Confinés en pays nomade

Confits, confinés, cons finis, confiture ....et vivement qu’on file!
Mars 2020
16 semaines
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Nous sommes arrivé à Bishkek, capitale de Kirghizie, le 12 mars 2020, l’Europe fermait ses frontières, ses cafés, ses boutiques, ses écoles, ses maisons, le vendredi 13 mars, le Kirghizistan n’allait pas tarder à suivre l’exemple.

Nous avons passé 2 jours au lit avec un gros rhume et de la toux. Non, non, on ne pense pas que c’était le Coronavirus, d’ailleurs on ne le saura jamais, parce que même des mois plus tard, toutes les infos concernant cette maladie sont contradictoires et on sait qu’on ne sait rien. Rien de grave donc.


Nous avons récupéré notre cher Yak, notre maison roulante, notre « chez nous ». On en profites pour aller se poser dans la nature, juste en bordure de la ville. Nous sommes plein d’espoir et de positive attitude. Notre plan maintenant est de rentrer en Suisse, sur 3 mois, en visitant à nouveau l’Ouzbékistan, le Kazakhstan et en découvrant l’Azerbaijan, la Géorgie, l’Arménie. Nous avons déjà un apéro de prévu en Turquie avec notre ami le capitaine Ahmet et puis nous voulons nous rendre à Rhodes pour fêter l’emménagement de tata Mimi en Grèce et l’aider à faire des bricoles. Ensuite, nous rentrerons en Europe, et arriverons en Suisse par un col, à travers des montagnes,c’est sûr, et nous profiterons de découvrir notre pays comme des touristes, pour finir par retrouver nos racines. Bref, un beau voyage nous attend!

L’Embassade de Russie, nous calme tout de suite! Ahaha! « Chers voyageurs, il vaut mieux attendre, le monde ferme, et nous ne délivrons plus de visa de transit pour le moment. » Ok, pas de soucis, nous avons l’espace et le temps pour nous. Nous décidons de nous enfoncer dans la vallée de Chon Kemin. En patientant que passe le virus, l’anxiété mondiale, l’acharnement médiatique, le drame dont l’être humain est si friant. Nous seront tranquillement posés dans la nature.

L’endroit est magnifique, nous sommes à l’aube du printemps, l’air est encore frais et je ne vous parle pas de la rivière... Nous apprécions le calme. On se balade, on fait du yoga, on lit. On a peu de réseau et c’est très bien. Ces mois de voyage à deux, ont réveillé en nous une force tranquille et une complicité à toutes épreuves.

Quand le système illusoire que l’humain a construit s’effondre, la nature est toujours là. Quand on se rend compte que l’argent ne se mange pas, la nature sourit. Quand on réalise que les frontières ne protègent pas, la nature ouvre ses bras sans limite. Nous avons beaucoup joué, courant dans tous les sens, construisant des châteaux de plastique et des barrages de taxes et d’assurances, on a joué à faire semblant, très longtemps...trop. Et quand il est l’heure de faire une pause, l’heure de grandir un peu, Terre Mère est là. Infiniment patiente et généreuse, fatiguée certes, mais donnant de l’Amour dans chaque particule d’air, dans chaque brindille qui pousse, dans le flot des rivières. Terre Mère nous aime inconditionnellement. Et maintenant que nos jouets se cassent, nous allons réalisé à quel point elle nous est essentielle.

Une vie de nomade, simple, libre.  

Une quarantaine en nature, est un rêve que nous avons dû abandonner au bout de 10 jours.

D’abord, le Consul Suisse à Bishkek nous appelle. Il veut juste se présenter, avec son accent chantant du Tessin, Enrico Pianta, veille sur les 5 citoyens Helvètes stagnant au Kirghizistan.


« Bongiorno! Il y a un vol de rapatriement, vous pouvez le prendre, ore note, ici la situation n’est pas critique, mais je dois vous conseiller de rentrer, but you are fri, moi en tous cas je reste ici. Vous voulez attendre encore? Va bene, profitez bien de la nature! » (français, anglais,avec l’accent italien... j’adore. )


Puis, la police est venue nous rendre visite. Papier du véhicule, passeport, visa, explications de qui nous sommes, surtout d’où nous arrivons, où nous pensons aller, tout ça en Russe, avec beaucoup de gestes et l’aide téléphonique de Zulia . Ils nous informent de la situation d’urgence: quarantaine pour tout le monde, couvre-feu de 20h à 7h. Ils acceptent que l’on vive là, dans notre bus, en respectant ces règles. Très gentils et bienveillants.


Ensuite ce fût l’armée, 3 molosses, qui débarquent, idem, visa, explications, acceptation de notre situation.


Le troisième jour, arrivent les médecins. Surréalisme!!! Nous sommes dans un fond de vallée, avec quelques bleds de bergers aux alentours, et voici que débarque un camion de désinfection, à son bord des « télétubbies » en alerte chimique. Ces aliens ont l’air aimable, ils nous tendent des masques et des gants, demandent à voir nos passeports, prennent notre température et sulfatent notre bus de désinfectant ! Puis s’en vont comme ils étaient venus.

