Carnet de voyage

The great loop : de la Matinik à Toronto ⛵️

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Dernière étape postée il y a 152 jours
Nous voici de nouveau sur les flots! Antoine est maintenant à la retraite et notre projet « the great loop » va démarrer le samedi 28 octobre (2023). Nous sommes désormais des « loopers »!
Du 28 octobre 2023 au 6 novembre 2024
376 jours
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La Martinique aussi appelée l’ile aux fleurs.

Après plus de 4 années de vie dans cette belle île des Antilles, c’est dur de partir car nous allons laisser, derrière nous, de belles personnes que l’on a connues, appréciées et aimées! Snif snif!

La date de départ est prévue : samedi 28 octobre! On quittera la marina Etang Z’abricot pour faire une première escale dans la baie de Saint Pierre, à quelques 10 milles! Petits joueurs : il faut que l’on s’amarine!

En attendant, il faut préparer nos cartons de déménagement, vendre les quelques objets que l’on ne veut pas ramener. Vérifier les assurances santé, contacter les banques pour prendre les options internationales sur nos cartes (USA💰💰💰), se renseigner sur les forfaits téléphoniques pour les USA, contracter une assurance tous risques pour Ariane (qui nous coûte un bras! Même 2 ou 3 bras d’ailleurs!), faire les check-up chez médecin et dentiste... Et j’en passe... Bref, ça nous occupe +++!

Enfin, on ne va certainement pas se plaindre. On est TELLEMENT HEUREUX de pouvoir réaliser ce projet. Et RAVIS de le partager avec vous !

La Barbade : juin 2023 
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Publié le 18 octobre 2023

ITINÉRAIRE FdF TORONTO

Novembre 2023 – Novembre 2024

1st part : Half a loop!  
The SCHEDULE! 
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Publié le 17 novembre 2023

Ariane est née au chantier Allures à Cherbourg en 2012, 14 ème de la fratrie. Elle mesure 13,98 m de long sur 4,43 de bau maximum. Son poids lège est de 11 800 kg mais une fois les pleins faits, elle pèse dans les 15 tonnes.

C’est un dériveur integral, dont le tirant d’eau varie de 1,1m à 3 m.

Elle est équipée d’une grand voile, d’un génois et d’une trinquette sur enrouleur, et d’un code D (sorte de spi asymétrique sur enrouleur).

Ses réservoirs de gasoil font 550l, ceux d’eau 570l.

Le moteur est un Volvo D2 de 55CV, avec une hélice max prop à mise en drapeau.

Elle dispose depuis peu d’un dessalinisateur, ce qui accroît son autonomie.

Il y a également un chauffage Webasto à air pulsé qui nous sera utile plus au nord.

Ariane dispose de 3 cabines doubles, dont l’une a été réaménagée en “local technique”. Nous n’avons gardé qu’une seule salle d’eau, celle de l’arrière qui dispose d’une cuve à eaux noires et d’une penderie pour vêtements humides. De la salle d’eau de l’avant, nous n’avons gardé que le lavabo. Une grande penderie y a été installée.

Les entrailles de la « bête »!  
Le pont  
Ariane au Portugal en 2019
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Publié le 7 novembre 2023

Bon! Finalement on a décalé notre départ de 2 jours : trop de choses à faire et météo très pluvieuse!

On a quitté la marina lundi 30 octobre pour St Pierre. Lendemain matin, debout à 6h pour une nav’ de 10h sous le soleil vers les Saintes. On aperçoit des jets d’eau à quelques centaines de mètres : sans doute des baleines qu’il n’est pas rare de croiser dans les canaux par ici. On longe la Dominique, mais on ne lui rend pas visite cette fois.

Les Saintes : splendide archipel. Une lumière incroyable et des points de vue magnifiques.

La Dominique  
Les Saintes  

Belle ascension du « Chameau ». Randonnée très raide de 280 m de dénivelé.

Les bons souvenirs… avant que la tempête virale ne nous cloue au lit et nous jette au fonds de notre cabine comme des loques! Fièvre, courbatures et maux de tête +++ Désormais notre nourriture est essentiellement constituée de paracétamol! Ce n’est pas la covid. C’est sans doute une grippe, me dit mon médecin préféré. Alors patience, notre mouillage est splendide. On le surveille par les hublots…

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Publié le 17 novembre 2023

Aujourd’hui vendredi 17 novembre, nous avons enfin quitté Pointe à Pitre pour contourner Basse Terre par l’ouest. Rafales à 27 noeuds à la pointe! On file.

Petite rétrospective des 2 dernières semaines. Nous avons tous deux eu la dengue! En même temps! Quelle solidarité ☺️!

C’est épuisant… Antoine l’avait déjà eue il y a 3 ans et il a eu « la chance » de faire une forme moins grave. De mon côté, j’ai terminé épuisée, avec une tension dans les chaussettes et une petite hépatite. Du coup, on a vécu au ralenti pendant 2 semaines.

J’en ai sans doute pour quelques temps avant de récupérer « ma forme olympique »! Patience, patience.

Ce soir, escale à l’anse des 3 tortues. Et demain départ pour Antigua. Mon capitaine est en bonne forme : il a bien récupéré! On va pouvoir de nouveau plonger, visiter, bref profiter de la vie.

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Publié le 27 novembre 2023

Joli port du nom d’ « English Harbor » : beaucoup de charme! Au 18ème siècle, il fut la principale base navale britannique aux Antilles sous l’autorité du célèbre amiral Horatio Nelson.

English Harbor  

On s’est bien promené : visite de la capitale Saint John’s avec un petit restau au Hemingway’s et le lendemain matin petite rando sur les hauteurs de « Shirley Heights ». Très chouette point de vue☺️. On se ménage après notre dengue matrimoniale!

Shirley heights  

Il a fallu aussi régler quelques problèmes avec notre moteur hors-bord (acheté il y a un an!), qui calait et ne redémarrait plus, ce qui nous a permis de faire successivement la connaissance de Winston à Pointe à Pitre qui a gardé le moteur 5 jours : nettoyage du carburateur et du pointeau, puis de Greg à Antigua qui nous a annoncé de l’eau dans le réservoir et enfin de Jérôme qui a revérifié l’ensemble du circuit de l’essence car il restait encore de l’eau après Greg! On croise les doigts et on espère que l’histoire est réglée!

Pour l’anecdote, Jérôme, adorable corse, qui bosse chez Sunsail comme mécanicien nous a raconté qu’au retour d’un catamaran après une semaine de location, le client, très satisfait, annonce que tout est ok, il a bien refait les pleins d’eau des….. 5 réservoirs!!! Et oui, il a du penser que le moteur fonctionnait à l’eau… Incroyable bévue!!!

Depuis la Guadeloupe, on n’a pas remis notre déssalinisateur en route, après le problème de la pompe à eau qui ne s’arrêtait plus! Mon capitaine tend un peu le dos avec les problèmes techniques qui ont tendance à voler en escadrilles!

On a donc fait le plein d’eau en partant d’English Harbor. L’eau est rare ici donc fort chère!

En remontant l’ancre, petite surprise! Une deuxième ancre s’est confortablement installée sur la nôtre avec ses quelques mètres de chaîne. Du coup, on a traîné notre couple de chaînes tendrement « enchaînées » jusqu’au ponton et de gentils Antiguais et un canadien nous ont libérés de notre surpoids.

Une ancre clandestine 

Le soir escale au nord d’Antigua dans la jolie baie du nom de « Deep Bay ». Quelques hôtels luxueux. On n’y restera pas.

Le lendemain vers 7h, départ pour Barbuda. 15-18 noeuds de vent : on avance à 6 noeuds de moyenne avec des pointes à 8. C’est tranquille!

Mouillage magnifique à « Low Bay ». Plage de sable blanc déserte avec un complexe hôtelier ravagé par Irma en 2017. L’île a énormément souffert du cyclone. En une 1/2 heure, tout a été pratiquement détruit, nous a raconté un habitant. La dune de sable qui fermait le lagon a partiellement été détruite et on peut sans souci entrer avec notre annexe sans avoir à la traîner quelques dizaines de mètres sur le sable.

Mouillage de Low Bay avec son complexe hôtelier entièrement détruit!  

Visite du « frégate sanctuary » avec un guide local. Incroyable colonie de plus de 20 000 frégates. On reconnaît bien les mâles avec leurs atours : toujours cette vieille histoire de séduction!

Magnifiques frégates

Ensuite, petit tour à « Pink Sandy Beach » avec ses débris de coquillages roses. Ravissante plage.

Pink sandy beach  

Les habitants d’Antigua sont d’une grande gentillesse et tellement souriants. Le bonheur!

Dimanche 26 novembre à 8h : on quitte Barbuda pour St Kitts (55 milles). Belle navigation mais peu de vent. Arrivée sur Shitten Bay (pointe sud ouest) vers 18h, juste avant la tombée de la nuit! Ouf! On n’aime pas trop les arrivées tardives, car on ne voudrait pas se prendre un casier dans l’hélice! Bof bof!

Retour en France

Nous sommes arrivés à St Martin ce mardi 28 novembre, car nous avons avancé notre retour en France pour être auprès de notre famille. Notre beau-frère Maurice, qui nous était très cher, s’est éteint à l’âge de 94 ans.

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Pendant notre absence, Ariane s’est refait une beauté : antifouling, peinture sur la coque, entretien du moteur, réparation de l’alimentation électrique pour la pompe entre les deux réservoirs d’eau… Toujours un petit truc à faire!

Lundi 15 janvier, on fait l’avitaillement au Carrefour Market côté hollandais. Top! on a trouvé tout ce qu’il nous fallait. Comme on n’avait pas de voiture et que le supermarché était à plus de 4 km, j’ai gentiment demandé à une dame, qui passait par là, si elle pouvait nous emmener (adorable) et on est rentré 2 heures après avec nos 5 sacs de victuailles! En taxi cette fois.

Jean-Philippe a bien bossé. Bravo!  
Antoine aussi 😍
Départ du chantier 

Mardi 16 janvier, nous quittons St Martin pour une escale à Anguilla (10 milles).

On quitte la lagune en passant sous le pont de Sandy Ground. 
Ça passe!  Ouf! 

Il y a du vent : 20 noeuds et rafales à 25! Ça file : on fait des pointes à 9 noeuds avec un ris dans la grand voile et pas de génois.

En ce moment, les alizés soufflent en moyenne à 20/25 noeuds. C’est la période!

Notre mouillage à Anguilla. On retrouve cette eau si caractéristique et les tortues 🐢 qui font leurs apparitions régulières. 

Mercredi matin : départ pour les BVI (Iles Vierges Britanniques) avec le lever du soleil. Une grande journée de nav’, environ 75 milles.

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Petit retour sur Anguilla où nous avons eu le plaisir de faire une belle rencontre. On quitte le mouillage pour aller au supermarché du coin : 30 mn de marche le long de la route. Une voiture ralentit, s’arrête : « want a lift ? ». Hey, yes indeed ☺️! Et nous voilà véhiculés par un gentil îlien, installé sur Anguilla depuis 40 ans! Il nous dépose vers le supermarché… hélas chinois… On fait quelques courses car il nous restait des dollars Caraïbes et c’est la dernière île où on peut les dépenser, et nous voilà de nouveau sur la route : 30 mn prévues pour le retour. Surprise! Voilà ti pas que notre gentil chauffeur de l’aller est de retour : il ralentit, s’arrête, nous regarde et hop nous voilà repartis dans sa dodge déglingue ! En fait il nous dit qu’il est propriétaire d’un voilier (un très élégant deux mâts mouillé juste à côté d’Ariane!) Il a largement l’âge de la retraite mais continue à bosser et fait du charter. Sympa!

Navigation vers les BVI :

Vers 18 h, juste avant la tombée de la nuit, nous sommes arrivés par le nord-est sur Virgin Gorda, et étions ravis de trouver un mouillage abrité dans la grande baie de Gorda Sound, après une navigation en vent arrière avec de la houle, des grains et des rafales à plus de 30 noeuds! On les voit arriver avec le ciel qui s’assombrit, la mer qui commence à lever : on réduit vite fait la toile! Lors d’une rafale, un empannage « chinois » a cassé 1 poulie de l’écoute de grand-voile! On a pratiqué une réparation de fortune et 1 heure après 1 seconde poulie a lâché! Bref, un peu chaud!

L’archipel des Iles Vierges Britanniques est très joli : une petite mer intérieure avec des mouillages bien abrités où l’on peut faire du snorkeling. Cependant on voit moins de poissons et de diversité qu’en Martinique! Les îles sont très proches les unes des autres, du coup c’est vite fait de changer de lieu. Sur Virgin Gorda, on a adoré « The Baths », un entrelac de rochers granitiques que l’on parcourt les pieds dans l’eau, voire plus pour les aventuriers!

The Baths 
The Baths ♥️
On est bien chez nos amis les Britanniques! 

Après Virgin Gorda, escale matinale sur Jérusalem Island, snorkeling quotidien avec de belles langoustes 🦞 et nuit à Cooper Island. On progresse d’île en île vers l’ouest.

Dimanche 21 janvier, escale sur Salt Island. Déserte car tout a été détruit par Irma! Il y avait une exploitation de sel, avec un marais salant « Salt Pond » à l’intérieur, mais tout est à l’arrêt aujourd’hui!

Salt Island  
Salt Pond à gauche et Ariane au mouillage  

On quitte ce bien joli coin, pour passer la nuit sur Peter Island, dans la baie de « Great Harbour ».

Lundi matin départ pour Norman Island, l’île qui aurait inspiré Robert Louis Stevenson lorsqu’il a écrit son roman « l’île au trésor », du coup nous voilà partis à sa recherche… Du trésor, bien sûr! Poor Robert! He’s been dead for many years now!

On mouille près des « caves », des grottes sous-marines. Snorkeling sympa 😍 !

Ensuite déjeuner dans la baie d’à côté « the Bight », avec plein de bouées de mouillage. Très chouette! On décide de faire une randonnée modeste, bon il est 13h, il fait super chaud (29/30 degrés), on part sans eau! Des vrais pros!!! Mais la balade est superbe avec des points de vue top! Et les papillons qui volent tout autour de nous. Magique!

Balade sur Norman Island

Après Norman Island, on a fait un court arrêt sur The Indians où Antoine voulait faire un tour en snorkeling. De mon côté, je n’étais pas trop tentée.

The Indians : 3 ou 4 rochers qui se dressent fièrement en pleine mer. On s’amarre à des bouées. 

Escale de 2 jours à Roadtown, puis 2 autres jours à Nanny Cay (marina super luxe avec piscine, salle de bains privative avec WC perso! bien sûr climatisée!) Ça tombe bien car il y a des rafales à plus de 30 noeuds prévues à partir de mercredi et ça devrait se poursuivre jusqu’à samedi.

Ceci n’est pas une canne à pêche mais bien la latte cassée de notre lazy bag! Traversée de la ville… C’était pas la bonne adresse!

On a bien rentabilisé notre temps ici :

1) arpenter la ville pour changer une latte du lazy bag qui avait cassé,

2) refaire le système du chariot d’écoute de la grand voile, plus rachat de poulies,

3) tentative de changer le rouet de la pompe de transfert du réservoir du gasoil (hélas pas de rouet : ll faudra attendre les US). On est quand même content de faire marcher l’économie locale 😂!

Réparation du chariot et des butées. Évidemment le roulement à billes a joué quelques tours à Antoine… Tentative de fuite! 

À gauche le bricolage et à droite les professionnels!  

Anecdote du jour : Sur le ponton, Antoine a trouvé un billet de 20$ par terre qu’il a ramassé. Une voix officielle l’a interpellé « I saw you pick up a 20$ note, could you hand it to me, please ? We have to make a declaration ». Bref Antoine a dû laisser le trésor et on lui a promis qu’on le recontacterait si personne ne le réclamait! So funny 🤣 !

J’essaye d’apprivoiser un pélican! But no success! 

On quitte Nanny Cay samedi matin pour aller vers West End (clearance de sortie). Et on va aller passer notre dernière nuit à Cane Bay, paraît-il un des plus beaux mouillages.

Ensuite ce sera le grand saut vers les Bahamas : 550 milles nautiques. Direction Mathew Town sur l’île de Great Inagua où nous ferons notre clearance d’entrée : No joke with American officials!

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Publié le 8 février 2024
Carte des Bahamas 

Arrivée aux Bahamas (Great Inagua) jeudi 1er février vers 15h : 4 jours bien remplis!

Rétrospective sur la nav’ :

Lundi, un coulisseau de la grand-voile au niveau du 2 ème ris s’est cassé. Et zut! On réparera lors de notre prochaine escale. À l’arrivée, on s’apercevra qu’en fait un deuxième, puis un troisième étaient cassés.

En début de soirée, je m’aperçois que la grand-voile pendouille lamentablement en bout de bôme. Cette fois, c’est la bordure qui a lâché : c’est le bout qui passe dans la bôme et qui sert à maintenir la grand-voile le long de la bôme. Du coup, on décide de prendre un ris dans la grand-voile en attendant de régler le problème au calme. On va naviguer sous-toilé.

Bordure et coulisseaux  

La « to do list » des réparations se prolonge!

Le mardi matin, bonheur : j’aperçois plusieurs jets d’eau et préviens Antoine qu’il y a des baleines. Il n’a pas le temps d’arriver : je vois une énorme masse s’élancer hors de l’eau qui laisse retomber avec force les 3/4 de son corps! Fabuleux! J’espère « un bis », mais Moby Dick décide de ne pas m’en montrer davantage.

Mercredi : temps très calme avec 5 noeuds de vent : on met le moteur. On décide également de s’offrir une douche.

 Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que …

On ne manque pas d’eau avec le dessal! Super, et la mer s’est bien calmée après les journées de lundi et mardi avec houle, mer croisée, des grains. Bof bof! Une impression de se trouver parfois dans une machine à laver. On est bien essorés, c’est sûr! Dans ces conditions, il est particulièrement difficile de se reposer la nuit.

Pour les quarts, je faisais le premier (20h-23h), ensuite Antoine (23h-2h), puis moi (2h-5h) et Antoine (5h-8h), et cela 4 nuits d’affilée. Comme nous dira notre fils Alex, à deux c’est plus des quarts mais plutôt des demis😂!!!

On n’hésite pas à s’offrir des courtes siestes journalières pour récupérer.

Enfin jeudi matin, on distingue l’île de « Great Inagua ». On a maintenant du vent mais dans le nez! On se traîne.

En jetant un coup d’œil sur les écoutes de génois, je n’en reviens pas de voir l’usure de l’écoute bâbord (celle qui est la plus sollicitée sur notre bord). Une sorte d’écoute « moumoute », pleine de peluche! Pénélope va pouvoir « filer la moumoute » lors de son prochain quart🤣! Trêve de plaisanterie, il va falloir investir et arrêter de faire des économies de bouts… de chandelle!

Écoute en mode peluche  

La valse des habitants du frigo :

Lorsque la mer s’anime, certains en profitent pour prendre la poudre d’escampette et changer d’étages dans le frigo. C’est comme ça qu’une des deux carottes a lâché sa copine et s’est retrouvée à l’étage du dessous. Il faut dire que sa copine commence à avoir une drôle de tête!!! « Marre de ta… trombine, je te quitte! » Ah le mal de mer des carottes et autres légumineuses🤣!

Presque seuls au monde!  

Amarrés le long du quai du petit port de Mathew Town sur l’île de Great Inagua. Pas très propre : c’est sans doute là que l’on va récupérer un paquet de bouts et amarres dans l’hélice!

Vendredi : bricolage et rangement le matin. Le bateau est recouvert de sel. On attendra Long Island.

Changement des trois coulisseaux  

On contacte un bahamien, Emmanuel qui va nous emmener voir les flamants roses (80 000 flamants), visiter Morton Salt (ancienne exploitation de sel). Des marais salants à perte de vue!

Flamants roses furtifs! 
Impression nuages flottants 

Emmanuel nous fait également découvrir une petite grotte, abri des premiers habitants de l’île : les Lucayans.

Grotte des premières peuplades  

Courte escale d’une nuit à la pointe sud ouest d’Acklins Island samedi 3 février, car du mauvais temps est prévu en début de semaine.

Beaucoup de pluie pendant la journée : on a récupéré une centaine de litres dans la grand-voile, qui a formé une poche étanche, peut-être due à un mauvais positionnement du lazy bag? On avait jamais vu ça avant. Il a fallu attendre qu’elle se vide progressivement.

Grand-voile avec sa poche façon kangourou.  

Arrivée à Clarence Town le dimanche 4 février. Nuit dans la baie bien protégée.

En essayant la marche arrière, on s’aperçoit que le moteur ne tourne pas comme d’habitude… Antoine plonge pour vérifier et trouve un méli-mélo de cordages coincés! Ouf rien de cassé et on a trouvé l’explication mais bon😏, on aimerait que l’aventure soit plus douce avec nous!

« Sac de noeuds » 

Lundi, on s’installe dans le port privé de Flying Fish Marina qui coûte une fortune (180$ la nuit!!) On y restera 4 nuits : coup de vent avec des rafales à 40 noeuds! On est bien☺️!

Hors de question de tomber à l’eau dans le port! Au retour de pêche, les pêcheurs balancent les déchets de poissons dans le port! Les clients sont là! Et ils « ont les crocs! » Et oui, ce sont bien des requins : des requins nourrices. Pourtant le « shark feeding » est interdit et les locaux sont mécontents, car ils ne peuvent plus se baigner de ce côté ci!

De belles bêtes : certains font plus de 2 m de long ! 

Nos voisins de ponton sont un couple d’américains charmants Pete and Judy, avec qui nous sympathisons très vite. On essaye de s’occuper pendant ces journées de mauvais temps.

Mais on a hâte de repartir vers les Exumas.

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Publié le 23 février 2024

Fin de séjour sur Long Island :

Vendredi : on part en balade le long de la plage et on atteint un joli trou d’eau ceint de rochers. Eau translucide, personne, Antoine s’offre une petite baignade (frisquet!). Je me promène et ramasse des coquillages.

Jolie piscine naturelle ! 

On aura le plaisir de voir arriver un couple de québécois bien sympa, Pierre et Anne, avec qui on fait le retour de notre balade. Et le soir apéro sur le bateau de nos gentils québécois avec deux vieux loups de mer qui nous racontent plein d’aventures🍹🍺.

Un regret, on n’aura pas vu le Deans Blue Hole : un trou d’eau spectaculaire de plus de 200 m de profondeur où se tiennent des compétitions internationales d’apnée.

Église catholique de Saint Peter’s, jolie maison et piscine de la marina (on n’a pas goûté à la baignade : trop froid!) 

Finalement on sera resté une 5ème nuit à la marina. On trouve tous le temps long… On a très envie de sortir et on attend la fenêtre météo favorable.

On part enfin le samedi 10 février.

La sortie du port de Flying Fish Marina sur Long Island a été un peu musclée avec des vents traversiers qui nous ramenaient sur le cul des bateaux amarrés… Heureusement on avait toute une équipe de bras et de tête (6 personnes + nous deux) pour réussir au mieux la manœuvre. Ouf! We made it!

Thanks Judy, Pete, Ward… and the harbour master!

A great team ☺️ ! 

Belle navigation (15/20 noeuds de vent) vent de travers.

Arrivée sur Calabash Bay (nord de Long Island) vers 17h30. Très jolie baie et mouillage dans des eaux cristallines.

Le lendemain matin c’est dimanche, on part en annexe au fond de la baie où l’on laisse notre dinghy pour marcher à la découverte de Columbus Point à quelques kilomètres de là : personne sur la route! Un des multiples spots dans les Caraïbes où Christophe Colomb aurait débarqué…

Antonius and Clarius at Columbus Point ! 

Retour au bateau vers 10h30 et appareillage pour Glass Cay, petite île au nord de Great Exuma Island. On prend une passe (Glass cut) pour aller côté ouest du chapelet des îles des Exumas et mouiller côté Exuma Bank. A l’Est du banc des Exumas : c’est Exuma Sound. On trouve un mouillage dans 1m 50 de profondeur (heureusement c’est marée basse!) Et toujours du vent 18/20 noeuds.

Eaux cristallines et bière locale : la carib des Grenadines 😍 ! 

Lendemain matin, on repasse côté Sound (est) pour naviguer jusqu’à la passe qui nous intéresse : Galliot Cut. Dans « le cut » (la passe), beaucoup de courant contre, la mer lève mais en quelques minutes on est côté « Exuma Bank » et on va pouvoir naviguer dans des eaux très peu profondes jusqu’à Black Point, à la pointe nord de Great Guana Cay, où nous passerons une nuit paisible.

A perte d’horizon « bleu des mers du Sud » et beaucoup de bateaux : yachts luxueux et catamarans. Un côté paradisiaque!

Mardi départ pour une première escale à Bitter Guana Cay où l’on déambule parmi les iguanes curieux.

Les iguanodons !😉
Je suis bien : le ventre au chaud sur la pierre! Prière de ne pas déranger 

Un peu plus au nord, nous arrivons à Thunderball Cave où Antoine joue les Sean Connery en revisitant la scène du film Opération Tonnerre (Thunderball). Trop de courant pour moi, j’attends le retour de « James » (Bond) dans l’annexe! Pas très téméraire la James Bond girl!

Très belle grotte.

Thunderball cave  

Milieu d’après-midi, troisième escale sur Big Majors Spot (pig island). On débarque dans la Baie des Cochons! Ces derniers accourent en entendant l’annexe, certains nagent (oui ils nagent!) à notre rencontre. Vraiment insolites!

No rodeo! This is not Texas ! 
Arriba! Arriba!
Heureusement, pas de tentative de leur part pour grimper dans notre annexe! Antoine part se baigner avec « les locaux ». 
Chandeleur oblige, on s’offre une crêpe party avec cidre normand et confitures maison. 

On y reste la nuit et l’on surveille « une éventuelle attaque nocturne » des cochons😂. Inoffensifs, ils roupillent étalés sur la plage.

Mercredi départ pour Warderick Wells Cay dans le parc « Exuma Cays Land and Sea Spark ». Jolie balade sur un chemin de randonnée et retour au bateau après snorkeling pour Antoine.

Squelette de baleine et lézards à queue recourbée  

Encore une nuit très paisible.

Jeudi matin, on quitte les Exumas pour Eleuthera Island à 60 milles, au nord est. Debout 6h! On passe le cut à 8h. Adieu les Exumas où les américains passent de longs mois d’hiver attendant que le continent américain se réchauffe avec le printemps. Ils ont du mal à comprendre pourquoi on remonte si vite vers la Floride! Je leur réponds que notre projet est bien plus vaste que la visite des Exumas. On a un programme à tenir! Ah ce fameux « schedule »!!! Alors la question de nos amis navigateurs revient « Mais pourquoi un tel programme si vous êtes à la retraite? » Et oui, pourquoi? Je leur réplique « on a un peu l’impression de voyager comme certains américains qui font une capitale par jour (Paris, Londres, Rome, Madrid, Berlin…) et rentrent chez eux en disant qu’ils ont vu l’Europe ».

C’est certain on ne perçoit pas la même chose lorsque l’on reste dans un endroit.

L’an prochain, quand nous repartirons, c’est sûr il y aura un programme d’escales mais pas de calendrier ! C’est trop contraignant à tenir! On s’adaptera selon les envies, la météo et notre bon plaisir!

Dernière escale dans les Bahamas : Eleuthera est une très jolie île et notre escale à Governor’s Harbour très paisible. Une balade le long de la baie, une visite finalement inutile au service immigration (qui nous dit que l’on n’a pas besoin de faire de clearance pour quitter les Bahamas et entrer aux US), quelques courses dans un magasin bien approvisionné, une visite de la ravissante bibliothèque « Haynes Library », fondée en 1897, un hamburger au Frigate bar (un petit coup de wifi indispensable).

Pour la petite histoire, la bibliothécaire demande si elle peut nous prendre en photo pour figurer sur le réseau local. On accepte bien volontiers. La célébrité au coin de la marina 😂!

Mouillage à Governor’s Harbour et charmante bibliothèque Haynes créée en 1897. 

Et hop on repart en navigation. CAP sur la Floride : 320 milles, 2 bonnes journées de mer. On est un peu pressé car des vents de nord sont annoncés et vont se renforcer à partir de dimanche soir sur la zone de Cap Canaveral. On sera mieux abrités!

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Au revoir les shorts. Retour des pantalons et polaires!

La fin de navigation (2ème nuit et matinée) a été particulièrement éprouvante, surtout pour Antoine qui a beaucoup nourri les poissons… Vent dans le nez (ça devient une habitude!), grosse houle avec courant du Gulf Stream (2 à 3 noeuds) opposé au vent (du coup une mer qui lève!) Beurk!

On est arrivés dimanche en début d’après-midi, fatigués et contents de se caler à Cape Marina, alors que le mauvais temps grondait.

De mon côté, j’ai filé faire la sieste.16h-20h30 : ce n’est plus une sieste! Antoine a courageusement tenu! Couchés tous les deux à 21h!

Lundi repos. On tente la visite à l’immigration, mais les bureaux sont fermés : c’est un jour férié fédéral « President’s Day », en l’honneur de la naissance de Georges Washington. On reviendra le lendemain.

Welcome to America! 

L’après-midi, on loue une voiture pour pouvoir se rendre au Kennedy Space Center le mardi, après notre visite aux autorités. On y rencontre 2 hollandais super sympa : Floris et Ivar, avec qui nous allons partager notre deuxième journée au KSC et une journée à découvrir la réserve naturelle « Merritt Island National Wildlife Reserve ».

Antoine, Claire, Floris and Ivar  

Le centre spatial KSC, créé en 1962 par la NASA, est passionnant. Un slogan qui donne tout de suite le ton : « Failure is not an option »! On y a passé 1 jour 1/2 à découvrir les différents programmes Apollo, les navettes spatiales, notamment « Atlantis ». On a eu la chance également de voir le lancement d’une fusée Space X avec une vingtaine de satellites à son bord (opération Starlink par Elon Musk). Très instructif.

Atlantis : 1ère mission en 1985. 33 vols dont le dernier en 2011
Happy Meal! On peut voir les bandes Velcro à droite sur le plateau pour fixer les couverts ou autres ustensiles. 
Pour dormir : on s’accroche! Et Zip ! La « viande dans le sac »! Rigolo de voir les bras qui flottent en apesanteur. 
Tenue d’astronautes au choix! Des roues très techniques sans pneus pour une meilleure adhérence lunaire! 
Gants de « bricolage » et moonboots! Très fashion dans les années 70!  

Après mûres réflexions, nous avons conjointement décidé d’aller faire un tour du côté de notre enfance. Welcome to Disney World in Orlando!

1 journée à Epcot et 1 journée à Magic Kingdom.

Epcot (Experimental Prototype Community of Tomorrow), ambitieux projet de Walt Disney fut inauguré en 1982, 15 ans après sa mort. Symbole de la philosophie de Mickey’s dad : promouvoir le progrès! Le parc se divise en deux parties : « Future World » qui exalte les mérites de la science et « World Showcase » qui vante la diversité des cultures. Vaste projet! Animations et bâtiments emblématiques viennent représenter qui le Japon, la Chine, la Grande Bretagne, l’Italie, le Mexique… en tout 11 pavillons de pays étrangers.

