Au départ de Téhéran, direction la mer Caspienne puis plein sud : les montagnes de l'Alborz, Kashan, Ispahan, Yazd, Chiraz... En Peugeot 405 1800 "Made in Iran"
Du 9 au 24 juin 2022
16 jours
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Le départ approche, tout est prêt, assurances, visas, guide et cartes géographiques, pas de carte CB (elles ne fonctionnent pas en Iran pour cause de sanctions) mais des espèces. Peu de bagages avec des tenues adaptées à la fois à la chaleur et aux codes vestimentaires en vigueur.

Nous embarquons le 09 juin à l'aéroport de Genève GVA pour un vol en direction d'Istamboul puis Téhéran IKA, nous arriverons en fin de nuit, nous recevrons nos visas sur place.

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Embarquement à Genève 🇨🇭jeudi 9 juin à 14h50 pour 3h de vol en direction d'Istamboul.

5h d'escale en 🇹🇷

23h55 départ pour Téhéran 🇮🇷 : 3h de vol, arrivée à 04h25 il y a 2h30 de décalage.

À 08h00 en Iran il est 05h30 en France.


Aperçu de la météo annoncée.. Compter 3 à 4 degrés de plus dans le sud vers Yazd Chiraz, Ispahan.

À peine installés à nos place dans le vol pour l'Iran, notre voisine, professeure d'université dans la capitale, a entamé une discussion avec nous, qui a duré une partie du vol, pour finir elle nous a inscrit son numéro pour le cas où nous aurions besoin d'aide. L'arrivée à Téhéran s'est faite au petit matin, dans une ambiance bon enfant à la frontière, pas du tout ce que nous attendions, les gardes frontières ont pris le temps de plaisanter et parler de la France avec nous.

Nous avons suivi un parcours administratif pour obtenir nos visa sur place sans difficultés, dans une ambiance surannée de formalités.


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A peine sortis de l'aéroport nous sommes assaillis par la chaleur, alors que le soleil se lève à peine.

Après un change €/Rials à 1 contre 286, nous sommes rejoins par notre contact sur place, Mehdi, qui vient nous chercher en Peugeot 405 quasi neuve, en effet cette voiture de plus de 30 ans en France est produite en très grand nombre en Iran, elle est très présente sur les routes, avec d'autres modèles 100 % Iraniens dont nous parlerons plus tard.

La route très large file vers le nord dans un paysage lunaire. Notre guide nous explique que si les voitures coûtent 3 à 6 fois plus cher à cause de l'embargo, l'essence est très peu chère environ 10 ctm/L ainsi que le prix du péage qui est dérisoire et payé sur la confiance, car il n'y a pas de barrière et le chauffeur donne sa carte bancaire a l'employé avec le code à chaque péage...

Nous traversons la chaine de l'Alborz, où les paysages se verdissent, traversant plantations d'oliviers et rizières en plein repiquage.

Nous rejoignons le village de Massuleh datant du XIV ème, accroché à la montagne et construit en brique et torchis. C'est assez déstabilisant car ce n'est pas l'Iran désertique que nous imaginions, ce sera pour plus tard.

En attendant nous passons la nuit sur place chez l'habitant. Nous sommes bien fatigués par la nuit blanche, nous récupérons.

Demain nous visons la mer Caspienne et la ville de Ramsar. Plus tard nous redescendons plein sud passant vers le Mont Damavand (5671m) pour aller vers Téhéran, Kashan, Ispahan, Yazd, Chiraz et encore bien d'autres, à travers ce pays à la civilisation 3 fois millénaire.

L'Iran est le territoire qui abrite une même nation depuis plus longtemps que tout autre région au monde sans discontinuer. Sur un territoire vaste comme 3 fois la France où vivent 83 millions d'habitant.




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Départ vers 9h ce matin de Massuleh, pour redescendre en direction du nord vers la mer Caspienne. Le paysage est très vert, surtout pour l'Iran, nous traversons des plantations de thé, avant d'arriver dans la plaine occupée principalement par des rizières. C'est la saison des nèfles entre autres, des dizaines d'echoppes bordent la route.

La circulation d'une manière générale est assez dantesque, mais ça passe toujours, "rouler moins vite serait dangereux" nous dit Mehdi.

On se frôle, on se croise à plusieurs, les piétons tentent de traverser, il ne faut pas tenir compte des lignes blanches, contre sens, changements de voies impromptus, le téléphone au volant est la règle, ainsi que l'absence de casque pour les conducteurs de motocyclettes. Il n'y a jamais d'énervement, au mieux un appel de phare pour dire je double, ça passe pas, pousse toi !

Nous passons par Fuman puis Lahigan, avant d'arriver à Ramsar au bord de la mer.

Plus grande mer fermée du monde, la Caspienne est alimentée principalement par la Volga et aussi par le fleuve Oural, l'eau s'évacue par évaporation. Elle est bordée par le Kazakhstan, le Turkménistan, l'Iran, l'Azerbaïdjan et la Russie. L'eau est très légèrement salée.

Nous passons du temps cette après-midi dans l'eau à 25 degrés, bain habillé pour les femmes.

À Ramsar il y a un ancien hôtel de luxe où le Shah et la Reine d'Iran aimaient séjourner, en face se trouve une longue avenue piétonne, qui lui permettait de rejoindre le casino au bord de la mer avec sa cour.

Autre particularité de Ramsar, c'est l'endroit au monde où la radioactivité naturelle y est la plus forte : 100 fois celle de la France en moyenne...

Repas de midi, servi dans une pergola, assis en tailleur.

