Cette fois-ci le désert c'est fini! On monte, au nord et en altitude. Après 1 mois de chaleur épuisante, nous arrivons enfin dans le bon endroit au bon moment! Eh oui, c'est comme ça, on ne peut pas, sur un voyage par la terre, sur un an, être à la bonne période climatique partout. Et nous savons d'ores et déjà, que ce voyage nous amènera dans des conditions climatiques rudes et inhabituelles pour les petits suisses. Un thermomètre qui passera de +50*C à -30*C, pour bien qu'on comprenne la force et la solidité de ces peuples.
Nous arrivons au lac de Tchorvok, la région où papa Arthur a fait de l'heliski. Les montagnes sont splendides, il y a des vaches, des chèvres et des moutons sur la route, l'air est frais et le lac est beau... un petit air de Switzerland règne ici. Nous rêvons de nous poser tranquillement au bord de l'eau. Un lopin de terre, de la flotte, c'est simple non? Et ben non! On fait le tour du lac, sur une route en terre délabrée, on est dans une zone frontière, les flics nous arrêtent pour bien nous dire qu'on ne doit pas prendre de photos et surtout parce qu'ils se demandent qu'est ce qu'un véhicule immatriculé en Suisse peut bien faire sur cette route.... on continue. Autour du lac, tout est grillagé, baricadé, fermé. On devait rouler 5h, cela fait 9h que le moteur tourne. C'est le jeu ma pauvre Lucette. Émile est en "branché sur positif" et moi je suis en dépit. On entre dans une sorte de centre de vacances avec des bungalows et on nous donne le droit de rester gratuitement. La nuit commence à tomber. On a une grande discussion avec vue sur le lac. Le thème ? La liberté ! Je ne pensais pas que cela serait si contraignant de trouver un lieu, simplement pour vivre libre. En Suisse, nous ne sommes pas libres (et je ne rentrerai pas dans la discussion de nos si belles vallées malheureusement pourries de jugement), en Iran, il y a l'obligation de voile et le loup (hihih), en Turkménistan le mot liberté n'existe même pas, et partout ailleurs... des barrières. Alors j'apprends concrètement 2 choses, que je savais déjà, mais que je dois encore et encore pratiquer:
- La liberté n'existe nulle part ailleurs que dans ma tête ! Et c'est bien là que je dois la trouver et la gagner.
- Le bonheur c'est de se contenter de ce qui est, sans autres attentes.
Et au milieu de notre discussion, une gigantesque étoile apparaît, trop bizarre, il ne fait même pas nuit. Elle s'approche de nous (de la planète terre!) Elle est suivie d'une immense traînée cônique de nuage...et tout à coup, elle explose ou implose!!! L'onde de choc produit alors une forme de diabolo!! Un truc de dingue. Flippant. Magique.
Alors on se dit qu'on est bien peu de chose et qu'une météorite peut à tout moment en finir avec tout ça. Et aussi que ce signe du ciel, nord-est, nous indique que nous sommes sur la bonne route, parce que désormais nous sommes des nomades et nous suivons les étoiles! Alors Melchior (Émile), Balthazar (Clémence) et Gaspard (le Yak) s'en sont allés boire une bière !!!! 😜
Le lendemain après maintes recherches nous trouvons, au bout d'une route, que personne n'aurait envie d'emprunter, une plage ouverte. Nous nous y posons, au milieu des familles Russes, Kazakhs et Ouzbeks en vacances. Nous avons de l'eau pour nettoyer le Yak, qui est simplement dégueulasse de poussière, faire la lessive, le ménage... La musique à fond, les jetskis, bananes et pédalo, c'est les vacances ici, c'est les vacances dans nos cœurs!
(Photo de vacances Ouzbeks, aussi effacées...dommage pour les souvenirs des jolis visages et franches rigolades partagées !)
Après ce bon repos, départ pour Tachkent, capitale du pays et la frontière Kazakh...
Merci l'O'zbekiston pour les villes mythiques, la sympathie, le respect, et les bons rires de tes habitants et pour l'air frais et l'eau ...