Splendide feu d’artifice tous les soirs. Retour à l’hôtel vers 22 heures. Les retraités sont épuisés!

Temps radieux! Reconstitutions très bien faites! 

Le lendemain, visite d’un deuxième parc : « Magic World », celui-ci axé vers les plus jeunes. On retombe brutalement en enfance! On se laisse emporter par Donald, Bambi, Blanche Neige et ses copains, la Belle au Bois Dormant et « sa petite maison »! Tout est grandiose, à la mesure du grand Walt! Côté tolérance gastrique, on évite les roller coasters et autres attractions remue-estomac! On a déjà notre dose en mer! On fera le petit train de la mine avec les gnomes «🎶 Heigh-Ho! On rentre du boulot…🎶 »

En avant pour la mine! Walt and Mickey in front of Sleeping Beauty ’s castle! 
Un avant-goût de la Louisiane  
La Grande Parade  
Bye-bye Mickey! 

On termine par la grande parade vers 16h. Enough is enough! Back to the marina around 8pm.

Samedi 24 : on part découvrir la réserve naturelle « Merritt Island National Wildlife Reserve » avec Floris et Ivar, qui se trouve sur le site gigantesque autour du Kennedy Space Center. Tout comme à Kourou, en Guyane, où ils ont créé une réserve naturelle dans les environs du centre spatial.

Beaucoup d’oiseaux et animaux : alligators, ratons laveurs, cochons sauvages, tortues… Une végétation riche également : des feuillus, des pins et des palmiers côte à côte! Sans oublier la mangrove. Surprenant!

Spatule très élégante  
Héron bleu  
Aigrette blanche 
Par ici la bonne pêche! 
Le cormoran. « T’as de beaux yeux tu sais! » . 
Jolie bête, l’alligator!  Admirez ma double rangée de dents! 

Samedi après-midi, on quitte la marina pour une nuit dans l’intracostal. On passe un pont, puis une écluse et on mouille juste à côté du ketch bleu d’Ivar et Floris. On aperçoit quelques lamantins sortir leur nez pour respirer. On se retrouve pour dîner autour d’une quiche gentiment préparée par Ivar et mousse au chocolat par Antoine. Une belle rencontre.

Dimanche, on quitte Cap Canaveral pour Saint Augustine.

Reduce speed : lamantins « manatees ». Passage de l’écluse puis du pont. 

Arrivée sur Saint Augustine lundi matin vers 8 h. Belle navigation sous les étoiles. Un petit oiseau est venu nous tenir compagnie quelques minutes à l’heure du dîner.

Passager clandestin à quelques milles de la côte 

Saint Augustine est une jolie ville où il fait bon déambuler dans son centre historique réhabilité et transformé en rues piétonnes. Ambiance très hispanique. Se dit la ville la plus ancienne des États-Unis. C’est Ponce de León qui y mena une première expédition au début du XVIe siècle.

Jolies maisons  
Flagler College et Villa Zorayda, inspirée de l’Alhambra de Grenade.

De manière surprenante, un matin on entend un bruit sec comme un couperet qui tombe au niveau de l’entrée du bateau. Les deux parties en plexiglas de la descente se sont désolidarisées! Heureusement on a réussi à recoller les deux et hop le tour est joué!

Notre entrée « guillotine » avant réparation par le Docteur Mourotin! 

Départ de Saint Augustine le vendredi 1er mars vers 9h : 130 milles.

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Publié le 10 mars 2024

Arrivée à Savannah samedi 2 mars vers 10h : 130 milles, avec une mer agitée et des vagues de 1m80! Heureusement ça s’est assagi en fin de navigation.

En remontant la Wilmington River sur une dizaine de milles vers la ville de Savannah : de belles demeures nous regardent passer. Quelques dauphins et pélicans nous accompagnent. Mouillage très paisible dans un des bras du fleuve, Herb River. On en profite pour réparer la bordure qui nous a encore lâché! En fait, on s’aperçoit que lorsque la bôme a été changée en juin dernier, les gars de Caraïbes Gréement en Martinique ont mal fait passer la bordure ainsi que les trois ris, du coup ils frottent dangereusement sur une pièce métallique et se sectionnent! Le problème est maintenant réglé! No comment sur l’équipe de Caraïbes Gréement du Marin…

On fait aussi une vérification de la girouette : je hisse prudemment mon capitaine, « confortablement » assis dans la chaise de mât. Toujours un peu d’appréhension à 20 m de haut!

Mouillage tranquille sur Herb River! Beaucoup de brouillard au réveil. 

Le lendemain matin, on poursuit notre remontée jusqu’à une petite marina très sympa : Thunderbolt Marina. Les installations (sanitaires et lavomatic) sont très pratiques. Nous avons même une voiture de courtoisie à notre disposition pour aller faire le plein de courses et autres plaisirs d’accastillage! Les autorités du port sont adorables. On va y rester 2 nuits. On sort les vélos et on part découvrir la ville de Savannah à 40 mn de là. C’est une ville organisée en quadrillage. Avec des squares (petits carrés verts sur le plan) disposés de manière symétrique.

Plan de Savannah. Pensée par le général Oglethorpe, un précurseur de notre baron Hausmann. 

Nous avons pris beaucoup de plaisir à sillonner les rues de la ville à vélo et à visiter plusieurs belles demeures.

Arcades de chênes verts drapés de lichens.  Splendides! Floraison d’azalées. 
On sort les vélos! 
Repas sympa au restaurant cubain « Columbia », recommandé par nos amis américains. Spécialités locales et très joli cadre! 
Jolies maisons construites en bois pour la grande majorité.  

On quitte Savannah mardi en fin d’après midi pour aller mouiller à l’embouchure de la Wilmington River, ce qui raccourcit notre étape du lendemain.

Mercredi 6 mars vers 7h du matin départ pour Charleston, à 90 milles au nord. On s’habille car il pleut et le temps n’est pas très engageant.

Chacun sa couleur! Et chacun son côté! Judy trouve que je fais très « frenchy » avec mes bottes et mon bonnet! 
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Mercredi 6 mars : arrivée à Charleston sous la pluie et quelques éclairs vers 21h. On va mouiller juste à côté de Lucipara II et on retrouve avec joie Ivar et Floris arrivés depuis 1 semaine. On s’y reprend à plusieurs fois pour ancrer le bateau car il y a des épaves très proches complètement immobilisées par un mouillage sur plusieurs ancres qui s’est complètement emmêlé et bloqué avec le temps!

Le lendemain, Floris et Ivar nous invitent à venir prendre un café et nous donnent de précieuses informations sur la visite de la ville. On les quitte avec des brochures, des plans et des conseils avisés. Adorables!

Les débuts de Charles Town, la future Charleston 

Charleston est une ville qui ressemble à Savannah : beaucoup de belles demeures qui datent de l’époque des plantations et qui ont été restaurées au début du XXe siècle. C’est un plaisir de s’y promener.

Des arbres splendides et de jolies demeures 
Architecture très particulière avec ces portes d’entrée qui donnent directement sur la terrasse. 

L’emblème de l’état de Caroline du Sud c’est le « palmetto tree », symbole de résilience avec ses racines profondément plantées dans le sol. On les voit partout en ville. Au moment de la guerre de sécession, on trouve le croissant de lune sur le devant des chapeaux de certains militaires. C’est la Caroline du Sud qui fera sécession en premier : elle quitte les états du nord. La guerre de sécession (1861-1865) gronde.

Drapeau de la Caroline du Sud  : symbole du mouvement sécessionniste 

Pendant ces quelques jours, nous avons sillonné la ville (bus gratuit) et beaucoup visité. Des maisons particulières et quelques musées.

« The Old Exchange and Dungeon Provost Museum », un des plus anciens bâtiments utilisés comme prison et poudrière. Visite guidée intéressante qui retrace l’histoire de la ville et de la résistance pendant la guerre de sécession. A l’époque coloniale, Charleston était un des ports les plus actifs et des plus riches.

Un autre musée passionnant qui vient d’ouvrir en juin 2023 « the International African American Museum » et qui est entièrement dédié à l’histoire de la population afro-américaine depuis les débuts de l’esclavage jusqu’au 21 ème siècle. Architecture très moderne : spacieux et interactif avec de nombreux témoignages poignants. Pour mémoire, 40% des esclaves ont débarqué à Charleston!

Chronologiquement, l’esclavage a d’abord servi la culture de l’indigo, puis du riz et du coton. Après les ravages de la guerre de sécession, l’économie est exsangue et les rizières complètement à l’abandon. Il faudra plusieurs décennies pour redresser la situation économique, cette fois sans les esclaves! Et le riz sera abandonné et remplacé par le coton.

On visite aussi le musée d’art « Gibbes Museum of art» qui nous déçoit un peu. On attend Washington pour ses riches collections de peinture!

Grits and shrimps : spécialité de Caroline. Des repas qui changent. Et beaucoup de fruits de mer! On se régale! 
Joli intérieur d’un notable local, à la fois homme politique et planteur. Le range-cuillère : une trouvaille! Bien sécurisé! 

Lundi 11 mars, on part visiter une ancienne plantation « Middleton Place » avec un parc magnifique et de superbes magnolias en fleurs.

Toujours ces chênes drapés de lichens et des azalées colorées. 
Camélia forever!  

A Middleton, je retrouve les traces d’un ancêtre du côté de la famille Pluchet, André Michaux, botaniste et explorateur nommé botaniste royal par Louis XVI et envoyé aux États-Unis à l'automne 1785 afin d'y rechercher des arbres et des plantes utiles pour enrichir les forêts, les parcs et les jardins de France. André Michaux offrira à la plantation une des espèces de camélias, la Reine des Fleurs. Il y a aujourd’hui plus de 4000 variétés de camélias dans le parc!

Départ de Charleston mardi 12 mars à midi, après avoir attendu 1 heure pour faire le plein de gasoil! Prochaine escale : la gigantesque baie de Chesapeake à Hampton pour y attendre Sophie, la sœur cadette d’Antoine. On est super content d’avoir la visite de nos proches. En attendant, on a 430 milles devant nous : 3 jours de nav’! La fenêtre météo s’annonce bien. Il faut passer le cap Hatteras où nous ne nous arrêterons pas.

Mercredi matin, en pleine mer, on entend subitement un boum sur la coque! Étant à l’extérieur, je regarde autour et vois partir un cétacé, 4/5 mètres de long accompagné de son rémora qui a été détrôné par son fidèle destrier. Je le vois s’éloigner, suivi de son copain Nemo, il ne semble pas blessé? Ouf! De notre côté, rien! Merci l’aluminium!

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Arrivée le vendredi 15 mars vers midi. On y entre en passant au dessus du pont tunnel de Chesapeake Bay qui fait quand même 37 km de long entre les deux berges! Il y a deux accès pour les bateaux : un tunnel au nord et un au sud. On devait être fatigué car on s’est dirigé vers l’accès nord… Du coup, on vire de bord et hop on se redirige vers l’accès sud. On croise des hydroglisseurs militaires hyper rapides. Il faut dire que la ville de Norfolk se trouve tout près : c’est la plus grande base navale au monde avec 60 000 civils et militaires!

Samedi opération location d’une voiture. Passage à l’ « Information Center » où l’on récupère un sac plein de dépliants sur les sites historiques incontournables à découvrir dans les environs. Et il y a de quoi faire! La Virginie : une des premières destinations des colons européens. Un condensé de l’histoire américaine!

Ensuite direction Norfolk pour trouver un shipchandler : on cherche toujours des coulisseaux, une nouvelle drisse de grand-voile. On repart avec de quoi refaire les lazy jacks qui sont usés. Ariane prend de l’âge : déjà 12 ans! On commandera les coulisseaux sur internet et la drisse en France. On la fera livrer à New York chez notre ami Rasoka : moitié moins chère!

Dimanche, cap sur les traces de Thomas Jefferson avec la visite de la résidence qu’il mettra 40 ans à construire « Monticello ». Personnage plus qu’ambigu : planteur, architecte, homme politique, 3ème président des États-Unis, un des principaux rédacteurs de la Déclaration d’indépendance en 1776 « all men are created equal… ». Mais… aussi propriétaire de plus de 600 esclaves tout au long de sa vie, alors qu’il déclarait en public que l’esclavage était « une dépravation morale ».

Monticello : demeure de Jefferson

Mardi visite du Chrysler Museum of Art à Norfolk avec une jolie collection d’objets en pâte de verre : lampes, vases, plats décor art nouveau façon Daum ou Gallé. Très chouettes.

Très jolis vases   
Objets style Art Nouveau  
James Tissot et Auguste Renoir

On récupère Sophie à la gare en fin d’après midi. On est super content d’avoir la visite de la famille 😍. Sophie va rester 3 semaines et nous accompagner pour une partie de la remontée de la Chesapeake Bay et du fleuve du Potomac jusqu’à Washington.

Retrouvailles familiales 

Mercredi (20 mars), nous nous dirigeons vers Jamestown, une des premières colonies établies en 1607. Des débuts de colonisation difficiles : 104 marins anglais débarquent en mai pour s’y installer. Trop tard en saison pour planter et mettre en place des cultures, la colonie va perdre 38 hommes la première année. Morts de faim, de maladie…Une hécatombe malgré l’aide de la célèbre indienne : Pocahontas.

Comme d’habitude, un musée très pédagogique avec des reconstitutions extrêmement bien réalisées. Films, maquettes de bateaux de taille réelle, figurants diserts. On y passe une grande partie de la journée.

Répliques de deux des trois navires arrivés en1607! Au ponton du Jamestown Settlement. 
Intérieur d’un wigwam des premiers habitants, les « native Americans ».  
Le printemps arrive!  

Jeudi, on se dirige vers la ville de Richmond à 150 km de notre marina.

L’après-midi, visite du « Lewis Ginter Botanical Garden », avec une très belle serre où l’on découvre une multitude d’espèces d’orchidées. Et surtout un joli jardin style japonais.

Antoine et Sophie  

Vendredi visite de Yorktown : plongée dans la guerre d’indépendance (1775-1783) entre l’Amérique et la Grande Bretagne. Au grand dam des britanniques, l’indépendance est déclarée en 1776 par les colons américains. En 1781, se tient la célèbre bataille de Yorktown qui oppose les insurgés américains et leurs alliés français commandés par le comte de Rochambeau ainsi que le marquis de Lafayette aux britanniques menés par Lord Cornwallis. Après 21 jours de combat, ce dernier se rend avec le quart des forces britanniques engagées dans la guerre. La bataille annonce la défaite certaine de la Grande Bretagne, mais il faudra attendre le Traité de Paris de 1783 pour que la Grande Bretagne reconnaisse l’indépendance de ses 13 colonies.

Dimanche on roule vers la côte atlantique sud du côté de Virginia beach, station balnéaire peu séduisante. Nous décidons de descendre du côté des « outer Banks », paradis des oiseaux et autres amphibiens.

Lundi passage rapide chez Westmarine, notre shipchandler favori. On rend la voiture de location et programme lessive et farniente l’après-midi. Le soir, on essaye la bière de la brasserie juste à côté de la marina : je me lance pour une jalapeño! Voilà ce que c’est de prendre des risques sans bien comprendre l’espagnol! Le jalapeño est un petit piment. Redoutable dans ma bière! Souvenir brûlant!

Mardi 26 mars au matin, départ d’Hampton. On commence notre remontée de la Chesapeake pour mouiller à Deltaville, sur la côte ouest. Il fait très froid 6 degrés et un ressenti bien moindre 🥶! On se couvre : vestes de quart, pantalons de voile, bonnets, gants, polaires… On a l’impression de partir en rando à ski!

Bien emmitouflées! 

Nuit paisible dans une jolie petite baie entourée de maisons les pieds dans l’eau. Des vols d’oies du Canada, très élégantes avec leur long cou noir, passent et repassent au dessus de notre mouillage. Sympa.

Oie du Canada, aussi appelée outarde ou bernache du Canada.
Soirée raclette bien sympa avec nos poêlons qui fonctionnent à la bougie chauffe plat!  

Puis nous atteignons le Potomac : nos escales seront Canoe Neck Creek et Aquia Creek, cette dernière où nous passerons 2 nuits et d’où nous irons visiter Fredericksburg, haut lieu des batailles entre les deux célèbres généraux Lee (sudiste) et Grant (nordiste).

Coucher de soleil sur Aquia Creek : silence and solitude. 
Fredericksburg : restes du fossé creusé pour protéger les troupes américaines. Les premières constructions de tranchées.
Baie de Chesapeake  
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Samedi 30 mars arrivée à Washington DC. On mouille pas très loin du Wharf, quai qui a été récemment réhabilité et qui est devenu l’endroit branché avec de nombreux bars et restau! On traîne un peu et on découvre le fishmarket où nous irons plusieurs fois nous ravitailler en crabe.

Le fish market et les crabes bleus locaux  
Building spectaculaire sur le quai : équilibre étonnant!  

On a appris le mardi 26 mars que le pont, Francis Scott Key Bridge, juste avant le centre de Baltimore s’est effondré en pleine nuit après la perte de contrôle d’un porte containers ayant percuté une des piles! Heureusement le bilan n’est que de 6 victimes. Des milliers de personnes l’empruntent chaque jour!

Ivar et Floris, nos compagnons hollandais, nous informent être mouillés côté centre ville et sans doute bloqués pour un moment! On ne sait pas si nous pourrons y aller.

Effondrement spectaculaire du Francis Scott Key Bridge à Baltimore, heureusement de nuit. 

C’est le weekend de Pâques et nous sommes au cœur du « National Cherry Blossom Festival » 🌸. La ville est splendide, recouverte de cerisiers en fleurs.

C’est en 1912 que le maire de Tokyo offrit 3000 cerisiers à la capitale pour souligner l’amitié entre les deux pays.

National Cherry Blossom Festival in Washington DC 

Dimanche de Pâques : excursion découverte en bus « hop on hop off », toujours sympa pour une première approche d’un lieu.

Balade sur le Mall qui s’étend sur 3 km avec les nombreux mémoriaux.

Le Mall 
Le Mall pris du Lincoln Mémorial : célèbre lieu où s’est tenu le discours de Martin Luther King « I have a dream » en 1963.

L’après-midi, découverte du gigantesque cimetière militaire d’Arlington avec plus de 400 000 tombes : des stèles blanches à perte de vue, comme en Normandie. C’est un lieu dédié à la mémoire de tous ceux qui sont tombés depuis la guerre de Sécession (1865). On prend pleinement conscience du rôle des américains comme « gendarmes du monde ». Pour n’en citer que quelques-unes les deux guerres mondiales, celle de Corée, Vietnam, Afghanistan, Irak… Que de tristesse!

Cimetière militaire d’Arlington 

C’est également là que JF Kennedy et sa femme Jackie sont enterrés. De nombreux américains viennent leur rendre hommage.

Lundi de Pâques visite du « Museum of American History » : histoire de l’énergie, des transports, de l’habitat américain, du mode d’alimentation… Très intéressant. Avec beaucoup d’anecdotes.

Locomotives rutilantes et gigantesques 
Ces signaux évoquent les nombreux westerns que j’ai vus où la gare était un lieu de convergence ! Le train sifflera 3 fois… 
Jonction ferroviaire transcontinentale ouverte en 1869 : les noirs œuvraient à l’est et les chinois à l’ouest. 

Mardi, balade dans le quartier résidentiel de Georgetown où l’on visite la très riche galerie de peintures « the Philips Collection ».

Pierre Bonnard 
Le déjeuner des canotiers d’Auguste Renoir  

Mercredi visite de la « National Gallery of Art » : la peinture on adore! Nombreuses toiles de l’école hollandaise, peintres français, anglais et bien sûr américains.

Autoportrait de Rembrandt (il en a fait tellement !) et Jan Steen 
Claude Monet 
Joseph Mallord William Turner (britannique)
George Bellows (américain) 
Winslow Homer  (américain) 
George Caleb Bingham (américain) 
Superbe : la houle d’Edward Hopper (américain)

Jeudi matin visite privée du Capitole avec Joe, guide officiel, que l’on avait rencontré dans la marina et qui nous a gentiment proposé de l’accompagner car il organisait une visite pour une amie. 3h30 de visite passionnante d’histoire des États-Unis avec commentaires sur les nombreuses statues (il y en a 2 autorisées par état, donc 100 statues, mais au départ pas de choix de statue possible pour Washington DC qui n’est pas un état)!

11 000 personnes visitent ce lieu chaque jour. Les dimensions sont gigantesques : 500 m de long sur 400 m de large pour une surface de 139 354,5 m2. Et 88 m de haut : aucun bâtiment dans la ville n’est autorisé à la construction au delà de son sommet. C’est le centre de la ville, de là où démarrent les noms des rues et avenues (first street, first avenue, etc…)

Le Capitole et notre « team » pour la visite guidée 
Constamment agrandi par des ajouts de bâtiments au fur et à mesure de la création des états. 
Le point zéro!  

Jeudi soir concert au John Fitzgerald Kennedy Center. Au programme Requiem de Fauré et 2 petites pièces. Un régal!

On s’offre un verre de vin blanc à l’entracte : hérésie pour notre honneur national!!! Ils nous le servent dans un gobelet en plastique!!! Tout juste si l’on n’a pas une paille!!!

Horreur, malheur ! 

Vendredi on prend un Uber pour aller à Alexandria, ville pittoresques sur les bords du Potomac. Balade très agréable.

Jolies maisons colorées : tiny one!  
Super repas à l’Old House Cosmopolitan avec des spécialités allemandes : une escalope panée pour monsieur! Délicieux. 

Après midi sur les traces de George Washington. Découverte de sa résidence à Mount Vernon sur les bords du Potomac.

Homme hors du commun. Il est connu pour être le 1er président américain, commandant en chef de l’armée continentale lors de la guerre d’indépendance, président de la Convention et…. fermier. A la fin de sa vie, il se passionne pour le jardinage.

Mount Vernon  
Vues sur le Potomac de Mount Vernon  
Éventail en bois imaginé par l’ingénieux George Washington. Il est actionné par une pédale.  

Samedi 6 avril : grand jour! Alice est née il y a 30 ans. Happy birthday to you 😍. !

Et dernière journée avec Sophie 😔

Visite du musée de l’aviation « Steven F. Udvar-Hazy » avec des hangars gigantesques. Des avions à perte de vue : 🎶des tout-petits, des gros, des maigres 🎶. Antoine est à son affaire.

Attention! Un avion peut en cacher un autre!  
Avion furtif : vue de face et vue de derrière  
Capsule d’Apollo 11 qui a emmené sur la lune Neil Armstrong, Edwin "Buzz" Aldrin et Michael Collins en juillet 1969.

Dimanche : désorientés après le départ de Sophie la veille, on glandouille toute la journée!!!

Lundi matin : on s’offre une coupe de cheveux en couple. Nouvelle expérience!

New hairstyle!  

Puis on arpente la très belle avenue des ambassades : la Massachusetts Avenue. Des styles d’architecture très différents.

Belle surprise lorsque l’on découvre la cathédrale néogothique construite entre 1907 et 1990. Avec des gargouilles pittoresques : même Dark Vador est là😂!!!

Washington National Cathedral 

A 15h, une éclipse du soleil est prévue : on va l’observer près du Jefferson Memorial. 83% du soleil est occulté : la luminosité baisse progressivement et les oiseaux cessent de chanter.

Photo prise avec l’iPhone d’Antoine. Il y avait un halo de nuages qui gênait le professionnel.  

Les jours suivants, nous sortons les vélos et parcourons la ville sous le soleil qui nous réchauffe enfin.

Un petit tour à l’ « American Indian National Museum ».

Un autre tour vers la sculpture impressionnante de l’Iwo JiMa Memorial.

Iwo Jima Memorial 

On découvre aussi le métro de Washington.

Station de métro « mode quadrillage bétonné » à Washington. 

Après 2 jours de vent fort, où nous avons été très gentiment invités à mettre Ariane au ponton gratuitement, nous quittons Washington le dimanche 14 avril où nous aurons passé 2 semaines très culturelles!

Ariane au ponton  
On dit au revoir à Sierra : adorable accueil au bureau de la marina. Et hop un p’tit hug à tous les deux! 
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Après Washington, on redescend le Potomac plus vite qu’à l’aller : une seule escale à Upper Machodock, une jolie crique.

Navigation mode sans vent sur le Potomac.  

Puis une nuit sur la côte orientale de la Chesapeake devant Asquith island avec un gros front orageux menaçant. Il faisait 30 degrés dans la journée!

Mardi soir arrivée dans le joli port de St Michaels, toujours sur la côte orientale. Visite du musée maritime centré sur la pêche aux crabes bleus et au ramassage des huîtres par dragage. Il faut aller de plus en plus profond pour les trouver à cause de la surpêche.

Pas de parcs à huîtres dans la Chesapeake. Le ramassage se faisait par ratissage et aujourd’hui par dragage.
Phare de St Michaels : il a été déplacé à terre pour être mieux préservé. 
Ariane au mouillage de St Michaels  

Déjeuner au « Crab Claw ». La serveuse pose un set de table explicatif devant moi et je découvre la manière d’ouvrir les crabes « à l’américaine » puis elle me demande « Do you need a bip? » et me voilà affublée d’une bavette à poches 😂!

Waiting for the crabs ! 
Mon set de table… avant dégustation!
Opération dégustation de crabes : le bonheur! Pas de casse-noix mais un marteau en bois! Les crabes n’ont qu’à bien se tenir! 

On les déguste chaud saupoudrés d’épices un peu forts, accompagnés de vinaigre et d’une sauce tomate épicée. J’ai goûté, mais voilà je les préfère largement à la mayonnaise!

Visite du musée maritime qui retrace l’histoire de la pêche dans la Chesapeake.

J’adore la description du corps du crabe d’un point de vue architectural : les mecs avec « The Monument » Et les nanas «The Dome »
 Et quand il mue, plus aucun respect de la part du pêcheur! Hey you, b….! 
Je le savais ! Tout s’explique par les huîtres! Je suis né un homme, puis insatisfait je deviens une femme et bête-ment ça dérape!...
Thomas Point Shoal lighthouse sur la Chesapeake, construit en 1875. Toujours sur ses fondations depuis cette date. Unique! 

Jeudi 18 cap sur Annapolis. Ville de taille modeste (60 000 habitants), située sur la Severn River, connue pour abriter le plus grand salon nautique de la côte est, mais aussi la plus grande université militaire formant les officiers de la Navy (4 000 étudiants, 600 instructeurs) : l’USNA « The United States Naval Academy ».

Surtout la ville a beaucoup de charme, avec ses bâtiments en brique d’époque, l’absence de tout immeuble élevé, ses jolies boutiques et restaurants.

Antoine devant l’USNA!  

The United States Naval Academy est une ville dans la ville. Elle est ouverte aux visiteurs et on peut se promener librement dans le campus et visiter une partie des bâtiments. C’est dans le pavillon Preble qu’est conservée une des plus belles collections au monde de maquettes d’époque, entre 1650 et 1850.

On y trouve également une collection inouïe de bateaux sculptés dans des os, par les français prisonniers de guerre (POW) des anglais dans des conditions déplorables, dans les années 1800. Très émouvant!

Splendides maquettes de navires en os et en bois  
Ravissant et d’une grande finesse. 
Inondation à Annapolis. Les canards s’emparent des lieux et voguent sur le parking! 

Dimanche 21, on loue une voiture pour nous rendre à Baltimore car il n’existe pas de transport en commun pratique pour la journée. Visite du Baltimore Museum of Art. Encore un musée d’une grande richesse.

Masques africains et élégante monture! 
Mosaïques d’Antioche (V ème et VI ème siècles) 
Henri Matisse  

Ce musée détient la plus grande collection mondiale de toiles de Matisse. La plupart des œuvres du musée proviennent d’une collection privée constituée au XXe siècle par les sœurs Claribel et Etta Cone, qui en firent don au musée à leur mort. Très généreuses donatrices!

Reconstitution d’une pièce de l’appartement des sœurs Cone. Que d’œuvres d’art! On ne sait plus où donner de la tête! 
Van Gogh et Pierre Bonnard 
Georgia  O’Keeffe
Verres Tiffany, réalisés par les ateliers Tiffany de New York au début du XX e siècle. 
Menu chez Phillips seafood. Crabcakes délicieux, crevettes et cabillaud panés. 

L’après-midi, direction l’aquarium. Affluence annuelle : 1,6 millions de visiteurs, 10 500 spécimens de 560 espèces différentes. On a du choix! Le bassin avec les requins, raies et tortues est un régal à regarder.

Les “jellyfish” nous absorbent également!

On ne peut s’empêcher de prendre son temps à les admirer. On est comme : médusés! 

Les grenouilles se sont mises sur leur 31!

Grenouilles provenant de la forêt équatoriale.  
Bateau phare et trois mâts sur le port de Baltimore 

Ci-dessus l’USS Constellation, dernier navire de guerre à voile construit au XVIII siècle encore à flot et le bateau feu de l’entrée de la baie de Chesapeake.

Lundi 22 avril : petite rando dans le parc d’Hillsmere Shores. Temps radieux, ça fait du bien! Mais on garde quand même les pulls!

Visite du Capitole et de la très jolie maison William Paca House and Garden l’après-midi.

Mercredi 24 avril, nous quittons Annapolis à regret et faisons escale dans une petite crique de la Sassafras River.

Improbable visite d’un couple de canards se dandinant sur le toit d’Ariane! Ravissante « Turner Creek » sur la Sassafras River.

Jeudi 25 : adieu la Chesapeake. Direction l’estuaire du Delaware en empruntant le CDC (Chesapeake and Delaware Canal), bien pratique pour ne pas avoir à redescendre la Chesapeake! Creusé entre 1824 et 1829, il fait 23 km de long et 130 m de large. On croise quelques cargos, méthaniers et autres monstres de la navigation! On ne s’attarde pas!

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Après une nuit sans intérêt sur le fleuve du Delaware, nous arrivons Vendredi 26 avril à Philadelphie où les marinas sont encore fermées. Finalement c’est la marina de Pier 3 qui va gentiment et généreusement nous accueillir pendant les 5 prochains jours.

Pier 3 Marina : back to « civilization » for Ariane! Coincée entre 2 immeubles d’habitations. Pas très fun! 

Lors de notre remontée du Potomac et du Delaware, nous croisons de nombreux OFBI (objets flottants Bien identifiés !) : branches, troncs d’arbres de plusieurs mètres de long. Vigilance, vigilance!

Nombreuses rencontres avec des OFNI (objets flottants non identifiés) 
Navigation tranquille 

Première capitale d’Amérique. Aujourd’hui sixième ville des États-Unis par sa population, Philadelphie est une cité cosmopolite et contrastée. La ville a aujourd’hui retrouvé son dynamisme, après une crise économique sévère dans les années 60/70.

