Inde fabuleuse

au fil de l'Inde
Février 2013
40 semaines
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Mon premier voyage en Inde date de 2006... J'étais invitée et j'ai découvert ce pays sous son aspect le plus luxueux mais il m'a tout de suite fascinée. Depuis, j'y suis retournée une dizaine de fois. En backpackeuse, car si j'ai - évidemment - apprécié le luxe du premier voyage, je me suis vite rendue compte que ce n'était vraiment pas la meilleure manière de rencontrer les gens.

Dans ce carnet, j'ai décidé de faire un mix de mes différents voyages en rassemblant quelques un de mes coups de coeur sur plusieurs années pour un pays tout à fait exceptionnel : l'Inde.

Dès la première fois, en 2006, sortie de l'aéroport, à New Delhi, j'ai eu l'impression d'être projetée dans un autre monde. La foule incroyable, les couleurs, les odeurs, le bruit... Aucun autre pays d'Asie ne me laisse cette impression étrange et chaque voyage en Inde est un évènement fort.

Quelles que soient les lectures avant de partir pour ce voyage, quel que soit le nombre de fois que je suis déjà venue dans ce pays, je ne peux échapper au sentiment d'étrangeté qui me saisit dès que je pose le pied sur le sol indien car l'Inde fait voler en éclats notre croyance en la rationalité du monde. L'Inde enseigne quelque chose de fondamental : le doute, le fait qu'aucune chose n'est jamais ce qu'elle paraît être.

Romain Rolland parlait, en ce qui concerne l'appréhension de l'Inde, de "sentiment océanique". Et cette expression me semble tout à fait adéquate.

l'Ambassador devant l'hôtel 






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l'Ambassador devant l'hôtel  luxueux et la misère à deux pas

Nous partons très vite à la découverte de la capitale...



JAMA MASJID, LA MOSQUEE DU VENDREDI

Construite au milieu du XVIIè siècle, mariage de marbre et de pierre calcaire rougeâtre, surmontée de 3 coupoles de marbre noir et blanc, 2 minarets s'élevant à 40 mètres de hauteur, avec une cour carrée de 100 m de côté qui peut accueillir 25 000 fidèles, la Jama Masjid est la plus grande mosquée de l'Inde, elle est considérée comme un chef-d'oeuvre de l'architecture moghole et pour la construire plusieurs temples hindous et jaïns ont été détruits.

Jama Masjid 

LE MINARET DE QUTB ED DIN

Dans un endroit très agréable, frais et verdoyant, parsemé de ruines et peuplé de perroquets, le Qutb Minar date de 1199. A la même époque, Youssouf 1er érigeait à Séville une tour encore plus haute : la Giralda. Ces deux tours - la Giralda à l'Ouest et le Qutb minar à l'Est, exprimaient l'expansion de l'islam dans le monde.

Orné de vastes bandes de versets coraniques sculptés dans la pierre, sa hauteur de 72,5 mètres en fait le monument le plus élevé de l'Inde avec des encorbellements et des cannelures et un escalier intérieur mène aux galeries extérieures d'où le muezzin appelait à la prière. Je suppose que la vue sur le quartier doit être belle du haut de ces 72 mètres mais il n'est pas possible d'y monter.

La zone archéologique avoisinante comprend des tombeaux, un magnifique portail et deux mosquées dont celle de Quwwat ul Islam qui est la plus ancienne de l'Inde du Nord.

le Qutb  Ed Din et la zone archéologique 

LE SHANTI VANA PARK

Le Shanti Vana park rassemble les cénotaphes de diverses personnalités dont le Raj Ghat, du Mahatma Gandhi.

Le mémorial du "père de la nation" est constitué d'une plaque de marbre noir toujours ornée de fleurs.

Celui que Churchill nommait avec mépris "un fakir à moitié nu", que les Indiens appelaient "Babu" (papa), celui qui a influencé Nelson Mandela et Martin Luther King est pour nous le Mahatma Gandhi né en 1869 et assassiné en 1948 par un extrémiste hindou.

