Carnet de voyage

La Loire en vélo 2023

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Dernière étape postée il y a 131 jours
Par chsart
Nous voilà repartis pour de nouvelles aventures en bicyclettes à propulsion musculaire. 800 km cheveux aux vents...et des surprises.
Juillet 2023
20 jours
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Nevers, mais qui va à Nevers et surtout pourquoi faire ?

Nevers coincé entre le Morvan impénétrable et l'Allier le no' man's land d'Auvergne.

Carole, Seb et Manue!

Cet été nous rejoignons la grosse communauté de cyclos qui pédalent à la rencontre de la Loire sauvage, ses villages pittoresques et ses châteaux! Comme beaucoup, nous caressons l'ambition de finir en apothéose face à l'océan.

Le gps nous annonçait 4h20! Mais les routes sinueuses du Morvan ont eu raison de nous. Nous enfourchons nos montures à propulsion musculaire après 5h30 de routes interminables.

La chaleur est écrasante, il va pourtant falloir rapidement s'adapter aux conditions météo, toute la semaine s'annonce suffoquante.

Carole a des fourmis dans les jambes, mais pas les yeux en face des trous, prendre le lead c'est bien, prendre la bonne route c'est mieux...

Après ces quelques approximations nous voilà partis pour de bon, direction l'océan !

En réalité la Loire à vélo ne commence pas à Nevers mais au Bec d'Allier, là où l'Allier, rivière de mon enfance disparaît dans la Loire.

Il nous faut donc parcourir 14 km pour atteindre Le kilomètre Zéro de La Loire à Vélo.

De son côté la Loire a déjà parcouru plus de 453km depuis le Mont Gerbier de Jonc où elle prend sa source.

Il y a bien quelques cyclo voyageurs sur cette portion, mais cela reste raisonnable, à partir d'Orléans il se pourrait que ce soit un peu l'embouteillage, nous verrons le moment venu.

Aujourd'hui nous avons longé le canal de Bourgogne, l'Allier puis La Loire pour arriver à la Charité Sur Loire, un magnifique village médiéval qui fait front au fleuve enjambé par un magnifique pont.

Aujourd'hui j'ai eu la chance de me faire doubler par un cycliste professionnel:

En milieu d'après-midi, nous faisons une halte dans un bâtiment communal en bordure de canal pour remplir nos gourdes dans les toilettes à l'arrière du bâtiment. Un couple de cyclo d'une cinquantaine d'années arrive, ils cherchent aussi de l'eau, je fais remarquer au monsieur qu'il peut remplir sa gourde à l'arrière du bâtiment. Comme il est très sympa, il ne me répond pas et remplit sa gourde au robinet de nettoyage et vidage des cassettes chimiques de WC des campings cars... Beuuurk... Sa femme me demande où sont les toilettes, que je lui indique gentiment.

Plus tard à l'approche de la charité, je passe à côté de la dame, puis plus loin à côté du monsieur... Après une centaine de mètres, j'entends le ronflement d'un vélo qui arrive à toute barzingue ! Le monsieur très sympathique me double grand braqué à fond sur ses pedales, j'ai tout juste le temps de m'écarter.

Mon orgueil en a pris un coup, nous sommes à 200m de la charité, et je ne savais même pas que j'étais inscrit à un concours du plus gros zizi ! Grrrr.... Le voyage à vélo se démocratise, dé'' et nous avons desormais la chance de côtoyer les mêmes adorables pilotes que sur la route...soyez prudents.

Carole et Manue profitent d'une baignade dans la Loire, étonnamment chaude.

Le camping est sympa, et il abrite une surprenante créature, une petite pie apprivoisée qui vient réclamer à manger et jouer avec notre équipement.

Je lui donne quelques miettes des biscuits de Manue. La pie finit par monter sur mon casque de vélo... Et vomit dessus.

... Je me questionne sur la pie... Est elle malade ? Où les biscuits de Manue sont ils dangereux ?







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Publié le 11 juillet 2023

Une bonne journée qui commence par la livraison des croissants, merci Carole pour cette gentille attention matinale.

Le repas au restaurant Malgache de la veille a été bien digéré, les viennoiseries trouveront places!

