04/03
Nous devions décoller d’Orly le vendredi 03/03 à 14h45. Et nous devions dès le lendemain goûter aux fruits exotiques de Madère.
Mais les voyages nous réservent parfois bien des surprises.
C’est ainsi que le jour dit, après avoir passé les fouilles où étonnamment il n’y avait presque personne, nous nous sommes présentés à l’embarquement vers 12h30 munis de notre carte téléchargée. Orly sud, vers le hall B, fait assez provincial. Les tableaux d’affichage n’indiquent pas la porte pour notre vol Aigle Azur (départ à l’heure), mais par contre indiquent que le vol Transavia vers Funchal prévu dans le même créneau horaire que le nôtre est annulé. Vers 14h, on apprend que notre vol est reporté à 17h. Porte B14. L’endroit le plus frigorifique de l’aéroport. Des appareils mobiles pour souffler de l’air chaud y ont été installés. Pour expliquer ce retard, il faut dire que la météo n’est pas bonne sur Madère : orages et vents violents.
Vers 17h, on commence avec une heure de retard la procédure d’embarquement. Les personnels de bord embarquent les premiers. Les hôtesses bipent nos codes-barres, mais la porte vitrée donnant sur le tarmac étant fermée, on s’entasse devant. De là, on voit notre avion sur le tarmac. On voit aussi des gens s’affairer autour : le camion-citerne, les tracteurs de wagons acheminant les valises de soute, on installe les tapis roulants pour les monter à bord.
Mais du côté du personnel Aigle Azur, ça s’agite : allers-retours vers l’avion, conciliabules, chuchotements… Soudain, par les vitres, on voit que les bagages sont retirés de la soute !
À 18h, on nous annonce que le vol est annulé !! Tollé ! Suit une série d’ordres et contre-ordres, qui font que les passagers putatifs s’énervent et le ton monte. On nous donne rendez-vous le lendemain à 18h pour un départ prévu pour 21h. Certaines familles sont consternées : elles viennent de province et n’ont pas de plan B. Et on leur fait comprendre que ce n’est pas à la compagnie de gérer les conséquences d’une mauvaise météo.
Quant à nous, on fait appel à notre plan B : Alex, qui vient nous chercher et nous invite à dormir chez lui.
On passe ce dimanche (pluvieux) sur Paris, à faire les touristes : on renonce au Louvre car il y a une queue d’un kilomètre (1er dimanche du mois : c’est gratuit !), puis on passe au musée d’Orsay où la queue est plus restreinte, mais on devrait la faire sous la pluie. Alors on se rabat sur le musée du Quai Branly, où il n’y a presque personne. C’est ainsi qu’à défaut de partir en voyage, on circule parmi les masques africains, les robes chinoises, les totems papous, les bijoux marocains…
Voyager dans le monde tout en restant à Paris ! Donc, on récidive : 16h30, voiture jusqu’à Orly. À l’aéroport, on apprend que le vol prévu pour 21h est maintenant annoncé pour 22h. Bien sûr, personne n’a été prévenu… Donc check-in repoussé à 19h. On erre dans l’aérogare où l’on croise et recroise les mêmes qu’hier… À 19h, la queue aux guichets est impressionnante : personne n’a pu s’enregistrer en ligne ! Mais de gros doutes subsistent : la météo sur Madère ne semble pas s’améliorer… La queue n’avance pas : les employés ne commencent pas le check-in.
À 19h30, on nous informe que le vol est à nouveau annulé !! Avec rendez-vous à 4h du mat pour un envol à 6h ! C’est l’émeute devant les guichets, et ce d’autant plus que les informations arrivent au compte-goutte, qu’elles sont contradictoires et uniquement adressée aux personnes qui sont agglutinés devant les comptoirs, le reste de la queue étant informé par le bouche-à-oreille… Et plein de rumeurs circulent sur les raisons de ces reports, entre autres celle qui suppute que la compagnie Aigle Azur refuse de payer les taxes d’aéroport à Funchal… Des gens réclament l’annulation et le remboursement du vol. C’est sûr que les gens qui n’ont qu’une semaine de congé sont frustrés. Mais on nous promet une chambre et un repas à l’hôtel Ibis de l’aéroport. Puis on nous demande de réaliser immédiatement un nouveau check-in : on nous délivre une carte d’embarquement avec une date de vol au 04 à 22h !! Des gens refusent de faire le check-in…
Nous voilà rendu à cet hôtel où on refait la queue pour l’attribution des chambres. Ce sont celles du rez de chaussée : petites et au plafond bas. Quant au repas, il est du niveau cantine. Notre contact à Madère nous informe par mail que depuis dimanche midi les avions décollent et atterrissent normalement.
Courte nuit. Ce lundi, on retrouve nos compagnons d’infortune. Les yeux sont cernés… Les gens qui n’avaient pas fait le check-in hier se retrouvent à faire la queue aux guichets. Aux autres, on leur dit d’aller directement à l’embarquement. Mais c’est la panique aux portillons d’accès au hall d’embarquement : les scanners ne reconnaissent pas nos cartes car le jour est erroné ! Branle-bas de combat parmi le personnel de sécurité ! À la fouille des bagages, même topo. Ça râle…
À 5h30, après un dernier contrôle et après nous avoir remis une lettre attestant des reports successifs du vol, on nous laisse accéder à l’avion.
Encore un dernier petit désagrément : au lieu de partir à 6h, on attend encore une demi-heure dans la cabine à voir le personnel de bord s’agiter et téléphoner, sans qu’on nous informe des raisons de cette nouvelle attente…
Enfin l’avion décolle à 6h35 ! Pas beaucoup de place entre les sièges et on ne peut pas en régler le dossier. Et bien sûr, pas de boisson chaude que par un geste commercial, on aurait pu nous offrir.
Le vol se déroule bien car tout le monde dort ! On sait qu’on va arriver bientôt grâce à quelques trous d’air… L’arrivée sur la piste est assez spectaculaire : l’avion frôle la montagne à droite et, à gauche, la mer pousse de gros rouleaux. Quand on sort de l’appareil, il fait un beau soleil, un peu de vent et quelques nuages sur les crêtes. L’île est verdoyante et le contraste est brutal avec la grisaille qu’on vient de quitter !
Enfin Madère !
"L'Aigle ne respecte pas les horaires" "Enfin Madère ! "