Carnet de voyage

Voyage à vélo. Amérique latine. 2017.

32 étapes
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Dernière étape postée il y a 2469 jours
Pérou - Equateur - Colombie - Panama - Costa Rica
Du 5 septembre au 23 décembre 2017
110 jours
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Publié le 9 septembre 2017

Mardi 5 septembre 2017. J'ai perdu mes culottes mais j'ai trouvé un ami. Le second fait n'est pas la conséquence du premier: que l'on se rassure nous ne sombrons pas des maintenant dans ces sortes d'histoires.

Mardi 5 septembre 2017 donc, jour 1: pas de culotte. Enfin il y a quand même celle que je porte depuis plus de vingt-quatre heures: Paris, Toronto, Lima. Elle est arrivée a bon port (bien sur elle ne s'est pas échappée de mon jean). Mon vélo est là aussi ainsi que Raul, un péruvien rencontré a Toronto. Mon sac par contre manque. Raul attend avec moi jusqu'à trois heures du matin. Je ne récupère mon sac que trois jours plus tard.

Mes premiers nuevo sol seront donc pour trois culottes en coton (meme modèle, trois couleurs, la bonne affaire) au marché des contrefaçons. Muchas gracias Air Canada.

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Publié le 11 septembre 2017

Mercredi 6 septembre 2017, le Pérou bat l'Équateur pour le mondial, folie dans les rues.

Résumé du match:

1/Pause forcée a Lima en attente de mon sac

2/ Le Pérou bat l'Équateur

3/ Découverte de la boisson nationale: Le pisco.

5/ Un pisco por favor

6/ Un pisco por favor

7/ Un pisco por favor

8/ Un pisco por favor

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Publié le 11 septembre 2017
Lunettes neuves ayant fait les frais du Pisco.

Jeudi 7 septembre.

Pisco 1-Clara 0.

Réveil a l'envers dans mon lit suivi d'une sympathique visite des toilettes de l'auberge de jeunesse. Pour ceux que l'expérience interesse, la visite dure une journee entière et se compose d'une dizaine d'aller-retours. Ne tentez en aucun cas de rentrer dans un restaurant ne serait-ce que pour prendre une manzanilla (tisane). Vous la rejeterez probablement dans les toilettes du dit restaurant dans les minutes qui suivent. Cela risquerait de créer une certaine gêne entre la propriétaire, les habitués et vous-même.

Vocabulaire

El baño : Les toilettes

Una manzanilla : tisane très bonne pour l'estomac.

Lo siento para el bano, la comida esta muy buena pero estoy enfermada... : Pardon pour vos toilettes, la nourriture est très bonne mais je suis malade.

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Publié le 11 septembre 2017

Vendredi 8 septembre, Lima-Chancay.

"En fait le Kenya c'est un peu comme une chambre mal rangée mais a l'échelle d'un pays", Bastien Cador, août 2017. Merci à lui.

Je pense que l'on peut dire la même chose de Lima, mais à l'échelle d'une ville. Dix millions d'habitants, des quartiers qui s'étendent sur des kilomètres, mais surtout : la circulation. Qui croire entre le feu tricolore, le policier et le chauffeur dont la main s'écrase depuis déjà vingt secondes sur son klaxon ? J'opte en general pour le policier.

Vendredi 8 septembre, jai retrouvé mes culottes, jai retrouvé ma dignité mais jai perdu mon sang froid. Premier jour de vélo, 83 kilomètres. Depart prévu a 4h du matin pour éviter le branle bas de combat de voitures qui débute a 6h00. Je quitte donc Lima avec mon compagnon de route. Nous partons au Nord, direction l'Équateur. Panaméricaine et désert au programme. Nous mettons deux heures a sortir de Lima. Puis 7km de panaméricaine. A priori ce sera la journée la plus dure. Je serre les fesses sous mon cycliste rembourré, j'agrippe le guidon de toutes mes forces, et je prie la vierge Marie. Non je ne vais pas a l'église, mais je me rappelle, a chaque camion citerne qui me frôle, que je suis baptisée. Je suis sûre que ca suffit pour me donner le droit d'en appeler a Dieu et à ses collègues. On termine par le "serpentin": La route des bus et camions, falaise entre le désert et l'océan. Arrivés a Chancay.

Lexique:

Dios mios voy a morir : Mon Dieu je vais mourir. Soy francesa, voy a Ecuador con la bicicleta : Je suis une touriste, je ne sais pas oú je vais et je n'ai jamais fait de vélo.

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Publié le 12 septembre 2017

Samedi 9 septembre. Nous partons vers la réserve naturelle de Lachay, non pas a deux mais a trois. La veille, Laurianne qui nous a entendu dans la rue s'approche le visage illuminé: "vous parlez français?" Laurianne fait le Pérou a vélo...mais toute seule. Elle a le même vélo que moi. Classe internationale.

Samedi 9 septembre, petite étape de 35km, suivie d'une rando et de la première nuit en tente. RAS.

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Publié le 12 septembre 2017
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Publié le 12 septembre 2017
Loin du car-washing / Passion Sublime et chambre pour trois en arrière plan / Mes premiers lamas (ou alpagas) 
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Publié le 14 septembre 2017
Depart de Barranca (photos 1 & 2) / Nuit a Huarmey (3)

Mardi 12 septembre, dernier petit dejeuner avec Laurianne qui prend une autre route. Les habitants du coin n'ont a priori pas vu de touristes depuis des années, alors on nous demande des photos.

