Carnet de voyage

Velotour Pyrénées

25 étapes
62 commentaires
A partir du 22 août je m'embarque sur mon vélo vers les Pyrénées. 2 ou 3 jours pour rejoindre St Jean de Luz depuis Sauveterre-de-Guyenne puis en avant pour la route des cols... Retour prévu le 14/9
Septembre 2023
4 semaines
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ETAPE ESSAI AVANT DE PARTIR

Le deux roues silencieuses paré pour le grand départ.... Bon enfin là c'est la photo de l'année dernière. Les sacoches ne sont pas...
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Après une nuit toutes fenêtres ouvertes, un beau ciel étoilé s'offrant au regard avec en bruit de fond dès 3h30 le ronronnement lointain d'une machine à vendanger (eh oui, les vendanges ont commencé très très tôt cette année), j'ai enfourché mon cheval à 2 roues à 7h15. Je rejoins Langon par les petites routes. Un petite crochet par Uzeste où je découvre une boulangerie coopérative. Ce lieu connu pour son festival est riche d'initiatives. Malheureusement le bar est fermé. Je boirai mon café de 10h30 à Villandraut.

Puis la piste cyclable jusqu'à St Symphorien et ensuite c'était un peu "l'enfer". Non j'exagère mais ces lignes droites sur petites routes partagées....avec la chaleur!!. Bon j'avais un petit vent de face qui permettait un léger rafraîchissement. Et je n'ai croisé que des forêts vierges de tout incendie. Ah et j'allais oublier, je n'ai croisé que des automobilistes sympas qui se garaient sur le bord des routes étroites pour me laisser passer. Non mais, on ne dira jamais assez que 98% des gens sont des gens bien! Arrivé à 17h au camping accueil vélo de Parentis.

Ce soir je suis invité à manger avec Julie (ma fille), Nicolas mon gendre préféré (je n'en ai qu'un!) et Léa et Theo les 2 petits enfants. Ils hébergent dans un camping voisin.

Bon! Je ne vais pas vous mentir... Ce soir j'en ai plein les jambes!

Total aujourd'hui : 122km

A demain

C'est parti!....la cave coop de Sauveterre est ouverte....passage à proximité de Castelviel....Uzeste.. les routes landaises!!!
Et ce soir c'était soirée pizza!
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Bien que levé dès 6h20, je n'ai pas réussi à décoller du camping avant 8h35! Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas du matin et que les gestes matinaux ne sont pas exemplaires de rapidité !!! Bref, la journée s'annonce chaude et....elle a été chaude! Aussi me suis-je limité à 74km pour aujourd'hui. J'avais prévu 100. Mais rassurez-vous je compte réduire nettement à l'abord des Pyrénées!!

Que dire de cette journée de pédalage à 95% piste cyclable le long de l'Océan que je n'ai pu voir qu'arrivé à St Girons ? Pas grand-chose sinon qu'en pédalant sous cette chaleur et en voyant tous ces pins,... en entendant au loin gronder l'océan,...je repensais à un livre écrit par un curé avant le 19ème siècle. Il décrivait cette région comme la plus inhospitalière qui soit... Un endroit où l'on pourrait se perdre et surtout, ne jamais aller s'aventurer au bord de l'Océan qui pourrait vous emporter à tout jamais.

Et quand je vois aujourd'hui tout ce monde, je me dis quand-même, c'est beau ce que l'homme a fait de cette région pour la conquérir et en faire un terrain de jeux. ... C'est beau oui... Mais a-t-on eu raison de le faire?... La mer avance et les forêts brûlent... La nature se vengerait-elle?

En tous cas, arrivé au camping après la douche, la lessive et une bière bien fraîche, j'ai voulu aller me baigner à l'Océan. Mais quand je suis arrivé devant je n'ai plus eu envie (voir photo)

Ce soir le copain Dominique, éleveur de poulets bio que certains connaissent, vient me rejoindre. Il habite à 15 km dans les terres. On va se faire un petit restau...

A demain

Total pour aujourd'hui: 74km

Lac de Parentis ce matin.... Chaleur étouffante sur la piste...plage de St Girons à 17h

Et ce soir c'était moules-frites. Bon! Je ne suis pas très doué en slfies...

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Ce matin j'ai enfin réussi à partir plus tôt (7h30). Aussi j'en ai profité pour aller faire une petite trempette dans l'océan qui était beaucoup moins convoité à cette heure-ci. Mais la chaleur ce matin est montée très vite. Aussi j'ai réduit l'étape pour arriver au camping à 14h.

Le paysage change sensiblement à partir de Contis qui bénéficie du courant de Contis et une agriculture plus proche de l'océan. Puis passage au courant d'Huchet et ses fameux bateliers qui vous proposent des balades dans ce cadre magnifique.

Mais en même temps que le paysage, c'est la densité des cyclistes et piétons sur la piste qui augmente. Contrairement au Nord des Landes et à la côte girondine, où les villages ont quasiment tous créé un second bourg en lui affectant le qualificatif "plage", ici ce sont les bourgs originaux, les lieux de vie locale, qui se sont entièrement voués au tourisme de plage. Et ce jeudi 24 août 2023 encore caniculaire, je peux vous assurer que la piste était très très encombrée.

Bref je me suis arrêté ce soir au camping de Labenne ( encore un camping pratiquant le forfait cycliste) tout juste après Capbreton. Et ce soir le temps change et la fraîcheur est revenue.

Je finis en avouant qu'ayant profité d'une après-midi de repos (arrivé à Labenne à 14h), je n'ai pas résisté à l'appel des vagues et, malgré le monde, je me suis jeté dans les rouleaux au milieu d'une foule en joie!

Bon mais enfin demain soir je serai normalement à Ascain en Euskadi.

L'appel des montagnes est bien là aussi. Les seul paramètre négatif c'est la météo, mais bon, on verra bien et j'adapterai.

Total pour aujourd'hui : 48 km

A demain



L'océan ce matin à 8h...picnic à midi au bord du Bourré (courant se jetant entre Hossegor et Capbreton)
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Après une nuit sous l'orage donnant lieu à quelques averses, j'ai quand-même pu partir ce matin dès 7h30 et tente sèche.

Je quitte Labenne pour rejoindre assez rapidement Bayonne. Le ciel est encore chargé de nuages et la fraîcheur tant attendue fait un bien fou. Obligé de m'équiper du poncho à Bayonne quand la pluie se réintensifie. Mais ça ne dure pas. A la sortie de la ville, tout va changer! ... Notamment pour les mollets!! Ça commence à grimper et, sur la hauteur on voit nettement que l'on quitte les plages linéaires de sable fin pour aborder les falaises et les criques.

C'est très vite la traversée de Biarritz. Là, j'ai fait l'impasse des photos, vous avez les mêmes en cartes postales! Mais longer la corniche à vélo c'est sublime. La seule photo que j'ai prise à Biarritz, c'est la stèle commémorative du génocide arménien installée par l'association Agur Arménie du Pays Basque.

Puis vient la traversée de Bidart où je ne resiste pas à prendre un café sur sa magnifique et pittoresque place. Là je comprends vraiment que je suis en Euskadi (Pays Basque pour ceux qui cherchent encore)

Enfin au niveau de St Jean de Luz, je réalise que je vais quitter la côte pour enfin rejoindre la montagne. Aussi je ne resiste pas à la tentation de la grande bleue pour aller m'y jeter dedans un dernier coup. Et je peux vous assurer qu'elle était bonne!

Je prends enfin la direction plein est et très vite je me sens dans les Pyrénées. Les montagnes sont là sous mes yeux et j'ai même en prime le pêcheur de truites à la mouche ( voir photo)

ASCAIN. L'arrivée dans le village est saisissante! J'étais il y a moins d'une heure à la plage et me voici dans un village ... montagnard serait excessif... mais il y a quelque-chose de cela. Bon et puis saviez-vous que Chaban Delmas est enterré ici-même ? Non il n'était pas Basque mais il avait sa maison de vacances ici. D'ailleurs les propriétaires du camping hébergeaient ses gardes du corps quand il venait ici. J'étais un peu surpris mais vu le contexte de l'époque où les revendications d'autonomie étaient bien actives, celui qui a été premier ministre avait intérêt à se protéger.

Je suis allé voir sa tombe et j'ai été surpris de voir qu'elle est installée dans un cimetière aux tombes discoïdales typiques du Pays Basque. Il y a pourtant 2 autres cimetières classiques dans le village avec des caveaux comme nous les connaissons chez nous. Cependant la tombe de Chaban Delmas est surmonté d'une croix et non d'une forme cylindrique.

Je suis aussi allé faire un tour du côté du pont romain. C'est à voir et en même temps un chouette lieu de baignade.

Pour finir je suis allé déguster une bière en face du fronton devant lequel jouaient à tous les jeux de balles possibles (ballon ovale compris) toute une ribambelle de gamins. Pour tout vous dire, c'est la fête ce soir à Ascain.

A demain

Total pour aujourd'hui : 61 km





Fini les plages linéaires./stèle à Biarritz/ Bidart/dernière baignade/ les Pyrénées/tombe de Chaban/ Pont romain/ce soir à Ascain
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Après la côte basque, viennent les côtes basques! Et miladiou on m' avait bien prévenu il y a par moment de sacrés raidillons!

Le départ ce matin à été retardé par la pluie. Je n'ai pu quitter le camping qu'à 10h étant resté bloqué sous la tente en attendant que cesse le bruit énervant des gouttes sur le double toît.

Et ça commence par la montée au col de Ste Ignace où se trouve le départ du petit train de la Rhune. Je voulais bien le prendre mais ils n'acceptent pas les vélos 🤭..

Mais ce ne fut pas ce col le plus dur. Les pentes raides (supérieures à 10 voire plus de 15%) sont venues après tout le long du parcours. Heureusement à chaque fois ce ne sont que quelques dizaines de mètres à passer ainsi.


