Deux semaines à Kyoto, en famille. Kyoto • Himeji • Osaka • Miyajima • Nara • Koyasan.
Du 11 au 25 avril 2009
15 jours
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10
avr

Ce carnet a été mis en ligne 14 ans après le voyage, qui fut notre premier voyage au Japon. Pendant ces deux semaines de vacances, j’ai tenu un journal de bord, mis ensuite au propre dans un carnet et complété de tickets, de photos et de plans découpés dans les brochures touristiques, de quelques croquis. Il n’y a donc plus qu’à recopier, en ajoutant cette fois nos photos.

Certaines choses ont changé depuis 2009. L’accès à internet par exemple. À cette époque nous ne nous posions pas la question de savoir s’il valait mieux prendre un pocket wifi ou une carte SIM. En revanche la sempiternelle question “JR pass ou pas JR pass ?” que tous les primo-voyageurs au Japon se posent, nous nous la sommes posée aussi et cela nous a occupés quelques soirées à faire diverses simulations. Pour compliquer le tout, il existe différentes versions du JR Pass, la version nationale, qui permet de circuler dans tout le Japon, mais aussi des versions régionales, sans compter que pour la région de Kyoto et Osaka, il existe aussi d’autres passes, comme le Kansai Thru Pass (le “surutto”) qui permet de prendre tous les transports sauf les lignes JR. Les durées de validité ne sont pas les mêmes et si pour les JR pass, les journées doivent être consécutives, ce n’est pas le cas du Kansai Thru Pass. Le JR Pass devait s’acheter avant le départ, alors que les autres ont été achetés sur place. On comprendra aisément que la question “JR pass ou pas JR pass ?” n'est pas simple et n’a de réponse qu’après une étude des différentes solutions en fonction du programme.

Nous avons finalement opté pour une solution hybride, le Kansai Thru Pass et deux JR Pass différents : le JR Pass “Sanyo Pass Area” permettant d’aller d’Osaka à Fukuoka, et que nous utiliserons pour aller à Himeji et à Miyajima, et le “Kansai Area Pass” qui couvre les autres trajets depuis Kyoto et notamment pour aller à Nara. Il permet aussi d’aller jusqu’à Himeji, mais pas jusqu’à Hiroshima. On peut aussi acheter un passe national qui couvre tout, mais il revient beaucoup plus cher et il n’aurait pas été rentable pour les trajets que nous avons prévus.

Ce qui précède est la situation telle qu’elle était en 2009. Cela a évolué et il est désormais possible d’acheter le JR Pass sur place, mais à un prix plus élevé. Les zones desservies ont peut-être également un peu changé.

 En souvenir, quelques cartes Kansai Thru pass utilisées pendant ces vacances
Nous avons récupéré les passes à notre arrivée à l’aéroport, et c’est alors que nous avons choisi les dates d’activation.

Pour éviter de perdre notre temps à chercher, tourner en rond et nous perdre, nous avons préparé une documentation détaillée, et comme nous n’aurons pas internet lors de nos déplacements, nous avons tout imprimé, et en deux exemplaires car on n’est jamais trop prudent. Tout a été étudié : les horaires de train, des musées, les plans des endroits à visiter, les captures de Google Maps pour nous repérer aisément sur le terrain.

12
avr

À peine arrivés à Osaka ce matin, vers 8 heures, nous vous occupons des formalités, et pour commencer, récupérer nos JR pass. Les employés parlent en principe anglais, mais dans les faits, c’est plutôt laborieux.

Nous allons ensuite récupérer le taxi que nous avions réservé. Nous arrivons au bureau de MK Shuttle. Il s’agit d’un taxi collectif, mais nous sommes les seuls clients aujourd’hui. Le taxi est tout propre : appuie-tête en dentelle blanche, conducteur en uniforme, gants blancs compris. En route il contacte notre «angel», la correspondante de l’agence Voyage au Japon par l’intermédiaire de laquelle nous avons réservé notre maison à Kyoto.

Nous avons deux heures de route pour aller de l’aéroport du Kansai au centre de Kyoto où se trouve la maison que nous avons louée, et nous profitons du trajet pour nous reposer un peu, car la nuit blanche aidant, nous ne tardons pas à sombrer à tour de rôle et à piquer un petit somme.

La maison de vacances

Vers midi, nous arrivons à la maison Okazaki, une maison typiquement japonaise au fond d’une ruelle. Yoko, notre «angel», nous attend à l’entrée de la ruelle. En effet, en louant la maison, nous bénéficions de l’accueil d’une personne de l’agence chargée de nous donner tous les renseignements utiles et au besoin nous assister pendant notre séjour.

Yoko nous explique comment ménager les tatamis en évitant d’y faire rouler les valises par exemple, comment utiliser la machine à laver (qui lave à l’eau froide, comme toutes les machines à laver au Japon), comment trier les ordures et bien les disposer dehors (super super important !). Elle nous emmène faire le tour du quartier, nous indique où prendre le bus, où se trouve la gare la plus proche et nous montre les principaux commerces. Non loin de la maison se trouve un petit supermarché ouvert tous les jours jusqu’à 21 ou 22 heures. Nous n’avons rien mangé depuis le petit-déjeuner pris dans l’avion et nous commençons sérieusement à avoir faim, mais nous suivons poliment.

Notre maison  : un salon au sol recouvert de tatamis et meublé d’une table basse et de coussins en guise de chaises. À l’étage une...
Nous avons aussi à notre disposition un ordinateur portable, relié bien sûr à Internet. 

Une fois Yoko partie, nous allons faire un tour au supermarché acheter de quoi faire un repas rapide. Rien de compliqué : plateaux-repas avec sushis et quelque chose qui ressemble à une salade piémontaise. Il est 15 heures lorsque nous pouvons enfin nous attabler dans la cuisine pour notre premier repas japonais. Nous n’avons rien avalé depuis notre petit déjeuner dans l’avion et il était grand temps de pouvoir nous mettre à table !

L’après-midi nous résistons à l’envie de faire une sieste et allons faire une petite balade dans Kyoto. Enfin, pas tous, car pendant ce temps, ceux à qui «le décalage ne fait aucun effet» s’écroulent sur le lit, épuisés par leur visionnage de films non stop pendant 12 heures.

Nous n’avions rien prévu de spécial pour cette première journée et nous avons vu juste : il aurait été difficile de visiter quoi que ce soit et de l’apprécier.

13
avr

Dès 8 heures, nous sommes prêts à partir pour une journée entière de visites. Le soleil est levé depuis longtemps. Au Japon l’heure est calée sur le soleil (quand le soleil est au zénith, il est midi), aussi le jour se lève-t-il très tôt. Revers de la médaille : le jour tombe plus tôt que chez nous. Cela nous a d’ailleurs un peu surpris hier soir de voir la nuit tomber plus tôt qu’à l’habitude.

Nous commençons par le sanctuaire Heian, proche de la maison.

Le sanctuaire Heian-jingū

Le sanctuaire Heian-jingū est relativement récent. Il fut élevé en 1895 pour commémorer le onzième centenaire de la fondation de l’ancienne capitale. Il reproduit à échelle réduite le premier Palais impérial bâti en 794. Ses jardins et promenades sont célèbres pour les cerisiers en avril, les iris et les lotus au début de l’été. Il est classé “bien culturel important” du Japon.

Lorsqu’on approche du temple, on ne peut manquer l’immense torii de 25 mètres de haut qui enjambe la route.

Le torii marquant l’entrée du sanctuaire 

La façade du temple est très large et le vert gris du toit contraste avec le rouge vermillon des boiseries.

Dans la cour devant le temple, nous découvrons des choses dont nous ignorions l’existence. Sur des fils tendus entre des poteaux vermillon sont accrochés des centaines de petits papiers noués qui ne manquent pas de nous intriguer. Il s’agit des omikuji, les présages qu’on achète au temple et que l’on garde s’ils sont bénéfiques ou que l’on accroche ici pour conjurer le sort si les prédictions sont mauvaises.