Samedi, visite du Philadelphia Museum of Art. Encore une fois, nous nous régalons de découvrir la richesse des peintures, mais aussi des sculptures et autres objets surprenants…

De manière amusante, le peintre Charles Willson Peale, qui a eu 11 enfants dont 7 ont survécu (belle prouesse) avec 3 épouses!, a donné à sa descendance des noms d’artistes ou personnages célèbres. 4 peintres de renom : Rubens, Raphaël, Rembrandt, Titien I et Titien II, parmi lesquels 3 devinrent des peintres reconnus! 1 autre fils fut appelé Benjamin Franklin! Illustre famille et artiste de père en fils!

La Dynastie Peale!  
Peintres anglais : Gainsborough et Turner  
Peintres américains : John Singer Sargent et Thomas Eakins 
Peintre américain : Daniel Garber. Délicatesse et transparence. 
Étonnante toile façon trompe-l’œil de Charles Willson Peale. Lui aussi avait installé une marche pour maintenir l’illusion! 
Reconstitution du cloître de l’abbaye Saint-Génis-des-Fontaines dans le Roussillon. 
Luxueuse cage appartenant à la dynastie Quing (chinois). Les rangées d’anneaux sont en jade blanc, très rare. Un chien comblé! 

Dimanche, on part en vélo sous un soleil de plomb! 30 degrés sont attendus. On laisse un peu la peinture de côté et direction les bâtiments historiques. Antoine est ravi : il adore l’histoire!

Beaucoup de fresques murales à Philadelphie que l’on découvre au détour d’une rue avec nos vélos.

American murals  

Philadelphie est non seulement la ville où la Déclaration d'indépendance et la Constitution ont été signées, mais également un haut lieu de la révolution américaine. On n’ira pas voir Liberty Bell, car il faut sortir ses deniers, faire la queue! Tout ça pour une cloche fendue 😂!

On choisit Congress Hall, c’est là que George Washington, premier président d’Amérique, a prêté serment pour son deuxième mandat en 1793. On est fan du Grand George!

Congress Hall qui abrita le parlement des États-Unis de 1790 à 1800. Il déménagea ensuite à Washington. 

Le midi, on part déjeuner dans le marché emblématique du centre ville « Reading Terminal Market » et déguster « un délice local »! Le « Philly Cheesesteak »!

Sandwich composé de fines tranches de viande de bœuf, couvertes de fromage fondu, et servies dans un petit pain. Parfois agrémenté d’oignons grillés ou de champignons. Copieux!


Philly cheesesteak, sandwich composé de viandes et servi avec quelques cornichons aigres-doux. 
Effervescence au Reading Terminal Market : il y en a pour tous les goûts! 

L’après-midi, visite du très intéressant musée de Benjamin Franklin : imprimeur, éditeur, écrivain, naturaliste, humaniste, inventeur, abolitionniste et homme politique américain. Un véritable génie! Connu pour avoir inventé le paratonnerre, il est aussi à l’origine de l’invention des lunettes bifocales. Il faut dire qu’il en avait un réel besoin pour pouvoir poursuivre ses travaux jusqu’à l’âge de 81 ans. Il a vécu de nombreuses années en France où il a notamment été ambassadeur.

Benjamin Franklin peint par Charles Willson  Peale. 

Lundi 29 avril, nouvelle visite de musée : cette fois-ci la Fondation Barnes. Une collection fabuleuse : 181 œuvres de Renoir, 59 de Matisse, 46 de Picasso, 21 de Soutine, 18 du Douanier Rousseau… Les chiffres donnent le vertige : 2000 objets et 800 peintures sont repartis dans une vingtaine de salles. On ne sait plus où donner de la tête! Les murs sont couverts de toiles!

Le gros travers, c’est quand même l’absence de panneaux identifiant les toiles. Tout se passe avec des QR codes qu’il faut flasher devant chaque toile. Chacun est sur son portable et ne regarde plus les peintures!

Chaïm Soutine et le Douanier Rousseau
Van Gogh  
Jérôme Bosch 
Claude Monet  
Peintre américain : William James Glackens  

Mardi, nous louons une voiture. Objectif « Retour vers le… Passé ». On part découvrir le district du Lancaster : le pays des Amish.

Ici, le temps est suspendu! Chassés de Suisse puis d’Allemagne, les Amish se sont établis au XVIIIe siècle en Pennsylvanie, terre de tolérance religieuse. Ce sont des gens ordinaires (se désignent comme « plain people »), pacifiques qui parlent un dialecte allemand. Ils vivent à l’écart du monde moderne et se consacrent à des activités agricoles. Excellents fermiers, leurs exploitations agricoles comptent d’ailleurs parmi les plus productives du pays!

Refusant le progrès, ils se déplacent en voiture à cheval, en buggy (calèche sommaire et fermée de couleur noire) et produisent leur propre électricité. Un autre monde.

Buggys, vente de produits de la ferme, enfants qui rentrent de l’école et travail de la terre comme autrefois. 
Buggy. Antoine semble très intéressé par ce moyen de locomotion respectueux de l’environnement . Admirez les manettes! Superbes! 
Ils n’utilisent pas de vélos avec des pédales (trop rapides), mais une sorte d’hybride entre le vélo et la trottinette. 
Production artisanale de jolis quilts par les femmes Amish. 

Une règle d’or pour la communauté Amish : on ne les prend pas en photo de face, juste de dos. Cette règle s’applique aux adultes et non aux enfants. Étonnant!

Coté mode et dans un souci de modestie, les femmes ne portent que des robes de couleur unie, qu’elles couvrent d’un tablier noir, elles n’ont aucun bijou et retiennent leurs cheveux en chignon. Les femmes mariées portent une coiffe blanche, les célibataires, une coiffe noire.

Pour les hommes, ce n’est pas plus sexy! Chemise à manches longues unies, pantalon noir accessoirisé d’une jolie paire de bretelles, « suspenders » en anglais (j’adore l’expression!) et un chapeau de paille ou feutre.

« Fashion week » chez les Amish.

Bien sûr, quand vient le jour de la lessive, il n’y a pas trop de problème de couleurs qui dégorgent!

Jour de lessive! Bien pratique ce système de poulies pour étendre son linge et le récupérer en un seul endroit! 

Mercredi 1er mai, ça bosse en Amérique!

Tout est ouvert et on a réservé la visite d’Independence Hall. Site incontournable pour la prof d’anglais! C’est là que fut signée la Déclaration d’Indépendance en 1776 et fut rédigée, débattue et adoptée la Constitution Américaine en 1787. Les principes universels de liberté et de démocratie énoncés dans ces documents sont fondamentaux pour l’histoire américaine et ont eu un profond impact à travers le monde depuis leur adoption.

Independence Hall  : THE PLACE TO SIGN! 

L’après-midi, je convaincs Antoine d’aller voir un jardin japonais, souvent très chouette aux USA. En route, ou plutôt en « piste cyclable », pour les jardins de Shofuso.

Shofuso Japanese Garden  

Jeudi 2 mai, après presqu’une semaine, on quitte Philadelphie et on amorce notre descente du fleuve Delaware.

Pont sur le fleuve Delaware. 

Il fait un froid de canard! Vendredi soir on mouille à North Cape May, dans l’estuaire du fleuve et le lendemain matin, on contourne Cape May pour aller mouiller dans l’avant port de la charmante petite ville du même nom, une des plus anciennes stations balnéaires du littoral atlantique. On se repose! On copine avec Jean-Pierre et Domi, un couple d’ardéchois sur leur catamaran Kayali. Bien sympa.

Le dimanche, balade en vélo et découverte de la ville sous un temps gris et humide.

Bien emmitouflés! En mai, tu ne fais pas toujours ce qu'il te plaît! 
Jolies maisons victoriennes multicolores de Cape May  

Lundi 6 mai, départ pour New-York vers 11h avec 130 milles à parcourir et une nav de nuit. Calme plat, on peut cuisiner tranquillement.

Notre déjeuner : linguines aux crevettes et calamars préparés par Antoine. Délicieux 😋

Pas de vent! On fera hélas presque toute la route au moteur! En fin d’après-midi, la brume tombe! Beurk!

Visibilité vraiment réduite. Heureusement la brume se lève avec la nuit qui tombe. 
Navigation de nuit  
Pont Verrazano à l’entrée de la baie de New York. 

7h30, nous passons sous le pont Verrazano, sous un ciel sans nuage. Au loin, les gratte-ciel de Manhattan se dessinent. On en rêvait depuis si longtemps de cette arrivée avec Ariane dans cette baie mythique.

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Ça y est! Mardi 7 mai : on y est!

Arrivée sur New York City! Lady Liberty 🗽 ! 
Heureux qui comme Antoine et Claire ont (déjà) fait un beau voyage…

On décide de mouiller juste à côté de la Statue de la Liberté! On la surveille! C’est un peu chez nous! Architecte Violet Leduc, ingénieur Gustave Eiffel, sculpteur Auguste Bartholdi, offerte par la France à l’occasion du centenaire de l’indépendance. Cette belle Dame a un côté Frenchy non négligeable!

C’est aussi et avant tout la première vision des États-Unis pour des millions d'immigrants, après une longue traversée de l’océan atlantique. Depuis 1984, elle est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Antoine s’est mis sur son 31 pour fêter notre arrivée! Temps radieux, quelle chance!  

Face à ce spectacle, la fatigue de la nuit est vite oubliée, nous sautons dans l’annexe et partons vers les marinas les plus proches pour nous renseigner sur les tarifs et moyens d’accéder à Manhattan par les transports en commun. La première marina nous propose 100 dollars/jour pour y laisser notre annexe, la deuxième 50 dollars/jour! Penauds, on repart demander à Ariane ce qu’elle préfère! Elle ne se sent pas très à l’aise près des yachts américains dans l’animation du centre-ville, elle préfère plus de tranquillité. La décision est prise : mercredi matin on fera cap sur Miramar Marina au sud de Coney Island (1h de Manhattan). Ariane va bien s’y plaire pendant 9 jours amarrée à sa bouée numéro 109.

En attendant, la nuit tombe et la féerie des lumières commence! Bon, ça bouge un peu avec ce traffic incessant dans la baie… Mais la fatigue a raison de notre ravissement!

1ere nuit à côté d’Ellis Island et la Statue de la Liberté. 🎶 I’m a French man in New York 🎶 (version originale par Sting) 
Soirée magique! Toutes les lumières sont allumées! 

Mercredi matin, le décor a changé : départ sous la brume!

Départ pour Miramar marina au sud de Brooklyn.

Nous laissons Ariane quelques jours, seule, pour aller retrouver Rasoka, notre ami cambodgien, qui habite avec sa femme Viorica à mid-town Manhattan et qui nous a très gentiment invité à rester chez lui. Et hop c’est reparti pour une colocation des sexagénaires! Pour la petite histoire, j’ai connu Antoine en… 1985 lorsque j’ai pris une colocation étudiante à Reims en revenant de mon année en tant qu'assistante en Angleterre. J’ai intégré la coloc à 3 avec Antoine et Rasoka. Plein de bons souvenirs, une très belle amitié.

Et le piège s’est refermé 😂!

Rasoka et Antoine : heureux de se retrouver ☺️ ! 

Balade dans le quartier mid-town. La gare de Grand Central et New York Public Library.

Grand Central Terminal avec ses splendides guichets 

Plus ancienne gare de New-York, elle est connue pour son immense et superbe hall de style Beaux-Arts. C’est par ici que 750 000 new-yorkais pressés transitent chaque jour! Le plafond représente les constellations du zodiaque qui brillent sur un fond turquoise grâce à de petites lampes. L’horloge est d’une précision implacable : 1 seconde tous les 20 milliards d’années! C’est ici qu’Hitchcock tourna une des fameuses scènes de « La Mort aux trousses ».

Photo hélas floue, mais retrouvailles sympa avec Pierre, un autre copain de Reims (lui aussi étudiant en médecine à l’époque!) 

Jeudi 9 mai, découverte de la High Line, qui a vu le jour entre 2009 et 2014. Promenade paysagère suspendue, un peu comme la coulée verte à Paris, elle a été aménagée le long d’une ancienne ligne de chemin de fer aérienne. C’est un véritable succès qui voit 8 millions de visiteurs par an! On se promène parmi les buildings à l’architecture très novatrice de NYC.

Le « Vessel »  

Étonnante construction aux allures de ruche constituée de 80 plates-formes interconnectées par 154 escaliers : un véritable labyrinthe. En raison, du grand nombre de suicides dont il fût le théâtre, son accès est désormais fermé. Les garde-corps ne sont pas assez hauts!

Lavage de carreaux réservé aux alpinistes en priorité!

Visite du Whitney Museum, musée avant-gardiste passionnant construit par le « starchitecte » Renzo Piano (à 33 ans, il gagne le concours du Centre Pompidou à Paris).

Whitney Museum of American Art  

Ce musée est consacré exclusivement à l’art américain des XXe et XXIe siècles : 22 000 sculptures, peintures et dessins! La plus importante collection d’œuvres d’Edward Hopper! J’adore! Mais aussi, Warhol, O’keeffe, Koons, Calder, Rothko, Lichtenstein, Pollock… Un fonds colossal avec des œuvres exposées par constants roulements.

Edward Hopper  😍
Charles Demuth et Charles Sheeler avec des représentations de l’architecture industrielle. 

L’après-midi, visite émouvante du site du 9/11 Memorial, longtemps surnommé Ground Zero.

Pour mémoire, les Twin Towers étaient les plus hauts gratte-ciel de New-York (417 et 415 m et 110 étages). Le bilan de l’attentat du World Trade Center avoisina les 2750 morts, dont des centaines de pompiers et de policiers. 8 mois furent nécessaires pour déblayer le site!

North Pool : construit à l’emplacement même de l’une des tours. South Pool n’est pas loin. 

2 immenses et impressionnants bassins vides et profonds d’où tombent des chutes d’eau de 9 m de haut, aspirées dans un puits central qui semble sans fond. Thème de l’absence et du silence. Le symbole est fort, l’atmosphère émouvante, un brin angoissante! C’est une réussite!

A la demande des familles, les noms des 2983 victimes des attentas de 2001 et 1993 sont gravés et ordonnés en fonction des liens entre les disparus.

Dans une des nombreuses salles, on visionne un document exceptionnel sur les personnes évacuées par bateau, car piégées au sud de Manhattan : 500 000 personnes! Opération nommée « the Boatlift ». En tout, un chiffre incroyable : plus de 150 bateaux, petits et grands, effectuaient des rotations sans relâche pour transporter le plus de gens possible vers le New Jersey voisin et Brooklyn.

Torsions de métal fondu : on dirait presque des œuvres d’art, dignes du célèbre sculpteur britannique Henry Moore. 
Unes de presse internationale : le choc! 
Le mur du souvenir.

Sur le même site du WTC, on admire l’Oculus, la gare la plus chère du monde et une prouesse architecturale : 111m sur 49! Des ailes de colombes, une carène de navire inversé ou… un insecte monstrueux digne de Star Wars! 200 000 commuters par jour!

L’Oculus 

Vendredi 10, l’incontournable MET, l’équivalent du Louvre. On se cantonne à l’aile américaine : that’s just enough!

Vitraux Tiffany  
Mosaïques Tiffany  (on ne peut s’empêcher de penser à Klimt) 

Walter Comfort Tiffany est un artiste, designer et entrepreneur américain du XIXe et du début du XXe siècle. Célébré pour son travail et son influence dans le domaine du vitrail, il est reconnu comme l’une des grandes figures liées aux mouvements de l'Art nouveau. Sa renommée est en partie due à la diversité de ses réalisations artistiques et de ses techniques et supports de travail : la peinture, les vitraux, les mosaïques, le verre artistique, les lampes, les bijoux et enfin l'architecture d'intérieur.

Élégantes lampes Tiffany 
Fabrication d’un abat-jour vitrail Tiffany.

Un architecte de génie que j’apprécie tout particulièrement : Frank Lloyd Wright. C’est la construction de maisons privées qui est à l’origine de sa renommée. Il est notamment le principal protagoniste du style Prairie et le concepteur des maisons usoniennes *, petites habitations en harmonie avec l’environnement où elles sont construites. En 1991, il a été reconnu par l'Institut des architectes américains comme le plus grand architecte américain de l’histoire. Rien de moins!

usona * = United States of North America

Salon de la maison Little de Frank Lloyd Wright, à l’esthétique japonaise. 

C’est aussi l’architecte du musée Guggenheim (celui de NYC), musée d’art moderne, avec son architecture hélicoïdale « renversante »! On passera le revoir lundi.

Intérieur du musée Solomon R. Guggenheim 
Frank Lloyd Wright signe son plus beau bâtiment public en 1959. 

Parenthèse refermée sur F. L. Wright, retour sur quelques toiles du MET.

Peintre impressionniste américain : Childe Hassam.  

Et une toile que j’adore et que je rêve de revoir depuis notre première visite à NYC en 1992! Chef d’œuvre de la peinture de genre américaine, cette toile dépeint avec une infinie poésie la rude existence des trappeurs.

Fur traders descending the Missouri (1845) de George Caleb Bingham  
Volutes de fumée du trappeur de droite, la pipe à la bouche.

Le soir, on monte prendre un apéro sur le toit de l’immeuble de Rasoka au 30 ème étage. Et hop une petite coupe de champagne!

Champagne sur le roof top! Antoine, Claire, Rasoka, Viorica et Pierre 
On y retourne après le dîner pour admirer la vue du 30 ème étage! Magique! 

Samedi et dimanche, Pierre est reparti pour le Paraguay, nous emmenons Rasoka et Viorica remonter l’Hudson River. Hélas le temps s’est rafraîchi.

On retrouve la marina de Miramar avec ses drôles de créatures qui se déplacent bizarrement sur le fond sableux! Des limules! Ce sont des animaux préhistoriques qui ont survécu à plusieurs extinctions! Leur vision est exceptionnelle car elles possèdent plusieurs paires d'yeux : 3 paires et un tout seul! Rien ne lui échappe!

2 limules qui déambulent en remorque!  
Déjeuner bien emmitouflés. « La croisière s’amuse »!

On est un peu déçu des bords de l’Hudson : peu de jolies demeures.

Dimanche, retour vers Coney Island tous les deux. Rasoka et Viorica nous ont quittés pour prendre le train et rentrer plus tôt. Le temps se dégage en milieu d’après-midi.

Antoine emmène Rasoka et Viorica prendre leur train afin de rentrer plus tôt. 
Manhattan a retrouvé le soleil 

Lundi 13 mai, balade au Rockefeller Center, puis visite curieuse de la boutique Tiffany, sur la « V Avenue ». Architecture intérieure raffinée et de très belles pièces de joaillerie. Tiffany est une attraction à lui seul. Plus de 40 œuvres d’art et pièces inédites y sont exposées sur dix étages.

Tiffany : joli design intérieur et belle élégance de l’escalier. 

Mais hélas, ni lampes, ni vitraux ne sont exposés.

Après midi, coup d’œil rapide sur le Guggenheim et balade dans Central Park.

Entraînement d’une équipe de baseball féminine à Central Park 
The Reservoir : « Marathon man » n’est pas loin! 

Mardi, visite de la « Morgan Library », splendide édifice de style néo-Renaissance construit en 1906 pour accueillir la collection de John Pierpont Morgan : magnat de la finance à l'influence redoutable (la dynastie des JP Morgan pour les intimes). Famille de célèbres banquiers et entrepreneurs à la tête d’une exceptionnelle fortune.

The Morgan Library  

On y découvre une collection de manuscrits et livres rares dont… de manière surprenante l’édition originale du Petit Prince. Des partitions originales, des objets archéologiques et des tableaux de grande valeur. Sympa ce JP Morgan Senior, car il souhaitait que ses trésors soient mis à la disposition du public, ce qui fut fait par son fils, JP Junior. Ceci représente un des dons culturels les plus importants de l'histoire des Etats-Unis.

Portrait de Hans Memling  
Triptyque. Et recueil de gospels superbement ouvragé datant de l’époque carolingienne.
Remarquable collection de sceaux cylindriques mésopotamiens en marbre et serpentine ( 3500 av. J.-C.) Motifs très minutieux. 
Pièce maîtresse : la bible de Gutenberg de 1455 (premier livre imprimé du monde) . 

Dans le même lieu se tient également une exposition temporaire pleine de poésie sur Béatrix Potter, naturaliste, illustratrice et écrivaine britannique au début du XX ème. Très connue pour ses contes pour enfants avec les aventures de Peter Rabbit notamment. Un vrai talent!

En route pour Béatrix Potter au détour d’une galerie superbement dessinée (toujours la Morgan Library).
Le potager : terrain de prédilection de Peter Rabbit  
Peter « croqué » par  son illustratrice. 
Les petits camarades de jeux de Peter! 

L’heure du goûter approchant… Notre bagel de midi a été vite digéré!

Bagel au saumon fort savoureux 

Nous sommes (toujours) prêts pour déguster une autre recette locale! LE New-York cheesecake!

Pas très imposant! Surtout quand on en prend un pour deux! Mais l’adresse est une maison connue dans le quartier de Soho (Fanelli)

En rentrant chez Rasoka, on tombe sur une galerie d’art sympa. Eden Art Gallery. On y traîne un peu, médusés par ces curiosités pleines de couleurs!

« Pulp Fictions » and « dancing with Niki de Saint Phalle », version Diet! 

Mercredi 15 mai, dernier jour sur New York. On a prévu une visite guidée en français de l’ONU, où travaille Viorica. Très intéressante. Cela me rappelle les journées passées à l’UNESCO (Paris) avec les classes européennes du lycée de Vannes. Réunion en anglais avec des comités de presque tous les pays du monde (193). Thèmes autour de la politique, l’écologie, la santé, l’éducation. Les élèves devaient présenter des projets préparés en amont. Ici, c’est grandeur nature!

Sculpture connue sous le nom de « Non violence ». L’artiste suédois l’a créée suite à l’assassinat de son ami John Lennon. 
Salles de conférences : on passe discrètement alors que l’assemblée est en pleine session. 

On a adoré New-York et surtout passer du temps avec nos amis! Le bonheur! C’est bien triste de quitter Rasoka et Viorica.

Jeudi matin, ravitaillement chez Aldi! On préfère quand même Trader Joe’s, indiqué par Rasoka 😍! Départ 13h avec une « fantaisie » du propulseur d’étrave qui refuse de démarrer! Bon on lui pardonne, il décidera de cesser ses mouvements d’humeur au sortir de la baie.

E la nave va!

Ariane pris du 30ème étage par Rasoka lors de notre navigation sur l’East River en quittant New-York 
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Ça y est, nous voilà repartis en navigation, en longeant la rive nord de Long Island. Nuit dans la baie de Manhasset, Port Washington très calme. Le lendemain, on fait le plein d’eau et de gasoil (américains toujours hyper sympa, admiratifs de notre périple et toujours généreux de conseils). Après 50 milles, étape à Port Jefferson (toujours au nord de Long Island, qui est d’ailleurs bien « Long »! Je confirme!)

On reprend notre rythme : départ 10h au moteur (pétole de vent). 50 milles avant Fishers Island. Antoine nous fait des super cookies aux flocons d’avoine et raisins !

Fabrication de délicieux cookies « boat-made » par Antoine. 
Fishers Island, au sud de la petite ville de Mystic. Très jolie escale. 
Coucher de soleil sur Fishers Island. 

Dimanche 19 mai : belle balade à pied. Après l’effervescence de NYC, on retrouve une ambiance plus bucolique!

Bien couverts à Fishers Island! 

Lundi, on remonte la Mystic River sur une dizaine de milles pour nous arrêter 2 jours dans cette jolie ville de Mystic.

Remontée de la Mystic River.

On débarque sur les quais où se trouve un atelier de matelotage : fabrication artisanale de noeuds, de toulines…

L’atelier de « Mystic knotwork ».  

Un peu plus loin, on découvre par hasard une très jolie bibliothèque où 2 inhabituels lecteurs promènent leurs moustaches au détour des étagères de livres 🐈🐈 ! Il faut dire qu’elle est très cosy cette bibliothèque! Avec ses tapis moelleux, ses fauteuils et rocking chairs confortables…

On s’installe confortablement dans les fauteuils et on bouquine. Antoine avec Béatrix Potter et moi avec l’architecte F.L. Wright 
Quelques amusements au déplacement erratique pour les 2 félins!  

L’après-midi, on fait un tour au musée maritime où se trouve le célèbre trois-mâts barque « Charles W. Morgan », le dernier des grands baleiniers. Construit en 1841, ce magnifique bateau réalisa 37 longs voyages de 9 mois à 5 ans.

Cela me rappelle la lecture de « Moby Dick » d’Herman Melville, odyssée de plusieurs années, dont de longs mois sans escale, à la poursuite de cette mythique baleine blanche!

Le « Charles W. Morgan ».  
Poulie hors norme, atelier de maquettes et gilets de sauvetage en liège. Il faut y croire! 

Mardi : programme intendance. Lessive à la marina le matin. Les marinas sont systématiquement équipées de plusieurs machines à laver et de sèchantes. On emporte notre lecture! L’après-midi, changement des lazy-jacks et de la drisse de grand-voile, livrée chez Rasoka.

Le lendemain matin, avant de quitter Mystic, j’ai repéré un coin bien sympa « Kitchen Little » pour aller prendre un brunch. J’adore!

On se retrouve entre soixantenaires! Le menu est alléchant : pancakes incontournables pour nous deux. 

On quitte Mystic et cap sur Newport, la Mecque de la voile! Arrivée 16h30 : on se trouve une petite place pour ancrer dans la baie et l’on prend plaisir à regarder les jolies coques glisser sur l’eau.

Élégantes coques 

Située à l’entrée de la baie de Narragansett, Newport a accueilli la course mythique de l’America’s Cup pendant un demi-siècle. De son riche passé de port marchand, la ville a également conservé un exceptionnel ensemble de maisons coloniales, construites au XIX ème siècle à l’époque de ce que les américains nomment « The Gilded Age » (littéralement « période dorée » ou « âge doré »), période qui s’étale entre 1865 et 1901.

Des résidences privées, d’été (on n’ose imaginer les résidences d’hiver!), démesurées construites pour les « rich and famous »!

Jeudi matin, on décide d’en découvrir 2. « The Elms » et « the Breakers ». On en a plein les yeux!

The Elms 
Hall d’entrée « the Elms »
Luxury!  
Salle où étaient rangées vaisselle et argenterie (au coffre)  en communication avec l’arrière cuisine en contrebas. 
Tout est dans le détail et rien n’est laissé au hasard! 
Magnifique portrait de Lady Drexel par Giovanni Boldini. 

Vie mondaine « trépidante » : l’époux de Lady Drexel, Harry Lehr, organisa un jour un diner de … chiens. A cette occasion, il invita donc la crème de la société canine de Newport à venir diner déguisé. Les chiens s'assirent autour d'une table en acajou dont les pieds avaient été sciés. En grande pompe dans un cérémonial digne des diners les plus officiels, les chiens dégustèrent une fricassée de veau! La démesure!

On nous avait conseillé de commencer par la demeure la plus humble… L’après-midi, cap sur « the Breakers »!

The Breakers face à la mer  
Une résidence d’été d’un autre temps. 

The Breakers est monumental : 13 000 m2. 70 chambres et plus de 300 fenêtres. Un détail : il y a 750 poignées de portes au minimum…

L'aisance de l'Age d'or et ses fortunes inépuisables prennent fin en 1913, avec l'introduction de l'impôt sur le revenu. Les grandes villas de Newport ferment alors les unes après les autres. Elles sont reconverties en appartements, en écoles ou bien démolies. C’est en 1972 que le manoir deviendra la propriété de la Société de Préservation du Comté de Newport qui va se charger de sa restauration.

Le lendemain, temps radieux, on met les baskets et objectif rando sur le sentier le long du littoral : the Cliff Walk. 6 km de paysages qui nous rappellent la Bretagne. On démarre à South End, pique-nique sur les rochers et arrivée à North End.

Cliff Walk à Newport 
Côte, inspiration bretonne.  

On termine la journée par quelques pas dans le charmant centre-ville de Newport avec de jolies boutiques. On s'attarde presque deux heures dans un magasin de laines où je me laisse séduire par quelques pelotes et paires d'aiguilles pour la confection d'un pull pour Gaspard. Je choisis un modèle avec un motif de circonstance : une baleine.

Samedi 25 mai, on quitte Newport après le changement d’un boîtier de grande latte de la grand voile. Ils nous lâchent régulièrement… On les surveille et on essaie de faire de la prévention.

Sortie de la baie de Newport : point de vue top pour apercevoir les concurrents de l’America’s Cup.

Cap sur l’île de Martha’s Vineyard et belle navigation au portant. On apprécie.

Martha’s Vineyard, c’est un peu l’île de Ré américaine. Ambiance de vacances, d’autant plus que s'annonce un long weekend avec le lundi férié (Memorial Day). Célébré chaque année le dernier lundi du mois de mai, il rend hommage aux membres des forces armées des États-Unis morts au combat toutes guerres confondues. Quelle bonne idée d’avoir regroupé ces mauvais souvenirs en un seul jour!

C’est une île pleine de charme avec ses petits villages pimpants et fleuris, ses plages de sable blanc et ses paysages enchanteurs.

On s’installe sur une bouée dans le port d’Oak Bluffs, station balnéaire de style victorien, et on part en exploration. Ville la plus active, elle vaut le détour pour ses 300 « gingerbread cottages » (maisons de pain d’épice), ces adorables cabanons peints de couleurs vives et ornés de frises de bois dentelées, de pignons tarabiscotés et de flèches gothiques. Ils ont été construits au milieu du XIXe par une communauté de méthodistes.

Petites maisons « gingerbread ».  

Dimanche, on ressort les vélos. Direction la petite ville d’Edgartown, puis on prend le bac (5 mn) pour l’île de Chappaquiddick, joli nom et ravissant cadre pour pédaler, certes dans du sable mais avec peu de dénivelés.

 Chappaquiddick : 🎶 à bicyclette 🎶

Lundi 27 mai, départ dans la brume. Direction Bourne à l’embouchure du canal de Cape Cod. On a décidé de couper la péninsule de Cape Cod par le canal. On mouille à Onset Bay. Le lendemain, on se lève et on se retrouve échoués! Sans conséquence, heureusement!

Petit déjeuner sous un angle intéressant!  

On quitte ce lieu qui essaye de « nous retenir malgré nous » et cap sur Provincetown, à la pointe de Cape Cod. Une cinquantaine de milles à parcourir sous le soleil. Eole est également de retour!

Arrivée sur Provincetown  

Provincetown, c’est là, en 1620, que les « Pilgrim Fathers » foulèrent la terre promise pour la première fois, puis au XVIIe ce fut un haut lieu de la chasse à la baleine, début XXe nombreux artistes y vinrent chercher l’inspiration et aujourd’hui la ville est surtout fréquentée par des artistes excentriques et marginaux, dont une grande partie de la communauté LGBT. Il y règne une atmosphère toute particulière. Le drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté gay, flotte un peu partout.

Provincetown Pride : les couleurs arc-en-ciel de la communauté LGBT.  
Un dispensaire qui nous laisse songeur!  

