Vol de douze heures. Boeing 777-300 plein à craquer. On a largement le temps de réviser nos classiques, tandis que le bébé de la voisine (dont le couffin est accroché à la paroi de la cabine) dort profondément !
" Dans l'avion " " Un aperçu du trajet " " Maman dorlote son bébé "Voici un petit résumé de nos lectures :
Les peuples premiers originaires d’Asie ont traversé le détroit de Béring (à l’époque asséché, - 20 000 ans), ont investi les continents américains du nord au sud, et une partie d’entre eux se sont sédentarisés sur le territoire de l’actuel Mexique. Ils y ont découvert de quoi se nourrir et développer de larges cultures sur des terres fertiles situées sur un plateau à 2 000 m d’altitude et au climat favorable dû à des pluies régulières [Plantes endémiques cultivées au Mexique avant l’arrivée de Christophe Colomb : haricot, tomate, avocat, maïs, coton, vanille, agave (pour l’alcool). Plantes d’origine nord-américaine cultivées au Mexique avant l’arrivée de C C : tabac, courge, tournesol, patate douce. Plantes d’origine sud-américaine cultivées au Mexique avant l’arrivée de C C : cacao, ananas, manioc, piment].
Ces conditions favorables les ont conduits à fonder des sociétés de plus en plus organisées, inventant localement la poterie, l’astronomie et une forme originale d’écriture. Ce qui a mis en concurrence les différentes ethnies. Les grandes civilisations précolombiennes, celles des temples, des palais et des pyramides, ont été, entre autres, les Olmèques, les Toltèques, les Mayas, les Aztèques.
Puis les conquistadors espagnols ont débarqué avec leur soif d’or et de terres nouvelles à offrir au roi d’Espagne. Leur conquête a complètement détruit ces civilisations (les temples et palais de la capitale Mexico ont été rasés par Cortés) et on estime aujourd’hui que, suite aux massacres et aux épidémies dues aux maladies apportées par les Espagnols et face auxquelles les Indiens n’étaient pas immunisés, la population indienne a chuté de 90% en une génération. Les Espagnols ont détruit certaines pyramides pour les surmonter par des églises, et ont imposé leur religion à ces peuples soumis à l’esclavage.
A présent l’espagnol est la langue nationale mais tous les Mexicains ne le parlent pas : une soixantaine de langues indiennes subsistent, dont le nahuatl (parlé par les descendants des Aztèques) et le maya par les descendants … des Mayas.
Les 19ème et 20ème siècle furent une succession de révolutions, insurrections et guerres civiles, sans oublier Napoléon III et sa tentative militaire française de création d’un empire colonial qui s’est achevée par une lamentable déroute.
L’histoire récente n’a pas échappé aux catastrophes et aux drames :
1968 : répression des manifestations à Mexico (Place des trois cultures) = 1 000 morts.
1984 : explosion du site pétrochimique de San Juan de Ixhuatepec en plein Mexico = 40 morts.
1985 : tremblement de terre de Mexico = 10 000 morts.
2010 et suivantes : guerre contre les narco trafiquants = 100 000 morts.
Il faut croire que la région Mexique est sous l’œil noir depuis longtemps déjà : il y a 66 millions d’années, une météorite grosse comme l’ile de Ré a fracassé le Yucatan à Chicxulub, provoquant force tremblements de terre, tsunamis et nuages de cendre faisant plusieurs fois le tour de la Terre, et suspecte d’avoir été à l’origine de l’extinction des dinosaures
…. … L’arrivée sur Mexico est assez impressionnante : après avoir dépassé le volcan Popocatépetl, on arrive sur la vaste agglomération de Mexico, bien enveloppée d’une brume grise (brume de chaleur ou pollution ?). L’aéroport se situe au centre de cette agglomération et à l’approche des pistes, on frôle le toit des immeubles !