Un peu plus loin, ce sont des ema qui attirent notre attention. Ce sont de petites plaquettes de bois décorées que l’on achète au sanctuaire et sur lesquelles ont écrit un vœu ou une prière, avant de les accrocher sur le support prévu à cet effet ou sur des cordes tendues entre les arbres, dans l’espoir que les requêtes soient exaucées par les divinités.

Dans l’entrée du sanctuaire, des alignements de tonneaux nous laissent perplexes. Ce sont tout simplement des fûts de saké, donnés comme offrande.

 Tonneaux de sake, à l’entrée du sanctuaire

Mais ce n’est pas pour admirer des tonneaux de saké que nous sommes venus, tout joliment décorés qu’ils soient. Le sanctuaire est réputé pour ses jardins et ses cerisiers pleureurs. Nous sommes vite rassurés : la floraison n’est pas encore terminée.

Le jardin du sanctuaire est divisé en quatre parties, chacune correspondant à un point cardinal. La promenade continue autour au d’un étang, à l’ombre des pins et des cerisiers, jusqu’à un autre point d’intérêt du sanctuaire : le grand pont de bois recouvert d’une galerie.

La villa Hakusa Sonso

Après la visite du sanctuaire, nous continuons notre promenade vers le chemin des philosophes. En route, nous découvrons un petit jardin ui semble bien accueillant : un portail au toit de chaume recouvert de mousse, des lanternes en pierre, des ruisseaux et des étangs habités par des carpes koï, des barrières en bambou, une maison de thé, des étendues de mousse et beaucoup d’arbres. De quoi passer un moment bien agréable.

Ce jardin fait partie de la villa qui fut la résidence et l’atelier du peintre Kansetsu Hashimoto (1883-1945), une des grandes figures du courant artistique nihonga (peinture japonaise). À la fin du XIXe siècle, alors que le Japon se passionnait pour l’art et la culture occidentale, il s’est posé en défenseur de la peinture japonaise.

C’est dans cette villa que la peintre passa les trente dernières années de sa vie, à peindre. Il a lui-même dessiné les plans de ce jardin et a collectionné les Bouddhas et les lanternes pagodes qui l’ornent.

La Chanson du Luth, peinture de Hashimoto Kansetsu 

À la soupe !

Nous n’avons aucun mal à trouver un restaurant ni choisir ce que nous allons manger, car des répliques de plats en résine sont exposées en vitrine.

Pour notre premier vrai repas japonais (ceux d’hier à la maison ne comptaient pas vraiment), nous testons les soba (nouilles de sarrasin), servis froids avec un bouillon (froid également) dans lequel on les trempe, et des bols de bouillon dans lesquels on trouve des nouilles, des œufs et des légumes. Avec ça, nous sommes calés pour l’après-midi !

Le ginkaku-ji (銀閣寺), temple du Pavillon d’argent

Notre visite continue par le pavillon d’argent, ou plutôt les jardins du pavillon d’argent, car celui-ci est en rénovation. Le nom du temple est trompeur, car ici, on ne trouvera pas de bâtiment recouvert d’argent. Il a été édifié en 1482 par le shogun Yoshimasa Ashikaga qui souhaitait rivaliser avec le Pavillon d’Or que son grand-père avait construit.

Le bâtiment est en rénovation, mais ce n’est pas le seul intérêt du site, et l’on peut admirer quelques beaux parterres... de sable, ainsi qu’un tas de sable en forme de cône tronqué, symbolisant le mont Fuji.

Le plan du site et le billet d’entrée

Le jardin ne serait pas complet sans un plan d’eau. Un sentier permet d’en faire le tour et de l’admirer sous différents angles.

Le chemin de la philosophie

Célèbre promenade de Kyoto, le chemin de la philosophie, aussi appelé chemin des philosophes, suit une petite rivière bordée de cerisiers, sur un trajet de 2 km.

Cette promenade est très agréable et plutôt tranquille, même si c’est un lieu très touristique et très prisé lors de la floraison des cerisiers. En route, nous faisons une petite pause, ce qui permet de goûter des glaces au parfum sakura.

Le sanctuaire Nanzen-ji et ses jardins

Dernière visite de cette première journée à Kyoto, le sanctuaire Nanzen-ji, auquel nous arrivons après avoir suivi le chemin de la philosophie. Son nom, 南禅寺, signifie “temples zen du sud”.

Pour visiter les bâtiments, tout en bois, il faut laisser ses chaussures à l’entrée. On peut ensuite se promener en chaussettes ou en chaussons. Et tenter des glissades sur le parquet (pas très zen, tout ça !).

Autour des bâtiments, on peut admirer quelques beaux petits jardins.

Après cette visite, nous n’avons qu’une hâte : rentrer et nous délasser les jambes !

14
avr

Nous partons à 8h30 de la maison. Direction : la gare de Sanjo, où nous prenons un train de la ligne Keihan, en direction de Yodobashi, jusqu’à Shichijo. Après 5 minutes de trajet, nous arrivons au temple Sanjūsangen-dō, sous l’averse. Heureusement, ici, c'est l’intérieur qui vaut le détour.

Le Sanjūsangen-dō, temple aux 1001 statues

Le temple Sanjūsangen-dō est un temple bouddhiste dont le bâtiment principal, un immense hall en bois, abrite 1001 statues.

Ce temple, reconstruit en 1266, est célèbre pour sa statue en bois du bodhisattva Kannon aux onze visages, classée Trésor National. Elle est entourée des 28 statues de ses gardiens et de mille et une autres plus petites reproduisant le même bodhisattva. Par ailleurs, avec ses 118 mètres de long, c’est le bâtiment en bois le plus long du monde.

Ici aussi, il faut se déchausser avant d’entrer dans le bâtiment principal  

Le nom, Sanjūsangen-dō (三十三間堂) signifie littéralement le “pavillon des trente-trois intervalles”, car les statues sont disposées sur trois travées. L’intérieur est impressionnant. Les statues sont parfaitement alignées sur plusieurs rangées. Au centre se trouve une grande statue de Jūichimen Senju Kannon, aux 11 visages et aux 1000 mains. Toutes les statues en bois de cyprès recouvert d’or.

Les photos sont interdites, nous nous rabattons sur quelques cartes postales pour garder un souvenir de cette vision peu commune.

On peut en avoir un aperçu sur http://sanjusangendo.jp

La gare de Kyoto

Après la visite du Sanjūsangen-dō, nous basculons dans une autre époque en arrivant à la gare de Kyoto. Même si l’on n’a pas l’occasion de prendre le train à la gare principale de Kyoto, il faut y aller pour en admirer l’architecture, qui peut surprendre le voyageur non averti qui aurait en tête des images d’un Kyoto traditionnel aux ruelles bordées de maisons en bois.

Le centre commercial Porta

Ce centre commercial Porta est situé juste sous la gare. On y trouve toutes sortes de commerces et de restaurants. Voici une bonne occasion de faire quelques emplettes, et de profiter de prix intéressants sur la laine. Ici, la laine NORO, célèbre marque japonaise de fil à tricoter, est 30% moins chère qu’en France.

 Parmi les boutiques, les boulangeries-pâtisseries font souvent référence à la France
Mais on trouve aussi des boutiques vendant des articles spécifiquement japonais. 

Quant aux librairies, il nous est difficile de résister, même si nous avons du mal à nous repérer dans les rayons.

Le grand magasin Takashimaya

Puisque l’après-midi a commencé sous le signe du shopping, nous continuons sur ce thème et entrons dans le grand magasin Takashimaya. Ici, c’est un peu comme le Printemps ou les Galeries Lafayette, sauf au sous-sol où, malgré la présentation chic des étalages de nourriture, l’ambiance ressemble plutôt au marché. De tous les côtés, les vendeuses font la réclame de leurs produits en braillant avec la voix aiguë caractéristique des commerçantes japonaises. L’ambiance est pour le moins surprenante et vaut le détour.