C'est parti pour le 1er échauffement de la journée

Arrivé au col de Ste Ignace le petit train était là, prêt pour le départ. J'aurais bien voulu le prendre mais il ne prend pas les vélos !

Le train de la Rhune ne prend pas les vélos

Puis voici le paysage qui s'offre à ma vue.

Je rejoins assez rapidement Sare avec pause café, puis Ainhoa.


Le retour de la pluie étant annoncé pour la fin après midi, je décide de ne pas trop m'attarder et de rejoindre assez rapidement Itxassou avec peut-être l'idée d'y rester la nuit. Mais voilà, quand on veut faire vite on se trompe de route et alors on fait appel au GPS qui me propose de récupérer par un petit chemin. Résultat, me voilà obligé de traverser un passage boueux ( il a vraiment bien plu par ici! ). Et vas-y que je pousse le vélo dedans en courant pour ne pas y rester. Mais s'il n'y avait eu que cela ce ne serait rien car je dus encore pousser le convoi de 35kg sur une bonne centaine de mètres sur un sentier caillouteux et en pente raide. Moralité, ne pas compter aveuglément sur l'itinéraire proposé par le GPS. Et pourtant je le savais!

Mauvaise surprise

Heureusement je suis vite récompensé par le paysage qui se découvre face à moi. Remarquez l'état de la roue arrière !

Et je vais faire un petit clin d'œil à Léa qui adore le piment. Vois ces belles cultures de piment! C'est ici que se cultive le piment d'Espelette.

Je ne suis passé qu'en bordure du village d'Espelette pour rejoindre Itxassou (qui est inclus dans l'appellation du piment). Ici je pique nique et j'en profite pour faire sécher la tente. Pas grand-chose à voir où à faire à Itxassou. Ce n'est pas le jour du Errobiko Festibala présentiellement connu de Danièle et je ne suis pas venu pour y faire des randonnées pédestres. Il y a bien un camping à Itxassou mais la météo s'annonce pluvieuse demain et je compte prendre une journée de repos. Autant prendre cette journée à St Jean Pied de Port où je trouverai davantage d'animation. Le tout est d'y arriver avant le retour de la pluie!

Itxassou

L'itinéraire me fait passer par le Pas de Roland. Dommage que les gouttes d'eau en suspension dans l'air me rendent un peu pressé de rejoindre St Jean Pied de Port, mais cet endroit mérite de s'y attarder un peu plus. Par ailleurs la montée était très très raide à ce passage.


Puis passage à Bidaray avant de rejoindre St Jean Pied de Port par la grande route. Pour finir en effet j'ai fait le choix du chemin le moins pentu possible car la pluie arrive vraiment et il ne faut plus perdre de temps. Ainsi j'arrive à 18h au camping municipal équipé du poncho dégoulinant. Il m'a fallu monter la tente sous la pluie. Heureusement elle est rapide à monter et je vais profiter de demain dimanche pour rester une journée à St Jean Pied de Port.

A demain

Total pour aujourd'hui : 63 km

Bidaray
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La pluie, la pluie! ☔ Comme dit Lilou c'est tout le charme du Pays Basque! Bon mais un jour de repos ça ne fait pas de mal pour les gambettes!

Ma journée a donc été occupée à temps égal par 2 activités :

1/ User de toutes les astuces pour nettoyer et sécher quelques affaires qui ont pris l'humidité

2/ Visiter St Jean Pied de Port

Pour le 1er point j'ai eu une chance inouïe car en début d'après-midi le soleil est revenu accompagné d'un vent relativement fort qui m'a permis de laver un peu de linge et de le faire sécher avant le retour des averses.

Quant au 2ème point j'ai tout de même eu largement le temps d'arpenter Donibane Garazi (C'est le nom Basque de St Jean Pied de Port).


En fait, faire une halte ici-même n'est sans doute pas un hasard. Le nom français de St Jean Pied de Port vient du fait qu'elle se situe au pied du col de Ronceveaux permettant de passer au Sud des Pyrénées. Elle fut Capitale de la Basse Navarre.

Aujourd'hui elle reste un important lieu départ dès pèlerins vers St Jacques de Compostelle. C'est dans ce sens que faire halte ici n'est pas un hasard.

Mon impression, mais cela reste très personnel, c'est la rencontre d'un village touristique pas comme les autres. D'abord la géographie des lieux est très compliquée à comprendre. Entre la citadelle (j'y suis monté 2 fois), le chemin de ronde et les remparts, j'ai eu du mal à comprendre où finissent les uns et où commencent les autres. Tout est un peu entremêlé et au milieu de tout cela, une seule et unique rue (que j'ai bien dû arpenter 6 ou 7 fois de haut en bas et de bas en haut) dans laquelle se côtoient magasins de souvenirs et magasins pour les pèlerins, puis quelques restaurants. Pour l'anecdote, j'ai mangé ce soir dans un restaurant, seul évidement, et quand je suis parti le serveur m'a souhaité un bon pèlerinage. C'est vrai que quelque-part je fait mon pèlerinage...mais pas vers St Jacques!

Bon je vous poste ces quelques photos prises dans la journée.

Mais je réalise que je n'en ai pas pris de la rue à l'interieur. Je me rattraperai demain. Alors oui, parce que demain soir je vais encore dormir ici. Demain je compte aller faire un saut en mode léger jusqu'à St Étienne de Baïgorri (à 10km d'ici), et mardi je monte vers Mauleon pour retrouver un vieux copain que je n'ai pas vu depuis....longtemps!

A demain

Total pour aujourd'hui : 0 km



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La pluie la pluie la pluie toujours la pluie ☔ ☔ ☔ ☔ ☔

Rien que cette nuit, le niveau de la Nive ( la rivière d'ici)est bien monté de plus d'un mètre. Mais d'après les gens d'ici, (et bien que la végétation soit bien verte depuis mon entrée en Pays Basque), il y en avait bien besoin. La verdure ne tient qu'à la présence de fréquentes petites bruines mais les réserves restent au plus bas, en regard des faibles débits des cours d'eau.

Donc il va sans dire que la sortie de la tente ce matin à été tardive.

Une éclaircie vers 9h30 m'a permis de sortir de mon trou comme tous mes voisins (pèlerins et autres voyageurs à pied le long du GR10, et quelques cyclistes comme moi)

Mais l'éclaircissement ne dure pas et les averses reprennent. Et ce sera comme ça toute la journée.

Ce matin, enfin disons plutôt à midi, je me décide à revenir faire un tour dans le village et j'en profite pour ajouter des photos manquantes à ma journée d'hier, celles de la rue à l'intérieur

La Nive

Puis, vraiment pas décidé à rester planté là toute la journée, je profite de l'éclaircie suivante pour enfourcher mon vélo et rejoindre Saint-Etienne de Baïgorry (Baigorri en Basque). La dizaine de km à parcourir me fait découvrir les vignobles de l'appellation Irouleguy. Après le passage du village du même nom, la cave coopérative de ces vins se trouve à l'entrée du village de Baigorri

Puis la traversée du village conduit jusqu'au Pont Romain.

C'est ici-même et dans cet environnement qu'Isabelle et moi nous sommes...disons...un peu mieux connus. Bon OK, vous avez la raison de ma motivation à venir jusqu'ici avec mon vélo!🙄

Ah et puis pour finir, il m'est arrivé une drôle de rencontre. Pendant que je prenais mon pique-nique devant l'église, je vois un gars passer plusieurs fois devant moi avec une sorte de flamme olympique. Au bout d'un moment il vient à ma rencontre pour me demander s'il peut téléphoner avec mon portable car il a rendez-vous ici avec sa coéquipière (il l'appelle petite sœur) et il est étonné de ne pas la trouver.

Bref, j'apprends plus tard qu'il s'agit de Rafael Llodra, champion du monde de Muay-Thaï français (genre de boxe française), et qui a décidé de tout plaquer pour se consacrer à la défense des libertés ... Il m'a rapidement expliqué qu'en faisant cela il incarne les vœux du dieu grec Promethee, transmetteur du feu et qu'il veut remettre à sa bonne place le sens de la flamme olympique. Pour en savoir plus et faire votre jugement sur la pertinence de l'action, allez voir sur le site Facebook

https://www.facebook.com/coursedelaliberte

En fait il suit un peu le même itinéraire que moi dans la chaîne pyrénéenne mais lui emprunte le Gr10 qui se fait à pied. Ce matin il était à Itxassou et il fait ça...pieds nus!!!

Bon, et puis tant qu'à lui prêter mon téléphone et comme pendant ce temps je tenais la flamme j'ai tout de même eu droit à une jolie petite photo!


A demain

Total pour aujourd'hui : 24 km

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Comme je le pressentais (et surtout que je l'espérais) les averses se sont amoindrie au cours de la nuit. J'ai donc plié la tente (mouillée quand-même evidemment) et suis parti à 9h30.

Aujourd'hui je quitte la Basse Navarre pour rejoindre la Soule et sa capitale Mauleon-Licharre (Maule-Lextarre en basque). La Soule est la plus petite et la plus orientale des 3 provinces du Pays Basque côté français.

Le paysage est toujours vert et on voit que les maïs se portent bien cette année. Selon les locaux 2023 sera une année exceptionnellement bonne pour la culture du maïs.


Pour me diriger dans la première partie du parcours, 2 options: suivre les fléchage de l'eurovélo 3, ou se fier à l'odeur des fromages.

Ou alors suivre en sens inverse le défilé des pèlerins de St Jacques qui jalonnent ce parcours. Et tant qu'à faire demander à l'un d'eux de me prendre en photo. Je viens en effet de croiser une averse et bon sang j'aimerais bien voir ma dégaine dans cet accoutrement !

