La Charente à vélo

Un long week-end à l'horizon avec une pointe de canicule…

Vélo embarqué et valise presque prête….

C'est décidé, direction la Charente Maritime… je pars me rafraichir sur les bords de la Charente !

Après une belle nuit silencieuse dans l’ambiance abbatiale, j’entends quelques bruits au réveil. Il est à peine six heures, le jour se lève… et des montgolfières profitent de l’aube pour s’envoler vers les hauteurs saintongeoises !

Il est temps de partir longer les rives de la Charente. J’hésite à prendre le train jusqu’à Cognac, ville d’où je veux partir pour parcourir la Flow Vélo sur la Charente Maritime. Ok ! Cognac est en Charente mais à quelques kilomètres de son département voisin et c’est une ville qui résonne bien à l’oreille…

Trente huit kilomètres me séparent de Cognac. Aller retour soixante seize, c’est dans mes cordes… alors j’enfourche mon vélo et je trace sans m’arrêter ou presque pour rejoindre la ville du Cognac.

Sur le chemin, je double un vélo. Comme le gars est un peu chargé, je lui demande où il va… jusqu’à Bordeaux! Et d’où il vient… de Nantes ! A son accent, je devine qu’il n’est pas français… il habite en République Tchèque ! Alors je fais la curieuse et son histoire m’amuse beaucoup… Il est arrivé à Nantes en avion par un vol low cost. Mais son vélo, il l’avait mis dans la soute ?… c’est là que l’histoire devient passionnante. Il a voyagé avec le petit sac autorisé pour le vol et il avait regardé sur le Bon Coin avant de partir. Comme il est d’un autre pays, il ne pouvait pas faire d’achat. Il avait donc fait son repérage et à peine atterri, il a acheté une carte SIM pour son téléphone, a contacté les vendeurs et a trouvé un vélo en moins de 24 heures. Rusé ce jeune de 22 ans ! J’ai encore une question sur ses chaussures qui sont pour le moins surprenantes pour faire du vélo… c’est lui qui les a confectionnées en suivant un tuto. C’est très à la mode. On les appelle Bareshoes… Je vais faire des recherches. Évidemment, la conversation s’enchaîne sur les voyages, les études… et nous arrivons à Cognac sans s’être aperçus qu’on avait parcouru plus de 25 kms ensemble ! Martin (prononcé Martine) est ravi car depuis 5 jours, il n’a rencontré personne. Et moi aussi, je suis heureuse d’avoir fait cette belle rencontre !

Je le laisse devant la porte St Jacques de Cognac pour que chacun visite à son rythme.

La journée commence merveilleusement bien avec ce superbe lever de soleil.

Pour éviter les grosses chaleurs de l’après-midi, je pars encore plus tôt qu’hier et c’est une bonne idée car la nature est superbe !

C’est en contemplant ces paysages que j’arrive à Port d’Envaux, un petit port de plaisance. Jadis, c’était aussi un port «gabarier». C’est d’ici que partaient les cargaisons de pierres de Crazanne sur des gabares.

Les noms des rues illustrent parfaitement l’histoire de ce port.

Depuis Port d’Envaux, il paraît qu’un détour s’impose pour aller découvrir Les Lapidiales. C’est un endroit en plein air, où les artistes sculptent. Le décor évolue à chaque fois qu’un sculpteur ajoute une nouvelle touche. Le résultat est surprenant !!

Des sculptures sont réalisées sur des pans entiers de murs dans une ancienne carrière à ciel ouvert.

Des œuvres sont en cours de réalisation (certaines à l’abri, pour protéger le sculpteur de la chaleur du soleil).