La galerie Teramachi et le marché aux poissons

Au marché aux poissons, nous découvrons toutes sortes de produits de la mer que nous n’avions jamais vus. On peut aussi y acheter des légumes, dont beaucoup nous sont également inconnus.

15
avr

Comme hier, nous sommes prêts à partir dès 8 heures. Nous avons un peu de trajet pour aller jusqu’au parc : à la station Keihan nous prenons le train de la ligne Shijo, jusqu’à Shijo, puis un autre train, de Kawaramashi à Katsura, et enfin un troisième train pour Arashiyama. En tout, 1h20 de trajet depuis la maison.

Nous passons sur le pont Togetsu-kyo, un grand pont en bois qui franchit la rivière Katsura, et nous arrivons au pied de la montagne des singes.

Après être passés sous quelques petits torii, nous prenons le sentier qui grimpe doucement jusqu’au parc. Au bord du chemin, quelques devinettes pour les enfants, pour tester ses connaissances sur les singes.

Environ 150 singes, des macaques japonais, vivent ici en liberté. Ils sont partout, dans les arbres, sur le chemin, et ne se préoccupent pas de nous. Il faut cependant respecter quelques consignes : ne rien leur donner à manger, laisser son casse-croûte et tout ce qui pourrait les attirer dans son sac, ne pas les fixer dans les yeux, car cela peut être perçu comme une provocation, et ne pas s’arrêter sur le chemin pour faire des photos.

Vers 10h30, des haut-parleurs diffusent de la musique : c’est l’heure du repas ! Tous les singes se précipitent dans la cour devant un grand bâtiment, en haut de la colline, pour la distribution de nourriture.

Nous avons ensuite le droit à une petite photo-souvenir, en compagnie d’un singe qui se moque pas mal de notre présence. À noter que nous étions quasiment les seuls visiteurs du parc !

16
avr

Lever à 5h30. Il fait déjà jour. Nous prenons le train de 7h13 à Shijo, direction Osaka. Nous avons la chance de pouvoir nous asseoir, car quelques stations plus loin, le train est bondé, mais tout le monde reste calme (ou finit sa nuit, peut-être).

À Osaka nous devons prendre le métro pour aller jusqu’à la gare de shin-Osaka, où nous prendrons le Shinkansen pour Himeji. On peut bien sûr prendre le Shinkansen à Kyoto pour aller directement à Himeji, mais nos JR Pass ne couvrent pas la portion de trajet entre Kyoto et shin-Osaka. À shin-Osaka nous laissons passer un shinkansen NOZOMI, car ils ne sont pas autorisés aux JR Pass. Nous attendons donc le prochain Shinkansen HIKARI, à la japonaise, c’est-à-dire en formant une belle file droite sur le quai.

Il y a plusieurs options pour aller à Himeji depuis Kyoto. Si l’on a un JR pass national, il suffit de prendre le Shinkansen en gare de Kyoto. Mais dans notre cas, il n’était pas rentable. Nous avons opté pour le Sanyo Rail pass. Il est valable pour 2, 3 ou 4 jours et il est beaucoup moins cher qu’un passe national. Pour une excursion à Himeji et une autre à Miyajima, ce forfait était intéressant, à condition de faire ces excursions deux jours consécutifs.

Ces deux forfaits permettent de prendre des réservations gratuitement pour les Shinkansen, mais en réalité ce n’est pas obligatoire : les Shinkansen ont généralement plusieurs voitures «réservées» aux places sans réservation. En dehors des périodes de congés des Japonais, ce n’est pas la peine de s’embêter à prendre une réservation.

Nous avons donc opté pour le forfait Sanyo Rail pass de 2 jours, que nous avons complété par un Kansai thru pass pour les trajets entre Kyoto et Osaka, ainsi que le métro à Osaka. La solution du Kansai thru pass n’est pas très avantageuse financièrement, mais elle est pratique car elle évite de prendre un ticket à chaque tronçon (ici il aurait fallu prendre un ticket pour le train, puis reprendre un autre ticket à Osaka pour le métro). Si l’on utilise le Kansai thru pass que pour aller de Kyoto à Osaka, ce n’est pas rentable. Cela le devient en revanche si l’on veut aller à Koya-san car le trajet de Kyoto à Koya-san se découpe en 4 tronçons et cela évite d’acheter des tickets à chaque fois.


À noter également que prendre le Shinkansen depuis Kyoto nous aurait obligés d’aller à la gare centrale de Kyoto, donc un trajet en métro avec un changement depuis notre logement, alors que nous étions proches d’une gare sur la ligne Keihan.

Au moment où j’écris, les choses ont un peu changé. Le Sanyo Rail pass que nous avions pris ne semble plus exister. On peut maintenant acheter un Sanyo-San’in, couvrant la région du Chugoku (comprenant également Kyoto), mais pour une durée de 7 jours, ou le Setouchi Area Pass, couvrant la partie sud du Chugoku. Quant au Kansai thru pass, qui nous a surtout permis de ne pas acheter de tickets à l’unité, il peut être remplacé par une carte Pasmo ou Suica, qui permet de payer en fonction des trajets que l’on fait, sans avoir besoin d’acheter de tickets.

Vingt minutes avant l’heure du départ, le train arrive à quai, mais on ne peut pas monter tout de suite : l’équipe de nettoyage doit faire son travail, en quelques minutes seulement, et termine en faisant pivoter les rangées de sièges pour les mettre dans le sens de la marche. Les préposés au nettoyage changent également les appuie-tête et dépoussièrent les sièges.

Vers 10 heures nous arrivons au château. Il est blanc et on pourrait le croire recouvert de neige, bien qu’en ce moment, il neige plutôt des pétales de fleurs de cerisiers. Cette blancheur lui vaut d’être surnommé Shirasagi-jo, le “château du Héron blanc”.

Le château est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992.

C’est le plus grand château du Japon. C’est aussi l’un des douze châteaux authentiques du Japon, c’est-à-dire ceux dont au moins le donjon est d’origine. Tous les autres ont été reconstruits après l’époque féodale et même bien souvent il y a seulement quelques dizaines d’années.

On entre dans le château par la porte Hishi-no-mon

C’est la première fois que nous visitons un château au Japon, et cela ne ressemble en rien aux châteaux que nous avons pu visiter jusqu’ici. À l’intérieur tout est en bois, et il faut faire attention dans les escaliers, qui sont tous assez raides – et bien lustrés ! Les plus grands devront également faire attention à leur tête.

À l’intérieur, pas de meubles, mais des vitrines présentant des détails de l’architecture et de la construction, des armures, des objets de la vie quotidienne, etc. mais on admirera surtout sa structure en bois, et la vue sur les toits et sur les environs.

Les toits sont surmontés de shachi-gawara, aussi appelés shashi hoko, ornements en forme de monstres marins censés protéger des incendies.

Le dernier étage offre une vue panoramique sur la ville et les environs. Au milieu de la pièce se trouve un petit sanctuaire shintō, le Osakabe shrine. Il était à l’origine construit sur la colline sur laquelle se trouve le château. Lors de la construction du château, il a été déplacé, puis il a été installé au dernier étage du donjon.

 Vue panoramique depuis le dernier étage du donjon.

Les rangées de tuiles sont fermées par des cylindres métalliques pouvant porter des insignes protecteurs contre le feu ou des armoiries.

Après presque trois heures de visite, il est temps pour nous d’aller manger.

Avant de manger notre omuraisu (omelette au riz), nous découvrons un nouveau “légume” : de fines rondelles blanches et croquantes, transpercées de jolis trous ronds. Un rapide coup d’œil au guide en images que nous avons pris avec nous nous apprend que ce sont des racines de lotus.

 オムライス (omuraisu)

16 heures. En attendant le train, nous achetons un petit café bien chaud, bouillant même, au distributeur sur le quai. Et là, on ne peut pas se tromper, c’est écrit sur l’emballage !

