23/04/2018
Un simple coup d’œil par la fenêtre pour s’apercevoir qu’on est, ce matin, dans le brouillard complet ! Petit dej dans la grande salle qui jouxte la cuisine.
La petite route qui mène à la côte est sensée être panoramique, mais aujourd’hui, c’est raté ! On cherche une station essence dans le village d’Aia, on nous indique un marchand de produits agricoles au fond d’une toute petite route. Il était temps : on était sur la réserve. À Zarautz, il se met à pleuvoir et, dans cette ville aux allures bourgeoises et touristiques, les gens ont sorti parapluies, anoraks et ponchos. On pousse jusqu’à Getaria où on se décide de sortir de la voiture malgré un crachin persistant. Dans la vieille ville, on s’abrite dans l’église dont le sol a la particularité d’être en pente.
À Zumaia, le brouillard se lève un peu pour se retirer sur les montagnes de l’arrière-pays, le soleil restant toujours invisible. On hésite à garer la voiture dans les rues ou les parkings : partout des lettres E et R sont peintes sur chacune des places. Après renseignements, on nous explique que les emplacements sont réservés aux résidents disposant d’un autocollant, mais qu’on pouvait tout de même se garer, ces restrictions n’étant appliquées que l’été. Après quelques courses, on piquenique dans un parc.
La visite de la côte est surprenante. L’endroit est réputé pour ses formations rocheuses exceptionnelles : ici les couches sédimentaires, qui se sont empilées sur le fond des mers il y a plus de 60 millions d’années, se sont retrouvées positionnées quasiment à la verticale offrant grâce à l’assaut des vagues une vision plutôt étonnante de la falaise. Et pour ceux qui s’intéressent à l’aspect géologique de cette curiosité, il y a en prime, bien visible, la limite K/T entre l’ère secondaire et l’ère tertiaire, limite où les dinosaures et les ammonites qui vivaient auparavant en grand nombre, se sont brusquement éteints, probablement à la suite d’ un violent cataclysme.
Cette côte est considérée comme un livre ouvert, racontant l’histoire de la Terre d’ouest en est sur une demi-douzaine de kilomètres, chaque kilomètre représentant plusieurs millions d’années.
Notre visite commence à la chapelle San Telmo avec une vue magnifique sur la plage en contre-bas. Au-delà, jusqu’à la pointe du cap, on suit des bandes de sédiments alternativement blanches et roses et dont l’épaisseur est très régulière. Il faut s’imaginer que l’épaisseur de chaque couple représente 24 000 années de sédimentation ! (il y a à côté de la chapelle, un intéressant tableau d’interprétation).
Au bout du cap, on descend vers l’ouest (à l’est, c’est à pic !) et là, on peut observer la fameuse limite K/T bien nette dans la falaise. Ensuite on va sur la plage où la marée est en train de se retirer, offrant un spectacle de rangées de roches bien alignées, comme arrangées par un peigne géant.
On reprend la voiture pour aller un peu plus loin (4km) vers l’est, au hameau de Elorriaga Auzoa. De ce hameau, on randonne sur une piste qui descend vers le bord de mer. On laisse vaches et moutons dans les belles prairies bien vertes (ici le climat est breton…), pour retrouver nos falaises bien peignées, et dont les bords sont à présent bien dégagés par la marée basse.
On peut retrouver cette randonnée en cliquant sur le lien : https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/elorriaga-24252581
Retour en fin d’après-midi à l’auberge Otardi, qui elle, est encore dans la brume.
On dîne à l’auberge à une heure tardive (21h) et légèrement : soupe de légumes, boulettes de viande en sauce, yaourt de brebis, cidre. On échange nos impressions de la journée avec nos voisins de table, le couple propriétaire du gîte et leurs deux enfants. On apprend quelques mots de la langue basque, mais ce n’est pas simple. Exemple : merci = eskerrik asko.