Derniers pas du voyage. En vrac.
Cela faisait une éternité que je n'avais pas fait usage de cet mot qui avait trouvé refuge autrefois quelque part dans mes livres d'enfants. Mais là, ce "Capharnaum", au Mercado publico de Santa Marta, retrouve splendidement toute son étrangeté.
La peur, en sortant mon appareil photo de mon sac à main. Peur qu'on devine mes jugements mal élevés de citoyenne du Nord. Capter à tout prix ce merveilleux chaos où personne ne semble inquiet de la situation sauf le Nord en moi.
En attente de notre collectivo - petit bus bon marché - qui nous amènera dans les montagnes pour ce long week-end, à Minca précisément, j’observe cette inconciliable harmonie bouleversante.
Le 3e Accord Toltèque en tête: "ne faites aucune supposition" -Miguel Ruiz
MINCA, tu nous as bien eues.
Un coup au coeur.
Ses quelques rues batifolées, colorantes et bruyantes. "Un je ne sais quoi" de plus grand que Soi dans ce village de 800 habitants juché à flanc de montagne dans la Sierra Nevada de la Cordillère des Andes.
Une fois descendues du bus, nous devions repérer l'église, car c'est derrière elle que se trouvait un petit sentier menant jusqu'à notre auberge et où le transport par voiture est impossible, nous dit-on. Qu'à cela ne tienne, nous irons rejoindre Casa Loma sur nos deux pieds.
Tout en cherchant notre chemin, nous croisons tout à la fois des plantes plurielles aux fruits singuliers, des sacs mochillas fait main au crochet par les indigènes Wayuu et des voyageurs qui semblent heureux de se retrouver dans ces lieux hors du temps.
CASA LOMA nous accueille comme des membres de la famille. Un hôte plus-que-parfait nous explique le "où quand comment" de ce lieu inimaginable. C'est une voyageuse qui m'avait chaudement recommandé l'endroit, pas plus tard que la veille pendant que nous faisions notre vaisselle. Comme quoi, la vaisselle peut changer le cours des choses 😜 C'est la dimension passionnante de ce périple: l'incertitude, la découverte et s'abandonner à l'inconnu en toute confiance.
Au 3e jour du week-end, nous avons entrepris une marche en montagne de 8 km aller-retour, sac à dos assez lourd et 36 degrés à l'ombre compris...on s'est vraiment dépassées. Les chutes étaient, comme toute les chutes, j'étais peut-être trop exténuée pour en apprécier toute la vivacité. L'absence de photo en témoigne.
J'écris cette "presque" dernière partie du blog ce jeudi 23 novembre, et je tiens vraiment à la publier avant demain et, comme il se fait tard, et que demain sonne notre départ pour Carthagène -notre avion quitte samedi pour Montréal- je choisis de publier cette étape telle quelle, moitié achevée, incluant mes notes d'inspiration écrite sur le vif sans aucune relecture. Merci de jouer le jeu de la vie...je délaisse mon idéal de perfection et me tourne vers la spontanéité...effluve colombienne très probablement.
Notes à moi-même:
Parler des Colombiens, de l'humanité qui nous relie tous, de leur beauté, leur gentillesse, leur candeur, presque personne ne parle anglais ou français, l'anglais n'est pas enseigné à l'école, ça me fait un peu penser au Québec et à l'anglais qui n'est pas si enseigné que ça et qui nous garde un peu replié sur nous-mêmes en tant que peuple.
écrire moi petite, journal écriture sauvé ma vie, journaliste, même fibre photo, intérêt des histoires des autres plus d'espace qu'avant en moi
Aborder toute la question obsessionnelle sur l'apprentissage de l'écriture et les effets dévastateurs de système scolaire sur l'estime personnel des enfants qui ont le malheur d'avoir un autre type d'intelligence. Écrire sut l'expérience d'une amie qui s'est coupée d'un élan vitale chez elle, celui d'écrire, et de couper court à cet élan par un simple message arrogant frôlant la méchanceté de son style d'écriture et tous les traumas vécus par les enfants simplement pcqu'ils ne rentrent pas dans le moule/ comme si écrire était le summum de la réussite et que le fait d'être illettré face aux monde infiniment plus complexes et utiles des émotions et de leurs maîtrise faisait de nous des moins que rien. Pied de nez: Chat GPT.
Écrire sur tout ce qu'on ne voit pas sur une photo
les piqûres de moustiques, la musique partout partout, la pluie, la peur d'être trempée et d'avoir froid et de ne pas pouvoir faire sécher ses quelques vêtements apportés pour ce court séjour, le froid de la première nuit à dormir tout en haut là où personne ne dort dans un tout petit espace dont tous les enfants raffoleraient avec un vent qui vous souffle dessus si près qui ne s'est pas vu depuis des lunes, m'a-t-on dit.
Toute l'organisation à trouver la prochaine destination, le transport, le logement, pas pour rien que le verbe voyager en anglais se traduit par Travel qui vient de Travailler - me semble -
Voyage au bout de MINCA
Ah oui, je ne vous ai pas dit, je n'ai pas pris de photo du tremblement de terre juste à côté, il faisait trop noire.
Un tremblement de terre de magnitude 9 sur l'échelle de l'âme en évolution...tremblement de terre du côté de Julie, qui a bien failli tout quitter pour rentrer au pays et retrouver une aisance d'Être. Car ici tout n'est pas que Beauté, luxe et volupté comme l'écrivait Baudelaire. Non ici le voyage, comme on en avait décidé - avec un minimum de préparation en amont- ressemble davantage à un pèlerinage, où la vie se vit en intensité, où tout ce qui traîne en Soi et qui a été ignoré se manifeste comme une caricature manquée dont on essaie tant bien que mal de chercher les ressemblances avec notre monde connu.
Ça s'ignore difficilement quand ça prend refuge en Soi. Ça s'ignore difficilement quand le voyage prend la forme d'un chemin initiatique. Or, voilà, le Ça a pris toute la place juste à côté de moi...et donc, les secousses se sont rendues jusqu'ici...et ce tremblement de terre a bien failli m'avaler aussi. Et c'est à ce moment, comme dans les films -comment on appelle ce moment Félix ? que la Grâce de la vie couplé à ce très grand dévouement envers Soi s'est abattue sur nos ÊTRES qui ne demandent que de Vivre avec un grand V.
Julie fait preuve d'une limpide lumière et d'une courageuse soif de VIVRE VIVANTE.
Cette dernière partie a été ajoutée avec le consentement de Julie.