Shanti Vana Park 

LE MAUSOLEE DE HUMAYUN

Le tombeau du deuxième empereur moghol, Humayun Auliya, se dresse au milieu d'un superbe jardin carré de style moghol parfaitement entretenu . Si un des côtés du tombeau ne possède pas de mur, c'est parce qu'à l'époque où il fut construit la rivière qui coulait là faisait fonction de quatrième mur.

C'est l'épouse de l'empereur Humayun qui fit construire ce mausolée et on dit que son architecture inspira la construction du Taj Mahal.


le mausolée de Humayun 

LA DANSE

La danse indienne semble être une offrande dans laquelle les mudras, ces gestes des doigts de la main sont un langage au même titre que les mouvements du corps, le regard et les attitudes.

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La première fois, c'est en voiture que j'ai fait la route de Delhi à Agra. Je dois bien avouer que même si notre chauffeur était chevronné, je ne me sentais pas totalement détendue dans la voiture. Les règles de circulation (s'il y en a !) ne sont pas du tout les mêmes qu'en Europe. Doubler sans visibilité ou sur une troisième file imaginaire ne semble poser aucun problème ! Au fil des voyages, je me suis (un peu) habituée à la conduite indienne... L'importance de la vie prend un sens très relatif !...

A 200 km de Delhi, dans l'état de l'Uttar Pradesh, au bord de la rivière Yamuna, Agra compte près de 2 millions d'habitants et est considérée comme le coeur de l'empire moghol.

Ici, comme à Bombay où les cahutes et le bidonville prospèrent au pied des immeubles de luxe, je suis quand même surprise de la misère qui règne dans certains quartiers de cette ville qui renferme un des joyaux du monde : le Taj Mahal.

Dans la cour d'entrée de l'hôtel qui ressemble à un château : l'Amarvilas, un jeune homme assis en tailleur sur un tapis nous accueille en musique...

Hôtel Oberoi Amarvilas 

Depuis le balcon de la superbe chambre d'hôtel la vue sur le Taj Mahal auréolé de la brume du soir est magique.

première vision du Taj Mahal 

LE TAJ MAHAL

C'est dès le réveil, pour éviter l'afflux de touristes, qu'il faut essayer d'aller visiter le Taj Mahal.

Mumtaz, épouse favorite de l'empereur moghol Sha Jahan, meurt en 1631 en donnant naissance à son quatorzième enfant (vous avez bien lu : 14ème !). Pour immortaliser celle qu'il vient de perdre, l'empereur accède au dernier désir de sa femme : faire construire un monument d'une beauté sans pareille afin de symboliser leur amour éternel : le Taj Mahal. On estime qu'une trentaine d'architectes et 20 000 ouvriers ont travaillé pendant 22 ans pour réaliser ce mausolée.

Du haut de ses 74 m, le Taj Mahal surplombe la rivière Yamuna et c'est un véritable émerveillement de le voir apparaître car il possède des qualités uniques d'esthétisme, d'équilibre et d'harmonie. La tombe, la mosquée, le pavillon des invités... tout a été conçu dans un souci d'équilibre parfait.

La blancheur éclatante du mausolée est par endroits ornée d'arabesques florales incrustées de pierres et de versets coraniques finement sculptés. 28 types de pierres précieuses et semi-précieuses (turquoises, saphirs, lapis-lazulis, onyx, agates...) ont été utilisées pour composer les motifs de marqueterie dans le marbre blanc.

Le dôme central du tombeau est entouré par quatre minarets inclinés vers l'extérieur pour qu'en cas de tremblement de terre ils s'écroulent dans la direction opposée au tombeau.

Ce monument est un véritable joyau et les mots me manquent pour en décrire la beauté, la finesse, l'élégance, l'harmonie...

le Taj Mahal 

LE FORT D'AGRA

Il doit son nom au matériau (le grès rouge) qui a été utilisé pour la construction de la forteresse et du palais.