Nous sommes accompagnés ce matin, d'une petite fraîcheur matinale, que nous ne boudons pas, avec ce qui nous attend.

Nous suivons à tour de rôle la Loire, le canal de la Loire, mais aussi le vieux canal de la Loire.

Ce matin nous avançons à un bon rythme, je tente quelques rushs pour la vidéo qui témoignera de cette aventure. A 10h le soleil tape déjà fort mais la voie vélo est bien ombragée et ce depuis le départ de Nevers.

La pause casse-croûte est matinale,, Il est 11h, Carole veut absolument se baigner, nous sommes à Cosne sur Loire. Nous trouvons un spot qui nous paraît ideal pour contenter Carole.

Sitôt son repas consommé, Carole descend au bord du fleuve... À son grand damne, celui-ci est inaccessible.

Ce n'est qu'une occasion manquée. Nous verrons plus tard... .

À 12h30, nous arrivons sur une portion pas très engageante, nous passons au plus près de la centrale nucléaire de Belleville Sur Loire, et nous sommes entourés de gros nuages noirs, le ciel gronde annonçant l'orage.

Carole pense avoir trouvé un accès pour se baigner, au pied de la centrale, sous les lignes très hautes tensions, et avec l'orage menaçant. Quelle idée ! Nous devons la convaincre de renoncer et de retrouver son discernement... Nous verrons plus tard...

Bien nous en a pris... Sitôt la centrale dans notre dos les premières gouttes d'eau nous fouettent le visage. Nous trouvons refuge dans l'improbable maison de la Loire à Velo et du Cher, où nous laissons passer l'averse.

Etonnant de trouver du réconfort dans un lieu aussi improbable.

Il est temps de reprendre notre route et de trouver un coin de baignade pour Carole, la douche ce n'est pas ce qu'elle a demandé.

Son vœu est enfin exaucé à quelques kilomètres de Briare, elle descend le talus... Puis elle remonte... Elle ne peut pas s'y rendre, elle doit traverser une zone étendue de vases et de limons... Nous finissons par la convaincre que c'est maintenant où jamais! Elle finit par se décider. Notre Carole nage fièrement dans 30cm d'eau, aux températures tropicales...

Il est temps de partir... Carole décidr de remonter en amont le fleuve pour trouver un accès plus simple. . Quelques minutes plus tard, la voilà qui part en aval... C'est un échec, elle nous annonce qu'elle reste là !

Princesse Carole souhaite en effet traverser à condition de pouvoir se laver les pieds !

Me voilà en train de faire les fonds de poubelles près des tables de pique-nique pour trouver une bouteille en plastique.

Yeeees, je trouve mon bonheur, nous allons enfin pouvoir partir.

Carole aux pieds propres peut reprendre sa route !

Quelle histoire cette baignade ! Pas question de remettre ça demain.

D'autant que ça doit stresser Manue qui s'est empifrée 15 Chamonix (vous savez ses gâteaux un peu degeu de notre enfance...) en attendant Carole.

Nous traversons Briare, une cité magnifique où se croisent de nombreux canaux. La ville est parsemée de pont et de passerelles, Le camping est accueillant, et nous pouvons profiter d'une baignade bien méritée.... Dans la piscine !






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Publié le 12 juillet 2023

Aujourd'hui est une étape où le patrimoine historique fait la part belle à la Loire.

Dès le départ, nous nous attardons sur l'église de Briare que nous n'avons pas pu visiter la veille en raison d'un enterrement. Cette église singulière est bardée de mosaïque, aussi bien sur ses façades extérieures qu'en son sein. De style Romano-Byzantin ses mosaïques ont été réalisées dans les ateliers d'émaux de Briare en 1895.

Le sol émaillé de l'église représente la Loire et occupe l'intégralité de toutes les allées. A l'entrée sur le sol la mosaïque indique en latin "entre bon, sors meilleur"... Nous sommes entrés puis nous sommes sortis... Peut être reviendrons nous meilleurs de notre voyage.

Pour sortir de Briare, nous empruntons le plus long pont canal de France, datant de 1894 et réalisé par les ateliers Eiffel. Orné de magnifiques colonnes de part et d'autre il en impose par sa stature et sa beauté.

