Orient... et le soleil se leva!

Nous avons parqué notre Yak bus, pour continuer sac-à-dos, toujours plus à l’Est. Nous passerons ces prochains mois à flirter avec des pays «où le soleil naît ». En mode: « Lèves-toi! Et marches! »
Du 14 novembre 2019 au 15 mars 2020
123 jours
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Annyeong Seyoooooooo!!!!


Quelques impressions de notre succulente visite de la Corée du Sud. Ce pays en plein boum, à l’ascension économique et technologique sans précédent, a su garder ses joyaux naturels et historiques, tout un monde entre Chine et Japon, s’ouvre à nos yeux émerveillés !



ÇA FONCTIONNE!

En Corée, tout est bien organisé et tout fonctionne correctement et rapidement! On a pris le bus, le métro, le ferry... Il faut souligner que les Coréens travaille beaucoup, 68h par semaine...ça calme hein!

Facile à voyager, avec un minimum d’esprit de déduction et les habitants sont toujours très serviables. Ici, être poli est l’attitude de base et surtout , surtout ne JAMAIS PERDRE LA FACE! Pour ne pas la perdre, un outil infaillible: le rire. Rien ne sert de s’offusquer quand quelqu’un vous ri au nez, il est juste embarrassé, ou si c’est vous qui l’êtes, il tente juste de vous aider à prendre ça avec légèreté ! On adore l’idée et on rit beaucoup en Corée.

Le théâtre coréen  

TOUT EST PETIT(sauf les villes...)

Tout le monde s’agglutine dans des immenses villes, par exemple la moitié de la population sud-coréenne vit à Séoul. L’économie d’espace est savamment mise en place. Les escaliers sont petits, les ruelles sont petites, les chambres sont petites, les ascenseurs sont petits, les sièges et tables sont petits, les assiettes et verres sont petits, les grands mamans coréennes sont adorablement minuscules!

Séoul est *The Place To Be*, en mouvement perpétuel, avec ses quartiers de shopping gigantesques où vous trouverez toutes les marques de mode, mais aussi ses marchés de fringues en sous-sol, ses marchés de nourriture, ses restaurants et coffee shop, des rues entières pour faire la fête jusqu’au petit matin, des musées, des galeries d’art, des monuments historiques, des parcs enchanteurs, des palais, des vieux quartiers et d'autres bondés d’étudiants...de la vie en condensé ! Séoul n’a rien à envier à New York ou à Paris, elle offre tout ce dont on rêve dans une métropole avec son énergie, son style rien qu'à elle!

Coucher de soleil sur la mégapole  

L’APPARENCE, dans le moule ou excentrique?

Hanbok, l’habit traditionnel coréen  

L’apparence est tout, à tel point que même les hommes se maquillent. Oui, oui, on y croise des hommes autant hétéro qu’Emile avec du rouge aux lèvres ! La chirurgie esthétique fonctionne tout aussi bien qu’en Iran, on se sculpte le nez à la grec, et on s’ouvre les yeux à l’occidentale. On a l’impression que tout le monde doit être plus ou moins maquillé pareil, coiffé pareil, avoir les mêmes fringues... Il n’y a pas beaucoup de styles variés... (Pas encore, on dirait qu’il faut encore « entrer dans le moule »...)

Pourtant le ridicule ne tue pas en Corée, et porter des habits traditionnels pour visiter les anciens villages, tombeaux, jardins et temples est habituels, SELFIE OBLIGE! Ce qui fonctionne bien sur un lieu historique est par contre très décalé et amusant au beau milieu de la ville où dans le métro !! Hihi... La folie de l’apparence, c’est une attraction touristique à elle seule, on se prend au jeu?


L’AMOUR DU TEMPS JADIS

Ils ont rénové, conservé et sont encore en court de rénovation des monuments historiques. C’est juste splendide. Les temples confucianistes, les palais de la dynastie Joseon, les tombeaux de la dynastie Silla, les villages traditionnels fait de hanoks, les pièces d’or et d’art bouddhique, les vieux navires de guerres du siècle passé, les musées folkloriques, un régale pour qui aime ouvrir son esprit et apprendre!


LES PAPILLES RAVIES

Le snow crab dégusté dans une petite gargote du marché à Pohang, mieux qu’un gastro! 

Hummmm, des tables BBQ, des nouilles, des raviolis (dumplings ou plutôt mandu en Coréen), des ragoûts, des soupes de soja...Des légumes de toutes sortes, de la fermentation à gogo (tellement sain pour l’organisme, ici, on ne va pas à la pharmacie pour acheter des probiotiques, c’est naturellement dans leur fameux koumchi ...choucroute aux piments!) Du crabe d’hiver succulent à l’improbable poulpe vivant, l’amour des produits de la mer, très très frais, est une belle découverte pour nous autres montagnards... (je salive encore de la salade de poissons crus aux piments! ) Le tout agrémenté d’un shot de soju, alcool de riz et pour les becs à bonbons, des amandes moulues et sésame, emballée dans des « cheveux blancs » faits de miel....... Fou! Le voyage en Corée est une mine d’or d’idées, pour les restaurateurs européens, qui chercheraient à être originaux! ... bref la cuisine Coréenne est un régal !

De la street food au restaurant, la Corée est une très belle découverte gustative 


LES INSOLITES

En Corée, il y’a tous les jours de quoi halluciner! Par exemple, lorsque le réceptionniste de l’hôtel est sur les toilettes, dans sa réception, donc en face du guichet, donc sous nos yeux, porte ouverte et qu’il nous dit: « one minute, one minute. » Ou alors l’agréable surprise de s’asseoir sur des sièges chauffants, tant aux cabinets qu’à l’arrêt de bus. Il y a des musées sur le caca, le sexe et les trompes-l’œil, des barbes à papa en forme d’animaux de cartoon, des cafés peuplés de ratons-laveur et une écriture qu’on dirait TETRIS!