Mercredi 29 mai, on chausse nos baskets et on part à la recherche des phoques le long de la plage. On ne verra que les moustaches (façon « hop on and hop off »).

Provincetown  
Maison patriotique : Memorial Day n’est pas loin.  
Les pêcheurs de morue portugais ont changé leur enseigne pour notre plus grand plaisir gustatif! Et hop un pastéis de nata ☺️ ! 
Très belle plage, mais les requins blancs ne sont pas loins, car friands de phoques! Ah, ces rôtis fuselés et biens dodus! 
Pas de baignade pour nous! 

Jeudi 30 mai, temps pluvieux et peu de visibilité. On quitte Provincetown pour Boston : navigation au près plutôt inconfortable pendant 50 milles. Je résiste et tiens le coup, et la barre par la même occasion!, mais Antoine, le pôvre, va généreusement nourrir les poissons!

Fin d’après-midi, on mouille devant le SBYC : South Boston Yacht Club. Il y en a un qui ne cache pas sa joie!

SBYC, le South Boston Yacht Club classé monument du patrimoine. L’intérieur est tout en bois : superbe! 

Vendredi on découvre le quartier assez éloigné du centre ville et on fait escale pour quelques heures au Starbucks, toujours généreux en wifi! Puis fin d’après-midi attablés au bar du yacht club à régler nos problèmes administratifs. De nombreux membres sont là, adorables et curieux de notre présence. La conversation s’engage très vite. Une adorable dame nous offre une bière et une demi-heure après, une autre nous amène une pizza. On est choyé : ça va être dur de repartir!

Comme des coqs en pâte!  

Selon les vents, notre yacht club se trouve malheureusement sur le trajet des avions qui atterrissent et décollent au dessus de nos têtes!

Incroyable, le nombre d’avions. Ils se suivent à la queue leu leu. 

Samedi 1er juin, départ en vélo. Hélas crevaison en cours de route pour moi! J’ai roulé sur des morceaux de verre car ma chambre à air est crevée à deux endroits! 2 magnifiques diamants sont incrustés dans mon pneu! Pas de chance! Retour au yacht club à pied… qui va nous prendre 50 mn en poussant nos vélos sous le soleil! Finalement ce sera un Uber qui nous emmènera dans le centre-ville près des quais très animés. On est samedi et la chaleur est bien là! On se balade parmi les badauds.

Dimanche 2 juin, matinée tranquille et l’après-midi, on repart en vélo pour le musée Isabella Stewart Gardner. Élégant palais vénitien ouvert depuis 1903, ce bâtiment renferme la collection privée de cette richissime et excentrique collectionneuse. Sa devise personnelle, en français c’est plus chic, « C’est mon plaisir! ».

Encore une fois, selon le souhait de sa fondatrice, c’est un musée où les œuvres ne sont pas étiquetées. Chacun le parcourt en flashant le QR code avec son téléphone. Bof!

Comme au Whitney Museum de New-York, Renzo Piano (encore lui) y a construit une extension, bâtiment tout d’acier, de verre et de cuivre.

Joli jardin entouré d’un cloître 
Colonne torsadée et grille ouvragée.  
Très jolie sculpture représentant « Donna Isabella », surnommée ainsi par les Bostoniens, et toile de Rembrandt 

En 1990, 2 cambrioleurs déguisés en policiers ont dérobé 13 œuvres d’art dont 11 toiles (certaines découpées au cuter). 3 Rembrandt, 1 Vermeer, 5 Degas… Les œuvres sont toujours recherchées et de manière étonnante, les cadres vides des toiles volées sont restées fixées au mur. 5 millions de dollars sont offerts par le FBI à celui qui les retrouvera.

Étonnants cadres sans toile.  

Lundi 3 juin, on va chercher notre voiture de location, on fait un tour chez notre ami « Westmarine » pour les traditionnelles bricoles d’accastillage, on fait le plein de Propane chez U-Haul qui ne nous fait pas payer (notre insignifiante bouteille est tellement petite pour les américains 🤣) et l’après-midi on accueille Annette et Jean-François, nos amis bretons qui ont fait la traversée de l’atlantique avec nous en 2019. Le bonheur de se retrouver pendant 3 semaines! Tant d’émotions et voilà le moteur du hors bord qui fait des facéties. Il répond présent pour la marche arrière, mais refuse de s’enclencher en marche avant! Pas pratique du tout! Alors, on rame! Enfin, « certains » rament!

Antoine et Jean-François : les joyeux pagayeurs!  

Mardi : programme lessive pour certaines et opération concessionnaire Honda à 45 mn de Boston pour d’autres! Chez RNR, l’adorable Rich va nous le réparer en 3 jours (en faisant marcher la garantie européenne!). « Well done, Rich! » On en profite pour changer les deux pompes de cale HS. Un peu de bricolage en perspective.

Pompe de cale en rade!  Pas de vis cassé au niveau de l’embouchure du tuyau d’évacuation. 

Après-midi, balade dans la petite ville de Cambridge autour de l’université d’Harvard et du MIT. Superbes bâtiments très modernes pour ce dernier. Et rebelote, incontournable visite du musée d’art local.

Julien Hudson (premier peintre afro-américain créole libre en Amérique) et Ammi Phillips (tous deux du début du XIXe) 
Winslow Homer
Pot de beurre abolitionniste (1810-1820) 
John Singleton Copley : études pour une œuvre commandée par l’Angleterre célébrant leur victoire sur les français et les espagnols

Mercredi matin, après un échouage nocturne sur un malencontreux banc de sable, sans conséquence, on déplace Ariane et on en profite pour faire un plein d’eau (toujours gratuit depuis la Floride).

Déjeuner dans un vieux pub où l’on déguste une recette locale délicieuse : la Boston clam chowder (chaudrée de palourdes). J’en avais gardé un souvenir « ému » lors de ma première visite à Boston avec Alice et j’en rêvais depuis plusieurs années.

La bande des 4 dégustant en chœur son clam chowder.  

L’après midi, on décide de faire un tour dans un vieux quartier de Boston plein de charme : Beacon Hill. Avec ses rues, certaines pavées, abruptes, bordées de maisons mitoyennes en briques de styles fédéral et victorien éclairées par des lanternes d'époque, Beacon Hill est l'un des quartiers les plus pittoresques de Boston.

Quartier de Beacon Hill : le repaire des WASP (White Anglo-Saxon Protestants). 
La rue pavée d’Acorn Street  

Chaque soir, on galère pour garer la voiture : sweeping day à partir de 8h, parking pour les résidents seulement, les handicapés … On s’y perd dans les indications des panneaux de signalisation!!! Et il y a de quoi!

Et la fourrière n’est pas loin! On y échappera, ouf!  

Jeudi 6 juin, c’est le grand jour. LA VISITE A STOCKBRIDGE! Le musée d’un illustrateur fabuleux : Norman Rockwell. On avait promis à Annette et Jean-François d’y aller ensemble. Ça y est, nous y voilà! Enfin presque car on a plus de 2 h de route pour atteindre le « Deep Massachusetts »!

Norman Rockwell, c’est l’illustrateur américain préféré des profs d’anglais! Il est célèbre pour avoir illustré de 1916 à 1963 les couvertures du magazine The Saturday Evening Post, où il représenta dans un style naturaliste et réaliste la vie quotidienne aux États-Unis dans l’entre-deux guerres et l’après-guerre. Il usa avec talent de la caricature pour accentuer le caractère comique de certaines situations, pour notre plus grand plaisir. Pendant près de 50 ans, les américains se délectèrent avec ses dessins. Vers la dernière partie de sa carrière il évolua vers des thèmes plus politiques et sociétaux.

J’étais déjà venue sans Antoine et c’est un vrai bonheur de retourner sur les pas de Rockwell! Antoine, Annette et Jean-François sont ravis!

Drôles, sensibles, cocasses, tendres saynètes! 
La ségrégation raciale aux USA dans les années 60. 
Commérages et généalogie familiale. 
Tellement plaisants à détailler : les pirouettes de la pompom girl, rock ’n’ roll with grand-dad, chasing my best friend… 
Moments savoureux de la journée d’un petit garçon et celle d’une petite fille! 
Hé hé! L’œil coquin du peintre!  
Études… J’adore 😍

Vendredi matin, on repart en visite pour le « Museum of Fine Arts » (toujours 3 étoiles dans les guides!!!). Un musée exceptionnel : 500 000 pièces, seulement 13 000 sont exposées (Ouf!). Architecture particulièrement réussie avec l’ajout de l’aile ouest conçue par Pei (architecte de la pyramide du Louvre) : espace, clarté et lumière sont les maîtres mots.

Le hall où se trouve le café. Gigantesque verrière! 
Drugstore by Edward Hopper 
Georgia O’keeffe  
 Diego Rivera et Frida Kahlo 
Childe Hassam  
Among the olive trees by John Singer Sargent  
Monet et Van Gogh  

Vendredi après-midi, on part vers Pembroke tous les quatre pour récupérer le moteur et les pompes dans le garage RNR. Départ des américains en weekend, encombrement maximal sur la route! Mais on est heureux de tout récupérer pour pouvoir repartir le lendemain.

Rich derrière son comptoir : pas très à l’aise avec l’informatique mais adorable. Pièces changées pour un moteur de 2 ans! 

Quelques recommandations/dictons de notre garagiste Rich au sujet du hors bord.

“No use, bad use” ou encore « no use, you lose ».

Retour au musée pour un « quick glance » en fin d’après-midi. Bien fatigués le soir, on n’en peut plus!

Samedi 8 juin, à regret, nous allons dire au revoir à nos hôtes du SBYC. Antoine y laisse une aquarelle en souvenir.

Et nous voilà repartis. Direction Gloucester (25 milles).

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Publié le 2 juillet 2024

Le Maine, c’est le dernier état américain, la partie la plus septentrionale de la Nouvelle-Angleterre juste avant le Canada. Il est connu pour ses paysages et notamment pour ses côtes rocheuses et dentelées, ses montagnes basses et vallonnées et ses immenses forêts. Le massif des Appalaches se dessine dans le lointain. Un cadre superbe qui nous fait penser aux paysages d’Europe du Nord. Plus de 3 000 îles pour y musarder. Un terrain de jeu infini pour les amoureux de la voile.

Lobster land ou vacation land : un beau programme! 

Samedi 8 juin, arrivée à Gloucester. Temps splendide. Vent et soleil. Dans un pub sur le port, on entend de la musique country au loin. Quelques américains se déhanchent sur le dance-floor devant la scène et les musiciens s’enhardissent. Et hop nous voilà attablés, une bière à la main!

Saturday Night Fever in Gloucester! 
« 🎶  Alors on regardait les bateaux🎶 »… On sirotait nos bières pression… 

Le lendemain, c’est un tout autre temps! On fait escale entre Star island et Cedar island dans l’archipel des Shoals. C’est bientôt l’été et les cirés restent de rigueur 🤣!

Temps frais!

Lors d’un empannage un peu musclé : on y a laissé la poulie tribord du chariot d’écoute de grand voile! Un peu de bricolage en perspective.

 Réparation de fortune en attendant de s’amuser avec les roulements à billes du chariot! 

Lundi 10 juin navigation sous le soleil jusqu’à Cape Porpoise après une tentative d’approche à kennenbukport, pas de place et hors de prix (7$ le pied! pour une place au port : 45x7= 315$ la nuit!) On repart et on va mouiller du côté de Cape Porpoise : jolie petite embouchure. On se fait une ventrée de homards, clam chowder délicieux et maïs “on the cob”, achetés au petit marchand local.

Le spi est de sortie!  
Superbe ciel au mouillage de Cape Porpoise 
Quelques conseils de dégustation  
Menu « classique » dans le Maine : clam chowder, homards, maïs (corn on the cob). Et quelques harengs salés pour démarrer!
Le dîner s’annonce copieux! Pourtant, la ligne de pêche est aux côtés de JF, hélas délaissée par nos amis les poissons. 
Avant/après!  

Mardi 11 juin, on arrive à Portland vers 16h et on prend une bouée au Center Board Yacht Club. Balade dans la ville et le long du littoral. Soirée jeux animée autour du “6 qui prend”. Super sympa!

Le lendemain, on fait quelques lessives (entre autres de nos cordages) et on s’offre un pique-nique sous le soleil, bien installés devant la terrasse du yacht club. Les membres passent et s’attardent avec nous pour partager quelques conseils.

 Menu : bière, melon, saucisson et coleslaw. 

Après-midi, traditionnelle escale au musée des beaux-arts local où l’on trouve des peintres tombés sous le charme des paysages du Maine. Entre autres, Winslow Homer.

Winslow Homer  
Les oies de la Chesapeake par Winslow Homer  
« Monhegan houses » par Edward Hopper et Chaïm Soutine avec ses oies dessinées avec tourment. 

Avant de quitter Portland, on fait quelques courses. Lors de notre avitaillement, on est souvent surpris par les rayons richement approvisionnés! Ici le monde de la soupe.

Le/la clam chowder n’y figure même pas!

 Au détour d’un rayon, le clan Campbell’s! Pas sûr qu’Andy Warhol ait apprécié cette tête de gondole sans grande originalité! 
« Infiniment calorique »… Il va falloir limiter sa dégustation!  

Arrivée à Jewell Island en fin d’après-midi Rencontre avec Charly le ranger de l’île et seul habitant, qui nous informe sur les « plaisirs iliens » et plus particulièrement sur l’agressivité des moustiques sous les bois, des tiques dues à la présence de cervidés, des coyotes et d’une plante particulièrement dangereuse le “poison ivy” (en français sumac vénéneux et au Canada, on l’appelle l’herbe à puce!) Ça gratte, ça gratte, ça gratte! On va soigneusement éviter tous ces soucis et se concentrer sur la recherche de moules! Inoffensives!

Be aware! For sure, we will!
 Ariane au mouillage à Jewell Island. Seul bateau. Au milieu de cocktail cove : un programme intéressant, ma foi… 
Jewell island : mosquito paradise 🦟! Or mosquito hell! Tout dépend du point de vue… 
🎶Aux armes, etc! 🎶
La capuche d’Annette : un aérodrome pour « moustipiques », comme dirait notre petite fille Valentine. 
Tout le monde est bien couvert et se protège des attaques de moustiques, qui nous ont poursuivi jusqu’à la plage! 
Antoine joue les Indiana Jones en dévoilant ses mollets et ses méduses vintage.

Samedi 15 juin, Antoine appelle le port de l’île de Monhegan mais hélas pas de réponse. Pourtant, les locaux nous disent qu’elle est bien jolie cette Monhegan, mais les guides nous rappellent que le mouillage n’accroche pas. Alors on attend une réponse du Harbor master et on aura peut-être plus de chance demain, dimanche, fin de weekend, les touristes seront repartis sur le continent.

Avec Annette, on étudie la carte pour déterminer la navigation. 
Jolie goélette.  

Après discussions, on opte pour un mouillage à Linekin Bay. Arrivée dans Lewis Cove en milieu d’après-midi où l’on tente de prendre une bouée. Et clic! La gaffe nous quitte et reste bêtement cramponnée à la bouée. On observe ce drôle d’objet flottant : pas question de lui laisser son indépendance! Alors on y retourne illico et hop la gaffe est de retour chez elle et nous amarrés à la bouée.

Tentative de fuite de la gaffe! 

On descend à terre où l’on découvre le Linekin Bay Resort et pour le tarif de notre mouillage, on a accès à la piscine sur le front de mer! Lucky boys and girls! Et plouf, on se jette à l’eau, puis on lézarde au soleil sur la terrasse. On est bien!

Linekin Bay Resort avec Ariane au premier plan à gauche.  

Dimanche 16 juin, on décide de tenter le départ pour l’île de Monhegan même sans réponse. On se dit que c’est la fin du weekend et qu’il y aura bien des bouées libres! En fait on ne verra jamais le fantomatique Harbor master. Quelques 10 milles plus loin, on se trouve une bouée. On paye pour deux nuits au bar local! Et nous voilà partis en randonnée découverte vers le sud de l’île.

Sud de l’île de Monhegan.

Le lendemain, on part en rando au nord.

Randonnée au nord de l’île. 

On regarde notre bilan vent et gasoil : 3957 milles nautiques entre la Martinique et Monhegan island! Pas mal!

En début d’après-midi, après une tentative de pêche par Jean-François, à partir du bord d’Ariane : hourrah! 4 maquereaux se laissent gentiment attraper. Un chacun ☺️.

Les pêcheurs en pleine préparation. 5mn plus tard, il y en a un qui fait la tête au fond du seau! 
Beau travail de matelotage : surliure réalisée par Annette 

Départ pour Tenants Harbor vers 14h et navigation au moteur sous le soleil!

Joli phare de Goose Rocks et 2 casiers à homards! Seulement 2! 

Le lendemain, petite nav autour de Vinalhaven island. On passe à côté du bateau de Philippe Poupon « Fleur Australe » pour faire escale à Perry Creek.

Fleur Australe  

On slalome entre les casiers que l’on voit à perte de vue! C’est la pleine saison! On descend à terre avec Annette et Jean-François pour ramasser quelques moules énormes! et au retour opération nettoyage de la coque à quatre mains. 2 qui briquent et 2 qui déhalent!

Ça bosse dur! Faut que ça brille!  
Vérification de l’état de propreté de la coque et surtout du moteur. L’eau est gelée! 
Moments de partage sympa 😍 . Le bonheur de se retrouver. 
La voile : une belle histoire d’amitié!  

Nuit paisible, comme dirait la tisane!

Mercredi 19, on poursuit notre déambulation dans les îles du Maine. Toujours en zigzagant entre les casiers! Escale à Pulpit Harbor sur Northaven island.

Jeudi, escale dans une jolie ville, Camden. Beaucoup de galeries d’art, restaurants, brasseries. Très chic!

Escale du soir : menu traditionnel « lobster roll » pour certains. Il pleut des cordes dehors!  

On repart le lendemain pour Castine, un autre petit port à quelques milles de là. On attrape une bouée que l’on nous allouera gracieusement! Toujours sympa. Il faut dire que la saison touristique n’est pas commencée. On est tout seul!

Samedi 22, on embarque tous les 4 sur l’annexe mais hélas de nouveau le moteur hors bord nous joue des tours! Encore une fois, il est bloqué en marche arrière. Alors on rame! On ne se laisse pas abattre et on part en visite : musée maritime de Castine et musée local. On trouve davantage d’intérêt dans notre déjeuner avec du homard (on adore) et une délicieuse tarte rhubarbe myrtille (les “blueberries” que l’on va voir partout au Canada). Miam miam! On échange avec la cuisinière polynésienne autour de la recette du coleslaw… Rencontres toujours sympa avec les locaux. Au retour, un pêcheur nous fait visiter son chantier et nous raconte qu’il a perdu toute la partie du ponton embarqué par une tempête cet hiver! Bien sûr, il n’était pas assuré, donc il nous dit courageusement qu’il faut repartir de zéro! Et pourtant il semble avoir largement atteint l’âge de la retraite! Courageux! Bravo! Il nous parle de l’intrus qui rôde dans son local : un écureuil 🐿️, qui vient nous saluer en passant! L’inconscient joue à cache-cache, rongeant les voiles en gardiennage et ne voit pas que le propriétaire cherche à éliminer ce gêneur! En partant, ce septuagénaire plein de ressources nous offre un joli panier en bois : le charme français ☺️!

Chantier en cours de réparation. La partie couverte est toujours en place, mais il faut remplacer tout le ponton extérieur. 

Dimanche matin, départ de Castine pour Swans Island (30 milles). On accroche un casier en cours de route. Ça devait arriver! Pris dans la dérive et le safran, mais heureusement pas dans l’hélice! Un moindre mal! Brume +++. Visibilité parfois à 20m! Navigation à l’aveuglette : merci aux instruments! Vers 16h30, on jette l’ancre dans la petite anse de Buckle Bay. On ne voit pas la rive à 30 m. Nuit tranquille. Jean-François nous apprend un nouveau jeu de cartes : le 5000. On l’adore.

Lundi 24, navigation en « zig zag » jusqu’à Bar Harbor. Annette et Jean-François récupèrent leur voiture de location. On part en virée faire quelques courses. Moteur hors bord déposé chez le concessionnaire Honda à 1h de Bar Harbor. Il nous annonce 3 semaines de délai de réparation… après négociation, il propose 1 heure de main d’œuvre pour débloquer le changement de vitesse. Pas très engageant ce concessionnaire!

On poursuit notre escapade pour refaire de l’avitaillement. On rentre avec l’annexe chargés comme des baudets ! On rame et le vent se met de la partie pour nous ralentir! On se console avec un délicieux dîner de saumon sauvage. Merci JF et Annette.

Mercredi 26, départ de Jean-François et Annette après 3 semaines de bonheur à naviguer ensemble. Belle amitié ☺️! Tous deux nous déposent gentiment à l’entrée du Parc National d’Acadie.

🎶 Chacun son chemin, 🎶 chacun sa route 🎶! 

Et nous voilà partis pour 5/6 heures de randonnée : ascension de Pemetic Mountain, Eagle Lake et tour de Jordan Pond. Paysages magnifiques et des chemins de randonnée très bien entretenus. Le parc est un site très apprécié des randonneurs. Il y a même un service de navette gratuite pour y circuler. Top!

Très belle rando dans le Parc d’Acadie : les castors ne sont pas loin! 

Retour sur Ariane en fin de journée après une pluie rafraîchissante. A bord, on cherche nos compères 😔. Il faut repartir pour une vie à deux.

Jeudi 27, il nous faut récupérer notre hors-bord. Notre ami « Uber » va nous y accompagner! Imparfaitement réparé, le changement de vitesse est désormais opérationnel, mais le carburateur est, dixit le mécano, HS! Antoine compte bien vérifier ses entrailles! On investit dans l’achat d’une nourrice étanche car l’autre laissait passer l’eau! D’où les problèmes…

On vote pour un déjeuner dans un restau sur le port de Bar Harbor : on a besoin de nourriture positive pour se consoler!

Vendredi 28, matinée bricolage sur le moteur pour Antoine qui réussit à le faire démarrer! Hourra! Mais le carburateur reste fragile et il ira faire un stage à Halifax prochainement…

Il ne mérite pas de figurer aussi souvent dans ce blog! 

De mon côté, je prépare les couchettes pour notre traversée de la baie de Fundy vers le Canada 🇨🇦 . 100 milles à parcourir. La météo est parfaite. On quitte Bar Harbor vers 16h30. Pendant 3 heures, on n’aura de cesse de scruter l’horizon pour éviter les casiers. On espère qu’il y en aura moins côté canadien lors de notre arrivée!

La Baie de Fundy. Les marnages n’ont plus rien à voir avec la Floride! Jusqu’à16m dans certains endroits! 
Bye bye America! En route pour le Canada 🇨🇦 !
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Samedi 29 juin, on s’étire sur le ponton vers 15h. Quel bonheur d’arriver sur les côtes canadiennes sans avoir à slalomer entre les casiers! La pêche aux homards est fermée depuis fin mai. Aucun casier en vue!

Un coup de vent avec des rafales à 40 noeuds est annoncé pour dimanche. On reste bien abrité dans le port de Yarmouth sous une brume épaisse. Ça va souffler!

Effectivement, le lendemain une amarre lâche dans la matinée. Heureusement on avait sécurisé le bateau avec plusieurs.

Le port de Yarmouth avec Ariane bien installée. La brume aussi! 

Et voilà, nous sommes le dimanche 30 juin, c’est l’anniversaire d’Antoine. Déjeuner au restau Rudder’s Brew. Une carte clin d’œil en mémoire de Bambou : « a golden birthday 😉 », une belle chemise, un livre sur Norman Rockwell et les chiens, et une première « poutine » au homard 🦞.

Happy golden birthday Antoine et bonne dégustation! « Poutine » au homard 🦞 bien sûr ! 

Lundi c’est la fête nationale sur le port! Quelques animations et danses folkloriques. Programme restau pour mettre un peu de soleil dans notre journée! On en profite ensuite pour s’offrir une petite balade entre deux averses, mais on ne croise que des cervidés très intéressés par les jardins des particuliers!

Et broute, et broute… 

En fin de soirée, le ciel se dégage et fait place à un beau feu d’artifice. Bien installés à bord d’Ariane, on contemple.

1er juillet : fête nationale à Yarmouth.   

Mardi, départ vers 13 h pour Pubnico. (25 milles). Navigation dans les îles Tusket courant +++. Vers 19h, on fait une tentative d’approche vers le port rempli de chalutiers au repos. Un semi rigide nous approche et nous demande si on veut une place parmi eux. « Ben oui », ça nous irait bien! Accueilli avec générosité, gentillesse, ils se passent le mot pour venir voir le voilier « de France »! L’un d’entre eux entonne une chanson folklorique dès qu’il a connaissance de mon prénom « 🎶 Claire 🎶.. » Adorable!

Accostés le long d’un chalutier et accueillis par le neveu du propriétaire. 
Nos amis les chalutiers dans le port de Pubnico 
Antoine sur le quai : on se sent un peu petit auprès de ce bateau de pêche!

Les voitures font un tour sur le quai, ralentissent et leurs passagers nous observent avec intérêt et attendent que l’on vienne discuter avec eux (en français bien sûr). Les habitants de Pubnico font circuler la nouvelle : « un voilier français est dans le port ». Et c’est le défilé! A 21h, une main toque à notre hublot « c’est pour vous! » Et nous voilà avec 3 beaux homards! Antoine les installe dans un seau, où ils trempouillent dans l’eau de mer. Heureux, ils savourent leurs derniers instants à l’extérieur. On s’en occupera demain. Sans trop les faire souffrir!

Jolies bêtes 🦞! 

Mercredi 3 juillet. La veille, on nous avait dit que nous n’aurions pas de problème pour aller au village historique acadien, à quelques kilomètres. Effectivement, à peine sortis du bateau, une voiture nous propose de nous y emmener. On est touché, on monte et on discute de l’histoire si douloureuse des acadiens.

Quelques infos sur « le Grand Dérangement » :

L'Acadie, fondée par la France en 1604 et convoitée pour sa situation stratégique, est cédée à l'Angleterre en 1713 et rebaptisée Nouvelle-Écosse. La fondation d’Halifax, en 1749, entraîne l'exode d'une partie de la population acadienne vers les territoires français. Les Acadiens qui restent sont perçus comme une menace par les autorités britanniques qui, en 1755, commencent leur expulsion systématique, fragmentant familles et communautés, confisquant terres et biens.

C'est le Grand Dérangement. Près de 10 000 hommes, femmes et enfants sont entassés à bord de navires et déportés dans les colonies anglo-américaines, en Angleterre et en France.

D'autres échappent aux déportations, fuyant en territoire français et formant une résistance. En dix ans, près de la moitié du peuple acadien périt en mer ou succombe à la maladie et à la famine. La Nouvelle-Écosse compte à peine 1 600 rescapés en 1765, leurs terres fertiles désormais occupées par des colons venus d'ailleurs.

Certaines familles acadiennes reprendront le chemin du retour mais la plupart ne reverront jamais l'Acadie. Plusieurs feront souche au Québec et en France, alors que la Louisiane sera le foyer d'un nouvelle communauté qui donnera naissance à la riche culture Acadienne. Cependant, le Grand Dérangement n'aura pas réussi à effacer la présence acadienne de sa terre d'origine. Au Canada atlantique l'Acadie est bien vivante, parle le français et propose au monde une culture fière et dynamique.

La Nouvelle Ecosse, avec l’île du Prince Édouard, fut aussi la terre ancestrale des indiens Mi’kmaq pendant plus de 10 000 ans.

Le matin, nous voilà donc partis pour une visite guidée (nous sommes les seuls) du musée de l’histoire des acadiens, puis l’après-midi, du village historique acadien de Nouvelle Écosse (reconstitution de la vie au début du XXème siècle). Pubnico est le plus ancien village acadien encore occupé par des Acadiens.

 Le mari de Bernice (un de nos gentils chauffeurs) avec son seau de groseilles à maquereau et un atelier de fabrication de quilt. 
Bernice nous fait goûter de la confiture de bleuets, des pommes séchées et aussi des pétales de roses de Damas cristallisés. Miam ...

Dans le musée, sont exposées de jolies bêtes! Celle-ci, qui faisait pas moins de 18 livres (un peu plus de 8 kilos!), n’a pas fait l’objet d’une dégustation humaine, mais a été laissée « dévorer de l’intérieur » pour permettre de lui conserver son schéma corporel et ainsi elle a pu figurer en bonne place dans la vitrine du pêcheur avant son exposition dans ce lieu!

 Un trophée de taille! 
Attention en traversant la route! One never knows 😉! 

On découvre également l’origine de l’expression « sleep tight », mot à mot « dormez serré », et qui donne en bon français « dormez bien ». Autrefois, les sommiers étaient faits d’un système de cordes qu’il fallait resserrer régulièrement car elles se distendaient, d’où le terme « tight »! Intéressant!

Sleep tight 😴  ! 

Déjeuner au restau du village acadien avec menu local. Je me lance pour une dégustation originale : la râpure et shepherd’s pie façon acadienne pour Antoine. La serveuse m’indique tout à fait sérieusement que la râpure est un plat « qui remplit bien la barrique » 😂! Je confirme!

Râpure, servie avec du beurre salé et de la mélasse pour Claire. Shepherd’s pie pour Antoine. 
Recette de la râpure : roboratif! Just what I need 😂!  

Jeudi 4 juillet : American Independence Day 🇺🇸. On quitte Pubnico, à regret après tant de démonstrations de gentillesse, vers 9h pour 50 milles de navigation jusqu’à Shelburne. Peu de vent et grand soleil. On passe le Cap Sable avec des remous (marmites et courants comme dans le Golfe du Morbihan). Nos voiles font quand même leur sortie dans l’après-midi. Arrivée vers 19h, on s’amarre sur une bouée du Yacht Club. Régate dans la baie de Shelburne en fin de soirée pour une petite dizaine de voiliers. On s’installe sous notre capote avec une bière ou un petit verre de vin blanc (apéro au soleil qui nous réchauffe) et on s’apprête à déguster nos 3 homards! Le bonheur!

Vendredi visite de la maison Ross-Thomson. Reconstitution d’une maison du XVIII ème qui a accueilli des loyalistes (fidèles à la couronne d’Angleterre).

Journée bricolage, cuisine, lecture et film. Temps maussade!

Rangements +++ 

Samedi 6 juillet : Plein de gasoil et départ pour Port Mouton. Le propulseur d’étrave décide de ne pas répondre à notre appel en quittant le ponton… Il redémarre 100 m plus loin. On en conclut qu’Ariane ne voulait pas quitter les lieux !!! Escale à Port Mouton

Dimanche 7 juillet : Longue navigation dans le brouillard (45 milles) pour arriver à Lunenburg vers 18h30. On prend une bouée juste en face des quais. On s’installe pour savourer la fin de journée avec le soleil qui fait enfin son apparition! Splendide!

Très belle lumière de fin de journée devant le port de Lunenburg. 
Le Blue Nose : allure et charme pour cette superbe goélette basée à Lunenburg. 

