Quelques anecdotes totalement subjectives et partiales. Tout est idyllique avant le départ, mais la réalité reprend vite le dessus ...
Du 29 avril au 7 mai 2014
9 jours
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Mardi

On quitte le beau temps qui règne sur la Côte d’Azur et Nice (17h) et on arrive avec le beau temps de Berlin (19h) ! On a aperçu quelques belles montagnes enneigées en croisant au-dessus de l’Autriche (mais on n’a pas vu les skieurs…).

L’aéroport de Schönefeld semble être fait de modules préfabriqués. Il paraît qu’un nouvel aéroport, tout moderne, est en construction. On se dirige aussitôt vers l’office de tourisme. Une jeune hôtesse très aimable et francophone nous aide à nous dépatouiller dans les différents forfaits combinant transports et musées. Je m’étais fait une idée en visitant différents sites sur internet, mais elle nous trouve une formule encore meilleur marché ! Il existe en effet un billet sept jours à 28,80 € pour les zones AB. Ensuite elle nous conseille de prendre le train qui va en vingt-deux minutes à Alexanderplatz (on avait prévu de prendre le métro, bien plus lent…).

Métro vélo
Métro vélo

La ligne de train est aérienne. Le train est presque vide. On longe une zone industrielle dont les bâtiments délabrés sont recouverts de tag. Changement rapide et facile à Alexanderplatz, malgré les différentes lignes U, S, T, etc…Ce qui fait qu’on est arrivé vers 20 h à Osloer Str. (U8). Il y a plus de monde dans ce métro, mais il n’est pas bondé. Et on est même surpris de voir une fille y rentrer avec son vélo ! Le voyageur assis à côté de nous, un Turc, nous voyant le nez dans le plan du métro, nous explique comment nous orienter.

Le logement est à quelques pas de la station de métro Osloer Str. C’est un quartier aux avenues et rues bordées d’arbres. Il y a encore du monde dans les rues. Le logement se situe dans un immeuble de trois étages. Il faut aller voir un voisin pour récupérer les clés, car le propriétaire est absent. Le voisin, un garçon d’une trentaine d’année, genre cool, nous conduit à l’appartement au troisième étage. Il s’agit d’un grand studio (+ de 50m²), donnant plein sud sur un parc arboré, disposant de tout le confort : cuisine, sdb, wifi, trouvaille sur Airbnb à 34€/jour !

Notre visite de Berlin ce soir se limite à faire le plein de courses au vaste supermarché à 300m de là ! Repas va-vite arrosé du vin rouge bio espagnol que notre hôte nous a offert pour notre arrivée !

Mercredi

Beau temps ensoleillé et chaud. On sort en chemisette.

Métro pour Alexanderplatz. Dans le métro plutôt vide, trois punks accompagnés d'un gros chien, s'assoient à côté de nous, boivent des bières et font la manche. Quelques stations plus loin, un autre groupe de punks monte et fait asseoir leur gros chien sur le siège à côté d'eux...

Alexanderplatz est occupée par de nombreux stands proposant bières, confiseries, souvenirs aux rares touristes. Des hommes équipés d'un curieux harnachement proposent des saucisses grillées aux passants.

L'homme hot dog
L'homme hot dog
" Les stands d'Alexanderplatz " 

On prend le bus 100, un bus à double niveau, qui traverse le centre de la ville d'est en ouest, et on se laisse promener devant les monuments importants. Unter den Linden est en travaux : on y construit une ligne de métro. On descend près du zoo.

L'église du souvenir, dont on conserve soigneusement les ruines dues aux bombardements de 1945, a été augmentée d'une partie moderne ; les nouveaux bâtiments ont des extérieurs modestes, mais l'intérieur est saisissant : toutes les façades sont composées de carrés de vitraux bleu sombre, rendant l'atmosphère envoûtante. Dehors une curieuse cascade composée d'une sphère éclatée en granite rose et de curieux personnages en bronze attire les regards tant elle interroge. A l'instar d'autres jeunes affalés autour de la fontaine, on piquenique auprès d'un des personnages.

