé dans une des vallées (V&V car le nom de Mr commençait par V et aussi celui de Mme…). Mais l’intérêt de cet endroit, c’est son site de pétroglyphes gravés sur une petite falaise.

On se gare sur un petit parking où il y a une borne électronique pour payer l’entrée. On essaye de placer notre carte-pass America, mais rien n’y fait. Arrive un visiteur qu’on interpelle : on ne comprend pas pourquoi la borne refuse notre carte (c’est pourtant un monument national) ; le gars très serviable tente sa chance, mais ne parvient pas plus que nous à la faire fonctionner. Il nous demande d’où on vient, - de France ; alors il nous souhaite chaleureusement la bienvenue, et subitement, part dans une tirade contre D. Trump, le traitant de voleur et d’escroc, et s’excusant presque des élucubrations de son président contre les Européens !

Au visitor center de ce site, on explique notre cas, mais le ranger de service nous dit de ne pas nous inquiéter, et joyeusement nous laisse entrer. Et il nous invite à participer à la visite commentée qu’il organise. On fait avec un petit groupe une marche d’un km à l’ombre des cottonwood.

Les pétroglyphes sont à première vue incompréhensibles, composé de figures humaines ou animales, mais il y a aussi des formes géométriques rondes ou carrés évoquant des labyrinthes. Le ranger nous explique, photos à l’appui, qu’un des dessins (un genre d’escalier se terminant par une spirale) serait un calendrier des saisons, car l’ombre portée par des cailloux proéminent sur la façade se positionne sur le haut de l’«escalier » et, au bout de deux mois, à l’autre bout de l’escalier, ce qui correspondrait d’abord aux semailles, puis ensuite à la récolte du maïs, la spirale évoquant la période de la mousson.

La borne récalcitrante
Le ranger et ses jeux d'ombre
L'"escalier" et la spirale
le site V bar V 

On visite ensuite un site nommé Montezuma well. Il s’agit d’une curiosité géologique que ce sont appropriés les Natives. Sur le plateau semi-désertique, un petit lac repose au fond d’une cuvette escarpée. L’eau de ce lac provient du sous-sol, par le principe des puits artésiens (voir graphique ci-dessous). ET l’originalité vient du fait que ce lac ne déborde jamais car un tunnel naturel évacue le trop plein dans la vallée. Les Natives ont utilisé cette source d’eau régulière en creusant un petit canal pour irriguer leurs champs.

L'explication du puits
Montezuma well 

Montezuma Castle est notre troisième visite. C’est un mini Mesa Verde avec une belle construction quasiment intacte perchée dans la falaise. Ici la falaise est très friable et de nombreuses petites cavités ont-elles-aussi été occupées.

Montezuma Castle 

Enfin pour clore l’après-midi, on visite Fort Verde. C’est un camp militaire de la Verde Valley, construit dans les années 1860 pour servir de base dans les conflits entre Natives et les nouveaux arrivants venus s’approprier leurs terres. On apprend que l’armée, outre les combats violents contre les tribus les plus rétives, s’est acquis l’aide d’une tribu dissidente, qu’elle en a enrôlé et armé les membres, qui ont été appelés « les scouts ».

Le bureau du capitaine
Chez le chirurgien
Fort Verde 

On va voir, au soleil couchant, le soi-disant Cottonwood historique qui n’est qu’une succession de boutiques de bijoux, de fanfreluches et de sacs à main, intercalées de bars et restaurants aux tarifs exorbitants.

On rentre à la maison !

28

22 04

Le temps est toujours au beau fixe !

On visite le site de Tuzigoot, à proximité de Cottonwood. C’est un vestige de village de Natives perché en haut d’une colline. Les maisons, accolées les unes aux autres, étaient construites en pierre avec des murs épais. Comme, dans les fondations, les archéologues n’ont trouvé qu’un seul seuil de porte sur un centaine de maisons, ils en concluent que l’entrée se faisait, là aussi, par le toit. Au centre du village et au plus haut de la colline, une tour domine la campagne. A l’horizon, une plaine et une rivière : tout ce qu’il faut pour les besoins agricoles. Cette cité, selon eux, a pu accueillir jusqu’à 4000 personnes. Et ici aussi, cette cité s’est vidée de ses habitants vers 1400 pour migrer vers le sud. On est loin de l’imagerie à la Tintin des Indiens vivant dans les teepees.

