Sri Lanka

la mer, la montagne, les villes, la campagne... le train de montagne... les rencontres... un voyage délicieux avec ma fille et ma petite-fille
Octobre 2013
15 jours
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Ayubowan... C'est le mot par lequel vous êtes accueillis au Sri Lanka, dès l'aéroport. Il signifie littéralement "puissiez-vous vivre longtemps".

Le Sri Lanka (officiellement République démocratique socialiste du Sri Lanka), autrefois appelé Ceylan (jusqu'en 1972) est une île de l'océan indien à une trentaine de kilomètres au sud-est de l'Inde qui a accédé à l'indépendance en 1948.

La population (un peu plus de vingt millions d'habitants) est constituée d'1/3 de Tamouls et 2/3 de Cingalais.

Depuis 2009, la situation économique s'est améliorée grâce au développement du tourisme, à la culture du thé, du riz, de la canne à sucre, des épices, de la noix de coco, du latex...

Nous avons réservé 2 nuits à l'hôtel Lake Lodge (hôtel confortable, calme, pas trop éloigné du centre ville).

Deux jours à Colombo, cela nous suffit car la ville n'a pas grand intérêt. Nous apprenons par la suite qu'il vaut mieux faire escale à Negombo, petite ville de pêcheurs agréable et proche de l'aéroport.

Nous arrivons à la fin de la mousson et je trouve cela plutôt agréable. La pluie tombe brutalement et on se retrouve trempée par de grosses gouttes, tièdes. Cela dure une dizaine de minutes et s'arrête brutalement. Mieux vaut avoir son kway avec soi !

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Au Sri Lanka, le train est paraît-il beaucoup plus sûr que le bus même si les trajets sont lents et longs et si les trains sont rarement à l'heure.

Nous avions donc décidé de faire le trajet de Colombo à Kandy en train et, dès le lendemain de notre arrivée, nous sommes allées prendre nos billets pour être sûres d'avoir des places en première.

Au Sri Lanka, comme en Inde il y a 3 classes dans les trains.

La 3ème est équipée de banquettes en bois et la 2ème de banquettes en skaï mais il est impossible de réserver car il n'y a pas assez de places. Le voyage peut donc très bien se faire debout ou sur le marchepied !

Nous avions opté pour la 1ère classe, le prix des billets étant tout à fait dérisoire (moins de 5 euros) et, même s'il a fallu plus de 4 heures pour parcourir les 120 km, le voyage a été enchanteur.

La région traversée est magnifique : partout, une végétation luxuriante, des cocoteraies, des rizières, des plantations d'ananas, des étangs... des arrêts dans des gares qui semblent d'une autre époque... Et comme le train roule à très petite vitesse on a tout le temps de se laisser charmer.

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A 120 km de Colombo, au centre du pays, dans un vallon à la végétation luxuriante, Kandy est le plus grand centre religieux du Sri Lanka et la capitale du bouddhisme cinghalais.

Le temple de la dent du Bouddha (où est conservée, depuis le XVIè siècle, la relique de la dent du Bouddha qui aurait été rapportée d'Inde au début de la période bouddhiste du Sri Lanka) réunit chaque année des milliers de pélerins.

Kandy doit essentiellement son charme à la beauté de son environnement et son lac artificiel qui abrite quelques varans qui viennent parfois se prélasser sur les berges donne une atmosphère apaisante à cette ville.

Entourée de hautes collines couvertes d'une splendide végétation, Kandy offre des paysages d'une grande beauté et les singes se sont installés dans certains quartiers et n'hésitent pas à venir vous piquer promptement un toast sur la table du petit déjeuner !

Kandy est une ville très séduisante dans laquelle nous avons fait deux escales. La première fois non loin du centre ville et la deuxième fois, à notre retour de Uppuveli, dans une guesthouse en bordure de jungle (je vous en reparlerai).

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La meilleure manière de se rendre à Haputale au départ de Kandy est incontestablement le train. Certes le trajet est très lent mais quel spectacle !