Les Coréens travaillant beaucoup, ils se divertissent dès  qu’ils peuvent ! De bons vivants! 


LES ARBRES DES MERVEILLES

On est tombé en amour de l’automne Coréen. Les arbres ici sont magnifiques! Leur troncs tordus et noirs, leurs toutes petites feuilles, raffinées aux couleurs rouges, jaunes ou vertes sont comme autant de fleurs. Il y en a qui sont même porteur de divinités, autour desquels on accroche nos vœux écrits sur de petits billets. Se balader dans ces coins de nature, c’est la zénitude assurée !


CRÉATIVITÉ À CIEL OUVERT

La Corée aime l’art! Alors on y découvre des rues couvertes de fresques murales, des spectacles de danse contemporaine sur la plage, des quartiers entiers remodelés pour devenir un musée à ciel ouvert, sculptures, galeries, déco, design, calligraphies...

L’Art rend vivant, non seulement celui qui le pratique mais également celui qui le contemple...et c’est juste ça faire quelque chose de bien de sa vie! (Pure inspiration, ça y est! La vie reprend! Je m’y retrouve!)


L’art de rue est partout, la peinture, la sculpture, la danse ...tellement inspirant!

Gamsa Amnidaaa!!! MERCI Corée, on s’est trop amusé sur tes terres!

Comment se fait-il que l’on ait croisé si peu de touristes en cet automne? Ce pays autant riche de culture, et bien moins cher que le Japon est un vrai coup de cœur pour nous.


Maintenant on est sur l’eau, le scarabée des mers, le BEETLE FERRY, accoste au Japon dans quelques minutes. Quel bonheur de naviguer au lieu de voler!

La plage à Busan 

De nouvelles aventures extrêmement orientales nous attendent! Kammmiiiiyyyyaaaamiiiiiiiiyaaaaaaaaaa!!!!!!!!!!


Bisous bisous de Clemile

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Nous débarquons au Japon au port de Hatkata dans la ville de Fukuoka. Nous avons 10 jours pour nous rendre à Tokyo. Oui, nous sommes au pays des samouraïs, des geishas, du shintoïsme, mais nous avons décidé de voyager dans le Japon contemporain, de villes en mégapoles, de rails en rails, dans ce monde à décoder, parfois très proche de nos habitudes suisses, parfois très déstabilisant, juste être au milieu du Japon citadin d’aujourd’hui.... nous ne serons pas déçus de l’effet et des découvertes! Zen soyons zen.

Le Pays du Soleil Levant, a une histoire et une culture gigantesque, (en 4 ans d'études de Zen Shiatsu, j’ai pu m’en rendre compte! ), les us et coutumes, les codes de conduites sont innombrables, et les Japonais sont très discrets sur le vie privée. Alors très loin de nous l’idée d’expliquer quoique ce soit, en 10 jours, il est impossible de comprendre, ce récit n’est que l’aventure d’aliens rencontrant d’autres aliens, notre vision, nos impressions de touristes en voyage dans ce qui semble être le future.

Nous sommes au pays du Zen et cela se ressent dans la discipline tout autour de nous. Rien ne dépasse. (Et noter que c’est une Suissesse qui s’en impressionne!) Tout est propre, les files d’attente se font en rang par deux, dans une nécessité d’économique d’espace, tout est sur mesure à sa place, bien rangé... les hommes, les plantes, les objets tous bien rangés. Et le silence est de mise dans les transports en commun, dans les ruelles, ...le bruit est une perte d'énergie, tout comme les lignes tordues!! Les Japonais sont des bosseurs, dans ces espaces surpeuplés, la discipline semble être la survie. Pourtant il y a beaucoup de liberté dans leurs styles d’habillement par exemple, il y a de tout pour tous, mais toujours avec ordre et rigueur. Alors quand on croise Spiderman sur un pont en pleine nuit, on pense que c’est vraiment le vrai!! Ahaha même dans leur déguisements de poupées, de manga, etc... ils sont impeccables! Même qu’au centre commercial, le vendeur de poisson séché est tellement égal dans ses gestes et ses mimiques qu’il en devient flippant. On se demande serait-ce un robot ?

Le château d’Osaka 

Bref, on rigole et on est franchement comme des gamins, ahuris !

Les chiens se baladent désormais en poussettes. (Vous auriez dû voir la tête à Émile!!!)

Il faut avoir fait l’ecole polytechnique pour utiliser les toilettes, mais elles ont cette excellente option qui produit le son de la chasse-d’eau, ...pour éviter la honte que quelqu’un entende un pet?

Il faut manger les sushis en entier d’un coup au risque de s'étouffer (Hihihi expérience faites!!!)

Il vaut mieux être fort en Escape Room pour entrer et sortir de sa chambre (code porte d'entrée, code d’ascenceur, code de porte de chambre...) Nous avons louer des chambres et apparts sans jamais y croiser personnes, même pas le proprio!

Dans pas mal de restos on commande à une machine notre plat. MacDo n’a rien inventé !

Parfois il faut marcher à gauche, parfois à droite, mieux vieux bien suivre les lignes en sortant du métro.

Il est bien vu de faire un maximum de bruit en mangeant les nouilles, plus il y a de sluuuuuurrrrrrp plus on gratifie le cuisinier !