Tuzigoot 

On passe par Clarkdale où il y avait une importante gare où transitait le minerai et les lingots de cuivre des mines alentours. Une compagnie touristique organise pour les touristes des trajets en trains dans le secteur montagneux des mines avec un repas pris à bord pour seulement 129$/personne.

Les mines sont perchées dans la montagne, et une ville, Jerome, a été fondée dans les années 1850 pour héberger les mineurs et les cadres des entreprises. Un musée très intéressant occupe la demeure du propriétaire de la plus importante mine (ses héritiers en ont fait don à l’état de l’Arizona). Elle domine les concessions qu’on remarque facilement dans le paysage par les nombreuses haldes, ces résidus stériles des mines. Le musée, outre une magnifique collection de minéraux, explique la géologie des lieux, avec par exemple un schéma en 3D montrant l’emplacement des filons de minerai de cuivre et des tunnels creusés pour y accéder. Il montre aussi l’aisance dans laquelle vivait le principal actionnaire. Une pièce est consacrée tout de même aux conditions dans lesquelles travaillaient les mineurs. Une vidéo de 30mn raconte l’histoire de cette aventure industrielle qui s’est achevée en 1950.

IWW = Industrial Workers of the World

La ville a profité de ces exploitations minières : différents commerces, des hôtels, des bars, des casinos, des bordels… l’architecture en garde quelques souvenirs.

Il faut rester prudent...
Jerome 

Après cette visite, on va piqueniquer dans la montagne proche, au pied du mont Mingus qui domine la Verde Valley. Et on y fait une petite rando pour atteindre son sommet. Une tour en métal servant de guet contre les incendies y est installée et des ouvriers s’activent autour pour des réparations. On discute un peu avec eux sur le système d’alerte (qu’ils sont en train d’améliorer).

Pour visualiser le trajet de cette petite rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/mt-mingus-210248430

Mt Mingus 


On va faire quelques courses à Cottonwood, puis on passe dans un McDonald’s pour voir les menus. Pas de chance, rien n’est affiché au-dessus du comptoir ! il faut commander son plat soit avec son mobile, soit sur place sur des bornes électroniques. On n’arrête pas le progrès ! On a tourné les talons. Par contre, (attention : humour noir) on a trouvé la recette du Hot Dog !

29

23 04

Le temps se maintient au beau fixe !

On retourne à Sedona pour y faire une nouvelle rando, c’est un si bel endroit !

L’itinéraire est une boucle qui est la combinaison de plusieurs trajets ; Soldier pass, Brins Mesa et Jordan.

Ici aussi, il faut laisser la voiture en ville et prendre le shuttle qui mène au départ du sentier. Dans le car, des familles, des retraités, des jeunes, etc…, pressés d’en découdre avec ce massif de grès rouge, aux falaises verticales. Le sentier est bien identifiable, pas trop pentu, avec pas mal d’ombre car les vallées sont couvertes de forêts de pins et de genévriers ; mais il y a des endroits où elles ont été ravagées par des incendies. De nombreux panneau mettent en garde les randonneurs sur les risques d’incendie.

Voici les photos prises dans l’ordre de la rando.

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/soldier-brins-jordan-210389526

Point de vue sur la cathédrale

A la fin de la rando, on cherche un endroit en ville où se poser et déguster une glace ou une pâtisserie, mais on ne trouve que des restaurants ou des bars à bières… L’après-midi s’achève par un tour en voiture sur les petites routes avec de belles vues sur le massif, jusqu’à Cottonwood centre historique où les gens sont déjà attablés pour le dîner. Un petit marché bio et local, composé de trois stands, propose quelques produits dont les prix semblent lunaires : un citron = 1$, une livre de pommes de terre ou d’oignons = 3$, un savon = 10$, etc… Les rares clients hésitent à acheter.