Pour terminer la soirée nous déembullons dans le bazar de Ramsar à la recherche de produit locaux : thé vert, thé noir, huile d'olive, fleurs d'oranger etc..


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09h, grand soleil, il fait déjà très chaud, nous quittons Ramsar en direction de l'Est, nous allons longer la Caspienne qui, dit en passant, est à une altitude négative de -28m.

Aujourd'hui c'est dimanche, l'équivalent d'un mardi, une des grosses journées de la semaine de travail, en effet les jours de repos sont le jeudi et vendredi en Iran.

La route qui longe la Caspienne vers l'Est est entièrement en agglomération sur 170 km. L'endroit est très urbanisé car bien agréable avec la mer, la montagne (chaîne de l'Alborz) qui longe la côte, de l'eau et beaucoup de verdure. Nous passons Tonekabon, Chalus, Nur, Amol puis pause repas dans un routier.

Après le repas, au moment de prendre la direction de Téhéran via la longue route qui traverse les montagnes, nous sommes stoppés par la Police et devons faire demi tour car la route est certainement coupée plus loin, nous obligeant à un long détour par Babol, Shar, Pol e Sefid, Firuzkuh.

Notre carrosse pour le voyage, une belle Peugeot 405 GLX produite en Iran.

Le détour nous fait pousser plus loin vers l'Est, plus de kilomètres et malheureusement pas de vue sur le Damavand tant espéré.

La chaîne de l'Alborz est très large, nous parcourons 200 km de Babol à Téhéran pour la traverser. Cette chaîne s'étire sur 1200km de long et 200 km de large de l'Azerbaïdjan à l'Iran principalement, avec beaucoup de sommets a plis de 4000 et 5000 m.

Les très nombreux camions sont à la peine pour s'élever depuis le niveau de la mer jusqu'au col.

La route chemine longuement sur un plateau à 2300m avant de redescendre sur l'immense Téhéran : 1200m à 2000m d'altitude, 9.25 millions d'habitants, 15 millions avec la couronne.


La journée de demain sera entièrement consacrée à Téhéran.

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Au programme ce matin la visite du Palais Golestan à Téhéran, monument à la gloire des souverains Qadjars 1795-1920. Ici le Shah de Perse Nasser Al Din Shah.

Le palais est bati sur une ancienne citadelle Safavide, les motifs en mosaïques et en carreaux sont magnifiques. Le soleil tale fort dès le matin. Il fait 34 C° la journée et 29 C° la nuit.

Téhéran est beaucoup plus attrayante que ce que je l'imaginais. L'immense ville grouille d'activité, nous allons faire un petit tour dans le grand bazar de Téhéran, les allées cumulent 10km... Le grand bazar contrôle un tiers du commerce et de la vente au détail en Iran, les prix de tout le pays sont censés s'aligner sur ce bazar, qui par ailleurs joue un rôle politique important

Nous ne nous attardons pas ici, et prenons le métro à la station Imam Khomeini en direction du Nord de la ville par la ligne numéro 1 jusqu'au terminus à la station Tajrish, nous partons de 1200 m environ pour déboucher à plus de 1700m il y fait à peine plus frais. Que ce soit dans le métro ou dans le bazar aucune inquiétude à avoir pour son téléphone dans la poche arrière ou pour son porte-feuille. C'est bien agréable.

Ce quartier haut est très agréable : plus frais, moins de pollution, et au pied des montagnes, c'est l'extrême limite nord de la ville au pied du Mont Tochal (3933 m). Nous allons monter en taxi puis à pieds au sommet de la ville, à 2000m. Sur ce massif équipé pour les sports d'hiver, il est possible de skier 6 à 8 mois de l'année.

Le haut de la ville se termine par un petit canyon ou coule un torrent de montagne, il y fait extraordinairement frais, l'endroit est très à la mode pour s'y détendre, sur des lits traditionnels pour y prendre thé et repas au milieu de la rivière même. Des dizaines d'établissements s'échelonnent le long du canyon.

Visite de la mosquée et du bazar de Tajrish.

Cette mosquée contient le tombeau de l'Imamzadeh Saleh. Imamzadeh signifiant : né de l'Imam, donc un descendant de l'Imam. C'est un des plus beau sanctuaire de Téhéran.

Nous terminons par un détour à la tour Azadi, un des emblèmes de Téhéran. En forme de Y inversé, construite en 1971 pour célébrer le 2500 ème anniversaire de la création du premier empire Perse. L'architecture est moderne tout en rappelant les influences Iraniennes historiques.

La ville est pavoisée aux couleurs du Vénézuela, car le président Nicolas Maduro est en visite actuellement à Téhéran. Des accords de coopération pour 20 ans viennent d'être signés. Le palais que nous devrions recevoir visiter cette après-midi était fermé car occupé par la délégation Vénézuelienne.


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Ce matin il fait toujours beau et très chaud, cela va être une constante je crois. Nous partons visiter le Musée d'Histoire Iranienne qui couvre la période du paléolithique jusqu'au VII ème siècle, avant l'invasion arabe. Nous passons pas le parc du ministère des affaires étrangères. Les bâtiments datent de l'époque Qadjar.

Le musée est très intéressant et synthétique racontant l'histoire de la Perse depuis la préhistoire en passant par les Elamites, les Mèdes, les Assyriens, les Achéménides, Cyrus, Darius premier (le grand) qui crée la première superpuissance de l'histoire, Alexandre le Grand, les Parthes, les Sassanides...