Il est très vulgaire de se moucher alors on porte des masques...heuuu ça donne quoi derrière le masque?


Les distributeurs de jouets, on en trouve par milliers! Un véritable succès publique!  

Voilà notre grande question au Japon, ç’est comment derrière le masque? Car les gens ici sont très discrets, et on ne voit rien de leur vie privée. Leur monde intime est bien caché derrière des maisons fermées aux vitres teintées ou aux fenêtres de papier opaque. On dirait qu’il mette leur masque de neutralité pour sortir de chez eux et fonctionne ainsi toute la journée.

Le marché à Tokyo 

Où est la spontanéité ? Où est la vie ? Dans ces grandes mégapoles Japonaises, sommes-nous devenus machines? Avec Émile nous ne retrouvons tellement déconnectés de la nature, que sans s’ en rendre compte, on perd la notion des heures. On se couche à 3h du matin, on se lève à midi. On est épuisé par les heures de métro sans vie... mais nous nous sommes en vacances. Un grand respect pour eux. Ce sont des survivants chaque jours. Oui il faut beaucoup de discipline et beaucoup de zen pour vivre ici.

La capitale 

Alors là au milieu de Tokyo, nous visitons un musée. Celui-ci traite, de l’homme et des nouvelles technologies. Un musée où l’art contemporain rencontre les instruments derniers cris, où l’on se perd, ne sachant plus ce qui est déjà en cours dans notre monde et ce qui est surréaliste. On y voit de la nourriture fabriquée de toutes pièces en laboratoire, qui servira à faire des plats construits par imprimante 3D, on y voit un mix génétique d’humain et d’orang outan, puis aussi la possibilité d’avoir un enfant pour 3 couples(1 donneur de sperme, une donneuse d’ovule et une mère porteuse) à se partager, car on a plus le temps d’être parent à temps plein, bref.... tout ce qui touche l’intelligence artificielle aussi et qui nous propulse, nous, êtres humains, au bord d’une nouvelle ère, qui frappe à nos portes et qui est à la limite de l’ethique. Que restera-t-il de vrai?

Génétique et robotique, notre présent future.  

Et là au milieu, nous avons vu des Japonais, rire, crier, descendre leur masques et câliner des robots. Ce fût amusant pour quelques secondes, juste avant que l’on réalise qu’en 10 jours nous n’avions jamais vu quelqu’un en faire autant avec un autre être humain. Déroutant.


La politesse et la courtoisie sont de mise, on s’incline, on s’incline devant tout le mond, tout le temps, le contrôleur du Shinkansen (train le plus rapide du monde, une fusée! ) s’incline en entrant dans le wagon et se retourne pour s’incliner devant les passagers à la sortie du wagon, et ce, à chaque passage...une belle manière de dire bonjour, toute douce et respectueuse. Plus on a de respect pour la personne en face, plus on s’incline bas. On adore, et cette mimique fait très vite partie de nous. Les Japonais ne nous ont jamais laissés plus de 5min perdus, ils viennent toujours nous aider, comme ça par gentillesse. On a eu droit à quelques discussions, toujours avec des personnes plus âgées, comme si la jeunesse derrière leurs écrans avait oublié comment entrer en contact avec d’autre gens. D’ailleurs des études disent que les Japonais sont comme une « espèces en voie d’extinction », ils ne font plus d’enfants, ils travaillent et sont , ma foi, très seuls, semble-t-il. C’est sûr, avant de faire des bébés, il faudrait avoir le temps et l’espace pour sociabiliser. Alors les poupées pour adultes, non pas en objet érotiques, mais en objets de companie font fureur.

Et puis au milieu de ce future, une relique du passé et passée sous nos yeux. Nous avons eu la chance de voir une vraie geisha ( je veux dire pas une fille déguisée en geishas comme il y en a plein). Un soir vers 19h, elle a filé entre la foule, le visage blanc, la chevelure parfaitement laquée, de petits pas pressés sur ses socquettes de bois, le visage doux, légèrement incliné, elle savait exactement où elle allait, et s’est fondue dans la foule avant de disparaître. Il existe encore des geishas, ses femmes de savoir et d’arts, qui apprennent à jouer de la musiques et à danser, sont engagées pour divertir leur clients dans des soirées privées à huit clos. Cependant, elles sont de plus en plus rares et ne sortent pas la journée. Cet éclaire fut donc un vrai cadeau du ciel, être à la bonne heure, au bon coin de rue, dans la bonne ville. Présent!

Kyoto, très jolie ville qui a su garder du charme 

Nous nous sommes bien sûrs régalés au Japon, non mais c’est vraiment très très très bon ce qu’ils cuisinent! On a envie de se gaver plusieurs fois par jours, mais le porte-monnaie, lui, souffre un peu dans ce pays! Ce qui est top aussi, ce sont les portions, en finissant son plat, on a bien est bien, ni trop, ni trop peu. Il faut savoir qu’ils détestent le gaspillage, c’est tout à leur honneur. On a mangé des sushis préparés par la plus adorable des vieilles dames, on a « slurpé » des nouilles en lisant Nicki Larson qui ne craint personne! (Émile et moi étions fans de ce manga gamins!!!)

Et voilà l’heure arrive de se rendre à l'aéroport.

Il est des pays où l’on reviendrait, simplement parce qu’ils nous laissent « quoi ». On restera « quoi » du Japon. Ce fût un voyage chamboulant jusqu’au fond de nos tripes. Parce que nous avons l'habitude de voyager, nous en avons vu des cultures différentes, mais le plus souvent on y’a retrouvé des liens avec le passé. « Ah oui, à l’époque chez nous aussi cela fonctionnait ainsi », se dit-on souvent. Mais le Japon nous a offert un aperçu sur l’avenir, sur la suite, qui est déjà en route... et ça nous a beaucoup retourné. N’est-ce pas un voyage parfait, un voyage qui perturbe ?