Ici, les distributeurs proposent des boissons froides ou des boissons chaudes, voire les deux dans le même distributeur.

Comme pour ce matin, nous devons changer de gare à Osaka. Puis nous prenons un train joliment décoré pour rentrer à Kyoto.

À la gare, nous achetons de quoi manger pour le petit déjeuner de demain. La boulangerie est en libre-service, et les clients se servent – en utilisant les pinces (on ne touche pas la nourriture !) – puis à la caisse, la vendeuse emballe un à un les pains, brioches et autres viennoiseries, et met ensuite le tout dans un sac en plastique. Ne serait-ce quand même pas un peu trop d’emballages ?

Et à propos de boulangerie, en voilà une qui fleure encore bon la France :

17
avr

Miyajima, île dans la mer Intérieure de Seto, dans la préfecture d’Hiroshima, est l’une des trois plus célèbres vues du Japon. Son torii dans la mer figure très souvent dans les brochures touristiques et représente un des symboles du Japon.

Aujourd’hui, nous nous sommes levés encore plus tôt qu’hier, car nous devons prendre le train à 6h13 à la gare de Sanjo. En effet, Miyajima est à 400 km de Kyoto et il faut compter environ 4 heures de trajet pour s’y rendre. Notre trajet aurait pu être plus rapide si nous avions pu prendre le Shinkansen à Kyoto, mais notre JR Pass ne nous le permet pas. De la gare de Sanjo, non loin de la maison, nous prenons un train express pour Yodobashi. Nous ne sommes pas encore en heure de pointe, et nous trouvons facilement des places assises. À Osaka, comme hier, nous prenons le métro pour rejoindre la gare de Shin-Osaka. Comme hier, nous prenons le Shinkansen, mais, cette fois, nous allons jusqu’à Hiroshima.

Il reste encore une demi-heure dans un train local jusqu’à l’embarcadère de Miyajimaguchi, puis 10 minutes de ferry pour atteindre l’île de Miyajima et sa vue de carte postale. Le ferry étant exploité par Japan Railways, nous pouvons le prendre gratuitement avec nos JR Pass.

Nous arrivons sur l’île un peu avant 10h30. Le célèbre torii a les pieds dans la mer, mais la marée monte encore, alors nous prenons notre temps, car le sanctuaire Itsukushima-Jinja, au bord de la mer est construit sur pilotis, et à marée haute, il est entouré d’eau. Nous reviendrons un peu plus tard quand la marée aura monté.

En attendant la marée haute, nous allons visiter le Senjōkaku, un sanctuaire tout en bois, sur une petite colline à proximité de la baie, flanqué d’une pagode à 5 étages.

Le nom Senjōkaku, en japonais 千畳閣 signifie «le pavillon aux mille tatamis». Ce n’est pas sur des tatamis que l’on marche, mais un parquet en bois, obligeant les visiteurs à se déchausser avant d’entrer. Mais c’est au plafond qu’il faut regarder, le plafond où sont accrochées de nombreuses peintures et mosaïques, de styles variés : paysages, animaux, batailles, etc.

Juste à côté se dresse la pagode Goju-no-to, pagode à 5 étages construite au début du XVe siècle.

 La pagode Goju-no-to

Nous avons aussi le temps de monter au sommet du mont Misen, en faisant la première partie du trajet en télécabine.

La télécabine du mont Misen 

Il reste ensuite environ trente minutes de marche avant d’arriver au sommet. Sur le chemin, on peut faire halte à quelques temples.

Le sommet offre une vue dégagée sur la mer Intérieure de Seto et ses nombreuses îles.

Panorama sur la mer intérieure de Seto. Un peu en contrebas la gare d’arrivée de la télécabine.

On peut en principe observer des singes en liberté en haut de la montagne, mais nous n’en avons pas rencontré. En revanche nous avons rencontré des biches sika, particulièrement nombreuses près du rivage et comme elles sont plutôt chapardeuses, il faut faire attention à ne pas laisser des victuailles à leur portée, d’autant qu’elles n’hésitent pas à mettre le nez dans les sacs.

À midi, une fois redescendus au village, nous nous régalons d’un bol de riz agrémenté de tempura, de porc ou d’huîtres frites. Les huîtres sont en effet une spécialité de la région d’Hiroshima.

Billet d'entrée au sanctuaire Itsukushima

En début d’après-midi, le sanctuaire Itsukushima-Jinja n’a toujours pas les pieds dans l’eau comme nous l’espérions. Peut-être n’est-ce le cas que lors des grandes marées.

Dans le sanctuaire, nous assistons à une représentation théâtrale tout à fait sérieuse, du moins si l’on en croit les spectateurs, mais qui nous donne envie de rire. Les spectateurs sont assis sur des tatamis et ont laissé leurs chaussures sur les terrasses. Nous les imitons le temps de nous reposer un peu et de filmer le spectacle, que nous apprécions à notre manière.

Vers 17 heures, nous reprenons le ferry. En gare d’Hiroshima, nous achetons un bentō pour notre repas du soir, que nous prendrons dans le Shinkansen. À 21h30, nous sommes enfin de retour à la maison après une longue journée. Miyajima est loin de Kyoto, il est vrai, mais le déplacement en valait vraiment la peine.

Résumé de la journée :

Carte touristique extraite de la documentation éditée par l’Association touristique de Miyajima 
18
avr

Aujourd’hui, grasse matinée : on se lève à 7 heures ! Au programme de la journée : des temples, des temples, des temples ! Et pas des moindres !

Le Daitoku-ji

La matinée est consacrée à la visite du Daitoku-ji, un ensemble de temples bouddhistes et de jardins zen situés au nord-ouest de Kyoto. À côté du Daitoku-ji proprement dit, ce sont aussi une vingtaine de temples secondaires et de nombreux jardins, parmi lesquels il nous faudra faire un choix, car nous ne pourrons pas tout visiter.

Pour y aller, nous prenons le bus. C’est la première fois que nous prenons le bus au Japon, et il nous faut comprendre comment cela fonctionne. Le système est complètement différent de ce dont nous avons l’habitude. On entre dans le bus non pas à l’avant (réservé à la sortie), mais par l’arrière ou par la porte du milieu. Là, on prend un ticket. Ce n’est qu’au moment de sortir que l’on insère le ticket dans la machine près du conducteur pour savoir combien on doit, le prix variant en fonction de la distance, et l’on paie à cette machine.

Dans le bus, nous passons beaucoup de temps à tenter de nous repérer sur la ligne, car même si tout est clairement indiqué, c’est incompréhensible pour les analphabètes que nous sommes. Nous apprécions d’avoir bien préparé notre programme à l’avance, car cela nous permet d’arriver à destination sans nous tromper, malgré nos efforts – plutôt vains – déployés pour tenter de déchiffrer le plan de la ligne et repérer où nous sommes.

Nous avons toute la matinée pour visiter les plus beaux temples et jardins du complexe.

Pour la pause de midi, un bol de soupe XXL qui devrait nous tenir au ventre jusqu’au soir. 

Le Kinkaku-ji, ou le temple du Pavillon d’Or

Nous reprenons le bus pour aller jusqu’au célèbre Kinkaku-ji (金閣寺), le temple du Pavillon d’or, l’un des sites les plus célèbres du Japon. Le vrai nom de ce temple est Rokuon-ji. C’était à l’origine, une villa, construite en 1220, qui fut reconstruite au XIVe siècle par le shogun Yoshimitsu. À sa mort, la villa fut transformée en temple, selon ses volontés. Le temple a subi plusieurs incendies au cours du même siècle et seul le Pavillon d’Or a survécu. Mais lui aussi a par la suite été incendié, en 1950. Ce fait divers est au centre du roman de Mishima, Le Pavillon d’Or. Le bâtiment que nous pouvons voir aujourd’hui est une reconstruction à l’identique faite en 1955. Il a été restauré en 1987, et a notamment reçu une nouvelle couche de feuilles d’or, plus épaisse que la précédente.


