Quelques anecdotes totalement subjectives et partiales. Tout est idyllique avant le départ, mais la réalité reprend vite le dessus ...
Du 19 octobre au 1er novembre 2015
2 semaines
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19/10/2015

Le bus 98 « spécial aéroport » nous passe sous le nez, aussi on prend le bus 23 qui va très bien pour trois fois moins cher…

À l’aéroport de Nice, c’est la cohue pour accéder aux contrôles des passagers. On embraque dans un A320 tout neuf de la Pegasus Airlines, une compagnie turque à petits prix. Notre destination finale est Beyrouth au Liban, et on doit faire escale à Istanbul.

Dans l’avion, service spartiate, places réduites et air ambiant surchauffé. Trois heures de vol.

À l’aéroport Sabiha Gökçen Havalimani, le deuxième aéroport d’Istanbul (tout neuf) sur la rive asiatique, l’ambiance est plutôt calme. Il nous faut faire les cartes d’embarquement pour le vol de Beyrouth qu’on n’a pas pu avoir à Nice. Comme on a plus de six heures d’attente, on décide d’aller à Kadiköy, le quartier d’Istanbul sur la rive asiatique. Au contrôle des passeports, le policier s’étonne qu’on veuille sortir : il y a tout ce qu’il faut pour faire un repas ici à l’aéroport : fast food, etc…

On prend le bus Havatas SG1 (9 TYR = 3€). Il est 17h. Et il y en a pour une heure de trajet.

On emprunte de larges autoroutes, souvent saturées qui serpentent au milieu d’une immense banlieue aux immeubles récents, serrés les uns contre les autres, d’où émergent quelques gratte-ciels aux formes parfois audacieuses. Les encombrements nous donnent largement le temps de voir toutes les constructions nouvelles, entourées de grues, ainsi que les immenses centres commerciaux.

On arrive au terminus de Kadiköy, ville plus ancienne, là d’où partent les nombreux bus vers la banlieue asiatique, mais aussi les divers ferries traversant le Bosphore vers la partie européenne. Une tente est dressée sur la place : ce sont bientôt les élections et des militants distribuent mollement des tracts à la foule qui sort des ferries. L’un d’eux, lorsqu’il apprend qu’on est des Français, nous entreprend sur les clubs de foot français et lui connaît bien l’OLyon…

On se fait une toute petite promenade dans le quartier de Moda, quadrillé par des rues piétonnières toutes bordées de restaurants, d’échoppes et de magasins. À cette heure, juste après le coucher du soleil, le quartier est très animé, toutes les vitrines et les étals bien éclairés.

On choisit en haut de la rue Moda un petit restau bien calme avec quelques tables seulement et où on sert des manti : ce sont des raviolis, bouillis ou frits, qui baignent dans une sauce au yaourt et au beurre. On prend une table sur le large trottoir et on se régale en dégustant chacun un plat accompagné d’un ayran (lait caillé salé).

L’air est frais, et on regarde passer le petit tramway et les gens qui flânent. Dans ce quartier, on est comme en Europe. Les jeunes sont particulièrement éveillés, et ressemblent à tous points de vue aux nôtres. Quant aux femmes, rares sont celles en tenue traditionnelle, et souvent celles-ci sont âgées.

On reprend le bus du retour vers 19h20. On saute dans l’E10 car celui de Havatas vient de partir. L’E10 se révèle moins cher (4,5 TYR), mais beaucoup plus long : il s’arrête souvent le long des autoroutes, puis traverse les petites rues d’une ville près de l’aéroport. Comme Véro ne voit pas la fin de cette aventure en bus et s’impatiente, sa voisine, qui parle français, la rassure : on est bientôt arrivés ! La discussion s’engage : cette femme, d’une quarantaine d’année, a fait des études en Suisse, et a pas mal voyagé en Europe. Elle travaille actuellement dans son pays. Mais elle n’est pas sûre de son avenir ici : c’est dur d’être une femme en Turquie et d’être confrontée au fait que des postes de travail ne sont réservés qu’aux hommes.

Finalement, le trajet dure une heure trente ! Et malgré cela il reste encore deux heures à tuer à l’aéroport.

L’avion pour Beyrouth est un Boeing 737 pas très neuf. Quelques passagères sont en tenue traditionnelle : foulard bleu pastel couvrant un bandeau blanc ceint sur le haut du front. On part à 23h30. Vol sans histoires si on excepte les mômes qui hurlent et un appel à médecin pour une vieille dame qui tourne de l’œil.

L’arrivée sur Beyrouth est spectaculaire : on longe la corniche ouest presque au ras de la mer.

À l’aéroport, les complications commencent au contrôle des passeports. Plusieurs personnes sont invitées à se rendre dans un petit local pour éclaircir quelques détails. Et ça prend du temps ! Il est une heure trois quart du matin ! À la sortie des bagages, la douane les scanne !

Nous retrouvons Alex à la sortie : il est en tee-shirt et short ! Il fait presque 30° dehors… Il est venu nous chercher avec la voiture de son amie, Sima. La route directe pour le centre est très partiellement éclairée, et par endroit, des chevaux de frise et des croix de fer protègent encore quelques immeubles.

Notre logeuse de AIRBNB, Léa, habite un immeuble dans le quartier de Badaro (derrière la Résidence des pins). Elle a tout expliqué à Alex, à qui elle a aussi confié les clefs. On s’installe dans notre chambre : une grande chambre avec un grand lit ! Léa se réveille malgré tout quand on arrive et nous accueille gentiment, ainsi que ses chats et son chien !

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20/10/2015

Léa nous a préparé un petit dej libanais: thé, café à la turque, pita, feta, miel, olives et huile d’olive. Et quand on se lève vers 8h30, on n’a plus qu’à mettre les pieds sous la table. Elle est prête pour partir à son travail qui est à vingt minutes à pied. Elle nous fait ses dernières recommandations concernant la maison et surtout l’électricité : Il y a des coupures et quand le générateur prend le relais, il faut faire attention aux surtensions… Elle nous laisse avec ses deux chats et son chien, lequel gobe les mouches qui lui tournent autour. Et l’un des chats est plutôt bizarre…

On est logé au deuxième étage d’un immeuble des années 60. L’appartement comporte un grand salon et deux grandes pièces, une cuisine et un petit balcon. Les toilettes/sdb par contre sont très petits. Les plafonds sont hauts. Le tout est bien décoré, mais le rangement n’est pas une priorité…

On retrouve Alex vers 10h. Le temps est clair et il fait déjà chaud (28°). On débute un périple dans la ville en commençant … par prendre un café dans Badaro. Ce quartier qui jouxte le parc de la Résidence des Pins est le nouveau quartier branché, et c’est vrai qu’il est bien agréable de déambuler dans les rues bordées de grands pins.

Dans le quartier du Musée national, on est un peu désorienté : un grand carrefour encombré de voitures impatientes, un immense bâtiment couleur sable qui abrite le musée, un minuscule parc où une vieille dame tente de nourrir un chat famélique à côté d’une ruine romaine abritant quelques colonnes et de magnifiques mosaïques laissées à l’abandon, des positions militaires fortifiées aux alentours de l’ambassade de France protégée par un tank, des rouleaux de barbelés, …

[ Une rue à Badaro ] [ Ce qu'il reste de Rome ] 
[ Mosaïques romaines ] [ Protection militaire ] 

C’est là que, pendant les quinze ans de guerre civile, se situait le dangereux « passage du musée », un des trois points de communication entre les quartiers est et ouest, la rue de Damas faisant la frontière nord-sud.