Des plaines de Mongolie au métro de Tokyo, nous prenons ici toute la mesure de notre année de voyage. Tout ce que nos 5 sens ont emmagasinés, tout ce que notre esprit à ouvert comme possibilités!! N’est-ce pas la plus belle école ? Cet immense grand écart qui nous est offert de vivre est la plus belle aventure de notre vie, et nous comprenons maintenant que nous n’en sortiront pas indemne, mais pour le meilleur.

Un mot: MERCI

Petite forêt de bambou prêt de Kyoto, le bambou est reconnu pour faire barrage au négatif  

À bientôt, au chaud!

Bisous bisous !

Clémile

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Dès notre arrivée au Cambodge, nous sommes tombés sous le charme de la nature, des végétaux tous puissants, et aussi du doux chaos qui y règne, entre les embouteillages de tuk-tuk, les autochtones à 6 sur un scooter, la chaleure, l’humidité et le tout toujours illuminé de sourires Khmers.

Vue depuis le fameux Angkor Vat  

Juste avant l’atterrissage à Siem Reap, les temples d’Angkor ‘vue du ciel’, nous ont mis l’eau à la bouche! L’entrée dans le pays s’est faites très vite, (ils sont au point pour les ‘visas à l’arrivée’ par ici et nous nous sommes au point pour les passages de douane!) Nous y voilà donc, retour à la chaleure, 32*C à l’ombre, ça fait du bien!

Nous visitons les temples d’Angkor, véritables trésors de l’humanité construits au beau milieu de la jungle, celle-ci constituant un autre trésor universel. Nous sommes enivrés par les arbres, si grands, IMMENSES, et la forêt si dense... on réalise à quel point nous avons besoin de nature. Et au milieu de cette cité verte, se dresse des monuments de toutes beautés. Nous prenons 2 jours pour nous y balader, on y traîne, souvent sans mots-dire, car de tels endroits forcent le respect...(on revient vite à la réalité quand on croise un groupe de chinois qui, eux, ne semblent rien respecter... bref il faut bien s’en accommoder, car des chinois au Cambodge, on va en croiser plein... colonisation oblige!)

Les temples d’Angkor c’est le plus ancien centre religieux Khmer. D’ailleurs ici, hindouisme et bouddhisme s’entremêlent et on y ajoute une touche de croyances locales! Construits entre 800 et 1400 après JC, ils sont aujourd’hui encore un énorme mystère et une source de découverte pour les archéologues. Ces temples sont des monuments dédiés à Vishnou ou Shiva ou Buddha, ils ont tous des architectures différentes et des styles différents. Certains décrivent les histoires du Ramayana (grande épopée mythologique hindoue) par des bas reliefs splendides, d’autres habritaient de gigantesques statues des dieux, et d’autres sont de retour dans les bras de dame nature, des banyans ayant pris racines sur les ruines, les déformant et les stabilisant aussi! La nature et les temples ont trouvé leur équilibre.

Et partout, les Apsara, danseuses célestes, sculptées sur chaque pilier, dans chaque recoins, elle sont les nymphes célestes du panthéon hindou. D’ailleurs aujourd’hui encore elles dansent et c’est un régale de les voir sur scène, avec leur lenteur souriante et leur gestes envoûtants jusqu’au bout des doigts. (Mais pour se laisser embarquer il faut avoir le temps et être présent. Il faut les regarder attentivement se mouvoir, pour qu’elle nous entraîne dans leur douce élévation.....

Or aujourd’hui, les gens n’ont plus ni le temps, ni l’attention, la seule chose qui leur importe, c’est leur selfie avec la danseuse. À la fin de ce spectacle céleste, on retombe vite sur terre en voyant les gens carrément sauter sur la scène, agripper les petites Apsara, faire leur selfie, et ciao! Il pourra y avoir le Bouddha parmi nous qu’on ne l’écouterait pas ... on prendrait un selfie! )


On passe. Il nous reste encore une aventure à vivre ici. Le SAK YANT.

Nous avons pris rendez-vous dans une école de tatouage traditionnel khmer, un peu en dehors de la ville. Émile a l’envie de marquer sur sa peau un souvenir de ce voyage. Et pas n’importe lequel. Pour cela, nous devons amener 5 bougies, 10 fleurs de lotus, un paquet d’encens, 5 fruits différents et 2.50 $. Nous sommes accueillis par l’artiste qui travaillera sur Émile. Le Sak Yant a toujours une signification et les moines, les guerriers, les gens se font tatouer pour obtenir la protection, la force, la guérison, la sagesse, l’amour, la chance etc..... C’est en fait un Yantra (forme géométrique sacrée). Émile choisi un tatouage qui lui apportera l’équilibre dans les 4 éléments, la paix et le calme ains que la chance, le charisme et la protection! Rien que ça! Et le meilleur, c’est que le seul endroit qu’il lui reste pour ce tattoo, c’est sur le cœur!

Le Yantra choisi, la cérémonie commence. Émile fait ses offrandes au petit temple prévu pour cela, et il doit allumer 9 bâtons d’encens et les planter en faisant un vœu pour chacun. Puis l’artiste lui donne un mantra (son sacré), qu’il devra répéter en boucle durant toute la durée du tatouage. L’artiste se positionne, il prépare sa baguette et ses aiguilles (tout est dans les règles de l’hygiène) et il commence par une prière avant de piquer. Une heure et demie plus tard, nous sommes tous un peu shootés, par l’atmosphère qui règne ici, la récitation du mantra, la musique traditionnelle, et le flu de concentration. Le tatouage est terminé, il ne reste plus qu’à le bénir. Émile doit alors se positionner devant le maître, qui récitant des mantras, le bénit d’eau et de pétales de lotus. Cela active les pouvoirs du Yantra.