Jour de marché bio à Cottonwood 

On échoue dans une station-service avec cafétéria, et on peut enfin se poser pour envisager la suite du programme. Le temps de siroter café/coca, on observe aussi les allées et venues des clients. Ici, la plupart des stations-services sont comme celles qu’on trouve sur nos autoroutes : des présentoirs pour les boissons en canette, des fontaines à soda, café, gâteaux, etc… mais aussi des boites de plats préparés genre salade, et surtout un rayon où on peut composer sa propre salade. Si la plupart des clients passent à la caisse, on a constaté que des gens se sont remplis des assiettes et sont partis par la sortie des toilettes, sans passer par la caisse… Ici aussi, la vie doit être dure pour certains…

30

24 04

Aujourd’hui, alors qu’il fait un temps idéal, on retourne dans la région de Flagstaff.

Par ce grand beau temps, la montagne enneigée domine l’horizon : Mt Humphrey, 3851m ! Comme on est curieux, on va visiter une des stations de ski, Arizona Snowbowl, qui est 2850m. La plus haute remontée mécanique termine à 3500m. Il y a encore un peu de neige pour les pistes d’altitude, neige surtout étalée par les dameuses. J’interroge un pisteur qui passe par là pour vérifier l’état des pistes. Il me dit que la moitié de la neige vient des canons à neige. A présent, les canons à neige sont rangés et la saison se termine dans une semaine.

Il y a quelques snowboardeurs qui rejoignent les pistes, et quelques enfants qui apprennent les rudiments : le chasse-neige.

Ce qui est surprenant dans cette station, c’est qu’en dehors des bâtiments liés au fonctionnement des remontées, il n’y en a qu’un qui peut accueillir les skieurs pour boire un truc chaud à une terrasse. Pas d’hotel, pas de restau, il faut descendre dans la vallée à 10km. Pour avoir un pass, il faut tapoter sur une borne électronique (comme chez McDo !) et glisser sa carte bancaire : 49$/j.

Les canons à neige sont en vacances

De là, on va (après la route, la piste) jusqu’au site de Lava river cave, à une quinzaine de kilomètres. Cet endroit est étonnant car on n’imagine pas qu’il puisse y avoir un tunnel de plus d’un kilomètre sous les pieds : on est sur un plateau strictement plat à 2500m d’altitude, dans une forêt de pins. Et, au milieu d’un tas de gros rochers, un trou !

Il est dû à l’effondrement du tunnel à cet endroit. Le tunnel s’est créé lors d’une éruption de lave bien chaude et bien liquide (il y a 700.000 années), laquelle en refroidissant et en se solidifiant superficiellement, a continué de circuler sous cette croûte par des canaux souterrains, et, lorsque l’émission de lave a cessé, le dernier flot de lave s’est vidangé, laissant le vide derrière lui.

L’entrée est assez délicate : de gros blocs de basalte forment un chaos assez difficile à franchir, et ce d’autant plus que de la glace les recouvre en partie, qu’il y fait froid, et que l’obscurité arrive bien vite. Heureusement, la dame de notre location nous a confié deux lampes frontales !

L’essentiel de la visite se fait à l’horizontale, sous une voute qui peut atteindre 10 m de large et autant de haut. Mais parfois, il n’y a qu’un mètre entre le sol et le plafond ! Mais s’il faut faire attention à la tête il faut aussi faire attention où on met les pieds : c’est moins le chaos qu’à l’entrée, mais…

Dans ce tunnel, on rencontre pas mal de gens, dont des élèves d’un collège et, bien sûr, dans l’obscurité, les garçons font des farces pour faire peur aux filles…

On piquenique dans la forêt, avec le soleil.

L’après-midi, visite du monument national Walnut Canyon, à l’est de Flagstaff. Une rivière a creusé de profonds canyons dans le plateau calcaire. L’érosion y a usé les couches les plus tendres, laissant en de nombreux endroits les couches les plus dures en surplomb. Les Natives y ont trouvé de quoi s’installer plus facilement et plus confortablement que sur le plateau. C’est un petit Mesa Verde : ici, les cavités ne se prêtent pas à des constructions en hauteur, mais on estime que l’ensemble de la vallée pouvait faire vivre de 500 à 1000 habitants.

Retour à Cottonwood, où le soir, on montre nos photos à notre hôte.

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25 04

Aujourd’hui, petite journée malgré le temps magnifique qui perdure : demain on repart sur Phoenix et il faut ranger nos petites affaires.