C'est le plus grand fort de l'Inde. Les murs de l'enceinte, hauts de 16 mètres, entourent une superficie de près de 600 000 m2 avec des palais et des mosquées construits au milieu de cours et de jardins. Et toujours la même finesse, la même élégance dans les volutes et les incrustations de marbre et de pierres.

le fort d'Agra 
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Fatehpur Sikri, la ville morte, est située à 37 km à l'Ouest d'Agra. C'est une très belle cité impériale, parfaitement conservée mais qui ne fut pas occupée bien longtemps.

C'est là que Akbar transféra sa résidence en 1569 mais la ville fut complètement abandonnée après sa mort pour une raison surprenante : il n'y avait plus assez d'eau alentour !

Aujourd'hui Fatehpur est une cité-musée qui témoigne de la splendeur de la cour impériale au XVIè siècle avec des bâtiments qui offrent un mélange intéressant de différentes traditions architecturales et des sculptures dans la pierre qui sont exceptionnelles.


Fatehpur Sikri 
Fatehpur Sikri 
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Jaipur est la capitale du Rajasthan et c'est la peinture des murs et des portes d'enceinte qui lui a donné son surnom de "ville rose".

A l'origine, la ville n'était pas rose mais c'est en 1876 que le Maharadja décida de repeindre toute la ville à l'occasion de la visite du Prince de Galles. Après plusieurs essais, c'est la couleur rose qui fut retenue et aujourd'hui encore, les propriétaires continuent d'entretenir avec soin les façades de leur maison.

le City Palace est un magnifique palais au milieu de jardins et le Jantar Mantar est un observatoire astronomique très intéressant à visiter.

En dehors du centre ville, le Jal Mahal qu'on appelle aussi le palais sur l'eau semble sorti d'un conte de fées.

le City Palace 

Hawa Mahal ou palais des vents

Cette façade de grès rose, délicatement ajourée, donnant sur la rue est sans doute l'édifice le plus célèbre de Jaipur. Construite en 1799, elle fut conçue pour permettre aux femmes du harem royal de voir le spectacle de la rue sans être vues tout en profitant de la fraîcheur des courants d'air.

le palais des vents 
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fort Amber 

Construit à la fin du XVIè siècle, le fort d'Amber auquel on peut accéder à dos d'éléphant est une place protégée par des collines fortifiées, des murs d'enceinte et des tours de guet.

Une impressionnante entrée marque l'entrée du palais qui est d'un raffinement incroyable.

A droite du jardin des femmes, une pièce est dotée d'un système d'air conditionné : les ouvertures étaient faites de manière à provoquer un courant d'air ; de l'eau parfumée circulait au-dessus de ces ouvertures devant lesquelles elle tombait en minces rideaux. Le vent passant dans ce rideau d'eau amenait alors un air frais et parfumé !

La salle d'audience privée, tout en marbre blanc avec un plafond floral parsemé de petits miroirs... Une autre salle aux murs décorés de miroirs scintillants rehaussés de dorures à la feuille d'or... des portes en bois de santal odorant et marquetées d'ivoire...

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la ville bleue 

Jodhpur est appelée la ville bleue à cause de la couleur de la plupart des maisons de la vieille ville.

Le bleu indiquait que ces maisons appartenaient à des membres de la caste des brahmanes. Mais le bleu a aussi la propriété de repousser les mouches et les moustiques et de protéger de la chaleur car Jodhpur bénéficie d'un ensoleillement exceptionnel tout au long de l'année.

Jodhpur fut fondée en 1459 par un chef rajput qui en fit la capitale de l'état du Marwar et le centre du commerce de l'opium, du café et des épices.


Dans le dédale des ruelles de la vieille ville les façades des maisons, bien que délabrées pour la plupart, témoignent de la richesse architecturale du passé de cette ville.