Lancé à 20 km/h (avec quelques rares pointes de vitesse allant jusqu'à 30 km/h), les vieux wagons de bois traversent en grinçant des cocoteraies, des plantations de thé, frôlent des cascades, franchissent des petits ponts de bois...

Au départ, le train avait déjà une heure de retard et il a pris une deuxième heure de retard pendant le trajet. Nous mettons donc 6 heures - au lieu de 4 ! - pour parcourir la distance qui sépare Kandy de Haputale, soit un peu plus de 100 km.

Mais pour quelques euros nous voyageons en 1ère classe (équipée de la wi-fi pendant tout le trajet... je n'avais jamais vu ça dans un train !).

Et surtout, surtout, l'ambiance et les paysages sont inoubliables.

Nous traversons des régions superbes avant d'atteindre les brumes des montagnes. Il faut parfois rentrer vivement la tête que nous avons mis à la fenêtre pour ne pas être écorchées par les branches des arbres que nous frôlons.


Et lorsque nous arrivons en gare d'Haputale, nous avons l'agréable surprise de voir le patron de la guesthouse qui est venu à notre rencontre avec un tuktuk !

(c'est au Sri Lanka que s'est produit l'accident le plus meurtrier du rail. En 2004, lors du tsunami, des vagues de plus de 5 mètres de haut ont emporté sur plusieurs centaines de mètres le Samudra Devi, un train entre Matara à Galle, faisant 1700 morts parmi les passagers)

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abc guesthouse ??? drôle de nom !...

"a, b, c... comme nos trois garçons" nous ont répondu nos hôtes Saman et Priyanka. Bon... nous nous sommes contentées de cette réponse.

Et pourquoi ai-je kitchisé ces photos de nos hôtes ? Parce qu'il y avait partout dans la maison des photos de toute la famille dans des cadres auréolés de fleurs. Une famille adorable.

Et une grande maison, agréable, accueillante et plutôt kitsch avec une vue magnifique sur la vallée.

et des chambres vastes et très propres...

Ce qui n'empêche pas deux gros cafards (5 cm hors antennes !) de venir nous souhaiter la bienvenue au moment où nous entrons dans notre chambre.

Nous nous glissons dans nos lits, bien contentes qu'ils soient équipés de moustiquaires... roses... pour nous protéger.

vue depuis la guesthouse 

Le lendemain, notre hôtesse accède gentiment à notre demande et nous accueille dans sa cuisine pour que nous puissions assister - et préparer un petit peu - à la préparation du curry.

Evidemment, le curry était délicieux ! (nous avons pris des notes...)

Mais nous avons été totalement bluffées par la dextérité de notre hôtesse.

En à peine plus d'une heure après notre entrée dans la cuisine, elle avait eu le temps d'émincer, de hâcher ou de couper en fines lamelles les gombos, les haricots verts, les oignons, le chou, les carottes, l'ail...

Et le repas (totalement délicieux) était prêt !

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C'est à quelques kilomètres d'Haputale que le fils d'un petit épicier écossais, Thomas Lipton, créa en 1890 sa première plantation de thé, Dambatenna Tea Factory, qui existe toujours.

Au delà de Dambatenna, une route étroite, sinueuse, chaotique et superbe mène, au milieu des plantations de thé, à Lipton's Seat, au sommet de la montagne d'où une vue majestueuse s'offre à nous.

Nous y allons en tuktuk et il nous faut 1h30 pour arriver à destination.

Je ne vous cache pas que par instants, sur cette route étroite et sinueuse, lorsque je vois la hauteur à laquelle nous sommes et le vide en contrebas, j'ai un peu le vertige et je n'en mène pas large... et je crois bien que si notre chauffeur avait, pour une raison ou une autre évoqué l'idée de faire demi-tour, je n'aurais pas protesté. Heureusement, il ne l'a pas fait ! Arrivée au sommet, à près de 2000 mètres, j'ai le plus beau point de vue dont j'ai jamais profité.