(Hihihi incroyable! Dire qu’en Suisse ils n’ont plus de masques et qu’ici on nous les livrent au bout du monde!)

Le jour suivant, on pense qu’on en a fini avec les contrôles. Alors Émile construit un joli barbecue de terre et de pierres et prépare une ratatouille géante au feu de bois. Mais la ratatouille n’a pas fini de cuire que les flics du premier jour reviennent. Cette fois-ci, on doit rentrer à la capitale. Ils ne peuvent pas nous laisser là, car certains habitants du village voisin nous ont repérés. Comme toute l’humanité en cette période, ils ont peur. Ils veulent nous faire déguerpir et si la police ne s’en charge pas, ils pourraient vouloir le faire eux-même. Avec quelques verres de vodka dans le sang, ça risque d’être mauvais. Ok. On remballe la ratatouille. On ne peut pas leur en vouloir, nous venons aussi d’une petite vallée, on connaît trop bien l’état d’esprit, et dans cette situation c’est légitime. Nous sommes Suisse, le Covid, sévit fortement actuellement en Europe. Nous sommes un danger. Nous comprenons bien.


La peur rend mauvais.


La peur fait sauter le troupeau dans un ravin.


Ce climat d’anxiété, engendré par une pandémie créée en laboratoire, nourrit, gavé même par les médias, à qui profite-t-il? (Question à relire)


La peur est le contraire de l’amour.


Humains, gardons les yeux ouverts!


Donc escortés jusqu’à mi-chemin par la police, nous prenons la route pour Bishkek. Il faut 2h pour atteindre la ville. La capitale est cernée de barrages contrôlant tous ceux qui entrent et sortent. Pour passer les 3 check points, il nous faut un papier spécial (que nous n’avons pas) et il n’y a aucun moyen de communication entre les flics qui nous ont fait partir et ceux qui vont nous reçevoir. Le jeune officier nous conseille de dire « consul, embassade » à la moindre question.


Donc, nous attendent, 2h de route puis 3 postes de contrôle, il est 17h, le couvre-feu est à 20h. Je vous laisse calculer, moi, pendant ce temps, je prie.

Check points. Ils ne savent pas quoi faire de nous. Ils appellent leur supérieurs, nos passeports suisses en mains, regardent nos plaques. A l’heure où ils ont reçus des directives strictes sur la gérance de la population Kirghizes durant l’état d’urgence, ils ne savent pas que faire de ces deux fichus touristes en caravane.

On les regarde. Ils nous regardent. Ils nous demandent où on va. « A la maison, cela va de soit. » Si d’autres questions arrivent : « À l’ambassade. » Plus de questions, on passe. Un gendarme nous demande quand même un petit « pourboire », mais nous ne comprenons pas. « Niet Kirghiz.Niet Russki », on s’en excuse, ça nous arrange bien!


On est si proche du but! 3 barrages de passés, ne reste plus qu’à retrouver la guesthouse de Sam. Les rues de Bishkek sont désertes. On relâche la pression. Et soudain, grands appels de phares, en face de nous, une voiture de flics nous fonce dessus en klaxonnant! Merde, nous sommes sur la voie de droite, certes, mais de la voie de gauche!!! Ahhhhhh il n’y a tellement plus de traffic, qu’on a réussi à rouler à contresens! La gaffe.

Bien sûr, on se fait arrêter. Le gars super gentil et incrédule, nous explique qu’ici on roule à droite. « À droite!!! »...DA, DA, DA... on a compris. Ce sont les forces spéciales, et ils ont autre chose à faire que de nous soutirer du cash. Ils nous laissent partir. Doutez-vous encore de l’existence de nos anges gardiens?


Il est 19h45, on s’arrête prendre une bouteille de rouge et on arrive à la Blue Camel Guesthouse. On est réfugiés. Le couvre-feu tombe, les festivités commencent!

2

C’est officiel, nous sommes confinés. Nous avons l’immense chance d’être en Kirghizie, où nous connaissons Samuel Maret, maître des lieux ( il va adorer que je le définisse ainsi 🤪). Sa guesthouse est officiellement fermée pour cause de pandémie, mais la porte est ouvertes aux paumés, dont on fait partie! Quelle chance nous avons, nous sommes enfermés dans une des plus belles maisons de Bishkek, nous avons une cours intérieure et nous sommes dans un quartier tranquille. Nous y rencontrons Gaëlle, une « ch’ti » qui vient tout juste de débarquer pour débuter son job en temps que guide touristique chez Nomad’s Land. Elle aussi est coincée là.


Avenir incertain.


Pour les 6 semaines qui suivront, nous vivrons en huits clos. Ici, le confinement est stricte. Nous devons remplir une attestation pour aller faire des courses, dans un rayon de 1500m maximum, le port du masque est obligatoire, les flics surveillent. Toutes personnes dans les rues après 20h, finissent en prison. Clair, net, précis. Pas de demi-mesures à la Suisse. Ça peut paraître radical, de plus que le pays est peu touché par la maladie, mais c’est essentiel, car ici, le système de santé a clairement ses limites. Nous suivons les directives en ne mettant que peu le nez dehors.