" Au pied de l'église du Souvenir "  " Brigitte und Martin "

Visite du grand magasin de luxe KaDeWe, où l'on grimpe au 7ème étage pour voir la vue sur la ville. Mais point de vue : c'est l'heure où les vieilles rentières dégustent des pâtisseries, assises aux meilleures places... On erre dans les quartiers autour du Kurfürstendamm.

" Les magasins de Kurfürstendamm " " Wittenbergplatz et sa fontaine "
Oberbaumbrücke

Métro pour SchlesischesTor. Le pont Oberbaumbrücke qui traverse la Spree est remarquable : tout en briques rouges et équipé de tourelles, aux allures des siècles médiévaux, il se détache du paysage résolument moderne des environs.

Sur l'autre rive, il reste un vestige du Mur qui séparait les deux zones d'occupation. A cet endroit, longeant la rivière, il devait servir à empêcher les gens de l'est de plonger dans la rivière pour gagner l'ouest à la nage... Le mur est envahi de peintures d'artistes plus ou moins doués, les peintures originales étant depuis recouvertes. C'est un lieu de promenade apprécié par les jeunes qui s'allongent volontiers sur la pelouse qui sépare le Mur de la Spree, et les bouteilles de bières circulent volontiers.

" Les vestiges du Mur à Mühlenstrasse " " Les peintures sur le Mur " " L'ex Stalinn Allee "
Conte pour enfants

On rejoint la Karl-Marx-Allee par de petites rues d'un quartier un peu laissé à lui-même. L'ex Stalinn-Allee est toujours en partie bordée par les immeubles aux lignes sévères, et sa perspective interminable est impressionnante, bien que plutôt déserte de piétons. Au Café Sybille, une intéressante petite expo explique les circonstances de sa construction.

On rejoint l'agréable parc de Friedrichshain, très apprécié des familles. On y emmène les enfants, on sort le piquenique, certains ont déballé le hamac ! Une fontaine monumentale, la fontaine des contes de fées, propose aux enfants des sculptures représentant des scènes évoquées dans les contes. Difficile de tout deviner !

Tram puis métro pour l'est de Kreuzberg. Ce quartier est investi pour une grande part par la communauté turque : magasins, restaurant, salon de thé, etc... On s'arrête chez Hasir où on commande des plats turcs de grillades au yaourt.

Retour au bercail, en traînant un peu des pieds...

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Temps couvert mais encore doux.

Aujourd'hui, 1er mai, tout est fermé et la ville fonctionne au ralenti. On décide de refaire à pied la première partie de l'itinéraire du bus 100 avec quelques écarts, histoire de voir de plus près le Berlin monumental. Départ d'Alexanderplatz.

Pendant que les Berlinois font la grasse matinée, les touristes (dont nous autres) arpentent les vastes espaces de l’Île aux musées (Museumsinsel) et du Centre (Mitte) : larges avenues, grandes places, vastes pelouses. Grâce à ces grands espaces, les monumentaux et sévères bâtiments royaux, religieux, universitaires prennent du large, et sont, du coup, un peu plus … digestes. De gigantesques travaux d'un nouveau métro bouleversent ces quartiers. De plus, les musées font eux aussi peau neuve. Les trottoirs sont envahis de palissades, de tuyaux et de préfabriqués.

Fontaine de Neptune, église Ste Marie, Dom et l’Île aux musées, Nouvelle Garde...

"Les grands travaux sur Unter den Linden" "La fontaine de Neptune"  

On prend des repères au musée Pergame où une impressionnante file d'attente immobile piétine devant l'entrée. La visite des collections est reportée...

On piquenique sur la Gendarmenmarkt, devant la salle de concert qui sépare l'église française et l'église allemande.

" Bulle géante sur Gendarmenmarkt "  " Bibliothèque éphémère "  "  Un petit curieux... "


Place de Paris

Retour sur Unter den Linden jusqu'à la Pariserplatz et la Porte de Brandebourg où règne une animation inhabituelle. C'est la fin de la traditionnelle manifestation sociale du premier mai et des groupes, banderoles et drapeaux roulés, se dispersent. Du côté ouest de la Porte, un podium abrite des chanteurs qui essayent de mettre un peu d'ambiance parmi des spectateurs attablés devant des bières. Plus loin, le long de l'avenue, des stands de nourritures sont mélangés à des stands politiques et la foule évolue gaiement dans les allées.