 à droite : le billet d’entrée

Nous sommes samedi après-midi, aussi le site est-il fréquenté, mais on peut quand même se promener et prendre des photos sans se bousculer.

Prévoir une grande pochette si l’on veut garder intact le billet d’entrée,

car il est grand : 23 x 7,5 cm

Alors que nous photographions le monument sous tous les angles, nous sommes abordés par un groupe de collégiens qui ont l’air de faire des efforts considérables pour pratiquer l’anglais. Ils ont sans doute un questionnaire qu’ils doivent soumettre aux étrangers, probablement pour mettre en pratique leurs connaissances. Quelques-uns des plus hardis s’approchent de nous et avec un accent épouvantable nous demandent quelque chose que nous avons du mal à comprendre. Nous nous défilons en faisant mine de ne pas connaître l’anglais. C’est peut-être un peu lâche de notre part, mais nous n’avons pas envie de leur montrer qu’on ne les comprend pas.

Le bâtiment est construit au bord de l’étang Kyōko-chi, « l’étang-miroir », qui a été conçu pour recréer tout un paysage, avec des îles de différentes tailles et des pierres nommées d’après les seigneurs qui les ont offertes lors de leurs visites.

La visite du temple ne se résume pas au Pavillon d’Or. Des escaliers à flanc de colline mènent à l’étang Anmintaku, qui, dit-on, ne se tarit jamais, et dans lequel les visiteurs jettent des pièces de monnaie pour favoriser la chance. Au milieu de ce petit étang se dresse une petite pagode en pierre, nommée Hakuja-no-tsuka, «à la mémoire du serpent blanc».

On passe devant la maison de thé, Sekka-tei (夕佳亭), les inévitables échoppes d’amulettes et de souvenirs, pour arriver au petit temple Fudo-do (不動堂).

La maison de thé
Le temple Fudo-do 

Les 15 cailloux du Ryōan-ji

Nous continuons cette journée de visites de lieux aux allures de carte postale en allant au Ryōan-ji et son célèbre jardin, considéré comme un chef d’œuvre majeur de la culture zen.


Le principe : un jardin de sec rectangulaire de 25 mètres sur 10, dans lequel sont disposées 15 pierres, de telle façon que, quel que soit l’endroit où l’on se place, on ne peut pas toutes les voir en même temps. Il n’y a pas d’arbres dans ce jardin. Les arbres visibles sont dans le parc, de l’autre côté du mur. Seul un cerisier, en fleur à ce moment, laisse ses branches retomber au-dessus du mur.

Le billet d’entrée au temple Ryōan-ji

L’endroit est propice à la méditation mais le fiston, peu sensible à la beauté du lieu, nous demande (à voix basse, car ici on vient pour méditer, pas pour causer) : «Rassurez-moi, vous n’avez quand même pas payé juste pour voir 15 cailloux ?» Ben si, on a payé. Pas cher (200 yens), mais quand même.

Pour changer des cailloux, nous allons nous dégourdir les jambes dans le parc. Un jardin avec de vraies plantes et des arbres en fleur, un plan d’eau, des tortues et des poissons.

Quelques courses et on rentre !

Petit détour au supermarché avant de rentrer. À noter que, le soir, en général à partir de 19 heures, les plats préparés qui ne se conservent pas longtemps sont proposés à moitié prix. De quoi se préparer un repas à peu de frais, qu’il suffira de réchauffer à la maison.

Au rayon des légumes, les racines de lotus que nous avons découverts au restaurant.

Ce soir, ce sera brochettes !

19
avr

On dit que Kyoto compte environ 2000 temples, peut-être pas tous dans la ville elle-même mais dans toute la préfecture. Une chose est sûre, c’est que l’on en compte bien plus d’un millier dans la ville, et parmi eux, l’on compte quelques temples célèbres et sites incontournables. Dans la série des visites “cartes postales du Japon”, aujourd’hui, ce sera le Fushimi Inari, puis le Koyomizu-dera.

Fushimi Inari Taisha

Situé au sud-est de Kyoto, ce sanctuaire shinto, le plus grand du Japon, est balisé de plusieurs milliers de toriis. Bâti à flanc de montagne, il est dédié à Inari, la déesse du riz, et plus généralement aux récoltes et à la prospérité.

Après être passés sous plusieurs grands toriis vermillon, nous arrivons aux premiers bâtiments du sanctuaire, gardés par de grands renards (kistsune, en japonais) en métal, habillés d’un bavoir rouge. Ces renards, que l’on peut rencontrer assez souvent dans les sanctuaires au Japon, sont les messagers des dieux.

Après quelques grands escaliers, le sentier continue en forêt. Il se divise, et les deux parties se rejoignent ensuite et nous font passer sous un couloir de toriis, formant une des vues les plus emblématiques du site. Au dos des poteaux des toriis, on peut voir de nombreuses inscriptions, qui portent les noms des heureux donateurs. Les toriis doivent en effet être régulièrement entretenus, ce qui coûte très cher, aussi les dons sont-ils bienvenus.

Au fur et à mesure que l’on s’éloigne des bâtiments principaux et des premiers alignements de toriis, les touristes se font plus rares. Le sentier continue de grimper dans la forêt. Tout au long du chemin, on passe devant d’autres petits sanctuaires, on peut également faire une pause et s’étonner de la facilité avec laquelle des Japonais plus tout jeunes s’installent sur les bancs, assis en seiza, c’est-à-dire sur les genoux, les fesses posées sur les talons, là où nous nous assiérons simplement.

Nos efforts sont récompensés par le panorama sur la ville.

Nous redescendons par autre chemin que celui que nous avions pris à l’aller, bien plus tranquille, et toujours à l’ombre des arbres, ce qui nous permet de découvrir d’autres petits temples. Ça et là encore des toriis, parfois un peu décolorés ou envahis de végétation, des statues de renard ou de tortues.

La promenade nous aura pris environ 2h30.

Le Kyomizu-dera

Nous n’en avons pas fini avec les vues de cartes postales ! Nous reprenons le train vers le nord et, quelques stations plus loin, nos arrivons au pied du Kiyomizu-dera, complexe de temples bouddhistes et shintoïstes, dont on connaît surtout le plus grand, le Otowa-san Kiyomizu-dera, temple tout en bois construit sur pilotis.

Ici aussi, il va falloir grimper, mais moins que pour le Fushimi Inari. Nous arrivons sur le site en tout début d’après-midi. Après avoir longé les boutiques de souvenirs de la rue menant au temple, nous arrivons au pied des premiers escaliers.

 Nous sommes dimanche, jour de sortie. Les kimonos aussi sont de sortie.

Dans les temples, les affaires marchent bien. Chaque temple vend non seulement des ema, les petites plaquettes de bois sur lesquels on écrit un souhait, mais aussi un assortiment de porte-bonheur, sous la forme de petits sacs en tissu, décorés et brodés, ayant chacun sa spécificité, que ce soit pour vous apporter amour, chance dans votre travail, santé ou bonnes notes à l’école, voire tout cela en même temps. Les omikuji aussi semblent très populaires, comme en témoignent les discussions animées autour de ces petits bouts de papier sur lesquels sont écrits des prédictions plus ou moins énigmatiques. Si elles ne sont pas favorable, on s’empressera de nouer le petit papier autour des fils réservés à cet effet.

Après avoir traversé plusieurs temples, nous arrivons au temple principal, le Otowa-san Kiyomizu-dera. La terrasse offre un belle vue panoramique sur la ville et sur le chemin en contrebas du temple.

Du sentier en contrebas, on peut apercevoir les pilotis sur lesquels repose le bâtiment, même s’ils sont en grande partie cachés par la végétation.

Gion

Notre sortie “cartes postales de Kyoto” ne serait pas complète sans un petit tour par Gion, quartier traditionnel de Kyoto, aux ruelles bordées de maisons en bois. On peut apercevoir quelques maikos, obligées de s’arrêter pour prendre la pause devant les touristes, à moins que ce ne soit l’inverse. Certaines rues sont un peu trop fréquentées, mais si l’on s’éloigne un peu, on peut trouver des ruelles beaucoup plus calmes et tout à fait charmantes.