Qu'est-ce que je vois sur la route ? A ma gauche la mer de temps en temps, a ma droite le désert, devant (loin très loin, un petit point rose, cest Nico mon compagnon de route qui lui ne freine pas dans les descentes...), parfois des chiens errants qui aboient et tentent de m'impressionner voire de manger mes mollets (de vrais moments de complicité), tous les dix kilometres la DDE péruvienne en pleine action, et derriere (puis rapidement devant), les camions.

Les camions : Il y a ceux qui veulent clairement me tuer j'en suis sure, pas un écart, pas un klaxon au loin pour prévenir. Heureusement la plupart des routiers font partie de mon nouveau fan club. Chaque jour, les pouces levés des chauffeurs sont suivis d'un bon gros coup de klaxon. Il y a aussi ceux qui klaxonnent plusieurs fois en essayant de créer une petite melodie mais sans ouvrir la fenêtre et juste au moment oú ils te passent a côté. Le péruvien a le klaxonne festif, cest sympa, vraiment ca part d'une bonne intention... Mais ca reste quand meme un peu violent.

Nuit a Huarmey, chambre sans vue sur la mer.

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Publié le 14 septembre 2017

Mercredi 13 septembre, ca y'est: J'ai mal aux fesses. Vraiment très mal. C'est peut- être un détail pour vous mais pour moi ca veut dire beaucoup.

Ca va c'est beau quand même.

Ce midi, après 50km sans croiser autre chose que des camions, on trouve LE restaurant. On commande. Le gérant nous demande de venir a sa table. Il sort des cahiers dans lesquels il fait écrire tous les motards de passage et les quelques cyclistes, 1200 personnes ont laisse des mots et des photos, dont un fou qui a fait toute la panaméricaine a pieds (11 ans de voyage...). Clemente (le gerant), nous fait signer le livre et nous offre le repas...

Clemente et sa meuf.
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Publié le 15 septembre 2017
Chimbote
Passion commune avec les Péruviens.
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Publié le 16 septembre 2017

Vendredi 15 septembre, vingt-cinquième kilomètre environ: Nico fait une pause au loin. Je le rejoins.

"-Tu l'as vue ?"

"-..."

"-La montée. Tu l'as vue ?"

Ah... effectivement non, je ne l'avais pas vue. Par contre maintenant que je la vois...

Je ne voulais pas le sortir mais je n'ai pas le choix: le Mp4 de mon copain Josef. Un album de Lana del Rey, un album des Strokes, un album de Kaiser Chiefs et beaucoup trop de rap allemand. Sans oublier la seule chose que jai réussi à télécharger dessus: une emission de radio. J'ai tenu trois mois a Madagascar avec. Je connais tout par coeur ( sauf le rap allemand) mais tant pis, cas de force majeure. Vas-y Lana, chante ma grande, moi je pédale !

Le petit bijou

Pour les camions aussi, c'est difficile. Ils me doublent mais tout doucement et ne klaxonnent plus. On fait moins les malins...

Chanson numéro deux. Suspens... L'émission de radio d'une heure quinze téléchargée il y a deux ans. Gé-nial. Et le mp4 qui se met a buguer. Jai donc dans les oreilles la voix sourde et grésillante de l'animateur. Je peux deviner ses phrases si je me concentre bien. Essayer d'écouter les nouvelles de mars 2015 en pleine montée sous le soleil péruvien... Un pur bonheur. Retirer les écouteurs voudrait dire s'arrêter et ne jamais repartir, ou perdre l'équilibre et tomber devant la DDE et les camionneurs. Je renonce.

Je mouline. J'ai chaud. Mais il est où Nico ?Je ne le vois deja plus. Bon allez je ne lâche rien. C'est dur. Je pense a Shakira sur sa "bicicleta". Connasse. Là je dois plutôt ressembler a Jeannie Longo en fin de course. Et au ralentit. C'est long. Les chroniqueurs rient dans mes oreilles, je n'ai pas entendu la blague. J'ai de la poussière dans les yeux. Je ne m'arrête pas et j'arrive en haut. YES. Nico m'attend. "-Ca va ?" "- Ouais ouais, easy. Je ne me suis même pas arrêtée. Et toi ?" "-J'ai fait la course avec deux camions, ils n'arrivaient pas a me doubler".

Oui mais quand même, je ne me suis pas arrêtée!

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Publié le 18 septembre 2017
Grotte de Lascaux du coin
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Publié le 21 septembre 2017

Mardi 19 Septembre 2017. Courte parenthèse avant toute chose: Nous avons pris un bus de Trujillo a Piura, sur 422km. Au milieu des deux villes se trouve le désert de Sechura réputé pour ses pillards. Deux Francais à vélo = dépouille assurrée. La flemme de refaire les papiers et accessoirement d'en finir avec la vie.

*****

Ce soir, nous nous sommes jetés sur la grande salade de tomates, concombres, avocats qui a été préparée spécialement d'après notre demande. Il n'y a pas de salades au menu, jamais. Pas tellement de légumes. Il y a des fruits mais nous n'en mangeons que depuis quelques jours. Avant, nous étions victimes du chant des gâteaux (nous le sommes toujours mais nous laissons désormais leur chance aux fraises, bananes et ananas).