Tout le long de la route, nous croisons les cueilleuses tamoules qui ramassent à la main des milliers de feuilles pour les déposer dans de grands sacs qu'elles portent sur leur dos et maintiennent par un bandeau frontal.

Travail difficile. Le terrain est en pente et elles circulent au milieu des théiers (taillés à environ 1 mètre de hauteur pour faciliter la cueillette) pieds nus ou en tongs.

Elles utilisent une baguette de bambou (parfois deux) qu'elles posent sur l'arbuste avant de prélever toutes les feuilles qui dépassent. Elles ramassent à la main environ 20 kg de feuilles par jour pour lesquels elles sont payées un peu moins de 3 euros en fin de journée après avoir fait la queue, avec leur sac, pour la pesée.

Elles sont généralement logées sur la plantation et bénéficient de certains avantages sociaux (soins médicaux et école pour les enfants) qui permettent de les retenir.

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Au petit marché d'Haputale, où nous avons acheté quelques épices, il n'y avait que trois touristes : Gaëlle, Julia et moi.

Au petit marché d'Haputale, où nous avons acheté quelques épices, il n'y avait que trois touristes : Gaëlle, Julia et moi.

Nous quittons Haputale enchantées de notre séjour.

Perché sur la crête de la montagne à près de 1 500 mètres d'altitude, cerné par les plantations de thé, Haputale est un gros village qui respire la simplicité.

Lorsque la brume se lève, le matin, le paysage alentour est d'une beauté à couper le souffle et les promenades sur les petites routes et les chemins rocailleux sont inoubliables.

Les touristes sont rares à Haputale. Suivant les conseils de leurs guides, ils ignorent ce village et font halte à Ella, la petite ville voisine.


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Ce n'est pas à Trinquemalay que nous avons posé nos sacs pendant quelques jours, mais à 5 kilomètres au nord, dans le petit paradis de Uppuveli.

Des maisons et des guesthouses éparses le long d'une superbe plage de sable blanc, très large, immense, bordée de cocotiers.

Très peu de touristes et notre cabanon est sur la plage !

Farniente, baignades, promenades sur la plage... et chaque jour nous assistons à un véritable spectacle dont je ne me lasse pas : le retour de la pêche.

Trois ou quatre fois dans la journée, le bateau est mis à l'eau et s'arrête à quelques centaines de mètres du rivage pour lancer un immense filet que les pêcheurs, réparties en deux équipes d'une dizaine de personnes ramènent.

L'opération est lente, sans doute difficile, et les mouvements des hommes sont parfaitement synchronisés, comme s'ils exécutaient un ballet.


Généralement, la pêche est bonne. Les poissons sont placés dans des corbeilles, rincés dans la mer, pesés et aussitôt achetés.

Ensuite les plus démunis, les corneilles, les chiens récupèrent ce qu'ils peuvent...

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Trinquemalay est un gros village sans charme particulier mais qui offre l'avantage d'être très calme, avec peu de circulation et pas de pollution.

La population est constituée d'un tiers de Tamouls (hindouistes), un tiers de Cinghalais (bouddhistes) et un tiers de musulmans.

A Trinquemalay, il y a un marché et 2 temples intéressants.

- le temple de Kali

Hyperchargé de nombreuses divinités colorées, il est digne des temples de l'Inde.

- le temple de Konesvaram, important lieu de pèlerinage pour les Tamouls

Pour y accéder, il faut grimper vers le Swami rock par un chemin, ombragé par de magnifiques banians , qui offre une vue superbe sur la baie de Trincomalee.

Deux arbres à souhaits bordent la falaise ; ils sont couverts de cages à souhaits et de rubans d'étoffe sur lesquels chacun inscrit ses voeux après avoir acheté une noix de coco surmontée d'une bougie.