"1er mai saucisse et bière"  

Petite promenade dans le parc de Tiergarten. Le temps tournant à l'orage, l'air frais de sous-bois est très agréable. On déambule par des chemins et des pelouses dans ce beau parc à la recherche des statues qui s'y sont égarées... On découvre que ce parc, qui semble laissé à l'abandon, est en fait très discrètement entretenu : on y a planté des arbres rares, des rhododendrons, aujourd'hui en fleurs, et beaucoup d'autres espèces. Il y a même des parterres de muguet dont personne ne pense à récolter les brins... Colonne de la Victoire : on voit, non loin de là, la statue de Bismarck entourée de grillages et de palissades. Château de Bellevue trop blanc, encadré de plantations taillées au millimètre...

" Chateau Bellevue "  " Tiergarten " 

Métro pour Eberswalder Str.. Promenade dans Mauerpark. Quel contraste ! Une étroite mais longue pelouse, très minimaliste et pelée, accueille le piquenique d'une centaine de familles ou de groupes de jeunes, venus ici profiter de la journée de congé. Barbecues, grillades enfument les lieux, les nappes sont étalées sur la pelouse, chargées de provisions. Les bouteilles de bière circulent... et les mômes courent partout ! On remarque que les familles turques sont plutôt vers la limite ouest du parc, tandis que les groupes allemands sont répartis vers le côté est, au pied du vestige du Mur... Mur que des peintres à la bombe entreprennent de « décorer », profitant des couleurs vives du soleil couchant. De l'autre côté du mur, l'immense stade, lui aussi très « décoré » ...

" Eberswalder str "  "  C'est la bombe à Mauerpark "  " Bonne franquette à Mauerpark "  " Les pompiers "

On se promène dans le quartier au sud du Mauerpark et on est très surpris de découvrir que ce quartier semble très agréable à vivre : Oderberger Str., Kastanienallee, Kollwitzst., sont plantées d'arbres au milieu de larges trottoirs et bordées d'immeubles gracieux ; elles regorgent de restaurants et de bistros dont les tables envahissent les trottoirs. Aujourd'hui la clientèle est là, c'est le repas du soir, et ailleurs, les familles sortent les enfants pour les initier aux joies du vélo... On a du mal à imaginer que ce quartier était soumis à une terrible discipline et aux restrictions, au point que de nombreuses personnes sont mortes accrochées au Mur pour avoir tenté d'en échapper. Le Mur avait été renforcé par les VoPos au carrefour situé au pied de Mauerpark car ils craignaient que des voitures ne le défoncent...

Retour en tram à Osloer. Repas à la maison !

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Il pleut ! Et le froid arrive !

On a décidé de faire la première journée « musées ». Il faut bien démarrer le forfait « Museumspass » de 3 jours. Donc debout tôt pour être à pied d’œuvre à 8h30.

Métro pour Alexanderplatz. Dans le métro à peine rempli, les gens somnolent. A une station, deux hommes en tenue de ville « cool » montent dans le wagon et créent une petite animation : ce sont des contrôleurs ! Ils n'ont pas de difficulté pour trouver deux resquilleurs qu'ils font descendre à la station suivante. L'un des resquilleurs était en « bourgeois » et on lui aurait donné le bon dieu sans confession, l'autre avait l'air un peu à côté de ses pompes ou alors, il jouait bien la comédie … Il faut dire que la resquille est tentante : pas de machines à composter, pas de tourniquets pour accéder aux voies. Pareil pour les trams et les bus. Les usagers sont censés être munis d'une carte d'abonnement ou d'un ticket. Mais voilà : il y a des contrôles de temps en temps …

