Quelques anecdotes totalement subjectives et partiales. Tout est idyllique avant le départ, mais la réalité reprend vite le dessus ...
Du 20 au 29 avril 2013
10 jours
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On arrive un peu limite à l'aéroport et c'est la cohue devant les comptoirs d'Air France ! Ce qui fait que nous sommes bons derniers à embarquer. Et mieux, on inaugure une « première fois » : à la sono de l'aéroport, on nous appelle nommément pour nous annoncer qu'il est temps d'embarquer...

Vol tranquille où la moitié des passagers de l'avion révisent leur « Routard ».

Plateau repas mesquin.

Arrivée à l'Aéroport Ataturk à la nuit tombante (20h15). Formalités simplissimes. Notre valise est la première à sortir sur le tapis roulant, ce qui vérifie la parole « les derniers seront les premiers ». Petite émotion au premier DAB qui refuse ma carte bancaire. Mais pas de soucis au deuxième.

Pour obtenir quelques renseignements au bureau de l'office de tourisme, je dois déranger le préposé, un homme gras et chauve, dans sa lecture d'un journal sportif ; mieux : tout en répondant à ma question, il me fait remarquer que j'aurais pu avoir la réponse à la réception de mon hôtel !

A l'entrée du métro, un appareil vend des Istanbulkart pour 10 £t (1€ = 2,35 £t) . Un passant accepte de me donner la monnaie sur un billet de 100. Métro jusqu'à Zeytinburnu où on change pour prendre le tram1. Le tram est plein, mais un couple de jeunes nous cède leur place avec de grands sourires. Le tram parcourt de petites rues encore animées dans le centre historique puis traverse la Corne d'Or dont les rives sont illuminées. On arrive au terminus Kabatas à 22h. On saute dans le bus 27E. Un écran affiche le nom des stations. C'est ainsi qu'on arrive à l'arrêt Yildiz Tk U. Le quartier est résidentiel pour gens aisés ; le relief est compliqué, les rues ont de fortes pentes et sont reliées par des escaliers.

Pour trouver l'appartement d'Ada, on se trompe un peu, mais on est vite remis sur la bonne voie par des passants très aimables.

Ada nous accueille chaleureusement. Son petit appartement est au rez de chaussée d'un immeuble de quatre étages. Elle nous installe dans notre chambre et nous présente la salle de bain, la cuisine et le salon. Elle nous recommande de gouter les oranges du jardin de sa mère, et de ne pas hésiter à écouter de la musique ou regarder un DVD à la télé !

Et elle part aussitôt avec son copain pour aller faire la fête et danser : c'est samedi soir !

Du coup on sort pour faire un tour du quartier. Mais il est tard, tout est fermé.

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On a dormi comme des souches.

On se fait un petit dej dans la petite cuisine. Ada est toujours aussi enjouée, bien qu'elle subisse un mal de crâne, consécutif à sa fiesta d'hier soir... On sort à 10h.

Il fait plutôt froid (14°), le ciel est bas et gris, et il ne tarde pas à pleuvoir légèrement.

Le quartier où on loge s'appelle Besiktas (attention, les deux « s » doivent s'écrire avec une cédille, et se prononcer « ch »). On décide de rallier Taksim à pied, histoire de voir à quoi ressemblent les quartiers d'habitation.

C'est dimanche, et il y a peu de monde dans les rues. Peu de circulation aussi. Les taxis (jaunes) nous croient perdus, et nous interpellent par de petits coups de Klaxon. La ville étant bâtie sur des collines, on n'arrête pas de monter et descendre. Les rues sont coquettes, parfois bordées d'arbres ; aucun détritus. Les immeubles sont bien entretenus. Quelques boutiques sont ouvertes. On se laisse tenter par de beaux gâteaux en vitrine.

On les déguste à l'intérieur de la pâtisserie avec un petit çay (thé). Un écran plat diffuse un film des années 60: diner dans un restau, violoniste tzigane, tabagie. Les cigarettes sont floutées, ce qui fait que quand le héros fume, on ne voit plus son visage...

À l'embaradère de Kabatas, on se renseigne sur les ferries qui croisent dans le Bosphore et la mer de Marmara.

Pour rallier Taksim, on grimpe par des petites ruelles et des escaliers menant à de belles maisons et de petits jardins. Il y a des milliers de chats : des gamelles pleines de croquettes sont disposées par-ci, par-là... On se perd un peu, et les gens nous renseignent très aimablement. À Taksim, il y a de l'animation. Beaucoup de promeneurs, quelques touristes, et des gens qui viennent des provinces profondes se faire photographier devant le monument des héros.

[ Photo souvenir ]  [ Passage Pera ]

On déjeune dans une échoppe : du poulet rôti emballé avec un peu de salade dans une très fine pita. De là, on descend l'Istiklal, une grande rue piétonne, noire de monde ! Cette rue est bordée de magasins de luxe, de pâtisseries et de souvenirs. Quelques immeubles abritent des passages, certains ayant un réel cachet « européen », avec des restaus et des boutiques.

À la tour Galata, on fait une pause, car les jambes sont lourdes à déambuler ainsi.

[ Mosquée Yeralti ]
[ Mosquée Yeralti ]

On descend par les petites rues jusqu'à la rive de la Corne d'Or. Ce quartier est plutôt délaissé ; de belles maisons anciennes sont à l'abandon, royaume des chats... En passant, un monsieur nous conduit jusqu'à la discrète entrée d'une petite mosquée : Yeralti camii, qui a la particularité d'utiliser la cave d'un ancien château byzantin. Voûtes médiévales.