Au début, nous essayons de garder un rythme. Se lever à heures...hum...disons convenables, manger sainement, être créatifs, bouger son corps. Le confinement c’est vraiment idéal, pour dessiner, lire, méditer, prendre le temps de cuisiner, jardiner, etc... On reste positif.

Et puis les jours passent. Toujours le même haut mur en brique ocres devant nos yeux. Il y a des moments de grandes motivations, il y a des chutes de pressions aussi. Des jours où l’on se sent à l’aube d’une nouvelle ère, des jours où la léthargie neuronale nous invite à rester au lit. Des séances de yoga et des séances de vodka!

Le confinement c’est une longue méditation. Il n’y a rien à faire, juste à être. Confrontés encore et toujours à soi. La joie, la tristesse, l’espoir, l’impatience, l’agacement, le calme...tout laisser passer. Ne s’attacher à rien, ce ne sont que des émotions, formées par des pensées, qui changent au gré des heures, qui défilent désormais au ralenti.

Le temps sans l’espace.

Et toujours ce mur de briques ocres. Pas d’échappatoire, si ce n’est la sagesse. La sagesse d’accepter d’être comme-ci, puis tout à coup comme-ça, d’accepter l’autre dans ses mêmes états, d’accepter l’actualité. Et se réjouir, être content pour Terre Mère qui se régénère.

Voilà notre, peut-être, ultime grand écart du voyage: passer de nomade à « prisonnier ». Des steppes aux mégapoles, du Farsi au Coréen, du beshbarmak de mouton au curry végétarien, et maintenant, du mouvement volontaire à l’immobilité imposée. Le confinement est un voyage en soi, et tout notre périple depuis un an, est un voyage en Soi. Nous accueillons donc. Des jours plus facilement que d’autres. Il faut vraiment contrôler ses pensées, ne pas céder à cette toute petite pointe d’inquiétude qui sied au fond du ventre le matin au réveil, s’en débarrasser tout de suite, car s’il y a une chose que nous a appris la vie, c’est que nous ne contrôlons rien, nous n’avons jamais rien contrôlé et ce qui doit arriver, arrivera. Notre seul pouvoir réside en notre manière de prendre les choses. Prenons les biens! Gratitude pour cette belle maison, pour notre santé, pour l’amour partagé...


Être confinés dans une maison de la capitale, nous offre plein réseau. Wifi à gogo ! On en profites pour être en contact avec tout nos proches. C’est formidable...ou pas. Je pense que lorsque l’on est loin, il s’agit de rester loin, de garder cette distance, ce recul que nous offre le voyage. Car au bout du fil, nous sommes trop près pour être loin et trop loin pour être prêts. Il y a donc parmi la joie, les rires et le bonheur d’être «ensemble », des nouvelles qui auraient pu attendre, des vieilles histoires inutiles qui remontent, des incompréhensions distancielles. Vraiment, quand on est loin, il faut rester loin, c’est plus sain.

Et puis, il y a Grand Maman Odette, qui est « devenue Ciel ». Et là, on est content d’avoir du réseau, de pouvoir partager un peu. Mais dans ce cas là, c’est trop peu. On est définitivement trop loin. Pourtant, durant cette pandémie, même en étant loins, nous sommes autant proches que ce qui sont proches. Terrible, cette distance sociale imposée dans les moments de tristesses...Oh! combien l’on se rend compte que nous avons besoin les uns des autres, de donner et reçevoir. Ça a dû être très difficile pour ceux rester en Suisse; se voir de loin, ne pas s’embrasser, frustrant, ranimant les blessures à vifs. Chère famille, nous honorerons Grand Maman avec une belle fête très bientôt. Patience.


6 semaines sont passées, on ne sait où, on ne sait comment. Émile fait des allers-retours devant le mur en briques ocres, tel un léopard des neiges enfermé! Nous n’avons plus rien à raconter. Nous ne prenons même plus la peine de répondre aux questions telles que « Vous avez du nouveau? », « Pouvez-vous enfin bouger? », « Où en est l’ouverture des frontières? » Ahhhhh! notre tête en vidéo en dit long, elle dit : Niet, nada, que dalle!!! Ahaha!


Puis la vie reprend petit à petit dans Bishkek. Les marchés aux légumes rouvrent. Samuel, son entourage professionnel et familiale débarque à la maison. De nouvelles têtes, de nouvelles histoires, hum c’est frais! On fait des BBQ de shashlik, Émile expérimente le banya (sauna) entre mecs (je ne vous raconte pas l’état, sauna/vodka!), on apprend à faire des lagmans avec Aïsulu (spaghettis ouïgours), on passe une merveilleuse journée chez Fabien et sa belle famille à construire une table de jardin, la Mama sort la vodka à midi et on fait un tour en Lada .... ouf, la vie reprend dans nos veines!