Atterrissage un peu en secousses pour cette grosse bête qu’est le 777. Le passage de la « frontière » est une simple formalité, bien que les agents qui tamponnent les passeports ne font rien pour mettre à l’aise les touristes qui débarquent (épuisés…). Dans l’aérogare on déploie le reste d’énergie pour prendre quelques sous, et quelques repères pour la suite du voyage : d’où partent les bus pour Puebla, acheter le bon de taxi prépayé pour nous rendre à notre logement, où donc se trouve l’agence de location de voitures, Touracancun, qu’on a sélectionnée avant de partir. Or là, après de multiples allées et venues dans l’aérogare, on ne trouve rien et personne ne connait Touracancun ! Le doute nous envahit,... lorsqu’on déchiffre sur la réservation que ce loueur a des partenaires, à savoir d’autres loueurs de voitures pour lesquels ils rabattent la clientèle française. Bon, finalement on trouve le bon guichet (America car rental) dont l’employé nous confirme que c’est bien chez eux qu’on prendra la voiture …
La nuit est déjà tombée (19h) lorsque le conducteur du taxi Yellow Cab nous emmène au logement situé à 9 km de l’aéroport, dans un long immeuble de plus de dix étages. Il nous dépose au pied de l’immeuble et voilà qu’on traine nos petites valises à roulettes jusqu’à la grille d’entrée. Le loueur nous a fait parvenir par mail un plan en 12 étapes pour récupérer les clés et accéder à l’appartement.
Véro va pour s’emparer de son mobile qui contient le précieux sésame, mais constate avec horreur qu’elle ne le trouve plus ! Enfer et damnation ! On cherche dans toutes nos poches, sacs et diverses pochettes, rien. La conclusion semble évidente, le mobile est resté dans le taxi, qui vient de repartir. Nos recherches fébriles s’effectuent sous l’œil interrogatif du propriétaire du petit bistrot qui est à côté de l'entrée, de sa petite famille et d’un copain. Ils nous demandent ce qu’il se passe, on leur explique tant bien que mal avec nos trois mots d’espagnol. Et ils se proposent spontanément de nous aider : chacun de sortir son « cellular » pour essayer de contacter la compagnie « Yellow cab » ; mais ils ne parviennent pas à joindre la bonne personne.
On se dit alors qu’il faut retourner à l’aéroport. Les gars nous proposent d’appeler un Uber. Bien sûr on est d’accord. En attendant, on prend possession de l’appartement car heureusement on se rappelait des douze étapes, dont la plus cruciale est : comment récupérer les clés… Dans l’ascenseur qui nous mène au 9ème étage, une jeune dame nous accompagne, nous demande d’où on vient, - de France, alors elle lève les deux pouces en nous congratulant ! L’appartement s’avère être un bel espace (2 chambres, un salon, etc…), mais on redescend bien vite. Devant le petit bistro, les jeunes nous montrent l’application Uber et la réservation qu’ils ont faite : moins de 100 pesos (4,5 €), deux fois moins cher que les « Yellow cab »…
Le chauffeur est déjà là, et on retourne à l’aéroport, le ventre en vrac et assez angoissés car c’est avec ce « cellular » qu’on a la connexion et donc toutes les infos et réservations pour continuer le voyage… A l’aéroport, les gens de « Yellow cab » s’occupent de notre affaire. On attend tout de même une bonne demi-heure avant d’apprendre qu’ils ont localisé le chauffeur, puis qu’il a bien le « cellular » et qu’il arrive bientôt, soyez patients… Lorsque le chauffeur arrive et brandit le mobile à notre adresse, c’est le soulagement ! Du coup, on retourne avec lui à notre logement ! Cette affaire nous a coupé l’appétit ; il est 21h ici, mais 4h du mat avant qu’on mette nos montres à l’heure. On part se coucher, bien qu’on ait constaté qu’il y a un problème avec l’eau chaude !
" Notre Yellow cab " "Mexico la nuit "