[ Réunion du dimanche ] [ Escalier vers Taksim ] [ La tour Galata ] [ Escaliers de Kamondo ] 

Le pont Galata est très animé : du haut du tablier supérieur, de nombreux pêcheurs ont jeté leurs lignes et parfois ramènent de beaux poissons. Certains ont du matériel sophistiqué. À l'étage inférieur, les gens se pressent dans les nombreux bistros qui proposent des plats de poissons.

[ Pêcheurs sur le pont Galata ]  [ Grillade de poissons frais ]

À Eminönü, on rêvasse devant le ballet des ferries qui croisent dans la baie.

On se laisse encore tenter par une pâtisserie : il faut avouer qu'à l'entrée, un employé distribuait des échantillons de nougat à la pistache... On se cale à l'étage et on déguste un flan et des baklavas avec un çay.

[ Bavardages autour d'une pâtisserie ]  [ Un çay pour se réchauffer ]

En remontant vers Sultanhammet, on arrive sur l'immense parc au pied des remparts de Topkapi : les Stambouliotes sont sortis nombreux aux premiers rayons de soleil. D'immenses parterres de tulipes aux mille couleurs bordent les chemins, servant d'arrière-plan pour l’inoubliable photo-souvenir familiale !

Les nombreuses places qui entourent les palais, les mausolées, les immenses mosquées sont aussi noires de monde. Les gens flânent entre les parcs fleuris et les terrasses des restaus. Des mariés en grande tenue se font photographier sur fond de Ste Sophie. Petit thé dans une curieuse cafétéria : l'établissement, plutôt discret, est caché au fond d'un cimetière ! Les gens (y compris les femmes) fument la chicha tout en sirotant le thé. Un grand panneau indique qu'il est interdit de fumer...

[ Composition florale ] [ Elle est belle, la mariée ! ] [ Mausolée de Mehmet III ] [Ayasofya meydani - place Ste Sophie ]

Retour à Kabatas par le tram. On fait quelques courses pour le repas du soir dans une supérette : on trouve que les prix sont plutôt élevés.

[ Salon de thé et chicha ]  [ Dimanche soir, sur les rives du Bosphore ]

Repas chez Ada. On se prépare une salade tomate, concombre, pdt, olive, feta et quelques mini- saucisses … Pendant notre repas, Ada rentre, bientôt suivie de son ami. Elle prépare leur repas : soupe et boulgour, qu'elle nous fait goûter pendant qu'on bavarde et qu'on fait un peu plus connaissance. On sonne à la porte : c'est une voisine qui apporte des gâteaux et une entrée !

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D'abord on s'est réveillé tard, ensuite on a traîné au petit dej à cause de la confiture qui coulait dans les trous du pain, puis on s'est battu avec l'ordi qui ne voulait pas enregistrer les photos, etc . Bref voilà pourquoi on ne sort de la maison qu'à 11h30 !

Ciel voilé, air frais...

Le quartier de la maison d'Ada est vraiment très pratique : une fois descendue la colline par le raccourci aux chats et laissé à notre droite le délicat Pavillon des Tilleuls, on parvient dans Ilhamurdere Cd où l'on trouve tous les commerces que l'on veut. C'est une rue très animée, qui sur la fin, par quelques voies piétonnes, donne sur l'embarcadère de Besitkas.

[ Culottes ] [ Eclair ] [ Pour trancher, il faut être à la hauteur ] [ Poissonnier ]
[ Pide ]

En cours de route, on se laisse tenter par d'appétissants pide, tartines fourrées/salées, et cuites comme des pizzas. Un peu plus loin, on complète notre repas de midi avec un genre de sandwich : une fine crêpe salée enroulée autour d'une préparation à base de boulgour fin à la tomate, menthe, feuille de salade et quelques concombres. Cette échoppe attire toutes les collégiennes des environs...

Tram jusqu'à Sultanhammet.

[ Topkapi, vue sur la Corne d'Or ]

Visite de Tokapi (dans l'alphabet turc, le i de ce mot n'a pas de point et se prononce eu) ; c'est le palais des sultans qui ont régné sur l'empire ottoman durant plus de cinq siècles.

Le palais et ses jardins occupent tout le promontoire qui surplombe la Corne d'Or et la mer de Marmara, tout près de Sainte Sophie. Depuis de hautes murailles, des jardins et des cours de plus en plus privés se succèdent d'Ouest en Est.

Dans cet immense palais, les diverses salles, pavillons, vérandas n'ont quasiment pas de meubles. Quelques divans... Ce qui marque le plus, ce sont les faïences murales à dominantes bleu-vert qui ornent la plupart des intérieurs.

La salle du conseil

Le Harem occupe une place très importante. À lire les commentaires explicatifs, les concubines pouvaient espérer se construire un plan de carrière pour parvenir au poste envié de reine-mère... À défaut de pouvoir quitter leur prison dorée, elles pouvaient à loisir contempler la magnifique vue sur le détroit.

On ne résiste pas au charme des pavillons de la quatrième cour, et du vaste parterre de tulipes qui les entourent.