Un peu plus au nord le long de la rue de Damas, des maisons criblées de balles et sur le point de s’effondrer subsistent encore. L’une d’elles, la « maison jaune » est en « restauration » : on en reconstruit quelques pans de murs écroulés par les obus, et pour faire plus vrai, on rajoute des impacts de balles dans le nouveau crépi !

[ Ce qu'il reste de la guerre civile ]  

Au bout de la rue de Damas, une grande esplanade partiellement transformée en parking est bordée par un étrange bâtiment en béton et en forme d’œuf couché mais éventré par des obus ; derrière se dresse l’imposante mosquée el Amine couleur sable du désert pour les murs et minarets, et bleu turquoise pour les dômes. On visite. Un homme de la mosquée apporte à Véro un genre de kimono noir à capuche, qu’elle revêt sans plus de cérémonie. L’intérieur de la mosquée est grandiose. L’extérieur pareillement : un mausolée blanc abrite la tombe de Rafic Hariri assassiné en 2005 lors d’un attentat.

[ Ce qu'il reste de la guerre civile ] [ La mosquée el Amine ] 

On visite quelques églises alentours, des ruines romaines où se dressent encore quelques colonnes. Il faut ajouter à ce paysage, les immenses tours, dont de nombreuses en construction, qui bouchent l’horizon.

[ La reconstruction de la ville ]  [ Contestation ]

Le quartier de l’Etoile, centre politique du Liban, est complètement bloqué par la police et l’armée, transformant le quartier en camp retranché : blocs de bétons barrant les rues, barbelés sur quatre mètres de haut, hommes armés jusqu’aux dents. Depuis plusieurs mois le quartier est agité par des manifestations contre la corruption, la gestion des déchets et de l’électricité, et l’incurie des responsables politiques.

[ Le quartier du Sérail bouclé ]  

On entre dans le quartier d’Hamra, bien animé. On est agrippé par quelques mendiants, les enfants étant les plus insistants.

Vers une heure, on retrouve Sima au pied de son lieu de travail. On va manger de délicieux sandwiches de viande roulée dans une pita.

Café dans un bar sympa de Hamra. Véro découvre le café blanc, concept culinaire libanais : un grand bol d’eau chaude parfumé à la fleur d’oranger.

Puis par une forte chaleur, on se promène dans le vaste campus de l’AUB, l’université américaine, où les étudiants se prélassent sur les pelouses ou à l’ombre de grands arbres. On rejoint le bord de mer et sa fameuse Corniche - un large boulevard où s’entraînent les joggeurs. On débouche sur un port de yachts puis l’artificiel quartier de magasins de luxe de Solidere, et dont les rues sont désertes.

[ L'AUB modernisée ] [ Le campus ] 
[ Le port de plaisance à Solidere ] [ La Corniche ] 

De retour à la Place des Martyrs, on entre dans le quartier de Gémmazie, plutôt défraîchi et quelque peu laissé à l’abandon. À l’occasion d’un pot dans un bar, on élabore un « plan d’action » pour les prochains jours. En sortant, on voit la lumière du jour décliner. On monte vers le quartier de Mar Nicolas et d’Achrafieh. On fait quelques courses dans un supermarché chic où je trouve les prix plutôt élevés.

[ Le quartier de Mar Nicolas ] [ Tenir le bon bout ] [ L'avenir de la Pucelle ]  [ La presse ]

On fait une pause chez Sima. Elle habite une maison traditionnelle, une des rares qui résiste dans ce quartier à l’appétit des promoteurs qui rongent le secteur en construisant d’immenses tours. L’appartement dispose de grandes chambres et salons aux plafonds à plus de quatre mètres de haut !

[ Quelques vieilles maisons épargnées ]  

Alex nous raccompagne à Badaro avec nos courses.

Léa nous accueille généreusement et nous propose un apéro au vin blanc produit dans la vallée de la Bekaa. Ça tombe bien : on a ramené des olives et des variantes. On bavarde pendant plus d’une heure sur des sujets de société concernant l’actualité du Liban. Elle est très remontée contre les politiciens et participe aux diverses mobilisations. On aborde aussi le grave sujet des décennies de la guerre civile et espère que le « calme » actuel va durer encore longtemps.

On termine par un pique-nique "à la maison" : houmous + fromage blanc.

Pour visualiser cette randonnée en ville, cliquer sur :

http://fr.wikiloc.com/wikiloc/view.do?id=11153496

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21/10/2015

Ce matin, beau temps, 26°.

On a rendez-vous avec Alex à 10h place Sassine. Il nous a recommandé de prendre un « service ». Les « services » sont des chauffeurs avec voitures qui occupent le créneau qui existe entre les transports urbains (pratiquement inexistants) et les taxis. Les taxis vous amènent individuellement de porte à porte. Les transports collectifs parcourent des itinéraires fixes. Le « service », qui dispose d’une voiture dont la plaque d’immatriculation est rouge, erre dans les artères principales à la recherche de clients, klaxonne dès qu’il voit quelqu’un arrêté au bord du trottoir ; l’éventuel client donne sa destination, elle-même située sur une grande artère, et convient avec le chauffeur du prix : si la distance est au maximum de trois kilomètres, ça coûte 2000 LBP (1€ = 1700 LBP) par personne, et si la distance est plus grande, alors ça coutera deux ou trois « services ». Une fois pris en charge, le client doit accepter que le chauffeur prenne un autre client qui va dans la même direction. En quittant l’appartement, Léa nous recommande bien de ne pas nous faire rouler – genre tour de la ville, ou « je n’ai pas la monnaie », etc.

Une fois dans l’avenue, on avise un « service » dont la voiture est aussi vieille que son chauffeur, et nous voilà partis direct place Sassine. Enfin presque : dans un grand rond-point compliqué, deux voitures se sont accrochées, les chauffeurs restent les bras ballants bloquant complètement la circulation ; et il faut qu’un militaire et un policier s’en mêlent pour qu’ils dégagent de là…

[ Quartier de Mar Mikhael  ]  
[ Indication de rue ] [ La sirène de l'antiquaire ] 

On retrouve Alex, et on part déambuler à pied dans les rues de Mar Mitr, de Mar Mikael puis Mar Nicolas où l’on visite le musée rénové et récemment rouvert, le musée Sursock. Ce dernier est une des grandes fortunes du pays et dans le quartier, la moindre activité commerciale porte son nom. L’entrée est gratuite.

Un étage présente une collection d’œuvres contemporaines d’artistes libanais ; un autre étage présente des tableaux plus classiques et la reconstitution d’un salon et du bureau du riche négociant des années 1900. Il y a une salle consacrée aux premiers portraits photographiques. Enfin, une exposition temporaire présente de multiples représentations de la ville de Beyrouth selon des dessins de voyageurs ou de peintres sur plus de deux siècles.

[ Musée Sursock  (Beyrouth en 1850)  (carte de Barut an Cirie) ] 

Il est déjà presque 14h lorsqu’on se décide à grignoter de délicieux fallafels fabriqués par l’un des frères Sahyoun, en haut de la rue de Damas.

