Comme nous ne pouvons nous installer dans l’appartement qu’à partir de 15 heures, nous laissons nos bagages à la gare. Vincent nous dit qu’on peut les laisser dans un coin de la gare et venir les chercher tout à l’heure. Euh… ? Ben, oui, on est au Japon, ici, pas à Paris ! Oui, mais quand même… On préfère les laisser à la consigne. On peut facilement en trouver, à différents endroits de la gare, mais nous devons chercher un peu avant de trouver un très grand casier libre. Ensuite, il suffit de mettre nos affaires dedans, confirmer le numéro du casier, poser le Pasmo (ou la carte Suica, peu importe) sur le lecteur et c’est fait ! Il faut juste se souvenir de l’endroit où se trouve la consigne, car la gare est grande et des consignes, il y en a un peu partout.
Une fois les mains libres, nous pouvons découvrir notre nouveau quartier pour presque 3 semaines : Shibuya, un des quartiers les plus animés de Tokyo, qui rappelle un peu le Times Square new-yorkais : du monde partout, des gratte-ciel, des enseignes lumineuses (et sonores !) un peu partout.
Nous sommes le 24 décembre. C’est bientôt Noël. Ici, Noël n’est pas un jour férié (d’ailleurs, Vincent aura cours demain). En revanche, hier, c’était un jour férié, car le 23 décembre, c’est l’anniversaire de l’empereur (et comme le dit Vincent, «au Japon, ils ont un empereur, alors autant qu’il serve à quelque chose». Pas très respectueux, le fiston, tout de même…). Noël est donc un jour comme un autre, ou presque. Près de la gare de Shibuya, quelques pères Noël sont accrochés dans les arbres et le thème n’a pas épargné les amateurs de cosplay (eh non, pas de photo de la Miss Noël que nous avons croisée !). Même Hachikō s’y est mis.
Hachikō est un chien qui a une statue près de la gare de Shibuya, à proximité de la sortie qui porte son nom. Il est célèbre pour avoir attendu son maître à la sortie de la gare pendant de nombreuses années, y compris après la mort de ce dernier.
10h30. Le petit déjeuner servi dans l’avion est un lointain souvenir. La dernière nuit de bon sommeil aussi. À quoi bon attendre midi ? Ici, les restaurants ouverts en continu ne manquent pas. Nous décrétons d’un commun accord qu’il est l’heure de manger.
Notre premier repas sera un bon bol de katsudon, surmonté d’un œuf cru et d’une montagne d’oignons pour les gourmands. Lorsque nous payons à la caisse, la serveuse nous demande de faire l’appoint. Cela ne nous surprend pas, mais d’après Vincent, c’est plutôt impoli de la part de l’employée, ce qui montre le peu de considération qu’elle a pour les gaijins que nous sommes.
Promenade à Yoyogi
Après cela, nous tournons un peu dans le quartier, puis nous allons jusqu’au parc Yoyogi. Le ciel gris de ce matin a laissé la place au ciel bleu. Dans le parc, nous sommes accompagnés par les corbeaux, volatiles par ailleurs assez bruyants, qu’on retrouve aussi partout ailleurs en ville. On croyait presque entendre des rires, “ah, ah, ah” criés d’une voix assez grave.
Les ginkgos bilobas ont encore leur feuillage d’automne, d’un beau jaune d’or.
Nous visitons le temple Meiji Jingu, situé au centre du parc. Tout le long du chemin menant au temple, on passe devant des empilements de tonneaux de saké, ainsi que des tonneaux de vin de Bourgogne (et pas de la piquette !).
Dans le temple, il est possible d’acheter des ema. Ce sont des plaquettes de bois sur lesquelles on inscrit un vœu ou une prière et que l’on accroche dans la cour du temple. On peut aussi se procurer des omamori (お守り), petits porte-bonheur que l’on garde sur soi ou que l’on accroche à son sac, pour savoir une meilleure santé, être heureux en amour, éviter les accidents ou avoir de bonnes notes à l’école.
Nous profitons des derniers rayons de soleil avant de repartir ver la gare de Harajuku.
Nous rentrons à Shibuya en train, car même s’il n’y a qu’une station entre Harajuku et Shibuya, la fatigue se fait vraiment sentir.
La gare de HarajukuJeu de piste
Il est temps de récupérer nos valises et d’aller à l’appartement. Le propriétaire nous a remis un itinéraire fléché, mais nous décidons de prendre un raccourci. Ce que nous n’avions pas vu sur le plan, c’est que la rue que nous prenons pour éviter de traverser la gare est très pentue, ce qui est peu amusant lorsque l’on traîne une valise de 20 kg. On comprend pourquoi le propriétaire conseillait de passer par la gare (et ses escalators). De plus, notre extraordinaire raccourci nous a fait prendre un mauvais chemin. Une autochtone qui passait par là, nous voyant perplexes avec nos valises sur le trottoir, nous propose son aide, en anglais. La conversation se poursuit en japonais, ce qui ne peut que la réjouir, et nous sommes tirés d’affaire.
La récupération de la clé s’apparente à un jeu de piste. Pour la récupérer, il faut aller au 3e étage d’un immeuble, passer par l’entrée qui se trouve à droite des distributeurs de boissons, trouver la porte 301, faire le bon code sur le cadenas qui se trouve sur la porte, ce qui permet d’ouvrir la boîte accrochée au cadenas, dans laquelle se trouve une clé qui ouvre la porte devant laquelle nous sommes. Dans l’entrée du local se trouve une série de tiroirs numérotés. La clé de l’appartement se trouve dans le tiroir numéro 10. Nous refermons le tout et nous pouvons enfin aller à l’appartement, qui se trouve à 300 m de là.
Peu avant 16 heures, nous sommes enfin «chez nous».
Première impression : il fait froid. Normal, car au Japon les logements ne sont pas chauffés avec les mêmes systèmes de chauffage central que nous avons en France. Il nous reste à comprendre comment fonctionne la clim pour la mettre en position chauffage.
Une fois les valises posées, nous descendons chercher de quoi manger, car, le décalage horaire aidant, personne n’a le courage de sortir pour aller manger un bol de ramen au restaurant. Nous allons au Petit Maretsu, un supermarché proche de chez nous.
Au bas de notre immeuble, nous avons au moins un grand choix de boissons (chaudes ou froides), comme un peu partout au Japon.
Loin d’ici, à l’ouest, certains se préparent à réveillonner. Pour nous, c’est «direct à la case dodo» !