*****

Lettre à mon diététicien

Julien, bien que nous ayons mis fin à notre relation il y a quelques temps déjà, je pense souvent à vous. Ce sont d'ailleurs les restes de chouchous colmatés aux dents que je vous écris. A un nuevo sol le paquet, je ne pouvais pas dire non. Ni aux cacahuètes. Ni aux Sublime. Il y a ceux au lait, au chocolat blanc, avec du biscuit. Tous avec des cacahuètes ou des amandes. Bon, vous, vous n'allez pas dans les bars et vous n'aimez pas le Nutella (oui je m'en souviens, de telles hérésies ca ne s'oublie pas), alors forcément tout cela ne vous fait sûrement pas frétiller les papilles. Ah, et il y a aussi les pâtisseries. Chacun vend son gâteau: dans la rue, au marché, dans les cafés et même à la réception des hôtels. Une part le matin, une part le soir. Pri-mor-dial. Voilà pour le glucose.

Ensuite, les protéines. Au petit déjeuner, un pan con huevo et un pan con pollo (l'oeuf avant la poule) ou alors une tortilla de verdura. C'est selon. Midi et soir : riz et viande. J'ai bien essayé de demander sans poulet pour une fois mais voilà la réponse : "Pero, el sabor ?"

*****

A toi, Francis (Ponge, pas Cabrel)

La surface du pain est banale d'abord à cause de ce sentiment quasi décevant qu'elle offre: comme si l'on avait sous la main une simple colline accouchée dans la douleur au milieu du plat pays.

Ainsi donc une boule de farine des plus communes fut balancée pour n'importe qui (pourvu qu'il l'achète une fois cuite) dans le four déjà sale, où se figeant elle s'est façonnée en couche lisse sans intérêt...Et tous ces pains dès lors si semblables les uns aux autres, ces fades pelotes sur lesquelles la brume se glisse, se voient chaque matin livrés sur les trottoirs.

On remplit d'un oeuf frit ce foyer sans chaleur que l'on nomme encore la mie: huile, jaune et blanc y sont comme des triplés jouant des coudes dans un lit trop étroit.

La serviette devient translucide dès que le pain est servi: attaquez l'oeuf sur le champ et interdisez toute possibilité d'échappatoire.

Soyons francs: chaque jour malgré tout notre bouche se fait avec plaisir, pour un nuevo sol, le refuge d'un autre "pan con huevo".

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Publié le 23 septembre 2017

21 septembre 2017.

8h30. Pan con pollo + galette au sucre + gateau au yaourt + montée coriace = erreur de débutante.

9h30. Je broie du noir en silence, mon genou droit me fait souffrir depuis quelques jours et je sens que ca empire. Pour mieux vivre ce moment je fais appel a mon bon sens: "Bon c'est pas grave, il suffit de vivre les 4 phases du deuil le plus rapidement possible". En realite je ne sais pas combien de phases il y a ni plus trop ce qu'elles sont. Je me suis donc retrouvee sur mon velo a essayer de passer du déni, a la colere, a la tristesse et a l'acceptation en moins d'une heure. Cette technique est absolument non validée. Par contre, en parler a son compagnon de route qui s'y connait en velo fonctionne etrangement mieux (aujourd'huile probleme est reglé, the show must go on).

11h30. On avance, une descente, enfin: elle est sinueuse, assez longue (2km) pour se reposer et profiter un peu (toujours en evitant camions et nids de poule). Celle là, j'aimerais pas la faire dans l'autre sens.

11h50. On arrive en bas: "La Huaca". "Mais on ne devait pas tourner avant la ville?". Traduisez : "Mais on ne devait pas tourner avant la ville, dix kilometres plus tot que la grosse descente qui finalement dans l'autre sens est une grosse montee avec vent de face et soleil dans les yeux... ?".

16h00. La nuit en ville ce sera pour demain. En attendant il va falloir trouver un endroit oú dormir. Pas facile mais pas impossible. 10 soles la nuit pour deux (2,60€) dans un hôtel. Il n'y a que ca. Une amie de la proprietaire me propose une manucure pendant que l'on attend ses cles, elle me montre ses onlges roses fushias a motifs blancs. Je n'ai pas voulu non plus des tongs "Chile" a prix bas. On va dans la chambre, Nico dormira au sol. Je me demande si je suis reellement chanceuse de dormir sur le lit. Toit en tôle et pigeons tapageurs. Deux télés debranchees decorees d'autocollants Tom et Jerry. Ambiance film d'horreur.

Ce ne sont pas mes mains. 

17h00. Toilettes. Malade. Pas de dessin. Au moins je ne tomberai pas plus bas.

17h30. Douche. Allez, je vais ecouter l'emission que j'ai telechargee hier et ca ira mieux. Trousse de toilette et portable sous le bras. Pas pour longtemps. Retourne acrobatique du telephone, face contre le sol. Il n'a pas survécu.

17h33. Ce n'est pas grave, c'est matériel. Je ne vais pas m'énerver. Ce qui compte c'est le voyage.

17h38. Fu** - Fais ch*** - Put***

17h45. Eau froide bien sur.

Demain est un autre jour.

*****

22 septembre 2017, Noël avant l'heure.

Après 80km, on arrive dans un joli centre, près d'un grand hôtel. Ca va être trop cher (budget 40 soles environ pour deux par nuit). Je vais voir. En effet, 160. On veut repartir mais le proprietaire nous rattrape et veut absolument que l'on reste, il nous fait la chambre a 80. OK. J'ai acheté une tablette et une micro carte SD pour enfin pouvoir charger les photos de mon appareil sur le blog... Très bientôt sous vos yeux éblouis mon bronzage de cycliste (déjà très prononcé) et mon look incomparable. Dernier point positif de la journee: salade de fruits.