Lundi 8 juillet, on bouge le bateau, car on était installé sur une bouée privée! Et on va ancrer plus loin. Temps radieux. On se balade dans la ville. On admire les enseignes des boutiques. Visite du musée maritime, très intéressant sur l’histoire de la pêche, à la morue en particulier, et la construction des doris, petites embarcations que l’on trouvait sur les terre-neuviers.

Quelques jolis doris à quai.
Une annexe bien colorée et des fauteuils multicolores pour farnienter!  
Les enseignes des boutiques à Lunenburg.  
Balade du côté de Lunenburg 

Mardi 9 juillet. Après quelques travaux de bricolage, départ de Lunenburg pour la baie d’à côté, Mahone Bay : très joli environnement pour naviguer.

Mercredi 10 juillet, on loue deux vélos gravels et on pédale vers Chester sur une ancienne voie ferrée. 30 degrés, mais belle virée dans la forêt omniprésente et qui nous apporte un peu d’ombre. Les cervidés ne sont pas farouches : tout ce petit monde là broute allègrement dans les jardins privés où les potagers sont protégés par des filets.

Ils sont pas beaux, nos vélos!  

Le lendemain, départ de Mahone Bay pour le mouillage de Cub Basin sur Shannon Island.

Vendredi 12, journée bricolage au mouillage. Lecture, film, virée en annexe pour explorer la baie. Brouillard à couper au couteau! Et humidité +++! On est bien avec notre chauffage 😂!

Brume, brume, brume!  

Samedi 13, on décide de partir vers 11h avec un très léger éclaircissement côté brume! Les moustaches d’un phoque nous regardent nous éloigner, on navigue aux instruments, bien couverts avec 2 épaisseurs de fourrure polaire et veste de quart! On a juste 20 milles à parcourir. La brume se lève à l’entrée de la baie d’Halifax. Avec l’humidité, on perçoit les senteurs des conifères qui bordent la baie. L’été est revenu! Arrivée vers 15h devant le yacht club d’Armdale où nous jetons l’ancre. On descend à terre vers 17h et petit repas au restau du yacht club.

Dimanche 14 juillet, et hop on pavoise Ariane pour notre National Day! Le mois de juillet est décidément un jour d’indépendance pour beaucoup : le Canada le 1er, les USA le 4, nous le 14!

Ariane pavoisée sous le soleil d’Halifax! 

On prend nos vélos et on pédale « up and down » Halifax. On a chaud! Il fait 28 degrés. On visite le Musée des beaux-arts où l’on découvre une expo permanente sur une artiste locale populaire surprenante : Maud Lewis. Atteinte de polyarthrite et n’ayant aucune formation en arts, elle passera sa vie en Nouvelle Ecosse avec son époux Everett dans leur maison d’une seule pièce, qu’elle quittera rarement et qui lui servira de toile principale. A la mort de son époux, le gouvernement de Nouvelle Ecosse fait l’acquisition de sa maison, la restaure et l’expose en permanence au Musée des beaux-arts. Une vie simple mais pleine de couleurs malgré la souffrance!


Tableaux naïfs et colorés  
Intérieur de sa « tiny house » où elle vivait avec son mari Everett Lewis. Tous les murs sont recouverts de ses peintures!  
Maud Lewis : artiste folklorique de Nouvelle Ecosse.

Petite visite à la gigantesque bibliothèque municipale d’Halifax, ville de 430 000 habitants, qui est une réussite architecturale. Le design du bâtiment, de 5 étages pour 14 000 m2, évoque une pile de livres et est constitué de cubes de verre empilés.

La bibliothèque d’Halifax.   

Bien sûr, on est dimanche : elle est ouverte 7 jours sur 7 (de 9h à 21h, 4 jours de la semaine! Les autres jours moins longtemps) et beaucoup d’Haligoniens (habitants d’Halifax) y viennent. Lire bien sûr, mais aussi déguster une boisson au sein d’un des deux cafés, écouter une conférence, un concert, jouer à des jeux vidéos et même se reposer, voire dormir! 1 étage réservé aux enfants,14 salles d’études, 120 ordinateurs pour usage public, sans oublier des cordons à disposition pour recharger son ordi ou téléphone : câble iPhone, câble Samsung, etc… Tout est tellement pensé de manière pratique! Et bien sûr écologique : sélection responsable des matériaux de construction, qualité de l’environnement intérieur et de l’innovation dans le design, récupération de l’eau, toiture végétalisée…

Une réussite architecturale. On se croirait dans le film « Le nom de la rose ». 
Il y a aussi un système de retour des emprunts avec tapis roulant derrière, pour redistribuer dans les rayons de la bibliothèque! 

Lundi 15 est plus prosaïque. Longue matinée au magasin d’accastillage « The Binnacle » (amarres, nouvelle écoute de grand voile, anode pour l’hélice, bouée de sauvetage, vis pour le chariot d’écoute de grand voile, grosse bouteille de gaz).

On repart en Uber lourdement chargés et un peu lestés $$$!

Fin d’après midi au lavomatic : « 🎶passez notre amour à la machine 🎶, faites le bouillir🎶… » On amène nos bouquins, installés en face des hublots! Encore des hublots, toujours des hublots!

Mardi et mercredi, c’est journée intendance. Rangement +++ et bricolage. Balade autour de la marina en fin d’après-midi. Temps gris. Opération remplissage de la bouteille de gaz en Uber à l’autre bout de la ville. Avitaillement chez Walmart.

Partie de billes! Réparation du chariot de grand voile. Un capitaine expert et roi de la bricole👏!
Plongée rafraîchissante pour le capitaine qui va reposer une nouvelle anode sur l’hélice du moteur! Mission accomplie! 

Jeudi 18, on repart en visite. Le Musée canadien de l'immigration du Quai 21. Passionnant! Construit un peu comme Ellis Island à NYC. Ce musée, fondé en 1999, occupe une partie du bâtiment du Quai 21, qui a servi entre 1928 et 1971 de quai de stationnement aux paquebots après leurs traversées de l'Atlantique, puis en tant que centre de réception des immigrés.

En 1833, 32 ans avant les États-Unis, le Canada abolit l’esclavage. Entre 1840 et 1860, pas moins de 30 000 esclaves américains arrivent au Canada par le chemin de fer clandestin, un système de chemins secrets et de cachettes sécuritaires.

Entre 1845 et 1847, c’est une autre vague d’immigration avec la famine de la pomme de terre irlandaise « orchestrée » par l’Angleterre qui va balayer la population irlandaise. L'immigration irlandaise au Canada connaît alors un pic en 1847.

En 1881, la côte est est reliée à la côte ouest par le chemin de fer du Canadien Pacifique qui va favoriser l’installation de nouvelles populations.

Le chemin de fer du Canadien Pacifique.

En 1885, une fois la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique achevée, la loi de l'immigration chinoise est promulguée. Par cette loi, le gouvernement canadien restreint l'immigration chinoise vers le Canada en imposant un « droit d'entrée » de 50 $ sur les immigrants chinois. En 1903, ce droit est fixé à 500 $, soit l'équivalent de deux années de salaire pour un travailleur sans qualification.

Politique de l’immigration fin XIXe.

Tout au long du XXe siècle, la question de l’admissibilité va continuer de façonner le développement des politiques d'immigration canadiennes. La nature même de l'admissibilité a changé au fil des ans. De tout temps, les restrictions sur l'immigration reposent entre autres sur la santé, le potentiel économique, l'origine ethnique, la race et le pays d'origine.

En 1967, le gouvernement adopte un nouveau décret en Conseil afin de permettre plus d'équité et de constance dans le choix des immigrants, communément appelé « système de points ».

En 1971, le Canada est le premier pays au monde à adopter le multiculturalisme comme politique officielle. Cette politique affirme le respect de la diversité et la dignité de tous les citoyens canadiens, sans égard à leur origine ethnique, à leur langue ou à leurs croyances religieuses.

En 1993, la Cour Suprême du Canada a décidé que les demandes de statut de réfugié fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité sexuelle étaient admissibles. Depuis, le Canada est devenu un chef de file international de la protection des personnes LGBTQ+ qui tente de fuir la persécution.

Le Canada, gigantesque, c’est presque 10 millions de km2 de superficie (2ème pays le plus vaste au monde) pour une population d’un peu moins de 39 millions d’habitants (recensement de 2021).

Toujours très didactiques les musées canadiens.  
Exemple de valise organisée par un visiteur dans laquelle il a placé des « briques étiquetées » selon son choix. 
Témoignages plein d’humour. 

Vendredi, après 6 jours sur place, on quitte Halifax pour Tangier (50 milles). Belle navigation avec alternance moteur et voile. Et mouillage de rêve.

James Cove, Tangier. 21h c’est presque la pleine lune.  

Samedi 20, petite étape au mouillage de Port Bickerton, seuls au monde encore une fois.

Navigation estivale! Bien loin de la chaleur des Caraïbes 😏 ! 

Dimanche 21, navigation dans la brume +++ : 40 milles jusqu’à Canso, pointe avant l’accès au lac du Bras d’Or. On mouille dans Squid Cove, une petite anse bien abritée entre Piscatiqui Island et George Island.

Sans doute lors des quelques jours passés à Halifax, un bateau a heurté assez violemment notre coque! Nobody left any message!!!

Lundi 22, départ à 9h pour Saint Peters, entrée du lac du Bras d’Or en début d’après midi. Ça faisait longtemps que je l’attendais ce lac, je ne sais pourquoi? Navigation jusqu’à Pringle Harbour.

Passage de l’écluse au sud du lac du Bras d’Or.  
Notre géoloc. 

Mardi 23, navigation alanguie dans le lac du Bras d’Or. Escale pour déjeuner à Crammond Island. Nuit tranquille à Denys Basin. « Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté », comme le suggérait Baudelaire. Ou Matisse!

Paysage lacustre. 

Par contre le jour, nous sommes attaqués par des mouches, nommées mouches à chevreuil ou « frappes à bord ». Ça leur va bien ce p’tit nom pour nous les navigateurs! Heureusement, les insectes sont persona non grata à bord. J’ai confectionné des moustiquaires : une au niveau de la descente et d’autres sur les petits hublots qui n’en avaient pas.

Moustiquaire de compet’  

Mercredi 24, départ pour la ville de Baddeck au nord du lac : on visite le musée Alexander Graham Bell. Personnage fascinant : ingénieur, scientifique, inventeur, il est bien sûr connu pour l’invention du téléphone, mais également professeur de diction à l’université de Boston et spécialiste de l’élocution. Il a fait beaucoup de recherches sur l’acoustique, l’audition et la parole, sa mère et sa femme avaient toutes deux développé une surdité. C’était une sorte de Géo Trouvetout! Il s’intéresse aussi à l’aéronautique, développe un hydroptère, participe à la National Geographic Society dont il deviendra président. Un esprit éclectique, une tête bien faite! On admire ses machines volantes exposées précieusement. Et fantaisiste également!

Expérience amusante d’Alexander Graham Bell! 

On quitte Baddeck pour aller mouiller quelques milles plus loin dans une jolie baie à Deep Cove avec nos copains suisses, Régis and co, rencontrés avant Halifax.

On les rejoint en train d’observer le nid d’une famille de pygargues à tête blanche, qui doit bien faire au moins 2 mètres d’envergure, avec des aiglons bien surveillés.

Le « bald eagle » dans son nid, de son vrai nom le pygargue à tête blanche. 

Jeudi 25, on se balade dans le lac au gré du vent. On passe le pont levant.

Le pont levant pour accéder au lac du Bras d’Or. 

Nuit à West Eskasoni Harbour toujours avec nos copains suisses. Apéro, discussions, partie de « 6 qui prend » et beaucoup de sympathie. Quelques minutes après leur départ, Régis revient avec une boîte de chocolats (suisses bien sûr!) Merci Régis 😍!

Vendredi 26 juillet, sortie du lac du Bras d’Or. On parcourt environ 40 milles. Nuit à Petit-de-Grat (nom plein de charme, le mouillage l’est moins!) entre l’île Petit-de-Grat et l’île Madame. On s’y abrite du vent de nord ouest. Quelques chalutiers passent à côté de nous, de retour ou en partance.

Samedi 27, on dit au revoir à la Nouvelle Ecosse, splendide région recouverte de forêts. On entame notre navigation dans le détroit de Canso, au moteur hélas, vers l’île de Port Hood, où nous ferons escale en fin d’après-midi. Une quarantaine de milles sans vent. Grand soleil!

Nous sommes en route vers les îles de la Madeleine (arrivée prévue le dimanche).

Notre balade dans le Bras d’Or. 

Nous avions prévu de ressortir du Bras d’Or par le nord de Cap Breton, mais les vents en ayant décidé autrement, on choisit le sud!

Après discussion, nous avons finalement décidé de ne pas nous rendre à St Pierre et son copain Miquelon. 2 jours de navigation pour y aller. 2 jours pour revenir. Rester sur place 4 jours. Traditionnelle brume en juin- juillet! Une vigilance 24h/24 à deux… On abandonne!

22

En route pour les îles de la Madeleine, courte escale à Port Hood, hélas non abritée où nous avons été chahutés toute la nuit par des vents de sud! Consolation, à peine arrivés, on pêche 5 maquereaux à la dandinette. En l’espace de 5 mn! Filets de maquereaux à la moutarde, rillettes de maquereaux, maquereaux au vin blanc…

Des fois on pêche! Des fois on chasse! 

Dimanche 28, départ de Port Hood dès potron-minet 5h30! On a 80 milles à faire avant la nuit. On a changé de bord. On navigue majoritairement bâbord amure, avec des vents dominants sud/sud-ouest.

Arrivée à l’île du Havre Aubert vers 19h30, où l’on mouille pendant quelques jours dans la baie de Havre Amherst : bien protégée par des bancs de sable et par une dune de sable bienveillante.

Ariane ancrée à droite dans le lointain. A notre gauche se trouve Sabbatique, le voilier de Line et André. 

L'archipel des îles de la Madeleine, c’est un chapelet d'une douzaine d'îles, dont six sont reliées par des bancs de sable. Au début, il a été nommé Menquit en micmac, signifiant « îles battues par les vagues » ou « par le ressac ». Les bien nommées, le vent y est constant : moyenne de 20 noeuds le jour avec rafales plus fortes la nuit jusqu’à 35 noeuds.


Les îles de la Madeleine sont là!  
Spot de kite surf. Ici le vent est constant et le plan d’eau est bien abrité des vagues! 

Aux Îles de la Madeleine, on dit que l'hiver s'étire toujours et semble si long. Le printemps tarde et met du temps à s'affirmer. L'été court comme un fou!

Nous, le lundi 29, on court visiter le Musée de la Mer! Rien de passionnant. La pêche au phoque est traitée de manière assez superficielle. On devient exigeant sur les musées!

L’après-midi petite balade sur le cordon dunaire. Joli, joli!

Banc de sable de l’île du Havre Aubert. 

Bien sûr, en revenant nous sommes attirés par nos voisins de mouillage qui nous accueillent avec un petit verre de vin blanc. André et Line, adorable couple canadien . Quel bonheur d’être entourés de gens gentils, souriants, généreux, positifs!

Bière des îles de la Madeleine : À l’abri de la tempête! Chacun son degré de « décollage »! 

Le lendemain, départ vers 10h pour Cap aux Meules, car on a besoin d’avitaillement et il n’y a aucun « dépanneur » au Havre Aubert! On marche le long de la route et on « fait du pouce »! Ça fait bien longtemps que ni l’un ni l’autre n’avons fait du stop! 2 mn s’écoulent et une voiture s’arrête pour nous dire à regret qu’il n’a qu’une place, la banquette arrière étant encombrée de matériel de kite surf (sympa le surfeur ☺️), 2 mn plus tard une seconde voiture dont le chauffeur nous dit qu’il peut nous avancer au croisement suivant. Hop on monte! Il nous laisse 3 km plus loin et c’est reparti pour le pouce levé! On va dire 3 mn plus tard, une jolie voiture de sport ralentit et un charmant monsieur nous embarque, ravi de partager la route et de nous raconter la vie estivale sur l’île, ses nombreux voyages, ses séjours en France qu’il aime tout particulièrement (il a longtemps fait du ski à Chamonix où il possédait un appartement). 30 mn plus tard, il nous laisse à l’entrée du village de Cap aux Meules, ou plutôt nous laisse sur le parking de la grande surface. C’est tout juste si on ne s’embrasse pas! On poursuit à pied. Cap aux Meules est un village sans attrait, avec ses magasins et restaurants qui s’égrènent de part et d’autre de la route principale. On fait un tour à l’office du tourisme qui nous confirme l’unique passage du bus à 16h19, à côté de la route de la mine! Faudra pas le rater! Les estomacs gargouillent, on avise un restau au programme alléchant « la poissonnerie ». Poutine au homard pour Antoine et ventrée de délicieux sushis pour moi.

Rassasiés, on repart d’un bon pied. On découvre une superbe librairie où l’on va traîner une bonne heure. La majorité des livres est en français : on n’a plus l’habitude. Récits d’aventures, guides, superbes albums pour enfants… On rêve! On choisit un joli conte pour Valentine (qui vient d’avoir 5 ans). Son titre nous fait tous deux sourire « Minusculette ». Et sans doute la fera sourire également : c’est un secret entre nous trois 😉.

Un peu plus tard, après avoir un peu vidé les rayons de la moyenne surface, on se poste le long de la route avec nos cabas et on guette le 16h19! On lui fait un signe, il s’arrête et, ravi, nous accueille dans son minibus où il n’y a… que nous! Retour au quai pour y retrouver notre annexe, qui bien sûr a de nouveau décidé de ne pas démarrer😡! On ne se démonte pas, nous! Entre parenthèses, ce n’est pas tout à fait ce qui va arriver à notre Petit Honda. Il sait que lorsqu’il refuse de coopérer, Antoine va gentiment le déshabiller et lui nettoyer le carbu!

En rade de moteur, j’avise deux jeunes filles en jet ski, je les hèle! Charmantes, elles attellent notre annexe derrière le scooter et nous voilà partis surfant littéralement sur le boudin arrière! Bon, pas trop vite les filles car on ne voudrait quand même pas se retourner!

Arrivés sains et saufs en 10 mn! Un peu mouillés quand même 😉! Ouf!

Mercredi 31 juillet, bricolage, démontage du Petit Honda récalcitrant, couture et rangement le matin.

Les més-Aventures du Petit Honda d’après Antoine!   

L’après-midi, randonnée sur le sentier des Demoiselles avec des points de vue splendides sur la baie.

Le sentier des Demoiselles. 
Un papillon bien joli!  

Retour par le bar de la marina où l’on traîne un peu profitant du wifi. On nous laisse gentiment faire le plein de nos 15 bouteilles d’eau. Elles nous tiennent compagnie depuis les Bahamas et on les soigne en leur donnant régulièrement à boire!

En rentrant sur Ariane, Line nous fait des grands signes, on bifurque vers « Sabbatique », leur voilier. Et nous voilà chaleureusement accueillis pendant 2 heures autour d’un verre de vin blanc, celui de l’amitié! et de discussions de considérations « voilistiques » et de la marche du monde en toute simplicité!!! On vient d’apprendre que Biden ne se représentera pas et fait place à Kamala Harris. Soulagement!

Jeudi 1er août, départ de l’île du Havre Aubert pour « l’île » à l’extrême nord (20 milles) : Grosse-Ile. En fait, c’est la même île reliée par un cordon dunaire, mais elle a trois noms distincts. Navigation sous le soleil et quelques nuages, au portant avec au menu une salade de crudités revigorante! On aborde vers 16h la passe étroite de Grande Entrée. Encore une fois, on se retrouve avec nos copains les bateaux de pêche!

Antoine à la barre.  

Vendredi 2, nos vélos font leur sortie et direction le Centre d’Interprétation du Phoque, intéressant mais assez sommaire. Notre BB nationale n’est pas très appréciée pour avoir mené, il y a au moins 40 ans, des campagnes très médiatisées sur l’abattage des blanchots, ces adorables boules de fourrure blanche. Aujourd’hui, son prédateur est le requin blanc qui sillonne le coin…

« Joli phoque, vos beaux yeux me font mourir d’amour »! 

Quelques mots sur les phoques, que l’on observe partout depuis le Maine :

Très nombreux sur les Îles de la Madeleine, on les observe souvent depuis les côtes du Maine. Leur chasse est extrêmement règlementée, voire interdite. Bon, il faut avouer qu’Antoine a quand même mangé une poutine au « loup de mer », sans savoir que le loup de mer par ici, c’est du phoque!

Sa consommation est très régulée et tracée! Une seule boucherie est autorisée à sa vente aux Îles-de-la-Madeleine : la boucherie Côte-à-Côte.

Revenons à des considérations plus vertueuses, la gestation dure entre 11 et 12 mois. La naissance se fait sur la terre ferme, de la mi-décembre à la mi-février. L'allaitement dure environ deux semaines. Les chiots pèsent entre 10 et 17 kg à la naissance et engraissent de 2,5 kg par jour. 2,5 KILOS PAR JOUR! Un quart de leur poids!

Le Phoque à capuchon a la plus courte période de lactation de tous les mammifères : 4 jours pendant lesquels le chiot augmente de 5 kilos par jour. La femelle perd jusqu'à 25% de son poids pendant la période d'allaitement!

Leur espérance de vie est d’environ 40 ans.

Une particularité, ils ont la capacité de plonger jusqu'à 400 mètres de profondeur! Mais en moyenne ils plongent de 70 à 100 mètres et peuvent rester sous l'eau jusqu'à 20 minutes. Bravo l’apnéiste!

Pour finir, le mâle a son propre « petit harem », constitué de 8 à 10 femelles et de chiots. MAIS l’homme n’est pas toujours obligé de s’inspirer de la nature…

Retour à notre journée, on déjeune à l’auberge du centre où nous déjeunons en évitant la consommation de ce charmant mammifère : cadre très chouette avec départ de sentiers, activités d’eau diverses et surtout très belle vue sur l’île Boudreau et le bassin aux huîtres en contrebas. Il y a des framboises et des bleuets sauvages tout autour.

Samedi 3 août, départ de Grande Entrée vers 11h pour 150 milles. On est contents que ce soit notre dernière nav’ de nuit! Yees! On contourne les Îles de la Madeleine par le nord, puis direction la Gaspésie via le tour de l’île Bonaventure et le rocher Percé. 15 à 18 noeuds par vent de travers jusqu’à 3 h du matin, puis nous avons de nouveau sollicité notre « Gros Volvo ». Dans la famille moteur, nous avons Petit Honda, qui fait hélas régulièrement parler de lui… et Gros Volvo, beaucoup plus fidèle et endurant 🤞!

Après un mois en Nouvelle Ecosse et aux Îles de la Madeleine au cours duquel nous nous étions rapprochés du continent européen, avec seulement 5 heures de moins, nous voilà de nouveau avec 6 heures de décalage.

Arrivés sur l’île Bonaventure au petit matin, on passe un bon moment à observer les colonies de fous de Bassan accrochées à la falaise. Il y en a des milliers! J’adore leurs yeux bleus!

Fous de Bassan sur l’île Bonaventure. 
« T’as de beaux yeux, tu sais! » 
Le Rocher Percé 

Arrivée à Gaspé, au fond de la baie en fin d’après-midi. Et hop on se met au ponton pour pouvoir mieux circuler à vélo et se reposer.

Ariane au ponton de la marina de Gaspé 

Lundi 5 août, départ en vélo pour la poissonnerie de Gaspé où nous procédons à un repérage pour revenir en fin de journée après notre visite de cette jolie petite ville. Enfin, la ville est plutôt limitée à la rue principale!

Allez hop, c’est parti pour pédaler!  

On commence par le musée de la Gaspésie, belle rétrospective historique, on déjeune au « Brise Bise » et on termine par le « Berceau du Canada », ensemble de bâtiments d’époque : tavernes, magasins d’autrefois, chantiers navals, entrepôts… avec guide local en costumes d’époque. La pêche est omniprésente : morue, baleine, phoque, homard…

Quelques coups de pédales et nous voilà de nouveau devant l’étal du poissonnier. Et hop un homard pour Claire, un pavé de saumon pour Antoine, quelques pétoncles et autres délices de la mer!

Petit avitaillement et passage chez « Canadian Tire » pour y trouver nos moustiquaires couvre-chef, en prévision de nos rando dans le parc de la Gaspésie. Antoine avise le rayon pêche du parfait pêcheur de morue. Le vendeur commence par nous dire qu’il n’a ni ligne, ni hameçon, du fait du moratoire sur la morue, mais d’un clin d’œil rapide, il nous montre le rayon bien garni. On croise les doigts car il nous précise que les plus grosses morues font jusqu’à 40 kilos😂! A deux on n’a pas fini d’en manger…

Mardi 6, départ 10h avec 20 noeuds de vent. On quitte le ponton avec l’aide de nos voisins bien sympa. Au portant, on file vers la pointe sud de l’estuaire du St Laurent le vent dans le dos.

A la pointe de la Gaspésie, Antoine tente de pêcher une morue avec le matériel nouvellement acheté, mais hélas il ne réussit qu’à attraper un maquereau! Du coup, il décide de changer de ligne. Et là en 3 mn, c’est le festival avec une grappe de 4 maquereaux. Bon on s’arrête là!

Ensuite on vire la pointe de la Gaspésie, on fait notre entrée dans l’estuaire du St Laurent et là, c’est ralentissement programmé avec vent dans le nez! On est à marée montante, mais hélas on ne dépasse pas les 3 noeuds! Arrivée vers 19h à Rivière-au-Renard. On a fait 37 milles en 9 heures!

Mercredi 7, c’est pire! On quitte Rivière-au-Renard de bonne heure car on a 33 milles devant nous. Grand beau, 25 noeuds de vent dans le nez, rafales à 32! On avance très péniblement à 2, 2,5 voire 3 noeuds maximum. Les vagues arrêtent systématiquement l’allure du bateau… C’est long! On décide de s’arrêter 10 milles avant pour Cloridorme. On regarde notre vitesse moyenne à l’heure : 2,33 noeuds😂! On parcourt 23 milles en 10 heures! Un record de lenteur! On a bien compris qu’il fallait naviguer avec « les humeurs » du Saint Laurent : tenir compte des marées bien sûr, mais aussi la force du vent et l’état des vagues.

Jeudi 8 août, départ de Cloridorme. Arrivée dans la baie de Montlouis où nous jetons l’ancre juste avant la nuit vers 20h30. Navigation confortable et allure beaucoup plus positive : 4 à 5 noeuds. Nuit paisible. On est contents car on a parcouru 36 milles.

Impression, soleil couchant! 

Vendredi 9 août, départ de Montlouis. Navigation au moteur et arrivée à Sainte Anne-des-Monts vers 15h (32 milles) où nous avons réservé une place au ponton pour les prochains jours. Accueil très chaleureux. La marina est en pleine activité car on attend le passage des restes de la tempête tropicale Debby qui devrait générer vent et pluie abondante.

Passage du cyclone post-tropical Debby. 

Samedi 10 août, matinée rangement et bricolage. L’après-midi, visite d’une galerie d’art (entre photo et peinture), le centre Monique et Gisèle Benoit, la mère et la fille, toutes deux peintres naturalistes. Intéressant, mais avec Antoine, nous n’y sommes pas très sensibles.

Dimanche 11, petite balade pour se dégourdir les jambes le long de la rivière Sainte Anne, rivière que les saumons remontent jusqu’au parc de la Gaspésie. Interdiction de s’y baigner! On ne dérange pas les saumons! Charmante randonnée sous le soleil.

Balade au bord de la rivière Sainte Anne. 
Le duo avec son chevalier servant! 

Lundi 12, départ pour le Parc de la Gaspésie.

On est un peu chargés : duvets et avitaillement pour 5 jours car il n’y a pas de dépanneur dans le parc. 

Un Uber est proposé sur l’application mais aucune réponse! Ce sera un taxi! Fort confortable! Il nous dépose devant notre tente!

Magnifique route à l’intérieur du parc. Attention aux orignaux imprévisibles! 
Notre emplacement « prêt à camper » dans le parc. 
Intérieur du prêt à camper bien aménagé : un frigo, une plaque de cuisson, un barbecue bien sûr. Et même un chauffage d’appoint! 

Arrivée vers 13h sur l’emplacement de notre prêt à camper, après être passés par le Centre de Découverte du Mont-Albert pour y récupérer des infos et y réserver la rando du Mont Jacques Cartier pour jeudi.

Après-midi, courte rando la Lucarne parmi les « champs » de framboisiers! On rentre par le sentier de la chute de Sainte Anne. Les paysages sont recouverts d’épineux à perte de vue. C’est superbe!

Au loin dans la vallée le gîte du Mont Albert.  
Ça nous rappelle les Alpes!  

Soirée BBQ sur notre emplacement! Grillades de saucisses et pommes de terre cuites dans la braise, ça nous change de nos menus sur le bateau! En août, on savoure : peu de moustiques ou maringouins! Ouf! Par contre, les nuits sont fraîches : 12 degrés. La première nuit sans chauffage : brr…! Erreur de casting! 2ème nuit beaucoup plus confortable avec!

Corvée de vaisselle et corvée de bois pour le BBQ. 

Mardi 13, randonnée au Mont Olivine (11,4 km et 460 m de dénivelé), en faisant un petit crochet par le Lac du Diable. On s’échauffe pour le Mont Albert le lendemain. Les chemins sont très bien balisés et bordés de bleuets et de framboises. Très joli sentier sur la crête avec vue superbe sur le Mont Albert. On croise beaucoup de randonneurs, mais peu d’animaux et étonnamment peu d’oiseaux.

Super les bâtons de marche!  
Le Lac du Diable  
Impression, lignes d’horizon. Le paysage est embrumé par les fumées des incendies à des milliers de kilomètres à l’ouest. 

Mercredi 14, c’est parti pour la rando du Mont Albert Nord, répertoriée « Expert »! 1070m d’altitude. On monte d’un cran par rapport à hier (classée « Difficile »). On ne fait pas le tour car la partie sud est réputée « casse-g… » dans la descente avec rochers et pierres. La montée est rude et longue : 3 heures. 860 m de dénivelé et 11,6 km aller retour. Le spectacle en haut est magnifique avec vue à 360 degrés sur la multitude de monts du parc : une trentaine d’environ 1000m d’altitude. On en a plein la vue et on en a « plein les pattes »!

Le Mont Albert  
Pas farouche lors de notre pique-nique : un mésangeai. 

Le soir, on fait des étirements! Et on dort comme des marmottes!

Jeudi 15 août, départ du Centre de Découverte et de Service à 9 h en car Sepaq, la société qui gère tout le parc, avec une guide naturaliste qui nous accompagne. Le départ de la rando se situe à 40 km du Centre. L’ascension du Mont Jacques Cartier (1268 m), n’est classée que « difficile ». On est rassurés et on va pouvoir « reposer » nos quadriceps! On n’a que 400 m de dénivelé. Ouf! On monte assez facilement et on se retrouve sur un sommet sans végétation mais recouvert de pierres et rochers. Paysage un peu lunaire et température fraîche : 15 degrés!