Ce n'est que le début et déjà nous en prenons plein la vue... Mais aussi plein les yeux, car aujourd'hui nous affrontons un vent de face qui ne va pas nous lâcher de la journée.

Nous ravitaillons à Giens, son superbe pont et son magnifique château qui domine la cité. Il ne nous est toutefois pas possible de visiter l'église, en raison là aussi de funérailles.

Sully sur Loire nous offre la cerise sur le gâteau de cette journée riche en histoire avec son château en bord de Loire.

Un moment de plénitude interrompu par un volatile aux intestins fragiles qui laisse échapper sur ma tête une fiante noire, chaude et coulante que mon stupide casque n'a même pas été en mesure de stopper ! Bien visé le piaf !

La visite se poursuit à l'abbaye Bénédictine de Fleury à St Benoît sur Loire. Juste le temps de visiter avant l'arrivée du... corbillard... On ne va pas céder à la psychose.... D'ailleurs Manue nous fait remarquer qu'il ne lui déplairait pas d'être célèbrée pour son dernier voyage en l'abbaye de Fleury... Nous prenons date pour prêcher la bonne parole à ses enfants... Et promis on s'y rendra en vélo...il faudra juste trouver un bon frigo pour nous laisser le temps d'arriver.

Les derniers kilomètres sont un fardeau pour Manue, qui n'avance plus, le vent a été tenace.

Demain nous traverserons Orléans.




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Publié le 13 juillet 2023

La nuit à été un peu fraîche, ce matin Manue a du mal à s'extirper de son nid. De mon côté j'ai eu la bonne idée de ne pas prendre mon sac de couchage que je jugeais inutile d'emporter. Me voilà mal embarqué.

Pour autant, il nous faut continuer d'avancer. Aujourd'hui il est prévu que je me sépare de mes acolytes à Orléans, pour rendre visite à mes collègues sur le site Enedis d'Ingré où je suis attendu par l'équipe locale. L'occasion de leur partager les bienfaits et les riches expériences du voyage en mobilité douce.

Je laisse les filles devant Jeanne d'arc, pour vivre une aventure passionnante. 7km me séparent se mon rdv et Google va m'aider.

Le 2 premiers km sont une formalité, mais tout à coup mon ami Google veut me faire traverser un parc, ce parc est équipé de portiques basculants. Je doute de pouvoir passer, mais je prends le risque. Je me démène pour faire entrer le vélo et basculer le portique dans un même mouvement... Cela ne fonctionne pas, pire encore, je suis bloqué dans le portique avec mon vélo. Je n'arrive pas à décrocher les sacoches pour libèrer l'emprise... Grrrr... J'insiste et fini par décrocher les 2 sacoches et entrer dans le parc.

Je remets le tout en place, je traverse le parc et doit à nouveau tout démonter pour sortir....

Google n'en a pas terminé avec moi, il m'emmène dans un chemin agricole qui n'est pas entretenu, les sacoches sautent, elles se décrochent... Grrrr... Puis je perds mon poncho accroché sur le porte bagage qui vient se coincer dans les rayons.

Je fini par arriver à destination, où nous prenons aussi le temps de peser le vélo avant d' aller manger. Celui-ci fait 39,8kg.

Pendant ce temps...


À nous les filles de prendre la plume.

Après une petite nuit pour Carole qui est contrainte de partager son sac de couchage, (Sebastien ayant décidé cette année de voyager léger) et un réveil en douceur pour Manue qui s'est levée comme une fleur, nous voilà prêtes à découvrir la bonne ville d'Orléans.

Petit jeu: trouver sur la photo la pucelle.

On voudrait bien visiter la ville sans nos vélos mais malheureusement Orléans ne propose pas de box pour les vélos et fait payer 8 EUR par bagage pour laisser les sacoches en consigne. Un mauvais point pour une ville sur la Loire à vélo.

C'est donc en compagnie de nos bicyclettes que nous découvrons la vieille ville et sa cathédrale.

Après une heure, c'est sans difficulté que nous engrangeons les km et que nous rejoignons Meung-sur-Loire.