On attrape au vol le bus 100 qui nous dépose à l’Île des musées. On arrive auprès de l'étroite entrée du musée Pergamon vers 9h15 et il y a déjà une vingtaine de personnes qui attendent. L'ouverture des portes est à 10h. Comme il pleut, l'attente se fait sous la galerie du Neues museum qui est juste en face de l'entrée et qui protège de la pluie. L'attente est animée : il y a les gens qui font la queue, et il y a ceux qui ne veulent pas la faire - pour une raison ou une autre. On sent naître les conflits. Le problème est qu'il y a différentes façons de se procurer un billet : sur internet, par une agence, les forfaits Museumspass ou Welcomecard, ou tout simplement au guichet du musée ; et en plus il y a les groupes qui ont des rendez-vous enregistrés... Et tout ce monde est laissé à lui-même devant l'étroite porte blindée du musée. Autant dire qu'à 10h, à l'ouverture de cette porte, la situation est explosive, aussi les cris et bousculades sont vifs ! Pour nous, une fois l'étroite porte franchie, l'affaire est plutôt simple : avec cette carte, on évite la case « guichet » et on passe directement au contrôle.

L'étroit escalier qui mène à l'exposition permanente débouche sur la vaste salle où a été reconstituée la « petite » porte du palais de Babylone (la porte d'Ishtar). Et là c'est le choc ! Devant nous se dresse une immense muraille de briques vernissées bleu sombre, et décorée d'animaux sauvages. La majesté du lieu impressionne, comme elle a dû impressionner les peuples qui doutaient de la puissance de Babylone. Dans les salles alentour, des œuvres sculptées de tout le Moyen-Orient antique : exploits guerriers de princes, déités mésopotamiennes, bijoux et tombes. Deux autres reconstitutions de la période hellénistique laissent les bras ballants : une monumentale colonnade qui faisait l'entrée du marché de Millet, et l'autel de Pergame. Pour ce dernier la reconstitution de la frise du socle est une réelle prouesse quand on imagine l'état d'abandon et de dispersion dans lequel elle a été laissée pendant deux millénaires. Cette frise représente le combat (victorieux) des Dieux de l'Olympe contre les Géants du Chaos.

La file d'attente au Pergamonmuseum...
" Pergamonmuseum " 

Le musée Pergamon héberge un étage consacré aux arts islamiques. On évolue dans le temps, et on voit évoluer les différents courants de cet art : l'un rigoureux qui est plein d'interdits et l'autre plus hédoniste.

En sortant du Pergamonmuseum, une queue immense se presse sous la galerie et la gronde règne : les gardiens limitent l'accès au musée et ne laissent entrer les gens que par petits contingents, les groupes ayant priorité... On a bien fait de venir tôt, ce matin !

Comme on est à proximité et qu'il n'y a pas de problème de queue, on visite le Neuesmuseum, consacré à l'art égyptien et au moyen-âge européen. C'est dans une salle de ce musée que se trouve le fameux buste de Nefertiti. Dans cette salle on assiste à un incident pénible : une femme qui tentait de prendre une photo du buste se fait expulser de la salle manu militari !! Ce buste est le seul objet du musée qu'il est interdit de prendre en photo et il y a quatre gardiens en permanence pour faire respecter cet interdit...

" Neuesmuseum " 

On termine notre première journée-musée par la visite de Bodemuseum : il rassemble une importante collection de sculptures allant du moyen-âge au baroque. Une salle est consacrée aux dégâts causés par les bombardements de 1945 sur les différents musées et leurs collections, et sur le château de Berlin dont les ruines ont été rasées en 1950 (il est question de le reconstruire à l'identique).

" Bodemuseum " 


On termine la journée sur les bords de la Spree où l'on voit de jeunes baigneurs qui n'ont pas peur du temps frais (voir photo) !


Retour au bercail un peu usés...

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Sony center, Posdamerplatz

Le soleil est de retour, mais pas la chaleur. On met les polaires.

Aujourd'hui encore, on fait chauffer la carte Museumspass. Métro pour Potsdamerplatz.

Les immeubles de Potsdamerplatz viennent de sortir de terre : architecture dernier cri pour le Sony center, avec ses envolées de verre et son plafond ajouré en forme de roue de paon. Grâce au soleil matinal, reflets et jeux de lumière sont à la joie.