[ Topkapi, quatrième cour ]

Bon, il faut faire une demi-heure de queue pour voir le fameux trésor et l'incroyable diamant de 84 carats (des Coréennes n'arrivent pas à décoller de la vitrine...). Et pareil pour les reliques saintes, mais là, on cale, car pas très motivés pour aller voir les poils de la barbe du prophète...

Après Topkapi, on traverse les grandes places jusqu'à la tour de Constantin pour rallier le grand Bazar.

L'affluence est modérée et les vendeurs s'ennuient... Mais nous aussi : les boutiques sont toutes pareilles, violemment éclairées par des LED, empilant toutes les mêmes articles. On apprécie plus les grandes arcades et les petites cours. Dehors, en cherchant la très discrète entrée du marché aux livres, on traverse, encadrée par d'imposantes mosquées, une grande place battue par le vent qui fait office de marché aux puces.

[ Une entrée du Grand Bazar ] [ Dans le Grand bazar ]  [ Marché aux puces ]

Retour à Kabatas par le tram. On fait quelques courses (pâtisseries …) dans la rue commerçante et on rentre à la maison (20h), les mollets un peu durs.

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[ La fête, c'est une affaire sérieuse ]

Au petit dej, Ada nous explique qu'elle fait des photos pour airbnb et qu'à cette occasion elle fait des rencontres avec des gens très sympathiques.

En sortant de chez elle par le sentier des chats, on passe par l'école du quartier. Aujourd'hui c'est jour férié : c'est la fête des enfants. Alors les écoles sont mobilisées pour accueillir les parents et leurs enfants habillés en costume traditionnel pour des spectacles. On entre dans la cour où parents et enfants se prennent en photos en attendant le spectacle.

Un peu plus loin, le parc du Pavillon des Tilleuls est ouvert : un petit écrin de fraîcheur printanière qui contient deux élégants pavillons pour princes en goguette. Aujourd'hui, il est entouré de barres d'immeubles modernes, mais ce parc en adoucit l'atmosphère...

[ Le pavillon des Tilleuls, Ilhamur Kasri ] 

On prend des escaliers et des petites rues pour rejoindre Kabatas, où on prend le tram pour le quartier historique (Çemberlitas = la tour de Constantin). De là, on descend le long de la voie de tram jusqu'au cimetière+mausolée d'un sultan, derrière lequel se cache la petite cafétéria confidentielle : pause thé et + ! Comme il n'est pas loin de midi, on choisit un restau à l'écart du quartier touristique où l'on déjeune pour 25 TL un repas copieux.

Nous voilà en bonne condition pour visiter Hagia sophia, Ste Sophie.

[ Ste Sophie ]

On ne peut être qu'admiratif devant une telle prouesse d'architecture achevée en 537 ! L'espace est si vaste, si haut, qu'on a du mal à imaginer sa construction avec les moyens techniques limités de l'époque. On en a mis du temps, depuis, pour retrouver ce niveau (St Pierre de Rome ?) !

[ Ste Sophie ] 

Descente par les petites rues vers le pont Galata. On passe devant la « Sublime Porte » qui n'a rien d'imposant, puis le quartier d'Eminönü, derrière la Yeni Cami. Toute la population de la ville semble s'y être donné rendez-vous ! On déambule dans le bazar aux épices où on goûte des loukoums, on passe par la cour de la mosquée où les fidèles font leurs ablutions, on visite le musée de la Banque car le portier nous invite à le faire (collection de machines à calculer et coffre-fort au sous-sol !).

[ Ablutions à Yeni Cami ]  [ Quartier d'Eminönü ]
[ Quartier de St Sauveur de Chora ]

Au pont Galata, on prend le bus 38E pour rallier le quartier des remparts nord où se trouve Kariye Muzesi, St Sauveur de Chora. On doit descendre à la station Erdinekapi, et comme l'écran télé est en panne, on demande à nos voisines où descendre. Ces dames se font plaisir de nous l'indiquer : ça tombe bien, c'est là qu'elles habitent.

Cette église est un bijou d'art des mosaïques et des fresques. On y apprend des détails de la vie des ascendants du Christ, notamment que Joseph avait déjà un fils avant qu'on lui présente Marie. Déjà une famille recomposée ?

[ St Sauveur de Chora, fresques  et mosaïques] 

En sortant on rejoint les imposants remparts nord.

[ Périphérique à Erdinekapi ]

Sur la carte des transports, on voit qu'il y a un « métrobus » qui coupe par le nord-ouest les faubourgs de la ville, ce qui évite les encombrements du centre. Il s'agit d'autobus (34) qui ont deux voies réservées au centre de l'immense autoroute qui conduit au premier pont suspendu au-dessus du Bosphore. Les bus sont bien pleins, mais ils sont nombreux. Et les écrans plats indiquant les arrêts fonctionnent ce qui rend la descente aisée !

Le retour à la maison se fait au pifomètre car ce coin de la ville est hors plan. Mais on finit par trouver notre chemin en coupant par des petites rues et des escaliers, et on tombe sur le pavillon des Tilleuls qu'on avait quitté le matin.

Repas d'une soupe chorba en poudre « maison » car additionnée de pommes de terre et de saucisses !

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Debout tôt (7h) !

" Escale pour les bateaux de cfoisière "

Du tramway, on aperçoit deux énormes bateaux de croisières accostés durant la nuit aux quais de Karaköy. Au moins dix étages de cabines...