Pour la matinée, on fait une petite rando dans les environs de Sedona. C’est à un autre départ de shuttle que pour les précédentes randos qu’on doit se rendre pour aller au départ du sentier Mescal. Le shuttle 11 est plein à craquer, un groupe de jeunes femmes n’ont de cesse de piailler haut et fort pendant le trajet de plusieurs kilomètres. On n’entend même pas les avis du conducteur qui énonce les lieux de départ des sentiers. Arrivés au point de départ du sentier Mescal, il y a une borne pour payer le fee ; mais personne ne s’y arrête ! Nous, on a la conscience tranquille car le parc forestier Coconino est national park où la carte America the beautifull est valable… Il faut dire qu’ici, les espaces naturels où on est autorisés à randonner sont gérés soit par les parcs nationaux, soit par le parc de l’état de l’Arizona, et chacun a sa propre tarification. Ce qui fait qu’on préfère randonner dans les parcs nationaux plutôt que dans les parcs de l’état d’AZ, où le tarif est de 10$ par personne et par jour ! Ceci dit, jusqu’à présent, on n’a jamais vu une quelconque personne vérifier si les gens ont payé leur fee.

On progresse au milieu de ces magnifiques falaises rouges, déchiquetées par l’érosion. Le parcours est assez bien fléché, encore faut-il anticiper les sentiers qu’on veut parcourir. Chaque bout de sentier (un ou 2 km) a un nom et il faut se rappeler des noms des différents sentiers, si on veut accomplir une boucle et ne pas s’égarer : ainsi, aujourd’hui, on enchaîne Mescal + Deadman + Longcanyon. Et on s’y retrouve, car à chaque bifurcation, il y a des panneaux indiquant le nom des sentiers. On rencontre pas mal de randonneurs, mais aussi des VTTistes qui foncent sur les rochers, et ils crient afin qu’on s’écarte dans les cactus pour les laisser passer…

Pour visualiser le trajet de cette rando, cliquer sur :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/mescal-deadman-longcanyon-sedona-210666897

C'est le printemps pour les cactus !
Poussez-vous, on arrive !
Parfois, ce sont les VTTistes qui poussent...
Balisage
Un randonneur qui roumègue

A la fin de notre piquenique, on va déguster une glace à Sedona. Puis on décide d’aller laver la voiture couverte de poussière dans un car wash. On interviewe plusieurs personnes pour comprendre comment s’y prendre. Soit l’option automatics : on entre lentement dans le tunnel, et il neige de la mousse et il pleut (8$) ; soit on se débrouille avec les pistolets haute pression mousse, lavage, rinçage, lustrage et le prix est fonction du temps passé avec les pistolets, soit autant de $ que de minutes passées avec les pistolets. On choisit l’option automatics.

"notre" cafétéria

On fait un détour par « notre » station-service qui fait cafétéria. Il faut dire que notre hôte est une dame un peu bizarre : tantôt elle est exubérante et enthousiaste, tantôt elle est sinistre, ne répond pas quand on lui dit bonjour, et même ce matin, elle passe son aspirateur bruyant pendant qu’on prend le petit déjeuner ! On ne comprend pas le pourquoi de ces imprévisibles changements de comportements… On s’adapte … c’est le dernier jour à Cottonwood.

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26 04

Nous voilà dans la salle d’attente de l’aéroport de Phoenix. Bientôt à bord !

Les formalités pour la restitution de la voiture ont été simplissimes,

On pouvait craindre une grande attente étant donné le flot incessant de voitures en retour. Mais non : on a pris place dans une des nombreuses files, un gars tout sourire a fait le tour de la Chevrolet avec sa lampe de poche, nous a rendu un pull qu’on avait oublié, et comme tout était OK, il nous a fait payer le solde dû et donné la facture émise par son imprimante attachée à sa ceinture. Il était content de nous dire qu’il avait passé six jours à Paris, et, que pour lui, c’était la plus belle ville du monde !

Le parking de voitures de location se situant à 10km de l’aéroport, c’est avec un petit métro aérien qu’on y va.

Le passage de la frontière se limite à un scan du passeport et on n’a même pas droit à un tampon…

La fouille des bagages est un peu anarchique : Véro a dû enlever ses chaussures (comme la plupart des passagers), mais, grâce au privilège de l’âge, j’ai pu garder les miennes aux pieds…

Maintenant, on attend l’embarquement au frais ; heureusement, car dehors il fait 29°.