[ Les frères falafel ennemis ] [ Au jardin Sinayeh (Hamra) ] 

De là, on rallie Hamra grâce à un minibus déglingué de la ligne N°4. Dans le minibus on se serre pour nous faire la place sur la banquette du fond. Une petite dame nous recommande, par des phrases où se mélangent l’anglais et le français (et quelques mots d’arabe !) et par des grands gestes impératifs, de ne pas nous faire avoir par le chauffeur : ne pas lui payer plus de 1000 livres par personne et seulement à la descente. Lorsqu’on décide de descendre, elle hurle un ordre au chauffeur (lequel a passé son temps à s’engueuler avec son voisin de minibus qui veut le doubler…). On fait une pause dans l’agréable jardin Sinayeh, tout rénové et où il n’y a presque personne. Pourtant, c’est un des rares espaces verts de cette ville surchauffée et bruyante.

On prend la rue Madame Curie (qui est complètement barricadée) pour descendre vers le bord de mer de Raoucheh. On se pose dans un des cafés qui bordent la Corniche (Av du Gl de Gaulle) avec une belle vue sur le rocher creux, genre Étretat, la falaise, la mer et la plage du Sporting Club. Véro prend une boisson originale : limonade très citronnée avec de la menthe pilée. Et on bulle, affalés sur les chaises, à grignoter des amandes fraîches sur un lit de glaçons…

[ La Corniche et la plage de Ramlet Al-Bayda ] [ Le fameux rocher ] 

À la sortie, le portier du café nous arrête un « service » pour nous amener pour 10 000 LBP (6€) à Furn El-Chebbak (à 6km de là). Alex a trouvé là, pas loin de Badaro, une agence de location de voitures (Triple A), voiture qui nous sera bien utile pour visiter le pays les prochains jours. La location coûte 300 USD pour dix jours, assurance comprise. C’est une voiture neuve, et Alex n’a qu’une envie : pouvoir conduire comme les Libanais, c'est-à-dire sans foi ni loi…Les quartiers un peu éloignés du centre sont délaissés en ce qui concerne les déchets.

"[ Problème des déchets dans la banlieue ]" "[ Publicité politique ]"   

Après une petite pause dans le logement, on fait un petit tour dans le quartier de Badaro pour voir les habitudes des habitants du quartier. Badaro est très chic avec cafés branchés, et dès qu’on passe le rond-point du Mc Do, pour remonter la rue de Damas vers le sud, le quartier devient populaire avec plein de petits commerces.

[ Fabrique de pita ]  [ Tout est en équilibre précaire, au Liban ] 

On en profite pour faire quelques courses. C’est ainsi qu’on achète des ayran, les yaourts liquides salés. Le vendeur nous demande alors en français si on souhaite des chalumeaux. Après un moment d’arrêt, on comprend qu’il nous propose des pailles…

Retour au bercail. On papote un peu avec Léa qui nous explique un peu de l’inexplicable du Liban. Elle sort en laissant les dernières recommandations pour l’usage de la machine à laver. En fait ces recommandations se révèlent insuffisantes car lors de la vidange, l’eau s’échappe sur le sol de la cuisine et du coup l’ambiance de la soirée devient : ballet pour seau et serpillère…

Pour visualiser cette randonnée en ville, cliquer sur :

http://fr.wikiloc.com/wikiloc/view.do?id=11159268

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22/10/2015

Ciel couvert par des nuages d’altitude. Chaud et lourd.

Alors qu’on prend notre petit dej, un copain de Léa débarque muni d’un grand sac. Léa nous explique qu’il n’a plus d’eau chez lui, et qu’il vient prendre une douche chez elle.

Il faut savoir qu’à Beyrouth, l’eau est un problème : l’eau de la ville connaît des coupures. Tout le monde possède une cuve de secours, en cas de coupure ; mais on a de l’eau que si on a fait remplir sa cuve. Cette cuve est soit sur le toit, soit à la cave, soit carrément dans l’appartement. Et il y a une Compagnie qui distribue l’eau à la demande. Le jour de la distribution, les gros tuyaux passent dans l’appartement s’il le faut… Les gens redoutent cette eau qui ne sert que pour la salle d’eau et les machines à laver. Pour la cuisine ou les boissons, tout le monde achète des bombonnes.

"À chaque abonné  son tuyau"  

On retrouve Alex au pied de l’immeuble au volant de la belle voiture toute neuve. Aujourd’hui, destination : le sud. On s’emmanche sur l’autoroute qui longe la côte. Dans la partie banlieue au-delà de l’aéroport, il y a un haut mur de chaque côté sur plusieurs kilomètres, ce qui fait qu’on ne voit pas le paysage. Puis lorsque l’horizon se dégage, on s’aperçoit qu’on ne quitte jamais la « ville » jusqu’à Saïda, à 30 km au sud. Et que les habitations sont étagées sur la montagne toute proche, et serrées les unes contre les autres. Et côté mer, c’est un dégradé d’entreprises diverses et désordonnées. Il y a de nombreux postes de contrôles tenus par l’armée libanaise aux abords des grandes villes, et ça ne représente pas plus de dérangement qu’un ralentissement. Il y a même un poste tenu par des casques bleus coréens de la FINUL.

On dépasse la grande ville de Saïda, car le premier objectif est Tyr, plus au sud, et ses ruines antiques. À l’époque de l’hégémonie phénicienne, Tyr était le port le plus actif de la Méditerranée et commerçait avec des comptoirs qu’elle avait fondés jusqu’à Carthage. Aujourd’hui, il ne reste plus rien de cette période, sinon des ruines sous la mer ! Mais nonobstant les massacres, les incendies et les razzias successives, Tyr a continué à être active sous les Romains et les Byzantins. Et ce sont leur héritage que l’on visite.

Il y a plusieurs sites, dont un totalement laissé à l’abandon. On commence la visite par celui-là à errer parmi les colonnes renversées, les mosaïques rongées par les ronces et les mauvaises herbes, les fondations de basilique. Puis on déambule dans le site d’Al Medina proche du rivage : de remarquables allées romaines pavées de larges dalles et encadrées de hautes colonnes. Des arènes rectangulaires ce qui le fait ressembler étrangement aux ghâts des temples hindous si elles étaient remplie d’eau…

" Le site d’Al Medina " 

Il faut reprendre la voiture pour aller aux vestiges d’Al Bass : une longue avenue, pavée de larges dalles placées en chevron sous les Byzantins, traverse une vaste nécropole. Un arc de triomphe coupe l’avenue à mi-parcours et celle-ci se prolonge par un dallage simple, plus commun chez les Romains. Un aqueduc longe l’avenue. Un hippodrome pouvant offrir vingt mille places et dont il ne reste que quelques tribunes, complète l’ensemble.

" Le site d’Al Bass " 

Le site est bordé au nord par un important camp palestinien. On est surpris de voir que ses habitants ont des maisons qui pourraient être de n’importe où, s’il n’y avait pas des barrages aux sorties du camp.

On retourne dans la vieille ville où on pose la voiture. On s’engage dans le souk traversé de ruelles sombres. Ici l’ambiance est impérativement marquée par la couleur noire omniprésente : les habits des femmes, en robes noires, les enveloppant de la tête aux pieds, les habits des hommes souvent en chemises noires aussi, les magasins exposant des vêtements noirs sur les étals, et plus encore, les drapeaux noirs décorant les magasins. Il faut préciser que samedi, c’est l’Achoura, la fête des martyrs, fête très importante pour la communauté chi’ite. Et le noir est de mise.

À la sortie du souk, on trouve de quoi casser la croûte à la terrasse d’une petite échoppe qui vend de délicieux fallafels. Quelques mendiants tentent leur chance.