Bon il était temps de passer aux choses sérieuses. La montée au col d'Osquich sur 5 km. Là j'en ai déjà fait 2 et il en reste 3.

Pour ceux qui cherchent des explications sur le tag " nun da popo?" , il s'agit d'une référence à la disparition sans explication de Jean-Louis Larre dit popo en 1983 dans le cadre du conflit basque

MERCI !

Ce soir je suis accueilli chez Maurice au presbytère de Mauleon et nous avions beaucoup de choses à raconter depuis 37 ans que nous ne nous étions pas vus!


A demain

Total pour aujourd'hui : 46 km


Et cette nuit, dodo dans un vrai lit!

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Alors comme vous l'aurez remarqué, j'ai modifié le parcours initialement prévu qui m'aurait fait passer par Iraty et Arette avant de rejoindre la vallée d'Aspe. Si le temps très maussade en constitue une raison, il y avait aussi l'opportunité de rendre visite à Maurice à Mauleon. Donc ce matin, pas de bonnes surprises, il pleut et il pleut!!! Ma décision est prise j'appelle le monastère de Sarrance en Vallée d'Aspe. Ils accueillent des pèlerins de St Jacques mais aussi des pèlerins transversaux (ouest-est par exemple.... comme moi) et ils m'acceptent pour un couchage en collectif.

Me voilà donc parti et très vite je quitte le Pays Basque pour entrer en terres béarnaises.

Mais avant de quitter complètement le Pays Basque, un petit clin d'oeil avec cette photo montrant un champ de maïs semences. Il y en a toujours beaucoup par ici. Certains lecteurs et lectrices du carnet comprendront le clin d'oeil. Il y a une quarantaine d'années nous organisions ici même des camps castrage du maïs entre jeunes basques et girondins. Aujourd'hui comme on peut le deviner sur la photo, ce travail est réalisé mécaniquement.

Pas grand-chose à rajouter sur le reste du parcours que je vais faire en grande partie sous la pluie. Juste une éclaircie le temps du pique-nique sous un abribus avant Oloron.

Remarquez au passage qu'ils proposent des bouquins à lire pour ceux qui profitent du lieu pour s'abriter de la pluie.

Puis, après Oloron, c'est l'entrée magique en Vallée d'Aspe que je découvre dans tout ce qui fait son cachet.

Remarquez ces nuances de gris qui laissent deviner au loin le contours des montagnes. MAGNIFIQUE!

Bon! Heureusement un peu de verdure vient rajouter une touche au tableau. Là c'est après avoir passé Eysus. Mon trajet me fait passer sur la rive droite du gave d'Oloron et je ne roule donc que sur des petites routes.

Mais si un moment de répis m'a permis de prendre cette photo, le reste du trajet jusqu'à Sarrance se fait sous des cordes et j'arrive au monastère trempé comme une soupe!

Mais la chaleur humaine a très vite fait oublier tout ça. Je passe cette soirée en compagnie d'un Guadeloupéain fervent des chemins de St Jacques, un couple d'anglais partis à pied depuis le 17 mai (de l'Italie), une Tchèque partie à pied de chez elle depuis le mois de mai. Elle est aide à domicile et arrive à prendre plusieurs mois de congés par an, un jeune français qui retourne chez lui à Paris parce qu'il en peut plus, et Françoise l'hospitalière bénévole qui nous a fait goûter son calva de 35 ans d'âge!!

Bon demain c'est sûr il va faire beau!

A demain

Total pour aujourd'hui : 57 km

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Avant de partir ce matin quelques vues du monastère de Sarrance.


Et riche discussion avec Pierre Moulia avec qui nous avons évoqué mille souvenirs communs, notamment par ses investissements dans l'Action Catholique Rurale.

Pierre Moulia est actif depuis plus de 50 ans en Vallée d'Aspe, sur la paroisse d'Accous puis au monastère de Sarrance. Durant sa présence au monastère, il a décidé de rejoindre l'ordre des frères prémontrés qui ont été chassés de ce lieu durant la Révolution il y a 220 ans. Depuis 2022 il a été rejoint par 4 autres frères pour assurer la vie de ce lieu qui, outre l'accueil des pèlerins de St Jacques, comporte un service hôtellerie ainsi que l'accueil de personnes en souffrance.

Si j'ai des souvenirs communs avec Pierre, c'est qu'il fait partie de cette génération de prêtres engagés dans l'action pour le milieu rural et proche des gens qui empruntent des voies à contre courant (Par exemple, l'accueil d'objecteurs de conscience au monastère dans les années 70).


Bon mais assez parlé car aujourd'hui on passe aux choses sérieuses. Et comme attendu il fait enfin beau et c'est sous un ciel uniformément bleu que j'attaque la montée au col de Marie Blanque


La montée était si prenante que je n'ai même pas pensé à prendre quelques photos avant le col. Ce que je peux dire c'est que... euh... ben disons que c'était... costaud!

Sérieusement, les 4 derniers km étaient à plus de 10% dont 1km à 13%. Bon, pas de surprises, j'étais prévenu et j'ai donc monté en 2 heures et 3 pauses.

Il est vraiment dommage que je n'ai pas pensé à prendre de photos du Barescou qui dévalait abondamment avec un bruit de cascade continuel. Les pluies des jours précédents ont vraiment redonné vie aux cours d'eau et quel apaisement d'entendre ce bruit tout en appuyant sur les pédales !

Mais quand arrive le sommet l'apaisement est tout à fait réel !

Rien à dire pour ce qui suit. La photo parle toute seule.

Puis c'est la descente vers la Vallée d'Ossau

La Vallée d'Aspe ne m'a malheureusement pas réservé un si bel accueil malgré ses belles nuances de gris

Et avant d'entrer dans Laruns, quelques panneaux nous rappellent que nous n'avons pas quitté le pays du fromage de brebis.

Et bien installé au camping.

Elle est pas belle la vie?


Quant à demain c'est.... demain!

A demain


Total pour aujourd'hui : 33 km (et 1020m de dénivelé positif)

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Ce matin à 6h45. Superbe pleine lune et la journée s'annonce belle...

...et sportive!

Et me voilà parti pour un nouveau col, l'Aubisque. Un dernier regard en montant sur Laruns et la Vallée d'Ossau.

A l'approche des Eaux Bonnes ce garage est à l'image de ce lieu où, quand on traverse le village on croise l'imposant hôtel des princes fermé et laissé à l'abandon depuis 1975.

Il y a bien toujours l'établissement thermal mais il est fermé en 2023 et 2024 pour travaux de rénovation.

En tous cas heureusement qu'il faisait beau car le Eaux Bonnes sous un ciel gris ça a quelque-chose de déprimant !

Après les Eaux Bonnes, vient la station de ski de Gourette. Je ne m'y arrête pas pour ne pas rompre mon élan... seulement pour ces quelques clichés

Ouf!...Content d'arriver! Là haut bien-sûr j'ai pu prendre tout mon temps pour une pause picnic... admirer le paysage, et discuter avec quelques autres cyclistes. Soit dit en passant je n'ai croisé qu'un couple de cyclotouristes comme moi, équipés des 4 sacoches et sans assistance électrique. Ils arrivaient au col en venant d' Argelès. Tous les autres cyclistes sont sur un mode sportif et bien-sûr en plus léger. C'est drôle quand ils me doublent, ils me regardent avec un air un peu sidéré accompagné d'un "Bon courage!". Je ne sais pas trop comment il faut le prendre mais généralement je leur répond "merci mais c'est pour le plaisir!"

Bon ceci dit c'est dur quand-même surtout quand à la fin ça oscille tout le temps entre 8 et 10%. Mais quand-même moins dur que la Marie Blanque.

J'ai quand-même mis 3h 1/2 pour monter les 15 km, avec 2 pauses figues et barres de céréales.

Puis après quelques km de descente, on aperçoit au fond le col de Soulor qu' il va falloir rejoindre en remontant sur 2 km. C'est ici que je quitte les terres béarnaises pour entrer dans les Hautes Pyrénées.

Après quoi ce sera la véritable grande descente vers le Val d'Azun.

On trouve encore ici des brebis laitières pour le fromage. Mais à partir d'Argelès et dans la vallée qui va jusqu'au Pays Toy à Luz St Sauveur, les ovins sont élevés uniquement pour la viande.

Ce soir je suis au camping près d'Argelès Gazost et demain sera jour de repos. Le dénivelé aujourd'hui était de plus de 1400m dont 80% sur les 15 premiers km.

A demain


Total pour aujourd'hui : 53 km

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Gros orage ici cette nuit et temps maussade toute la journée. La journée repos s'imposait.

Pas grand-chose à dire si ce n'est de parler un peu de cette vallée. Mais au fait comment donc s'appelle cette vallée où se trouve Argelès Gazost?

Il est coutume de dire qu'Argelès se situe dans le Val d'Azun. J'ai descendu le Val d'Azun à vélo depuis le Col de Soulor. A Arrens Marsous j'y ai rejoint le Gave d'Azun qui prend sa source au lac de Tech. Puis Argelès se trouve tout en bas au confluent du Gave d'Azun et du Gave de Pau qui arrive de Gavarnie. Cette région qui va de Argelès jusqu'à Gavarnie s'appelle le Lavedan.

Argelès Gazost est une petite commune de 3000 habitants. Le Centre Ville est vraiment en Val d'Azun et en hauteur par rapport à la route de passage entre Lourdes et Luz St Sauveur. Il y a d'ailleurs un ascenseur pour les piétons qui veulent se rendre en centre ville.

Les gens de passage perçoivent donc Argelès comme la porte d'entrée vers Luz St Sauveur et Gavarnie. A partir d'Argelès et en remontant vers Luz, les cartes nomment le Gave de Pau "Gave de Pau ou de Lavedan" puis "Gave de Pau ou de Gavarnie". Il n'y a pas de nom attitré à la vallée sinon qu'on peut dire Vallée du Lavedan ou Vallée de Gavarnie.