Je reprends des forces avant la poursuite de la grimpette!  J’ai attrapé une bonne suée! 
Le Lac à René 😉 ! 
Tourelle d’observation au Mont Jacques Cartier. 

Au loin, même au très loin, on a la chance d’apercevoir aux jumelles 6 caribous (la moitié du cheptel restant!) Au total, les caribous des bois du sud du Saint Laurent ne sont plus que 25! Parmi eux, 13 sont sous étroite surveillance dans un enclos loin des randonneurs, avec pour objectif la préservation de cette espèce extrêmement menacée. Et les 12 autres (dont « nos » 6!) vivent dans un habitat alpin et pratiquent des migrations vers les sommets en été. Les caribous juvéniles ont deux prédateurs : le coyote, en augmentation constante depuis quelques années, et l’ours noir.

Les caribous des bois de la Gaspésie-Atlantique sont uniques, car distincts génétiquement de façon significative de toutes les autres hardes existantes, au nord du Saint Laurent.

Vendredi 16, j’étais partante pour une petite balade, mais mon acolyte m’a lâchée, « handicapé » par de méchantes douleurs aux orteils… Ses ongles de pieds ont mal supporté les coups de boutoir en bout de chaussure lors des différentes descentes… Je vais sagement rester solidaire à ses côtés. En ce qui me concerne, c’est le pied! Ravie de mes chaussures de rando, hyper confort! Une impression de se déplacer en chaussons. Pour Antoine, c’est une toute autre histoire! Il cherche sur internet, rêve de trouver meilleure chaussure à son pied et avise un Décathlon providentiel à Québec! Oh joie suprême! Par contre, il faudra attendre la mi septembre. Ce sera notre prochaine aventure/rando avec la visite du Parc de la Mauricie.

Pour tuer le temps, on déjeune à l’auberge et je goûte enfin la poutine! Les frites croulent sous le fromage… Bien sûr, je ne parviens pas à terminer et abandonne une grande partie du fromage!

Poutine à l’éffiloché de porc. Too much! 

17h : on attrape le bus au Centre de Découverte et on redescend vers la marina avec Sylvie qui conduit et 2 autres guides du parc. On commence à discuter, on lui demande si elle peut nous déposer à la marina et là, un peu surprise par notre destination, les trois nous posent plein de questions sur notre odyssée. Et quand on leur demande si elles veulent venir visiter notre bateau, elles acceptent toutes les trois avec un vif intérêt. Et nous voilà tous les cinq installés autour de la table du carré, à discuter des projets et expériences des uns et des autres. Sympa!

Samedi 17, on retrouve nos rituels! Journée nettoyage. Antoine démonte les différents tauds et s’installe sur le ponton au soleil pour les nettoyer. Pendant ce temps là, je range l’intérieur et fais les aller-retour entre le bateau et le bureau de la marina où se trouvent une lavante et une séchante (gratuites).

En fin de journée, un petit avitaillement chez Metro. Et nous voilà prêts à repartir dès le lendemain.

Dimanche 18, on quitte Sainte Anne-des-Monts vers 8h. Belle navigation sous un soleil voilé par une pollution de l’air due aux méga feux dans la province de l’Alberta, à plusieurs milliers de kilomètres. Cela fait déjà plusieurs jours que le ciel est obscurci par ces nuages. On parvient quand même à hisser grand-voile et génois pour quelques heures d’un vent qui a décidé d’être plus solidaire. On arrive à Matane (40 milles plus en amont) vers 19h30. On se met dans le port de commerce où se trouve un ponton flottant tout à fait opportun à notre goût! On est bien.

Lundi 19, on décolle à 8 h du port de commerce de Matane, cap sur Rimouski : 40 milles à parcourir. Temps couvert, on démarre avec un peu de courant dans le nez, puis avec la renverse de la marée, le courant nous aide, puis la pluie et le brouillard… Au moins, on a beaucoup de diversité côté météo !!! Moins drôle, on fait toute la nav’ au moteur! On arrive vers 18h, après la fermeture du bureau de la marina. Pas de souci, elle nous avait allouée une place au ponton où l’on s’installe.

Nous sommes super contents d’être arrivés et de retrouver les enfants de copains bretons Carole et Remy, installés à Rimouski depuis une quinzaine d’années, avec leurs deux enfants Noa et Ema. Un coup de téléphone et la petite famille vient nous retrouver à bord.

Retrouvailles très sympa : apéro et coloriage. 

Mardi 20 août, le temps est à la pluie alors on s’occupe à l’intérieur. Antoine s’attaque aux toilettes, qui fuient régulièrement…

Démontage de la pompe qui goute régulièrement! 

Après le dîner (équivalent du déjeuner en France), Carole vient nous chercher pour un après-midi jeux de société. On apporte notre « 6 qui prend » et on découvre le « Skyjo »! On joue tous ensemble et on passe un moment très agréable. On termine la soirée par le souper (équivalent de notre dîner) dans un restaurant local délicieux. On se dit à demain pour aller faire une rando dans le parc du Bic, à quelques kilomètres de Rimouski.

Mercredi 21, petite balade dans le centre-ville de Rimouski pour quelques courses. Superbe magasin de laines : « la Vie Laine » (bien sûr). J’y passe un bon moment à discuter technique avec la vendeuse. Après 35 ans, je me remets au tricot! C’est quand même bien la retraite 😂!

L’après-midi, on part en randonnée dans le Parc du Bic avec Carole, Rémy, Noa et Ema, et là, on se régale. Les paysages sont très chouettes avec alternance entre mer, îles et montagne. On voit à plusieurs reprises des biches, parfois accompagnées de leurs faons. Pas sauvages!


Le Parc du Bic  
Biches et faons : pas farouches! 
Famille heureuse 😍 ! 
Rosiers de Damas au premier plan dans la superbe baie du Ha! Ha!, près du Cap à l’Orignal! 

Jeudi 22 août, on quitte Rimouski vers 10h juste après avoir fait le plein de gasoil. On est tristes de quitter cette adorable famille qui nous rappelle nos enfants et petits enfants, Valentine et Gaspard, qui nous manquent. Bon hauts les cœurs!

Au revoir Carole, Remy, Noa et Ema ou plutôt à une prochaine fois 😍. 

On ne sait pas encore si on va opter pour Tadoussac (rive nord) ou si l’on s’arrête avant sur la rive sud. Cela va dépendre du courant. Coté vent, on est au portant donc ça devrait aller vite. Gros Volvo est aussi en marche pour nous aider à atteindre Tadoussac avec la marée montante.

15h30, on bifurque plus à l’ouest. Direction Tadoussac sur la rive nord du Saint Laurent.

Changement de cap!  

Notre ami Simrad est bien vieillissant! Heureusement on a 2 écrans extérieurs. Un des deux s’éteint au bout de quelques heures! Il est en cours de remplacement dans les prochaines heures.

Des îles de la Madeleine à Tadoussac.  
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Jeudi 22 août, arrivée vers 19h dans la baie de Tadoussac où l’on jette l’ancre. Le marnage est maintenant important, environ 5 m, donc on prend nos précautions quand on mouille. Malgré cela, petite surprise vers 23h, on se pose en partie et en douceur sur un rocher plat! 2 minis « bing et bong ». Antoine dort déjà et n’entend rien. Je lui raconterai le lendemain matin. Sweet dreams 😴 !

Arrivée sur Tadoussac. 

Vendredi 23, on déplace le bateau pour s’installer plus confortablement dans la jolie marina de Tadoussac. Un couple de canadiens, Anne et Pierre, rencontrés dans les Bahamas en février et avec qui nous avons gardé contact, nous disent avoir un couple d’amis à la marina en ce moment. Lorsque l’on approche, Gilles est sur le ponton et prêt à attraper nos amarres! Tellement sympa ☺️! Gilles nous laisse nous installer. On se retrouvera plus tard avec sa femme Adèle.

Marina de Tadoussac.  

A l’embouchure du fleuve du Saguenay, Tadoussac c’est le départ pour l’observation des baleines. Chaque année, huit espèces de baleines et un million de visiteurs se côtoient dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. C’est là d’où partent les incessants zodiaques pour observer les cétacés. Habillés de leur tenue orange, on dirait des délégations de Guantanamo! Ça nous amuse de les voir défiler toutes les 3 heures!

Excursion pour l’observation des baleines avec l’AML, seule association habilitée. 

On se promène dans Tadoussac. Curieux, on fait un tour dans cet hôtel très caractéristique du lieu. Un peu plus loin, on déguste une délicieuse crème molle trempée (dans le chocolat!) et en rentrant on fait la courte boucle vers la Pointe à l’Islet où de nombreuses personnes viennent à la tombée du jour voir évoluer les baleines et autres rorquals à l’entrée du Saguenay. C’est un vrai festival et un régal pour les yeux de voir ces splendides cétacés sortir de l’eau toutes les 2 minutes!

Coucher de soleil sur le Saguenay 😍! 
Célèbre Hôtel Tadoussac avec son toit rouge, qui surplombe la baie. 
Délicieuses crèmes molles trempées! Dans du chocolat bien sûr! Effet craquant assuré!

Samedi 24, randonnée tout l’après-midi sur le Sentier du Fjord. Encore un beau dénivelé, 300 m, qui grimpe rude! Temps splendide.

On ne s’est pas décidés pour la régate organisée par la marina où une trentaine de voiliers se sont lancés pour quelques heures. On a plutôt envie de changer d’activité!

Régate sur Tadoussac. Beau spectacle. 
Anse à la Barque. On est maintenant au pays des ours! On a notre petite clochette accrochée au sac à dos pour les prévenir! 

Dimanche 25, on essaye d’aller déjeuner au restaurant de l’hôtel Tadoussac, lieu emblématique! Mais hélas, ils nous disent qu’ils n’accueillent pas de clients le midi. Dommage! On se dirige vers d’autres lieux, ce ne sont pas les restaurants qui manquent!

L’après-midi, on visite l’incontournable Centre d’Interprétation des Mammifères Marins où l’on plonge littéralement dans le monde aquatique des cétacés habitant le Saguenay. Il y a de quoi faire!

Tadoussac a toujours été une destination privilégiée pour les baleines. La rencontre du Saint-Laurent et du fjord du Saguenay créé un brassage des eaux, les eaux douces du fleuve et les eaux salées du golfe, propice à l’alimentation des mammifères marins. Coté dimension, le fjord abrite une vallée sous-marine d'une profondeur moyenne de 200 mètres, avec des zones de plus de 300 mètres au centre : un vrai terrain de jeu favorable au passage des baleines.

Considéré comme l'un des meilleurs sites d'observation de baleines au monde, il est facile d’y observer ces géants.

Résidents et visiteurs réguliers.  
Visiteurs rares.  

Fin de journée : apéro avec Gilles et Adèle à bord d’Ariane. On sympathise très vite. Tous deux nous donnent plein de tuyaux pour nos prochains mouillages. Encore des canadiens généreux et attachants. On se reverra peut-être dans quelques semaines…

Rencontre très sympa avec Adèle et Gilles.  

Lundi 26, arrivée de notre nouvel équipage : Loïc et Aziliz. Petit avitaillement et réorganisation des cabines pour l’arrivée de nos nouveaux voyageurs.

New team!  

On leur conseille vivement la visite du Centre d’Interprétation des Mammifères Marins. Et vers 17h, c’est l’heure de la crème molle trempée dans le chocolat! Whaou! Un régal!

Pour leur premier repas, on a prévu une raclette avec du saumon local. « On a beau dire, la vie n’est pas toujours facile…😂 »!

Mardi 27, départ de Tadoussac vers 9h.

Entrée du Saguenay.  Pas une onde sur l’eau! 

Remontée du fjord du Saguenay. Longs moments à observer les bélugas et rorquals dans l’embouchure du Saguenay. On se régale. Toutes les 2/3 minutes, on peut observer des dos de cétacés remonter à la surface, ainsi que quelques jets significatifs. On essaye de les identifier : baleines, rorquals, bélugas mais aussi quelques moustaches de phoques!

Ce sont les bélugas que l’on verra en plus grand nombre. On reste prudents pour ne pas les déranger ou même les blesser, car ils nous approchent facilement.

Belugas peu farouches. 
Ils passent sous le bateau. Même en famille😍! 
De si jolies moustaches!  

Arrivée vers 17 h dans la toute petite marina de l’Anse Saint Jean. On prend le ponton le plus proche de l’entrée du port, mais on nous dit gentiment que cette place est réservée et qu’il faut se mettre plus à l’intérieur! Un peu de gymkhana pour se caler entre les voiliers plus petits, qui nous voient arriver avec une légère pointe d’angoisse. Mais quel est ce grand 45 pieds en alu qui s’approche dangereusement? Il faut dire que ça soufflait pas mal et que l’accostage a été un peu mouvementé! Heureusement, nos adorables canadiens sont 4 ou 5 sur les pontons à attraper nos amarres et nous donner un coup de main pour « dompter » Ariane! Merci les amis!

On nous donne généreusement les codes d’accès aux sanitaires, très bien équipés, mais on ne verra personne au bureau de la marina. On sera contactés 2 jours après pour le règlement.

Notre quatuor se décide alors pour une opération « on se dégourdit les jambes »! On croise une naturaliste, fort loquace et très expérimentée sur l’observation des baleines et qui nous dit gentiment « Faut pas me starter… », effectivement elle est intarissable sur son sujet! On l’abandonne à regret.

Et nous voilà partis sur le Sentier Les Caps pour le belvédère le plus proche. Point de vue vertigineux sur le fjord!

Vue sur le Saguenay à partir du Sentier des Caps. 

Mercredi 28, départ de l’Anse Saint Jean après déjeuner. Le matin, footing pour les plus courageux (Aziliz et Loïc) et administratif pour le « couple Arianais »!

La Baie Éternité est toute proche (10 milles). Nous y sommes très vite. Une fois sur place, on s’y reprend à 4 ou 5 fois pour mouiller, on essaye plusieurs spots, mais il y a trop de profondeur et l’ancre ne tient pas. On finit par ancrer par 2 m de profondeur au fond de la baie, non loin d’un groupe d’outardes, installé sur la vase chauffée par le soleil. J’adore ces splendides oies bernaches du Canada, très élégantes, avec leur plumage trois couleurs : marron, noir et blanc. Très chic! La Baie Eternité, quant à elle, est un havre de calme. Encore une fois, on est le seul bateau! Et nous sommes entourés de forêts.

Baie Éternité sur le Fjord du Saguenay. 
Fond de la Baie Éternité.  
Rencontre avec Dame marmotte locale. On a l’habitude des marmottes des Alpes qui sont plutôt marron.  

Jeudi 29, départ de la Baie Éternité vers 8h30. Cap sur Chicoutimi, une trentaine de milles plus en amont du Saguenay.

Escale pour déjeuner dans la toute petite et adorable marina de Sainte Rose, avec ses trois pontons déserts.

À gauche, Ariane bien seule au ponton. À droite, Antoine en grande conversation avec le commandant de la Marjolaine! 

Et sa « grosse » navette « La Marjolaine » qui promène les touristes, amarrée le long du quai. Temps splendide. On avise une terrasse d’un adorable petit restau où l’on se régale. On termine par une savoureuse tarte aux bleuets maison.

Une belle tablée pleine de couleurs! 
Tourtière et tarte aux bleuets. Miam miam! 

En début d’après-midi, Adèle et Gilles nous avaient conseillé la visite du pittoresque Musée de la Nature. C’est un concentré kitsch d’animaux de plume, de poil et de bois, certains empaillés et de trésors de la forêt québécoise, récupérés au fil du temps par la propriétaire, Madame Agnès, dont la collection compte plus de 3000 pièces! On a droit à une visite guidée de la fille de la propriétaire. Lieu atypique!

Animaux empaillés de Madame Agnès! 

Arrivée à Chicoutimi vers 19h. Petite balade postprandiale dans le centre ville. On ne croise pas grand monde et on ne s’attarde pas car il fait frisquet (15 degrés) et la fatigue se fait ressentir.

Vendredi 30, on décolle un peu avant 8h pour l’agence de location de voiture Enterprise. On appelle un Uber et c’est Michel, un joyeux luron, qui nous emmène chercher notre voiture de loc. Il n’arrête pas de parler et nous raconte des histoires en parler québécois pour nous faire rire. « T’as bien dormi dans ton sleep/slip? », qui veut dire t’as bien dormi dans ton sac de couchage? Et autres galéjades…

10 mn de rigolade et nous voilà devant Enterprise. On récupère notre voiture et hop, direction le Zoo Saint Félicien dont plusieurs québécois nous ont vendu les attraits.

On fait un stop pour acheter quelques produits frais dans une jolie exploitation : la ferme Monarque. C’est un régal pour les papilles!

La Ferme Monarque. 

Et nous sommes joyeusement accueillis par une bande de bouviers bernois, à l’affection débordante, qui se laissent gentiment « flatter » (caresser), comme disent les québécois! On ne peut s’empêcher de revoir Largo, ce si affectueux compagnon d’Alexandre et Morgane pendant 6 ans, souvent accueillis chez nous avec notre golden.

On craque!!! 

On arrive au zoo vers 11h. Respectueux de la condition animale, il est géré par le Centre de Conservation de la Biodiversité Boréale et est entièrement consacré à la préservation de la faune boréale. Un des objectifs était de réussir à faire cohabiter certaines espèces d'animaux dans des environnements aussi semblables que possible à leurs habitats naturels. Sa superficie est de 485 hectares et il compte près de 1000 animaux représentant 80 espèces. Les ours polaires en sont les vedettes! Bon on ne va pas trop se mentir, les zoos ne sont pas trop notre « cup of tea », mais celui-ci nous a bien plu.

On commence par une traversée, en « train » grillagé, de 7 km à travers une reconstitution des grandes régions canadiennes où les animaux sont laissés en liberté. Mais aussi des reconstitutions d’habitats des premiers colons, comme un camp de bûcherons, des maisons des premiers habitants, avec les traditionnels guides en costume d’époque qui nous interpellent dans leur patois!

Mais, madame, que font ces bisons au milieu de notre chemin? 
Loup blanc, bison, ours brun, orignal, pygargue à tête blanche, ours polaire (position « descente de lit »!) et bisons en famille.

Une belle journée sous un soleil splendide que l’on termine par un barbecue à côté de nos copains de ponton, toujours avides d’en savoir plus sur Ariane et ses aventuriers de la voile perdue (au fond du Saguenay!). Aucun voilier dans la marina.

Samedi 31, on quitte Chicoutimi vers 10 heures et on reprend l’étroit chenal sur une dizaine de milles en direction de Tadoussac.

 Brume matinale au départ de Chicoutimi. Jolis panaches de vapeur d’eau. 
Peu de profondeur!  

Navigation tranquille. On arrive vers 15h au fond de la grande Baie des Ha! Ha! On essaye le quai de la ville de La Baie, mais le lieu est sans vie et peu attirant. On décide de repartir et on se dirige vers la marina de l’Anse Benjamin, avec l’intention de mouiller à une cinquantaine de mètres en avant car notre 45 pieds est trop grand pour la marina, nous dit le petit jeune sur la VHF. On s’y reprend à deux fois sans succès, c’est alors que j’avise des câbles en travers et une personne qui nous fait des signes sur le ponton. En fait, la personne nous indique que les câbles sont là pour maintenir les pontons flottants et si on les raccroche avec l’ancre… les problèmes commencent! Il ne faut surtout pas mouiller là! Du coup on est gentiment accueillis à la marina! Sympa! On s’installe au ponton et on part en balade vers la fromagerie locale. Bien décevante! En bons français, on trouve les fromages fades et sans caractère.

Marina de l’Anse Benjamin avec sa longue passerelle pour y accéder : tout (passerelles et pontons) sera démonté fin septembre.  

Dimanche 1er septembre, on quitte la baie de bonne heure car on a 40 milles à parcourir pour rallier Tadoussac. En partant, l’ancre à poste à l’avant du bateau raccroche la borne électrique qui se renverse sur le ponton… Et zut! Ça nous voudra un petit coup de tel pour nous excuser! On nous dit que le responsable de la capitainerie nous recontactera. Wait and see!

Vers 16h, on voit derrière nous s’avancer un rideau de mauvais temps! Assez vite, on remballe le génois, on s’habille (les cirés jaunes sont de sortie, les bottes aussi), on met les gilets de sauvetage et on se prépare à la montée du vent qui s’est engouffré dans le fjord et qui nous poursuit! Loïc et Aziliz suivent les « événements » confortablement installés dans le carré, fermé hermétiquement car l’eau chasse à l’intérieur du cockpit.

On essuie un coup de vent particulièrement musclé. La visibilité est réduite à quelques mètres. Le vent monte jusqu’à 44 noeuds! Ariane surfe et fait des pointes à plus de 10 noeuds! L’annexe derrière est violemment ballotée par les coups de vent et pendant qu’Antoine est à la barre, j’essaye de dompter l’annexe volante et sécurise Petit Honda car l’attache du support du hors bord a lâché. C’est chaud!!! Ça dure une petite demi-heure!

39 noeuds de vent et vitesse à plus de 8 noeuds!  
Prêts pour le coup de vent! 

Après la pluie, le beau temps. Trempés comme des soupes, on est heureux que ça s’arrête. Ouf! Arrivée à Tadoussac vers 18h. On est bien au port!

Lundi 2, départ vers 10h pour l’île du Pot-à-l’Eau-de-Vie. On quitte à regret le fjord du Saguenay et retour sur le fleuve du Saint-Laurent : plus de 1200 km de longueur et près de 535 mètres de profondeur en certains endroits. On réussit à voir quelques bélugas, mais c’est loin d’être le festival de la semaine passée! Dommage!

 Le phare du Haut-fond-Prince, surnommé la Toupie, au large de Tadoussac. Impressionnant! 

Une quinzaine de milles plus en amont de Tadoussac, nous trouvons un joli mouillage forain et sauvage. Bien abrité des courants. Parfait pour la nuit, Brandy-Pot-Island!

Mardi 3, départ vers 10h. On profite de la marée montante. On sort même les voiles! Navigation sympa. Loïc essaye de « catcher » des poissons, comme disent les québécois. Il attrape un éperlan. Mais aucun copain ne vient lui tenir compagnie dans son seau, alors on relâche l’infortuné!

Arrivée à la marina de Cap à l’Aigle en milieu d’après-midi. On y restera 2 nuits. Adèle et Gilles nous avaient dit qu’elle était chère. On confirme : 150$ pour une nuit! Il faut dire que chaque année, les infrastructures (pontons et passerelles) de la marina sont entièrement démontées en fin de saison.

Mercredi 4, départ dès potron-minet. La société de location de voiture « Enterprise » nous ayant fait faux bond, on se rabat sur un loueur privé qui s’est proposé de nous « livrer » la voiture à la marina (un peu chère mais bien pratique). 8 heures du matin, nous voilà partis pour la découverte du Parc National Des-Hautes-Gorges-De-La-Rivière-Malbaie, à une cinquantaine de kilomètres. Arrivés au Centre de Service du Draveur, on se décide pour la randonnée le long de la rivière La Malbaie. 14 km aller retour et paysage toujours aussi spectaculaire!

 Parc National Des-Hautes-Gorges-De-La-Rivière-Malbaie. 

On voit plein de balais de sorcière (maintenant on sait ce que c’est!). Le balai de sorcière n'a rien de magique ou de maléfique ! En fait, il s'agit d'une maladie des arbres qui favorise la croissance, en amas, d'une multitude de petites branches. On dirait presque des nids gigantesques.

Balai de sorcière.  

Petite précision sur le mot « draveur », c’est un ouvrier forestier chargé de contrôler la flottaison des troncs d’arbres jetés dans un cours d’eau pour leur acheminement. Appelée la drave, ou flottage du bois, cette méthode, qui pouvait durer plusieurs semaines, présentait l'avantage d'être très économique, puisque le bois s'en trouvait ramolli et souvent presque entièrement écorcé sans frais, cependant elle présentait des conditions de travail très difficiles (risques de maladies, hypothermie, noyades). Le plus souvent, les draveurs habitaient dans des camps dans la forêt. Ils possédaient des bottes cloutées qui les aidaient à mieux se déplacer et tenir sur les billots.

Malheureusement, le développement de la drave a également amené l'acidification et la libération de métaux lourds dans l'eau (mercure, principalement), contenus dans les écorces des résineux. Cette acidification a dérangé le cours des rivières et créé un désastre pour les nations autochtones qui dépendaient de la pêche, les poissons devenant rares et toxiques.

C’est en 1996 que l'interdiction définitive de pratiquer la drave sur les cours d'eau du Québec est officiellement décrétée.

Flottage du bois.  

Jeudi 5, matinée administrative pour les Arianais et footing/fractionné pour les sportifs. Départ vers 14h pour l’île aux Coudres. Météo très agitée et rafales à plus de 25 noeuds. Heureusement on part avec la marée montante qui améliore nettement notre allure : 4,5 noeuds sur le fond (2 noeuds sur l’eau). Arrivée vers 17h. On jette l’ancre, avec 35 mètres de chaîne, derrière le quai d’où partent les ferry traversiers vers la ville : Les Éboulements. Loïc et Antoine partent en annexe explorer. Déçus, pas de possibilité de louer des vélos pour le lendemain. On profite cependant d’une nuit très calme : le vent est complètement tombé.

Vendredi 6, on démarre vers 13h30 de l’île aux Coudres, après une copieuse salade composée, réalisée par Aziliz et quelques délicieuses crêpes par Loïc. On se régale!

Loïc à la crêpière!  

On attend la marée favorable car les courants sont maintenant de 4 à 5 noeuds, voire 7 ponctuellement. Il faut mieux les avoir dans le bon sens, c’est à dire avec la marée montante qui se fait ressentir jusqu’à Montréal. Cap sur l’Ile d’Orléans, 43 milles plus loin. Belle navigation sous un soleil estival, très peu de vent hélas et toujours d’ouest! On fait des pointes à 7,9! Chacun vaque à ses occupations : lecture, sudoku ou tricot. L’ambiance est à la sérénité et à la contemplation. Les versants du Saint Laurent sont vallonnés et recouverts de forêts. Spectacle très reposant. Les couleurs de l’été indien ne sont pas encore là! On les attend avec impatience. Fin de navigation à la voile : grand-voile et génois. Et là, on caracole à plus de 9 noeuds. On croise de près les gigantesques méthaniers, porte-conteneurs et autres géants de la mer!

Ils sont prioritaires et on doit se ranger pour les laisser passer! 

On arrive entre « caribous » et loups après un petit apéro en route sous le soleil de la capote. 20h, nous voilà confortablement installés à la marina du Club Nautique de l’Ile d’Orléans.

Samedi 7, un gentil québécois nous emmène quelques kilomètres plus loin pour louer des vélos. En fait ce sera des tandems. Et nous voilà partis pour un tour de 50 km, d’abord vers l’est, puis retour vers l’ouest avec vent dans le dos. Tellement plus confortable!

Chacun son tandem : 1 électrique et 1 classique pour les sportifs! 
Île d’Orléans  à vélo. 
Demeures cossues sur l’Ile d’Orléans. 

Située à 5 km en aval de la ville de Québec, c’est un lieu très prisé des québécois. Elle est d’ailleurs jumelée avec l’Ile de Ré! Son économie est principalement basée sur l'agriculture (pommes de terre, fraises, pommes, bleuets, framboises, légumes, vignes, petits fruits, produits de l'érable…), quelques petits domaines viticoles (vin et cidre). Le tourisme est une activité importante de l'île, notamment en raison de plusieurs producteurs de l'île qui offrent des produits locaux de qualité, ainsi que pour faire de l'autocueillette dans les fermes fruitières et maraîchères. On y retournera!

Dimanche 8, on décide de quitter la marina pour la ville de Québec. Bon, ça souffle pas mal! On démarre le moteur mais voilà : le propulseur d’étrave ne répond pas! Antoine va passer 3/4 d’heure à vérifier les contacteurs et le relai qui se bloque… Finalement eurêka, il répond aux sollicitations et veut bien se mettre en route. On décolle! Ça swingue pas mal et il faut faire vite pour arriver avant la renverse de la marée. On a 10 petits milles à faire.

Québec City, nous voilà! Ça faisait longtemps que l’on ne s’était pas retrouvé dans une grande ville! Depuis Boston… début juin!

La vieille ville de Québec est construite façon européenne avec son entrelacs de petites rues, parfois piétonnes et surtout très touristiques, comme la rue du Petit Champlain. Beaucoup de charme.

Ariane à la marina de Québec. Les lumières de la ville! 

Lundi 9, on explore le vieux Québec, on démarre par la grande terrasse Dufferin et l’on marche jusqu’aux Plaines d’Abraham. On fait le tour de la Citadelle (qui nous rappelle la citadelle de Belle Ile, style Vauban).

Fresques murales et la terrasse Dufferin avec le Château Frontenac en arrière plan. 
Rue du Petit Champlain.  

On fait une halte déjeuner dans un restau typique “La Bûche” où l’on déguste les spécialités locales : tourtière et poutine. On prend notre temps.

Restau “La Bûche”. 

Le soir, on investit les barbecues de la marina. Loïc se met aux fourneaux. On ne se laisse pas abattre!

Barbecue pour 4!  

Mardi 10, on retourne se balader dans le vieux Québec et l’après-midi visite du très intéressant Musée de la Civilisation, avec un guide passionnant. C’est un lieu qui présente des expositions thématiques temporaires et des expositions permanentes ayant pour la plupart un lien avec les sciences humaines et sociales. Il est constitué d'un important fonds d'objets, d'archives et de livres d'intérêt ethnographique et historique, notamment la politique d’assimilation des enfants autochtones orchestrée par l’église et le gouvernement dans les années 50. Je ne peux m’empêcher de penser au douloureux épisode de l’histoire en Australie avec « la Génération Volée » où les populations aborigènes ont subi le même sort.

Ancre de type « Killick » : très particulière.  

Encore des découvertes passionnantes et comme disent les québécois : « on se couche moins niaiseux! »

Mercredi 11, départ d’Aziliz et Loïc de bonne heure, car ils partent en car vers Montréal d’où leur avion doit décoller le soir. Journée rangement, lessive et ménage.

Un électricien vient passer la journée pour réparer les problèmes électriques : propulseur d’étrave, pompes de cale, feu de mât. J’en profite pour faire une balade dans Québec et me rendre dans un magasin de laine où la vendeuse me donne « un cours » comment assembler et coudre les différentes parties d’un pull. Je me rends compte qu’aujourd’hui plus personne ne tricote les pulls en 4 parties. La technique en 2024, on commence par l’encolure et on tricote en faisant des augmentations jusqu’au niveau de la taille. Bon, je ferai ainsi pour le prochain!

Notre 4 ème équipage, Maryannick, Arielle et Benoît, arrive de Bretagne en début de soirée vers 20h, tous les trois un peu « jetlagués ». Bonheur d’un dîner de retrouvailles et tout le monde est couché à… 21h30. L’aventure se poursuit!