On reprend la voiture pour aller visiter le château de Beaufort, à la frontière de la Syrie et pas loin d’Israël. Il faut d’abord rallier la ville de Nabatiyeh. Après avoir quitté la plaine côtière et les vallées recouvertes de bananeraies ou d’orangeraies (et citrons ?), on grimpe sur un plateau calcaire aride et caillouteux où se disputent quelques rares oliviers. De nombreux villages qui ressemblent plus à des résidences de banlieues qu’à des fermes. Le long des routes de nombreux ateliers de réparations où le rangement, la propreté et la décoration ne sont pas les premiers soucis. Quant à Nabatiyeh, c’est une importante agglomération qui s’étend sur de nombreuses collines. Il y règne une grande animation et de nombreux portraits d’imam et de drapeaux noirs décorent les rues.

Côté indications, il n’y a que des panneaux en arabe, et heureusement qu’on a le mobile pour s’orienter sur les routes. Celles-ci sont très praticables et sans autres surprises que les écarts des automobilistes. Et finalement on parvient au site du château de Beaufort sans trop divaguer.

Le château est une énorme forteresse qui domine toute la région depuis une dizaine de siècles. Et même récemment elle a servi durant le conflit avec Israël. Le plateau est encore encombré des fortifications construites par l’armée israélienne. De là on voit nettement les frontières, les vallées alentours et la mer. Le château est en cours de rénovation, semble-t-il : pas de guichet, visite libre. De toute façon, les lieux sont déserts. Il y a un parcours fléché que l’on emprunte consciencieusement. Le château est tellement vaste, sur plusieurs niveaux, comportant de nombreuses salles, coursives, tunnels, escaliers qu’on met bien une heure à le visiter.

" Le site du château de Beaufort "     ( en bas à droite) : " Le château du voisin "  

En repartant, on ne manque pas de s’arrêter devant la plus proche maison en construction à cent mètres du château : un riche particulier a eu l’heureuse idée de se faire construire un « beau » château perso …

Le retour se fait en ralliant la côte par un genre d’autoroute qui traverse une zone urbanisée sans discontinuer, puis à nouveau l’autoroute côtière jusqu’à Beyrouth.

Ce soir, nous sommes invités à boire un pot par les parents de Sima qui sont à Beyrouth en ce moment. L’accueil est fort sympathique, souriant et sans manières. On raconte notre périple du jour et nos impressions sur le pays. Et rapidement la discussion à bâtons rompus fait un détour par le douloureux passé de l’histoire récente, la guerre civile, qui fait débat dans chaque famille ; et plus angoissant encore, l’actualité troublée par les conflits aux frontières et l’arrivée massive de centaines de milliers de réfugiés.

« - Vous rendez vous compte que le Liban, c’est quatre millions de Libanais, mais il y a cinq cent mille Palestiniens dans les camps, et maintenant deux millions de réfugiés syriens ! ».

On se sépare avec une nouvelle invitation à venir partager le barbecue ce week-end dans la montagne.

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23/10/2015

Ciel couvert. Très chaud et très lourd !! Atmosphère électrique.

J’ai un rhume carabiné et sue à grosses gouttes…

Alex nous prend en bas de l’immeuble et c’est parti dans le tourbillon de la circulation beyrouthine ! Destination du jour : Batroun et Byblos.

Bien sûr, à 9h, il y a beaucoup de circulation, mais c’est assez fluide vers le nord. Le flot de voitures inverse (vers Beyrouth) est au pas. La conduite automobile ne répond à aucune règle sinon celle qui autorise le conducteur le plus casse-cou à s’imposer. Il y a un nombre impressionnant de gros 4x4 noirs et leurs conducteurs bluffent sans même de considération avec l’entourage. Alex prend son pied à conduire dans ces circonstances : il fait ici tout ce qu’on ne peut pas faire en France !

L’autoroute vers le nord est la seule route possible. La montagne est toute proche et laisse peu de place à la bande côtière. La zone urbaine fait plusieurs dizaines de kilomètres vers le nord, et, en plus du littoral surpeuplé, elle envahit les pentes de la montagne. On sait qu’on a changé de ville quand on aperçoit l’adresse d’une entreprise sur un panneau, ou parfois sur un panneau de sortie de l’autoroute.

On arrive à Batroun après une heure de route. Le centre-ville semble en dehors de toutes ces agitations, et les ruelles de cette ville chrétienne sont bien calmes. Le souk est fait de belles bâtisses en pierres couleur miel, avec les devantures encastrées de grandes ogives. Il est agréable de déambuler dans les ruelles de la vieille ville où il reste beaucoup de maisons du moyen-âge, remises en état avec goût, quelques ruines du château par encore réhabilité, le port phénicien dont la digue est étonnante : elle a résisté aux assauts de la mer plus de 4 000 ans ! Il y a aussi des vestiges d’un amphithéâtre romain creusé dans le roc. Il a été découvert par hasard chez un particulier qui voulait agrandir son jardin !

" Le rempart du port phénicien " 

On reprend la route vers le nord et on cherche un accès vers un château que l’on voit de l’autoroute : le château de Mseilha (ou Mussaylha), perché sur un éperon rocheux. On rate la sortie (qui est un chemin de terre) et on doit faire des Kilomètres pour revenir sur nos pas, etc… Lors d’un des demi-tours, on avise un « café » : à l’arrière d’une camionnette garée au bord de l’autoroute, un gars a installé un percolateur et propose des boissons chaudes aux conducteurs harassés. C’est un homme âgé au visage buriné par le soleil, et au regard perçant. Il me fait un expresso très serré et au moment de payer, il fait un geste du revers de la main comme pour chasser une mouche, refuse qu’on le paye, et nous dit : "Bienvenue au Liban" ! Et mieux encore, il prépare pour Véro qui était descendue, un café au lait ! Quel accueil !

"L'urbanisation à l'assaut de la Montagne" " Expresso ! "   

On trouve enfin la bonne sortie, pour accéder au château ! Il ne doit pas y avoir grand ’monde à s’aventurer par ici. On est les seuls ! Le château comprend plusieurs étages aux murs épais et de nombreuses salles voûtées. On se met à la place des « locataires » du 17ème siècle, et on plaint sincèrement ceux qui étaient de garnison, ici…

" Le château de Mseilha "

Retour à Batroun où on déguste dans un petit restau en face de l’amphithéâtre, de délicieux manouchés qui sont un compromis entre la pizza et le fallafel.

Descente vers le sud par la petite route qui longe la mer : petit arrêt devant les vestiges de la ligne de chemin de fer abandonnée (on passe devant une importante base de marins : contrôles, bunkers, mitraillettes…).

"Plus de train ici""  

La vieille ville de Byblos (sortie Jbeil sur l’autoroute) est vraiment très belle (malgré l’ambiance de kermesse touristique) : la voie romaine où les dalles sont marquées par les roues de chars), les souks (dont toutes les alcôves sont occupées par des marchands de souvenirs ou de bars) et surtout le château des Croisés et les ruines de la ville qui l’entourait sont impressionnants. Le château possède encore intactes quatre belles tours d’angle, un donjon, et des restes de remparts. Une curiosité originale : déjà à l’époque, on pensait au recyclage : pour construire ce château, les bâtisseurs n’ont pas hésité à réutiliser les belles colonnes de la voie romaine pour les placer horizontalement dans l’épaisseur des murs (en boutisse) !

" Le site de Byblos "

Dans les ruines alentours, il y a des nécropoles, datant pour certaines des Égyptiens, enfouies dans des tunnels. Il faut dire que les fouilles établissent la présence de la cité en ce lieu depuis 10 000 ans… Une salle est consacrée grâce à des panneaux explicatifs à tous les aspects des civilisations qui se sont succédées ici, avec aussi la naissance de l’écriture alphabétique.