Les objets très anciens (la plupart de 5000 ans à 2500 ans avant notre ère) sont extraordinairement conservés, sûrement grâce à un climat très sec.

Sur la carte, l'empire de Darius le Grand.

La circulation dans Téhéran est toujours aussi folle.. Il y a beaucoup de 2 roues, nous nous sommes exercés à la traversée d'avenue à pied, il faut avancer doucement, en ligne, de préférence avec un Iranien, et accepter d'être frôlé par les voitures et les 2 roues, ils ne s'arrêtent de toute façon pas.

Les Peugeot 405 "Pars" jaunes sont des taxis, c'est une grande part des véhicules qui circulent au centre. Notre hôtel est de l'autre côté de la rue avec les motocyclettes en premier plan.

Ces voitures bleues, les Zamyad, sont les bêtes de sommes de l'Iran, elle sont très répandues et transportent tout, partour.

Étant très solides elles ont la priorité...

Ce sont des anciens pick-up Nissan produits sous licence en Iran.

La paille chargée sur le pick-up sert à un système de climatisation très simple et rudement efficace : enroulée dans les grosses boites carrées que vous voyez au mur, une pompe distille de l'eau sur la paille et un gros ventilateur aspire l'air de l'extérieur à 40° vers l'intérieur, c'est magique le rafraîchissement est immédiat, la paille doit être changée environ tous les deux ans. Nous avons testé.

Nous sortons de Téhéran, et prennons la direction de Kashan au sud, cette fois-ci plus de verdure, il fait plus de 40 degrés et le vent est brûlant. Une belle autoroute y mène en passant par Qom, sur un trajet de 245 km. L'autoroute est réservée exclusivement aux voitures et pick-up, les camions empruntent l'ancienne route, parallèle à l'autoroute et cela partout où les deux existent.

En arrivant à Kashan, nous visitons le jardin Perse de Bagh-e Fin, construit pour le Shah Safavide Abbas 1er au XVI ème siècle, puis modifié par les Qadjars. C'est un ingénieux système de captage d'eau et de canaux qui tournent tout autour du jardin. Un hammam se trouve dans l'enceinte, ici Amir Kabir, un premier ministre Qadjar trop moderniste à été assassiné.

Nous dormirons chez l'habitant dans cette rue de Kashan.

Nous attendons que le soleil se couche pour sortir encore, vers la Mosquée Agha Bozorg à Kashan. L'endroit est magique 🕌

Le retour se fait toujours dans une circulation dingue, il y a beaucoup de voitures, les habitants sortent le soir pour échapper à la chaleur de la journée, il fait tout de même plus de 30° la nuit, c'est un peu difficile à supporter.

Kashan est une très sympathique ville de 340 000 habitants, juchée à 930 m d'altitude. Elle est très agréable, les maisons ne dépassent 2 étages, cela contribue à son charme.

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Ce matin départ pour Nushabad à 15 km de Kashan, il fait 40°C aujourd'hui.

Visite de la ville souterraine de "Oui", à ce jour l'une des plus grandes cités souterraines du monde, qui s'étend sur 4 km de galeries et sur trois étages, et qui pouvait accueillir 2000 personnes avec vivres et animaux en cas d'attaque.

La cité date de 1500 vers la fin des Sassanides. Elle protégea notamment des invasions Mongoles.

Elle a été découverte récemment par accident, il y 15 ans.

Mehdi nous interprète deux chants dans le grand réservoir d'eau souterrain devant un public grandissant. Nous croisons 2 touristes Roumains, il y a très peu de touristes actuellement en Iran, après le covid et le dénigrement du pays institutionnalisé en occident. Nous fûmes les premiers touristes occidentaux dans la maison de Massuleh depuis 2019.

Retour à Kashan, où nous visitons le Bazar, vaste et authentique, c'est une très belle surprise. La laine colorée est en vente pour la confection de tapis. La region produit aussi une excellente eau de rose.


Sur les toits du Bazar de Kashan la vue est superbe avec les montagnes au loin. Il est 14h, le soleil est de plomb et l'air est brulant.

Sur les côtés du Bazar, se trouvent des magasins de gros et un caravansérail.

Seuls les couverts du Bazar nous tiennent au frais.

Nous prennons un repas à base de viande de mouton et de chameau en sauce accompagné de riz, ainsi que le thé dans l'ancienne maison traditionnelle du riche marchand de verre de Kashan : Khan-e Abbasian.

La coupole ornait le sas d'entrée dans la maison.

Dans le centre ville nous visitons la maison traditionnelle : Khan-e Boroujdi, celle-ci fût construite par la famille du négociant Natanzi afin d'obtenir la main de la fille de la riche famille Tabatabaei.

La maison dont seule une porte discrète donne sur la rue a une surface de 5000 m2.

La famille de la promise exigeant que leur fille vive dans une maison au moins aussi luxueuse que la leur.

Le Hammam-e Sultan Mir Ahamad du XVI siècle est une merveille.

Sur le toit du Hammam la vue très originale sur les coupoles.

Enfin pour clore notre séjour à Kashan, nous visitons la demeure traditionnelle Khan-e Tabatabaie, riche marchand de tapis, elle occupe 4700 m2 dans la ville, et c'est toujours une porte discrète d'une rue ordinaire qui permet d'y accéder.

C'est cette famille qui exigea la construction de la demeure Boroujerdi, afin de céder la main de leur fille.