Et donc en remontant cette vallée, on entre dans le Pays Toy. L'origine de ce pays date de 1272 et d'un échange entre seigneurs, aboutissant à l'administration de 17 villages. Toy signifie petit en gascon ( et pas jouet en anglais!!). C'est donc ainsi qu'étaient nommés les habitants de ce pays qui sans doute étaient de petite taille.

La photo ci-dessous. Au fond derrière les arbres se trouve Argelès. Le Val d'Azun se situe en allant sous la bande de nuages bas à gauche. A droite entre les montagnes c'est la direction de Lourdes. Derrière le photographe, c'est direction Luz et Gavarnie.

Là c'est en me retournant prise de vue vers Luz et Gavarnie.

Et là, sur la droite la direction de Cauterets.

Et sur la gauche le massif de Hautacam derrière lequel se situent Bagnère de Bigorre, Campan ...

Vers où irai-je demain?

On le saura demain

A demain


Total pour aujourd'hui : quelques km entre le camping et Argelès...

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C'est un peu à contrecœur que je suis parti ce matin en tournant le dos aux hautes montagnes pour prendre la direction de Lourdes et rejoindre Bagneres de Bigorre par l'entrée Nord.

L'envie de piquer au Sud et d'attaquer le Col du Tourmalet était bien présente, mais il faut savoir reconnaître ses limites. Non, les 20km de montée avec mes 35 kg de matériel (vélo plus sacoches), ce ne serait plus un plaisir!

Donc me voici parti d'abord en direction de Lourdes en remontant le Gave de Pau qui fait le gros dos après ces fortes pluies.

Après 17 km tout en piste cyclable me voici rendu à Lourdes. Bon vous imaginez bien que je ne vais pas passer à Lourdes sans voir...


... son magnifique hôtel de ville

... son château

... sa superbe halle

... ses pêcheurs à la ligne

... ses magasins de souvenirs

... et pour finir ce lieu qui l'a rendue mondialement célèbre.

Il y a bien longtemps que je n'avais pas mis les pieds ici et je reste stupéfais de voir cette multitude de gens de tous pays capables d'attendre dans une queue interminable pour aller toucher la pierre de la grotte. Je me sens un peu spectateur au milieu de tout ce monde. J'observe quelques instants j'essaie de comprendre, puis je renfourche mon vélo pour rejoindre l' Adour et la Bigorre.


Et très vite, dès que je quitte la route principale ça grimpe sérieux!!

Derrière moi, je peux deviner les abords de Tarbes (au fond sur la photo). A gauche le Pic du Jer derrière lequel se trouve Lourdes.

Tarbes et le pic du Jer

Puis en face apparaît en évidence le Pic du Midi de Bigorre ( au fond à gauche)et plus près sur la droite le Pic de Montaigu.

Ce soir je suis au camping à Bagnères-de-Bigorre où coule paisiblement le fleuve Adour qui prend sa source au Col du Tourmalet.

A demain

Total pour aujourd'hui: 48 km

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Ah vous ne connaissez pas Bourg Bigorre? Eh bien figurez-vous que les opportunités s'enchaînent et aujourd'hui j'ai à nouveau décidé d'aller à la rencontre d'un vieil ami que j'ai perdu de vue depuis...une bonne quarantaine d'années (encore!!). Et comme Gaby, curé sur la paroisse de Bourg est actuellement en retraite avec les prêtres du diocèse à Tournay, je file ce matin vers cette commune pour nous retrouver à midi dans un restaurant, évoquer nos souvenirs et partager sur nos chemins parcourus depuis tout ce temps.

Me voici donc parti ce matin à nouveau vers le Nord mais plus Nord-Est. Direction Tarbes si vous voulez mais en prenant bien-sûr les petites routes voire les chemins.

Ce matin à ma grande déception le ciel n'est pas franchement bleu. Un voile recouvre les sommets et j'apprendrai qu'il s'agit des sables du Sahara qui reviennent se déposer ici.

Le Pic du Midi dans les sables du Maroc

Le trajet jusqu'à Tournay va donc essentiellement se faire sur petites routes ou des chemins comme celui-ci. Mon regard se porte souvent vers la droite où je peux commencer à entrevoir le territoire des Baronnies. Cette région dont j'ai entendu si souvent parler et où je n'avais encore jamais mis les pieds.

A Tournay j'ai donc retrouvé Gaby qui m'a tout de suite replongé dans l'histoire de cette petite contrée.

Entre 1980 et 1986 j'ai été permanent départemental puis national du MRJC (Mouvement Rural de Jeunesse Chretienne). A cette époque nous parlions déjà beaucoup de développement local et de circuits courts de commercialisation comme moyens de contrer la désertification. Ce qui se passait à ce moment dans les Barronies était un des exemples sur lesquels le MRJC s'appuyait pour envisager des actions avec les jeunes ruraux.


Les Barronies se nomment ainsi car elles regroupent 26 villages qui à l'origine étaient administrés par des barons. C'est en 1964 que tout à commencé quand Gaby est arrivé ici puis a cohabité à Bourg Bigorre avec 3 autres curés. Ensembles ils géraient les paroisses sur les 26 villages.

Dans ces mêmes années, une étude démontrait que le développement en cours entraînerait obligatoirement la mort de l'ensemble de ces villages. Chose inacceptable pour Gaby et ses confrères qui s'employèrent à trouver par tous les moyens possibles la voie permettant de contrecarrer cette perspective. Et le premier de ces moyens fut la création d'un journal paroissial (l'arc en ciel des Baronnies, qui existe toujours en 2023). Puis ce fut la création d'un foyer rural dont le centre nerveux se trouve dans la pratique du rugby. Le rugby, pratiqué au départ uniquement entre les 26 villages (sans être affilié aux districts environnants), a joué un rôle moteur dans la dynamique qui s'est enclenchée par la suite. Outre le rugby, d'autres sections gérées par le foyer furent créées. Je ne les cite pas par peur de me tromper ( je n'ai pas pris de notes tout en mangeant!) mais je sais qu'entr'autre il y avait une section cinéma.

Poteau de rugby dans un champ avant Bourg Bigorre, resté là comme pour ne pas oublier ...

Puis ce fût l'achat du moulin des Baronnies dans les années 70, toujours initié par le foyer rural. Toutefois cette acquisition et les travaux d'aménagement pour en faire un lieu d'accueil, a été rendu possible grâce à la contribution de la chanteuse Régine qui s'était éprise de ce lieu. Elle projetait éventuellement d'y aménager une discothèque mais ce projet ne vit jamais le jour.

Ce soir je dors au gîte d'étape du Moulin des Baronnies. Le Moulin qui gère également une aire naturelle de camping, à très rapidement été géré par un SIVOM (Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple) puis aujourdhui son fonctionnement est lié aux financements du Conseil Départemental.

Un terrain de rugby y est accolé. Ce sport est toujours pratiqué mais désormais en affiliation avec les clubs du district. La présence de ce terrain ici-même vient rappeler que cette activité de loisirs est l'aboutissement d'un long travail local, mené par les habitants.

Le Moulin des Baronnies

Puis au milieu de tout cela et dans les mêmes années 70 , s'est enclenchée une dynamique de regoupement de producteurs (viande bovine essentiellement et ovine aussi je pense) en association avec des consommateurs pour développer la vente directe de leurs produits.

Du lien social est donc née cette initiative économique qui est en fait la condition essentielle pour rester vivre ici.

Il est sans doute un peu rapide et raccourci de narrer ce long parcours en quelques lignes dans ce carnet de voyage. Gaby n'est pas toujours resté dans les Barronies durant toutes ses années mais il y a consacré une majeure partie de son temps et de son énergie.

Aujourd'hui, les temps ont changé mais les fruits sont toujours bien là. Le Moulin comme je disais est davantage tourné en structure de loisirs géré par les fonds du Conseil Départemental. L'association de producteurs n'existe plus, mais la vente directe à été conservée par une grande partie des éleveurs.

Les 26 villages comptaient en 1970 pas plus de 2000 habitants. Ils en comptent autant aujourd'hui. Le pays n'est donc pas mort contrairement à l'étude qui en faisait le pronostic. Il faut toutefois relever que les Barronies ont bénéficié également du besoin de retour à la campagne et si la population n'a pas diminué, elle a changé de profil en étant composée en partie de personnes travaillant à Tarbes, Lourdes , ...

Et puis "l'Arc en Ciel des Barronies" est toujours bien vivant et je peux vous assurer qu'il n'a rien d'un bulletin qui se limite aux activités strictement religieuses pour se consacrer aux suivis des actions de développement local. Sur internet, vous pouvez notamment trouver des articles du journal au moment où en 2007/2008 il relatait les compte-rendus des groupe de travail de l'agenda 21(orientations et financements d'actions de développement, en agriculture essentiellement).

Ce soir je suis en compagnie d'un couple qui est parti depuis Arles (le 10 août) sur le chemin de St Jacques. Nous avons échangé bières et saucisson pour fêter en apéro leur 600 km passés aujourd'hui-même.

...et cette nuit je dors à nouveau dans un lit!