Nous avons adorés ce moment, un Sak Yant, c’est bien plus qu’un tatouage, c’est un message positif puissant et sacré, gravé à vie non seulement dans la couche physique mais dans toute l’aura de la personne.


Sur cela, nous prenons le bus pour Phnom Penh. Arrivé à la capitale, nous avons la mission de faire prolonger notre visa, cela se fait facilement et puis nous décidons de quitter la ville au plus vite, car on veut plus de tranquillité et d’air. Cependant, nous ne pouvons pas filer sans avoir visiter la tristement célèbre prison S-21.

Cette ancienne école, fut transformée par les Khmers Rouges, lors de leur prise de Phnom Penh, en centre de détention et de torture. Elle est aujourd’hui un site incontournable de visite pour les voyageurs désireux de comprendre l’ampleur de la descente aux enfers vécue par les habitants du Kampuchéa (Cambodge), et elle est aussi un lieu de pèlerinage pour les gens d’ici, qui ont tous été touchés par ces atrocités, et qui viennent rechercher les membres de leur famille disparus à jamais, se souvenir, guérir et faire la paix.


En extrêmement simplifié, il était une fois le Kampuchéa, empire des Khmers, qui a une longue histoire pré-angkorienne datant au moins de 3400 av. JC. Son âge d’or est bien évidemment la période Angkorienne, avec sa civilisation, ses arts, ses temples et richesses qui nous fascinent encore aujourd’hui. Mais comme tout dans la vie, la roue tourne, l’empire est sur son déclin, jusqu’au « protectorat » français, ( ou comment donner un joli nom à « colonie ») qui dure 90 ans, jusqu’en 1953, ils ont droit à quelques années d’indépendance et de neutralité avec le prince Sihanouk, avant que tout cela change en république Khmer, et que tout bascule avec les guerres d’Indochine.

Nous sommes dans les années 70, personne à l’époque n’en entend parler, mais la guerre du Vietnam déborde au Cambodge. Les américains (...tient, tient... Les USA et la guerre: une histoire d’amour...) Donc, les B-52 américains y larguent près de 2 800 000 tonnes de bombes, (oui j'ai dû aussi me frotter les yeux...), faisant du Cambodge le pays le plus bombardé de l’histoire. Les gens ont faim, ils s’entassent à Phnom Penh pour fuire les bombardements.

Le terrain est parfait pour que les fous qui vont suivre recrutent et prennent le pouvoir. C’est dans cette misère que les Khmers Rouge débarquent dans la capitale et sont donc applaudis.

Alors commence l’anéantissement du peuple Khmer par les Khmers Rouge. Les gens doivent quitter les villes pour aller dans des camps de travaux forcés, la monnaie est abolie, la religion aussi. Les moines, les intellectuels, les personnes ouvertes sur le monde sont tuées. Le peuple meurt de faim, de fatigue et de maladie, quand ils ne sont pas « détruits » au gourdin. Les enfants sont formés à la guerre et posent des mines. Tout cela au nom de l’Angkar (Parti Communiste du Kampuchéa), et de ses « camarades », dont le plus connu est le «frère numéro 1 »: Pol Pot. Cette société qui voit des traîtres partout, ouvre la S-21 pour torturer les prisonniers et en tirer des aveux.

Si tu dis quelque chose: tu es mort. Si tu ne dis rien: tu es mort. En attendant, tu es en enfer.  

Visiter cet endroit et voir comment l’être humain y fût traité par les siens, (c’est comme à Auschwitz j’imagine,) ça retourne le cœur, le ventre et l’esprit... Cette machine infernale de haine et de suspicion a fini par se tuer et se torturer parmi, puis les vietnamiens sont arrivés. Les Khmers Rouge et les américains ont tué au moins 1,7 millions de personnes au Cambodge.

Pendant ce temps, la communauté internationale regardait des jeux télévisés, où quoi? Car ils ont reconnu Pol Pot au siège cambodgien jusqu’en 1991.... et à la base, ils ont laissé les USA faire n'importe quoi.

Le frère numéro un est mort sans être jugé, pépère, chez lui à la maison et comme il le dit dans une dernière interview : « la conscience tranquille. »

Et on ne parle pas du gouvernement américain , qui a certainement tué plus de Cambodgiens que les communistes, lui ont ne le juge jamais. C'est quand même dingue.


Voilà, voilà... le communisme c’est peut-être bien, si ç’est bien fait. Les régimes totalitaires c’est le cancer. Et le monde baisse encore et toujours sa culotte devant les USA...

Et en sortant de cette visite on entend: « Oh! plus jamais ça! » « Il ne faut pas répéter l’histoire!» Chimères...avec Émile on pense au Turkménistan, à la Corée du Nord, aux actualités USA-Iran, et à d’autres encore en Afrique et ailleurs...


Et puis on regarde les Cambodiens, et on s’incline devant la douceur de leur attitude, la force de reconstruction et de pardon, les sourires toujours et encore... LA RÉSILIENCE. Voilà l’enseignement du Cambodg: tu peux te faire écraser par la vie avec toute la violence des enfers, puis te relever et décider d’avancer et de sourire.