Après avoir prié, pour que les voeux soient exaucés il faut fracasser la noix de coco sur une dalle, dans un petit enclos.

et les singes sont toujours présents

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Kandy étant au centre, nous décidons de repasser par cette ville qui nous avait bien plu avant de rejoindre le Sud du pays.

Le bus ?... nous ne nous y sentirions pas assez en sécurité Et puisqu'il n'y a pas de train entre les deux endroits, nous optons pour une voiture avec chauffeur... Le conducteur n'a pas le côté zen de la plupart des Srilankais et sa conduite un peu nerveuse rappelle plutôt celle d'un Français ! Mais nous arrivons à bon port.

nous avons réservé 2 petites chambres dans une guesthouse, sur les hauteurs de Kandy, en bordure de la jungle, St Bridgets guesthouse. L'endroit est calme et très beau... Une maison perdue au milieu d'une végétation exubérante dans laquelle nous apercevons quelques oiseaux inconnus...

La cuisine, préparée par la propriétaire de la maison, est succulente...

Un seul point négatif : l'humidité (dans ma chambre au rez de chaussée) qui me fera quitter Kandy avec un rhume ! Mais il est vrai que la période de la mousson n'est pas tout à fait finie.

Nous déambulons dans les rues, faisons quelques achats et nous installons au bar du Queens hôtel pour y boire une bière dans une ambiance coloniale... avant de faire quelques achats

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Nous nous dirigeons vers le Sud, en direction de Tangalle pour longer ensuite la côte vers l'Ouest.

Nous ne regrettons pas d'avoir profité de la mer dans la région du Nord-est. Ici, les guesthouses et les hôtels en bord de mer sont très nombreux et les plages sont moins magiques que dans la région de Trinquemalay.

Dans l'après-midi, nous arrivons dans la vieille ville de Galle où se trouve notre guesthouse.

J'ai l'impression que nous avons déjà un peu quitté le Sri Lanka pour nous retrouver dans une ville plus "internationale". Cette impression est sans doute liée à l'architecture mais aussi aux touristes plus nombreux et au comportement même des Srilankais.

D'imposants remparts dans lesquels se mêlent granit et corail entourent la vieille ville et il est très agréable de s'y promener au coucher du soleil.

On longe la mer et on peut admirer les fortifications maritimes, les bastions, quelques canons, le phare...

A l'intérieur des remparts les rues étroites et calmes sont bordées d'anciennes demeures hollandaises coloniales aux toits de tuiles romanes, en pierre de taille et aux larges portes... Les voitures sont peu nombreuses... Il y a de belles places ombragées par d'immenses banians...

30 % des maisons seraient les résidences secondaires d'étrangers ou de riches Srilankais et plusieurs anciens bâtiments coloniaux ont été rénovés pour être aménagés en boutiques chics, en hôtels luxueux ou en restaurants.

La vieille ville de Galle est belle. Et elle a du charme. C'est incontestable. Mais c'est un charme compassé et un peu ennuyeux.

Demain, nous irons faire un tour dans la ville moderne de Galle.

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Galle est conçue un peu comme Pondichéry...

Pondichéry est composée de deux quartiers séparés par un petit canal :

- d'un côté, la ville blanche (ou coloniale), calme, propre, avec de coquettes maisons du XVIIIè siècle,

- de l'autre côté du canal, la ville noire beaucoup plus bruyante et animée, où vit la population locale.

A Galle, on distingue la vieille ville de la ville moderne.

Dès que l'on franchit Sun Bastion et quel'on passe le stade de cricket, au-delà des fortifications, Main street est l'accès à la ville moderne beaucoup plus animée.

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Examiner à la loupe les pierres précieuses,

caresser les petits chats,

se détendre,

attendre à la gare de Kandy,

approcher les serpents,

faire la cuisine,

se prendre pour des artistes,

manger avec les doigts (quel plaisir pour Julia !),

rêver au bord de la mer...


Le voyage se termine... il est temps de rentrer à la maison