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Publié le 9 octobre 2024

Jeudi 12, on repart faire un tour dans le vieux Québec avec notre nouvel équipage, Maryannick, Arielle et Benoît, et on revoit avec plaisir l’exposition-parcours « le Mignonisme » de Philippe Katerine. Il s’agit de 16 « sculptures » roses monumentales, les Monsieur Rose, emblèmes du Mignonisme. Joyeux et plein d’humour! Ça ne gâche pas le plaisir!

Les Monsieur Rose!  
« Prises de tête » par Philippe Katerine! 
Déjeuner entre amis ! Bien agréable 😍. 

On poursuit notre chemin le long de la Promenade des Gouverneurs, vaste esplanade en bois surplombant le fleuve, traversant des zones vertes et conduisant aux Plaines d’Abraham. Calme et reposant.

L’équivalent du pic épeiche. Une sorte de pic vert, appelé pic bois au Québec. Fort élégant! 

Vendredi 13, très belle journée ensoleillée. On traverse la ville qui est envahie de vélos à l’occasion du Grand Prix Cyclistes de Québec. Ça roule « à toute jante »!

Beau peloton!  

Un peu plus loin, on atteint le musée des Beaux Arts où nous découvrons une belle exposition autour des œuvres d’Helen Mc Nicoll, peintre impressionniste tombée dans l’oubli pendant presque 75 ans, après son décès. Au cours de sa vie, Helen Mac Nicoll (1879-1915) connaîtra 10 courtes années de notoriété et sera surtout reconnue pour ses représentations impressionnistes de paysages ruraux ensoleillés, de scènes intimes avec des enfants ou des figures féminines modernes. Elle jouera un rôle important dans la popularisation de l’impressionnisme au Canada à une époque où ce mouvement était encore relativement inconnu. On a la chance de pouvoir suivre une conférence très intéressante au cours de laquelle le guide nous retrace la vie difficile d’une femme artiste à la fin du XIX ème, développe la technique de l’artiste et met l’accent sur le « traitement exceptionnel » de la lumière dans ses œuvres. Une belle découverte!

Mise en scène très originale. La toile dans la toile, comme une mise en abîme. 
Les toiles sont souvent exposées sur un mur reproduisant le style de l’œuvre! 

Le musée a récemment ajouté un pavillon contemporain avec un escalier monumental en spirale : très chouette!

Bel équilibre d’architecture hélicoïdale. 

On fait un tour à l’étage pour découvrir la très belle collection d’art inuit de Raymond Brousseau qui a mis près de 50 ans à la constituer. Les sculptures, dessins et autres objets proviennent de l’ensemble du territoire de l’Arctique canadien. On aime particulièrement les animaux sculptés dans la stéatite ou la serpentine, avec ses reflets verts et gris.

Sculptures en stéatite ou serpentine.  
Animaux finement sculptés dans de l’os, dans une vertèbre. 
Oies sculptées sur un panache de cerf, caribou ou orignal. Aérien et élégant! 

Samedi 14, on va chercher la voiture de location vers midi, Antoine et moi récupérons des nouvelles chaussures de trail/rando chez Décathlon (eh oui, bien implanté au Québec!). De manière surprenante, on parvient quand même à user nos chaussures malgré une vie à 80% sur un bateau!

L’après-midi, on part tous les 5 vers le parc de la Chute-Montmorency à quelques kilomètres de Québec.

Chute Montmorency à droite et vue sur le pont enjambant le St Laurent et reliant la rive avec l’île d’Orléans. 
Vue d’en haut. Spectaculaire! 
Antoine, Claire, Arielle, Benoit et Maryannick. 

D'une hauteur de 83 mètres, elle est la plus haute chute de la province de Québec et dépasse de trente mètres les chutes du Niagara, que l’on espère bien aller voir dans quelques semaines ou mois.

Quelques mots sur l’importance de l’hydroélectricité. Le Québec est aujourd’hui reconnu mondialement pour son expertise dans le domaine de l'hydroélectricité et pour sa détermination à mettre l'accent sur l'innovation technologique. Bénéficiant d'une énergie produite à 99% par la force de l'eau, les Québécoises et Québécois visent désormais à en optimiser la consommation et à en étendre l'utilisation, notamment par l'électrification du transport routier. L'hydroélectricité est donc au cœur de la transition énergétique.

Dimanche 15, c’est le départ pour le Parc de la Mauricie. Antoine et moi y sommes déjà allés faire du canoë camping il y a plus de… 30 ans et on n’est plutôt heureux d’y retourner. Le Parc National de la Mauricie protège un territoire de plus de 500 kilomètres carrés dans les montagnes Laurentiennes, au nord de la ville de Shawinigan. On y trouve plus de 150 lacs et il offre 160 km de sentiers de randonnée pédestre. Le rêve des randonneurs!

On démarre la journée par l’avitaillement chez Walmart et départ pour le Parc en milieu de matinée. Arrivée au gîte vers 13h. On a 3 chambres et surtout l’étage entier réservé pour nous 5, parfait! Avec une cuisine perso : le luxe! On dépose les produits frais au frigo, on reviendra pour 17h30 et nous voilà partis pour une courte rando sur le Sentier du Diable. En fin de balade, nous sommes férocement attaqués par des hordes de moustiques et autres insectes affamés qui laissent à certaines peaux délicates de grandes plaques urticantes. Merci apaysil et cortisone ☺️!

Lundi 16, programme randonnée en paddle pour Benoit, kayak pour Arielle et Maryannick et canoë, appelé canot en québécois, pour Antoine et moi. On part vers 9h30 et retour pour 17h. On remonte le lac Wapizagonke, avec arrêt pour déjeuner au Vide-Bouteille, là où les populations autochtones troquaient des peaux contre des bouteilles, qu’ils vidaient sur place! Belle mentalité…

Lac Wapizagonke 
Joli pont couvert de Saint Mathieu 

Sur le bord des routes, on croise des dindons sauvages peu farouches.

Dindons sauvages en balade. Attention : dernier avertissement! Ouverture de la chasse imminente…

Mardi 17, randonnée à la journée : Lac Solitaire, Lac aux Chevaux et Lac Bouchard. Très beaux points de vue sur les lacs.

Des sentiers, des sentiers toujours des sentiers! On adore 🥰 ! Bien protégés par nos moustiquaires portatives! 

Mercredi 18, on décide de louer de nouveau des « embarcations » : kayak, paddle et canot pour aller découvrir les Chutes Waber en passant par le Lac Wapizagonke de nouveau, mais cette fois plus au nord. Quelques kilomètres de navigation, puis portage de nos trois engins flottants sur quelques dizaines de mètres, car les castors ont construit des barrages : un vrai jeu pour eux! Mais difficiles à franchir pour nous! A l’aller, on fait des détours pour les laisser tranquillement dormir dans leurs ouvrages, mais au retour les québécois nous disent qu’il faut passer par dessus leur logis, alors on y va franco! Désolée les castors : on a eu des instructions précises!

Nos amis les castors 🦫 nous compliquent bien la tâche! 
L’équipe de rameurs!  
Les aventuriers! On avait demandé des stabilisateurs pour éviter l’accident! 
J’attends mon capitaine! 

Retour sur l’eau jusqu’au point de départ de la randonnée à pied. On laisse “nos navires”! Et nous voilà partis vers les Chutes Waber.

Chutes Waber.  

Après notre pique-nique au bord de la cascade, une autre chute, celle-ci malencontreuse pour Antoine qui glisse sur les rochers et se blesse méchamment sur une arête rocheuse. Benoît lui fait rapidement une compression pour arrêter le saignement assez abondant, un pansement avec des compresses que nous passe un randonneur et le bob, vissé sur la tête, vient caler tout ça! On repart plus vite que prévu.

2 heures plus tard, visite à la pharmacie qui ne vend hélas pas de matériel pour recoudre, puis on se dirige vers le « bar laitier » pour se remonter le moral avec une crème molle trempée.

Après la chute, on « applique » une crème molle trempée!  On reconnaît le blessé avec son bob protecteur. 

Retour vers le gîte où notre équipe de chirurgiens en vacances nettoie la plaie et décide que la jolie entaille nécessite quelques points de suture! Benoit, Antoine et moi reprenons la voiture pour les urgences de l’hôpital de Shawinigan où une gentille infirmière et un généreux chirurgien donnent à Benoît de quoi recoudre : fil, aiguille, compresses, anesthésiant, désinfectant, pansement… Encore une fois : adorables québécois!

De retour au gîte, « l’équipe chirurgicale », Benoît (chirurgien orthopédique) et Arielle (gynéco : on peut aussi avoir besoin de ses compétences si Benoît défaille!) se met en place. Et hop, au travail : rafraîchissement de la coupe de cheveux et en avant les talentueux couturiers. Résultat remarquable! Bilan : 4 points de suture sur le haut du crâne! Il nous a bien fait peur notre capitaine!

Estimation des dégâts vers 18h et intervention in-situ vers 20h.  

Jeudi 19, après une nuit réparatrice pour notre intrépide capitaine, on décide d’aller gentiment visiter la cabane à sucre de St Mathieu le matin. Nous découvrons l’exploitation du sirop d’érable (acériculture) : très intéressante. Avec beaucoup d’humour, la propriétaire des lieux nous décrit le rythme quotidien et soutenu de cette exploitation, ou même si la collecte se fait de manière automatique, par l’intermédiaire d’un système de petits tuyaux qui relient les arbres les uns aux autres, avec une légère pente pour permettre l’écoulement, il faut vérifier régulièrement l’état des tuyaux, les nettoyer, les changer (les écureuils aiment les grignoter!), vérifier l’inclinaison… Bref un travail titanesque!

L'industrie acéricole canadienne représente environ 75 % de la production mondiale de sirop d'érable, 92% de la production canadienne provient du Québec.

Système d’écoulement du sirop d’érable et de récupération en aval. 

Après-midi : petite randonnée sur le sentier des Cascades et le sentier des Falaises (environ 7 km).

Environs du Lac Wapizagonke. 

Retour au bar laitier pour acheter des chocolats afin de remercier l’équipe hospitalière, sans oublier de déguster une “petite” crème molle trempée en passant…

Vendredi 20, on débute par des pancakes pour le petit déjeuner. Accompagné d’un incontournable : le sirop d’érable bien sûr!

Ah! Le sourire du « crêpier »  😂 et les plaisirs de la dégustation des pancakes! 

Départ pour une randonnée autour du Lac à la Pêche et des Chutes Parker. On rencontre le gardien d’un gîte refuge, le gîte Wabenaki dont la construction date du début du 20e siècle et qui appartenait au « Laurentian Club », un des premiers grands clubs de chasse et de pêche au Québec. Son gardien nous fait gentiment visiter ce logis d’une autre époque. Chaleureux lieu qui accueille des randonneurs à la nuitée!

Un bel endroit : accueillant et hors du temps.  

Dernier soir dans notre gîte à Saint Mathieu où une soirée concert est organisée avec les « 3 Mam’zelles » : dynamique rétrospective chantée des années 40 aux années 80. On se laisse emporter par l’ambiance dynamique des chanteuses musiciennes 🎶!

Le café bistrot en bas des marches de notre gîte! 
Les Trois Mam’zelles mènent la danse! 

Samedi 21, on quitte notre gîte auberge le matin et on reprend la route vers Québec à 2 h de là. On fait plusieurs arrêts tout au long de notre chemin. Le temps s’est hélas bien rafraîchi!

On découvre de curieuses petites spirales que nous avons dégustées à deux reprises. Il s'agit d'une fougère dont on mange les crosses cuites et conservées dans du vinaigre. Son nom est la fougère-à-l'autruche ou plus joliment "tête de violon". Sympa pour l'apéro ou dans une salade.

Une curiosité gustative : fougères à l’autruche aussi très joliment appelées « têtes de violon »! 

On visite Boréalis, la pulperie de Trois Rivières. Intéressante histoire de l’exploitation du bois au XXème siècle. Au début du XXe, la ville deviendra même la capitale mondiale du papier, notamment grâce à la présence de la plus grande usine de production de papier au monde appartenant à la Canadian International Paper (CIP). Malheureusement, 1500 travailleurs perdront leur emploi lorsque l’usine fermera en 1992.

On apprend également que 92% des forêts québécoises aujourd’hui sont publiques sous la responsabilité du gouvernement. Et seulement 26% des forêts publiques sont aménagées. Un espace naturel préservé gigantesque! La grande richesse du Canada!

On termine la visite par un atelier qui nous propose la fabrication de feuille de papier où chacun de nous va plancher devant sa page en devenir!

Et Benoit découvre les joies et sensations du repassage! 

Dimanche 22, visite de l’île d’Orléans, dont on fait le tour complet cette fois en voiture. Cueillette de pommes et retrouvailles bien sympa avec Jean-Pierre et Dominique, rencontrés à Cape May qui naviguent avec leur catamaran Kayali, laissé dans le Maine pour une virée au Québec en voiture.

Cueillette de pommes et retrouvailles autour d’un verre de cidre « décapant »! 
Un détour par le cimetière de la ville de Saint Pierre où repose Félix Leclerc. 🎶Moi, mes souliers 🎶… 

Lundi 23, départ à 8h30 de la marina de Québec. Il fait 12 degrés et un léger brouillard se lève progressivement. Le propulseur d’étrave nous refait un coup de mou! Heureusement il n’y a pas de vent et le moteur suffira à nous dégager du ponton et à passer l’écluse pour regagner notre ami le Grand Fleuve!

Fin de journée : escale à la marina de Portneuf, à 30 milles de là.

Ariane le long du ponton à gauche dans la marina de Portneuf.  

Mardi 24, départ tardif de Portneuf vers midi, du fait des Rapides de Richelieu qui nous contraignent… et qu’il nous faut passer pour éviter les trop forts contre-courants. Bonheur de hisser les voiles, avec une petite impulsion moteur (quand même!)

En fin d’après-midi, on jette l’ancre dans la Rivière Saint Maurice, juste à coté du musée Boréalis.

Il fait toujours bon prendre un petit thé ou café pour se réchauffer dans ses contrées  septentrionales.  

Mercredi 25, départ du mouillage de Trois Rivières vers 10h. On hisse les voiles, accompagnées de Gros Volvo! On a enfin des vents du sud qui nous aident. On traverse le Lac Saint Pierre (un élargissement du Saint Laurent). Arrivée vers 16h à la marina Saurel.

Jeudi 26, départ vers 8h30 de Saurel pour une longue journée au moteur, avec un vent du sud essentiellement. Beaucoup de pluie jusqu’à 11h et enfin le soleil revient vers 13h.

Arrivée à la marina de Longueuil vers 17h.

Ambiance du soir! Antoine nous réconforte à la guitare avant le dîner. Et hop, merci Maryannick pour cette délicieuse quiche! 

Vendredi 27, levés de « bonheur » vers 7h pour départ à 8h. Nous avons réservé 2 écluses sur internet et elles sont programmées pour des horaires précis : Saint Lambert à 9h et Sainte Catherine à 11h. On est peu de choses!!! On essaye d’éviter de se prendre les haubans sur la paroi de l’écluse! Vigilance! Vigilance!

Démesure des écluses. On nous jette des amarres pour maintenir Ariane le long du mur. Ascension jusqu’à 43 pieds : 14 mètres!

En fin de matinée, nous nous amarrons avec bonheur au RSTLYC (Royal Saint Laurent Yacht Club), yacht club privé qui nous accueille bien volontiers. Toujours aussi généreux ces québécois😍!

A peine arrivés et après un rapide en-cas, nous voilà en route pour découvrir le centre de Montréal où l’on va déambuler quelques heures.

Le château Ramezay : premier édifice classé monument historique au Québec 

Dans la cuisine du château Ramezay, on découvre cet insolite tourne-broche! En fait, c’est une roue à chien pour tournebroche qui date de la fin du 17e.

Roue à chien!  

La roue à chien consiste en une grande roue de bois en forme de cage circulaire, placée contre le foyer et dans laquelle on enferme un petit chien. La course de l'animal entraîne la cage dans un mouvement de rotation qui se communique, au moyen d'un système de poulies et de chaînes, aux broches à rôtir. Incroyable!

On poursuit notre chemin et on termine notre journée autour d’une bonne table pour partager un dernier repas avec les copains ☺️.

Hasta luego amigos 😍 ! 

Samedi 28, départ de Maryannick, Arielle et Benoît vers 9h. Encore un équipage qui nous quitte. Un sentiment d’abandon et de vide à chaque fois!

Bon, on se ressaisit! Rangements et déjeuner à bord d’Ariane.

« E la nave va! »

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Publié le 17 octobre 2024

Quelques mots sur le dragage du Saint Laurent : un travail de titan!

Au 19e siècle, le Saint-Laurent s'avère vital au développement économique du Québec et de l'Ontario. Pour en accroître la navigabilité, cinq dragages importants sont faits entre Québec et Montréal de 1850 à 1900. En 1854, c’est la fin du dragage du chenal entre Québec et Montreal : profondeur 4,9 m, largeur 76,2 m. Quatre ans de gros travaux de dragage du fleuve permettent le passage de navires à vapeur de plus en plus gros dont le tirant d'eau dépasse parfois les 4 mètres.

Cinq autres dragages suivront au 20e siècle. La profondeur du chenal passe ainsi de 4,9 à 11,3 m, et sa largeur, de 45 à 230 m. Ces travaux sur 230 km deviennent possibles avec l'évolution des techniques de dragage.

Évolution du chenal de navigation 

Il faut préciser que la Voie maritime du Saint-Laurent, la plus grande voie de pénétration maritime naturelle de tous les continents, permet depuis 1959 aux navires de marchandises d'atteindre les Grands Lacs. Sa construction entre Montréal et Kingston (début du Lac Ontario) est un exploit d'ingénierie, car sept écluses y soulèvent les navires de 75 m. Ça promet!

Dénivellation avec schéma des écluses.

Le conteneur, une idée géniale ! (Bon de nos jours, on peut se l’avouer : c’est quand même un symbole de la mondialisation peu respectueux de l’environnement😕)

En 1967, le port de Montréal manipule son premier conteneur (= container), une invention de Malcom McLean, en 1956, pour contrer le trop long transbordement en vrac des marchandises. D'abord utilisé sur la côte Est américaine, il franchit l'Atlantique en 1966 et connaît une croissance fulgurante. Tant les conteneurs de base que les conteneurs spécialisés partagent le même système de fixation : pièces de coin sur leurs sommets et verrous tournants fixés aux châssis des véhicules ou aux engins de manutention.

Système d’arrimage des containers.  

C’est en 1992 qu’un nouveau dragage du chenal Québec-Montréal porte sa profondeur à 11,3 m, ce qui donne un meilleur accès au port de Montréal.

En 2007, c’est la première venue à Montréal du Stena Paris, pétrolier de type PMAX : long de 183 m et large de 40, le Stena Paris transporte de 30 à 45% de marchandises en plus que les pétroliers ordinaires de même longueur. Il dépasse même les pétroliers Panamax, qui n'ont que 32 m de large!!! La démesure!

Samedi 28, l’après-midi, on retourne dans le centre de Montréal pour y voir une expo sur Banksy, artiste ou plutôt « artiviste » britannique d’art urbain qui utilise la peinture au pochoir pour faire passer ses messages, qui mêlent souvent politique, humour, audace et poésie. Le message est généralement anarchiste, antimilitariste, anticapitaliste ou antisystème et ses personnages sont souvent des rats, des singes, des policiers, des soldats, des enfants, des personnes célèbres.

Suivez le guide! 
Contrefaçons de billets de banque : Banksy of England! Et effigies revisitées! 

Comment dénoncer le travail illégal des enfants et bousculer l’image de la royauté en choisissant d’afficher Lady Diana sur les billets de 10£!

Tarantino revisité! 
Messages politiques!  La Palestine et plus récemment l’Ukraine. 

Dimanche 29, on récupère la voiture de location à midi et on part pour le Parc du Mont Tremblant, chargé comme des baudets! On en profite même pour emporter notre linge sale! Pour les jours de pluie!

Départ pour le Mont Tremblant : nous ne sommes que deux!!!

On a loué un « condo », appartement, qui se révèle très confortable avec deux grandes chambres : des lits kingsize! Salles de bain privatives! Lavante et séchante! Une vraie cheminée dans le salon (pas celle que l’on allume avec l’interrupteur 😂!) Whaou! Ça nous change de nos 12 m2 😂! On se perd…

Notre luxueux « condo ».
Le Lac du Mont Tremblant avec ses voiliers.

Le Parc National du Mont Tremblant est le quatrième site naturel le plus étendu du Québec (1510 km2). Il fut inauguré en 1958. Ce territoire fut occupé dès le XVIIe siècle par les Algonquins, peuple autochtone qui baptisa la principale montagne des Laurentides du nom de « Manitou Ewitch Sage », c'est-à-dire montagne tremblante. Le parc possède quelques quatre cent lacs et six rivières. Encore un bel endroit à explorer pour les randonneurs.

On est prévenus!  

Lundi 30, randonnée la Coulée et la Corniche dans le Parc du Mont Tremblant.

L’été indien arrive!  Les routes sont splendides. 
La Corniche. 
 Curiosités de la nature : racines tortueuses et « excroissances champignonesques ? » dentelées. 

Mardi 1er octobre, départ 9h30 pour la cime du Mont Tremblant (875m d’altitude). On prend le télécabine panoramique pour y accéder. L’hiver c’est un beau domaine skiable avec une centaine de sentiers de ski de fond et 4 belles pistes de ski alpin.

Temps radieux. 

Très beaux points de vue sur le versant nord où les couleurs de l’automne sont plus avancées. On fait le tour du sommet par le chemin « 360 degrés », puis on pique-nique face au panorama. L’après-midi on redescend et l’on se décide pour plusieurs courtes randonnées : les Chutes du Diable, puis les chutes Croches sur la Rivière du Diable.

Rivière du Diable.  

On termine par une boucle non loin du Lac Chat en faisant le tour du Lac aux Atocas. Un milieu humide où règnent toutes sortes de batraciens et tortues. Bon, on ne verra pas grand chose hélas, mais le site nous a bien plu.

Atoca, autre nom de la canneberge (cranberry en anglais), emprunté aux langues iroquoises et utilisé au Québec.

Lac aux Atocas.  

Mercredi 2, il pleut et du coup on en profite pour passer la matinée à lire et nous reposer. Ça fait du bien!

English breakfast : baked beans, bacon and scrambled eggs! Yummy! 

L’après-midi, on traîne et on fait du « magasinage » dans la station de ski du Mont Tremblant. On termine par une bière dans un bar sympa où il n’y a pas un chat! On en profite pour discuter avec le barman français bien disert et originaire d’Aix en Provence.

Jeudi 3, le soleil est revenu, on part vers 9h pour louer des vélos électriques et on démarre une grande virée de 74 km. On commence par faire une très jolie boucle en suivant une piste cyclable, on longe la Rivière du Diable, on repasse par le départ des télécabines qui montent au sommet du Mont Tremblant et on revient devant le loueur de cycles 1 heure après pour repartir dans l’autre direction sur l’itinéraire très populaire du Petit Train du Nord.

La boucle et la Rivière du Diable  
Nos super vélos  
Arrêt pique nique sur l’itinéraire du Petit Train du Nord. 
Le Petit Train du Nord et sa signalétique rigolote!  

Après notre pause restauration, on repart sur notre piste cyclable goudronnée où des travaux nous barrent l’accès 20 km plus loin. Rien ne nous arrête! On fait un détour par la route, un peu trop dangereuse à mon goût, où l’on se retrouve avec camions, voitures, motos, tracteurs… Tout un monde bruyant! Et où l’on se sent bien exposés! On se dépêche de pédaler pour regagner la sérénité de notre piste cyclable!

Un peu de « romantisme » en passant par le Pont Macaza, un des dix plus anciens ponts couverts du Québec toujours en service.

 Devant le pont couvert de Macaza, on s’amuse à rejouer « Sur la route de Madison »! 😍

Un peu plus loin, on passe un long moment à admirer les couleurs du Lac du Sommet avec ses oies bernaches qui glissent avec élégance sur ce si joli miroir d’automne.

Lac du Sommet 
Le canard huard qui nous a beaucoup  accompagnés lors de nos traversées de lac en canot.  

Le plongeon huard est un oiseau typique et bien sûr plongeur hors pair que l’on peut observer sur la majorité des lacs des forêts du nord. Il possède une élégante tête noire, un collier blanc et un dos en damier. En plus d'être un agile nageur, il peut atteindre une vitesse de vol de plus de 120 km/h. Pour s'envoler, il doit toutefois battre des ailes et courir à la surface de l'eau sur une distance allant jusqu'à 400 mètres. Comme disent certains, on peut pas être bon dans tous les domaines!

Retour des vélos pour 17h. J’aime bien les voies ferrées réhabilitées en pistes cyclables! Les vélos électriques aussi! Et sous le soleil, quel bonheur!

Beau bilan! On a encore des ressources! 

Vendredi 4, en fin de matinée, nous quittons notre « condo » et on part découvrir le Sentier des Cimes à quelques kilomètres du Mont Tremblant. Il s’agit d’un parcours sur une magnifique passerelle en bois à une dizaine de mètre du sol d’où l’on peut admirer la canopée et, à son extrémité, de l’ascension d’une tour d’observation à 40 mètres de haut.

Tour d’observation et passerelle.  
Et voilà ce que cela donne sous la neige. Magnifique poste d’observation hivernal. 
Grandiose. 
Que dire!  
L’été indien à son apogée, comme nous a dit la personne à la billetterie. 
Subjugué! 

Après ce magnifique détour, on regagne notre confortable yacht club, dont on admire à chaque passage le luxueux intérieur.

 Le Yacht-Club Royal Saint-Laurent. Chic et cosy! 

Et l’on retrouve Ariane à son ponton, attendant sagement le retour de ses aventuriers.

Ariane bien installée.  

Pendant notre absence, nous avons fait venir un électricien au yacht club pour réparer le propulseur d’étrave qui nous jouait des tours! Antoine et Benoit avaient bien posé le diagnostic : c’était le relai qui était défectueux. L’affaire est désormais réglée. Un homme efficace, l’ardoise laisse un souvenir moins enthousiaste! Mais « le prix s’oublie, la qualité reste! »

On finit cette longue journée par une invitation à dîner chez Anne, une canadienne bien sympa où l’on retrouve notre dernier équipage de copains : Catherine et Andreas.

Samedi 5 octobre, traditionnel avitaillement après notre retour de villégiature. On rend la voiture de location et l’on part en Uber vers le centre de Montréal, à une petite vingtaine de kilomètres de notre yacht club, plus précisément au marché Atwater.

Les grosses citrouilles sont prêtes, certaines arborent même de magnifiques verrues pour épater les sorcières d’Halloween! 
Étonnante variété de rôtis emballés sous film et pleine saison de la canneberge. 

On déjeune sur place, on s’installe à une table tous les deux et on commence notre dégustation, lorsque quelqu’un toque de l’autre côté de la fenêtre… Incroyable : c’est Anne qui nous reconnaît et qui passe au même endroit, à la même heure avec Catherine et Andreas! Improbable hasard qui nous étonne! Ravis de partager de nouveau un repas ensemble tous les 5.

Une petite heure plus tard, Antoine et moi les quittons car nous avons donné rendez-vous à Michelle, la sœur d’Heather avec qui Alice a fait un échange au Canada il y a …. 15 ans et on se retrouve au musée des Beaux-arts où l’on passe 2 heures ensemble avec plaisir en évoquant souvenirs et projets.

Retrouvailles avec Michelle. 

On parcourt une expo d’estampes japonaises : les «Cinquante-trois étapes du Tokaidõ». La route de la mer de l'Est, appelée «Tokaido», existe depuis le 7e siècle. Mêlant le réel et l'imaginaire, les « Cinquante-trois étapes du Tōkaidō » nous transportent sur ce chemin de légende reliant Edo (Tokyo) à l'ancienne capitale impériale du Japon, Kyoto. Chacun de ces points d'étape offre gîte, spécialités culinaires, maisons de plaisir et produits de toutes sortes, dont des sandales de paille neuves qu’il faut remplacer tous les deux jours. Dessins très délicats.

Paysages rêvés d’Andō Hiroshige (début 19 ème). 

Dimanche 6, accompagnés d’Anne, Catherine et Andreas viennent nous retrouver à la marina vers 9h30 pour y déposer leurs bagages. On prend un café à bord et l’on part tous les 5 pour une belle balade autour du Parc Mont Royal.

Ça rigole bien, les copines! 
Vue sur le Lac aux Castors au sommet du parc et pique-nique.

On monte jusqu’au belvédère du parc d’où le panorama est splendide. Puis pique-nique pour reprendre quelques forces.

Vue sur la ville de Montréal en contrebas et magistral hommage à Léonard Cohen sur un pan de mur! 
Panorama et intérieur du chalet du Mont Albert.  

On redescend vers le cimetière où repose Léonard Cohen dans la section réservée aux juifs. Beaucoup de Cohen bien entendu : on a du mal à le trouver.

Merci pour ces merveilleuses chansons si nostalgiques “🎶 Suzanne🎶”. “🎶So long Marianne 🎶“… 

Déambulation dans le quartier du Plateau au pied du Mont Royal.

Quelques fresques murales.  
Dégustation d’une crème molle trempée en repartant. Toujours un grand plaisir! 

Retour pour dîner et hop soirée raclette pour accueillir nos nouveaux arrivants.

Raclette à la bougie.  
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This is the end! For 2024😉!

Lundi 7, nous quittons tous les quatre le yacht club vers 10h30 après le traditionnel plein de gasoil et le plein d’eau. Le soleil pointe son nez vers 13h.

Antoine jette un coup d’œil sur ce mastodonte qui nous double pour passer l’écluse avant nous. 

On passe les 2 écluses de Beauharnois et 2 ponts levants. L’éclusier nous dit que la première fait 43 pieds de haut (14 m!) On fait de nouveau bien attention à ne pas se prendre les barres de flèche dans l’escalier de secours le long de la paroi! Ce serait ballot!

Andreas et Catherine repoussent la paroi pour parer Ariane!  

On arrive trop tard pour passer le troisième pont : le Pont Larocque. Ce sera pour demain.

Approche tardive du Pont Larocque.  

On jette l’ancre dans le chenal vers 19h : la nuit tombe et nous sommes contents de nous arrêter.

Mardi 8, départ vers 8h20, grand beau. On rate de nuevo l’ouverture de 8h30! Il faut dire que l’on a un courant de 2 noeuds contre nous. Pas de souci, le pont va rouvrir à 9h. On met les gaz à fond à -10. On passe in extremis à 9h06! Ouf!

Pont Larocque en manœuvre. 
Ça passe 👍 ! 

En route vers les deux écluses suivantes, cette fois américaines, l’écluse Snell et celle d’Eisenhower.

Eisenhower lock. 

Un américain, qui semble tout seul pour gérer ces deux écluses et se déplace entre les deux avec son petit véhicule, genre voiture de golf, nous demande notre obole. « 60 dollars américains ou 60 dollars canadiens, c’est comme vous voulez ». On lui fait répéter? C’est le même montant! Étonnés, on ne comprend pas très bien mais on choisit l’option canadienne bien plus avantageuse pour nous. On remet la somme dans la sacoche qu’il nous tend au bout d’une corde et on le remercie pour son cadeau (canadien) d’un sourire!