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Ce matin nous prennons la route plein sud sur 200 km en direction d'Ispahan, à 9h la chaleur est déjà très présente, la température ne descend pas vraiment la nuit. Le paysage est désertique et montagneux, nous passons non loin du Mont Karkas (3900m) ainsi que vers la ville de Natanz, la seule entre Kashan et Ispahan, pas de villages.

Nous longeons la chaîne de montagne des Monts Zagros qui s'étend sur 1600 km du nord ouest au sud est et sur 200 km de large. Elle relie le haut plateau Arménien au détroit d'Ormuz dans le golfe Persique.

Le plus haut sommet est à 4409 m.

Nous arrivons à Ispahan, joyau de la Perse ancienne, ville de 3 500 000 habitants, située à 1600m d'altitude au coeur du plateau Iranien.

Nous visitons la mosquée (Masjed) Masjed-e Jameh dont la construction remonte au XI ème siècle, sous les Seldjoukides. Les styles se sont succèdés jusqu'au XVIII ème siècle.

Elle s'étend sur 20 000 m2. Les 4 porches s'appellent des iwans, celui qui est orné de minarets indique la direction de la Mecque.


Le minaret Ali, du XI siècle, a une hauteur honorable de 52 m. C'était un point de repère pour les caravaniers.

La cathédrale Arménienne 🇦🇲 Vank, construite en 1606 à l'époque Safavide, fût érigée pour donner un lieu de culte à la communauté Arménienne qui s'intalla à Ispahan, chassée d'Arménie et déportée par le Shah Abbas 1er.

Nous faisons un tour au Bazar-e Bozorg d'Ispahan pour acheter des tissus imprimés à la main en plusieurs passes avec des couleurs naturelles. L'artisan de père en fils est très connu.

La place Naqsh-e Jahan (Modèle du monde) ou place de l'Imam, a été créée en 1602 sous l'impulsion du Shah Abbas le Grand. C'est juste un endroit merveilleux, de plus nous sommes jeudi, donc en plein week-end (jeudi-vendredi). Les habitants ont investis tous les recoins agréables de la ville pour flanner, l'ambiance est très agréable.

Nous sommes constamment abordés par les habitants pour engager la conversation en anglais ou français et nous souhaiter la bienvenue.

Le palais Safavides Hasht Behesht (huit jardins du paradis) fût construit en 1669 pour le Shah Soleiman 1er, il y abritait huit femmes.

Les ponts d'Ispahan :


Le pont Si-o-Seh, construit par Shah Abbas I er de 1599 à 1602, long de 298m avec 33 arches, il relie les 2 parties de la ville enjambant la Zayandeh, qui malheureusement est à sec de plus en plus souvent. L'eau étant captée en amont pour être distribuée à 300 km de là vers Qom et Chiraz.

Le pont Pol-e Chubi, 150m, 21 arches, 1665, construit par Shah Abbas II.

Enfin le pont Pol-e Khaju de 132m, construit en 1650 par le Shah Abbas II, il sert aussi de barrage quand il y a de l'eau.

Ces ponts sont des lieux très agréables la nuit, les habitants les investissent pour s'y promener ou y passer la soirée à chanter et discuter, autour d'un repas ou d'une chicha.

Tous les parcs sont remplis de familles, le week-end est une fête, la nuit permet d'apprécier une température plus supportable.


Nous rentrons à minuit ce soir, il fait encore bien chaud cette nuit malgré les 1600m d'altitude.

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Aujourd'hui c'est une journée complète à Ispahan, ville mise à sac par Tamerlan en 1387 elle deviendra la capitale de l'empire Safavide après que ceux-ci aient chassé les Mongols au XVI ème siècle.

La capitale sera transférée à Chiraz puis Téhéran après une invasion Afghane.

La journée promet des sites exceptionnels.

Nous faisons un tour au palais des quarantes colonnes (Kakh-e Chehel Sotun), en fait vingt, les vingts autres se reflétant dans l'eau du bassin il date de 1647, le préau est en bois de platane.

C'était un palais pour le Shah Abbas II, les fresques d'origine sont uniques et magnifiques.

Les fenêtres doublées de bois permettent de voir dehors et de ne pas être vu, d'ou le mot en Français : Persiennes. D'autres mots sont issus du Persan comme charlatan et pyjama...

Le palais du roi (Kakh-e Ali Qapu) fût édifié au XVI ème siècle en tant que résidence du roi pour Shah Abbas 1er, c'est un bâtiment de 6 étages, avec une vue sur la plus grande place fermée du monde, la magnifique Naqsh-e Jahan.

L'exceptionnelle mosquée Masjed-e Sha, la mosquée du roi, inchangée depuis sa construction il y a 400 ans, est un joyau. La construction a duré 18 ans sous Abbas 1er et s'est terminée en 1629.

Il y a d'abord un portail majestueux avec 2 minarets qui donne sur la place.

Puis la mosquée en elle-même, avec encore 2 minarets, c'est l'iwan sud, le dôme culmine à 51m. Trois autres Iwans l'entoure.

Premier portail
Iwan Sud
Iwan Ouest
Iwan Nord

Après un tour au bazar dans l'allée des cuivres, nous prennons un repas dans un restaurant atypique, où la décoration est issue de 2 générations de collections d'objets anciens, effrénée.

Le repas est comme souvent servi avec du lait fermenté (kefir). Il est également toujours accompagné de galettes de pain, et souvent de riz.


La mosquée Masjed—e Cheikh Lotfollah, plus petite que la mosquée du roi, édifiée de 1602 à 1619 sous Shah Abbas 1er, était destinée à accueillir les femmes du harem royal, elle est absolument splendide à l'intérieur.