La visite s’effectue dans une atmosphère étouffante, genre tropiques avant la mousson…

Retour à Beyrouth dans les encombrements. L’air est irrespirable, une brume gris-jaune survole la ville, et on a les yeux qui piquent !). On fait un arrêt pour des courses (ici les prix sont très élevés : plus cher qu’en France…). Une fois Alex déposé à Achrafieh, je prends le volant, avec une petite appréhension tout de même, mais on arrive à Badaro sans encombres !

C’est Tina, la sœur de Léa, qui a pris le relais de la garde des chats et du chien. Comme elle me voit éternuant et mouchant, elle me prépare une tisane ! Le goût est plutôt amer, mais avec deux cuillerées de miel libanais, ça passe ! Pique-nique à la maison. Changement de programme pour le week-end BBQ : la mère de Sima est fiévreuse. Alors on a repoussé le BBQ dans la montagne à plus tard.

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24/10/2015

La température a baissé un peu : 24°. Ciel semi couvert.

On se lève à 7h : on souhaite visiter Saïda et le Chouf. Après le petit dej., la douche. Il y a un petit filet d’eau avec lequel Véro se savonne. Puis une fois couverte de bulles, plus d’eau !! Par miracle il reste un peu d’eau dans les tuyaux de la cuisine, de quoi remplir une bassine. Les douches sont reconverties en mandi, ces sdb où on se lave en Asie du Sud-est : casserole pour puiser l’eau dans la bassine et on en verse le contenu (froid) sur la tête. Une fois terminée notre toilette exotique, Tina sort de sa chambre, pour aller promener le chien. Elle est catastrophée de cet incident : coupure de l’eau de ville, il faut brancher la pompe de l’eau de la cave ! Maintenant on sait pour le système D…

Il n’y a pratiquement personne sur l’autoroute. Arrivés à Saïda (ou Sidon), pas de soucis pour se garer devant le Château de la Mer. Magnifique château des Croisés sur une petite île au milieu de la passe du port. C’est un régal de se promener dans les tours et les différentes salles. Et aujourd’hui, le vent marin entretient une belle houle ; les vagues viennent se fracasser au pied des tours.

" Le Château de la Mer "

Promenade dans les ruelles du souk, juste en face. On s’y prend à deux fois : je suis victime d’une attaque déloyale de tourista, comme si mon rhume ne suffisait pas… On trouve un beau café sur la corniche, où les gens fument le narguilé. Les toilettes ne sont pas aussi luxueuses que la terrasse.

Le souk est immense : 1 Km2. Ce souk presque millénaire est construit de pierres calcaires blondes. C’est un dédale de ruelles avec des passages voutés en ogives. Chaque ruelle est bordée d’alcôves à touche-touche, occupées par des commerçants. Les gens de la ville viennent s’approvisionner dans ce souk, comme depuis des siècles.

Ce souk comprend aussi des khans (grandes cours entourées de logements qui servaient à accueillir les caravanes marchandes venant du désert ou les marins arrivés d’Europe) ; de nombreuses petites mosquées, quelques rares églises, des hammams.

Sans s’en apercevoir, on y fait des kilomètres à regarder les différentes échoppes : artisans, bistrots, petits commerces. Au détour d’un passage étroit, un homme qui discutait avec ses copains, nous propose de découvrir un hammam bien planqué et laissé à l’abandon avec de beaux restes. Il manque l’eau et les baigneuses.

"Le hammam bien caché"  

On visite le surprenant musée du savon très didactique sur le processus de fabrication du savon. Ce musée est un endroit agréable dans un bâtiment entièrement rénové et climatisé.

" Les savons en cours de séchage "  

Dans ces ruelles, on croise aussi bien des femmes voilées de différentes façons que des femmes habillées à l’occidentale. Toutes sortes de confessions sont représentées.

Retour à la voiture pour remonter vers le nord, puis vers l’est. À l’entrée de la vallée du Damour, un barrage militaire avec blindés et mitraillettes filtrent le flot montant des véhicules. On grimpe, on grimpe le long des falaises creusées dans le plateau calcaire. Le Chouf est une région montagneuse peuplée par les Druzes, un peuple farouche qui a été en guerre contre tout le monde.

Nous avons RDV avec Sima et Alex à Deir el-Qamar. On saute le repas par manque d’appétit.

Une fois-là, on visite les différents palais situés autour de la mosquée centrale, à l’architecture sévère.

" Deir el-Qamar " 

On poursuit la route sur 3km vers Beiteddine où un richissime prince a fait construire un immense palais accroché à la montagne : grandes salles de réception aux boiseries de Damas, hammam aux multiples salles. Le tout au milieu d’un vaste jardin et de vérandas.

" Beiteddine  " 

On est cassés : accablés par la chaleur et la tourista !

On rejoint les jeunes pour un dernier pot à Deir el-Qamar, puis retour maison.

7

25/10/2015

On part à 8h20. Ciel couvert. Vent qui soulève la poussière. Très peu de circulation. On prend la direction du nord et en trois quart d’heure on arrive à Chekka, l’embranchement pour Bécharé (il y a plusieurs orthographes possible selon les panneaux : Bcharre, Bsharri, etc). Gros barrage militaire avant d’entreprendre la montée. La route grimpe pour parvenir à un plateau, puis longe le bord d’une falaise qui plonge dans la vallée de Qadisha, ou la vallée sainte. On atteint rapidement les 1500 m d’altitude.

Les sommets sont couverts par un plafond de nuages bien sombres. Quelques gouttes, puis l’orage éclate : un vrai déluge ! En un quart d’heure, la route est envahie par des eaux boueuses, des pierres, des poubelles… Et ça dure une heure ! On ne voit rien de la vallée ni de la ville : tout est dans la brume. On pousse jusqu’au parc des Cèdres (qui est aussi le départ des pistes de ski). Mais on n’y voit pas à cinquante mètres ; on aperçoit vaguement un dizaine de cèdres derrière les boutiques ! Les vendeurs de bibelots sont consternés : les seuls touristes qui passent par-là font demi-tour.

Retour à Bécharé pour visiter le couvent St Elisée (Der Mar Elisha), à la gloire de Saint Maron, l’ermite qui a fondé l’ordre maronite.

"St Maron et le déluge"  

Cet ermitage se tient à flanc de falaise, au creux de la vallée au bout d’une route étroite, parfois vertigineuse avec de nombreux virages sans visibilité. À la hauteur du début du chemin de croix, on pique-nique (léger) dans la voiture à cause de la pluie. La pluie diminue d’intensité, aussi j’emprunte le chemin tandis que Véro prend le volant pour terminer les deux derniers kilomètres.

L’ermitage est une cave dans la falaise que les moines ont clos avec un mur. Il y a plusieurs cellules contenant reliques, icônes et objets ayant appartenu aux moines. Aujourd’hui ce couvent sert la gloire de St Maron (entrée libre). Dans ces montagnes, c’est la religion dominante. Chaque village possède deux ou trois églises. Pour simplifier, les maronites sont catholiques et reconnaissent l’autorité morale du pape, mais ils maîtrisent la hiérarchie de leur ordre. Les bibles sont écrites en langue arabe. La langue maternelle de la population est l’arabe.

" Le couvent St Elisée  "

Au retour, on essaie de trouver la bonne route pour aller au village de Tannourine. Les gens ne comprennent pas le français, mais sont très aimables et nous aident pour trouver notre chemin (lors des défaillances de GMaps…).