C'est en marchant dans ces ruelles en direction du Sardar market que je me suis fait "attaquer" par une vache !... J'avais le nez en l'air et je ne l'avais pas vue arriver. M'a-t-elle jugée bien impertinente de me trouver sur son chemin ou tout simplement - comme l'a dit un passant - la crise étant là pour tous, n'avait-t-elle pas mangé à sa faim, je n'en sais rien. Le fait est qu'elle a foncé sur moi et m'a heurtée violemment d'un coup de tête dans les côtes ! J'en ai gardé un bleu pendant plusieurs jours... et une certitude : on ne perturbe pas impunément la marche des vaches sacrées...

le fort Meherangarh 
le fort Meherangarh 

Sur un gigantesque rocher de 120 m, en surplomb de la ville, trône l'imposant fort Meherangarh auquel on accède en gravissant un escalier long, sinueux et abrupt. La Lolah Pol, l'une des sept portes à franchir garde encore l'empreinte des mains des sati, ces veuves de maharadjas qui étaient brûlées vives sur les bûchers funéraires de leurs époux.

les Bishnois 

Dans les environs immédiats de Jodhpur sont installés les Bishnoïs qui se regroupent en villages dans lesquels ils vivent paisiblement.

Ils forment une communauté vishnouiste créée au début du XVIème siècle et vivent, pour la plupart de l'artisanat ou de l'agriculture.

Ce sont des Hindous qui se caractérisent par la non-violence, le respect de toute forme de vie, le végétarisme, une conscience écologique aigüe... et une tenue vestimentaire qui leur est propre.

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Udaipur, la cité de l'aurore, est la capitale du Mewar.

C'est, dit-on, la cité la plus romantique et la plus séduisante du Rajasthan avec ses lacs et ses palais qui semblent flotter sur l'eau. C'est une ville dans laquelle j'aime bien revenir car, malgré les touristes nombreux, elle est très douce à vivre.

Elle abrite encore aujourd'hui la plus ancienne école de peinture du Rajasthan, fondée vers le milieu du XVIème siècle. La précision du travail des miniatures est telle que certains détails sont peints avec un seul poil de la queue d'un petit écureuil.

La dynastie des Sisodias (fondateurs d'Udaipur) est considérée comme la plus ancienne dynastie survivante du monde. Elle remonte à 76 générations (plus de 1 500 ans) et les Sisodias se disent descendants du soleil.

le maharadja sortant du palais  - petit écureuil dont les poils de la queue sont utilisés en peinture

LE CITY PALACE

Transformé aujourd'hui, pour une grande partie en musée géré par le gouvernement, le City Palace se trouve sur la berge du lac Pichola. Le maharadja n'en occupe plus qu'une aile

le city palace 

Composé de 4 palais distincts, de pavillons et de kiosques reliés entre eux par des jardins et des cours, la construction du City palace a débuté au XVIème siècle pour se terminer 3 siècles plus tard.

Dans la tourelle de verre, murs et plafonds sont recouverts de miroirs rouges et gris très travaillés, et la porte est en ivoire sculpté. La tourelle peinte est riche en peintures représentant la vie à la cour d'Udaipur. Au début du XIXème siècle, c'est dans cette tourelle qu'une jeune princesse de 16 ans s'empoisonna à l'essence de pavot : elle était convoitée par deux rajas et voulait, par sa mort, éviter à son père les représailles de celui qu'elle aurait évincé.

city palace 

LE JAG NIWAS

Plus connu sous le nom de Lake Palace, le Jag Niwas est semblable à un bateau flottant sur l'eau. Tout en marbre blanc, il couvre près de 1,5 ha et a été orienté de telle manière que la brise du lac vienne rafraîchir les cours intérieures, les jardins et les kiosques.

Ses appartements aux voûtes cintrées sont décorés de peintures murales, d'incrustations de pierres précieuses, de miroirs...

Edifié en 1746, il est en fait un ensemble de plusieurs palais qui étaient la retraite des maharanas pendant l'été.

Aujourd'hui, cet endroit est devenu un superbe hôtel.

le jag niwas 

LE JAG MANDIR

A proximité du Jag Niwas, le Jag Mandir est un autre beau palais construit sur une île du lac Pichola.

Aujourd'hui, c'est un endroit ravissant transformé en restaurant et l'on peut prendre un bateau au pied du City palace pou venir y dîner ou y prendre un verre.

le Jag Mandir 

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En retrait de la côte de Malabar, les backwaters sont un ensemble de lagunes reliées entre elles par des canaux naturels formant un véritable réseau aquatique navigable de 1500 km qui sillonne le Kerala et qui est alimenté par une quarantaine de fleuves.