A demain

Total pour aujourd'hui : 30 km

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J'ai oublié hier de vous raconter une anecdote. En arrivant à Bourg Bigorre, je fais un peu le tour du village jusqu'à ce que je m'arrête devant une mamie assise à l'ombre devant sa maison. Histoire d'enclencher la conversation, je lui demande si par hasard il y a une boulangerie par ici. "Oh que non" me répond-elle. "Il y a bien le boulanger qui passe chaque jour mais là, ça fait 3 jours qu'il est pas passé. Il doit être en vacances. Pourtant normalement il mette un remplaçant, mais là non! Bah, ça fait 4 jours que j'ai pas mangé de pain. J'attends qu'il passe"

(Sans commentaires)

Quand je me suis levé ce matin le couple de randonneurs était parti depuis longtemps pour rejoindre Bagnères-de-Bigorre. Moi aussi je suis reparti vers 9h en direction de Bagnères. Et ce que je peux vous dire, c'est que du point de vue des côtes, les Barronies, c'est un peu le Pays Basque des Hautes Pyrénées. Le but n'est pas de relater mes exploits mais j'ai eu entr'autres une grimpette de 2 km à plus de 9% de moyenne. Et il y en a eu d'autres, plus courtes ou plus longues et un peu moins raides. Bref, ça montait beaucoup mais qu'est-ce que c'était beau!

Dommage que ce sable Saharien gâche la belle vue des sommets devant un ciel bleu franc!



En haut à droite, vue sur le Château de Mauvezin ( Château de Gaston Phebus)

Puis au bout de 15 km me voici à nouveau à Bagnères-de-Bigorre. Et là tout à fait par hasard, alors que j'étais arrêté devant une boucherie, une dame voyant mon chargement , enclenche la discussion, curieuse de savoir jusqu'où j'allais et d'où je venais ainsi équipé. Dès que j'ai parlé des Barronies, elle me dit "Ah ben oui je connais bien j'y ai vécu en tant qu'éleveuse de vaches et chèvres et on faisait des fromages. Aujourd'hui on est à la retraite et nous vivons ici à Bagnères." En poussant la discussion je lui demande si elle connaît Gaby. Réponse affirmative. "J'ai mangé avec lui hier midi!". - "Ah ben ça alors!" Elle me raconte qu'un neveu a entrepris de reprendre la ferme et que pour cela il a été bien épaulé par un autre curé qui s'appelle Eugène. -" Ah mais oui je le connais aussi "

Le monde est petit direz-vous. Mais cette rencontre confirme à quel point les curés sur les Barronies ont et jouent toujours un véritable rôle social et économique.

Mais assez parloté, car il faut que je profite de la ville pour me réapprovisionner en alimentaire avant de continuer, et cette fois, en direction des montagnes!

Et me voici frôlant le Pic du Midi de Bigorre sur ma droite pour me diriger vers Campan où je trouve un petit coin de paradis pour pique-niquer

Et il fait très chaud tout à coup. Je dois encore dépasser Campande 7 à 8 km pour rejoindre le camping que j'ai visé et qui se trouve au pied du Col d'Aspin. Une petite pause baignade dans l'Adour est donc bienvenue pour se requinquer les gambettes!

Baignade dans l'Adour de Payolle

A propos de l'Adour, j'ai dit plus haut qu'il prenait sa source au Col du Tourmalet. Ce n'est qu'en partie vrai. Après Campan en remontant vers le Sud, l'Adour de Gripp descend du Tourmalet et rejoint l'Adour de Payolle qui descend du Col d'Aspin.

Autre information que m'a apportée la dame rencontrée à Bagnères. Il n'y a aucune tradition fromagère dans cette vallée. Toutefois quelques neo-ruraux qui, comme c'est son cas, sont venus s'installer là dans les années 70, ont démarré une activité fromagère. C'était son cas dans les Barronies et c'est le cas de quelques éleveurs dans la vallée de Gripp, là où coule l'Adour de Gripp.

Donc demain je vais partir tôt pour attaquer le Col d'Aspin... Mais peut-être y a-t-il un autre chemin, qui monte autant certes mais peut-être plus beau. Je ne sais pas encore j'ai la soirée pour étudier la carte.

A demain

Total pour aujourd'hui : 34 km

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Ce matin à mon réveil, La Lune et Jupiter (le petit point lumineux à droite)tapaient la causette. Sans doute la vieille Lune donnait-elle de sages conseils à l'ambitieux Jupiter!?...

Tout ça pour vous dire que je me suis levé très tôt (5h) pour être certain de commencer à pédaler avant 7h. Et effectivement je suis parti à 7h à la pointe du jour avec lumières et gilet car la météo s'annonce encore chaude.

Alors finalement, mon choix n'a aucune hésitation, je ne monte pas par le Col d'Aspin mais par la Hourquette d'Ancizan. Non pas que c'est plus facile, au contraire. La Hourquette est sensiblement plus élevée et classée par mon application (komoot), plus difficile que par le Col d'Aspin. Mais c'est bien plus beau, sauvage et sympa à faire. En tous cas c' était sur les conseils d'autres cyclistes que j'ai rencontrés, et aussi de Marie-Claude dans son commentaire, que je me suis lancé vers la Hourquette d'Ancizan.

Et tout de suite, le décor est planté!

Au passage, vue sur la carrière de marbre d'Espiadet.

Derrière moi le Pic du Midi de Bigorre daigne montrer le bout de son antenne. Les sables Sahariens semblent repartis vers d'autres contrées.

Bon, mais fini la rigolade il va falloir commencer à appuyer sur les pédales.

Malgré ça, je ne résiste pas à m'arrêter à chaque instant pour prendre des photos. A ce moment, il est exactement 8h50 et je me demande comment j'ai fait pour amener mon vélo jusque là!

Arrivé à la Hourquette, c'est un va-et-vient continuel de cyclistes et je reste une bonne demi-heure à discuter avec les uns et les autres. Il y en a même un qui a voulu prendre mon vélo en photo!

Au fait, j'ai appris que le Tour d'Espagne arrivait aujourd'hui au Tourmalet.

Puis, de l'autre côté, c'est la descente vers la Vallée d'Aure et St Lary.

Seulement voilà, c'est pas fini! A ce rythme, je vais arriver à St Lary largement avant midi, alors pourquoi ne pas remonter 4 km pour aller voir le petit village d' Aulon? Nous y sommes déjà monté plusieurs fois (en voiture!) pour aller acheter des fromages à la bergerie d'Aline et Pascal ( que certains lecteurs de ce carnet connaissent bien je crois).

Et me voilà parti, fier comme Artaban, en direction de ce petit village. Eh bien je crois que si j'aurais su ce qui m'attendait j'aurais pas monté ! Je crois que depuis que je suis parti, ça a été la plus rude épreuve. Plus dur que l'arrivée au col de Marie Blanque, c'est peu dire!! Pour tout vous dire j'ai failli abandonner alors qu'il ne me restait qu'un km et demi.

Puis...(attention je vais le faire dans le mode historien ethnographe, ...etc comme Gilles m'a qualifié dans son commentaire 😉)...Puis donc, j'ai repensé à tous les malheurs qui ont, à 2 reprises au moins ébranlé les habitants de ce village...


... Le premier, c'était en 2008, quand une énorme intempérie a provoqué un éboulement, condamnant définitivement la seule route qui relie le village à la vallée. Oui parce que cette route ne conduit nulle part ailleurs qu'à Aulon. Ainsi pendant plusieurs mois, voire plus d'une année, un chemin de fortune à dû être créé en contrebas, permettant au moins le passage des véhicules. Puis ce chemin fut aménagé, goudronné, pour devenir la nouvelle route comme le montre la photo ci-dessous. A gauche l'ancienne route, et à droite la nouvelle.

...Le deuxième malheur se produisit en 2015 quand une avalanche soufflante à déferlé sur le village. La bergerie d'Aline et Pascal était en première ligne puisqu'elle se situe tout en haut d' Aulon. Or, le couple se trouvait justement à l'intérieur de la bergerie au moment de l'avalanche. Heureusement pour eux ils étaient dans la fosse de la salle de traite et sont restés coincés dans ce sas sous la neige le temps d'être secourus. Par contre les quelques centaines de brebis n'ont pas survécu.

Depuis cet évènement, et grâce à des aides suite à ce sinistre, le troupeau a pu être reconstitué et la bergerie reconstruite.

Mais la reconstruction a cette fois été conçue dans le cadre d'une sécurisation du village, avec un mur paravalanche.

Ci-dessous la nouvelle bergerie. Il aura fallu 3 ans pour en voir l'aboutissement.

Quant à moi, me disant donc que ce village vaut bien quelques malheureux coups de pédales, et une fois arrivé à la bergerie, tout en haut du village (eh oui !), une pancarte m'indique qu'il n'y aura personne avant 16h30. Bon, autant pour moi, mais je suis quand-même content d'y être monté et je vais prendre mon pique-nique un peu plus bas, sur un banc face au vallon.

Enfin il faut quand-même préciser que dans ces 2 malheurs il n'y a eu miraculeusement aucune mort humaine.

La redescente vers St Lary se fait sans problème et je me suis arrêté ce soir au camping de Vignec.

A demain

Total pour aujourd'hui : 40 km

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Circulation en mode allégé aujourd'hui. Il n'était pas question de quitter la Vallée d'Aure sans une escapade jusqu'aux lacs d'Oredon, Aumar et Aubert soit 28 km pour atteindre le dernier lac avec 1500m de dénivelé. Et puis ce sera l'occasion d'amener le vélo au-delà de 2000m. L'avantage est que je vais laisser la tente au camping, emportant seulement une sacoche pour le pique-nique, maillot et serviette pour la baignade et un bouquin. Et me voilà prenant la direction de la réserve naturelle du Neouvielle.

Le Neouvielle

Que dire si ce n'est que ça grimpe, ça grimpe et ça grimpe encore. Pour le reste les photos parlent toutes seules

En s'approchant, le Neouvielle (3091m) est masqué par le Pic Ramougn, moins haut (3011m) mais plus proche. Puis le barrage de Cap de Long surplombe le site. Je ne vais pas y monter pour me diriger à droite vers le lac d'Oredon.