Pendant la visite de l’ermitage, le temps s’est levé et le soleil est réapparu ! Du coup le spectacle de la vallée de Qadisha se révèle, grandiose. On découvre aussi sa profondeur et sa longueur impressionnante. Et, la région étant tout de même pas mal urbanisée, on voit nombre de maisons au bord du précipice sur les deux rives.

" Quand le soleil revient, on voit mieux la vallée de la Qadisha, Bcharré, Tripoli et la côte " 

L’embranchement pour Tannourine se trouve dans le village de Hadet El Jebbe. On monte dans un univers dépouillé. En cette saison, le couvert végétal est roux, hormis dans les creux des vallons, quelques jeunes cèdres ou des vergers. On parvient au parc – réserve naturelle - qui s’avère être la plus grande forêt de cèdres au Liban (1205 Ha). Un panneau propose plusieurs boucles de sentiers de randonnées bien balisées. Des dames nous expliquent comment démarrer notre promenade. On emprunte le sentier N°2 qui indique 1300m ; mais c’est sûr, il en fait plus ! Le paysage est magnifique : les cèdres centenaires, enracinés dans les karsts du plateau calcaire au bord de vallées vertigineuses, dégagent un parfum d’essence caractérisé bien prenant. Au milieu de la boucle : une modeste stèle en l’honneur de Dalida !

" Enfin, un peu des cèdres du Liban ! "   

On poursuit vers le village de Tannourine qui se cache dans un repli d’une falaise. Après quelques écarts on trouve la vraie route vers Laqlouq, qui surplombe un paysage tourmenté.

La toute petite route qui mène au gouffre de Betara (ou Bâloûaa Balaa) est très mal indiquée. Au petit parking, on retrouve les femmes rencontrées au parc des cèdres. Elles sont contentes de nous voir là : elles nous disent de nous dépêcher car il risque de pleuvoir à nouveau (de gros nuages sombres sont apparus) : et les filles nous donnent deux ponchos !

La promenade vers le gouffre dure quelques minutes dans cette étonnante formation géologique. Un bel escalier descend au point de vue. Et là, le spectacle est fascinant : le gouffre est étagé en trois ponts naturels avant de s’enfoncer sous terre, avec une rivière qui y tombe en cascade. Comme il a plu avec abondance, la cascade roule des eaux jaunes. On prend un petit sentier qui suit le plateau du premier pont, et on se pose là où la rivière débute sa chute. Retour au parking avec pas mal de boue aux pieds…

" Le gouffre des Trois Ponts "  

La route qui descend vers Byblos (Jbeil) se fait la nuit tombante. La conduite s’avère délicate : la route est d’une largeur inégale, sans les bandes blanches, mais avec pleins de 4x4 pressés d’en découdre… et finalement on a mis une heure et demie pour rentrer à la maison (avec quelques erreurs dans Beyrouth…).

Pour situer l’accès à la réserve de Tannourine et le gouffre de Betara, cliquer sur

http://fr.wikiloc.com/wikiloc/view.do?id=11201157

8

26/10/2015

Beau temps.

Départ à 9h pour le nord. On récupère Alex et on s’engage sur l’autoroute vers le nord. On fait un premier arrêt au site de Narh el-Kelb (le fleuve du Chien). C’est assez délicat d’y accéder car il faut emprunter la sortie qui est à raz de la sortie d’un tunnel, et en angle droit ! Pour bien faire, il faut ralentir dans le tunnel, alors que les autres foncent derrière et de tous les côtés…

Ce site est situé au pied d’une falaise qui tombe dans la mer, là où la chaîne des Monts Liban est au plus près de la mer. Le littoral se limite donc aux voies de passage entre l’agglomération de Beyrouth au sud et celle de Jounieh au nord. Et à l’époque antique, les envahisseurs (venant du sud ou du nord !) tombaient sur cette défense naturelle, et la franchir était une épreuve. Aussi, les princes conquérants ont fait graver sur les flancs de cette falaise des stèles glorifiant leur passage. L’inaugurateur du rite fut Ramsès II, puis quelques empereurs assyriens, Nabuchodonosor II, le Sumérien, mais aussi des Grecs. Rien de la part des Croisés. Puis le rite reprend avec les Turcs qui offre un pont au-dessus du fleuve et qui le font savoir, et enfin l’ère contemporaine avec Napoléon III qui offre une stèle pour son intervention en 1860 destinée à apaiser les conflits meurtriers entre Chrétiens et Druzes, puis les divers généraux français et anglais des corps expéditionnaires de 1918, puis 1920, 1930 (pour le passage du train),1941….

" Les stèles de la Rivière des Chiens "  

Nous n’avons pas posé notre stèle… pourtant on y était !

Pour reprendre l’autoroute, c’est un peu compliqué et tout aussi acrobatique ; on file sur Tripoli.

"Pont offert par les Turcs et autoroute"  

Il y a pas mal d’industries aux alentours de la ville, mais l’atmosphère y est plus respirable qu’à Beyrouth. On se gare dans le quartier encombré de la place du Tell.

Ici le souk est important, installé dans des constructions presque millénaires, au pied de la citadelle. Il y a beaucoup d’animation, une population très diverse : des plus conservatrices aux plus modernes, aussi bien chez les commerçants que chez les clients.

Plusieurs personnes nous souhaitent spontanément la bienvenue, et on me sourit quand je prends des photos. Visite (libre) du hammam Ezz ed-Dine aux multiples salles, accompagné par un guide francophone bénévole. On trouve sans trop de difficulté le Khan al Misryine dans lequel œuvre une des dernières fabriques artisanale de savon du Liban (Savonnerie Al Sharkass). Une charmante jeune personne nous explique les différentes étapes du processus dans des locaux hors d’âge et de confort. Rien n’a changé depuis deux siècles : il y a encore les outils des ancêtres, le laboratoire des produits et de la cuisson, les pièces où l’on façonne les savons qui peuvent prendre différentes formes. On fait provision de savons …

" La savonnerie Al Sharkass "

On va tout de même visiter le Khan el-Saboun qui, comme son nom l’indique, est le khan des savons, mais c’est un truc pour touristes aux prix x3 !

Moghrabié

On passe plusieurs heures à déambuler dans les ruelles pour finalement se poser dans la taverne Dabboussi pour y déguster son plat fétiche qu’il expose en vitrine. C’est un mélange de pois chiches, de moghrabié (perles de semoule), d’oignons et d’épices. Copieux !

La montée à la citadelle St Gilles est un peu poussive. Un soldat du peloton qui garde l’entrée avec un gros tank appareillé de mitrailleuses me demande aimablement de supprimer les photos que j’avais subrepticement prises…

La citadelle a été fondée par un Croisé venant de Toulouse : le comte Raymond de St Gilles. On passe un long moment à sa visite, car cette citadelle est immense, contient plusieurs niveaux, des dizaines de salles, des places d’armes, bref un truc imprenable… mais…

 " La citadelle St Gilles  "

Café + pâtisseries dans un bistrot en vue.