Le téléphone sonne, c'est Sébastien. Il ne trouve pas sa route ! Il nous demande si nous avons vu des potelets, un mur ? Il s'agace ! Les coups de fil et les photos s'enchaînent !

C'est certain ! Nous comprenons que nous ne pouvons pas le laisser seul... La prochaine fois nous laisserons des petits cailloux derrière nous !

Heureusement une âme charitable (Alexandra) nous le ramène à bon port !

Nous fêtons ces retrouvailles devant la menthe à l'eau la plus chère de France !

Ce soir, c'est autour d'une pizza à Beaugency que nous demandons à Sébastien de méditer sur la citation de Jules Renard: "Je me flatte d'avoir toujours le dernier mot dans mon ménage et ce mot est généralement... OUI "






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Publié le 14 juillet 2023

Le réveil est encore accompagné de la fraîcheur matinale, aujourd'hui on nous annonce le grand écart : 14 degrés le matin et 34 degrés l'après-midi.

J'ai vraiment trop froid, je décide donc de préparer le petit déjeuner sans sortir de la tente. Manue contrairement à la veille, se lève comme une fleur, ni une ni deux, la voilà qui s'attelle en nuisette au pliage de sa toile pendant que l'eau monte à ébullition devant l'entrée de ma tente.

Comme depuis le début de cette vélogabondage, nous partons à 8h30 au son du carillon de Beaugency.

La veille nous avons bien profité de ce magnifique village au patrimoine encore exceptionnel.

Nous roulons en direction de Blois, le temps frais nous permet de progresser d'un bon pédalage. Carole fait la causette avec un cycliste autochtone qui nous explique que depuis 2 jours nous roulons sur la " levée" de la Loire, une digue qui fait barrage aux crues de ce fleuve. Les premières levées autrefois appelées "turcies" sont apparues dans le Val d'Anjou dès le XIIe Siècle.

Pour ma part je préfère les décrochages qui nous entraînent dans les terres et les hameaux. L'occasion par exemple de traverser plusieurs villages aux étonnants lavoirs parfaitement restaurés. La Sologne est la terre de l'arrière Grand Père paternel de Carole, qui en a même fait un livre "Sologne de mon enfance" tiré à quelques exemplaires pour la famille.

À Blois nous faisons une grande pause pour découvrir la ville à pied, après avoir déposé nos vélos dans des box, qui doivent accessoirement servir d'urinoir, vu l'odeur qui s'en dégage. C'est presque en apnée que je m'exécute à la tâche pour y emprisonner nos montures.

Nous profitons de la pause déjeuner pour faire la connaissance de Simon, Audrey et leurs filles, des membres de la famille de Manue de passage près de Blois.

Nous repartons plus tard que d'habitude, au plus fort de la chaleur, mais aussi du vent qui nous mettent sous contrainte. Le vent vient de l'ouest et... toujours de l'ouest.

Les 20km/h du matin laissent difficilement place à un 13km/h qu''il faut obtenir à la force des mollets et du moral.

Nous visions Amboise, nous nous contenterons de Chaumont sur Loire, 20km plus tôt. Les filles vont visiter le festival des jardins de Chaumont Sur Loire, 25 jardiniers réalisent chacun un jardin éphémère sur le thème de la résistance au changement climatique.

Une transition parfaite car demain c'est à n'y rien comprendre, nous atteindrons au plus fort de la journée un pénible 22 degrés avec des vents de plus de 40km/h. Nous jugerons sur pièce de ces nouveaux aléas climatiques sur notre progression.


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Hier 14 juillet, nous nous étions lancés un défi, trouver des saucisses pour se faire un repas régressif et réconfortant: une purée aux chipolatas. Échec après échecs nous sommes quelque peu résignés... C'était sans compter sur les filles parties en escapades aux jardins éphémères. En effet sur le retour au camping, un improbable petit marché nocturne qui venait de s'installer, allait leur permettre de relever ce défi. Carole et Manue reviennent avec 4 saucisses de canards au thym et au citron.

Ce matin, le réconfort de la veille laisse place à quelques déconvenues. Manue s'agite, elle cherche partout l'étui de rangement de sa tente... Elle retourne toutes ses affaires et commence à pester.... "Seb tu ne l'as pas rangé avec tes affaires ? Carole ? Ce n'est pas toi ?"... "Vous me faites une blague ?"...