Le saviez-vous ? C'est en 1864 que le ministère de l'agriculture à décidé d'exploiter les eaux des lacs de Cap de Long, Oredon, Aubert et Aumar pour les besoins en eau de la plaine du Gers et des Coteaux de Gascogne. Puis en 1917 une jonction avec le lac de L' Oule a permis d'accroître la puissance de la centrale hydroélectrique de Eget Cité.

le Pic Ramougn et le barrage de Cap de Long

Passé le lac d'Oredon il a fallu encore monter jusqu'au lac d'Aumar.

Entre parenthèse, la montée était sur cette partie supérieure à 10%. Je me faisais bien-sûr doubler par les cyclistes en mode plus sportif mais ils avaient bien l'air de souffrir. A un moment il y en a un qui me dit en me doublant :"c'est dur!". Puis il consulte son inclinomètre et il m'annonce 19%! Ah je comprend! Mais je comprend aussi qu'hier en montant à Aulon avec mes 4 sacoches, la pente n'était pas plus douce!

Le lac d'Aumar

Puis, une petite descente pour rejoindre la Lac d'Aubert où pique-nique et sieste sont les bienvenus.

Pour la baignade et pause bouquin ce sera au bord du lac d'Aumar qui est plus sauvage et naturel (absence de barrage)

Le lac d'Aumar -Le Pic Ramougn et juste derrière, le Neouvielle

Bon, et pour finir un petit instant de nostalgie. En redescendant, je me suis arrêté à Aragnouet Fabian pour aller voir de plus près le lieu où je suis venu en camp entre 1975 et 77. Le propriétaire m'a très sympathiquement accueilli, me proposant d'entrer pour revoir ces lieux. Il vit dans la plus vieille maison et a aménagé le reste en grand gîte pouvant accueillir une dizaine de personnes.

Et là juste de l'autre côté de la route, il y avait un lavoir à la place de cet abribus. C'est exactement ici que j'ai appris à laver mon linge au savon de Marseille. J'avais entre 15 et 17 ans

A demain

Total pour aujourd'hui : 56 km

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Très courte étape aujourd'hui pour rejoindre Loudenvielle en passant par Arreau. En fait je m'arrêterai quelques km avant, à Adervielle au fort sympathique camping du Lustou.

J'ai choisi de passer par Arreau en redescendant la Neste puis en remontant le Louron, plutôt que de monter directement par le Col d'Azet qui s'avère plutôt raide!

Donc ce matin je redescend une petite dizaine de km le long de la Neste d'Aure. Je ne l'ai pas précisé hier, mais la Neste est le nom de la rivière de cette vallée, et elle est un affluent de la Garonne où elle se jette à Montréjeau.

A Arreau, la Neste reçoit les eaux du Louron (ou Neste du Louron) que je vais donc remonter en reprenant la direction du Sud et m'enfoncer dans une nouvelle vallée, la Vallée du Louron.

Mais ce ne sera pas sans m'arrêter prendre un café dans le village


Arreau

Le trajet qui suit se fait dans un paysage boisé et le long d'une route surplombant le Louron et où ça circule pas mal. Cela aurait été certainement plus sympa par le Col d'Azet, mais voilà, aujourd'hui j'ai pris l'option "facile"!

En face de moi, je peux deviner sur la frontière espagnole le Pic de l'Abeille à droite et le Grand Batchimale plus à gauche.

La tente est posée dès 13h dans ce petit camping d'Adervielle, puis, après pique-nique et sieste, petite ballade en direction du lac de Loudenvielle, visite du village, et rafraîchissement au bar.

Ah tiens! De retour au camping j'ai de nouveaux voisins!...et ces deux têtes là me disent quelque-chose !

A demain

Total pour aujourd'hui : 23 km

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... Mais oui c'est bien eux! Anja et Patou n'ont pas résisté à l'appel des Pyrénées en voyant les photos de mon carnet. Hier ils se sont balladé dans la réserve du Neouvielle et hier soir ils m'ont rejoint au camping où une place était libre pour eux juste à côté de ma tente. Il faut dire que ce camping est très cool. Impossible d'avoir la proprio autrement qu'au téléphone : ... -"installez-vous où vous voulez et vous laissez l'argent dans la boîte aux lettres en partant". Pour moi, c'est jusqu'à présent le camping le moins cher que j'ai trouvé (6€) et j'ai pu trouver une place en discutant gentiment avec les résidents qui habitent dans de très vieux mobil-homes prouvant qu'ils sont depuis longtemps fidèles au lieu... -"Mettez-vous là vous aurez de l'ombre toute la journée "...-" Non vous ne gênez pas, ceux de la caravane ne sont pas là en ce moment..."

Donc ce matin je dis au revoir à mes amis après le petit-déjeuner...


... et c'est parti pour le Col de Peyresourde. Sur la photo ci-dessous ça fait déjà 2km que je monte. 8% sur quasiment toute la longueur mais c'est régulier et le rythme se prend bien. Pas besoin de pause si ce n'est pour prendre des photos mais j'ai quand-même mis 2h pour monter les 8 km.

Je ne peux pas résister au plaisir de raconter la jouissance que me procure la rencontre des autres cyclistes quand ils me doublent. Il y a de tous les cas:

Il y a ceux qui peinent et me doublent lentement sans un bonjour et qui continuent, en se mettant en danseuse sur quelques mètres pour vite prendre de la distance parce que ...-" quand-même je vais pas me faire talonner par ce vélo chargé et sans assistance!"

Il y a ceux qui m'adressent un timide "bravo ou bon courage" et qui s'attendent à ce que je sois complètement essoufflé alors que je leur réponds tranquillement " merci ça va! Je prends mon temps. Commandez-moi une bière s'il y a un bar la-haut!, ...etc".

Et puis il y a ceux qui ralentissent pour se mettre un moment à mon rythme et on tape la causette quelques minutes.

Depuis le début de la traversée des Pyrénées, je discute beaucoup avec les autres cyclistes. Ils me renseignent sur les étapes à venir parce que ce sont des gens qui connaissent bien tous les cols. Je leur explique que contrairement à eux je serais incapable d'enchaîner 2 cols à la suite, même avec un vélo léger et sans sacoches. Je n'ai pas du tout le même entraînement. Je ne peux pas forcer dans la durée. Je ne peux pas mouliner non plus. Je ne fais ni l'un ni l'autre, je ralentis c'est tout. En tous cas, j'en profite pour remercier le club cyclotouristique de Sauveterre Entre Deux Voies qui m' a permis de découvrir cette gestion de l'effort grâce à nos nombreuses sorties à la journée ou sur des week-ends.

Tout en montant donc, je prends quelques photos. Sur celle-ci on peut voir en face le Col d'Azet et un peu en-dessous sur la gauche la station de ski de Val Louron. En bas à droite, le lac de Loudenvielle.

Et voilà, le Col de Peyresourde est juste passé et nous voici dans le département de la Haute-Garonne. Et c'est maintenant la grande descente vers Bagneres de Luchon. On peut dire aussi Luchon tout court

Le samedi matin c'est jour de marché à Luchon alors j'en profite pour y acheter mon pique-nique de midi (car il est midi), et je vais le consommer sur un banc pas loin à l'ombre avant de parcourir un peu cette bourgade.

Et tout de suite c'est la specificité de ville thermale qui saute aux yeux...

Autre curiosité, la construction du nouveau télécabine pour rejoindre la station de superbagnere. Il y avait déjà eu un train à crémaillère construit en 1912, remplacé par un télécabine qui a fonctionné pendant 30 ans et démonté en 2022.

Il y a apparemment un peu de retard dans ce nouveau chantier qui devait être opérationnel fin 2022. Le sera-t-il fin 2023??

Mais ce qui m'a particulièrement frappé quand je lève les yeux c'est l'uniformité boisée du paysage. Il me semble commencer à trouver un paysage un peu comme en Ariège, paysage qui se ferme dû à l'abandon progressif de l'élevage et de l'agriculture.

Puis me voici parti en direction de Saint Béat (encore 20km) où je compte camper quand, à peine sorti de Luchon, arriva ce qui devait inéluctablement arriver.

Crevaison de la roue arrière. Par miracle, j'ai pu réparer à l'ombre (il fait très chaud).

Mais après cela, il est déjà presque 15h, le soleil cogne et je ne suis pas très sûr du bon état de mon pneu. Je décide donc de retourner vers Luchon pour camper ici.

Et du coup, après installation, douche et passage chez un réparateur pour vérifier pneus et pression, je profite du temps qu'il me reste en attendant demain.

A demain

Total pour aujourd'hui : 28 km

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Avant toute chose et tant que j'y pense, je voulais dire que je lis bien tous les commentaires. Que ceux et celles à qui je n'ai pas répondu me pardonnent, mais je les ai tous lus avec grand intérêt. Merci !🙂

Ce matin j'ai donc repris la direction de St Béat. A y réfléchir, je crois bien que mon vélo est un peu triste de tourner le dos aux Pyrénées, et c'est pour ça qu'il m'a fait ce coup hier!... Gagné! Un petit jour de plus pour profiter de la vue en se retournant de temps en temps.


Depuis Luchon je redescend la Pique qui vient se jeter dans la Garonne à Cierp-Gaud. Un peu avant Cierp je bifurque à droite pour aller jeter un coup d'œil au village de St Béat et y faire une pause café. Bon, j'aurais pu tant qu'à faire continuer vers le Mourtis où on peut paraît-il profiter d'un joli point de vue sur la source du fleuve, mai bon... ce sera pour une prochaine expédition.

Comme vous savez, ce village a été terriblement dévasté lors de la grande crue de 2013. Sur la dernière photo, on peut voir encore les degats causés ( emportement des terrasses et balcons,...)

A partir d'ici, je peux suivre une véloroute dont le projet est de relier Toulouse à la frontière espagnole au Val d'Aran. Pour l'instant elle ne part que de Carbone au sud de Toulouse. Quant à moi, je devrais normalement la quitter après St Bertrant de Cominges.