L'ABC

Retour à Beyrouth sans trop d’encombres. On passe par l’ABC pour voir si, à la librairie Antoine, ils n’ont pas le livre introuvable en France : Une maison aux nombreuses demeures de Kamal Salibi. Hé bien, on le déniche au fond d’un rayonnage ! En allant régler à la caisse, Alex se fait héler par une dame : c’est la tante de Sima, qu’Alexandre avait vaguement croisée à Paris. Ces retrouvailles se terminent au bar à la terrasse de l’ABC où nous sommes invités à prendre un pot. Sima nous rejoint à la sortie de son travail ; la conversation à bâtons rompus tourne autour du Liban, du comportement des automobilistes qui rend fou le mari, des politiciens qui s’auto-réélisent au pouvoir, les fleuves de poubelles qui ont parcouru les rues de Beyrouth, hier, suite à l’orage.

Quelques courses, puis retour au bercail où Véro cuisine des crevettes !

9

27/10/2015

Beau temps – quelques gros cumulus sur la montagne.

On passe la matinée dans le Musée national, beau bâtiment aux allures de temple égyptien. Le rez de chaussée est consacré à la statuaire et aux mosaïques, le premier étage aux petits objets. Les collections embrassent toutes les civilisations antiques, le Liban ayant été un lieu de passage presque obligé pour tous les généraux en quête d’empire. Elles rassemblent les objets recueillis lors de fouilles effectuées sur le territoire libanais. Bel itinéraire dans le passé.

Statuette ex-voto pour guérison d'un fils
Rhyton
Masque mortuaire en or
" Le Musée national " 

Au rez de chaussée, pendant la guerre civile un trou a été percé dans une mosaïque murale à coup de marteau piqueur par un milicien pour servir de meurtrière. Le Passage du Musée de sinistre mémoire était ainsi dans son collimateur.

Le musée propose dans la salle de cinéma une projection sur la renaissance du musée après la guerre civile. On y voit avec émotion, les lourds dégâts subis par les installations du musée, le travail acharné des conservateurs pour protéger les collections dont certaines pièces ont été emballées dans des coffres en béton, la restauration des locaux et la remise en place des collections.

On récupère Alex et direction le Sud. À Saïda, on se fait aider pour trouver notre route pour Jezzine : c’est un taxi qui y va qui nous propose de le suivre. Route de montagne pratiquement urbanisée tout du long. Jezzine est un gros bourg situé sur un plateau à l’amont d’une vallée taillée en large canyon. On s’y arrête pour déjeuner dans une petite boutique où l’on fabrique de larges crêpes. Et aussi des man’ouchés, genre de galette recouverte de zaatar, l’herbe épice locale.

On repart grimper dans les petites routes de la montagne à la recherche d’une autre réserve de cèdres. On s’égare dans Niha, un village perché, on se trompe de route ; mais un automobiliste (qui a un énorme fusil sur sa banquette) nous remet dans le droit chemin jusqu’à Moukhtara, le fief des Druzes. On grimpe à nouveau. On atteint le plafond nuageux et lorsqu’on parvient à la réserve de Cèdres, on n’y voit pas grand-chose tant il y a de la brume. Une cabane sert de caisse pour régler les droits d’entrée (7000) et on se dit que pour la randonnée prévue, c’est cuit, alors on repart en direction de la Bekaa.

Une fois passé le col du Jabal el Barouk, la brume disparaît et la plaine de la Bekaa s’étend à nos pieds. On est surpris par cette immense plaine coincée entre deux chaines de montagnes. Le contraste est accentué par les couleurs : le beige des montagnes pelées, le vert des parcelles cultivées de la plaine.

La route sinueuse descend jusqu’à Kefraya. Le village est entouré de vignes. On visite la cave de Château Kefraya où on nous fait déguster le blanc, le rosé et le rouge. La plaine est à 1000 mètres d’altitude, l’hiver il y fait froid, et il y neige ! L’exploitation fait quelques quatre cents hectares ; les grappes sont récoltées à la main.

" Les vignes de la Bekaa " 

La route qui mène à Chtaura est rectiligne. Quelques villages sont installés sur les hauteurs et chacun est bordé de camps de réfugiés syriens. Les abris sont de simples baraques de planches recouvertes de bâches blanches elles-mêmes arrimées par de grosses cordes. Des cabines de toilettes sont placées çà et là.

Quand on arrive à Chtaura, il vient de tomber une grosse averse rendant les routes boueuses. S’ajoute la cohue de la circulation…. On rentre direct à Beyrouth par une grande route.

Il faut tout de même signaler qu’au cours de ce périple, on a passé une dizaine de barrage de militaires, à l’abri dans des casemates, l’arme au poing… Le plus gros barrage est celui qui défend un pont pas loin de Chtaura sur la route en direction de Beyrouth.

10

28/10/2015

Beau temps, mais gros nuages à l’horizon.

Journée consacrée à Baalbek, qui possède d’importantes ruines romaines du 2ème siècle.

La route de Damas est dégagée, et on parvient au col donnant sur la vallée de la Bekaa en une heure. Une mer de nuages la recouvre. On prend un complément de petit dej. dans une belle pâtisserie toute neuve entre Chtaura et Zahle : les petites parts de gâteaux sont délicieuses. Zahle est une grande ville et sa banlieue s’étend sur des kilomètres.

La traversée de la plaine se fait par une route à quatre voies, rectiligne, bordée de panneaux publicitaires et de drapeaux à la gloire du hezbollah. Il y a plusieurs barrages militaires avec des blindés.

Une grande mosquée toute en paillettes d’or marque l’entrée de la ville. Banderoles et drapeaux. L’emplacement est complètement barricadé. Et à 500m c’est le site des temples. Déjà, de la route on aperçoit le caractère grandiose du site. Et de la route, il est très facile d’accès.

La visite du site nous prend deux heures et demie ! On ne va pas tout décrire ici. Disons simplement que notre déambulation dans les ruines est magique ! De plus, la brume s’est levée et le soleil lèche les belles pierres orangées. On s’étonne devant les prouesses et les trésors d’ingéniosité qui ont permis de lever et placer des pierres taillées ou des colonnes de plusieurs mètres. Il y a même parmi elles, des monolithes qui font vingt mètres de long sur quatre de large et quatre de haut ! Mais il y a aussi la finesse des rares sculptures en relief.

Les tunnels sous la grande cour sont consacrés à une intéressante exposition qui couvre tous les aspects du site de Baalbek.

À la fin de la visite, on se promène dans la ville, mais celle-ci n’a pas beaucoup d’attraits. On tombe sur l’institut culturel français. On fait les curieux, mais, hormis un militaire et une femme de ménage, le personnel est sorti pour manger. Une bibliothèque pour adultes et une pour enfants, une salle de classe…

En sortant de la ville, on s’arrête pour visiter un marché. On y achète des dates fraîches qui s’avèreront délicieuses. On saute de repas de midi : on n’a pas faim.

Retour vers Zahlé par une route de traverse. Il y a beaucoup de camps de réfugiés dans ce secteur.

On cherche et on trouve difficilement le village de Niha. Il y a plusieurs temples romains dont un au bout d’une route qui monte dans la montagne. On profite d’un beau paysage, avec vignes et vergers. Au-dessus de nos têtes les gros nuages noirs grondent, quelques éclairs, mais on reste secs. Le temple qui est dans le village est très imposant lui aussi, et la petite vallée qui lui sert d’écrin lui donne un cachet particulier.

Pour visualiser l’accès au site des ruines de Niha (aucune indication sur place), cliquer sur :

http://fr.wikiloc.com/wikiloc/view.do?id=11268767

Il se met à pleuvoir, et plus on revient sur la route de Damas, plus ça tombe dru. La nuit tombe alors qu’on entre dans Beyrouth. La ville est bloquée par les embouteillages et on met près d’une heure pour faire les derniers dix kilomètres.