Quelques détails sur les peintures murales…

En repartant sur la piste cyclable, on remarque des statues sculptées un peu partout sur le bord des routes et au milieu des champs…

En rejoignant Crazannes, un autre château attend le visiteur… et pas n’importe lequel puisqu’on le surnomme le château du Chat Botté. Rien qu’avec ce nom, une visite s’impose ! Allons pousser la grille du château…

Charles Perrault se serait inspiré du propriétaire de ce château qui est devenu riche et célèbre grâce aux astuces de son chat…

Quittons ce lieu magnifique pour rejoindre, hors circuit, le site de la Pierre de Crazannes et de ses célèbres carrières. Un musée raconte l’histoire de l’extraction de la pierre, lorsque la carrière était la principale activité de la région.

A l’extérieur, des sculptures sont en cours pour le fabuleux projet de La Galaxie des Pierres Levées, visant à rassembler autour d’un centre, 360 statues réalisées par 360 sculpteurs venus du monde entier. Des statues présentées sur le site des Lapidiales viendront également compléter les 5 branches composées de mégalithes autour d’une agora centrale. La première pose de pierres concernera les pays baltiques… bientôt à voir !

Il est temps de rejoindre la Flow vélo pour bifurquer à nouveau hors circuit vers Saint Savinien sur Charente, petite cité de caractère appartenant aux villages de pierres et d’eau de la Charente Maritime. Plutôt que d’aller à l’office de tourisme, je me renseigne auprès d’une dame de la commune qui est ravie d’échanger avec moi. Elle me conseille et je suis enchantée de ses conseils.

Ville d’eau, direction les bords de la Charente avec ses carrelets typiques, classés patrimoine de la Charente Maritime.

Ville de pierres, direction les falaises avec les maisons encastrées et balade dans les ruelles du centre avec les maisons en pierre de Crazannes.

Ville d’eau, direction le port miniature.

Ville de pierres, direction l’église avec ses apôtres alignés sur la place de l’église. Seul Judas tourne le dos à l’église…

Et sur la place de l’église, ce sont aussi des statues d’écoliers qui jouent à la marelle ou étudient le calcul dans les livres; et sur les quais, ce sont des statues de pêcheurs ou d’artisans… juste magnifique !

Ce qui n’était pas écrit dans les guides, c’est que St Savinien est une ville propre… et c’est en charette à cheval que les employés communaux viennent ramasser les poubelles. Amusant !

Bon, je réfléchis sur la suite de mon parcours… retour sur Saintes ou j’avance plus loin ?…🤔

Après une nuit réparatrice, je remonte en selle au départ de Rochefort… en fait, non, pas de Rochefort mais d’Echillais, sur la rive d’en face.

A cet endroit, c’est le début de l’estuaire. Gros dilemme…Je pars par où ? Rive droite ? Rive gauche ?…

Je me pose près de la Maison du Transbordeur. C’est ici qu’un pont transbordeur a été construit par Ferdinand Arnodin en 1900 pour traverser en hauteur la Charente sans gêner la navigation fluviale entre l'arsenal et l'estuaire. Ce pont est le dernier pont transbordeur en service en France.

La Maison du transbordeur est fermée. Je ne peux pas prendre de ticket pour traverser le pont vers Rochefort. Et de toutes façons, la vie ici ne commence qu’à 9h30… mon problème est réglé, je vais partir par la rive gauche en direction de Port des Barques.

Un premier arrêt sur la Charente permet de se retrouver au milieu des deux ponts, le pont transbordeur à droite et le pont de la Charente à gauche.

Un deuxième arrêt permet d’avoir une vue sur le pont de la Charente et sur la réserve ornithologique des marais.

La première petite commune traversée est Soubise avec son port et son passeur qui transporte les piétons et les cyclistes entre les deux rives de l’estuaire.

La piste cyclable n°14 continue dans les marais et sur des petites routes désertes de campagne.

Petite info, si vous voyez ce panneau avec une flèche et un tout petit vélo… c’est un conseil suivez-le ! Le chemin longe la Charente avec des vues superbes…

Et vous passerez devant le Fort Lupin, de toute beauté !