Quelqu'un me l'a volé... C'est abusé...

Nous tentons de la raisonner:

- mais bien sûr, c'est le super plan de voler une housse de toile de tente...tu crois pas ?

Manue est à fleur de peau, la fatigue s'est accumulée depuis 5 jours d'efforts et de moindre confort... La goutte d'eau est pour ma pomme.

"Manue...c'est bizarre, ton téléphone charge depuis une heure et il est toujours à 46%..."

Il n'en fallait pas plus pour que la copine craque...

Nous reprenons la route direction Ambroise... Le vent et le vélo cheveux aux vents ont réveillé Manue qui retrouve de l'allant en découvrant que son téléphone qui avait pris l'humidité fonctionne à nouveau... Ouf...

Nous visitons rapidement Ambroise, car nous avions déjà fait il y a quelques années le Clos Lucé point d'intérêt de cette très jolie cité.

Nous nous écartons désormais du lit de la Loire, pour aller sur les coteaux, nous sommes désormais en Touraine.

Le terrain est désormais vallonné, sur cette étape nous affrontons le col "hors catégorie" de La Loire à Velo. La côte de Mosne: 440m à 8,3% de moyenne sur des vélos de 40kg, qui auront raison cette fois-ci de Carole.

Manue abdique déjà depuis longtemps dans les montées, mais progresse. L'important est d'arriver, peu importe comment et surtout quand.

Nous essuyons nos premières averses sans pouvoir nous mettre à l'abri, les ponchos sont de circonstances.

Après le déjeuner, nous rejoignons Tours pour une visite vélo. Une ville surprenante, vraiment jolie et animée. Nous ne regrettons pas d'avoir décroché de l'itinéraire pour nous engouffrer dans ces charmantes ruelles.

Les kilomètres qui nous séparent de notre camping à Savonnières sont à nouveau un vrai défi. L'accumulation des efforts de la journée doit conjuguer avec un vent à décorner les bœufs. Nous avançons difficilement secoué par les bourrasques. Nous trouvons une accalmie autour d'un prunier sauvage dont les prunes mûres nous redonnent un peu d'énergies.

Comme en témoigne le récit de ce jour, les voyages itinérants sont le lot de petites choses parfois futiles, parfois toutes simples, parfois essentielles qui bouleversent, éprouvent et réconfortent les aventuriers.






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Publié le 16 juillet 2023

Hier soir nous allons prendre un verre à la guinguette qui jouxte le camping, au programme un concert et une soirée Karaoké.

J'abandonne les filles qui poussent la chansonnette à en implorer le déluge.

Sur le camp, je plie le Tarp qu'elles ont étendu au sol et je fais une découverte surprenante... (Photo1). Non vous ne rêvez pas, et moi non plus. Il s'agit bien, du sac de la tente que Manue était persuadée s'être fait voler... Il est là, il a bien voyagé avec nous en bon passager clandestin.

Certainement s'est-il discrètement glisser dans le Tarp quand Manue m'a aidé à le plier la veille au soir.

Pour cette journée la thématique s'impose à nous. Nous sommes au cœur des châteaux de Touraine, il nous a fallut faire un choix parmi toutes les options. Alors voici la liste dans l'ordre du parcours:

Château de Villandry

Château d'Azay Le Rideau avec visite

Château de l'Islette

Château de Rigny Ussé (belle au bois dormant)

Château de Montsoreau.

Nous finissons notre parcours sur les terres de St Martin. Mais connaissez vous St Martin ?

Saint-Martin est un officier Romain devenu moine après avoir partagé son manteau en 2 pour aider un pauvre homme frigorifié. Il devient évêque de Tours.

Reconnu comme apôtre des Gaules, il combat les cultes païens et convertis les villages au christianisme. On lui prête un miracle celui d'avoir ressuscité un enfant. Mort à Candes St Martin commune à côté de Montsoreau où se trouve la collégiale St-Martin, sa relique est rapatriée à Tours dans l'église qui est désormais la basilique St Martin.

