Petit dej à volonté (œufs, fromage, charcuterie, viennoiseries).
Notre petit cortège se rend à pied sur la place Otakarova, toute proche. (Non, le nom de cette place n’est pas en l’honneur du prince Ottokar, cher à Tintin…). Et on ne saute pas non plus dans un autocar, mais dans le tram 14 vers le centre-ville. On descend à Vodičkova, une grande artère animée. Là commence notre déambulation piétonne.
Les immeubles rivalisent d’originalité dans leurs décors : portails, fenêtres, balcons, toitures, façades sont autant de supports pour exposer des œuvres de sculptures, proposant aussi bien des plantureuses cariatides « néo baroques », des échauguettes « néo renaissance », des entrelacs « art nouveau », que de sévères colonnes « néo classiques staliniennes ».
Dans le passage Lucerna, on sourit devant l’audacieuse sculpture de David Černý, représentant le saint roi Venceslas chevauchant fièrement la dépouille pourrissante de son destrier pendu par les pieds, ironisant ainsi sur la grandiloquence de l’œuvre originale du même roi trônant en majesté sur la place centrale de Prague. De là, on se rend donc sur cette grande et large avenue, et là on sourit encore sur les diverses statues disposées sur la pelouse centrale. David Černý s’est fait connaître en peignant en rose un char soviétique, payant cette audace par de la prison…
On fait un petit détour par la Poste centrale où les hauts murs sont entièrement décorés de peintures en enduit gratté, pour atteindre la tour poudrière et la maison communale (Obecni dům), quartier où règne une ambiance de nos grands boulevards. Tous ces efforts méritent un arrêt, lors duquel certains testent leur première bière. Un soleil magnifique éclaire la belle terrasse où l’on se prélasse. Sous prétexte de chercher des toilettes, on se faufile chacun à son tour dans les vastes salles de restaurant aux boiseries et luminaires si chic, puis dans les sous-sols qui recèlent d’autres salles plus confidentielles.
À deux pas : l’hôtel de Paris… On traîne dans la rue Celetna aux mille magasins pour atteindre le fameuse place Staromestske (= vieille ville). Bien sûr, elle est pleine de touristes, mais qu’est-ce qu’elle est belle ! Les façades colorées des maisons, les flèches des églises, les tours aux toits pointus, les ruelles étroites, et quelques arcades …
Dommage : l’horloge astronomique est emballée dans un échafaudage couvert de bâches. Dans l’hôtel de ville de la vieille ville, on prend l’ascenseur qui grimpe au sommet de la tour. De là, une magnifique vue 360° sur les toits de la ville.
Au pied de cette tour, de multiples stands proposent des cuisses de porc et des saucisses rôtissant dans des barbecues géants. La bière coule à flots !
L’eau vient à la bouche, alors on songe à se poser dans un petit restau. Que l’on trouve dans la rue Kostečna qui donne dans la chic Rue de Paris, c’est le Krčma. La salle est enfouie à moitié en sous-sol, meublée de solides tables et chaises en chêne. La déco est à base de bougies fondues… Et le plat de base est le jarret de porc rôti (arrosé de bière). On se régale, mais, on risque de se trainer le reste de l’après-midi…
On est tout près du quartier juif. Il faut acheter un pass pour visiter les synagogues, les musées et l’ancien cimetière, ainsi que le mémorial aux victimes des bourreaux nazis. Beaucoup d’émotions dans cette ancienne synagogue Pinkas où les noms des milliers de victimes tchèques sont inscrits sur les murs.
Dans la perspective de la Rue de Paris, on aperçoit sur les collines de Letna qui surplombent l’autre rive de la Vltava un curieux monument : d’énormes aiguilles peintes en rouge qui se meuvent dans un balancement régulier. C’est un métronome géant ! Il remplace une statue de Staline… On y va ! La montée est rude ! Mais de là-haut, une belle vue sur Prague nous attend.
On se promène un peu dans un beau parc où l’on admire l’élégant Hanavský Pavilon. Tram pour rallier l’autre rive de la Vltava. Pot (bières…) à l’écart de la rue Karlova, dans une petite cour bien calme. On se sépare dans la vieille ville, un groupe, fatigué par cette longue déambulation retourne à l’hôtel, l’autre continuant la déambulation à travers les parcs au sud de la vieille ville. Retrouvailles à l’hôtel, puis dîner dans le restaurant U Kašpara qui nous a été chaudement recommandé par le garçon de la réception. Quand on arrive, c’est le coup de feu et la serveuse est au bord de l’apoplexie. On patiente grâce à quelques bières…