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Samedi 23 septembre, ma premiere "gravel road": du désert, du sable, des pierres et de belles montées/descentes sur 40km. A croire que plus c'est dur, plus c'est beau. On croise un Italien, Dario, seul avec son velo en bambou. Nous sommes les premiers cyclistes qu'il croise depuis qu'il est parti de Quito. On échange des conseils et il repart au sud tandis que nous continuons vers le Nord.

Après les 40km de désert, 30km de route. On arrive sur les plages et hôtels de luxe. Un futur gérant d'hôtel nous propose de planter la tente derriere l'hôtel, nous donne accès aux douches et nous offre des fruits en dessert.

 Plus c'est beau...
Plus c'est dur... 


Dimanche 24 septembre... on approche de l'Equateur.

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Publié le 27 septembre 2017

Mardi 26 septembre, je pense a tout ce que je veux ecrire ici quand je suis sur mon velo... puis j'arrive apres 80km... et ca sera court et seulement les deux photos de la journée. K.O.

Nous sommes arrivés en Equateur avec Robert un polonais rencontré avant-hier (il fait Ushuaia-Alaska en vélo...).

Comment se faire shooter par un camion en une leçon  


"Les bières quand vous aurez fait ma salade." Marre du sexisme péruvien, les mecs en cuisine (et car j'avais un peu la flemme) 
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Publié le 28 septembre 2017

Mardi 26 septembre nous avons donc passé la frontière. La jeune femme qui délivre les visas me pose trois questions:

- Ocupación ? (Travail)

- No tengo.

- Ama de casa ? (Femme au foyer)

Bon bah vas-y pour femme au foyer si ca te fait plaisir... même si j'ai pas de foyer et que j'ai jamais été capable de garder mon appart rangé plus de cinq jours d'affilée.

-Casada ? (Mariée)

- No.

- Por qué ?

- ... j'ten pose des questions moi ? Por qué, por qué ? Alors. Ben en fait si, j'ai eu deux histoires sérieuses mais j'ai quitté le premier et le second s'est barré avec une autre. Classique quoi. Après je sais pas y'a bien eu quelques mecs mais genre plutôt PQR tu vois ? Puis là depuis mon arrivée au Pérou j'tavoue qu'a part la DDE du coin j'aguiche pas grand monde avec mon casque, mon cycliste et mon épilation douteuse. Donc bon bah voilà quoi, pas casada.

Elle m'a filé le visa quand même. 
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Choc des cultures toujours : comment devenir écolo, féministe et végétarien ?

Allez au Pérou (a priori l'Equateur ca marche aussi). Entre l'ancien président qui a fait ligaturer de force les trompes de centaines de femmes, les affiches sexistes aupres des laveries et des stations de carwash, les ordures jetées a meme le sol et les déchetteries a ciel ouvert, les pécheurs qui empoisonnent les phoques car ils mangent le poisson (putain mais c'est vrai ca les phoques vous pouvez pas vous prendre du poulet-riz comme tout le monde bordel ?), il y a matière a travailler. Pour le coté végétarien, nous ne pouvons plus manger de viande pour le moment. Trop en trop peu de temps. Bon après, une belle planche de charcuterie-fromage avec son verre de blanc sec je ne dirais pas non.

Phoque mort et phoque agonisant. Des centaines le long des côtes selon les locaux. Failli pleurer. 
Seul bar ouvert ce soir. Failli pleurer encore. 
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Publié le 30 septembre 2017

"On prend un bus, je suis pas venu là pour mourir...", Nico 20km de route sans espace pour le vélo et des camions a pleine vitesse pour lesquels nous semblons ne pas exister. "This is the worst road since Alaska", Robert après etre tombé une fois a cause de la boue et apres qu'un camion a touché une de ses saccoches.

La veille, ca passait encore (quoi que...) // En bus et vivants... 
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Le bus nous dépose au terminal terrestre ce qui veut dire qu'il reste une sorte de périph parisien a passer en vélo pour atteindre le centre. Je sais désormais que je peux faire La Loire à Vélo doigts dans le nez, yeux fermés.

C'etait moins drôle en vrai que sur la photo 
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Guayaquil - 2,4 millions d'habitants - 30 degrés.

Les pigeons c'est beaucoup trop mainstream. 
Publié le 30 septembre 2017

Mesdames vous souhaitez faire un petit tour à vélo et vous ne savez pas quel look adopter ? A la fois sexy et decontractée ? Suivez mes conseils.

Je porte:

- Foulard "Buff" pour éviter tout dèsagrément de type insolation

- Casque "Bell" de chez Intersport - seulement disponible en rose car il s'agit du modèle femme et que nous aimons seulement le rose et tant mieux cela nous sied à merveille - pour éviter tout désagrément de type la mort.

- Lunettes de soleil Décathlon, 5 euros. A priori modèle homme cette fois-ci étant donnée leur capacité a tomber de mon visage. Sales et déjà rayées.

- Gants dont j'ai oublié la marque mais pas le prix (43€). Un bronzage unique. J'ai fini par les enlever quelques temps tellement mes phalanges noires, mains blanches, bras noirs me donnaient l'air d'une glace bi-goût.

- Brassière sentimentale et qui tient la route. Héritée de ma marraine vers mes 15 ans (big up Tatie).

- Tee-shirt HetM non fabriqué en France aussi vieux que sale.

- Ma bonne tête de championne.

- Très beau cycliste Btwin, fesses rembourrées, effet Kim Kardashian au top.