Le musée archéologique est immense ! On en profite pour réviser l'histoire de la Mésopotamie, de l’Égypte, des Hittites, des Perses, de la conquête d'Alexandre, et des Romains ! L'empire Byzantin puis Ottoman se sont imposés sur la Méditerranée de l'Est, le Moyen-Orient et le nord de l'Afrique. Les trésors et les butins se sont accumulés sur des siècles et ils sont à présent offerts à notre contemplation.

Quelques découvertes (pour nous ...) :

- dès 2000 avant JC, il était important de poser la première pierre avant la construction d'un édifice : un petit bloc de marbre gravé d'un texte expliquant les intentions du bâtisseur, traversé d'un clou dont la tête représentait ce dernier, le tout enfoui dans un des angles des fondations.

- un bout de pierre en porphyre ! C'est tout ce qu'ont laissé les Vénitiens, après une bataille victorieuse contre Byzance (IV ème croisade), lorsqu'ils se sont emparés des deux fameux couples de statues qui ornent à présent l'entrée de la basilique St Marc. Ces statues étaient à l'origine placées sur des colonnes marquant l'entrée Ouest de Byzance. Comme quoi les œuvres d'art circulent...

- Ce sont les Phrygiens (venus du Caucase en portant ce fameux bonnet qui a fait le bonheur des révolutionnaires puis celui des schtroumpfs) qui ont adopté les premiers l'écriture alphabétique sur le sol turc.

[ Élégant taureau ]   [ Faïence d'Iznit ] [ Le roi humble devant le dieu des tempêtes ] [ Méditation ]

Le centre historique est noir de monde : les groupes arpentent la grande place, la plupart fraîchement débarqués des énormes bateaux de croisière, reconnaissables par leur badge et le numéro du car qui leur a permis de faire le petit kilomètre allant du quai à la place.

On reste en plan devant le musée des Arts islamiques : il est emballé dans des bâches et est fermé pour cause de restauration (devant l'entrée se déroule une petite manif des employés du musée ; pas loin deux énormes cars de police veillent...).

[ Il est gonflé, ce pain ]

À l'hippodrome, « quarante siècles nous contemplent » : encore un obélisque « emprunté » à Louxor...

On passe devant la mosquée Bleue, mais elle vient de fermer aux touristes pour cause de prière.On se fait un petit resto bon et pas cher derrière le musée fermé : Yabaci, 41 Peykhane sk.

[ La mosquée Bleue ] 
[ Griffon ]

On descend par les petites rues où on se perd un peu vers le musée des Mosaïques. On ne manque pas de se faire accrocher par des vendeurs « d'antiquités », de carreaux de faïence ou de tapis qui y tiennent boutiques. Dans le musée, on est bien tranquille : personne ne s'intéresse aux mosaïques des palais de Constantin. Elles sont pourtant bien intéressantes pour apprécier l'évolution de cet art vers les œuvres de l'ère byzantine. Ici point de religion, mais des scènes de chasse et des animaux mythiques.

Retour à la mosquée Bleue : mais la queue est tellement importante, qu'on tourne les talons.

[ Petite Ste Sophie ]

On descend vers la mer de Marmara pour rallier la petite Ste Sophie. Cette mosquée, gardée par un bedeau irascible, est enchâssée dans un petit jardin clos, bien tranquille. Cette église>mosquée, fraîchement rénovée, et qui n'a rien à voir avec sa grande sœur, est un petit bijou. On s'y repose en admirant la légèreté de l'architecture et de la décoration.

Petit tour vers le front de mer : un parc où les gens sirotent le thé ou grignotent des brochettes en regardant les cargos qui évoluent dans la baie. Remontée vers la grande place, où on s'aperçoit, à la troisième tentative que la mosquée Bleue a enfin absorbé les croisiéristes.

On sent ici le désir de surpasser les prouesses architecturales de Ste Sophie, mais le compte n'y est pas... Cependant ici l'éclat et la majesté du lieu viennent des murs entièrement recouverts de faïences bleues aux motifs infinis.

[ Inondation dans la forêt de colonnes ]

Traversée de la place pour s'enfoncer dans les sous-sols de la citerne-basilique (Yerebatan sarayi = le palais englouti). Dans la pénombre, on découvre une forêt de colonnes les pieds dans l'eau et s'y reflétant comme par magie. C'est là qu'aboutissait l’aqueduc alimentant Constantinople. D'énormes carpes s'y prélassent, témoignant ainsi de la pureté de l'eau.

Retour par le pont Galata, d'où l'on voit, dans l'agitation permanente des vapur, les énormes paquebots quitter lentement le détroit. Les croisiéristes n'ont eu droit qu'à 10 h pour visiter Istanbul !

Montée vers la tour Galata – encore des escaliers- puis retour vers Kabatas par les petites rues et … des escaliers (à descendre!). On fait une pause dans un petit parc : Sanatkarlar Parkı (Le parc des artisans) dont la vue 180° surplombe le détroit : soleil couchant, mer bleue, paquebots sur le départ, horizon de mosquées...

[ Oubliés des démolisseurs ] 
"Le passage des chats"  "Sanatkarlar Parkı (Le parc des artisans)"  

À Kabatas, on saute dans un bus. Ce sont les embouteillages du soir : on met autant de temps qu'à pied, voire plus, mais au moins on est assis...

6

Debout tôt.