Nous tentons de visiter le Gion Craft Center pour y dénicher quelques purs produits de l’artisanat japonais, mais la queue pour accéder au premier étage où se trouve le magasin, est telle que nous abandonnons l’idée, du moins pour aujourd’hui. Le dimanche après-midi n’est probablement pas le meilleur moment pour faire du shopping.

20
avr

Départ vers 10 heures de la gare de Sanjo. Nous devons acheter nos forfaits surutto (Kansai Thru Pass) pour nos prochaines excursions. Ce forfait permet de prendre la plupart des lignes de train, de métro et de bus dans le Kansai.

Au guichet, l’employée me regarde d’un air étonné quand je lui demande un forfait à ni man en (20000 yens) alors que je voulais un forfait à 2000 yens (ni sen en). Il ne faut en effet pas confondre man (10000) et sen (1000) !

Pour aller au Movieland, nous prenons le train, puis un tramway, qui doit être en service ici depuis bien longtemps, mais qui n’en est pas moins dans un état impeccable.

Movieland

Les enfants sont impressionnés par les Power Rangers. Voilà donc grandeur nature les héros qu’ils ont maintes fois vus à la télé !

À l’extérieur, on se promène dans des décors de cinéma. On ne s’étonne pas de voir quelques personnages directement sortis de vieux films.

Les maisons ne sont pas en carton-pâte, mais sont de vraies maisons dans lesquelles on peut entrer.


Le midi, nous mangeons sur place. Comme d’habitude, il suffit de choisir son plat parmi les reproductions en vitrine. Ici, personne ne parle anglais, mais si l’on ne sait pas parler japonais, il reste toujours les signes pour se faire comprendre. Encore faudrait-il que les signes soient universels, ce qui n’est pas le cas. Lorsque je lui montre ce que nous voulons manger, la serveuse met les mains en croix. Je confirme que c’est bien ce que je veux. Elle insiste et remet les mains en croix. Devant la difficulté à se faire comprendre avec des gestes élémentaires, elle finit par trouver quelqu’un qui nous explique en quelques mots de mauvais anglais qu’il n’y en a plus. Ah ! Donc au Japon, faire ce signe signifie que c’est non, il ne faut pas, c’est interdit, ou “il n’y en a pas”. Nous aurons encore appris quelque chose, aujourd’hui…

L’après-midi nous retournons au musée du manga, que nous n’avions pas pu visiter l’autre jour par manque de temps. Ici, on peut y lire des manga dans toutes les langues. On peut même prendre des livres et aller les lire à l’extérieur, devant le musée. Le musée est avant tout une immense bibliothèque et accessoirement une exposition sur les mangas. Les enfants s’installeraient bien ici pour l’après-midi, mais les parents s’ennuient assez rapidement.

Après le cinéma et les mangas, les jeux vidéo !

Namco Wonder Tower

La Namco Wonder Tower, ce sont 6 étages de jeux vidéo et de machines à sous, ainsi que, au sous-sol, les purikura, sorte de photomatons évolués permettant de retoucher les photos, écrire, ajouter des cœurs, se faire de grands yeux ronds et autres trucs kawaï.

Conseil : prévoir une provision de pièces de 100 yens ! Il est mal vu de photographier (le staff est là pour le rappeler), alors on se fait discret…

Ponto-cho

Nous rentrons par Ponto-cho, un petite rue pittoresque, à visiter le soir lorsqu’elle est éclairée.

21
avr

Ce matin, nous innovons et nous tentons l’achat de billets pour Osaka au distributeur. Ce n’est finalement pas compliqué, d’autant que les machines fonctionnent aussi en anglais. Il faut d’abord repérer sur le plan l’endroit où l’on va, et cela indique le prix du trajet. On sélectionne le bouton correspondant au nombre de personnes, puis on choisit si on veut un aller simple ou un aller-retour, ou d’autres options, on sélectionne le prix du billet et on introduit l’argent. On obtient un ticket qu’on passera dans le composteur à l’entrée de la gare, puis à la sortie. À Osaka, nous faisons la même chose pour les tickets de métro. On commence à se débrouiller comme des chefs !

Quartier de Namba

Le temps est gris et plutôt pluvieux, mais heureusement une partie de la promenade peut avoir lieu au sec, dans les galeries couvertes.

Ici, c’est un festival d’enseignes en taille XXL.

De passage devant une salle de pachinko (machines à sous), on se demande comment font ceux qui fréquentent cet endroit, tellement il est bruyant. Même pas besoin d’entrer pour en avoir plein les oreilles !

Rouler à vélo quand il pleut n’est pas un problème : il suffit de prendre un parapluie. (Ce n’est pas un exemple isolé : nous avons vu beaucoup de cyclistes faire ainsi, même si cela n’est pas vraiment prévu dans le code de la route).

Nous reprenons le métro pour aller vers l’aquarium.

Avant la visite, pause déjeuner dans un restaurant coréen. Nous ne connaissons pas tout ce qu’il y avait dans les plats, mais cela ne change finalement pas beaucoup, car nous découvrons de nouvelles spécialités tous les jours. Cent mètres plus loin, nous passons devant un restaurant de ramen. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois. Il faut dire en effet que depuis notre arrivée, nous n’avons toujours pas mangé de ramen. Ce serait un comble de ne pas avoir mangé de ramen, mais les enfants ne manqueront pas de nous le rappeler.


L’aquarium d’Osaka

L’aquarium d’Osaka est l’un des plus grands aquariums du monde. La visite commence par un tunnel, par-dessus lequel on peut voir évoluer divers poissons et en particulier des raies. Plusieurs espaces sont réservés aux loutres, aux manchots et divers animaux aquatiques, ainsi que edes reptiles qu’on préfère voir derrière une vitre.

Le plus imposant est l’immense bassin central, dans lequel se trouve un requin-baleine, le plus gros poisson du monde. Le bassin mesure 9 mètres de haut et la visite commence par l'étage supérieur. On descend ensuite en suivant un couloir en pente faisant le tour du bassin.

Nous revenons à Kyoto par la ligne Keihan, en prenant un train “rapid express”, rapide et confortable : moquettes, sièges recouverts de velours... et silence. Le confort d'un train de grande ligne dans un train de banlieue !

22
avr

Nara, qui fut capitale du Japon de 710 à 784, attire beaucoup de visiteurs, en particulier le temple Tōdai-ji, dans lequel se trouve l’un des plus grands bouddhas du Japon. Nara a su aussi attirer les touristes en laissant plusieurs centaines de cerfs sika se balader en toute liberté dans les parcs, ce qui n’est pas sans occasionner aussi quelques dégâts dans les jardins et dans les rues.

Mais la ville ne se réduit pas à une visite rapide du Tōdai-ji et quelques biscuits donnés aux biches. Dans les environs de Nara, à Ikaruga, se trouve le temple Hōryū-ji, qui mérite un petit détour. Il est facilement accessible depuis Nara, par le train : environ 10 minutes jusqu’à Horyuji Station, puis 20 minutes à pied, à travers de calmes quartiers résidentiels.

Le temple Hōryū-ji

Il est étonnant que ce temple soit ignoré par les organisateurs de voyages, car c’est un ensemble comportant de nombreux bâtiments, dont onze datent du VIIe ou du VIIIe siècle et sont parmi les bâtiments en bois les plus anciens du monde. Ce temple a été construit peu de temps après l’introduction du bouddhisme au Japon.

 Le billet d’entrée au temple Hōryū-ji

Le temple a été construit en 607 par le prince Shotoku, grand protecteur du bouddhisme. On raconte que l’empereur Yomei, son père, avait exprimé le souhait de construire un temple et d’y placer une statue de Bouddha, espérant ainsi obtenir la guérison de sa maladie, mais il mourut avant d’avoir pu accomplir son vœu. L’impératrice Suiko et le prince héritier Shotoku auraient alors exaucé le vœu de l’empereur Yomei et fait construire un temple dans lequel ils installèrent une statue de Bouddha. On pense que le temple fut complètement détruit par un incendie en 670, puis rapidement reconstruit, mais il reste un doute sur la véracité de ces faits.