- Sans culotte bien sûr.

- Chaussettes Hipster Ananas plus chères que mes lunettes de soleil. Tout mon style concentré dans ces deux pièces.

- Chaussures Decath' qui ne reverrons certainement pas la France.

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Bonus... un bronzage de rêve. Mieux en vrai que sur la photo qui ne rend pas toute le beauté de la chose.

Et encore mieux en maillot de bain 
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... kilomètres. En une journée.

Départ de Guayaquil a 6h00 pour éviter la circulation. Nous avons regardé la carte: camping a 47km, pourquoi pas. Trente minutes après le départ mon porte-bagages arrière lache. Reparation express. Nous repartons. La bonne nouvelle de la journée est une piste cyclabe construite sur 60km. Il y a même des panneaux ordonnant de laisser les matous traverser la route... incroyable. Trois chiens, un chat et deux hiboux aplatis plus tard, nous remettons en cause l'efficacité d'une telle prévention.

Matinée difficile, je n'avance pas, je me demande même si ca ne vient pas du vélo. Non, j'ai des courbatures, mal de tête et la chaleur et l'humidité n'arrangent rien. Nous arrivons malgré tout au camping... a 10 heures. Nous n'avons pas l'habitude de nous arrêter si tôt donc nous continuons.

15km après, pause déjeuner, je reprends des forces avec une soupe de poisson, oignons, pommes de terres. Il est midi et nous ne savons pas oú nous allons dormir. Je ne sais pas non plus si je suis vraiment malade et s'il est preferable de prendre un bus pour une grande ville ou si je suis capable de continuer. Le prochain gros village est indiqué a 50km. Plus question de faire du camping sauvage depuis que nous avons croisé un boa plus tôt dans la matinée. Je prends le risque. Au pire on demandera a l'un des rares restaurants qui longent la route si nous pouvons planter la tente dans leur jardin. Nous repartons et finalement je me sens mieux.

Photo prise par Nico. A ce moment je suis déjà loin, mettant un maximum de distance entre le reptile et moi.  

Les deux premiers villages que nous croisons sont déserts et miniatures, dignes d'un vieux western. A 16h00 nous avons fait 110km. Le prochain village est a 10km, a priori nous pourrons trouver un hôtel. Je remets de la crème solaire et nous repartons pour les dernieres montées-descentes, sortes de vagues de bitumes régulières. Je me surprends à m'en prendre personnellement à la route: "Bon ca va là, ca commence a bien faire !".

Moment très difficile, grosse fatigue physique et mentale mêlée à l'impression d'un rêve où l'on court sans avancer. Je compte dans ma tête grâce aux bornes kilométriques: "plus que neuf", "sept", "cinq"... Nous approchons le village et demandons à un policier s'il y a des hôtels. Réponse négative et catégorique. La prochaine ville où nous pourrons en trouver est a dix kilomètres. Il est 17h00, la nuit commence a tomber, il faut nous dépêcher. Je regarde Nico: "Je vais le faire. Mais j'ai juste besoin de le dire a voix haute: c'est vraiment dur". Je remets le compteur a zéro et c'est reparti: "plus que dix", "neuf"... Nous arrivons a Santa Elena vers 18h00. K.O.

K.O. mais comme toujours, la chambre d'hôtel est au second étage. Il faut donc porter vélos (11 et 16kg) et bagages (50 a 60kg au total). Cette fois-ci, c'est bon, nous sommes bel et bien achevés.

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Publié le 9 octobre 2017

Je ne compte plus les fois où je me suis excusée, a rebours, auprès de Nicolas. Le pauvre, qui n'est pas non plus dénué d'un caractère certain, a pu faire l'expérience de ma mauvaise foi, elle même conséquence de ma fierté quelque peu exagérée. Mes proches en savent quelque chose. Oui, j'ai déjà pleuré de rage car une de mes (bonnes) réponses m'a été refusée au Trivial Pursuit. Et oui, j'étais majeure.

Heureusement j'ai gardé mes "Ta gueule" pour les camions me klaxonnant en pleine montée. 8km en deux heures il y a trois jours, failli pleurer (mais ca je ne l'ai pas dit). Nico s'est plutôt pris des "Ouais ouais", "C'est ça", de types "cause toujours" acerbes à souhait. En même temps si je ne veux pas mettre mes cales pieds, que je lève les fesses toutes les quinze secondes et que ma chaîne croise car je ne suis pas a la bonne vitesse ca me regarde. Merde. On a donc pu entendre au milieu du silence tropical des phrases débutant par :"Tu le prends mal si je te dis que..." et dont la réponse donnait quelque chose comme "Oui, je le prends mal car ... (suite de bonnes raisons pour m'énerver)". Je préfère raconter ces moments car ils sont souvent omis des récits de voyage pourtant ils existent et n'annulent en rien la solidarité entre nous, ni le plaisir de l'aventure.

Les plus belles photos de ces derniers jours resteront dans ma tête car les paysages tropicaux nous ont été dévoilés sur les 8km de montagne... j'avais à m'occuper.


Au sec. 
Baleines 4 ever. 
Le regard aussi vide que les pattes sont bleues 

L'étape n°1 du voyage est terminée... Je vous écris depuis Quito et je ne suis plus accompagnée de Nico mais du mal de l'altitude qui commence a sévérement me faire palpiter les tempes et tourner la tête.