On marche beaucoup d’heure dans cette capitale d’Ex-Urss, en mode printemps, ça nous fait tellement de bien, que même, les vieux blocs soviétiques en deviennent charmants!! Bishkek est encore à demi-confinée, il semblerait que le blocus sert davantage à éviter les rebellions du peuple, qu’à protéger du Covid. Il se trouve que le gouvernement a reçu des centaines de milliers de $ d’aide internationale pour faire face à l’épidémie et que les citoyens ne reçoivent que quelques patates et kilos de farine par famille (notez qu’ici les familles sont grandes...) Toujours la même histoire, corruption, l’argent fini dans dans les poches de quelques « hauts placés » et les autres crèvent. Mais les Kirghizes sont un peuple nomade, libres dans l’âme et si la vie devient trop difficile, ils monteront à la capitale et feront entendre leur voix. Les révolutions, ils connaissent. Le gouvernement a donc fermé la ville. On espère que tout cela ne dure pas. Que chacun puissent travailler, manger, dormir, vivre décemment et librement. Que tous les êtres soit heureux et en paix.

8 semaines de confinement, nous ont appris que la vie est une succession d’expériences. Nous sommes sur Terre pour se frotter au monde, aux éléments, aux autres, pour partager, pour vivre au travers des 5 sens. La nourriture nourrit les cellules, mais ce qui nourrit l’esprit, ce sont ces situations saugrenues, tristes, joyeuses, dramatiques, souvent banales et parfois extraordinaires... Elle sont les couleurs du chef-d’oeuvre qu’est notre existence humaine. Il est enfin l’heure de sortir, la vie n’attend pas. Allons!! expérimentons!!

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Un joli, très joli samedi matin, nous allumons le Yak et départ dans la montagne! Nomades parmis les nomades! C’est avec une joie intense, presque les larmes aux yeux que nous goûtons à ce petit bout de liberté qui nous est offert. La nature Kirghize au printemps, a de grands airs de Switzerland.

Dans les champs paissent les vaches et des dizaines de chevaux. Les moutons ont toujours le cul gras même après l’hiver. Il y a des poulains, des veaux, des agneaux. On se balade, les champs débordent de boutons d’or, de myosotis et de menthe sauvage et ,au loin, les hauts sommets sont toujours enneigés. On récolte des dents de lion pour en faire une bonne salade et Émile trouve des champignons délicieux! Nous avons dégoté un coin, proche d’une rivière, l’eau est pure. Nous ne sommes qu’à 1h de Bishkek, alors de nombreuses familles de la capitale viennent faire des barbecues ici. On rencontre chaque jour de nouvelles têtes! A chaque fois, ils nous offrent à manger. Ils viennent au bus, avec une assiette pleine de brochettes, de légumes, de cerises et d’abricots. On leur renvoie l’assiette pleine de biscuits, de chocolats et de pommes. Lorsque les kirghizes font un « pic-nic », ça ne rigole pas! Hihi, ils prennent les brochettes pour les shashliks, la grosse casserole à beshbarmak, et même la théière à bois! C’est génial. On nous offre souvent du koumis, la « bière Kirghize », qui est, en fait, du lait de jument fermenté! Il faut se forcer un peu pour faire honneur à l’apéro, mais on s’y habitue! On rencontre une grand-mère et sa petite fille, elles récoltent des fleurs de pissenlits pour en faire de la confiture et elles ont fait une superbe couronne de fleurs avec des myosotis. Les cavaliers sont fiers sur leur monture, les cow-boys d’Asie Centrale, et les yourtes se montent dans les pâturages.

Buccolique.


Dix jours passent au rythme de la nature, dans le calme et la douceur. Pourtant, toujours au fond de nous résonne : « Il est temps de rentrer, nous avons des projets qui nous attendent en Suisse, des responsabilités, nous devrions être en Turquie à l’heure qu’il est. Comment allons-nous rentrer? Par la route? Les frontières s’ouvriront-elles dans les temps? Par les airs? Poser le bus ici pour un an et faire le retour l’année prochaine? Quand y‘ aura-t-il des vols? ... »


Espoir. Confiance. Lâcher prise. Acceptation.... tant de leçons à réviser!

Nous sommes le 31 mai 2020, sous le soleil mordant des collines d’Ak Tash et nous n’avons aucun plan! Elle n’est pas belle la vie?

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Nous sommes le 2 juin à Bishkek.

Nouvelles: pas d’évolution, frontières fermées.


Nous décidons de profiter de ce temps pour encore nous plonger dans les magnifiques paysages Kirghizes. Nous partons pour Issyk Kul, le « lac chaud », rive Sud, par la route du réservoir. Nous dévions de la route directe afin d’éviter les postes de contrôle et les tests.

Essayé; pas pu.