Ce qui est certain est qu’en 1949 un incendie dans le bâtiment principal fit disparaître des peintures murales datant de la fin du VIIe siècle. L’émoi créé par cet incident est à l’origine d’une loi pour la protection des biens culturels au Japon.

Le Hōryū-ji est le premier site culturel du Japon à avoir été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, en 1993.

Le plan du temple (présenté sur le document disponible du temple) 

Nous entrons dans le temple par la porte sud (Nandaimon). Une large allée pavée mène à l’enceinte ouest, au milieu de laquelle se dresse la pagode à 5 étages (五重塔 : Goju-no-To). Dans l’enceinte se trouvent aussi le bâtiment principal (金堂 : Kondo) et le Pavillon des Études.

La porte centrale (niomon) donnant accès à l’enceinte ouest
 La pagode à 5 étages et le Kondo

La pagode est la plus ancienne pagode du Japon. Le bâtiment principal n’est pas d’origine. Il a été reconstruit à l’identique après l’incendie de 1949. Les poutres soutenant le toit sont ornées de dragons et de démons. À l’intérieur on peut admirer quelques statues de Bouddha.

Le Pavillon des Études (Daikōdō) est un bâtiment à un seul niveau, construit pour que les moines puissent s’y consacrer aux études bouddhiques, et qui servait aussi pour les manifestations commémoratives. Au Xe siècle, il fut détruit par la foudre puis reconstruit. La salle abrite la statue assise de Yakushi Nyorai, moulée lors de la reconstruction du pavillon. La statue mesure environ 2,5 mètres de haut et est entourée de Nikko et Gakko, deux bodhisattvas qui représentent la lumière du soleil et la lumière de la lune.

En passant par la galerie couverte, on arrive ensuite au Pavillon de la Cloche, dont la structure d’origine a été détruite par un incendie en 925, en même temps que le Pavillon des Études.

 La galerie couverte et le clocher

Nous ressortons de l’enceinte ouest pour nous diriger vers l’enceinte est (Higashi muro). Il y a de ce côté nettement plus de visiteurs, et surtout beaucoup de groupes scolaires.

Dans l’enceinte est, le Yumenodo, ou Pavillon des Songes, est un bâtiment octogonal, le plus ancien bâtiment de ce type au Japon. On dit que les empereurs venaient ici pour trouver en songe la réponse à leurs problèmes. Dans cette enceinte on peut voir aussi le Tōin Shōrō, un clocher construit selon une forme trapézoïdale connue sous le nom de hakamagoshi (jupe étalée).


à gauche : le Yumenodo – à droite le Tōin Shōrō

À l’ouest de l’enceinte occidentale, un peu en hauteur, se trouve un autre bâtiment octogonal, plus petit, le Saiendo, qui abrite une statue assise de Yakushi Nyorai, le bouddha de la médecine et de la guérison, datant de la période Nara.

Les divers bâtiments du temple renferment énormément de statues figurant parmi les plus vieilles statues en bois du monde, des reliquaires, des peintures, et divers objets d’art considérés comme des trésors nationaux, qu’il est interdit de photographier, aussi sans le support des images est-il difficile, en rédigeant ce texte 14 ans plus tard, de se souvenir de tout ce que nous avons pu voir. Mais une chose est sûre, c’est que ce temple mérite qu’on s’y attarde lorsqu’on passe par Nara.

Le Tōdai-ji

Nous reprenons le train pour Nara, et nous dirigeons vers le célèbre Tōdai-ji, 東大寺, littéralement le “temple de l’est”. Les “daims” de Nara sont tout aussi célèbres. On les croise un peu partout dans les parcs et autour du temple. Ce ne sont en réalité pas des daims, mais des cerfs sika, une espèce un peu plus petite que l’on peut rencontrer en divers endroits au Japon. Ils ne sont pas farouches, bien au contraire, habitués à recevoir des gâteaux de la part des visiteurs. Comme à Miyajima, il vaut mieux faire attention à ses sacs, car ils ont tendance à être chapardeurs.

Le site est bien plus fréquenté que le temple que nous avons visité ce matin. La grande porte sud (nandai-mon) marque l’entrée principale du temple. Plus qu’une porte, c’est un bâtiment de plus de 25 mètres de hauteur, tout en bois, avec un double toit, et qui est l’entrée de temple la plus grande du Japon.

Nandai-mon : façade sud et façade nord de Nandai-mon

Nous arrivons rapidement devant le bâtiment principal, qui abrite le daibutsu (大仏), le Grand Bouddha.

Le moins que l’on puisse dire est que le bâtiment est imposant. C’est même la plus grande structure en bois du monde. Il a été plusieurs fois détruit puis restauré au cours de son histoire et il ne reste aujourd’hui qu’une partie de ce qu’il était autrefois, comme l’atteste la maquette exposée dans le temple, le représentant tel qu’il était au VIIIe siècle, flanqué de deux pagodes, l’une à 7 étages, l’autre à 10 étages.

Si ce bâtiment est si grand, c’est parce qu’il a été construit pour abriter une des plus grandes statues en bronze du monde : haute de 15 mètres, elle pèse 250 tonnes. Tout comme le bâtiment qui l’abrite, la statue du grand Bouddha est passée par divers travaux de rénovation, à la suite d’incendies et de tremblements de terre.

Le Grand Bouddha, assis sur une feruille de lotus, est entouré de deux botatsu ou bodhisattva, des êtres ayant atteint l’éveil, à droite Nyoirin Kannon et à gauche Kokuzo Kannon. De chaque côté de l’entrée, deux immenses gardiens à l’air peu commode gardent le bâtiment.

À l’extérieur, voici une curieuse statue en bois habillée de rouge, à qui la patine du temps a donné un air pour le moins macabre. Il s’agit de Binzuru, un disciple du Bouddha qui, selon la légende, aurait abusé de ses pouvoirs, ce qui lui valut d’être excommunié. On dit qu’il a le pouvoir de guérir les maladies et qu’il suffit de frotter la partie malade sur la statue pour être guéri.

Nous repartons vers la gare en faisant un petit détour par le parc, délaissé par la foule.

23
avr

Depuis Kyoto, on peut faire une excursion à la journée au mont Kōya, mais il faut se lever très tôt car en transports en commun, la route est loin d’être directe. Nous avons minutieusement préparé notre trajet : les horaires, les plans des gares, les plans des lignes, le prix des billets, le plan B en cas de correspondance ratée, des photos des lieux où nous devrons passer, etc. Tout cela détaillé dans un document d’une dizaine de pages. Le trajet étant compliqué, et sans internet sur place, avoir étudié la question nous permet d’y aller comme si nous connaissions déjà la route.

Encore une fois, il nous faut être matinaux : nous partons de la gare Sanjo par le train de 6h13, jusqu’à Osaka. De là, changement, puis métro, puis train jusqu’à Hashimoto, et de là un autre train pour Kōya-san (il n’y a pas de train direct à cette heure-ci).

À Osaka nous croisons des écoliers hauts comme trois pommes qui prennent le train seuls. Leur uniforme est un peu différent de celui des collégiens : les garçons sont en culotte courte et portent, selon l’établissement, soit une casquette, soit un chapeau rond, et comme chaussures, des bottines noires impeccablement cirées. Les filles sont en jupe et marinière, avec toutes les mêmes chaussures à bride et un petit chapeau rond.

Tous portent dans le dos le randoseru, cartable typique des écoliers japonais, qui coûte cher, mais qui est fait pour durer toutes les années d’école élémentaire.