Les backwaters englobent deux lacs : le lac Vembanad (200 km2) et le lac Ashtamudi.

Réseau de transport de marchandises largement utilisé par l'économie locale, les embarcations sont chargées de riz, coprah, matériel de construction, coir (cette fibre grossière qui entoure les noix de coco et sert en corderie après avoir été filée)... et sont un moyen de locomotion pour les habitants...

C'est sur ces canaux que circulent les houseboats (appelés kettuvalam dans la langue du Kerala, le malayalam).

On peut faire, sur ces houseboats des promenades ou encore les louer pour un ou plusieurs jours. Passer 24 heures sur un houseboat est un moment inoubliable et un petit luxe tout à fait abordable.

Chaque fois que j'y suis allée, l'emploi du temps a été à peu près identique, même si le trajet était différent. L'embarquement se fait entre 9 h 30 et 11 h.

Après 2 heures de navigation sur le lac où on longe la côte en frôlant les cocotiers et les étranges filets de pêche chinois tendus par d'énormes bambous, dans les chants des oiseaux, des églises et des temples, le houseboat s'arrête pur le temps du repas - délicieux - que le cuisinier a préparé.

Les habitants battent le linge sur les berges, d'autres font leur toilette, d'autres encore fabriquent une petite embarcation... On a l'impression d'être en dehors du temps.

Les houseboats ne circulent pas la nuit. Donc, lorsque la nuit tombe, le capitaine stoppe le bateau non loin d'un village où on peut aller faire une balade avant de regagner le houseboat pour le dîner.

Nuit à bord et retour le lendemain matin vers le point de départ.

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Avant de reprendre la route des découvertes, je vous conseille de faire une halte dans un endroit que j'aime beaucoup : Ashtamudi villas. C'est une guesthouse tenue par un ami kéralais, Joseph.

Au bord du lac Ashatamudi, dans la verdure et le calme non loin de la ville de Kollam (Quilon) Joseph propose 5 bungalows et organise des visites pour ses hôtes.

Il est toujours possible d'aller jusqu'à la ville pour profiter d'un massage ayurvédique ou pour assister à un spectacle de katakali...

ashtamudi villas 
spectacle de katakali 
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De Kollam à Tekkady, la route est très sinueuse et semble longue. Mais elle est vraiment belle. Au début du trajet, en plaine, les plantations d'hévéa, les cocotiers, les bananiers... sont lumineux dans le soleil et en fin de parcours, la montagne est couverte de plantations de thé.

Mais, aux abords de Tekkady, mieux vaut fermer les fenêtres de la voiture car les singes sont partout !...

Tekkadi (ou Kumily pour les Tamouls) est à la frontière du Kerala et du Tamil Nadu. C'est un gros bourg à 900 mètres d'altitude (on apprécie les nuits un peu fraîches) idéal pur se mettre à l'abri du bruit et de la pollution pendant 2 ou 3 jours.

La campagne alentour est belle et on peut se promener dans les plantations de thé ou dans la réserve naturelle de Periyar, ou profiter d'un moment instructif et odorant en visitant les jardins d'épices avant de s'offrir un massage ayurvédique et d'assister à une représentation de Kalarippayatt qui est le plus vieil art martial au monde. Le kalarippayatt regroupe de nombreuses techniques de combat et d'auto-défense qui passent par la maîtrise de l'équilibre et des armes utilisées (bâtons, sabres, crochets...) et c'est vraiment spectaculaire.

le kalaripayat 
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Les apprentis brahmanes étudient les textes sacrés dans une école... 

Sur les rives du fleuve Vaigai, Madurai, centre de pèlerinage depuis des siècles, est sans doute un des lieux de culte les plus fascinants de l'Inde.

C'est une cité antique et on a retrouvé les traces de son existence au IVe siècle avant Jésus-Christ. Durant les trois premiers siècles de l'ère chrétienne, elle devint un grand centre littéraire et le shangam, académie des poètes tamouls, y était établi.