Nous nous heurtons à un poste qui a l’ordre de nous refuser le passage et les officiers nous disent de revenir sur la route principale. C’est à dire refaire 2h de conduite dans les montagnes pour rejoindre la rive Nord du Issyk Kul. Bof. Ça nous saoule un peu... mais c’est en fait une main tendue du destin! ( Eh oui, une porte se ferme et une autre s’ouvre et la vie nous veut du bien.)

Nous changeons donc totalement de projet. Nous allons à Song Kul, le « lac éloigné ». Pour cela, à Kochkor, nous devons passer un poste et nous faisons notre premier test rapide de Covid. Nous sommes négatifs (ouf) et nous recevons un diplôme pour cela 😂! Trop fiers!

Nous nous engageons sur la route de Song Kul, on monte... on monte... on monte ...à travers de gigantesques vallées, on croise des yaks bienheureux et quelques chameaux, des tonnes de moutons, de vaches et un berger ivre mort sur son pauvre canasson! Aïe aïe aïe! On passe un col et là, à plus de 3000m d’altitude: vision du paradis! Une immense plaine s’offre à nous avec en son milieu un énorme lac.

Improbable! Extraordinaire ! Quelle beauté !

Ce paysage a des airs de Mongolie. Des collines, de la steppes à perte de vue, picotée de yourtes. Une énergie divine se dégage de ce lieu. Nous passons 10 jours sur ce haut plateau, à se réconcilier avec la vie, à comprendre encore que le système n’est qu’une blague. Ici, les nomades passent leur été loin de tout, sans réseau, avec leur bêtes. Les enfants jouent avec la nature. Les animaux galopent librement. Les bergers n’utilisent que le lait dont ils ont besoin, ils vaquent à leur occupations quotidiennes, traite des juments et des vaches, fabrication du Kaymak (crème) et du Koumis, réparation de leur outils...

Nous sommes invités dans les yourtes, nous leur achetons du lait frais et de la crème. Nous jouons avec les petites filles, elles n’ont rien et nous partagent tout. On en profite pour faire une balade à cheval. Des mamies en fête viennent partager leur vodka avec nous....Puis, le temps se gâte et à 3000m, la fraîcheur pique! Peu importe, être si loin de tout, loin du Covid, loin des idées de frontières, de gouvernement, de paralysie mondiale... ça nous régénère. Nous mettons en pratique la recette des Lagmans et nous sommes assez fiers du résultat!

Et puis un jour de brouillard, un cavalier s’approche au loin. On reste « quoi » quand il nous dit avec un accent du Sud: « Bonjour! » ahaha, c’est Bastien, un berger français qui a passé sa quarantaine ici avec une famille de nomade. Ils sont arrivés à la mi-mars, avec leur bétail, transhumance dans un paysage blanc à s’y perdre. Quel gaillard ce Bastien, fondu dans la culture Kirghize, il y est comme un poisson dans l’eau.

Nous passons dire bonjour à sa famille d’accueil et en papotant ils apprennent que je suis masseuse. Alors, aussi improbable que cela soit, dès lors, quand on se balade devant les yourtes, il y a quelqu’un qui sort et demande : « massage? » Ainsi, les jours suivants, je donne des traitements dans les yourtes! Nous sommes remerciés par du lait, de la crème (oui ce sont les denrées courantes ici!) ou un bon plov. Ici les gens adorent mes services, je devrais peut-être ouvrir une succursale?

Ahah! Émile se marre, il me dit: tu es la docteur Quinn de Song Kul.... (ce qui lui donne le joli rôle de Soli dans l’histoire 🥰! ) Il est fort et merveilleux mon Émile, le jour où nous quittons Song Kul, sous la neige, il se met à quatre pattes dans la boue pour placer les chaînes au Yak et nous permettre d’atteindre le col ! That’s my man! Yeah! 😂


Ces 10 jours loin de tout, avec les nomades, nous on fait tellement de bien, ça nous a réconcilié avec nous-mêmes, la vie, le voyage, le monde.

Merci merci merci !

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Nous sommes le 12 juin à Bishkek.

Nouvelles: pas d’évolution, frontières fermées.


A partir de là, nous passons un week-end par-ci à Ak-Tash avec Gaëlle, Fabien et Katia, quelques jours par-là à Issyk Kul avec Sam, Abdel et Zamira. Des bouffées d’air!

Nous avions prévu de rentrer pour fin juin-début juillet. Nous sommes en retard de 3 mois sur le programme. Le retard n’est pas si grave. Par contre, il y a de plus en plus de cas dans le pays. Ca dépasse même tous les scores. La guesthouse et ses employés sont touchés, remise en quarantaine pour tous. Nous avons certainement été en contact avec le virus, mais nous n’avons pas de symptômes (Dieu merci!) Aller se faire tester? On oublie, car ici, si on est positif on doit rester à l’hôpital et autant vous dire que c’est plus risqué d’être à l’hosto que dans la nature.