Comme souvent, il y a 4 murs, 8 arches, 16 fenêtres, puis 32 motifs de plus en plus petits sur la coupole.

Au sommet de la coupole est représenté un paon, la lumière qui rentre dessine avec le reflet la queue de l'animal.

Ce soir Mehdi nous a organisé un petit concert de musique 🇮🇷 improvisé au musée de la musique.

Nous y rejoignons une touriste Marocaine, pour qui c'est un voyage plein de bonnes surprises, elle aussi avait des descriptions apocalyptiques de l'Iran. Les musiciens sont très heureux de nous recevoir après trois ans d'absence de touristes.

Ensuite nous allons profiter de l'ambiance extraordinaire de la place "Modèle du monde"

Tout Ispahan est dehors en cette fin de week-end (jeudi-vendredi), la place de 500m sur 300m est entièrement investie par les familles installées sur des tapis avec réchauds, thé et repas, jeux pour les enfants, baignade dans le grand bassin, le tout dans une joyeuse ambiance, tandis que ciculent motos et chevaux au milieu.

L'ambiance sur cette place mythique et magique, nous y resterions bien toute la nuit.

Tout le monde profite de la relative fraîcheur (30 C°) de la nuit.

La police est quasi invisible, et ce depuis le début.

Nous sommes toujours autant l'objet de bienveillance et d'attention de la part des Iraniens, c'est très sympathique.

Petites courses dans différentes épiceries avant de rentrer assez tard à notre appartement. Nous nous habituons tranquillement à évoluer au milieu des voitures et des motocyclettes 125cc en mode proie, la priorité n'étant clairement pas aux piétons. Attention aussi aux motocyclistes sur les trottoirs, dans les parcs, dans le bazar...


Demain nous nous mettons en route pour la ville de Yazd au centre de l'Iran et aux portes du désert.

310 km de prévus en passant par les villes de Na'in et Meybod.

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Ce matin nous faisons la route pour Yazd. Dès la sortie d'Ispahan, après avoir passé d'immenses zones d'industrie lourde, le paysage devient désertique, puis montagneux. Il fait très chaud.

Nous arrivons vers 13h à Na'in, ville située à 1500m d'altitude.

La mosquée Jameh (du vendredi) date du X ème siècle.

Dans la cours de la mosquée il y a des carreaux d'albâtre, une pierre suffisamment solide et transparente pour pouvoir éclairer par le haut la mosquée d'hiver qui se trouve sous la cour, afin de se protéger du froid.

Un canal pour l'eau passe sous la mosquée, il fait tellement bon et frais dans ces souterrains !

En surface à 14h il faut raser les murs, et encore...

Na'in est une sympathique petite ville de 30 000 habitants. La forteresse de Narenj daterait de l'époque des Parthes. Ici tout est en briques, en terre, et en torchis.

Les tours des vents permettent de capter l'air, de le refroidir sous terre et de climatiser naturellement certains espaces comme ici un réservoir d'eau. La circulation d'air se fait naturellement par différence de température.

Le sympathique restaurant du dîner propose du ragoût de chameau avec riz au safran et de la glace au lait de chamelle, à la pistache, eau de rose et safran : un délice !

L'Iran est le premier producteur mondial de safran (90% de la production mondiale) et de pistaches. L'eau de rose y est aussi une spécialité.


La route entre Na'in et Meybod traverse de nouveau une étendue arride, nous longeons les montagnes centrales d'Iran.

Nous passons par Meybod (1200m, sympathique ville de 75 000 habitants). Nous faisons halte dans un caravansérail, un des nombreux qui s'espaçaient le long de la route de la soie. Les caravaniers y passaient la nuit en sécurité et vendaient ou échangeaient aussi dans les villages.

Meybod est reconnue en Iran pour ses poteries en terre et porcelaine.

Ici tout est construit en petites briquettes assemblées avec de la terre, puis recouvert de torchis, qui doit être refait régulièrement pour protéger l'ouvrage, d'où les couches superposées. Voir photo.

Il ne pleut à peine ici, en moyenne 57 mm /an. Tout ce qui est vert est arrosé.

Arrivés à Yazd (1200m) sous une chaleur accablante, nous prennons possession de notre petite maison noyée dans les ruelles labyrinthiques de la ville avec son patio bien agréable.

L'entrée ne paye pas de mine, mais comme toute maison, une fois passé la porte, on arrive sur une cour intérieure, chambres toilettes et douche l'entourant.

Comme partout l'hygiène est de mise, on se déchausse systématiquement en Iran pour entrer dans une mosquée, une maison, un appartement, un chalit dans un restaurant...


Petit tour dans Yazd ce soir, afin de se ravitailler et d'admirer au passage là mosquée Masjed-e Jameh, construite au XIV ème siècle, avec ses minarets d'une hauteur exceptionnelle de 48m.

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Ce matin nous déambulons dans les ruelles étroites de Yazd. Terre, briques, paille pour faire le torchis. L'étroitesse des rues permet d'avoir plus d'ombre et donc plus de fraicheur, les matériaux utilisés gardent le frais en été et isolent en hiver.

Yazd est enserrée entre les déserts du Dasht-e Kavkir au nord et du Dasht-e Lut au Sud.

C'est la plus ancienne cité encore habitée de nos jour au monde. L'hiver y est rigoureux, l'été une fournaise, juin marque la fin de la saison touristique car la "grande canicule" s'installe ensuite.


Depuis les toits de Yazd on peut voir les nombreux "Bagdir" ou tours du vent, elles recueillent le moindre souffle d'air pour le restituer frais dans les maisons.


