La journée commence par un petit déjeuner tardif, le bar du camping n'ouvre qu'à 9h.
Le ciel est chargé, nous ne souhaitons pas regarder la météo afin de ne pas nous décourager.
Nous reprenons le tour du Lac entamé la veille à la recherche de l'épicerie pour le ravitaillement et du "chocolat".
La veille au retour de la vaisselle, Pierrot propose à Charly de prendre un petit carré de chocolat avec le café.
Charly lui dit "non non c'est bon, merci"
Pierrot " OK, moi j'en prends. Il est où ?"
Et là, Charly tout penaud lui répond du bout des lèvres: "beeeen... il n'y en a plus..."
En réalité, Charly s'était enfilé le chocolat pendant que l'on faisait la vaisselle.
Ce matin, nous franchissons le vieux barrage et sa pittoresque maison du gardien jadis occupée par l'employé en charge de cette mission.
Le barrage à été inauguré en 1858, il a été construit pour faciliter le flottage du bois vers Paris en utilisant la rivière comme moyen de transport.
On progresse bien, les chemins sont plus accessibles, malheureusement ils sont encore détrempés.
Désireux de passer en tête pour aller réaliser quelques plans vidéos, je me fais surprendre par une énième flaque d'eau.
Mon intrepidité est aussitôt refroidie par cette nappe sans fond dans laquelle je m'embourbe. Je bascule sur le côté avalé sur tout le flanc gauche par le monstre.
Je rigole jaune, et espère que mes sacoches ont joué leur rôle d'étanchéité. Je suis rattrapé par le destin alors que la veille j'avais refusé de goûter à l'eau limpide du lac.
Me voilà servit pour la circonstance.
Nous sommes couverts de boue, je n'ose imaginer les odeurs qui nous accompagnent.
Au détour d'une pause je découvre que l'eau nauséabonde a pénétré les sacoches. 😠 Une gentille dame qui fait son jardin vole à mon secours avec du papier absorbant.
A midi nous nous installons à la terrasse d'une église pour festoyer 🙄.
Le break de midi est perturbé par un orage. L'averse est impressionnante nous nous abritons sous une ridicule avancée de toit de 30cm et prenons notre mal en patience.
Nous sommes fatigués de ces conditions. Le sort s'acharne. Nous sommes à la moitié de notre étape, il nous reste encore 30km à parcourir.
Nous savons que l'orage qui vient se s'abattre va laisser des traces dans les chemins.
Nous tentons quand même notre chance. Une mauvaise décision qui se heurte rapidement à la réalité du terrain.
Nous prenons alors la sage décision de regagner notre étape par une petite route. 9 km de moins mais avec la garantie d'arriver à bon port.
Ici à Anost, Jean-Louis notre hôte du soir rencontré sur un site de cyclovoyageur nous rejoint au café du village.
Ce soir nous dormirons au sec dans le grenier. En attendant ce soir c'est petit restaurant avec Jean Louis pour le remercier de sa gentillesse.