Madurai offre une vie urbaine animée et ressemble à un énorme bourg avec ses rues poussiéreuses, larges, remplies d'une foule de gens et de rickshaws.

Pour quelques roupies, il est possible, comme dans la plupart des villes indiennes de faire repasser son linge dans la rue et dans le quartier des tailleurs, il suffit de quelques heures pour obtenir un vêtement fait sur mesure dans le tissu et modèle de votre choix...


Une promenade au bord du fleuve permet de côtoyer les lavandières et dans le le marché aux fleurs, situé maintenant à l'extérieur de la ville, les femmes, installées à même le sol enfilent jasmin, fleurs de lotus, orchidées, oeillets d'Inde...

Mais l'endroit qui attire à Madurai les touristes et surtout les pèlerins est le temple de Meenakshi qui s'étend sur environ 6 ha, au coeur de la vieille ville.

Meenakshi, la belle déesse aux yeux de poisson avatar de la déesse Parvati, est le seul personnage féminin du panthéon hindou à qui est dédié un temple.

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Il y aurait 15 000 visiteurs par jour et on y croise les Hindous venus de toute l'Inde pour y pratiquer leurs dévotions, les saddhus, les jeunes mariés qui viennent demander la protection de Shiva et Meenakshi, les familles assises à même le sol qui s'accordent une pause...

Quatre gopurams extérieurs donnent accès au temple. Le plus imposant, celui du Sud, atteint près de 50 mètres et il est décoré de milliers de personnages du panthéon hindou, des divinités, des héros de l'épopée hindoue, des gardiens, des cavaliers, des taureaux, des monstres menaçants, des ascètes... Ganesh - le Dieu des oeuvres littéraires - sur le rat (sa monture)...mais aussi, bien sûr, des représentations de Shiva et de Parvati puisque le temple est dédié à Meenakshi qui est une forme de Parvati. Parvati est la déesse de Shiva qui, à Madurai, est vénéré sous sa forme Sundareshwara. Le temple consacre d'ailleurs un sanctuaire à chacun d'eux.

Il faut venir dans la journée pour admirer les superbes mandalas dont sont couverts les plafonds des allées, le Sahasrastambha Mandapa ou salle aux mille piliers (sculptés pour la plupart), le bassin du Lotus d'Or... et déambuler dans le temple.

Mais il faut aussi revenir le soir pour se mêler à la foule qui vient assister "au coucher" de la statue de Sundareshvara : elle est portée par les brahmanes, en musique, au milieu des senteurs d'encens qui se mêlent aux parfums des fleurs piqués dans les cheveux des femmes et à l'odeur du ghee que les pèlerins jettent sur les statues, jusqu'au sanctuaire de Mînâkshî pour que les dieux puissent passer la nuit ensemble. Et le temple, dans l'éclairage des lumière artificielles, prend une teinte encore plus magique.

Que l'on soit croyant ou non, il est difficile de rester insensible à cette manière si particulière de rendre hommage à une multitude de dieux qui ne sont que la représentation des hommes dans leur dualité : constructeurs et destructeurs, bienfaisants et maléfiques, séducteurs et fidèles...

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On distingue à Pondichéry la ville blanche et la ville noire. Si l'Inde est totalement présente dan la ville noire, la ville blanche a gardé de la présence française, au plan architectural, une ambiance unique en Inde.

Le temple Perumal, sur MG Road, est superbe et évoque, en modèle réduit le temple de Meenakshi de Madurai...

La pâtisserie Ananda Bhavan, dans Nehru street, offre de délicieuses pâtisseries indiennes...

Dans le Bharaty park, en bordure de la résidence du gouverneur, de même que sur la promenade de 1,5 kilomètre du bord de mer, les fleurs jaillissent des chevelures somptueuses des Indiennes en sari...

Dans le dédale des allées du bazar bruyant, fruits, légumes, poissons... côtoient les échoppes de tissus colorés ou d'épices odorants...