En sortant de cette étroite vallée, je découvre tout de même la présence d'une activité agricole tournée essentiellement vers l'élevage. En témoignent les cultures en présence sur le peu d'espace de plaine qui se présente. Sorgho, luzerne, maïs, balles de foin,....Mais sur la trentaine de km parcourus avant de sortir de la vallée de Luchon, je n'ai croisé aucun troupeau de bovins, ovins ... Seulement 2 taureaux et une vache isolée dans un enclos. Certainement pas d'espace suffisant pour de l'élevage extensif. Tous les versants, très abrupts, sont occupés par les forêts.

En début d'après-midi, j'arrive à St Bertrand de Cominges et je décide de m'arrêter là, dans le camping, pour consacrer le reste de la journée à la visite du village.

Le village surplombe les fouilles d'un site thermal de l'époque romaine. Plus tard, au 11ème siècle, l'évêque Bertrand (évêque du cominges) joua un grand rôle dans la mise en œuvre de la réforme Grégorienne (réforme de l'Église visant à la rendre moins dépendante du monde laïc)

A demain

Total pour aujourd'hui : 48 km

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Parti très tôt ce matin car des orages sont annoncés et je voudrais avancer en visant un camping début après-midi au plus tard. C'est donc de nuit, équipé du gilet en plus des lumières que je quitte St Bertrand de Cominges à 6h45. Je quitte l'itinéraire partagé qui accompagne la Garonne en direction de Montrejeau puis de Toulouse. je croise pas mal de voiture ce lundi matin, et quelques cars de rammassage scolaire. Eh oui! Cela vient me rappeler que le temps des vacances est déjà bien terminé!

Je quitte donc la Garonne pour retrouver la Neste que je vais remonter pendant quelques km (la Neste se jette dans la Garonne à Montréjeau). Ma direction est à l'ouest puis nord-ouest. Sur ma gauche à la pointe du jour, je devine l'ouverture sur la vallée de la Neste (la Vallée d'Aure), et tout au fond le Pic du Midi de Bigorre.

L'itinéraire me fait passer ensuite au nord de Lannemezan. Une petite grimpette pour monter sur le plateau mais rien de méchant. Il n'est que 8h30, les magasins sont encore fermés, je m'achèterai à manger plus loin en espérant que je trouve une épicerie ouverte un lundi. De toutes façons j'ai un pâté, du fromage et du pain, ça fera bien l'affaire. Mais me voilà un peu stressé par cet orage qui arrive dès montagnes !

Après avoir traversé le Gers (la rivière )je me dirige plein nord en direction de Galan, en passant par des toutes petites routes (par Clarens).

A Galan, miracle, je trouve une épicerie ouverte. J'y achète une tomate pour faire glisser mon pâté plus quelques bricoles. Mais l'imminence de la pluie se précise. J'anticipe la protection des sacoches et du bonhomme (poncho à portée de main), puis je repars. Et, comme par magie, plus de nuages tout d'un coup, le soleil revient, la chaleur avec, et les Pyrénées sont complètement dégagées.

Depuis Galan je dois encore rejoindre la Baïse. En fait la rivière qui coule à Galan s'appelle aussi Baïse, mais ce n'est pas la bonne. Il y a plusieurs Baïse. La Baïse devant, la Baïsole, puis la Baïse Darré qui arrive à Trie/Baïse où ensuite elle devient Baïse tout court. Enfin c'est un peu à s'y perdre! Mais en tous cas, elles prennent toutes leurs sources sur le Plateau de Lannemezan. La Baïse, la vraie qui passe à Trie va se jeter dans la Garonne à St Leger, au nord de Nerac et en aval d'Agen.

Bon! Tout ça pour vous dire que la jonction par les travers entre Galan et Trie/Baïse à été un passage sportif! Montées et descentes se sont succédées avec beaucoup de plus ou moins 15%. Maintenant je sais les reconnaître !! La différence c'est que là, les montées sont moins longues qu'en montagne.

Après un petit café à Trie (il n'est pas encore 11h) je reprend la route toujours plein nord en direction de Mirande. Un peu plus loin, je me retourne pour adresser un dernier au revoir à la chaîne montagneuse sans réaliser encore qu'il y a seulement quelques jours j'étais là-bas au milieu avec mon vélo. Le Pic du Midi semble déçu de me voir partir. Mais....Ce n'est qu'un au revoir!!

Après un pique-nique au bord de la Baïse, j'ai rejoins Mirande où je reste pour ce soir.

Comme vous pourrez le remarquer sur les photos, Trie et Mirande ont une place centrale entourée d'arcades (pas sur tous les côtés cependant, comme les bastides girondines)

Picnic / Mirande

A demain

Total pour aujourd'hui : 75 km

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Houla... Ce matin c'était grasse matinée! Je n'ai pas réussi à émerger de la tente avant 8h! Le changement de temps sans doute, après un orage hier soir et un autre dans la nuit. Mais pas trop de pluie (sans doute pas plus de 5mm) car ce matin la tente était quasiment sèche.

Donc j'ai décollé de Mirande à 10h pour continuer en direction de Valence sur Baïse. Je ne l'ai pas signalé hier, mais en fait, depuis Galan, je suis sur la veloroute V82 qui remonte par la vallée de la Baïse, jusqu'au canal latéral à la Garonne à Vianne. Je serai quasiment tout le temps sur des toutes petites routes.

Au départ je suis la Baïse sur sa rive gauche et c'est relativement plat jusqu'à l'Isle de Noé...


L'Isle de Noé.

... Mais ça ne va pas durer car ensuite, ce sont de continuelles montagnes russes. Au départ, avant Le Brouilh Monbert, des travaux de bucheronnage m'obligent à dévier, monter et encore monter, en rallongeant de 4 km. Je peste! Mais finalement je profite d'un fabuleux passage sur une ligne de crête.

Mais même sans cette déviation, je n'échappe pas aux montagnes russes qui vont suivre. C'est un interminable va-et-vient entre les bords de la Baïse et les coteaux qui la surplombent. Bon! Vous allez me dire qu'après les Pyrénées, ce doit être de la rigolade! C'est vrai, mais si on n'y prend garde ça peut devenir ce qu'on appelle un véritable casse pattes! Le passage des cols pyrénéens m'a conforté dans la manière d'appréhender ces remontées brusques qui surviennent après une descente. La grande erreur pour ce qui me concerne, serait de profiter de l'élan pour gagner un maximum de distance dans la montée. C'est ça qui coupe les jambes. Je me suis aperçu qu'au contraire il faut accepter la pente telle qu'elle se présente et adopter le plus rapidement possible le braqué qui convient. C'est aussi accepter de passer sans transition d'une vitesse rapide à une vitesse très très lente. J'écris cela pour me le rappeler moi-même quand je relirai mon carnet parce qu'après tout vous n'en avez rien à faire si vous ne faites pas de vélo! Oh mais (je ne peux pas résister) laissez-moi vous raconter cet épisode. Hier je montais tranquillement une de ces côtes et, arrivé en haut je m'arrête et me retourne pour prendre une photo. Là je vois un cycliste lancé avant le raidillon. Je m'attends à le voir se mettre en danseuse pour attaquer la côte et, à ma grande surprise, il met pied à terre et monte en poussant son vélo. Une fois ma photo prise, je continue ma route jusqu'à un virage montant en épingle à cheveu. C'est juste après ce virage que le cycliste me double à vive allure et en prenant cette fois, la position de danseuse. Quand il est passé, j'ai pu remarquer un homme d'à peu près mon âge (ou plus?) et en tenue sport adaptée à la course cycliste. Mais bon sang, pourquoi forcer ainsi si on est obligé de mettre pied à terre dès que ça dépasse 10%? C'est juste une question que je me pose mais après tout peut-être avait-il de bonnes raisons que je ne connais pas.

Bon j'arrête avec mes commentaires cyclosportouristiques, pour vous faire profiter de quelques vues sur le parcours. Le château de Herrebouc et une micro-centrale hydraulique, quelques km après Le Brouilh Monbert. Et puis mon vélo qui adore prendre des poses devant des décors typiques ou insolites...

Plus loin, je rencontre des vignes. Nous sommes dans l'appellation "Coteaux de Gascogne ". Ici aussi le mildiou a frappé. La chaleur de ces derniers jours aussi, car elle a provoqué un flétrissement des graines et donc une perte de jus. Au vu de l'état de la terre j'en conclue qu'il a beaucoup plus ici la nuit dernière. Espérons que ce sera tout bénéfice pour le propriétaire.

En tous cas j'en ai goûté quelques graines, elles sont succulentes! Je n'ai pas réussi à identifier le cépage. La grappe me fait penser à la muscadelle mais ce n'est pas la feuille. Petite recherche Google...les cépages blancs de cette appellation sont: Gros Manseing, colombard, sauvignon, ugni-blanc.

Je donne ma langue au chat!...mais en tous cas il est bon!


Enfin, Valence sur Baïse est en vue et je me dirige vers le seul camping qui est un camping à la ferme. Je suis agréablement reçu par Martine et son fils, avec qui j'échange quelques instants. Ils sont éleveurs de bovins et ovins pour la viande.

Les moutons paissent sous un champ de panneaux solaires qui leur appartient.

Le déficit en eau est très fort par ici. Cette année est trompeuse où l'on voit l'herbe plus verte que la normale, si l'on considère que la normale est la moyenne des 10 dernières années.

Martine me confirme qu'il est tombé 35mm la nuit dernière.

Mais je dois malheureusement écourter la conversation car un orage monte et je dois vite monter ma tente.

Nb: le château que vous voyez en arrière plan n'a rien à voir avec les agriculteurs propriétaires du camping. Il vient juste rajouter un cachet au décor!