Le 7 octobre aura été le jour de naissance de ma petite nièce et petite cousine de Nico, Léa. Nous nous sommes séparés sur cette belle nouvelle ainsi que sur ces plates excuses : "Désolé d'avoir été chiant en vélo", "Désolée d'avoir été chiante tout court". Nous avions tous les deux besoin l'un de l'autre pour nous lancer. L'aventure continue... a dans quelques jours...

Fin de l'étape 1 - 1500km de vélo - 400km de bus - C'est ça le rock.  
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Publié le 11 octobre 2017



Quito is watching you.  


Nos amis les artistes se portent bien.  
Moi en pleine rando 
Jolis pigeons 
Attrape pigeons 
Volcan Pululahua 
Quito ce soir 
Publié le 30 octobre 2017

Je publie moins ces temps-ci car je suis basee a Quito pour un mois. Je commence a me pencher serieusement sur l'ecriture de mon livre et je vis donc une aventure differente.

Pour mes plus grands fans, quelques infos:

Reprise du velo : vers le 18 novembre au nord de la Colombie en compagnie de Ailie, une neo-zelandaise rencontree sur la route... et de sa maman ! La grande question : vais-je continuer jusqu'au Panama et Costa Rica avec elles ?

Derniers endroits visites : Cotopaxi, Quilotoa et Banos. Eliot, Mateo, Maxence, Lena et Gabriel, a vos cartes, on revise la geographie !

Derniere rencontre en date : les trois Suisses. Pas le magazine mais Iris, puis Christelle et Julie. Je ne devais pas aller jusqu'a Banos et puis j'ai craque. Impossible de briser une si belle equipe franco-suisse malgre des conversations parfois compliquees:

"Clara tu restes en linge ?"

"Pardon ?"

"Tu restes en linge ?"

"Je reste en large ? Je suis desolee je ne comprends pas".

Iris voulait seulement savoir si je sortais du jaccuzzi avec ma serviette de bain...

Cotopaxi 
La maison du bonheur  
5 heures du mat' j'ai des frissons... j'suis tout seul tout seul 
Quilotoa 
J'ai trahi mon velo...  
Publié le 9 novembre 2017

Vendredi, samedi, dimanche et lundi derniers je suis allée a Cuyabeno, dans la forêt amazonienne et c'était assez unique. Aujourd'hui je me pose beaucoup de questions d'organisation... comment faire Quito-Bogota en bus avec un vélo ? Devrais-je plutôt aller en bus jusqu'a la frontiere et continuer seule a velo ? Bloquée à Quito pour des raisons de logistiques (j'essaye d'avoir un appel important depuis 3 jours et je ne peux pas partir avant, car ici je suis sure d'avoir du wifi et du temps libre). Mais le temps commence a paraitre long. En attendant ma décision prochaine, voici quelques photos et le recit de mon séjour parmi les tarantules.

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Amazonie

Vendredi soir j'ai dit a un americain qu'il parlait très bien anglais... Il était sexy, j'ai paniqué. Samedi soir non plus d'ailleurs. A la place, je me suis retrouvée a imiter le cri du singe avec un prof de philo en haut d'une tour de vingt-cinq mètres.

Fonds d'écran Windows 
30 millions d'amis 

Précisions : 1/ les larves et fourmis sur la photo en bas a gauche avaient un très bon goût citronné. Vivantes bien sur.

2/ vous pouvez admirer sur la photo du pirhana toute la dérive du tourisme : un guide qui ne veut pas qu'on le photographie en faisant cela... et des touristes qui veulent tous repartir avec un cliché de la bête. Pêche interdite par le ministere de l'environnement.

Saine de corps et d'esprit 
Mon mec en bas a gauche 
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Un moment de plénitude (et des branches dans la gueule)


Dimanche, dernier jour. Les membres de mon groupe sont repartis ... et je suis seule avec le guide, Elvis.

9h00 : nous partons en bateau et commencons une rando de 6 heures dans la forêt. Après trois "gracias mi amor" (mes amies Suisses m'avaient prévenues que ce guide en particulier etait un peu lourd) je demande fermement a Elvis d'arrêter de me draguer. Ils me restaient encore cinq heures seule avec lui, pas question de supporter ca toute la journee. Bon... bah il a arrêté mais je me suis pris quelques lianes dans la tronche et me suis débrouillee seule pour ne pas rester coincee dans la boue. Ok ma grande tu veux l'égalité des sexes... tu assumes.

16h00, Retour au Lodge. Elvis m'annonce qu'il ne reste vraiment que moi. Le diner sera servi dans trois heures. En attendant, j'ai un lodge pour moi seule au milieu de l'Amazonie. En l'espace d'une heure, je passe de l'angoisse profonde a la plenitude totale.

Mise au vert 

16h01 : montée d'angoisse. Bon allez Clara, t'as un lodge pour toi seule au coeur meme de la definition la plus pure de la nature, tu vas pas commencer a etre melancolique.

16h10 : douche. Putain mais j'aurais du partir un jour avant, qu'est ce que je vais faire toute la soiree ? Ca va etre interminable.

16h20: sieste.

16h45 : je me pose au bord du fleuve et j'ecoute les bruits autour. Merveilleux : si je ferme les yeux j'ai l'impression d'etre au beau milieu du Nature et decouverte de Bordeaux, un casque sur les oreilles écoutant le cd "évasion exotique". Je peux meme imaginer qu'en traversant le fleuve je vais trouver un Zara. Ca va beaucoup mieux.