Ce chemin rejoint la route au petit village de Lupin, puis la piste cyclable un peu plus loin, avant d’arriver à la Fontaine Royale de Lupin. Elle a été construite dans le lit de la Charente pour approvisionner les chaloupes de passage, en eau douce. Superbe tour hexagonale directement sur l’estuaire de la Charente !

En continuant vers Port des Barques, on atteint l’extrémité sud de l’estuaire, avec une vue sur Fouras, l’île d’Aix, Fort Boyard et l’île Madame…

C'est de ce port qu'est parti le Marquis de Lafayette sur l'Hermione en 1780 pour rejoindre l'Amérique.

Mais on dirait bien que l’Ile Madame me tend les bras... La mer commence tout juste à se dégager pour laisser le passage aux piétons, aux vélos, aux voitures et aux charrettes à cheval… Formidable ! J'ai le temps d'aller y faire un tour…

J’engage mon vélo derrière les premiers aventuriers qui traversent la Passe aux bœufs au milieu de l'estran sur un bon kilomètre. Je me mouille les pieds en voulant prendre des photos… l’eau commence juste à se retirer!

Le Puits des Insurgés sur la plage.

Le Fort au centre de l’île.

Les pêcheries sur le tour de l’ile.

Quelques vues de l'Ile et de la Calèche de Madame… et aussi la Croix aux Galets, les marais salants, la ferme aquacole… bref, une belle découverte de cette petite île.

Au retour, l’estran est beaucoup plus dégagé et le passage se fait plus au sec.

Avec le vent de face, je repars en direction du pont transbordeur… tout le monde doit être réveillé maintenant !… En effet, la Maison est ouverte avec, devant, la statue de l’architecte qui regarde son œuvre. J’en profite pour visiter le musée sur l’histoire du pont et je prends un ticket pour passer sur l’autre rive…

Le transbordeur arrive avec ses passagers. Tout le monde descend… et c’est à mon tour de «voler» au dessus de la Charente.

Après cette expérience passionnante, il est intéressant de faire le tour de la place. Ce pont est vraiment impressionnant !

J'arrive même à trouver une plaque sur une maison avec le dessin du Pont… juste à côté du théâtre musée, où des panneaux rappellent que le film des Demoiselles de Rochefort a été tourné dans ce lieu mythique. C'est un lieu qui a inspiré également la chanson des sœurs jumelles

Et c’est parti pour la rive droite…

Je continue mon chemin par le sentier des Guetteurs… Ces petits bonshommes représentent ceux qui ont veillé sur le chantier pendant la rénovation du pont de 2016 à 2020.

Sur cette rive, une plateforme permet également d'observer d'un côté, le Pont Transbordeur, et de l'autre, le Pont de la Charente qui relie Rochefort au sud du département

Après le passage sous le Pont de la Charente, un observatoire dans les marais permet de découvrir de plus près, la réserve ornithologique.

Un peu plus l’on, c’est ici que l’on peut appeler le passeur fluvial qui conduit jusqu'au petit port de Soubise.

C’est parti maintenant pour rejoindre Fouras, pour presque terminer le parcours de la Flow Vélo.

La sortie de ville de Rochefort est un peu longue mais la traversée des marais de St Laurent de la Prée est superbe avec des cygnes majestueux, des cigognes perchées en haut des arbres, des petites maisons sympas, des phares… un beau parcours !

Et c’est l’arrivée à Fouras, avec ses belles maisons balnéaires bordant la plage nord, aux noms célèbres comme Les Dunes, La Vague, Le Chalet des deux chênes, La Garenne, La Villa Caprice… Pour la petite anecdote, à la fin du XIXème siècle, chaque propriétaire avait payé son escalier pour descendre à la plage !

Son Fort Vauban…

Et sur un kilomètre, une petite route permet de rejoindre la pointe de la Fumée, d'où l'on voit le Fort Boyard, l'Ile Madame et l'Ile d'Aix

L'Ile d'Aix est la destination finale de la Flow Vélo mais ce sera pour une autre fois…