Lever tôt ce matin. A 7h30 je commence à pédaler en direction du col de Pailheres. La journée s'annonce belle et pas question d'envisager une montée au pic du soleil. La photo ci-dessous a été prise hier juste avant qu'il ne repleuve. Aujourd'hui il me reste 12km pour arriver au col. La pente est à 6% en moyenne mais les 4 derniers km seront à 9-9,5% sans doscontinuer.
Et effectivement quand on y est... Eh bien on le sent dans les jambes. Heureusement y'en a qui ont pensé aux encouragements ! Ça aide pour le moral
J'ai quand-même pris le temps de m'arrêter pour reprendre des forces et profiter du paysage. Tout le long de la montée, je remonte la Lauze, affluent de l'Ariège et donc sous affluent de la Garonne, qui prend sa source par ici.
Arrivé au col de Pailheres, je vais basculer sur le versant Méditerranée en accompagnant la Bruyante, affluent de l'Aude.
Je suis envahi par un groupe d'une vingtaine de cyclistes qui viennent d'arriver par l'autre versant. J'échange quelques mots avec 2 ou 3 puis je les laisse pour casser une croûte dans un coin. Il est 10h30, j'ai donc mis 3h pour parcourir les 12 km. 4km/h de moyenne, arrêts inclus.... Ça me va! Je vise pas mieux, de toutes façons je peux pas!😅
Puis arrive un groupe de motards qui vient rajouter au moins 15 personnes et leurs montures aux cyclistes déjà sur les lieux. Ça fait beaucoup de bruit.... Je fuis vers la Méditerranée !
C'est vrai que c'est plus agréable de regarder une route qu'on s'apprête à descendre qu'un col qu'on s'apprête à grimper!!!
J'ai croisé en descendant une cycliste qui montait dans les mêmes conditions que moi (avec 4 sacoches), et elle moulinait, chose que je n'ai jamais réussi à faire et j'avais expliqué pourquoi dans mon précédent carnet. Je lui ai dit quelques mots d'encouragement en passant mais inutile de vous dire qu'elle ne s'est pas éternisé à palabrer tant la pente était raide à cet endroit.
La descente dure 10km et j'ai toujours peur que les patins de freins finissent par prendre feu!
Je passe la station de ski et le village de Mijanes avant de remonter vers Querigut, village juste au départ de la montée vers le 2ème col (Col des Hares). A Querigut déjà une belle côte à 8 ou 9% où je trouve quand-même le temps de taper la causette avec un couple de cyclistes qui suivent à peu près le même itinéraire que moi, mais sans rien sur le vélo. Je n'ai pas eu le temps de leur demander comment ils géraient leurs bagages car je stoppe devant la supérette pour constater qu'elle est fermée et ne rouvre qu'à 16h. Je leur ai juste lancé ",Je vous dis pas à plus tard sur la route car je pense pas que je vais vous rattraper !"
Et là, miracle juste en prolongement de la supérette, des tables et des banquettes avec des coussins. Le bar adjacent est fermé. Tant pis je me pose là pour le picnic. Ça va encore monter c'est l'endroit idéal pour une longue pause. Je m'attends à tout moment que quelqu'un vienne me demander de partir de là mais il n'en fût rien et j'ai même pu y faire la sieste (avec des coussins pour oreiller), finir de rédiger le carnet de la journée d'hier et régler mes affaires de commande de bouquins. Je suis resté là 2 bonnes heures de quoi recharger les batteries musculaires.
Car ensuite ça recommence à grimper sérieux. Heureusement sur seulement 4 km mais une pente qui avoisine quand-même les 8-9%. Passé le col des Hares, j'arrive vite dans le département des Pyrénées Orientales. Je n'ai pas de photos de paysage à ces endroits car je suis tout le temps derrière des arbres et les versants sont entièrement (ou presque) recouverts de forêt.
Puis me voici à Puyvalador, petit village à l'entrée du lac barrage de l'Aude. Pas de camping ici mais je tente une incursion, croise 2 randonneurs qui me disent n'avoir vu personne dans le village, mais la porte de la mairie est entrouverte. Je m'y rend donc espérant obtenir les faveurs d'un coin de pelouse mais la mairie est déserte et la porte de l'accueil fermée à clef. Tout le reste du village est désert. Ma parole ils sont tous à la sieste! Bon finalement je décide d'appeler le camping de Formiguere qui est 7km plus loin. Après cette journée bien pédalée, le besoin d'une bonne douche est plus fort que tout!
La route qui poursuit longe la vallée de l'Aude. Je suis surpris de constater que l'eau ne semble pas manquer par ici tant le paysage est verdoyant. Nous sommes pourtant dans les P.O. , département réputé gravement sinistré par la sécheresse.
Le gérant du camping m'expliquera que le Capcir (oui parce que ici c'est la Catalogne, mais c'est avant tout le Capcir), bénéficie d'un microclimat qui l'épargne de la sécheresse subie par les autres versants , notamment autour de Font-Romeu qui se situe de l'autre côté vers l'ouest. De ce côté se trouve la station de ski Les Angles.
Je me suis toujours demandé à quoi pense une vache quand elle me suit du regard
Me voici donc à Formiguere capitale du Capcir à 1500m d'altitude. Avant d'arriver au camping tout en haut du village (encore monter!!!), je me rafraîchit à cette fontaine.... tant que l'eau est là ! Le camping est sympa dans une pente de pinède pinède, on se croirait presque au bord de la mer sauf que la température est un peu fraîche. Il faut dire qu'on est à 1500 m.
Total pour aujourd'hui : 46 km
Dénivelé positif: 1520 m.
Dénivelé négatif : 1050 m.
Je me sens un peu las ce soir!