Selon Léa que l’on retrouve à la maison, c’est toujours comme ça quand il pleut !

Quand on ressort vers 19h30, l’embouteillage a presque disparu. On se retrouve avec Sima, Alex et les parents de Sima pour aller à Tabarja dans un restau au bord de la mer, Al Mina. Ce sont les enfants qui invitent les parents ! On nous sert un mezze composé d’une bonne dizaine de mets à partager (hommous, caviar d’aubergine, seiche sauce encre, éperlans frits, diverses salades, frites, etc.), un poisson frit, puis le dessert : une montagne de fruits fraichement cueillis, des halwa, le tout arrosé d’un blanc de Kefraya et d’arak. Repas délicieux et ambiance sympathique, conversation sur l’histoire, les religions, la politique…

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29/10/2015

Ciel gris : il a plu toute la nuit.

Ce matin, on traîne. On bavarde avec Léa à propos des photos de la journée d’hier et sur la situation entre communautés dans la vallée de la Bekaa.

Puis on va chez les parents de Sima, on bavarde, etc…

On va casser la croûte chez Basterma Bedo, à Borj Hammoud, où on trouve les meilleurs sandwiches du quartier arménien.

" Le quartier arménien " 

Puis on va faire un tour dans la montagne proche. Ici, l’urbanisme est impressionnant : des rues en pente à 20%, des immeubles dont le rez de chaussée est évidé pour faire parking, accrochés sur la pente et serrés les uns contre les autres. De magnifiques points de vue sur Beyrouth et la côte. On monte encore : là ce sont plutôt les maisons luxueuses qui ont la vue sur la ville. Dans le quartier de Roumieh, on fait une pause sur le parvis d’une église d’où on a une vue grandiose, avec un soleil couchant.

Retour dans les embouteillages….

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30/10 & 31/10 & 01/11/2015

Le vendredi 30

Beau temps

On traîne un peu, puis on passe le reste de la matinée à l’AUB (prononcer éyoubi), l’Université américaine. C’est très compliqué de trouver une place où se garer. Visite du musée archéologique commentée à l’aide d’un audioguide (le tout gratuit). Belle collection, bien plus complète et mieux documentée que celle du musée national.

On récupère Alex et Sima. Elle nous emmène par de petites rues à l’Ishkhanian bakery, (Houssein Beyhum St), où l’on déguste le meilleur fallafel arménien de Beyrouth.

On doit passer la nuit chez les parents de Sima, lesquels ont une résidence dans la Montagne. La Montagne, c’est le raccourci qu’utilisent les Beyrouthins pour parler des villégiatures qui sont au pied du Mont Liban. C’est une région qui est avant tout maronite, mais aussi druze. L’été, il y fait frais, et l’air est bien plus pur qu’en ville. Mais c’est compliqué d’y accéder.

La route pour Mtein (ou El Mtaïn) (dans le Metn) zigzague dans cette grande banlieue au relief montagneux. Il nous faut plus d’une heure pour accéder au « village ».

La maison a été reconstruite après la guerre. Elle a été occupée par l’armée syrienne, puis bombardée par l’armée israélienne. Belle maison, grand jardin ; une autre belle maison juste à côté, celle du frère : c’est là qu’on emménage pour une nuit.

Apéro au coin du feu. Discussion sur le Liban, sur l’histoire de la famille du père dans cette maison…

Soirée quiche préparée par les jeunes.

Après le dîner, on sort faire une promenade nocturne dans Mtein avec le père de Sima. Le centre du village a une histoire ancienne : il en reste quatre palais de quatre fils d’un ancien émir autour d’une grande place (16ème siècle). Le fond de l’air est plutôt frais …

" Mtein " 

Le samedi 31

Beau ciel bleu

Debout tôt (7h) pour aller à Faqra, site naturel et ruines romaines, à 30 km à vol d’oiseau, mais bien plus par la route.

C’est une route de corniche, évoluant entre les plateaux et les profondes vallées, traversant de nombreux villages. Selon Gmaps, il y a de multiples routes possibles, et ce n’est pas simple de trouver la meilleure, et il n’y a pas toujours de panneaux. Les gens nous aident à trouver la bonne direction, toujours sympa « bienvenue » ! Parmi les villages traversés, il y a la Municipalité du « Bois de Boulogne », et le hameau de « la Vie en rose » !… On voit que ce sont les gens aisés qui habitent ces hauteurs. Parfois ils se sont fait construire de vrais palaces. Cependant, la route traverse des zones où il subsiste d’importantes traces de la guerre civile : maisons éventrées, toitures effondrées.

Sur le plateau, il y a de nombreux chasseurs (d’oiseaux migrateurs ?) ; ils n’hésitent pas à tirer à proximité des habitations. Parmi eux, de tout jeunes garçons, plus petits que leur fusil, s’exercent à tirer !

On traverse le Faqra club : c’est une immense résidence pour (très) riches venant pour la saison de ski (il y a beaucoup de gardiens, et barrières).

Le site du pont naturel est au nord de cette résidence. On tombe dessus par hasard. Le site mérite qu’on fasse une petite promenade consistant à faire le tour d’un petit cirque, d’y descendre pour pouvoir passer sous le pont. L’érosion a sculpté d’étonnantes formations calcaires.

Ce sont les mêmes formes étranges qui entourent le site des ruines romaines qui sont à 1km en descendant vers l’ouest. Les restes des deux temples (entrée 3000 L) surgissent d’une dépression du plateau. Et malgré une restauration bétonnée, l’allure générale est plaisante.

Retour à 11h pile à Mtein.

On va faire des courses avec la mère de Sima dans un magasin d’épices : on y découvre des produits qu’on ne connaissait pas. Puis on va chez le boucher, pour récupérer les viandes, etc commandées. On aide un peu à la préparation du repas : on nous confie la tâche de préparer le gâteau aux pommes.

La table est placée à l’ombre de jeunes érables et le soleil est bienvenu.

Les plats sont étalés sur la table pendant l’apéro à l’arak. Au menu : hoummous, taboulé, caviar d’aubergines, aubergines farcies confites dans l’huile, olives, salade au fromage, tartare d’agneau, kebab, petites saucisses, poulet grillé, brochettes de poulet. Raisins, gâteau aux pommes, petites galettes aux épices et au sésame. Vin et arak. On mange comme des ogres !

Grandes effusions lors de notre départ.

Retour à Beyrouth à la nuit tombante : on colle au train de la voiture du père de Sima ; c’est délicat surtout dans les descentes parfois périlleuses. On arrive en une heure à l’agence de location de voitures. Retour au bercail où Léa s’apprête à sortir. On lui fait un petit compte rendu de notre visite de la montagne !

Puis on range les valises. Toute petite salade avant de se coucher. Panne d’internet.

Le Dimanche 01

Réveil à 2h. Même pas 4 h de sommeil…

Pendant qu’on prend le petit dej discrètement dans le petit salon, panne d’électricité ! On le termine sous la lueur de la torche LED qu’on avait emportée. Même chose pour la douche. Quant à Léa, elle dort comme une souche !

À 3h, on est dehors à attendre le taxi que Léa avait commandé. À 3h15 toujours pas de taxi, on en hèle un sur la grande avenue : 20 000 Livres. On arrive à l’aéroport en 10 mn (l’autoroute est vide). Le chauffeur écoute des chansons digne de Radio Nostalgie …

Pour visualiser l’accès aux sites de Mtein et de Faqra, cliquer sur :

http://fr.wikiloc.com/wikiloc/view.do?id=11268831