Nous avons partagé deux mots avec un des survivants de la prison S-21. Je ne me souviens que de ses yeux souriants. Les yeux les plus clairs, les plus bleus, les plus doux, que j’aie vu de ma vie, les yeux de la Compassion. Respect.

Bon, assez de la grande ville, nous prenons le bus pour Kampot. Petite bourgade du Sud, réputée mondialement chez les fines bouches, pour son poivre. (J’adore le poivre! ) Une petite ville très sympa traversée par la rivière Preaek Tuek Chhu. Nous adorons bourlinguer, et nous adorons aussi nous poser. Alors à Kampot, nous avons pris un joli bungalow, chez une adorable famille, dans le village voisin : Andang.

Le Hidden Oasis  et la famille de Têt et Dani!

Objectif? Étudier, peindre, dessiner, lire...au bout de la rue il y a des cours de yoga et on peut louer des scooters pour sortir en ville. Bref on se la fait belle et tranquille. Nous avons beaucoup de plaisir à discuter avec Tēt, le papa et la cuisine de Dani, la maman est excellente.

À Kampot, nous visitons les plantations de poivre, une grotte sacrée, nous faisons du canoë, du yoga, des soins naturels... On saute à pieds joints par dessus Noël et Nouvel An et ça fait du bien, aucun stress de fin d’année en vue!


Et nous sommes à 30 minutes de Kep, et vous savez ce qu’il y a à Kep? Un énergumène insolite pour la région, qu’on ne pouvait pas manquer. Un Numa Dumoulin! Nous avons donc enfourché un scooter et sommes allés à sa recherche. Grâce à Facebook nous avons pu réunir les éléments utiles pour retrouver sa trace, sans le contacter...et on lui a fait la surprise de débarquer!

Alors vous prenez Numa, vous ne changez rien sauf le décor et vous y êtes. Il est là, fidèle à lui-même, derrière un bar (en bambou cette fois) et il nous vend de la bière et des cocktails! Donc rien de nouveau, sauf peut-être le soleil!!! On passe un excellent après-midi à papoter avec lui...





Puis nous quittons le continent pour les Îles. Alors que tout le monde s’agglutine en Thaïlande, le Cambodge a lui aussi des petits coins de paradis et c’est le moment où jamais pour les découvrir, avant les complexes chinois.


Hé oui, malheureusement, la Chine vit son époque coloniale et le Kampuchéa est une de ses proies. Alors en arrivant à Sihanoukville, qui était paraît-il une sympathique petite ville côtière, avec de jolies plages, nous restons choqués! On nous avait prévenu, mais c’est inimaginable ! Quand les chinois investissent, ça n’est pas pour rire! Sihanoukville est devenu un chantier géant. On dirait qu’il y’a eu un tremblement de terre et que l’on reconstruit sur les décombres. On ne compte plus les grues, d’immenses immeubles poussent comme des champignons, il y a déjà 50 casinos, les rues sont poussière par beau temps et bourbier par temps de pluie, machines, camions, béton...béton...béton... Et pourtant toujours pas de canalisations correctes et je ne parle même pas du système électrique. Les chinois veulent créer ici un « petit Macau ». Ils sont prêts à tout, pour aller plus vite et plus haut et puis ......tout s’écroule! En effet, les normes de constructions ne sont pas tenues et en août, un immeuble s’est effondré comme un château de carte à Sihanoukville. Et le soir où nous venions de quittez Numa, sur le chemin entre Kep et Kampot, nous avons croisé des ambulances, pompiers et policiers...nous apprenions le lendemain qu’un immeuble en construction de Kep venait de s’effondrer, alors que les ouvriers et leur famille prenaient leur repas de midi à l’abri du soleil entre les dalles de béton.

Les fautifs s’en sortiront. Les survivants retourneront travailler sur un autre chantier. Ainsi va la vie.


De Sihanoukville, nous prenons le ferry pour Koh Rong Samloem, une très belle île recouverte de jungle, avec juste ce qu’il faut pour des vacances paisibles. Nous y trouvons un petit bungalow fait pour nous, il est tordu et en voie de décomposition, mais c’est notre nid d’amour! En plus on y fait la connaissance de Sirnat, un rayon de soleil! Les gens sont vraiment adorables ici,


Nous nageons dans l’eau transparente à 28*C, nous nous baladons dans la jungle en y découvrant des arbres splendides et des singes, nous faisons du snorkeling et, chose féerique, de nuit, nous nageons au beau milieu des planctons luminescents. Chacun de nos mouvements dans l’eau est accompagné de milliers de petites « étincelles », on se croirait dans un rêve,dans une galaxie lointaine... MAGIQUE!

C’est ici qu’Emile pêche (ENFIN) du poisson! Il était aux anges jusqu’à ce que j’en pêche un plus gros que lui! Hihihi...mais cela ne l’a pas démotivé pour autant et je pense qu’il va persévérer dans cette nouvelle voie! Ahahah.

Et puis nous avons eu l’immense chance de partager un bout de ce magnifique pays et ces coins de paradis avec la famille Maret et ça, c’est CADEAU!





De retour à Phnom Penh, nous nous préparons à partir en Inde.... l’Asie toujours et encore, same same but different!

Arkoun! Merci, cher Cambodge, merci pour ta douceur, tes sourires et tes arbres qui resteront gravés dans nos cœurs!

( oops j'ai oublié de parler de nourriture... C'est bien sûr un régale! Du poivre, des épices, des curry, le Am Ok traditionnel dans une feuille de bananier, et des fruits.. ..des fruits dignes du paradis! Hummmmm)

Allez hop! On s’envole! Une petite halte à Kuala Lumpur et comme des hippies on part en Inde!