Mosquée Masjed-e Jameh (XIV ème) : les motifs sont tous réalisés en mosaïque avec des couleurs naturelles, les motifs et les couleurs resistent mieux au temps et avec un meilleur éclat par rapport aux carreaux de céramique imprimés.

Les motifs géométriques sont en fait de l'écriture kufi (arabe ancien d'Irak) les bandeaux calligraphiés autour sont en Soulouci ou Thuluth (prononcer Sols)..

La rosace est un motif typique de Yazd.

Il faut toujours faire un tour au Bazar, la coupole orne l'un des carrefours du bazar couvert.

Un sympathique restaurant dans une ancienne maison traditionnelle, le toit de l'immense patio s'ouvre le soir pour profiter de la nuit.

Au sous sol, les canaux d'irrigation apportaient l'eau sous la ville. Les plus riches avaient un accès individuel, les autres avaient accès à des bassins publics au prix de nombreuses marches à descendre en souterrain.

Retour à notre maison en taxi pour échapper à l'indicible chaleur de la mi-journée, et prendre un thé.

Tout ferme, les habitants ressortiront seulement le soir.

Ni notre conductrice ni le passager avant n'ont peur en voiture car il ne regardent pas la route..

Il est parfois difficile de rentrer chez soi sans marcher sur une voiture, les rues sont tellement étroites.



Musée de l'eau de Yazd. On y apprend que les Perses percent des tunnels (qanat) depuis 2500 ans pour amener l'eau des montagnes vers les villes.

La distance est parfois de 70 km, sachant qu'il y a un puit d'accès de construction tous les 25 m ... et qu'il faut calculer la pente, faire plusieurs tunnels pour réunir plusieurs sources afin d'avoir le débit suffisant.

Les tunnels devaient être étayés par des grands anneaux en céramique lorsque la terre creusée était trop meuble.

Parfois en ville il y a plusieurs étages de tunnel.

Après avoir traversé la ville, les canaux se deversent dans les cultures, sous forme de droit d'arrosage en temps. La double écuelle servait à mesurer le temps, une des premières horloges connues : celle du dessous est pleine d'eau, celle du dessus est posée sur l'eau avec un trou calibré au fond, lorsqu'elle est pleine, une unité de temps est écoulée. Les agriculteurs achetaient des droits d'arrosage en unité de temps.

Ici on voit l'accès aux deux bassins de tunnels superposés de cette luxueuse demeure ancienne.

Actuellement Yazd est alimentée en eau par conduite souterraine moderne depuis un barrage situé dans les Zagros à 300 km de là !

En Iran, la Peugeot 206 est produite actuellement et est en vente en concession à 5000 euros neuve hors taxes. Depuis 2011 elle n'est plus produite en France. Il y a aussi des 405 neuves à gauche et derrière, modèle phare, et d'autres modèles Iraniens.

Monument Amir Chakhmaq de la commémoration du martyr de l'Imam Hossein, petit fils de Mahomet, mort à la bataille de Kerbala. Le soir après la chaleur de la journée, l'endroit devient très agréable, il fait tout de même encore plus de 30 C°, la foule augmente au fil des heures.

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En partant de Yazd, nous faisons une halte au temple du feu Zoroastrien (Ateshkadeh) cette ancienne religion Perse issue du prophète Zarathoustra, né 1500 ans avant notre ère possède les bases des religions monothéistes dont l'islam.

Le feu de bois d'abricotier ou d'amandier brûle sans interruption depuis l'an 470.

Soit depuis 1552 ans !

D'abord à Ardakan puis à Yazd, ce feu ne doit jamais rencontrer la lumière du soleil ni le souffle de l'homme.

Une religion ancienne qui prône trois principes : bonne pensée, bonne parole, bonne action. For more information read the picture.

À la sortie de Yazd, arrêt dans un ancien moulin, les meules antiques en pierre tournent en permanence, ici pour moudre du henné.

Les animaux ont été remplacés par des petits chariots électriques ingénieux.

Nous faisons le plein d'épices, pour un prix modique.

Enfin avant de partir vers les montagnes, nous stoppons aux Tours du Silence, un lieu où les Zoroastriens déposaient leurs morts au sommet de ces tours pour les offrir aux vautours afin de pas polluer la terre, un de leurs éléments sacrés avec le feu, l'eau et l'air.

Les morts étaient veillés trois jours durant en entretenant un feu, avant l'offrande aux vautours.

Les familles logeaient dans les petites maisons le temps de la cérémonie.

Ces cérémonies sont interdites depuis 50 ans, maintenant les Zoroastriens inhument leurs morts dans des sarcophages au pied de la montagne.

Il y a encore de nombreux pratiquants, surtout en Inde, ils se réunissent sur des lieux de pèlerinage.

La route de Yazd à Abarkuh s'élève doucement jusqu'à 2600m. Nous aperçevons le Mont Sir (4084m).

Parties montagneuses et plateaux désertiques alternent.

À Abarkuh, 30 000 hab, 1500 m d'atitude, nous visitons une riche demeure ancienne, la double tour des vents si particulière est reproduite sur le billets de 20 000 rials.

À 14h00 passé il est assez éprouvant de supporter l'implacable chaleur et la forte luminosité. Personne n'est dehors.. Sauf nous.

Abarkuh possède 4 glacières...

Ces bâtiments étaient entièrement remplis de glace en plaques isolées par de la paille l'hiver. Grace à un ingénieux système de murs qui faisaient de l'ombre sur des petits bassins où l'on faisait geler l'eau par couches les nuits d'hiver.