Le palais de Yildiz, qui est à 500 m de chez Ada, ouvre à 9h30. Comme on est en avance, on fait un petit tour du quartier, plutôt cosy avec vue sur le Bosphore, et on boit un çay dans un parc proche.

Pas question de queue dans ce musée un peu oublié. On est les seuls à déambuler dans l'enfilade de salons, sous le regard pesant du garde qui nous suit (des fois qu'on reparte avec un fauteuil...). Ce fut la résidence d'un des derniers sultans de l'empire ottoman. Les salons sont équipés d'un mobilier d'un luxe suranné pour l'époque (début du 20ème siècle). Le hobby de cet homme était la menuiserie, on peut donc y voir son coin atelier et ses outils bien rangés... Pendant qu'il taquinait la planche avec ces ciseaux et ses gouges, l'empire s'effondrait... Chez nous, il y en avait bien un qui était passionné de serrures...

[Annexe des gardes ]
Côté sultan
Le salon
[ Palais de Yildiz ] 

Descente vers l’embarcadère de Besitkas où l'on prend des billets (15 LT/p) pour faire le tour du Bosphore. Le bateau partant à 11h30, et comme on a une heure d'avance, on prend l'avenue Çiragan sur un petit kilomètre et on atteint l'entrée du parc de Yildiz (rien à voir avec le palais).

La mini croisière sur le Bosphore nous enchante : il fait grand bleu, et même si l'air est plutôt froid, la vue le matin de la côte européenne puis l'après-midi de la côte asiatique est exceptionnelle. On voit défiler les palais et les riches demeures, les quartiers aisés et les forêts montagneuses. Sur la rive droite, à l’approche du grand pont suspendu, on est impressionné par l’immense forteresse de Rumeli Hisarı.

[ La forteresse d'Anadolu Kavagi ]
[ La forteresse de Rumeli Hisarı ]
[ La forteresse de Rumeli Hisarı ]
[ Croisière... sur le Bosphore ]  

On parvient vers 12h30 à Anadolu Kavagi, village au nord de la rive asiatique du Bosphore. Cette dernière partie de la traversée se fait sous un vent glacial venant de la Mer Noire qui s'ouvre devant nous. On est tous emmitouflés dans nos parkas !

On fait un repas de poissons dans un des multiples restaus agglutinés autour de l'embarcadère, puis on monte par une route puis un chemin jusqu'à la forteresse qui domine l'entrée du Bosphore. Là-haut, la vue vers la Mer Noire comme celle vers le Bosphore est magnifique. La forteresse, bien qu'en ruine, pourrait être intéressante si elle était débarrassée de ses militaires dont le seul ennemi à ce jour est le vent glacial incessant.

[ La Mer Noire est bien gardée ] [ Riches demeures ] [ Un des nombreux palais... (Palais Çırağan) ] [ Palais de Dolmabahçe ]

On déguste quelques gâteaux, avachis sur un ponton à l'écart du village à regarder les barques clapoter... Un petit chat nous accompagne dans notre délassement...

[ Rien à ajouter ]

Retour (15h30) jusqu'à Kabatas, où on arrive vers 17h. Notre bateau fait un concours de vitesse avec un voisin et on a droit à quelques coups de sirène rageurs du perdant.


On rentre chez Ada par la rue commerçante. Quelques courses pour le repas du soir.

7

Debout très tôt (6h!) pour prendre le ferry pour Bursa.

Petit dej comateux, mais bonne douche de réveil.

On attrape le premier bus pour Kabatas sous le pont de Barbados Bulvari.

Au débarcadère de Kabatas, le ferry de la compagnie Budo (BUrsa Deniz Otobüsleri) propose un trajet vers Bursa pour 18 TL. Le prochain départ est à 8h30. 1h40 de trajet.

Le temps est au beau fixe et bien plus chaud qu'hier. La mer est calme et la traversée aussi.

On arrive au port de Mudanya, qui est à une vingtaine de km de Bursa. On prend le bus F3 (3,5 TL/p) qui attend au pied du débarcadère. Une petite heure de route très pentue car on grimpe un petit col au milieu des oliveraies et d'où l'on voit au loin des montagnes bien enneigées. On est parti sans guide ni carte, juste un vague plan trouvé sur internet. C'est donc l'interrogation : à quel moment descendre ? Car, une fois passée la banlieue faite de rangées d'HLM et de voies rapides, la ville s’allonge sur le flanc d'une montagne et il est difficile d'en comprendre où est le centre. Mais nos voisins nous aident aimablement.

Une fois descendus du bus, on tente sans succès de trouver un office du tourisme. On parcourt d'ouest en est la rue Ataturk, très commerçante « à la mode », puis on traverse un pont au-dessus d'une rivière turbulente et on tombe, comme par inadvertance, sur Yesil camii, la fameuse Mosquée Verte. Quelqu'un nous recommande de nous presser de la visiter car c'est bientôt la grande prière du vendredi !

Autant la ville de Bursa nous semble paisible et verdoyante, autant cette mosquée est bien à son image. Dans un petit parc ombragé, à l'écart des activités commerciales, on découvre la mosquée aux murs de pierres blanches et aux grandes fenêtres ouvragées encadrées d'une fine frise de faïence vert turquoise. À l'intérieur, des espaces faisant salon, ont les murs et plafond recouverts de faïences aux mille nuances vert bleu, rehaussées d'ors. Au centre de la mosquée une vasque de marbre, vide d'eau. Au plafond du dôme, tel un parachute doré, une fresque de mille fleurs, descendant jusqu'aux pendentifs.