Je réalise petit a petit que je vis quelque chose d'unique. Les autres touristes son partis. Pendant cinq vraies minutes j'ai la foret amazonienne pour moi seule. Ses oiseaux qui se repondent, ses criquets et le bruit des poissons dans le fleuve. Un petit "des-pa-ci-to" au loin vient alors me rappeler qu'aux indigènes mangeurs d'hommes ont succedé des amateurs de soupe espagnole : le véganisme gagne du terrain.

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Publié le 17 novembre 2017

Après un mois en Equateur, je pars pour la Colombie. Je suis vraiment seule cette fois-ci.Evidemment je ne sais plus où se trouve mon antivol, je dois donc emmener Finn (mi bicicleta) partout avec moi, notamment au bureau d'immigration. Ca m'a valu de doubler la moitié des gens, sur ordre de la police bien sur. Je n'ai jamais doublé de mon plein gré, même à la cantine quand je le faisais c'était sous la pression de mes copains, promis. Pas pris le temps de prendre le panneau "Bienvenidos a Colombia" en photo mais frontière belle et bien franchie après cinq heures de voyage.

Finn attend le bus 

Deux bus et un taxi plus tard, soit 20 heures après, je suis arrivée a Armenia. Je vais retrouver Lina pour le weekend, une copine de sciences po, colombienne.

Depuis chez Lina 

Je laisse derrière moi ma famille d'accueil, Laura, Amanda et Liz, aussi adorables que déjantées. Je suis allée chez elles après ma mésaventure avec le PPD (Papi Pervers Dégueulasse). Elles sont vénezueliennes et sont venues a Quito a cause de la crise dans leur pays. Laura créée des vêtements. Elle est partie la premiere, il y a un an pour trouver un appartement et tout arranger. Elle est allée chercher ses filles il y a trois mois pour qu'elles fassent leur rentrée en Equateur. Son mari est cubain, il attend des papiers pour les rejoindre. J'ai connu avec elles, trois semaines de joyeux bordel et de partage: je leur ai donné des cours de français, j'ai goûté aux arepas, bananes cuites et pancakes de Laura, je leur ai fait des crepes, j'ai essayé les vetements faits par Laura. Chevere (= cool).

 En cuisine
Vêtements faits par Laura 
Défilé dans une ancienne prison 


Je laisse aussi derrière moi Santiago, pour faire simple : du fun, des fruits, du love !

Nous avons fêté mon départ tous les cinq avant-hier avec du vin, des crêpes, du pain, du saucisson et des croissants. La base.

Publié le 21 novembre 2017

Vélo et Rando avec Lina et Sergio. Je suis nulle en rando, surtout dans les descentes, je pense toujours au moment quand je vais glisser et à ma tête explosée contre un rocher. Dépités, mes amis m'ont traité de citadine et Lina m'a très justement dit : "Clara, te falta caer". En d'autres termes, si j'etais tombee plus souvent, je saurais que ca ne fait pas si mal. Effectivement...

Mon vélo, ma bataille.  
 Rando canine 

Je découvre la nourriture locale, arepas, merengon et des fruits que je n'avais jamais vus. Samedi soir, la ley seca (loi seche) nous a empeché de prendre un verre dans un bar : lorsqu'il y a une decision politique en cours, le gouvernement interdit la vente d'alcool (sauf en supermarché)

Je me porte bien 
Epilépsie 

Ce matin je suis partie passer quelques jours à la campagne, reprise du vélo et première fois toute seule. Avant, petite révision pour Finn car le pauvre souffre de mon ignorance en mécanique et des voyages en bus et taxis. Ce weekend, j'ai dû retirer la roue avant pour le mettre dans la voiture de Lina, failli me tailler les veines (je n'exagère JAMAIS). Bref pas encore une grande pro mais j'apprends...

Je ne sais pas qui a le plus souffert 

Départ donc pour une vingtaine de kilomètres de collines après un mois sans viande et sans sport. Ajoutez a cela une petite pluie fine en fin de parcours. Facile. J'ai litteralement pedalé les pieds dans l'eau. Croiser des bus m'a permis de me doucher au complet. J'ai aussi hesité entre ne rien voir avec mes lunettes pleines de pluie ou ne rien voir sans lunettes. J'ai choisi l'option une car je suis a priori chaque jour plus aveugle. Et ... j'ai adoré ce moment.

Fashion week 
Publié le 23 novembre 2017
Mangez 5 fruits et légumes par jour 
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Publié le 30 novembre 2017

Etape de deux jours a Bogota, je retrouve Camilo, un copain de Sciences po. Il me fait visiter sa ville.

Camilo, Finn et moi 
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Publié le 8 décembre 2017

J'arrive a Carthagene après 20 heures de bus. Classée au patrimoine mondial de l'Unesco je la classe aussi dans mon top 3 des plus jolies villes que j'ai pu voir. Je retrouve Ailie, une néo-zelandaise que j'avais croisee en Equateur.Elle a commencé le voyage en velo avec une amie a elle, puis sa mere. Je prends le relai.