Candes et Montsoreau sont 2 magnifiques communes classées cités de caractère et parmis les plus beaux villages de France.

Il n'a pas plu aujourd'hui.. comme quoi... Leurs charmantes voix n'ont pas troublées la sérénité des dieux.



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Publié le 17 juillet 2023

Pour ce jour, nous décidons à l'unanimité de mettre nos corps au repos.

L'occasion est trop belle de profiter de cette belle surprise du Maine et Loire et de ses formidables villages troglodytes classés, taillés dans les coteaux qui surplombent la Loire.

Un paysage qui n'est pas sans rappeller le Tarn ou le Lot par certains aspects. Étonnant ici le long de la Loire.

Ces villages troglodytes témoignent du passé des mines d'extraction du Tuffeau. La pierre blanche qui a permis de bâtir les magnifiques édifices religieux et châteaux de la région.

Ces cavités abandonnées au début du XXe siècle sont à tour de rôle devenues des champignonnières, puis des caves viticoles et désormais des habitations originales.

Nous profitons de cette escapade pour nous soumettre à une dégustation de vin blanc de Saumur dans une cave troglodyte de Turquant.

Nous enchaînons avec une dégustation de pomme tapée autre spécialité locale.

Le maître des lieux nous conte l'histoire locale de ces produits.

C'est toute guillerette que Carole légèrement étourdie par le vin a bien du mal à remonter sur son vélo.

Pour ceux qui lisent ce journal sur la page Facebook de la Loire à vélo, nous recommandons de quitter les coteaux pour redescendre vers la Loire direction Saumur, c'est l'occasion de traverser un site troglodyte à vélo qui a abrité le premier centre commercial de France au XIe siècle.

Aujourd'hui la chaleur est de retour, dans les vignes le soleil tape fort, je dois faire la petite pause technique. Les filles sont loin derrière à plusieurs minutes.

Je m'écarte pour me soulager près d'une vigne, et au moment crucial, je suis pris d'une angoisse. Il me manque une pièce de mon équipement 3 pieces! Comment est-ce possible ? Ma virilité ? Est ce que la douleur accumulée de la selle est le symptôme de quelque-chose de plus grave ? Je regarde, il manque un truc, c'est certain ! ... La panique me gagne. Seb ressaisit toi c'est impossible... J'entreprends une fouille approfondie... Ouf... Je retrouve mon bien ! Chaleur et Alcool ne font pas bon ménage. Un verre ou pédaler, il faut choisir !

De cette petite échappée, nous retiendrons que ces 2 jours entre Rigny Ussé et Saumur sont les plus beaux depuis le début de ce voyage.




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La courte étape de la veille a permis de nous refaire une santé. C'est donc avec l'entrain du premier jour que nous entamons la journée.

Le matin est frais, nous voulons en profiter pour faire un maximum de kilomètres car les températures feront fois deux cet après-midi.

Nous descendons des côteaux pour retrouver la Loire. Cela fait quelques jours que nous avons repéré un jeu de boule local, le "jeu de boule de fort".

L'occasion est trop belle quand au détour d'un village nous apercevons un stade dans lequel des joueurs officient. Nous entrons sur le terrain et demandons aux joueurs s'ils veulent bien nous expliquer ce jeu étonnant.

Le terrain de jeu est incurvé il fait une vingtaine de mètres de long. Les boules sont plutôt des roues que l'on appelle "boules méplates". Les boules de fort ont un poid excentré (réglable à l'aide d'une vis) ce qui lui permet de prendre des trajectoires incurvées et non linéaires lors des lancés.

Le principe est proche de la pétanque seul ou en équipe on doit se rapprocher du maitre (le petit). Il y a les rouleurs et les tireurs...et on joue en pantoufles ou charentaises sur le terrain !

Je ne plaisante pas! C'est un jeu très sérieux. C'est vraiment spectaculaire. Nous avons adoré ce moment de découverte. L'origine du jeu est encore inconnue et daterait à 1660 près d'Angers.

Mais nous devons reprendre notre route vers le bac à chaîne pour franchir Le Maine.

Une véritable épreuve de force pour ramener l'embarcation à la force des bras et faire la traversée. Je termine exténué. Mais la route continue et la chaleur commence à se faire sentir.