La glace servait l'été pour la conservation d'aliments.

Nous allons rendre visite également au Cyprès doyen, qui a été daté de 4500 ans. Il figure dans le top 10 des arbres les plus vieux du monde.

La légende prétend que Zarathoustra l'aurait planté.


La route de Abarkuh à Abadeh se fait en traversant de grands plateaux d'altitude entourés de chaîne de montagnes désertes. Nous commençons à voir des plantations de pistachiers dont l'Iran est spécialiste.

Abadeh (60 000 habitants) se situe à 2004 m d'altitude, nous y faisont étape ce soir.

Comme dans toutes les villes d'Iran, on trouve à l'entrée les photos des martyrs de la guerre Iran-Irak.

La guerre déclenchée par l'Irak fit 1 000 000 de morts pour les deux camps, elle dura plus de 7 ans, de septembre 1980 à août 1988, dans une sorte de guerre de tranchées.

La guerre se solde par un statu quo ante bellum... Tout ça pour ça, à noter qu'à l'époque les États-Unis soutenaient l'Irak de Saddam Hussein et Israël l'Iran de l'Ayatollah Khomeini.


La voiture sur la photo est un classique en Iran, c'est une Peykan, dérivée d'une ancienne voiture anglaise : la Hilmann Hunter de 1966. Elle fût fabriquée par la société Iran Khodro, et connût un grand succès de 1969 à 2005, beaucoup roulent encore en berline ou pick up.

À l'arrivée de la Peugeot 405 en Iran, la mécanique de la Peykan a été montée avec son moteur en ligne, transformant la 405 en propulsion arrière sur ressorts à lames.. Un hybride.. Appellé 405 Roa, mais la vraie 405 en traction avant avec son moteur Peugeot 1800cc est plébiscitée.

Désolé pour cet interlude mécanique.

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Nous quittons Abadeh et prennons la route plein sud en direction de Pasargades, l'itinéraire déroule sur un plateau à 2000 m avec un col à 2600m.

Les robustes camion Mercedes rutilants qui furent fabriqués par Iran Khodro depuis 1963, sillonnent le pays.

Nous stoppons pour visiter la cité de Pasagardes, dont la construction fut initiée sous le règne de Cyrus le grand, roi des Achéménides en 546 avant JC, soit depuis 2500 ans. Quelques ruines antiques des trois palais subsistent, ainsi que le tombeau de Cyrus.

Beaucoup de touristes Iraniens sont en visite.

A l'époque cette plaine aujourd'hui aride était riante, est alimentée en eau.

La cité va rapidement être supplantée par le Palais de Darius 1er à Persepolis.

Nous reprennons la route pour Naqsh-e Rostan, les paysages sont très beaux.

Nous roulons toujours vers le sud.

A Naqsh-e Rostan, nous rendons visite aux magifiques tombeaux ornés de bas reliefs, de Darius 1er (486 av JC), Artaxersès 1er, Xerxès 1er et Darius 2 ème.

Ce sont des chambres funéraires, qui contenaient les ossements nettoyés par les vautours, selon la tradition Zoroastrienne.

L'état de conservation est remarquable, les bas reliefs Sassanides ont été dégagés d'une couche de terre qui occupait le bas de la falaise.

Nous nous dirigeons enfin vers Persepolis.


Persepolis possède les vestiges exceptionnels d'un des plus grand chef d'œuvre du monde antique. Les ruines reflètent à peine ce que fût la grandeur de Persepolis à son apogée.

Darius 1er édifia cette capitale de l'empire Perse dans le mont Rahmat, ses successeurs l'agrandirent durant 150 ans, sur 125 000 m2.

Artaxerxès II et III y sont enterrés. Une garnison de 10 000 soldats gardait les palais.

A Norouz (nouvel an perse, le 21 mars) tous les peuples de l'empire venaient rendre hommage au roi et lui porter des présents de valeurs qui étaient stockées en quantité colossale dans le trésor. Selon la légende 100 000 mules et 5000 chameaux, auraient été nécessaire pour vider le trésor.

Mais lorsque Alexandre le Grand découvrit la ville en l'an 330, il l'incendia et la détruisit.

Beaucoup de graffitis anciens ont été apposé par les visiteurs importants ou inconnus avant la préservation du site. A noter celui de Henri Morton Stanley, journaliste, explorateur britannique en 1870.


Quelques dizaines de kilomètres nous separent de Chiraz, ou nous arrivons à la nuit tombée.

Le soleil se couche sur un paysage désertique juste avant la ville.

C'est la fin de l'année scolaire en Iran aujourd'hui.

A noter qu' en Iran et en Afghanistan le calendrier Perse et d'usage, aujourd'hui nous sommes le 31 Khordad 1401.

Quelques billets en Rial en circulation en Iran.

500 000 rials valent environ 2 €. On paye en millions, les pièces sont inexistantes.

Il y a un projet d'enlever 4 zéros, d'ou les billets avec 500 000 et 50, par exemple.

Mais les Iraniens utilisent beaucoup les cartes bancaire.

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Ce matin nous arpentons les rues de Chiraz, capitale de la province de Fars.

Elle est située à une altitude de 1589 m d'altitude. Elle est peuplée de presque 2 millions de personne.

Nous passons devant la citadelle Arg-e Karim Khan datant de la dynastie Zand, puis par la mosquée du régent : Masjed-e Vakil édifiée en 1773 est couverte de motifs floraux, de roses de Chiraz notamment.