Bisous bisous!

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Nous arrivons en Inde par l’aéroport de Cochin, au Kerala. C’est le même climat tropicale qu’au Cambodge, il fait bon chaud! L’Inde c’est un endroit à part en Asie. L’Inde a sa culture propre, plusieurs fois millénaire, qui s’est établie dans bien d’autres recoins du continent, notamment le Bouddhisme qui a voyagé anciennement jusqu’en Mongolie au Nord, et jusqu’en Indonésie au Sud. L’Inde, bien qu’elle fut colonisée par les anglais, les français, les portugais... n’a jamais perdu son identité. Elle est adorée ou détestée, mais jamais totalement comprise...Je ne pense pas que l’on puisse « connaître » l’Inde. Elle semble être tout et son contraire, confusion et clairvoyance, laideur et splendeur, douceur et atrocité, enfer et paradis, pays où l’on est moins que rien et pourtant on est dieu. Ce n’est donc pas un hasard qu’ici naquit la vision Non-Dualiste. Si nous récitons l’alphabet en commençant par A et en finissant par Z, la pensée indienne, elle, sortira toutes les lettres de manière désordonnée, mais aucune ne manquera! L’Inde a sa musique, son Bollywood, ses voitures TATA, l’Inde porte encore fièrement ses habits traditionels à une époque où la terre entière veut son « basket/jeans/T-shirt », l’Inde a sa cuisine, ses épices, ses couleurs, son caractère...et nul ne pourra dire le contraire, l’Inde est spirituelle. Ici se côtoient plein de religions. L’hindouisme compte des dieux par milliers. Ici on ne peut pas tourner la tête sans être invité par le divin. Comme disait Swami Prabodh: « Il n’y a pas qu’un Dieu, il n’y a QUE Dieu. » Ainsi l’hindouisme inclu avec joie Jésus et Bouddha comme avatars de Vishnu ! (A quoi bon faire des guerres de religions, quand on peut faire de ton dieu un de nos dieux.... c’est simple non?)

Nous voilà donc au Kerala, « God’s own country », le pays de Dieu! Et il y a dans l’air à l’aube et au crépuscule, dans le mélange des chants et des encens, une énergie à nulle autre pareille, qui soulève l’âme...



Nous avons décidé de passer un mois en Inde pour une raison bien précise. Dans cette année d’aventures, de changements, de renouveaux, de break total avec la routine, nous voulions aussi faire quelque chose pour notre santé. Une sorte de remise à jour des 40´000 km de notre corps et notre esprit. Nous avons donc débarqué ici, pour faire un Panchakarma.

Qu’est-ce que c’est?

C’est un soin Ayurvédique (médecine ancestrale indienne, holistique et naturelle.) « Ayur » signifie vie et « veda », science. La science de la vie propose le Panchakarma (ou les « 5 actions »), comme une retraite où on détoxifie son corps et son esprit, dans le but de retrouver ou de conserver la santé. Il s’agit en premier de manger sainement, végétarien, peu sucré, peu salé, peu relevé, peu frit etc... sain quoi! Puis aussi de masser le corps avec des huiles aux herbes, et aussi de « laver » les organes internes par des décoctions de plantes, du ghee, de la fumée etc... bref tout un programme plus ou moins intense selon les jours. Il y’a aussi des cours de yoga et beaucoup de repos imposé ! On se fait chouchouter, on nous verse du lait chaud ou de l’huile chaude sur le corps et la tête, on nous tamponne avec des sacs d’herbes, on nous masse de la tête aux pieds!


Nous resterons 28 jours à l’hôpital Ayurvédique de Krishnendu pour nous refaire une santé. Le jardin est splendide. Les docteurs sont très à l’écoute, les thérapeutes de grande qualité et super sympas, les serveuses adorables. On a droit à un programme sur-mesure. On y est bien. Avec Émile on se regarde rajeunir de jour en jour! Ahahaha...


Nous y rencontrons des gens très sympas et intéressants, dont deux doctoresses Argentino-Suisse qui vivent à Genève, leur énergie positive nous manquerons à leur départ. Dans ce huit clos, il y a de tout. Des gens heureux, d’autres qui vivent des moments difficiles, ceux qui mettent tout leur optimisme et leur esprit positif dans la guérison et ceux qui se plaignent de tout... ( Pourtant, tout le monde est venu de son plein gré. ) Je crois que la seule chose qui manque ici, c’est de la méditation, de la philosophie et pourquoi pas des horaires de silence, car je suis intimement convaincue que soigner le mental, l’attitude.. c’est la base du mieux-être.

A table, on parle souvent d’écologie, du monde qui va trop vite, de manquer de conscience etc... les « il faudrait » habituels, ceux qui se terminent toujours par « il faudrait qu’on arrive à arrêter ce système, cette machine... » Des discussions forts intéressantes..... Des vœux qui seront comblés dans les jours à venir, sous forme d’un petit virus...Il faut assumer nos souhaits, « demandes et tu recevras »...


Après un mois, nous sortons de là avec des articulations toutes neuves, un système digestif propre et efficace, un système nerveux détendu, c’est le moins qu’on puisse dire!









Entre temps, nous avons aussi eu la chance de retrouver Swamiji Prabodh, mon cher maître de philosophie védique. Nous avons visité sa maison pour jeunes étudiants et rencontré son éditrice Chelsea. Et oui bientôt un livre de philo verra le jour!