Nous arrivons sur Angers à travers le parc des ardoisières. Ici les anciennes carrières d'ardoise qui ont fait la réputation d'Angers à travers le monde, sont désormais transformées en un immense parc aux portes de la cité.

Toits en ardoises, escaliers en ardoises, murs en ardoises mais aussi édifice religieux et surtout château en ardoises. Ces bâtiments impressionnent par leur stature et cette ardoise qui tranche tellement par son originalité architecturale.

À la pause déjeuner les filles décident qu'il devient trop difficile de continuer. La chaleur nous assomme. Nous décidons de pousser nos efforts jusqu'au prochain camping près du Lac de Maine juste à la sortie d'Angers.

Il y a quelques jour, en traversant un golf, je faisais remarquer à Carole que bientôt fort de notre âge, nous allions devoir pratiquer un sport moins difficile. Le golf me paraissait bien... Carole me rétorque, le golf c'est un sport de feignant pour pour les riches... Je te propose la pétanque, un sport de feignant pour les pauvres, c'est plus dans nos cordes.

Du coup maintenant, je me demande si la boule de fort, ne serait pas un bon compromis...



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Plus de 500 km parcourus nous touchons au but... Si tout va bien nous serons face à l'océan samedi matin et nous signerons la fin de ce formidable voyage.

Ce matin Manue anime notre matinée, elle nous fait une Seb. Comme quoi je n'ai pas le monopole de la boulette.

Au détour d'un chemin, Manue découvre qu'elle a perdu sa banane qui contiend tous ses papiers et son téléphone. Pour ainsi dire toute sa vie! Il fallait frapper fort !

Heureusement, Carole se souvient que Manue l'a déposé 1km plus tôt sur son porte bagage pour une pause technique.... Elle a du tomber! Carole a désormais un cerveau pour trois, et non plus pour seulement deux !

Manue et Carole rebroussent chemin... À toute allure... Et retrouvent la pochette... Je remarque que l'on s'en sort toujours bien...

Et sinon ? Quoi de neuf ?

Elles s'appellent Guinchette, parfois Guinguettes ou encore paillotes, elles accompagnent nos pérégrinations au fil de la Loire, de la Maine, de la Vienne . Disséminées tout au long du parcours elles offrent une halte fraîcheur, animent les soirées estivales dans un cadre enchanteur, cocon de circonstance pour les randonneurs en vélo.

Eco-responsable, elles sont la démonstration d'un modèle économique différent des traditionnels bar et restaurants aux prix exorbitants et souvent très fermés sur notre passage !

Ici les consommations proposées sont locales et artisanales, les tisanes sont réalisées devant vous de fleurs et de plantes fraîches cueillies sur le vif. Une fleur d'hibiscus par-ci, du romarin par là, de la citronnelle... Toilettes sèches, mobilier de récupération, recyclerie, tutoiement... Vues imprenables, le décors est planté.

Demain nous serons à Nantes le temps d'une halte culturelle jusqu'à vendredi.






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Publié le 21 juillet 2023

Ce matin le réveil est particulièrement humide, la nuit fraîche et étoilée à laissé place à une importante rosée.

Aujourd'hui nous filons sur Nantes pour une courte étape qui doit nous permettre de visiter la cité des Ducs de Bretagne.

Nous sommes partis depuis seulement quelques minutes quand un cycliste, téléphone portable à la main nous dépasse. Je l'observe au loin quand tout d'un coup, Celui-ci fait une embardée spectaculaire... Tel un funambule il réussi in extremis à reprendre le contrôle de sa monture... Ouf... En voilà un qui aurait pu y laisser des plumes... D'autant plus qu'il ne porte pas de casque.

Il s'arrête sur la bas côté et manipule sa pédale, j'arrive à sa hauteur. Il m'explique que sa pédale est grippée et qu'il essayait de la forcer avec son pied, tout en roulant... Et.. En téléphonant...

Nous degrippons sa pédale avec de l'huile et de la graisse, il peut repartir en sécurité... Tout du moins mécanique....pour le reste... C'est à lui de voir.

