On passe où les prochaines vacances en famille?
Au Tadjikistan bien sûr!
Le Tadjikistan nous a été inspiré durant notre précédent voyage familiale au Kirghizistan. Cette envie d’en voir un peu plus de ce coin du monde nommé Asie Centrale, nous a donné une direction dans notre road trip. Le Tadjikistan, une bonne destination pour rejoindre la tribu Maret!
Le Tadjikistan, petit pays, au sud de l’Asie centrale. Entouré par l’Uzbékistan, le Kirghizistan, l’Afghanistan et le géant Chinois, il est un pays très montagneux, qui après le départ des Russes en 91 a vécu une guerre civile, et est aujourd’hui entre les mains d’un monsieur qui rêve en grand...mais que pour sa gueule. Un pays pauvre donc pour le monde économique, mais un pays très riche par sa nature qui en impose, son peuple, sa culture, son histoire...
Alexandre le Grand y a vaincu, il reste un lac au nom du macédonien, le lac Iskander. Marco Polo serait passé pas le Wahkan dans son périple vers la Chine. Et puis un fameux afghan, guerrier pour la Liberté, était de l'ethnie des Tadjik: le commandant Massoud, le lion du Panshir.
Nous avons laissé le Yak chez Samuel à Bishkek, l’état des routes et le timing serré ne nous aurait pas laissé le temps de profitez de la famille avec le Yak.
Nous avons pris un vol avec Avia Traffic Airline, la compagnie Kirghize, pour Douchanbé, capitale Tadjik. Avia Traffic, c’est comme tous les engins russes, ça n’est pas confortable, ça tremble de partout, ça fait beaucoup de bruit, mais.... (en tous cas jusque là)... c’est du solide!
Nous arrivons donc à Douchanbé, entrée facile dans le pays, (par aéroport c’est quand même beaucoup plus simple) et après 5 mois, nous retrouvons les jolis minois de la famille Maret, avec une belle pancarte de bienvenue pour Clemile! Bonheur!
Sans plus attendre on va se faire une bonne bouffe, et fêter cela! Plein de choses à se raconter et de temps à rattraper, c’est fort chaleureux!
Dès le lendemain nous prenons la route. Et ici, prendre la route n’est pas une mince affaire! Nous projetons de remonter la vallée de la Panj. De nous enfoncer, plein EST, dans le Wakhan, et puis de bifurquer au NORD pour les hauts plateaux du Pamir, avant de rentrer sur Douchanbé.
Nous rencontrons Omur, notre charmant chauffeur et départ!
Depuis Douchanbé pour rejoindre Khala-I-Khumb , il nous faudra 8h de route en passant par le col Khaburabot à 3252m....Ça nous donne déjà une idée de ce qui nous attend. Des routes d’un autre âge.... en fait des routes construitent sous l’ère soviétique, et jamais remise en état... il semble qu'elles soient peu entretenues, mais les glissements de terrains et éboulements sont innombrables alors ils font déjà du bon boulot!
Il faut ici peut-être souligner que le président construit des datchas ou palaces fluorescents à Douchanbé, pour lui et les siens, la capitale a de très faux airs de Dubai, ou du moins il en rêverait. Encore un homme d’état à l’égo surdimensionné, il y’a de gigantesques photos de lui dans chaque recoins du pays...oh culte de la personnalité quand tu nous tiens!
Il est aussi important de souligner que les chinois eux sont là, et qu’ils sont prêt à remettre à neuf et construire de nouvelles routes! Oh non, ne rêvez pas trop vite; leur vision d’avenir aux chinois c’est de nous vendre à nous, sur-consommateurs professionnels, les tonnes de matos pas cher qu’ils fabriquent. Tout cela doit être acheminé, il faut donc des routes....et devinez quoi? Ils ont plein de petites mains qui vont creuser le roc et qui ne vont rien coûter, chez eux ça s’appelle le communisme et chez nous ont le nommerait plutôt esclavage ou travaux forcés...Donc, les chinois s’occupent de la route, tandis que le président Tadjik construit des datchas scintillantes. Mais où trouve-t-il tout son argent? Nul ne le sait. Mais vous ai-je parlé du tracé de cette route? Sur des kilomètres et des kilomètres, elle suit les courbes de la belle rivière Panj, et juste là, à un jet de pierres, de l’autre côté de la rivière, une autre route suit les mêmes courbes, une route afghane. De l’autre côté c’est l’Afghanistan.
Et quand il y’a une rivière, il y a tumultes.
Quand on parle d’Afghanistan, on devrait se souvenir de poésies, de visionnaires, de cultures, d’intelligence, de jardins et de fleurs, de grands Bouddhas. Mais quand on parle d’Afghanistan, désormais, on parle de terreur, de radicalisme, d’ignorance, de culture de pavot, d’héroïne et de destructions.
Sur cette route donc, on parle beaucoup d'héroïne...n'est-elle pas surnommée l'autoroute de la drogue?
Voilà. Comme dirait Renaud: « j’ai posé le décor, créé le climat... »
Ce qu’il a de beau, de magique dans tout cela, c’est que si vous vous intéressez aux Routes de la Soie, vous découvrirez qu’au fils de centaines et centaines d’années de commerce, d'échanges, de rencontres, de partages, il y a eu aussi des guerres ethniques à n’en plus finir, des voleurs et traficants, des villes édifiées, des cités rasées, des dictateurs, des prêcheurs, des artistes, des visionnaires, des explorateurs, des villageois qui regardaient passer les caravanes.
CE QU’Il Y A DE DE BEAU, DE MAGIQUE DANS TOUT CELA, C'EST QUE RIEN N'A CESSÉ D'EXISTER, LES ROUTES DE LA SOIE SONT BELLES ET BIENS VIVANTES, ( ce ne sont pas les chinois qui diront le contraire,) ET QUE CE VOYAGE N'EST PAS UNE DÉCOUVERTE DE L'HISTOIRE MAIS UNE PRÉSENCE DANS L'HISTOIRE.
Reliant le Kirghizistan à l'Afghanistan, bien camouflée au flanc de gigantesques pentes rocheuses, fluide comme la rivière, déboulant sur le Toit du Monde à nous couper le souffle... cette fameuse, mythique, légendaire route, n'est autre que la PAMIR HIGHWAY.