Nous avons eu également, la chance exceptionnelle de rencontrer Manikandan Swami Varahi, un Siddhi, quelqu’un qui s’est « accompli ». Il passe des périodes de 2 à 3 mois, emmuré, en méditation, il a le contrôle de l’énergie et en découle des pouvoirs extraordinaires, dont la clairvoyance. Nous avons vécu une Puja ( prière) avec lui, en l’honneur du Dieu à tête d’éléphant, Ganesha. Celui-ci est connu pour porter chance et surtout pour ôter tous les obstacles. Parfait! Nous avons eu la chance de nous entretenir avec lui et ainsi d’obtenir quelques conseils et indices d’avenir. Merci la vie.


Nous avons participé au festival pour Kali, dans le village de Chingoli. Une grande fête avec les gens du village, trop accueillants et sympas! On a bien rit et dansé! Kali, la déesse en colère, celle qui est capable de se battre et de protéger, celle qui contrôle le temps, celle qui est ornée de têtes de morts et de bras coupés. Kali, faut la fêter, l’honorer et surtout pas la faire ch...! Par les temps qui courent, on sera content de l’avoir à nos côtés!

Les couleurs flashy à l’indienne!  

Puis nous avons été faire du canoë sur les backwaters de Alappuzah et visiter les champs de thé de Munnar.




Puis nous avons pris encore un bus pour atteindre Vaddakenchery, petite bourgade tranquille, mais pas n’importe laquelle, puisque c’est proche de la maison de Vinod Kumar, mon cher professeur de yoga. Nous avons passé 2 jours avec lui, rencontré ses rayons de sagesse Siddhikha et Rishikha, ainsi que sa compagne, le force tranquille Preya. Nous n’avons malheureusement pas pu rester dans son village, parce que déjà, le virus fait parler de lui, et la peur, qui est la plus mauvaise des bactéries, touche les autochtones. Délit de faciès Européen, nous commençons à nous sentir de trop... C’est pas grave, nous nous sommes baladés dans les plantations de thés, sommes allés boire un verre au « bistro du coin », le temps passé avec Vinodji est un cadeau et on le garde dans notre cœur.


Encore un ou deux ou trois bus indiens, oui ceux-là sans vitres, oui ceux-ci où l’on est secoué comme des sardines dans une boîte de conserve au fond du sac d’un marathonien!!! Les fameux bus indiens, où l’on commence à croire en un dieu, n’importe lequel, et puis l’on s’endort de chaleur... Encore une ou deux gares chaotiques, où trouver le bon bus c’est comme jouer à la loterie, où l’immense bienveillance des passants n’a d’égale que la grande confusion qui règne. Quel bus va où? Toutes les réponses sont différentes, et pourtant.... magie de l’Inde, on s’assied toujours dans le bon.... au final! 😀Et puis nous arrivons à Cochin. Nous profitons de notre dernier après-midi dans les charmants vieux quartiers...et puis on récupère.

Ça c’était juste avant que le système ne s’arrête pour cause de pandémie. Avec Émile on choppe la crève, on met en cause cette satanée climatisation. On passe sans cesse de 37*c à 17*c, entre la rue, les magasins, la rue, le taxi, la terrasse, le resto... et voilà on tombe malade.

Comment dire.....ça n’est pas une bonne période pour tomber malade, quand on doit prendre un vol, passer des frontières et que le monde entier est en alerte générale pour cause de toux.


Nous quittons l’Inde par l’aéroport de Cochin le 11 mars. Il y a quelques que cas de Coronavirus et la région commence à paniquer. L’aéroport fait peur à voir, il est déserté et les seules personnes qui le traversent sont masquées. C’est très intéressant d’être celui qui est mis de côté, pour une fois on comprends, ce que ça fait... nous sommes un peu jugés, délit de passeport, nous sommes Suisses, pays du beau milieu de l’Europe, nous sommes donc potentiellement dangereux pour la population... on nous demande d’où nous venons? Suisse .... (effroi).....Depuis quand nous sommes en Inde? Un mois et une semaine, donc pas de probabilité d’être porteur de Covid.... (soulagement et retour du sourire !)

Bon il est l’heure de partir... en fait faut pas traîner ici. J’ai une chanson dans la tête depuis des jours, Maxime Leforestier:


« Je fais que passer ma route

Pas vu celle tracée

Passer entre les gouttes

Évadée belle »



Nous passons de Cochin à Delhi sans problème. Au revoir India, merci...

Namasté ( ce qui n’implique ni serrage de mains, ni bisous, idéal par les temps qui courent!)


Nous voyageons dans l’inconnu, ne sachant pas si nous pourrons entrer en Asie centrale, si nous serons mis en quarantaine... (Une quarantaine en Ex-URSS ça doit pas être le ClubMed!!!)


Nous sommes contrôlés pour la fièvre en arrivant à Almaty, Kazakhstan ....ouf personne n’a de température. Même topo en arrivant à Bishkek, Kirghizistan, température ok. Nos passeports, eux, sont épeluchés en long et en large.

NON, nous ne venons pas d’Europe. Nous n’y avons pas mis les pieds en 11 mois.

OUI, nous sommes allés en Corée et au Japon mais c’était en décembre 2019.

OUI, nous sommes restés 1 mois en Inde, pays qui n’est que peu touché par le Covid-19, à cette heure-là.




C’est bon. Pas de restrictions. On peut entrer dans le territoire Kirghize. Ouf!!! Nous arrivons à la Blue Camel guesthouse, nous passons 48h au lit, à nous soigner et à récupérer, comme à la maison!

Tandis que tout autour de nous, les frontières ferment. Ça y est le monde est en pause. Le système est bloqué..... Et on commence à prêter l’oreille... oui, oui c’est bien ça que l’on entend: Terre Mère respire!


Bisous bisous