Aucune aide du gouvernement. Aucun débouché sur l’avenir. Les gens commencent gueuler. Ça manifeste devant la Maison Blanche (non pas celle de Washington, quoique...). Ça parle de révolution sur les réseaux sociaux. Le gouvernement a reçu 230 million de crédit et d’aide internationale... Où est cet argent? Il n’y a pas assez de machines respiratoire, pas assez de nourriture pour les travailleurs dans la santé, aucun soutien au peuple, le premier ministre à démissionné...Et devinez quoi? Le gouvernement est en vacances pour 1 mois! Les Kirghizes sont à bout.


Là, en même temps, sans se concerter, Émile et moi avons un flash : *Il faut rentrer. Il faut bouger d’ici.*


On en parle. 2 secondes. Décision prise. Nous rentrons en avion, nous laissons le Yak se reposer chez Sam. Nous reviendrons l’an prochain pour le récupérer et finir le voyage. Alors on se met au boulot:


  1. Faire le nécessaire avec les douanes pour laisser le bus ici 1 an de plus.
  2. Acheter un billet d’avion retour.


Facile ! (Dans nos rêves...)


  1. Abdel qui est dans les transports internationaux, nous aide pour les papiers de douane. Ils ne savent pas que faire de notre cas, ils vont en parler à leur supérieur ..... On attend toujours... Mais, si rien n’est possible, Abdel ira passer la frontière Uzbek avec notre véhicule pour renouveler le stampel, un jour, un beau jour où les barrières s’ouvriront.
  2. Turkish Airline nous vend un billet pour le 24 juin... Celui-ci sera repoussé au 2 juillet, puis au 19 juillet puis......????


Turkish Airline fait de son mieux. Le problème c’est que le gouvernement Kirghize refuse d’ouvrir son espace aérien aux vols de ligne. (Oui, il y a eu un vol de rapatriement à la mi-mai. Oui nous l’avons refusé. En toute conscience qu’aucun autre vol d’évacuation vers l’Europe n’était programmé pour la suite. Et si c’était à refaire, nous referions pareil, parce que nous avions plein d’espoir, parce que nous voulions rentrer en bus dans les Alpes et nous étions loin de nous douter que la situation n’évoluerait pas d’un poil jusqu’à aujourd’hui.)


Honnêtement, c’est très, très frustrant. Oui nous sommes patients. 3 mois, 3 longs mois, 3 petits mois... le temps est élastique, le temps n’existe pas vraiment, c’est notre manière de vivre le présent qui crée la sensation de temps. C’est tout.

Ce qui nous marque, qui commence à nous ronger, vicieusement, dans le fin fond de notre ventre, c’est le fait d’être impuissant, de n’avoir aucun débouché, c’est d’être, disons-le, prisonniers dans ce pays.

Alors le temps s’alloooooooonnnnnnge.....

Les jours passent dans l’attente. On ne peut rien programmer, car nous sommes prêts à partir, d’une semaine à l’autre.

Stagnation.

On ne veut même plus sortir de la ville, car un reconfinement risque d’être imposé très bientôt, avec des 400 nouveaux cas par jours, on évite même de sortir et de se frotter aux gens. Avoir des symptômes et risquer de louper un vol potentiel pour cause de fièvre? non. C’est pas qu’on a peur, c’est qu’on met toutes les chances de notre côté!

D’ailleurs, une nouvelle opportunité s’offre à nous. L’espace Schengen essaie (tant bien que mal), d’organiser un vol de rapatriement vers Istanbul. On saute sur l’occasion. Le consul suisse nous dirige sur le consul allemand. Nous sommes sur la liste. Cette liste passe aux mains de l’Ambassade Turc, (je ne comprends toujours pas pourquoi ils ont passé cette liste aux Turcs, ça réduit conséquemment nos chances d’avoir une place...) Et nous voilà, ici et maintenant, dans l’attente d’un vol, qui n’est pas encore approuvé par le gouvernement Kirghize. A la merci, des autorités turques, qui décideront qui prend le vol et quand...


Ici et maintenant, on attend....encore.


Samuel et son équipe font face! La saison touristique tombe à l’eau. Ils doivent attendre Mai 2021 pour espérer avoir à nouveau assez de job. Ils se sont motivés à faire des week-ends pour les expats, organiser des camps pour enfants et des cours de cuisine... Ils essaient de garder la tête hors de l’eau, mais là, ils doivent se rendre à l’évidence, que les choses vont changer.

Je veux souligner encore, la force tranquille de nos amis, leur manière prendre les choses dans le calme, de chercher des solutions et de ne jamais se laisser abattre. Un exemple de résilience. De bons cœurs. De fiers caractères.


On essaie de se changer les idées, profitant de déguster des bons petits plats asiatiques. Ce que je préfère, c’est le SPA SALOON! Réservé aux filles, on y entre en habit d’Eve et on y dispose de pleins de bains différents. Il y a le banya russe, le sauna finlandais, le bain turc, la salle de sel etc... bref comme un Lavey-les-Bains, mais en mieux! En effet, ici il y à la possibilité de se faire ripoliner ou alors on peut y emmener tous nos produits de beauté et le faire soi-même. C’est ça qui est cool. Des grands-mères aux ados, on se lave, on se fait des peelings, des masques, on prend soin de soi dans un espace chaud et propre. On sort de là avec une peau parfaite, un système nerveux relaxé et un corps detoxifié. Ça fait du bien. En attendant....