[ Mosquée Verte, extérieur, intérieur ] 

Un peu en amont de la mosquée, un mausolée, abritant quelques tombes, expose sur ses huit murs extérieurs des façades entièrement carrelées de faïences bleu vert unis ; et pareillement, à l'intérieur, les carreaux vert foncé montent jusqu'à mi-hauteur des murs. Les tombes sont elles aussi soigneusement carrelées, et recouvertes d'imposantes calligraphies. Le minbar est l'objet d'une infinie minutie de décors géométriques.

[ Mausolée Vert, extérieur, intérieur ] 

On revient vers le centre-ville par de petites rues. Dans l'une d'elles, un attroupement devant une supérette : des stands proposent à la dégustation différents produits : fromage, saucisse, céréales au lait, café turc, beignets frits !! Ça tombe bien : il est presque midi ! Mais ces échantillons ne suffisent pas : on les complète dans un agréable petit restau par un léger repas de pide au fromage fondu accompagné d'un ayran (lait fermenté salé) en petite bouteille.

"[ Au marché ]" "[ Dégustation publicitaire ]"  

On cherche toujours vainement un office de tourisme. On trouve tout de même une librairie où, après des explications compliquées (ici, peu de gens parlent anglais), on nous vend un plan de la ville.

On entre dans un ancien hammam rénové et transformé en centre culturel. On s'attable pour boire un thé et un café turc. On les déguste dans la lumière tamisée sous les hautes voûtes de briques. Au moment de régler la note, le patron nous dit que c'est offert !!

S'en suit une promenade depuis un pont habité de maisons aujourd'hui occupées par des marchands de souvenirs et des salons de thé, jusqu'à un bazar très haut en couleur, et du côté de l'alimentation, aux produits de qualité : olives et huile, figues, dates, pastrami, fromages, miel en rayon, etc.

[ L'ancien hammam ]   [ Marché de la soie ]

On traverse des passages et des ruelles pour aboutir dans une vaste cour : c'est l'antique marché de la soie, aboutissement de la fameuse route. Sur deux étages, des commerçants logés dans des alcôves proposent de magnifiques pièces et Véro ne peut se réprimer d'en acheter ! De beaux foulards !

[ Promenade dans les rues ] 

Un peu plus loin on se retrouve au pied de l'Ullu Camii, une ancienne mais majestueuse mosquée. À l'intérieur, au décor modeste mais à l'espace bien large, des anciens étudient le Coran, des femmes prient dans leur espace réservé, des enfants courent sur les tapis... Au centre, une large fontaine pour les ablutions.

[ Ullu Cami, extérieur, intérieur ] 

En sortant de la grande mosquée, des jeunes étudiantes nous interviewent, questionnaire manuscrit à la main, pour pratiquer leur anglais !

On traverse la vieille ville et ses remparts : encore quelques vieilles maisons lorgnées par les avides pelleteuses, mais qui résistent encore... et on aboutit à la Clock tower qui surplombe Tophane et l'ensemble de la ville : panorama magnifique depuis les jardins bordés d'agréables bistrots ombragés.

[ La Clock Tower ]  [ Vue depuis la Clock Tower ]

Arrivés là, il est juste temps (16h30) de revenir au centre-ville pour attraper le bus du retour. Mais on s'aperçoit avec stupeur que les avenues sont carrément bloquées par un impénétrable embouteillage. On décide de changer de tactique : sur la recommandation d'une employée, on prend le métro jusqu'à Emek (terminus) et là, (facile!) on prend dans la foulée le bus M1 pour Mudanya où on arrive à 17h30 ! On a le temps de se promener sur le bord de mer et de profiter de la brise du soir. Ferry à 18h30 – arrivée à Kabatas juste après le soleil couchant 20h30, et voir les lumières de la ville et des paquebots le long des rives du Bosphore : magique.

8

Soleil et ambiance printanière.

À 9h30, on est devant le palais de Dolmabahçe. On va de mauvaises surprises en mauvaises surprises :

- le prix d'entrée est exorbitant : 40 TL (17€) ;

- on fait quatre fois la queue avant d'entrer dans le musée : au portillon de fouille des sacs, à la caisse, au pied des escaliers où l'on met les patins aux pieds et enfin l'antichambre où nous reçoit le guide ; une cinquième fois pour le harem !

- on ne visite qu'en groupe de près d'une cinquantaine de personnes ;

- c'est : visite en turc ou en anglais ;

- on ne comprend qu'un mot sur deux, les paroles du guide se perdant dans le brouhaha ;

- le groupe est accompagné d'un chien de garde qui crie « no photo » dès qu'un resquilleur tente sa chance. Au fait, pourquoi interdire les photos ?

- enfin, last but not least, les intérieurs sont moches.

Moche de chez Moche.

Manque de goût et tape-à-l’œil.

La visite est tout de même intéressante de ce point de vue : comment les occidentaux ont réussi à recycler tout ce qu'ils ne voulaient plus chez eux à des sultans qui avaient décidé de sortir de Topkapi et de s'ouvrir au monde. Une fortune a été engloutie dans les fastes de ce palais aux dépens de la population d'un empire qui tombait déjà en ruine...