Et Nantes ? À Oudon nous choisissons le parcours au nord de la Loire, il n'est pas aussi roulant que la levée côté sud, mais il a le mérite de nous tenir à l'abri du vent, à l'ombre et d'être moins monotone.

Le chemin est étroit, il est davantage approprié aux vtt, il secoue un peu. Ces quelques défauts, ne contrebalancent pas pour autant la beauté de cet agréable parcours.

Le vélo route nous entraîne directement vers le centre historique de Nantes où nous sommes accueillis par l'imposant château des Ducs de Bretagne en cœur de ville.

La ville est grande et riche en patrimoine. La visite du château et de son musée s'impose comme une évidence. Ce soir pour la première fois depuis 11 jours en tente, nous allons profiter d'un bon lit à l'hôtel. De quoi nous laisser le temps de visiter encore un peu cette superbe ville demain.

Puis....direction l'océan.



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Publié le 21 juillet 2023

Aujourd'hui, nous reprenons la route à deux, Manue a décidé de passer une journée de plus dans la cité des Ducs de Bretagne. Nantes est très certainement la plus jolie des grandes villes que nous ayons traversées. Elle mérite que l'on s'y attarde.

C'est pour cela que ce matin, nous partons visiter la ville en vélo, sans nos bagages. Au programme dans l'ordre, marché couvert de talensac, jardin japonais sur l'île de Versailles , jardin des plantes, pause café dans un incroyable magasin à donuts... Miam.

Nous, chargeons ensuite les bagages pour nous rendre aux machines où nous assistons à la parade du célèbre éléphant. Nous restons en admiration face aux magiques carrousels qui font la joie et peut être même un peu la frayeur des enfants. Une étrange immersion qui nous entraîne dans un monde fantastique qui se situe quelque part entre Jules Verne et Tim Burton.

Nous finissons notre visite de Nantes dans les jardins extraordinaires, dernière curiosité Nantaise sur la route de l'océan.

Nous prenons le bac à Indre pour rejoindre l'autre rive de l'estuaire et la désormais Loire à Vélo qui ne fait plus qu'une avec la Velodyssée qui se rappelle à nos bons souvenirs de 2019.

Nous suivons le canal de la Martinière jusqu'à notre camping, l'occasion pour Carole d'essuyer le bombardement d'une fiante de piaf qui vient s'éclater sur sa cuisse. On dit toujours jamais deux sans trois ! Le compte est bon ? Non ?





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Le réveil est tranquille, aujourd'hui c'est la dernière, plus que quelques kilomètres pour atteindre notre but.

Pourtant cette dernière nuit a été courte. Le camping situé entre le canal de la Martinière et les étangs est un refuge de biodiversité qui nous a offert son plus beau concert nocturne;

D'un coté les batraciens aux coassements interminables et de l'autre les oiseaux qui enchaînent une panoplie de cris, sifflements, et autres bruits indescriptibles. Seuls quelques courtes pauses venant s'intercaler par intermittence, le temps de sentir le sommeil faire son œuvre, pour mieux vous réveiller dès que l'assourdissante symphonie reprend !

8h25 un doux soleil finit par nous sortir de notre dernier sommeil.

Ce matin c'est la dernière, une vingtaine de kometres à parcourir. nous nous refaisons le fil des étapes. Un bon moment.

Puis nous apercevons le Pont de St Nazaire, ce pont que j'avais osé franchir en vélo avec mon copain Hamid pour la Vélodyssée . Quelle folie !!! À ne jamais faire, s'il vous prend l'envie de vivre cette expérience.

Nous affrontons une dernière fois le vent tout au long de l'estuaire. La fin est proche.

La Loire a velo se termine ici, face à l'océan à St Brevin Les Pins.

7 départements traversés, 740 km don't 280 km inscrits au patrimoine mondial de l'unesco. 13 jours.

Nous prenons la photos, comme beaucoup d'autres certainement.

Mais la joie est réelle.

De son côté Manue qui a fait une halte plus longue à Nantes arrive dans l'apm, après une grosse étape de plus de 60km.

Un nouveau voyage dans notre collection. Il est temps pour nous de se poser et de profiter de nos derniers jours de vacances face à l'océan.