Debout très tôt (6h!) pour prendre le ferry pour Bursa.
Petit dej comateux, mais bonne douche de réveil.
On attrape le premier bus pour Kabatas sous le pont de Barbados Bulvari.
Au débarcadère de Kabatas, le ferry de la compagnie Budo (BUrsa Deniz Otobüsleri) propose un trajet vers Bursa pour 18 TL. Le prochain départ est à 8h30. 1h40 de trajet.
Le temps est au beau fixe et bien plus chaud qu'hier. La mer est calme et la traversée aussi.
On arrive au port de Mudanya, qui est à une vingtaine de km de Bursa. On prend le bus F3 (3,5 TL/p) qui attend au pied du débarcadère. Une petite heure de route très pentue car on grimpe un petit col au milieu des oliveraies et d'où l'on voit au loin des montagnes bien enneigées. On est parti sans guide ni carte, juste un vague plan trouvé sur internet. C'est donc l'interrogation : à quel moment descendre ? Car, une fois passée la banlieue faite de rangées d'HLM et de voies rapides, la ville s’allonge sur le flanc d'une montagne et il est difficile d'en comprendre où est le centre. Mais nos voisins nous aident aimablement.
Une fois descendus du bus, on tente sans succès de trouver un office du tourisme. On parcourt d'ouest en est la rue Ataturk, très commerçante « à la mode », puis on traverse un pont au-dessus d'une rivière turbulente et on tombe, comme par inadvertance, sur Yesil camii, la fameuse Mosquée Verte. Quelqu'un nous recommande de nous presser de la visiter car c'est bientôt la grande prière du vendredi !
Autant la ville de Bursa nous semble paisible et verdoyante, autant cette mosquée est bien à son image. Dans un petit parc ombragé, à l'écart des activités commerciales, on découvre la mosquée aux murs de pierres blanches et aux grandes fenêtres ouvragées encadrées d'une fine frise de faïence vert turquoise. À l'intérieur, des espaces faisant salon, ont les murs et plafond recouverts de faïences aux mille nuances vert bleu, rehaussées d'ors. Au centre de la mosquée une vasque de marbre, vide d'eau. Au plafond du dôme, tel un parachute doré, une fresque de mille fleurs, descendant jusqu'aux pendentifs.
Un peu en amont de la mosquée, un mausolée, abritant quelques tombes, expose sur ses huit murs extérieurs des façades entièrement carrelées de faïences bleu vert unis ; et pareillement, à l'intérieur, les carreaux vert foncé montent jusqu'à mi-hauteur des murs. Les tombes sont elles aussi soigneusement carrelées, et recouvertes d'imposantes calligraphies. Le minbar est l'objet d'une infinie minutie de décors géométriques.
On revient vers le centre-ville par de petites rues. Dans l'une d'elles, un attroupement devant une supérette : des stands proposent à la dégustation différents produits : fromage, saucisse, céréales au lait, café turc, beignets frits !! Ça tombe bien : il est presque midi ! Mais ces échantillons ne suffisent pas : on les complète dans un agréable petit restau par un léger repas de pide au fromage fondu accompagné d'un ayran (lait fermenté salé) en petite bouteille.
On cherche toujours vainement un office de tourisme. On trouve tout de même une librairie où, après des explications compliquées (ici, peu de gens parlent anglais), on nous vend un plan de la ville.
On entre dans un ancien hammam rénové et transformé en centre culturel. On s'attable pour boire un thé et un café turc. On les déguste dans la lumière tamisée sous les hautes voûtes de briques. Au moment de régler la note, le patron nous dit que c'est offert !!
S'en suit une promenade depuis un pont habité de maisons aujourd'hui occupées par des marchands de souvenirs et des salons de thé, jusqu'à un bazar très haut en couleur, et du côté de l'alimentation, aux produits de qualité : olives et huile, figues, dates, pastrami, fromages, miel en rayon, etc.
On traverse des passages et des ruelles pour aboutir dans une vaste cour : c'est l'antique marché de la soie, aboutissement de la fameuse route. Sur deux étages, des commerçants logés dans des alcôves proposent de magnifiques pièces et Véro ne peut se réprimer d'en acheter ! De beaux foulards !
Un peu plus loin on se retrouve au pied de l'Ullu Camii, une ancienne mais majestueuse mosquée. À l'intérieur, au décor modeste mais à l'espace bien large, des anciens étudient le Coran, des femmes prient dans leur espace réservé, des enfants courent sur les tapis... Au centre, une large fontaine pour les ablutions.
En sortant de la grande mosquée, des jeunes étudiantes nous interviewent, questionnaire manuscrit à la main, pour pratiquer leur anglais !
On traverse la vieille ville et ses remparts : encore quelques vieilles maisons lorgnées par les avides pelleteuses, mais qui résistent encore... et on aboutit à la Clock tower qui surplombe Tophane et l'ensemble de la ville : panorama magnifique depuis les jardins bordés d'agréables bistrots ombragés.
Arrivés là, il est juste temps (16h30) de revenir au centre-ville pour attraper le bus du retour. Mais on s'aperçoit avec stupeur que les avenues sont carrément bloquées par un impénétrable embouteillage. On décide de changer de tactique : sur la recommandation d'une employée, on prend le métro jusqu'à Emek (terminus) et là, (facile!) on prend dans la foulée le bus M1 pour Mudanya où on arrive à 17h30 ! On a le temps de se promener sur le bord de mer et de profiter de la brise du soir. Ferry à 18h30 – arrivée à Kabatas juste après le soleil couchant 20h30, et voir les lumières de la ville et des paquebots le long des rives du Bosphore : magique.