La gare de Koyasan est un peu perdue dans la forêt, en montagne, tout comme les autres gares du trajet. Mais nous ne sommes pas encore tout à fait arrivés ! Il reste encore ¾ d’heure : nous prenons un funiculaire et après 5 minutes de montée bien raide, nous arrivons à une gare routière. Encore vingt minutes de bus et nous arrivons sur l’un des lieux de pèlerinage les plus connus du Japon.

Okuno-in

À 10h30 nous sommes enfin à destination. Notre visite commence par le Okuno-in, le plus grand et le plus célèbre cimetière du Japon. Il se trouve dans une forêt de cèdres. Certaines tombes ont été bâties pour les employés de telle ou telle entreprise, à en croire les stèles.

Un peu partout, des statues de pierre, avec leur bavoir vermillon, ou parfois un bonnet.

Peu avant d'arriver au temple, nous passons un pont, sur lequel il faut passer tête baissée. Au-delà du pont on n’a pas le droit de boire ni de manger. Il est également interdit de prendre des photos.

À 13 heures, nous sommes de retour “dans la civilisation”. Pause midi dans un restaurant qui propose – entre autres – des ramen (“chinese noodle” dans le menu pour les étrangers), mais il y a dedans du “sea food” qui n’est pas au goût de tout le monde. Ce sera donc soba ou katsudon. Note : ce qui est au milieu du bol, à droite, c’est de la peau de tofu grillée.

Nous continuons la visite à pied. De temps en temps nous croisons un moine repérable par son crâne rasé, sa kesa orangée et des geta aux pieds.

La pagode Konpon Daito et le Kondo Hall

Les photos à l’intérieur sont interdites et le lieu est surveillé par des caméras.

… mais si on se fait discret…

15h15 : déjà l’heure du départ. Nous prenons le bus, puis de nouveau le funiculaire. À la gare, un train est à quai, un express pour Namba (quartier d’Osaka). Bon ? Pas bon ? Oui, c'est bon, mais il nous faudrait acheter un ticket spécial pour ce train, car notre Kansai Thru Pass n’est pas valable sur ce type de train (si les forfaits étaient simples, ce serait beaucoup moins drôle, n’est-ce pas ?). Nous nous rabattons sur le train qui vient d’arriver sur l’autre quai, un omnibus jusqu’à Hashimoto. Le trajet est beaucoup plus lent, mais cela nous permet de profiter des multiples arrêts dans de petites gares pour admirer la vue sur les montagnes et prendre quelques photos.

 Arrêt dans une petite gare accrochée à la montagne
Prendre le temps de voyager, c’est aussi profiter du voyage.

Le soir nous allons (enfin !) manger un bol de ramen dans un restaurant près de la gare Sanjo. Les enfants qui nous rebattaient les oreilles depuis des mois pour des ramens sont enfin rassurés : nous ne partirons pas du Japon sans y avoir goûté !

23
avr

Dernière journée à Kyoto. Et dernière journée de vacances, aussi... Nous ne sortons de la maison qu’en fin de matinée, car nous avons dû commencer la préparation des bagages.

En guide d’apéritif, nous goûtons aux takoyaki, des beignets de poulpe, une spécialité d’Osaka. Ils sont bouillants. On ne sent pas trop les morceaux de ventouse sous la dent, ce qui est plutôt une bonne surprise pour ceux que l’idée de manger des tentacules rebute. Aucun regret à avoir, donc, au contraire !

Le château Nijō

L’après-midi est consacrée à la visite du château Nijō et de ses jardins, un palais en deux parties : le palais Ninomaru (二の丸), que jouxte le jardin du même nom, et honmaru (本丸). Le château est entouré d’une muraille et de douves. Le honmaru est également entouré de douves.

Ce château a été construit en 1603 pour être la résidence officielle à Kyoto du premier shogun Tokugawa, Ieyasu, et a été achevé en 1260 par son petit-fils, Iemitsu, le troisième shogun Tokugawa. C’est un bel exemple de construction du début de la période Edo.

Le château Nijō a été désigné site du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1994

 Plan extrait du dépliant disponible au château

On entre par la porte principale à l’est du domaine, la higashi-ote-mon (“grande porte de l’est”), richement décorée.

 Détail des décorations de la porte. 

Le palais Niromarou est un ensemble de 6 bâtiments reliés et comprend 33 pièces et pas moins de 800 tatamis.

Il faut, sans surprise, se déchausser, car le sol est recouvert de parquet. Ce parquet a la particularité de grincer lorsqu’on marche dessus, ce qui lui vaut d’être nommé “plancher rossignol”.

Dans tout l’intérieur du palais, il est strictement interdit de photographier. On se souvient juste d’en avoir eu plein les yeux avec les peintures murales, mais difficile de nous en souvenir.

Dans le jardin Niromarou, nous remarquons qu’ici, il n’y a aucune fleur, mais uniquement de l’eau, des pierres et des arbres, essentiellement des conifères. Des fleurs, nous en verrons quand même un peu car un peu plus loin dans le jardin commence à fleurir quelques azalées.

Le honmarou est lui aussi entouré de douves. On peut monter sur les remparts et profiter de la vue pour faire une petite pause.

On rentre par le jardin Seiryu-en, plus récent, car construit en 1965.


À 16h40, le château s’apprête à fermer. La fermeture est à 17 heures, et nous pensions avoir le temps de traîner un peu à la boutique et faire une petite pause-goûter, mais nous comprenons vite que cela ne sera pas possible, car fermer à 17 heures signifie que tout le monde doit être dehors avant 17 heures.

Nous nous séparons en deux groupes : les jeunes iront passer un moment au Namco Wonder Tower avec une petite provision de pièces de 100 yens, pendant que les moins jeunes en profitent pour aller au Takashimaya, les “galeries Lafayette” japonaises. Le sous-sol vaut le détour : ici, c’est le temple de la bonne cuisine. Il n’y a que des choses bien appétissantes, et superbement mises en valeur sur des étalages de façon assez chic, le tout dans une ambiance plus qu’animée façon camelot, avec des vendeuses entraînées à vanter leurs marchandises en parlant avec une voix particulièrement aiguë qu’elles n’ont probablement pas en privé. Une visite à faire absolument !

Le salon de thé qui se trouve dans les derniers étages du magasin offre en contraste une ambiance reposante. Nous en profitons pour nous offrir un petit café et un bon petit gâteau. Tant pis pour ceux qui n’ont pas voulu venir !

Nous rentrons vers 19h30, alors que la nuit est tombée depuis longtemps. Petit souper rapide à la maison et on termine de remballer. Demain, la journée commencera tôt !

24
avr

Le départ est prévu à 7 heures. À 6h55, nous sommes déjà dans le taxi. C’est ça, la ponctualité japonaise ! Après l’heure, c’est plus l’heure ! Dans le taxi, il y a déjà trois personnes qui terminent leur nuit, et nous ne tardons pas à les imiter.

Le décollage se fait sous la pluie. Direction Amsterdam, où nous arrivons à 23 heures. En fait, non, il n’est “que” 17 heures. Nous avons trois heures d’escale. Trois longues heures, que nous avons beaucoup de mal à occuper. Après un petit tour dans les boutiques et l’achat de produits locaux (cela fait deux semaines que nous n’avons pas mangé le moindre bout de fromage...), nous prenons notre mal en patience en essayant de garder les yeux ouverts. Dans l’avion qui nous ramène à Paris, tout le monde pique du nez. Dans le bus qui nous ramène à la maison, nous nous écroulons complètement.

C’est décidé : si un jour nous repartons en voyage au Japon, pas question de faire une escale au retour !

24
avr

Nous étions partis avec plein d’images dans les yeux. Nous sommes revenus avec encore plus d’images dans les yeux. Nous avons découvert tant de choses ! Ce voyage était assez intense. Nous sommes conscients que nous avons un peu bourré notre programme, mais nous n’avons pas pour autant couru. Les autres fois seront peut-être moins intenses. Car d’autres fois, il y en aura sûrement. Quand cela ? Nous ne savons pas. Nous verrons bien le moment venu…