On est devant la Gemäldegalerie (la pinacothèque) vers 10h, mais le samedi (et le dimanche) le musée n'ouvre qu'à 11h... Qu'à cela ne tienne, on va au Musikinstrumenten-museum voisin. On évolue à travers le temps grâce aux nombreux instruments de musique qui y sont exposés. On découvre des instruments étonnants tel le violon à cornet de trompette, ou celui à coupes de verre à frotter, ou la harpe qui ne chante que s'il y a du vent ! Les clavecins sont bien représentés d'autant qu'un des titulaires du musée se met au clavier pour jouer quelques morceaux pour les visiteurs. Le même personnage se met devant un sublime instrument qui est une chimère d'orgue et d'un orchestre complet, augmenté de sons de cloche, de bruit de vent et autres sonorités exotiques. Il nous joue la musique d'un des films de James Bond. Cet instrument étonnant a été fabriqué en 1928 aux USA.

" Musée de la musique " 

On visite la Gemäldegalerie et ses centaines de tableaux. Là aussi on circule à travers le temps depuis le moyen âge et jusqu'à la période baroque. Il y a donc pas mal de tableaux en relation avec la religion chrétienne et donc de nombreuses représentations de la Vierge à l'Enfant. On peut donc en profiter pour voir combien le bébé, tout maigrichon, grisâtre et au regard d'adulte grognon, devient avec le temps, joufflu, replet, aux fesses roses et au minois taquin... Un des tableaux le plus surprenant : un Cranach représentant la fontaine de jouvence. On y voit sur la gauche les vieilles femmes décaties arriver en boitillant ou en brouette, puis se déshabiller au bord d'une piscine qui occupe le milieu du tableau. Là, s'égaient joyeusement les femmes ; elles en ressortent bientôt sur la droite avec un corps de jouvencelles !

"  Gemäldegalerie  "  "  La fontaine de jouvence "

Piquenique vers 15h au soleil, sur l'esplanade de la Pinacothèque.

Deux stations de métro pour le Musée des technologies. Le clou : les dizaines de locomotives (des vrais) de tous âges. Le premier train était en bois, sur des rails en bois, et poussé par des enfants dans les galeries de mines. Celui de la photo a été utilisé en Hongrie au début du 19ème siècle.

" Ecorché d'une locomotive "  "  Le premier train "   " Le coin des avions "  " Musée de l'industrie " 

Sur la route du retour, on passe au quartier de Kreutz Est, histoire de reprendre un peu d'ambiance dans ce quartier bien animé et où le week-end festif est bien entamé si l'on compte le nombre de personnes qui se sont endormies à côté de leurs bouteilles de bière avant de pouvoir atteindre les escaliers du métro...

Prosit !

" Le kiosque à kebab "  " Le vélo à bière "
" Pavés de laiton en mémoire des déportés " " Peintures de rue " 
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Ciel couvert, 7°, petit vent froid venant du nord...

C'est dimanche, la plupart des musées n'ouvrent qu'à 11h. Sauf le musée botanique qui n'est pas loin du Musée Dalhem, lequel est l'objectif principal de la journée. Ces musées se situent dans le sud-ouest de Berlin, à mi-chemin de Potsdam.

Au musée botanique, on se fait une petite piqûre de rappel de nos lointaines leçons de sciences naturelles. Ce qui n'est pas trop ardu car les vitrines sont très pédagogiques ! Loin d'être un musée poussiéreux ! Un seul défaut : toutes les explications sont en allemand … On parvient tout de même à décrypter les explications.

Musée botanique  : " Champignons" " Les plantes à fibres"  

Le Musée Dahlem contient trois parties : un musée ethnologique, un musée sur les arts asiatiques et un musée sur la culture européenne.

Les arts asiatiques présentent principalement un beau choix de sculptures issues de l'hindouisme et du bouddhisme du sous-continent indien.

La collection du musée ethnologique est elle aussi très riche : riche en objets présentés et riche en diversité de cultures représentées : les civilisations précolombiennes amérindiennes, mélanésiennes, polynésiennes, africaines, indiennes d'Amérique du nord, etc... Les reconstitutions de huttes mélanésiennes sont surprenantes, les dizaines de tableaux en métal du roi du Bénin sont étonnantes, les poteries mayas très originales, superbe orchestre gamelan, etc...

On est restés trois heures et demie à explorer ce musée, sans pouvoir affirmer en avoir visité toutes les salles ! On est sûr d'avoir traversé les salles de culture européenne au pas de course ...