Quelle situation! Je demande souvent à l’Univers qu’est-ce que nous avons à apprendre de cela? Qu’est-ce que nous devons donner, reçevoir dans ce pays? Je ne comprends pas. Peut-être l’Univers veut que nous soyons vraiment heureux de rentrer chez nous? Peut-être que l’Univers veut que nous nous installions en Kirghizie? Ce qui est sûr, c’est qu’il nous apprend encore une fois, que nous ne maîtrisons rien, mais rien du tout les amis ! Hé oui!

Nous balançons entre espoir et désespoir. Il y a des jours d’énergie basse et puis, hauts les cœurs, on essaie de se remotiver. C’est intéressant comme l’absence de perspective et la sensation d’enfermement peut nous couper les jambes. Nous n’avons plus de peps pour grand chose. On comprends alors certains peuples, certaines personnes qui n’ont pas d’issue dans leur vie et qui deviennent paresseux. A quoi bon? C’est une expérience qui nous amène une meilleure compréhension du fonctionnement humain et donc aussi plus de compassion. L’état , le système, les lignes tracées sur des cartes, sont tant de limites et de mensonges. La corruption, l’inégalité, toujours les mêmes qui crèvent et les mêmes qui font crever les autres. Pendant ce temps, les nomades dans leur yourtes, avec leur troupeaux sont-ils plus malheureux? Comment déconstruire cette triste machine de pouvoir que nous avons mis en place et qui nous oppresse? Comment retrouver « la belle verte »? Peut-être que Corona le sait, lui? N’est-ce pas ce à quoi tout le monde aspire: La Liberté de se créer une vie heureuse qui implique avoir à manger, à boire, un toit sur la tête, des gens à qui donner et de qui reçevoir ?


Ici et maintenant, en attente... en impuissance totale, le seul impact que l’on peut avoir sur cette expérience, c’est l’impact qu’on peut avoir sur notre mental. Il s’agit de se tourner vers le positif, de garder la sérénité, d’accueillir tout cela avec confiance, et un bon moyen de garder son énergie haute et un mental heureux: c’est la gratitude.


Je remercie dame nature, particulièrement puissante en Kirghizie, pour ses bouffées d’air et parce qu’elle est toujours là, à nous montrer le chemin. Merci la loterie car nous sommes nés riches, nous avons un passeport suisse. Des enfants gâtés, nous sommes. Merci la vie pour la santé, la chance, l’espoir. Merci l’Amour pour les êtres chers d’ici, de là-bas, et nos anges qui veillent. Merci cette situation pour ce que nous allons comprendre, intégrer, partager, grandir...

Merci à Sam, Zulia, Zamira, et la famille de nous avoir si bien accueilli et puis à Fabien, Katia, Aïsulu, Bakhyt, Gaëlle, Shernoza, Jessica, pour les rires,les partages...


Merci à mon compagnon de route, car, purée, comme on s’entend bien, comme on se soutient, comme on est unis, comme c’est facile ensemble, comme c’est Amour.


Nous sommes le 4 juillet à Bishkek.

Nouvelles: pas d’évolution, frontières fermées.

Ça va aller.


Bisous bisous!!!

Clémile

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Nous lâchons prise. Que pouvons-nous faire de toutes façons?


Take it easy 


On se balade dans Bishkek, un peu, la pandémie prend du terrain et il faut faire attention. Bishkek est une ville qu’on apprend à aimer. J’avoue que la première fois que je m’y suis trouvée, je me suis dit: Bahhhh elle est glauque cette ville! Mais Bishkek est comme une personne timide, un peu froide, n’ayant l’air de rien au premier abord. Si l’on prend le temps de s’y intéresser, on commence à l’aimer, y découvrir plein de charme, de qualités enfouies, des trésors et on s’y attache aussi par ses défauts. Bishkek est lottie au pied des montagnes et depuis la ville on voit les sommets enneigés. On mange super bien ici, hummmmm carrefour de la bouffe Asiatique et Turque. Elle est verte, partout des arbres, des plantes, des parc de toute beauté. Ses marchés sont vivants et colorés de légumes succulents. Elle n’est ni trop petite, ni trop grande. On y trouve de tout. Elle est calme aussi... Oui, Bishkek est devenue une bonne copine.



« L’attente est en proportion du bonheur qu’elle prépare » ...disait quelqu’un.


Un jour, on reçoit un e-mail de Turkish Airline nous confirmant que nous avons une place dans le vol de rapatriement du 16 juillet!!! Explosion de JOIIIIIIIIIIIIIE!!!