LE TEMPLE MANAKULA VINAYAGAR

Le temple Manakula Vinayagar est un des temples les plus anciens de Pondichéry. Sa particularité est qu’il est totalement consacré à Ganesh. Dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation, des voyageurs…

C'est un temple très fréquenté et chaque jour, Lakshmi, une superbe éléphante vient y passer quelques heures avec son cornac. Ils restent tous deux à l'entrée et si l'on offre un présent à Lakshmi (des pièces qu'elle prend dans sa trompe et remet à son maître ou de la nourriture qu'elle mange aussitôt), elle nous bénit de sa trompe.

le temple Manakula Vinayagar 

PONGAL, la fête des moissons

C'est une des fêtes les plus importantes du Tamil Nadu et elle dure 4 jours à la mi-janvier.

C'est l'époque pendant laquelle les kolams fleurissent sur les pas de porte des maisons . Le premier jour est consacré au dieu des nuages Indra, le deuxième au dieu du soleil Surya, le troisième aux vaches qui sont peintes et décorées et le quatrième jour est réservé aux fêtes familiales.

On déguste pour cette occasion un plat particulier que les femmes cuisent en commun dans des pots de terre : le pongal qui est un mélange de riz sucré cuit avec des lentilles et du lait. C'est un délice.

vaches décorées et kolam 


la fête de Pongal 

LE CONCOURS DE KOLAMS

Un kolam est un motif d'inspiration géométrique ou représentant des fleurs que les femmes dessinent sur le seuil des maisons ou des boutiques, au lever du soleil, en laissant couler de leurs mains, comme d'un sablier,de la poudre de riz blanche ou colorée, sur un sol humidifié, en l'honneur de la déesse Lakhsmi pour l'inciter à apporter prospérité et chance à la famille et pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs, au lever du soleil.

Chaque année Pondichéry organise un concours en bord de mer, et dès le lever du soleil entre 100 et 200 femmes envahissent la promenade Goubert pour y réaliser des oeuvres d’art éphémères.

AUROVILLE

Auroville, à une dizaine de kilomètres de Pondichéry est une cité utopique créée en 1968 par Mirra Alfassa, surnommée "la Mère" qui fut la compagne spirituelle du philosophe indien Sri Aurobindo.

Le projet était de rassembler les hommes et femmes au-delà de leurs croyances, leurs opinions politiques et leur nationalité pour qu'ils vivent en harmonie.

Si Auroville n'a pas atteint le nombre d'habitants espérés, l'endroit regroupe aujourd'hui, dans un parc très agréable, des personnes issues de 50 pays qui vivent en unités de travail.

le Matrimandir 

Le Matrimandir est une superbe création destinée aux rencontres et surtout à la méditation.

La mère a attribué aux 12 pétales d'or qui coiffent le Matrimandir une qualité qui est symbolisée par une fleur et le chemin qui mène au lieu de méditation est jalonné de stèles fleuries.

le parc 
les stèles fleuries d'Auroville 
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Dès mon arrivée, ou avant de prendre l'avion de retour, le masala chaï est devenu le rituel de retrouvailles avec l'Inde, ou celui du départ.

Dans les villes, les villages, sur le bord des routes, il y a partout ces petites gargottes où, pour quelques roupies, on peut boire un verre de chaï.

le chaï 

Recette du chaï

(la variété et le nombre d'épices varient d'une région à l'autre)

- 1 litre d'eau

- 4 dl de lait

- de 50 à 100 g de sucre

- 1 bâton de cannelle

- 5 clous de girofle

- 8 cosses de cardamome

- 1 cuillerée à soupe de gingembre râpé

- 1 cuillerée à soupe de thé noir

Mettez dans une casserole le bâton de cannelle, les clous de girofle, les graines de cardamome écrasées, le gingembre râpé et l'eau. Laissez cuire une dizaine de minutes.

Ajoutez le lait, le sucre et le thé et laissez frémir pendant 3 minutes.

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J'aurais pu vous parler encore de Chennai, de Kochi, Mumbaï, Thanjavur, Trivandrum... car il y a encore mille endroits fabuleux en Inde... et j'ai moi-même encore des tas d'endroits à découvrir...

L'Inde est un pays fabuleux qui ne s'explique pas...

namaste