En ville je suis abordé par un passant qui veut un selfie avec moi, au moment du selfie un autre passant s'invite sur la photo. Très régulièrement nous sommes l'objet de larges sourires par les femmes et de tapes amicales par les hommes tous nous disant "welcome in Iran"!

Hier à Persepolis, Maïlys a du poser avec une classe de jeunes filles en uniforme scolaire.

Arrêt aux jardins de l'Orangerie, Bagh-e Naranjestan, c'est une ancienne résidence du gouverneur sous les Qadjars. L'endroit est très agréable.

La mosquée Masjed-e Nasir-al-Molk, la mosquée rose, est vraiment magnifique et raffinée. On remarque facilement les briques en bois qui sont des éléments anti-sismique utilisés de très longue date dans presque tout les ouvrages en briques importants afin de donner de l'élasticité aux bâtiments en cas de séisme. (récurrents en Iran)

Dans cette mosquée nous sommes abordés par des étudiantes qui effectuent un travail, Maïlys est interviewée en Anglais et filmée.

Au bazar nous terminons nos achats de tissus et autre souvenirs.

Nous nous déplaçons pour rendre visite au tombeau de Hafez, une icone de la poésie Iranienne vénéré par un flot incessant de visiteurs.

Chams ad-Din Mohammad Hafez-e Chirazi et né en 1325 à Chiraz, il vécu 64 ans. Son ouvrage majeur : Le Divan, que possèdent la plupart des Iraniens.

Sur la période du nouvel an Perse, le 21 mars (Noruz) des millions de visiteurs viennent rendre hommage à Hafez.

Les Iraniens connaissent tous des dizaines de poèmes par cœur, et se livrent parfois à des batailles de déclamations de vers par jeu.


Enfin nous sommes admis à pénétrer dans l'important sanctuaire Chiite Aramgah-e Shah-e Cheragh, grand lieu de pèlerinage.

Pour se faire nous devons déposer nos sacs et être fouillé, par crainte d'attentat.

De plus pour pouvoir accéder au tombeau, nous devons être accompagné par un Mollah, celui ci nous explique longuement la vie de Sayyed Mir Ahmad, mort en 835 (frère d'un des 12 imams : l'imam Reza) et il nous fait un exposé sur les 12 imams.

Le mausolée fut édifié au XIV ème siècle sur sa tombe.

Le lieu est imposant et impressionnant de ferveur.

Notre dernière soirée à Chiraz : avec le soir il fait moins chaud, les habitants investissent les rues et les lieux public.

Nous commençons déjà à éprouver de la nostalgie, la foule, les nombreuses marques de sympathie, le joyeux bazar organisé de la route et des trottoirs, les motocyclettes en tous sens, sur les trottoirs dans les couloirs du bazar au milieu de la foule, à contre sens, les improbables traversée de rue à pied.

On s'y était habitué, d'autant que tout cela ne fonctionne que grace à une grande courtoisie et civilité. Cela va nous manquer. Mehdi ne s'est jamais énervé au volant ou ailleurs en 15 jours. Son slogan : "ça va..."


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Aujourd'hui c'est notre dernier jour en Iran.

Nous devons rejoindre Téhéran à presque 1000 km de là. C'est une longue journée de route qui nous attends.

Nous partons de Chiraz à 9h00.

La région de Chiraz est très agricole, les moissons sont en cours, les nomades deplacent leurs moutons et chèvres dans les champs récoltés.

Ensuite le paysage devient plus désertique.

La route passe par Abadeh, jusqu'à Ispahan nous roulons à plus de 2000m sur un plateau désertique, balayé par le vent.

Malgré l'altitude la chaleur est bien présente.


Nous contournons Ispahan vers 15h et prennons la direction de Natanz puis Qom.

Parfois cela tourne à la tempête de sable.

L'altitude de la route est de 2000m, certains sommets avoisinent 3900m.


Enfin nous allons en direction de Téhéran en passant par Kashan et Qom. Le long de la route, régulièrement des ruines de caravansérails subsistent.

Nous arrivons à l'aéroport IKA de Téhéran au soleil couchant, maintenant nous allons enregistrer nos bagages qui se sont alourdis sous le poids des souvenirs.

Et garder en tête de très bon souvenirs d'Iran 🇮🇷

On resterai bien.. On reviendra, avec pour objectif un sommet par exemple et une incursion dans une région de nomades, et...

Nous passerons la nuit à l'aéroport pour décoller à 5h15 = 2h45 heure de France.

Un immense merci à Mehdi (en Persan : celui qui guide...) qui nous a organisé ce voyage sur mesure, avec une grande rigueur, beaucoup d'enthousiasme et de gentillesse.

Nous avons apprécié, son français impeccable, sa bonne humeur et son humour toujours au rendez vous.

Merci aussi à la Peugeot 405 et son inébranlable fiabilité.

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Retour au point de départ, après une nuit blanche à l'aéroport de Téhéran, qui dit en passant fonctionne sans interruption la nuit, avec beaucoup de destinations autour du Golfe Persique, en Asie Centrale et en Turquie.

Dès Istamboul on ressent la verdure et un air plus transparent, dépourvu de poussières. Par la vitre de l'aéroport nous apercevons la mer noire, cela donne envie de repartir.

Nous ramenons quelques souvenirs.. Etoffes, épices, pistaches, eau de roses, livre de Hafez, céramiques...


Quelques photos bonus, pour clore ce voyage, et vous remercier chaleureusement pour votre suivi et vos commentaires.


Bons voyages à toutes et tous !