[ Le palais de Dolmabahçe ]  [ Porte sur le Bosphore ] 

Bon. On sort de là vers midi. On va déjeuner dans un lokantasi d'Eminönü ( « Bizim Muftak lokantasi » au croisement de Buyuk Postane cd et de Aparcilar cd ) clean, très bon et pas cher (deux repas complets pour 32 LT), pas de touristes !

Petit crochet par la gare Sirkeçi, il y a des consignes et un petit musée inattendu (gratuit!). Le buffet de la gare s'appelle modestement « Orient Express »...

[ Gare d'arrivée de l'Orient Express ] [ Thé au parc ]

Achat de loukoums dans une pâtisserie du quartier. On se promène tranquillement à travers parcs, ruelles et mosquées dans les quartiers de Sultanahmet (pause thé au Tea Garden du Turk Okagi), Beyazit, quartier de l'Université). On tombe sur le bel aqueduc construit pour alimenter en eau les citernes de la nouvelle ville de Constantin. Sur la place de Fatih, un spectacle de danses traditionnelles par des enfants est proposé sur un théâtre de tréteaux. Les parents sont tous là pour applaudir leurs enfants.

[ Aqueduc, les Romains avaient prévu l'autoroute ! ]  [ Danseuses en habits traditionnels ]

Puis on remonte l'avenue Macar Kardesler, noire de monde, familles, poussettes, bras chargés de paquets : c'est une grande artère commerçante. Le public est très différent que sur Istiklal : rien qu'à la tenue vestimentaire des femmes, très emballées dans leur pardesü fermé jusqu'au col et leur double foulard alors qu'il fait un soleil tapant, on voit qu'on est dans la partie conservatrice de la ville.

Au terme de cette longue promenade qu'on achève pas loin des remparts, on prend le bus 28 pour rentrer direct à Besiktas. Les encombrements sont tels qu'on met une heure et demie pour atteindre Kabatas et il y fait tellement chaud qu'on termine à pied. La raison de cette cohue : match de foot au Stadium ! Des milliers de supporters ont envahis les rues en tenue tee-shirt et foulard (et bière...).

[ Au palais de la saucisse ]  [ Bar à chicha ] [ Bientôt le match ] [ Un habit pis que pendre... ]

Quelques courses pour faire une salade. Retour à la maison où l'on retrouve Ada en plein ménage : eau de javel, balais, serpillières...

Après notre léger repas, on discute avec Ada sur notre journée et sur le mode de vie des Stanbouliotes. Elle nous apporte beaucoup d'explications, et un peu de sa vie personnelle. Fin de journée très sympa.

9

Toujours grand beau temps.

Ferry à Besiktas pour Üsküdar, en face sur la rive asiatique du Bosphore.

[ Projet de tunnel sous le Bosphore ]

On se promène au gré des rues, des marchés et des mosquées. C'est un dimanche calme avec peu de gens dans les rues. La place devant le débarcadère est bouleversée par d'importants travaux : percement d'un tunnel sous le Bosphore et construction d'une gare ferroviaire.

On longe le bord de mer vers Kadiköy. De nombreux pêcheurs à la ligne tentent leur chance. Des familles ont sorti les poussettes et font prendre l'air aux enfants. Devant la Tour de la Vierge, Kis Kuseli, les parapets du bord de mer sont occupés par des coussins sur lesquels les promeneurs peuvent fumer la chicha ou boire un çay à demi allongés et contempler au soleil le va-et-vient des vapur face à Tokapi.

 "[ Une ruelle à Usküdar ]"  "[ Tags ]"
[ Front de mer à Usküdar ]  [ Le ballet des vapur ]

Arrivés au nouveau débarcadère de Harem, on se croit arrivés à Kadiköy. On monte une rue en pente sévère. On tente de retrouver les rues qu'on traverse sur notre plan, mais on ne trouve rien et du coup on est perplexes. On cherche un cybercafé : l'idée nous est venue de nous enregistrer pour notre vol de demain. Les deux cybers qu'on trouve sont archi pleins. Soleil, monter et descendre, ça donne soif : on déguste la boisson locale – l'ayran, du lait fermenté légèrement salé, qu'on trouve dans les supérettes à côté des yaourts.

[ Encore une petite place pour une maison traditionnelle ]  [ Guirlande de légumes séchés ]

À un arrêt d'autobus, on se rend compte qu'on n'est pas du tout à Kadiköy, mais seulement à mi-chemin...

Encore quelques kilomètres sur une belle route qui surplombe le Bosphore, longe des universités, des grands parcs et des terrains militaires. On arrive enfin à Kadiköy par un grand pont qui surplombe la voie ferrée et la monumentale gare, terminus ouest de la voie asiatique.

[ Le terminus ouest de la voie asiatique ] [ Picnic dans un parc ]

Kadiköy est très animée, du monde partout, surtout dans les nombreuses terrasses de restaus aussi bien face aux débarcadères que dans les nombreuses petites rues piétonnes. Après le cybercafé enfin trouvé, on erre dans les rues piétonnes à la recherche d'un endroit pour déjeuner : on choisit l'Otantik où l'on mange bien pour des prix modestes. Le patron nous offre une soupe, et après avoir payé la note, un petit dessert et deux thés !

On déambule jusqu'aux débarcadères. Il est déjà 15h ! Pas moyen de trouver le ferry qui va direct vers la Corne d'Or. Un employé nous dit qu'il faut d'abord aller en face à Eminönü. On change de débarcadère (un débarcadère par compagnie ET par destination...). Le beau vieux vapur nous fait tanguer en franchissant le détroit derrière un supertanker qui croise vers la Mer Noire.