Bouddha
Les pipelettes du Panthéon Hindou
Quel genre ?
Compères mayas
masque africain
masque africain
Tableau en métal du Benin
Pan ! t'es mort !
" Musée Dahlem " 

On piquenique à 15h30 sur les tables de la cafeteria du musée... On termine l'après-midi dans le quartier de Friedrichshain : promenade entre Warschauer Str., et Boxhagener platz où se tient un marché aux puces. Ce quartier qui a des aspects de laisser-aller (murs envahis de tags, herbes folles entre les pavés, etc) est en fait un quartier branché, aux petites boutiques chicos et aux dizaines de restaurants dont les tables débordent largement sur les trottoirs.

" Sièges à la station de métro du Musée Dalhem "  "  Marché aux puces de Boxhagener platz "  " Art de rue  "

Retour dans la soirée à Osloer Str par le tram M13. Le trajet est un peu long, mais il nous permet de voir divers quartiers d'habitations de la partie est de Berlin : ils ont tous en communs d'être parcourus par de larges rues arborées et s’ils ont une fortune diverse, ils ne respirent pas la misère, loin de là.

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Ciel toujours couvert, un peu plus chaud, 15°.

Démarrage lent ce matin. Promenade dans le centre de Berlin.

Le carrefour entre Zimmerstrasse et Friedrichstrasse était le lieu de passage entre l'ouest et l'est de la ville, gardé du côté ouest par l'armée américaine. Cette dernière a baptisé ce lieu Check Point Charlie. Le poste de garde est aujourd'hui reconstitué et c'est devenu un haut lieu du tourisme avec une dizaine de « musées », des boutiques de « souvenirs », et, devant la baraque du poste de garde, la possibilité de se faire prendre en photo avec des « soldats américains » moyennant quelques euros... A quelques mètres de là, il est possible de louer une Trabant, petite voiture est-allemande, pour faire un tour en ville...

" CheckPoint Charlie "  " Un petit tour en Trabant "

Les vestiges de l'immeuble de la Gestapo, Niederkirchner Str, sont aujourd'hui le support d'une exposition sur l'histoire de l'arrivée au pouvoir du régime nazi, des conséquences funestes de sa dictature sur la population allemande et celle du reste de l'Europe, et de son effondrement. Piqûre de rappel d'histoire : après avoir obtenu 37 % de voix aux élections de 1932, Hitler a été appelé pour être chancelier et gouverner le pays. En 1945, à sa chute, on comptait 20 millions de morts causés par la guerre qu'il a déclenchée, et 6 millions de déportés juifs, tziganes, homosexuels, opposants politiques, prêtres catholiques et les malades mentaux, qu'il a fait assassiner dans les camps de la mort.

Piquenique dans le jardin de Tiergarten, non loin de Potsdamer platz.

En face du parc Tiergarten, entre la Porte de Brandebourg et le Reichstag, il y a le mémorial de l'holocauste. Un lieu qui se prête à la réflexion sur la vanité de la destinée humaine.

" Mémorial de l'holocauste  "  "  Topographie de la terreur "
Monbijou Park

Le Reichstag, le parlement allemand, incendié en 1933, bombardé en 1945 puis restauré après la chute du mur, est devenu un haut lieu touristique. La queue pour s'inscrire à une visite qui ne pourrait pas avoir lieu avant 22h, est trop importante pour nous.

On traverse la Spree pour rejoindre Monbijou Park et Hackescher Markt, un quartier animé et marchand de Scheunenviertel.

Traversée d'Alexanderplatz pour rejoindre Nikolaiviertel, quartier le plus ancien de la ville en grande partie reconstruit. Puis retour à Friedrichstrasse.

"  Un défi pour le facteur  "  "   Une ruelle du côté de Hackescher Markt "
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Ciel couvert, chaud avec vent du sud.

Journée Potsdam. Potsdam est à Berlin ce que Versailles est à Paris. A L'époque de Louis XV en France, les rois de Prusse, qui se lassaient de leur château de Berlin, ont fait de Potsdam le lieu des libéralités pour la cour et les invités. Leurs différentes résidences et lieux de plaisirs se situent dans un parc de presque trois km². De quoi y passer la journée !