... et comme vous le remarquez sur la photo du terrain, je suis le seul client ce soir.

A demain

Total pour aujourd'hui : 58 km

24

Le ciel est plutôt au bleu ce matin et me voilà parti pour cette avant dernière étape. Un petit arrêt photo sur la place de Valence. Encore une bastide!...

Puis, après quelques km, je vais quitter la route partagée V82 pour mettre le cap à l'est, vers Fourcès qui est paraît-il un village à ne pas manquer.

Au passage je peux profiter d'un passage au village fortifié de Larresingle. Juste avant ce village, un petit écart pour aller voir le pont de Lartigue, dont l'existence remonte au moins au 12ème siècle, me donne l'occasion de partager un moment avec des marcheurs et marcheuses, car je suis à cet endroit sur le chemin de St Jacques de Compostelle.

Pour aller au village de Larresingle, il faut monter une pente très raide. C'est un village construit autour du château et entouré des remparts. On l'appelle la petite Carcassonne du Gers

Pont de Lartigue/ Larresingle

En poursuivant ma route, je redécouvre la région viticole.Hier je disais que nous sommes dans l'appellation "Coteaux de Gascogne". C'est toujours vrai, mais aussi bien-sûr dans la région de l'Armagnac et du Floc de Gascogne! Ici aussi les vendanges sont en cours.

Puis me voici enfin à Fourcès. Là aussi, comme à Larresingle, le village était construit autour du château. Celui-ci ayant disparu il en reste cette place centrale verdoyante. On reconnaît bien une bastide bien que Fourcès soit plus ancienne (1020) que les bastides du Sud-ouest répertoriées comme villes nouvelles du Moyen-âge, et construites entre 1222 et 1373, entre la croisade des Albigeois et la guerre de cent ans (source Wikipedia)

Après pique-nique et café dans ce village, je reprends la route sans être bien certain du tracé que me propose mon appli (komoot). Le tracé ne correspond à aucune route sur la carte et je n'aime pas trop ça. C'est alors que la serveuse du bar, qui est bien d'ici, m'atteste qu'il y a une voie verte qui passe par ici, et qui relie le canal jusqu'aux Pyrénées. "Ah bon?" lui rétorquais-je!! "Une voie verte???" "Mais je n'en ai pas entendu parler!" - "Si si" me répond-elle " mais par contre c'est pas tout plat!!"

Bon! En mettant en parallèle cette affirmation et ce que me propose mon GPS, je décide de suivre ce dernier et, c'est bien ce que je craignais, il n'y a nulle voie verte mais que du chemin. Je n'ai plus qu'à espérer qu'il ne m'embarque pas dans une impasse! Heureusement non, et même, cela m'a permis de rouler sur du plat en longeant le cours de la Gélise, et ceci jusqu'à Mézin, où me voici déjà passé du Gers au Lot-et-Garonne. Là, je retrouve les petits panneaux verts de la V82 qui est associée à l'eurovélo 3 (ou scandibérique)

Je n'ai plus qu'à suivre les petits panneaux qui m'indiquent d'ailleurs la bonne direction vers Buzet sur Baïse. Mais c'est à ce moment que je comprends mieux les propos de la serveuse de Fourcès. En fait, elle ne connaît que très peu la logistique des itinéraires cyclables, et ce qu'elle appelle voie verte, ce sont les routes partagées dotées de petits panneaux...VERTS!!! Ceci dit, ces panneaux étaient absents entre Fourcès et Mézin...

MORALITE: Ne pas se fier aveuglément à ce que nous rapportent les locaux! Mais enfin pour cette fois, ça ne m'a pas porté tort.

Puis l'eurovélo 3 continue de m'envoyer sur des chemins qui privilégient les passages en forêt avec beaucoup de pins. En consultant la carte, je découvre que je suis en bordure du massif forestier des Landes. Et je continue ainsi jusqu'à Barbaste où j'arrive juste au niveau du vieux pont avec vue sur le château.

A Barbaste, la Gélise vient se jeter dans la Baïse (que je retrouve donc) arrivant de Nerac. L'tinéraire me fait grimper sérieusement au-dessus de la rivière surplombant Lavardac avant d'arriver à Vianne. C'est à nouveau une bastide qui m'ouvre ses portes...

... Ses 4 portes qui sont bien conservées ainsi que les remparts...

... Sans oublier bien-sûr la traditionnelle place centrale.

Je ne peux pas passer cette bastide sans m'y arrêter à la terrasse du bar où semble n'attendre que moi une table pour y consommer une pression bien fraîche.

Après Vianne, je ne suis plus qu'à 8 km de Buzet sur Baïse. Je n'ai malheureusement pas traversé les parcelles viticoles de cette appellation bien connue "Côtes de Buzet". Par contre, depuis déjà plusieurs dizaines de km, et même sur l'itinéraire d'hier dans le Gers, je ne trouve que des grands champs de cette culture dont je ne parviens pas à trouver le nom. L'application "Plantnet" ne l'a reconnaît pas, ni par les feuilles ni par le fruit. C'est à n'en pas douter une légumineuse mais laquelle? Si quelqu'un peut venir à mon secours!...

Quques km après Vianne, la Baïse va traverser le canal latéral à la Garonne pour l'accompagner jusqu'à Buzet où elle va finir par se jeter dans la Garonne.

A partir de là je n'ai plus qu'à suivre le canal jusqu'à Damazan où je reste au camping municipal du lac.


Ici un canal de jonction entre la Baïse et le canal latéral à la Garonne

A demain

Total pour aujourd'hui : 76 km

25

Dernière étape aujourd'hui, et c'est sous un ciel étoilé que je sors de la tente, avec Vénus pointant à l'est et Jupiter juste au-dessus en levant les yeux un peu vers le sud. Oui je me suis levé tôt pour cette dernière journée. Plus de 60 km pour rentrer, et j'aimerais bien arriver pour midi si c'est possible.

Avant d'emprunter la piste du canal, un petit tour dans le centre-ville très coloré de Damazan (encore une bastide !!).

Après un petit réapprovisionnement à la boulangerie, je prends la direction du canal...

Et c'est parti!

... 15 km plus loin...

22 km plus loin... Attention, un virage!

30 km plus loin... Tiens, j'ai changé de côté!

35 km plus loin.... Oh, le joli pont!

Bon, j'avoue que j'exagère un peu. Il y a quand-même le passage des écluses, puis de temps en temps on côtoie la Garonne. Et rouler dans ces conditions, à l'ombre, toujours à plat et surtout sans vent de face est très agréable. Mais la monotonie de ce parcours est bien réelle. Je suis obligé de consulter ma carte pour savoir à quel niveau de quel village je me trouve, et si je veux voir tel village, il faut quitter la piste.

Mais aujourd'hui ma motivation n'est plus à la visite mais à rentrer le plus tôt possible. Mon vélo à l'air d'accord avec moi car je ne parviens pas à le faire descendre en dessous de 20 km/h sur les 40 premiers km! ...

...Jusqu'à la base nautique de Fontet!...Ça y'est, nous voilà chez nous!

Il n'est qu' 11h15 mais je décide de me restaurer ici avant de reprendre la route, car je sais que les 20 km restants ne vont pas être aussi cools que les 40 précédents!


Il faut en effet quitter le canal pour rejoindre La Reole avant de rejoindre Sauveterre par les petites routes de l'Entre-Deux-Mers...

La Reole

... Passer devant le Moulin de Loubens...

...dans les vallons de St Martin de Lerm et St Martin du Puy où prédomine le paysage accidenté des bois et prairies ...

... puis remonter pour retrouver les vignes, et constater de visu que les vendanges ne sont pas encore terminées. Bien que les Bordeaux rouges aient tout juste atteint le stade d'une maturité biologique, le degré en sucre semble flirter avec des niveaux toujours plus élevés (plus de 15 degrés...), conséquence remarquée depuis déjà une petite dizaine d'années de l'inéluctabilité du changement climatique.

... Et finir en passant par la maison natale,.. Le village natal...

... pour retrouver la maison quelques km plus loin. Il est 14h.

Mon vélo n'a pas l'air fâché de rentrer: -" Allez arrête de causer et va ouvrir le portail!" me dit-il à cet instant!

Eh bien voilà, c'est terminé.

Plus de "A demain "

Juste un Total pour aujourd'hui :

68 km

Ce n'est pas mentir de dire que c'est seulement ce soir que je me suis décidé à totaliser le nombre de km parcourus. Je ne pensais pas avoir passé les 1000, mais à ma grande surprise j'en ai fait exactement 1165.

De toutes manières ce n'est pas ça le plus important. Je ne me suis même pas préoccupé de totaliser les dénivelés. Ce qui m'importe, c'est d'avoir parcouru ces paysages et, surtout, d'avoir pu mémoriser à la force des mollets les liaisons entre les vallées pyrénéennes, depuis le Pays Basque jusqu'à la naissance de la Garonne.

Au départ je ne pensais pas relater autant de choses dans ce carnet de voyage. Je me suis peut-être parfois un peu étendu en abordant des thématiques variées, allant de la pratique du vélo à des rencontres et des regards sur le milieu rural, ... mais c'est aussi l'esprit du voyage en itinerance tel que je le conçoit, au moins en solitaire... se laisser surprendre... découvrir... se re-découvrir... changer le programme initial... faire confiance à l'imprévu...,

Avant de quitter les Pyrénées, j'ai causé avec le Pic du Midi de Bigorre. Je lui ai donné rendez vous pour l'année prochaine en vue de poursuivre la traversée de la chaîne vers l'est et la Méditerranée. Mais je me suis bien gardé de lui en faire la promesse. On verra bien d'ici un an... Il faut toujours laisser une place à d'autres options. Ceci dit, j'y compte bien quand-même !

Alors à bientôt ?