Retrouvailles avec Ailie et son vélo, Alan 
Publié le 12 décembre 2017

Je quitte Carthagene avec Ailie pour rejoindre le Panama. 5 jours de voilier autour des iles San Blas avec 18 autres personnes, un chien, deux capitaines, un matelot, une cuisiniere et son fils de cinq ans. Nous mettons les vélos a l'avant du voilier. Apres 36 heures de mer agitée, la promesse d'iles paradisiaques. Première nuit a bord... tout le monde prend l'air sur le pont. J'ai le mal de mer. Martin, un allemand qui fait parti du voyage me propose d'aller a l'arrière du bateau avec lui pour... vomir en paix. Nuit difficile mais aussi un souvenir inoubliable. Nous nourissons les poissons a deux reprises. Les autres vont dormir a l'interieur. Impossible pour nous car trop malades. Je demande a Ailie de me ramener ma boite à lentilles. Je me retrouve donc a essayer d'enlever mes lentilles affallée sur un pouf, dans le noir, sur un bateau qui bouge sans cesse. Nous prenons des medicaments et nous endormons sur le pont. Reveil brutal a 4 heures par une enorme vague. Je ne sais plus ou je suis. Il faut se changer, ce qui veut dire aller dans la cabine. Je prends mon courage a deux mains et essaye de trouver une veste le plus vite possible avant d'avoir envie de vomir a nouveau. J'oublie de m'accrocher aux rampes et je tombe par terre. Léger moment de solitude. Je retourne sur le pont et me rendors.


Ce seront ensuite trois jours d'eaux turquoises, de beach volley et de rhum-coco. J'ai connu pire.

Voyager en vélo ? Facile.  
The crew & notre voilier
Bof. 

Nous arrivons a Puerto Lindo au Panama. Nos nouveaux amis prennent un bus pour la capitale. Ailie et moi reprenons le vélo. Les adieux sont difficiles car nous nous sommes vraiment tous bien entendus. La vie sur un bateau (et cinq jours sans wifi) aide a developper la solidarité... croyez moi.

Je croise un couple de francais dans un petit village. Au fait... Johnny est mort. Ok c'est triste mais j'ai un vélo a faire avancer. The show must go on.

Danser et pédaler.  

Après soixante kilometres, nous decidons de prendre un bus pour Panama City et de faire la surprise a nos amis. Les locaux nous disent que les bus prendront difficilement les velos. Nous attendons dix minutes, un bus s'arrete et prends les velos. Il est plein, je me retrouve donc litteralement assise a côté du chauffeur.


Le lendemain nous quittons Panama City: 90km a faire. Nous traversons le canal de Panama... Ailie creve. Elle a laissé sa chambre a air neuve a sa mere quelques jours plus tot. 45 minutes au dessus du canal, en plein soleil, avec les camions qui passent a côté pour reparer la chambre a air. Une vue unique sur le canal.


Il est midi, nous n'avons presque pas avancé. Nous faisons du stop ... avec les vélos. Et ca marche. Un policier en civil nous fait monter dans sa voiture et nous dépose a un terminal de bus. Nous nous retrouvons donc a prendre un bus de nuit pour une destination totalement differente de ce que nous avions prevu. Notre slogan est "everything happens for a reason"... nous nous laissons porter.

La voiture dans laquelle nous avons fait du stop 


En attendant le bus...  
Publié le 13 décembre 2017

Il y a quelques jours nous décidons de franchir la frontiere Panama-Costa-Rica, environ 60km de David (Panama) à Paso Canoas (Costa Rica). Les Panaméens (je suppose qu'on les appelle comme ca) gagnent haut la main la palme des personnes les plus gentilles rencontrées. Tout le monde nous parle, est impressionné et nous encourage. Un homme et une femme en camionnette s'arrêtent quelques kilomètres avant la frontière et nous offrent des gateaux traditionnels qu'ils vendent, empaquetés. Au bout de vingt minutes, Ailie s'arrête, prise d'un doute : "what if the guy would have put some cocaine in the cake and gave it to us so that it cross the border?" En d'autres termes : si on se fait arreter a la frontiere et qu'il y a de la drogue cachée avec le gateau on sera bien moins contentes. Qui accepte les cadeaux d'inconnus avant une frontiere ? Nous ouvrons le paquet : rien a signaler, on le garde. Le cocaine-cake nous a duré trois jours et nous a finalement ete d'une aide precieuse dans les moments de grande faim.

Adios Panama 
Je suis un génie.  

Le jour suivant nous décidons de faire une étape de 70km, en passant par les petits chemins. Au bout de trente minutes des locaux nous disent de changer de route car nous pouvons nous faire voler. Au village suivant, on nous conseille de franchir les prochains trente kilometres avant 14 heures pour des raisons de sécurité aussi. Nous avons trois heures devant nous ce qui est largement suffisant mais nous avancons vite quand meme, sait-on jamais... Challenge réussi haut la main, nous arrivons a destination sans probleme.

Loin des voitures 

Le lendemain nous continuons sur les petits chemins, au bord de l'océan. Zone isolee pour un tourisme de luxe, nous avancons et tous les hotels sont tres chers. Ce sont des ecos lodges. Nous en trouvons un superbe a 45$ la nuit chacune. On decide tout de meme d'aller plus loin pour voir les autres options. Apres 5km de boue et roches nous croisons "Andy loco", un californien quelque peu allumé qui vit ici depuis 25 ans. Il nous propose de dormir dans une dépendance dans son jardin. Ok. Longue histoire mais nous devons avant aller chercher a manger puis trouver le chemin jusque chez lui. Pour faire simple : une heure de vélo dans le noir total, en tongs et avec de belles montees, des ruisseaux et des cailloux. Petites frayeurs et gros effort... mais une fois encore... rien a signaler.

Vélo by night 
Notre petite bicoque chez Andy 
Jardin d'Andy 

On a aussi demandé a un inconnu de nous déposer a 200km de cet endroit le lendemain. No problema. Et le Costa Rica... c'est vert, c'est beau, c'est bien. Comme ils disent ici : Pura vida !

Pura Vida