Métro jusqu'à Zoologischer Garten puis train R1 pour Potsdam-Charlottenhof.

On parvient à 9h30 à l'office de tourisme où, sans faire la queue, on prend un forfait (19€/p) qui permet d'entrer dans toutes les résidences et d'avoir une heure de passage fixée pour la visite du Château de Sans Souci. On doit passer à 12h20.

On prend donc le temps d'errer dans les vastes jardins, puis on se dirige vers le Pavillon Chinois. A cette époque, il était très à la mode d'avoir des chinoiseries dans les cours d'Europe. On découvre le pavillon chinois au détour d'un chemin. Le bâtiment, éclatant de dorures, est entouré de groupes de statues dorées composant des scénettes dont les thèmes sont empruntés à la vie supposée des Chinois : le thé, les goûters, etc. L'intérieur, un grand salon avec trois alcôves, est de la même inspiration, le singe, l'animal emblématique supposé de la Chine, étant omniprésent dans les décors.

"  Les jardins "  "  Le Pavillon Chinois  "

On visite le Pavillon de Charlottenhof. On nous affuble de grosses pantoufles où mettre nos pieds chaussés afin de ne pas abîmer le parquet et on suit une visite guidée (en allemand...). Les princes venaient là pour piqueniquer mais n'y séjournaient pas ; il y a malgré tout une chambre à coucher et plusieurs chambres destinées à la domesticité. Une de ses dernières est très originale : une tente y a été installée.

" Charlottenhof " " La tente des domestiques "

On traverse le parc du sud au nord pour rallier le Château de Sans Souci, magnifique sur sa terrasse et la volée d'escaliers qui y mène, parmi les vignes en étages. La visite s'effectue avec un audioguide (en français). Ce château, c'est la gloire du style rococo. Les diverses salles sont très (trop ?) richement décorées, et le roi Frédéric II aimait tellement les fêtes et la compagnie, qu'il a fait aménager à côté de ses appartements plusieurs chambres d'hôte avec la même générosité débordante. On nous explique que c'est là le goût français, que l'amour du roi pour les arts et la philosophie venait de son attrait pour les Lumières et que lui-même parlait français avec Voltaire lequel a séjourné à Berlin durant trois ans.

" Château de Sans Souci " 

Les cuisines (et la cave à vins) sont imposantes.

Piquenique au pied de la Bildergalerie dans un jardin parmi les vignes et les charmilles.

La Bildergalerie, un grand bâtiment tout en long, était le musée personnel du roi : il y a rassemblé des tableaux des meilleurs peintres de son temps ainsi que des sculptures en marbre de Carrare.

" Bildergalerie " 

Les Neue Kammern : le roi a fait déménager l'orangerie pour la remplacer par de « nouvelles chambres » d’hôtes... Toujours richement décorées, avec une nuance onirique et sensuelle inspirée par Ovide... Les invités étaient choyés !

"  Neue Kammern  " 

L'Orangerie, un immense palais dont l'architecture est d'inspiration italienne, est plus « classique » : c'est FG IV, l'arrière petit-neveu qui l'a fait décorer avec un goût début 19ème : outre des chambres richement meublées (Boule), un salon « Raphaël » dont les murs sont couverts du sol au plafond d’œuvres copiées de celles du grand maître. La montée à la tour permet d'avoir une vue 360° sur le parc.

" L'Orangerie  " 

On termine par les Bains Romains qui sont une fidèle reconstitution d'une habitation de la Rome antique.

Retour par la vieille ville aux rues se croisant à angle droit, à la Hauptbahnhof de Potsdam. La gare est un immense centre commercial sur plusieurs centaines de mètres, avec force enseignes aux couleurs criardes, musiques syncopées et odeurs de saucisses, ce qui a pour effet d’effacer radicalement les images romantiques qui traînaient encore dans notre mémoire. …

Il est 19h quand on arrive à la maison. On a tout de même fait 22,5 km à pied dans cette excursion !

Notre séjour à Berlin s'achève sur cette belle journée. Demain, on rend les clés de l'appartement, et on file à l'aéroport !