Alors le chemin s’ouvre et les projets, les rêves (oui, on en a encore et toujours!), la suite peut être conçue. C’est une toute nouvelle énergie qui circule en nous. Ç’est drôle, de l’extérieur, rien ne change, mais à l’intérieur, nous sommes à nouveaux des voyageurs. Et là, des voyageurs qui vivent les derniers jours de leur séjours d’un an et deux mois en Asie.


Nous profitons de faire un BBQ à l’équipe de Nomad’s Land pour les remercier de leur accueil chaleureux. Nous préparons nos bagages, puis, avec un petit pincement au cœur, allons déposer le Yak dans sa nouvelle résidence. Un bouquet de genévrier sur sa poitrine pour le protéger des mauvais esprits, comme les Kirghizes nous l’on appris. Encore un petit Banya, un coucher de soleil sur la ville, une ou deux séances de chamanisme pour nos esprits rebels, des aurevoirs touchants.... et nous sommes prêt à partir.


Ce n’est pas la fin d’un voyage. Finalement, la blague du Covid - si j’ose dire- nous permettra de continuer et finir ce voyage en d’autre temps. Je pense que cela peut-être une grande chance. C’est vrai, souvent, après avoir terminé quelque chose et après l’avoir digéré, on se dit tient, si c’était à refaire j’essayerai comme si ou comme ça. Et bien voilà, que nous avons fait l’aller et qu’ il nous reste tout un retour à prévoir, à vivre, avec de l’expérience en plus et une nouvelle énergie. C’est bien. Ça nous convient!


La face A de notre balade se termine. Le temps d’appuyer sur le bouton, de tourner la cassette, d’appuyer sur play et la face B de notre voyage pourra être savourée. (Seuls les vieux comprendront mon image! 😉)

« Se savoir nomade une fois suffit pour se persuader qu’on repartira, que le dernier voyage ne sera pas l’ultime. »

(Michel Onfray- La théorie du voyage)


Nous avons voyagé 10 mois et demi, sans la moindre encombre. Puis le Corona est arrivé et il a été inévitable en Suisse ou ailleurs, cela n’aura en aucun cas terni notre aventure. Nous avons expérimenté des cultures drôles, douces, rudes, étonnantes, élégantes.


L’Asie reste mon amour.

Nous y avons trop bien mangé, ( oui c’est très important la nourriture! ) et nous nous sommes évadés dans des paysages aussi différents les uns des autres que surprenants. Le raffinement, l’histoire, la connaissance et les traditions qu’on y découvre sont de vrais trésors pour nos sens et notre mental d’Occidentaux.


Nous tenons à vous partager une chose, que nous avons expérimenté et en laquelle nous n’avons plus besoin de croire, car nous le savons:


L’ÊTRE HUMAIN EST BON.

Oui c’est vrai, pas toujours, pas tout le temps, surtout s’il manque de liberté, on le sait bien, on en fait partie... Mais fondamentalement, l’Homme est bon et son cœur, ses actes, ses intentions, ses aspirations sont bonnes.

C’est important pour nous de vous le partager, car chaque jours nous entendons des horreurs sur les gens de ce monde, qui nous font perdre foi en nous-mêmes. Cette overdose de négatif est un gros nuage devant l’infinie bonté et beauté de l’Etre. Le soleil sera toujours plus fort que la brume. Ainsi, l’humain est, avant tout, Amour, avec toutes les qualités qui s’en dégagent, la générosité, l’humour, la patience, l’entraide, la résilience, la gentillesse etc, etc, etc...


Alors.... on vous invite au voyage...n’ayez crainte...


Donner Reçevoir 


« Hors de son domicile, dans l’exercice périlleux du nomadisme, le premier voyageur rencontré, c’est soi. En permanence, à tous les coins de rue, dans chaque angle, aux carrefours et sur les places, dans la ville ou les déserts, à l’ombre ou à la lumière, sur toutes les pistes et dans tous les accidents du paysage, toujours et partout notre personnage quête l’ordre intime. »

(Michel Onfray - Théorie du voyage)


Merci la vie pour cette extraordinairement fantastiquement belle aventure. Ça a été du BONHEUR !!!!!


Allez! Hop! On rentre à la maison!

Et en un temps record, surréaliste, les paysages que nous avons mis des mois à traverser en caravane défilent à 10000 mêtres sous nos pieds. Istanbul. On en est tout chamboulés. Zürich. Ça va trop vite. 218 francs suisse de train plus tard 😳, nos montagnes, gardiennes de nos racines sont là devant nos yeux.

Merci la vie. Merci de nous permettre de partir ET de revenir. 🙏🥰


La suite vous la connaissez, des retrouvailles, des vieux repères, et de la douceur de vivre dans ce beau Valais.

A dans 1 an, Inch Allah ! Merci pour votre attention et vos mots touchants, on se voit un vrai un de ces jours, au coin d’une rue ou sur un chemin de campagne...


N’oubliez pas Goethe: quelques soient vos rêves, entreprenez-les, maintenant !

Car dès votre engagement tout l’univers conspire à les réaliser.


Bisous bisous

Clem&Emile