Ce matin à mon réveil, La Lune et Jupiter (le petit point lumineux à droite)tapaient la causette. Sans doute la vieille Lune donnait-elle de sages conseils à l'ambitieux Jupiter!?...
Tout ça pour vous dire que je me suis levé très tôt (5h) pour être certain de commencer à pédaler avant 7h. Et effectivement je suis parti à 7h à la pointe du jour avec lumières et gilet car la météo s'annonce encore chaude.
Alors finalement, mon choix n'a aucune hésitation, je ne monte pas par le Col d'Aspin mais par la Hourquette d'Ancizan. Non pas que c'est plus facile, au contraire. La Hourquette est sensiblement plus élevée et classée par mon application (komoot), plus difficile que par le Col d'Aspin. Mais c'est bien plus beau, sauvage et sympa à faire. En tous cas c' était sur les conseils d'autres cyclistes que j'ai rencontrés, et aussi de Marie-Claude dans son commentaire, que je me suis lancé vers la Hourquette d'Ancizan.
Et tout de suite, le décor est planté!
Au passage, vue sur la carrière de marbre d'Espiadet.
Derrière moi le Pic du Midi de Bigorre daigne montrer le bout de son antenne. Les sables Sahariens semblent repartis vers d'autres contrées.
Bon, mais fini la rigolade il va falloir commencer à appuyer sur les pédales.
Malgré ça, je ne résiste pas à m'arrêter à chaque instant pour prendre des photos. A ce moment, il est exactement 8h50 et je me demande comment j'ai fait pour amener mon vélo jusque là!
Arrivé à la Hourquette, c'est un va-et-vient continuel de cyclistes et je reste une bonne demi-heure à discuter avec les uns et les autres. Il y en a même un qui a voulu prendre mon vélo en photo!
Au fait, j'ai appris que le Tour d'Espagne arrivait aujourd'hui au Tourmalet.
Puis, de l'autre côté, c'est la descente vers la Vallée d'Aure et St Lary.
Seulement voilà, c'est pas fini! A ce rythme, je vais arriver à St Lary largement avant midi, alors pourquoi ne pas remonter 4 km pour aller voir le petit village d' Aulon? Nous y sommes déjà monté plusieurs fois (en voiture!) pour aller acheter des fromages à la bergerie d'Aline et Pascal ( que certains lecteurs de ce carnet connaissent bien je crois).
Et me voilà parti, fier comme Artaban, en direction de ce petit village. Eh bien je crois que si j'aurais su ce qui m'attendait j'aurais pas monté ! Je crois que depuis que je suis parti, ça a été la plus rude épreuve. Plus dur que l'arrivée au col de Marie Blanque, c'est peu dire!! Pour tout vous dire j'ai failli abandonner alors qu'il ne me restait qu'un km et demi.
Puis...(attention je vais le faire dans le mode historien ethnographe, ...etc comme Gilles m'a qualifié dans son commentaire 😉)...Puis donc, j'ai repensé à tous les malheurs qui ont, à 2 reprises au moins ébranlé les habitants de ce village...
... Le premier, c'était en 2008, quand une énorme intempérie a provoqué un éboulement, condamnant définitivement la seule route qui relie le village à la vallée. Oui parce que cette route ne conduit nulle part ailleurs qu'à Aulon. Ainsi pendant plusieurs mois, voire plus d'une année, un chemin de fortune à dû être créé en contrebas, permettant au moins le passage des véhicules. Puis ce chemin fut aménagé, goudronné, pour devenir la nouvelle route comme le montre la photo ci-dessous. A gauche l'ancienne route, et à droite la nouvelle.
...Le deuxième malheur se produisit en 2015 quand une avalanche soufflante à déferlé sur le village. La bergerie d'Aline et Pascal était en première ligne puisqu'elle se situe tout en haut d' Aulon. Or, le couple se trouvait justement à l'intérieur de la bergerie au moment de l'avalanche. Heureusement pour eux ils étaient dans la fosse de la salle de traite et sont restés coincés dans ce sas sous la neige le temps d'être secourus. Par contre les quelques centaines de brebis n'ont pas survécu.
Depuis cet évènement, et grâce à des aides suite à ce sinistre, le troupeau a pu être reconstitué et la bergerie reconstruite.
Mais la reconstruction a cette fois été conçue dans le cadre d'une sécurisation du village, avec un mur paravalanche.
Ci-dessous la nouvelle bergerie. Il aura fallu 3 ans pour en voir l'aboutissement.
Quant à moi, me disant donc que ce village vaut bien quelques malheureux coups de pédales, et une fois arrivé à la bergerie, tout en haut du village (eh oui !), une pancarte m'indique qu'il n'y aura personne avant 16h30. Bon, autant pour moi, mais je suis quand-même content d'y être monté et je vais prendre mon pique-nique un peu plus bas, sur un banc face au vallon.
Enfin il faut quand-même préciser que dans ces 2 malheurs il n'y a eu miraculeusement aucune mort humaine.
La redescente vers St Lary se fait sans problème et je me suis arrêté ce soir au camping de Vignec.
A demain
Total pour aujourd'hui : 40 km