À Eminönü, on trouve le riquiqui embarcadère pour la Corne d'Or (Haliç) qui est à 200 m à l'ouest du pont Galata. Bateau archi-comble pour Eyüp. Belles couleurs grâce au soleil de l'après-midi.

[ Le cimetière ]

Arrivés à Eyüp, on grimpe à travers l'immense cimetière en pente qui occupe les kilomètres de la falaise qui bouche l'horizon de la Corne d'Or. Il n'y a pas vraiment de chemin : on zigzague entre les tombes et les arbres, bien obligés d'en enjamber quelques-unes pour monter… Au bout d'une montée épuisante, on arrive sur le chemin « officiel » pavé et bien large qui part derrière la grande mosquée d'Eyüp et qui monte en travers du cimetière vers la terrasse où se tient le fameux café de Pierre Loti (on a boudé le téléphérique...).

La terrasse est bondée de gens venus ici pour leur sortie dominicale. Et on a du mal à circuler entre la foule et les gens attablés. Il faut dire que la vue sur la Corne d'Or est superbe.

[ Cohue chez Pierre Loti ] [ Vue sur la Corne d'Or ]

Retour à Eyüp par le chemin « officiel ». Autour de la mosquée, c'est aussi l'affluence sur la grande place. Dans ce quartier conservateur, les gens sont habillés « traditionnels », surtout les femmes qui sont, malgré la chaleur presque toutes engoncées dans des pardessus et des double voiles, ou carrément dans des tchadors noirs. Quel contraste avec le quartier où on habite !

Retour en bateau. On décide, afin d'éviter le problème des embouteillages où les bus n'avancent pas, d'aller jusqu'à Üsküdar et de là, prendre un autre ferry vers Besiktas, plus long mais plus rapide ! Et pas plus cher ! La carte Istanbulkart nous fait payer chaque prise de ferry moins de 2 LT, alors que le jeton est à 3 LT.

C'est alors qu'on croise le pont Galata que je réalise une nouvelle erreur à propos du ferry de la Corne d'Or : j'ai confondu Kadiköy (sur la rive asiatique) de Karaköy (au pont Galata en face d' Eminönü)...

Le Bosphore est assez agité, et un vent froid descend du nord. On a fait tout de même une belle croisière !

À Besitkas, dans un restau aux allures branchées, on commande deux plats aux formes presque identiques. Quand je goûte mon plat, je me rends compte que c'est un dessert. On partage le plat salé, puis le plat sucré sous l’œil interrogatif des serveurs... À ce propos, il faut dire un truc qu'on trouve un peu raide : les serveurs ont la manie de desservir alors que vous n'avez pas encore terminé la dernière bouchée ! Les couverts disparaissent alors qu'on aurait volontiers saucé le plat... Sinon ces plats n'étaient pas mauvais.

Retour chez Ada vers 8h30.

10

On fait les bagages. C'est le jour du retour ! Il fait beau.

[ Les hommes aiment les loukoums ]

On quitte Ada qui nous embrasse chaleureusement. Bus et tram jusqu'à la gare de Sirkeci. On place nos valises à la consigne automatique et on part se promener. On trouve sans difficulté une boutique pour nous imprimer nos cartes d'embarquement.

Petit tour dans le marché égyptien et le petit marché aux plantes derrière la Yeni camii, toujours très animés, et plein d'odeurs. À un coin de rue, l'odeur du café fraîchement moulu nous attire : devant la porte de la boutique les gens font la queue. À notre tour, on se laisse tenter...

Promenade le long du Bosphore au pied de Topkapi : on part des embarcadères des ferries pour voitures et on suit la route entre la mer et la voie ferrée jusqu'à la pointe, là où le Bosphore s'ouvre sur la Mer de Marmara. Quelques pêcheurs tentent leur chance dans le fort courant qui descend de la Mer Noire. On est au pied des épais remparts qui étaient censés protéger Constantinople. Une brèche a été ouverte par des assaillants et laissée dans l'état, et une autre a été ouverte … pour installer la voie ferrée !

"[ Fontaine publique ]" "[ Festival de tulipes ]"  "[ Pêche dans le Bosphore ]"  "[ Remparts de Constantinople ]"
[ Repas au lokantasi Bizim Muftak ]

Retour par les jardins de Gülhane au pied du harem de Topkapi vers le quartier de la poste. On déjeune au Bizim Muftak lokantasi où on se régale de plats cuisinés recouverts d'une épaisse couche de yaourt...

On récupère nos bagages à la gare. Tram puis métro jusqu'à l'aéroport.


À la sortie du métro, on aide des touristes français qui se débattent avec le distributeur de cartes de transport Istanbulkart (maintenant on est des pro!).

Aïe ! Le panneau des départs indique que notre avion a du retard, et comme on n'a qu'une heure de transit, on s'interroge sur la correspondance à Paris. On cherche dans l'aérogare le guichet d'enregistrement Air France qui n'est toujours pas indiqué sur le panneau... On le trouve à l'autre bout de l'aérogare, et là, on nous assure que tout ira bien.

L'avion part avec une demi-heure de retard, traverse des turbulences, et finalement rattrape un peu de temps. À sa sortie, on nous attend pour accélérer notre transfert.

Arrivée à Toulouse où il pleut et fait 8° !...