Obole aux éclusiers américains. 
Vérification des barres de flèche!  
Ingénieux système d’ascension sur 15 mètres.  

On attrape au lasso la bite d’amarrage sur laquelle on vient attacher Ariane. Magique : la bite « flottante » va progressivement monter avec le niveau d’eau. Et nous aussi!

Deux copines entre deux écluses.  

Comme il est tard, l’éclusier nous dit que l’on peut ancrer juste après l’écluse Eisenhower, en territoire américain parmi les oies bernaches.

On savoure notre mouillage avec un apéro bienvenu.  

Paisible mouillage. Évidemment interdit de descendre à terre!

Des outardes, encore des outardes, toujours des outardes!  

Mercredi 9, très joli spectacle brumeux au réveil.

Brume matinale.  
Antoine est à la barre et je suis responsable de l’ancre, sous les directives du capitaine. J’attends son feu vert! 

On part vers 9h et on navigue au moteur. On a maintenant l’impression d’avoir un hors-bord plutôt qu’un voilier! On passe l’écluse Iroquois (retour en territoire canadien) vers 13h : très peu d’eau du coup les deux accès sont ouverts. Étonnant, mais normal pour la saison, nous dit l’éclusier. Au printemps, avec la fonte des glaces c’est une toute autre histoire!

Quelques 20 milles plus loin, arrivée à la marina de Brockville avec le coucher de soleil où nous avons réservé une place au ponton. C’est la fin de saison et il n’y a personne. Il fait froid! 4 degrés la nuit maintenant! Et notre chauffage devient facétieux. On dirait qu’ils se sont donné le mot avec petit Honda pour se liguer contre nous!

Marina de Brockville.  

Jeudi 10, Le lendemain matin, personne au bureau avant 10h! Je croise un gentil canadien, Ross, qui me prête son badge pour la matinée, ce qui nous permet d’avoir accès aux sanitaires et d’aller prendre une bonne douche bien chaude avant l’ouverture de la marina! La marina est très chouette, mais déserte.

En fin de matinée, on part en balade, bien couverts, et l’on découvre un ancien tunnel réaménagé en site touristique, le premier tunnel ferroviaire du Canada construit entre 1854 et 1860, aujourd’hui désaffecté. Le tunnel s’étend sur 525 m et à l’intérieur c’est un festival de couleurs avec plus de 700 luminaires et un système de sonorisation. De manière étonnante, on croise 3 pigeons, des vrais, perdus? qui se sont réfugiés au milieu.


Ancien tunnel ferroviaire de Brockville.

On déjeune dans un chouette restaurant pub : fish and chips, Mexican sammy (= sandwich) et poutine.

Joyeuse tablée☺️! 

On s’amuse un peu dans ces fauteuils gigantesques.

Jeux de pieds  
🎶Les copines d’abord🎶

On quitte Brockville en début d’après-midi. On tourne autour de Singer Castle sur Dark island.

Singer Castle sur Dark Island.

Construit en 1905, le château qui a appartenu à la famille Bourne jusqu’en 1965 portait le nom « the Towers ». Frederick Bourne fut le 5ème président de la compagnie des machines à coudre Singer, d’où le nom de l’île par la suite.

Les Mille-Iles.  

Puis on navigue vers Grenadier Island où l’on trouve un joli mouillage sauvage et on part en annexe à la rame (petit Honda n’est pas du tout d’accord pour nous accompagner) pour une découverte de cette île couverte de forêts. Catherine et moi croisons un cerf qui détale devant nous. Chouette!

On part en exploration !  
Balade automnale sur Grenadier Island.  
Catherine, notre photographe émérite. 

Au retour de balade, on rame contre vent et courant. Heureusement on a pris les deux paires de rames et on n’est pas trop de 4 pour avancer : musclé!

Toujours un petit souci à bord, qui nous empêche de nous ennuyer! Heureusement notre « mécanicien » Andreas se penche sur la bête!...

Vers 22h, on jette un coup d’œil à l’extérieur et c’est un festival de lumière qui s’invite autour de nous, digne des plus belles aurores boréales! On apprendra le lendemain qu’il s’agit en fait d’une tempête solaire.

Plein les yeux!  

Vendredi 11, on commence la journée sous un halo de brume et on prend des forces avec un « English Breakfast ».

Ariane sous la brume.  
Typical English breakfast! 

On poursuit notre découverte de ce bel archipel. Quelques mots sur les Mille Iles qui se répartissent sur une distance d'environ 80 kilomètres en aval de Kingston en Ontario. Les îles canadiennes font partie de la province de l'Ontario, et les îles américaines de l’Etat de New-York. On compte en tout 1 865 îles ; certaines ont plus de 100 km2 de superficie alors que d'autres sont minuscules et n'abritent que des oiseaux de mer migrateurs. Le nombre d'îles a été déterminé en fonction du critère affirmant que n'importe quelle île doit être au-dessus du niveau de l'eau pendant 365 jours par an, qu'elle doit abriter au moins deux arbres ou arbustes et faire au minimum 0,5 m2. Rigolo!

On scrute le paysage! C’est tellement joli ces propriétés qui donnent sur le fleuve. 

En fin de journée on cherche une marina ou un ponton à Rockport. On appelle Hucks Marine qui nous déboute sous prétexte que c’est une marina privée. On est finalement accueilli par Andress Boat Works, un petit chantier naval géré par Wendy qui tient aussi l’unique magasin d’alimentation de la ville.

Chez Wendy à Rockport. 
L’archipel des Mille-Iles autour de Rockport. 

Arrivée un peu mouvementée avec des vents qui nous rabattent sur le ponton extérieur, où nous sommes autorisés à nous amarrer. Ouf! Très bien négocié par le capitaine! On attache Ariane avec plusieurs amarres car cette nuit, ça va souffler : rafales à 35 noeuds!

Samedi 12, 7h du matin, on entend un grand boum! Tous les 4 debout : on cherche une explication… Antoine sort et fait le tour du pont. Rien en vue! On se recouche en se disant qu’un billot de bois a heurté la coque? On poursuivra nos investigations au petit-déjeuner… mais sans bien comprendre!

Courant de la matinée, on quitte Rockport pour une navigation sous le soleil parmi les Mille-Iles : Boldt Castle.

George Boldt, directeur général du Waldorf-Astoria de New York et gérant de l'hôtel Bellevue-Stratford de Philadelphie, et sa famille avaient auparavant acheté un cottage sur Heart Island (nom original de l'île) durant plusieurs étés, et l'avaient considérablement développé. En 1900, les Boldt lancèrent une ambitieuse campagne de construction afin de bâtir un bâtiment gigantesque, une des plus grandes maisons privées d'Amérique. Ils engagèrent le cabinet d'architecture G. W. & W. D. Hewitt et des centaines d'ouvriers pour un "Château" de six étages, un monument international important. La construction du château de Boldt cessa brusquement au début de l'année 1904 après la mort de l'épouse de Boldt, Louise Kehrer Boldt.

Il est construit dans le style Château, un style architectural reprenant des éléments architecturaux de la Renaissance française, même style que le Château Frontenac à Québec.

Boldt Castle  

On s’aperçoit en s’approchant du bord, dans 2m 50 de profondeur, que l’on touche le fond!!! En fait, le grand boum du matin: c’est sans doute la drisse de la dérive qui a lâché, ou bien une poulie? On ne sait pas et il faudrait plonger 🥶 pour avoir le diagnostic. Donc la dérive est brusquement tombée en position basse et ne peut plus être remontée ce qui ne nous arrange pas car nous aurons désormais un tirant d’eau de 3 m en permanence! Il nous faut donc désormais naviguer prudemment.

Et zut! Zut! Cela va hélas limiter nos mouillages dans les petites anses. Bon, on fait contre mauvaise fortune bon cœur et l’on se dit que c’est un moindre mal et que cela arrive en fin de voyage! On attendra d’être à Hamilton pour connaître la réponse et réparer!

On poursuit notre route à travers les îles, où l’on aperçoit d’opulentes résidences.

Plein de charme. 
On irait presque se baigner!  
Ingénieux hangars à bateau.  
Oncle Sam n’est pas loin!  

On décide de faire cap plus vite vers Kingston en raison des problèmes de tirant d’eau et aussi du mauvais temps qui se profile. Arrivée à Kingston vers 18h.

Retour vers la grande ville.  
Les « oies du Capitole » de Kingston. Ou plutôt du City Hall! 

Dimanche 13, journée à Kingston. On part vers Canadian Tire, 45 mn de marche, pour trouver une bougie pour petit Honda. On fait chou blanc : ils n’ont pas ce type de bougies! On poursuit notre traversée de la ville vers un marché local, le Memorial Market. On s’approvisionne de quelques légumes assez « dispendieux », comme nos amis québécois disent et l’on avise un stand ou 3 jeunes femmes ukrainiennes proposent des plats faits maison. Nous voilà partis en Ukraine😍 ! Comme il fait un froid de canard, nous déjeunons à l’intérieur sur les gradins de la patinoire! On ne sait pas trop comment se nomment nos plats mais c’est bon!

Les délices de Natasha! Du chou, du lard, des betteraves et … 

Lundi 14, aujourd’hui c’est Thanksgiving, Action de Grâce, comme la nomment les canadiens et c’est un jour férié. On décide de faire maigre et de se concocter un « repas de fête », à base de morue, ce qui devrait réjouir les dindes et oies qui rôdent autour de nous!

Filet de cabillaud aux câpres accompagné de sa fondue de poireaux et son riz blanc! Un rien nous ravit!

De toute façon, on n’a pas grand chose à faire : la météo très fraîche nous cloue à la marina qui se vide progressivement ; fermeture pour l’hiver programmée pour après-demain. Même les mouettes semblent grelotter ! Le soleil devrait toutefois pointer le bout de ses rayons dans les prochains jours : à voir !

Le moteur de l’annexe continue de fonctionner 1 fois sur 2. Andreas, notre mécanicien en chef, apporte sa contribution non négligeable au capitaine ☺️! Ils l’ont démonté et remonté car il avait été mal remonté la dernière fois, avec les compétences du capitaine qui sont de plus en plus pointues 👏!

Petit Honda fait l’objet de toutes les attentions! 

L’après-midi, nous voilà partis pour une balade postprandiale. On profite des belles couleurs de l’été indien qui bat son plein. Nous sommes surpris de voir une partie du parc fermé car un campement de migrants s’est installé là depuis plusieurs mois. Il est vrai que le nombre de tentes rencontrées depuis Montréal nous impressionne!

Balade le long de la Rivière Great Cataraqui. 

Mardi 15, après de nombreux coups de téléphone, nous repartons en balade à la poursuite de la bougie NGK-KR6 pour Petit Honda tout en continuant de maudire le vendeur qui 2 jours plus tôt a refusé de nous la vendre! Quelques kilomètres à pied plus tard, nous poussons la porte de chez Fisher (le bien nommé !) : suspense, le vendeur cherche dans ses nombreux annuaires de spark plugs ... et hourra la voilà qui revient des profondeurs du stock dans les mains du spécialiste! On décide d’en prendre 2 d’un coup : 3$ chaque! Si cela pouvait définitivement guérir Petit Honda!

Les deux spark plugs! Ça va faire des étincelles ✨ ! 
Essai d’annexe…  

Mercredi 16, départ pour Waupoos island (27 milles) sous un temps frisquet. On arrive vers 16h30. Mouillage forain par 3m de fond dans un cadre sauvage. Les nuits sont très fraîches (3 degrés!) La journée : c’est le bonheur, il fait 12 degrés!

Petit Honda semble mieux se porter!  

Malheureusement le chauffage a décidé de ne pas se remettre en marche dans la soirée avec une nuit qui s’annonçait à 3 degrés🥶🥶🥶! Nous avons donc sorti toutes les couvertures, couettes, duvets… En état de guerre!

Jeudi 17, notre petit fils Gaspard fête ses deux ans et il nous tarde de le retrouver avec sa grande sœur Valentine (5 ans) 😍. Dans 3 semaines, nous serons de retour.

Matinée technique avec bilan de l’état du chauffage qui a refusé de fonctionner durant la nuit. A 8h du mat, il fait 11 degrés à l’intérieur🥶! Le diagnostic sera posé quelques heures plus tard , ce sont les batteries qui manquent de puissance pour lancer le chauffage. Ce dernier fonctionne sans souci lorsque le moteur est en route ou lorsque nous sommes raccordés à l’électricité au ponton! Encore un problème identifié!

En fait le chargeur de batterie n’était pas réglé avec les bons paramètres : il était programmé pour des batteries au plomb alors que nous avons des batteries au gel depuis plusieurs années. Il faudra changer de nouveau les batteries en mai, car elles sont mortes!

Voyons voir ces batteries…  

Vendredi 18, départ à 8h30 de notre jolie baie. Grand soleil. 57 milles à parcourir. On contourne la côte du Comté du Prince Edward et l’on fait cap plein est, puis plein ouest, pétole de vent, donc notre ami Volvo est sollicité.

On arrive juste à la nuit tombée pour ancrer entre Lovett et Presqu’île Point, dans une baie peu protégée des vents de sud, mais la nuit s’annonce très calme, donc on sera bien.

Mouillage serein.  
La nuit tombe quand je jette l’ancre. Il est temps! 

Samedi 19, on lève l’ancre à 9h, cap sur Coburg où l’on arrive vers 14h, après 23 milles. Marina fermée, aucune réponse à nos appels sur le canal 68. Par contre, il y a « du monde » sur les pontons qui sont recouverts de guano de divers volatiles : cormorans, oies bernaches, canards et goélands..!

Sur les pontons : un « concours de décoration » est organisé par la ligue des oiseaux de toute plume! 

On s’amarre en slalomant pour ne pas glisser sur une fiente et on sort le balai-brosse pour un nécessaire nettoyage.

Marina de Coburg.  

Le temps est superbe et l’on part en exploration : plage de sable fin et joli parc aux arbres plein de couleurs. Nos amis « les suisses » (= écureuils) s’en donnent à cœur joie et préparent leurs munitions pour l’hiver (glands et autres noix). « Winter is coming! »

Le « suisse » local en pleine activité. 
Été indien.  
Et voilà pour les gourmands : une petite glace en passant! Andreas les adore! 
Antoine sort sa guitare et Catherine et moi entamons une partie de Scrabble!  

Dimanche 20, départ de Cobourg à 9h30. La marina étant fermée : on repart sans payer!

Belle journée ensoleillée et toujours un vent de sud ouest : pile dans le nez avec des vagues qui nous freinent! On a 33 milles à parcourir! On navigue au moteur avec « petite » aide de la grand voile. On fait du 5 noeuds! C’est long! D’autant plus que l’on voit la fin du voyage se profiler! Catherine lutte contre le mal de mer. On arrive a 17h30, on tente de rentrer dans la marina, mais le niveau d’eau insuffisant dans le chenal nous empêche de progresser. On fait demi tour et on jette l’ancre dans l’avant port. Un coup de vent est prévu pour le début de soirée! On est bien protégé : on sort un apéro dans le cockpit sous la capote au soleil.

Notre mouillage dans l’avant port de Whitby. 

Début de nuit assez mouvementé, car la houle rentre dans l’avant port et nous chahute! On se couche tôt, 21h, après nos traditionnelles parties de Qwirkle et de 6 qui prend!

Ah! Ce fameux Qwirkle 😍! 

Lundi 21, bon, l’agitation météo s’est calmée durant la nuit ce qui a permis à tout l’équipage de reprendre des forces, enfin surtout Catherine qui avait beaucoup lutté contre le mal de « lac » la veille!

On démarre mollement vers 11h. On n’a que 21 milles à parcourir pour atteindre notre avant dernière escale : Toronto! Plein soleil et météo très clémente 22 degrés!

Toronto, nous voilà ! 

On arrive vers 16h 30, la marina est fermée depuis une heure. On croise une adorable dame qui nous propose de nous laisser jusqu’à demain sa carte magnétique pour accéder aux sanitaires : sympa.

Catherine : tellement heureuse d’être libérée de son mal de lac!  Antoine et moi de retour du bureau de la marina. 

On part faire des courses pour notre dîner du lendemain car on attend nos amis de Toronto à dîner, Sheila et Rob, avec qui nous avons prévu de passer la journée.

Coucher de soleil sur le centre de Toronto.  

Retour au bateau avec nos victuailles et opération déblocage des toilettes. La manette pour pomper est désespérément bloquée en position haute! Andreas et Antoine sont à 4 pattes dans la salle de bain! Galère, galère… Au bout d’une heure de lutte, ils parviennent à réparer. Quelqu’un a osé mettre du papier, alors que c’est strictement interdit dans le règlement de bord!!! Que celui-ci/celle-ci soit voué aux gémonies!

Antoine conclut qu’après 11 ans d’existence et de loyaux services, ces toilettes, qui ont déjà tant fait parler d’elles depuis la traversée de l’Atlantique en 2019, méritent une retraite vers la déchèterie! Il est plus que temps de les remplacer! L’achat sera fait dès le surlendemain!

The old toilets! 

Mardi 22, Sheila et Rob arrivent vers 10h : encore des retrouvailles très agréables. Ça fait plusieurs années que l’on ne s’est pas vus! Peut-être depuis qu’Alice et leur fille Heather, très liées depuis leur échange franco-canadien au collège, ont fait un stage de voile sur les îles des Glénan? 2010? On ne sait plus! On s’était retrouvé en 2015 pour un déjeuner au Procope à Paris.

Tellement sympa!  Un jus d’orange dans le cockpit au soleil. 

Rob nous a préparé un programme de visites et l’on est ravis de se laisser porter par un guide aussi érudit. Rob et Sheila sont passionnés d’histoire. Tout au long de la journée, ils vont nous raconter la ville de Toronto avec nombreuses anecdotes. On commence par un joli quartier récemment rénové « the Distillery Historic District », quartier historique du centre ville. . Durant les années 1990 le site deviendra la scène de plusieurs projets cinématographiques, plus de 1700 films ayant été tournés, faisant de cet endroit le deuxième site le plus important de tournage en dehors d'Hollywood. Réhabilité en 2003, il est maintenant piétonnier et abrite de nombreuses bâtisses de briques rouges typiques du vieux Toronto, aujourd'hui occupées par des boutiques, restaurants et galeries d'art.

Rob, Andreas et Antoine. 
The Distillery Historic District.  

Pause déjeuner au St Lawrence Market, grand marché couvert où nous goûtons les spécialités locales : le peameal bacon sandwich... et la tarte au beurre

Le « peameal bacon sandwich » et la mini tarte au beurre, la cousine du kouign-amann!

Après ce « light lunch », nous poursuivons notre visite par la découverte de la ville souterraine de Toronto avec ses 30 km de galeries pour échapper aux hivers rigoureux : boutiques, restaurants, ...

Un monde bien protégé du froid!  
Un petit côté « Flat Iron Building » avec son trompe-l’œil à l’arrière. 

Le Gooderham Building, également connu sous le nom de Flat Iron Building, est un immeuble de bureaux historique. Achevé en 1892, l'édifice en briques rouges était l'un des premiers exemples d'un immeuble de type flatiron (c'est-à-dire en forme de fer à repasser).

La démesure des gratte-ciel et la fontaine aux chiens! 

Antoine et moi nous décidons pour l’ascension de la Tour CN, haute de plus de 550m, au sommet de laquelle se trouve une antenne de diffusion. Pendant 34 ans, elle a été la plus haute structure du monde avant d'être dépassée en 2010 par une tour de Dubaï.

La Tour CN. 
Vue spectaculaire et vertiges garantis!  

Balade dans le quartier de Chinatown, puis celui des universités à l'architecture sous influence britannique !

Inspiration architecturale britannique. L’équipe de touristes! 

On rentre le soir, épuisés!

Mercredi 23, matinée bricolage et lessive. Antoine et Andreas vont s’occuper de poser un diagnostic pour la dérive!

Accès au puits de dérive par le centre du bateau. Une paroi en plexiglass scellée et fixée avec des vis. 

Antoine décide de plonger et s’habille en conséquence! De pied en cap! Rob nous a gentiment dit que la température de l’eau restait chaude jusqu’en octobre! Cela nous rassure et « encourage » Antoine!

23 octobre : Lac Ontario! Elles sont loin les plages de la Martinique!  
Opération ouverture de la trappe d’accès au système de relevage de la dérive! 

Jeudi 24, départ vers 10h pour notre toute dernière étape : Hamilton avec 32 milles à parcourir. Temps frais mais radieux. Peu de vent. On fera toute la route au moteur! On arrive pour 17h.

On passe sous le pont Burlington pour pénétrer au fond du Lac Ontario vers Hamilton.  
 Harbour West Marina : « final destination »! 

Vendredi 25, après un premier contact 18 mois plus tôt, nous rencontrons enfin Rory, le manager de la marina qui passe nous voir à 9h30. Gentil irlandais avec qui nous échangeons chaleureusement. Après nous avoir un peu alarmés par mail il y a 3 jours en nous annonçant que l’hivernage n’était pas envisageable avec la rupture de dérive, on le tranquillise en lui disant que l’on va faire tout notre possible pour la remonter et la réparer!

Adorables Catherine et Andreas nous invitent à dîner dans un super restau « Brothers Grimm Bistro ». Merci à tous deux pour votre gentillesse!

Brothers Grimm Bistro.  Chaleureux restaurant. 

Samedi 26, matinée lessive et dernière balade avec Andreas, Catherine et ses amis qui habitent Hamilton, Pascal et Sophie avec Woody, leur rigolo teckel!

Notre dernier équipage, Andreas et Catherine nous quittent en fin de matinée et partent pour d’autres aventures plus ensoleillées. On se retrouvera bientôt dans le Morbihan pour de nouvelles parties de « 6 qui prend » et « Qwirkle »!

De son côté, Antoine est resté la matinée à bricoler. Changement du rouet de la pompe à eau ainsi que plusieurs ampoules led qui étaient fatiguées à force de clignoter! Bravo!

L’après-midi, opération démontage des toilettes! Et autres bricoles…

Démontage des toilettes et empaquetage.  

Dimanche 27, journée consacrée à l’affalage des voiles, pliage et rangement.

Ariane déshabillée!  
Un peu de laisser-aller dans cette séance de pliage!  
Et hop c’est dans la brouette pour un dépliage avec plus d’espace et retour : impec!  

Nettoyage en machine des drisses et écoutes. Sortie de la chaîne et de l’ancre pour un rinçage sur le pont : 50m! Heureusement il fait beau! Le soir, on a mal au dos!

Lundi 28, matinée chez le voilier pour faire refaire le lazy bag qui est « mort ». Rencontre très sympa : il nous donne plein de conseils, trucs. Nous montre une sorte de rail en Téflon flexible à très haute qualité de friction et d’un seul tenant qui vient s’enfiler dans la gorge du mât de la grand voile. Celui-ci pourrait nous faciliter grandement le hissage de la grand voile, toujours un peu éprouvant! On a tout l’hiver pour réfléchir si on prend l’option! Pour une « grosse » poignée de dollars!

L’après-midi, rinçage et rangement de l’ancre et la chaîne, puis on fait une tentative vers le ponton du gasoil mais on entend la dérive, retenue par 2 bouts, qui retombe à 3 m de profondeur. Et zut! On retourne à notre ponton pour essayer de refixer la dérive mais on n’y arrive pas! 15h30, on décide de se diriger de nouveau vers le ponton gasoil car il ferme à 16h et c’est notre unique fenêtre pour faire le plein avant la sortie de l’eau mercredi. En fait, la profondeur sera suffisante au niveau du ponton gasoil : c’est « just »! Il n’y a que 3 m!

Pourquoi faire le plein des réservoirs?

En fait il est indispensable que les réservoirs ne contiennent pas d’air, susceptible de générer une condensation d’eau qui s’écoulera dans le carburant. Pour minimiser le phénomène, il faut limiter la surface d’air libre avec le carburant.

Fin d’après-midi, achats de bricoles chez Canadian Tire et retour en Uber. On commence à fatiguer!

Mardi 29, matinée : ça bricole, ça range, ça nettoie, ça lessive…!

Vers 17h on quitte la marina pour aller 1 mille plus loin se mettre au ponton d’attente pour la sortie de l’eau le lendemain à 9h30! On croise les doigts pour réussir à passer le bout par dessous Ariane.

On amarre Ariane près d’un bateau des coast guards canadiens! Il fait doux : 20 degrés. On dort comme des loirs! C’est notre dernière nuit à bord, car il est interdit de dormir dans les bateaux au sec!

Ariane : dernière soirée avant mise au sec.  

Mercredi 30, C’est le grand jour, mon anniversaire!, heu non en fait c’est la sortie de l’eau d’Ariane après 10 mois de vagabondage dans les mers, océans et lac! On est le 3 ème bateau programmé! 1 heure de retard! On s’aperçoit à la levée du bateau que l’on n’avait pas réussi à remonter la dérive à l’aide du bout! On s’en doutait un peu mais on espérait🤞.

Sortie d’Ariane. « Elle est bien belle, ma dérive »!  

Rory nous laisse un peu de temps pour essayer de passer la drisse par le puits de dérive. Antoine est à l’intérieur faisant tout son possible pour ouvrir la trappe (qui était sous le niveau d’eau) et glisser la nouvelle drisse dans le puits de dérive. Quant à moi je suis sous le bateau, ce dernier « en lévitation », pour essayer de récupérer la drisse avec la gaffe! Oh là là, je suis accroupie sous le bateau et ne réfléchis pas trop… Si les sangles de la grue mobile lâchent… exit Claire sous les 15 tonnes d’Ariane! Une crêpe bretonne 😂!

On ne parvient à passer la drisse que dans une seule poulie. Une des poulies (il y en a quatre) est d’ailleurs bloquée et il faudra la remplacer. On ne peut poursuivre nos réparations, car il faudrait laisser Ariane soit reposée sur un ber plus haut avec la dérive complètement déployée ou bien maintenir Ariane en suspension grâce à la grue mobile. On fera les réparations en mai prochain quand on remettra Ariane à l’eau. Rory nous dit que ce sera plus facile car la saison sera déjà bien entamée (la majorité de la flotte des bateaux aura été remise à l’eau) et il aura plus de temps pour laisser le bateau en l’air. Chaque jour suffit à sa peine! On cale Ariane dans son petit coin pour affronter l’hiver!

 Costaud pour soulever la dérive! Et opération technique très bien vue! 
Ariane dans son petit coin, prête pour l’hivernage ou presque! 

Monsieur « Volvo » vient à notre rencontre. Super pro! Il va s’occuper d’hiverner le moteur, vidanger le chauffe-eau et « shrink wrapper » notre voilier d’ici deux semaines. Cela protègera le revêtement de la neige et de la glace qui se déposeront dessus.

Voici à quoi devrait ressembler Ariane après son emballage!  

Ça avance ça avance!

A 14h, Antoine part chercher la voiture de loc chez Enterprise, qui n’est plus notre ami! On lui demande de produire un permis de conduire international car nous sommes au Canada depuis plus de 3 mois! Je rêve! Arrivés le 29 juin, nous sommes le 30 octobre et on a encore loué une voiture il y a 3 semaines! Bref, après ce refus, Antoine décide de tenter sa chance auprès des autorités gouvernementales (à 20 mn de là à pied) pour obtenir ce fameux sésame! Impossible de faire la démarche sur place! Il faut appeler, prendre rdv et ensuite on obtient ce précieux laissez-passer! Antoine abandonne!

Je crois que c’est la journée déboires.. . Et moi qui espérais boire une petite coupe de champagne!

Comme on avait prévu d’aller dormir chez nos amis de Toronto, qui nous ont gentiment invités, on découvre les joies du train! Comme dit Rob, on est loin du TGV! On part à 17h23 et on arrive à 19h02 pour 70 km. Antoine s’installe et s’endort presque immédiatement. De mon côté je rédige le carnet de voyage!

A notre arrivée, nous sommes chaleureusement accueillis et choyés par Rob et Sheila, adorables, généreux… On apprécie tellement😍 !

Jeudi 31, c’est Halloween 🎃 ! Que va-t-il nous arriver 👀???

On repart vers Hamilton, avec la voiture prêtée par Rob et Sheila. Grosse journée de rangement d’Ariane. Un hivernage dans un pays où il fait très froid avec neige et glace, ça donne du boulot! Même si on décide de nous faire aider par quelques spécialistes qui vont s’occuper de Gros Volvo, du dessalinisateur, des divers circuits d’eau… On a de l’occupation!

On rentre sur Toronto vers 19h et c’est le défilé des enfants déguisés qui sonnent à la porte pour venir chercher quelques friandises : Trick or treat! Sympa! On les accueille en français et ils repartent tout sourire chargés de bonbons préparés par Rob.

Trick or treat 🎃 !

Vendredi 1er novembre, nous repartons vers 10h pour une nouvelle journée de rangement sur Hamilton. On commence par un arrêt chez Canadian Tire pour acheter une méga valise car on va être très chargés pour notre retour en France : on aura 4 bagages en soute! On termine à 18h! Heureux d’avoir tout bouclé! On va pouvoir profiter de nos dernières journées avec nos adorables amis canadiens Rob et Sheila. Et grand bonheur, Heather, leur fille, correspondante d’Alice, est venue de Vancouver passer quelques jours chez ses parents avec son ami Sean. On ne l’a pas vue depuis le Cap Vert en Avril 2019, quand elle était venue nous rejoindre pendant 2 semaines de navigation avec nous et nos deux filles Alice et Delphine. C’était juste avant notre traversée de l’Atlantique.

Sean, Heather, Sheila/Rob et nous deux.  

Samedi 2 novembre, on prend la matinée pour organiser nos bagages! On répartit les différentes choses en fonction du poids… on s’y reprend à plusieurs fois… On n’a pas trop de la matinée pour en venir à bout!

L’après-midi, Rob nous emmène non loin du petit village de Kleinburg pour visiter la collection d’art canadien McMichael où se tient une exposition « les impressionnistes au bord du St Laurent ». C’est en fait l’ancienne résidence du couple McMichael qui a choisi de la rendre public en léguant leurs collections.

Belle architecture pour ce très beau musée.
Quelques jolies toiles. 

Après cette belle découverte, nous poursuivons par une balade dans le parc qui entoure le musée. On profite des splendides couleurs de l’automne.

Samedi soir, on se retrouve tous les 6 pour un restaurant bien mérité! On essaye de remercier Rob et Sheila pour leur grande gentillesse et générosité pendant ces quelques jours.

Un grand merci à Rob et Sheila!  

Le lendemain, matinée tranquille à partager notre dernière journée avec nos hôtes.

Nous quittons le Canada le dimanche 3 novembre pour nous envoler vers la France après 1 an de voyage dont 10 mois ininterrompus! Cap sur Vannes. Nous sommes contents de rentrer et de retrouver nos mamans (90 ans chacune) et nos familles, nos enfants, petits-enfants, copains, copines…