Madurai est la ville de la belle déesse aux yeux de poisson, Meenakshi.
C'est une des villes les plus anciennes de l'Inde et c'était un grand centre littéraire durant les trois premiers siècles de l'ère chrétienne. Elle ressemble à un énorme bourg avec ses rues poussiéreuses, larges, encombrées d'une foule de gens, de voitures, de scooters et de rickshaws. La vie urbaine y est animée mais, avant tout, Madurai est un temple et au-dessus des toits, on aperçoit de loin les tours du temple réputé le plus imposant du pays.
Centre de pèlerinage depuis des siècles, Madurai est sans doute un des lieux de culte les plus fascinants de l'Inde.
Meenakshi Le temple de Meenakshi
Sur les rives du fleuve Vaigai, Madurai, lieu sacré et une des villes les plus anciennes de l'Inde, est la seconde ville la plus importante du Tamil Nadu.
L'édifice qui attire à Madurai les touristes et surtout les pèlerins (ils sont des milliers à venir chaque jour de toute l'Inde) est le temple de Meenakshi qui s'étend sur environ 5 ha, au coeur de la vieille ville. Consacré à la déesse Meenakshi (une des incarnations de la déesse hindoue Pârvatî), c'est l'un des rares monuments religieux d'Inde à être dédié à une divinité féminine. Connue sous le nom de « déesse aux yeux de poissons » Meenakshi incarne la fertilité et l'amour.
Le temple possède 11 tours - dont 4 mesurent près de 60 mètres - qui sont hérissées d'une incroyable débauche de statues de divinités peintes de toutes les couleurs (on dit qu'il y en aurait 30 000). Quatre gopurams extérieurs donnent accès au temple et la foule attend patiemment devant les quatre portes d'entrée, après avoir déposé ses chaussures, pour envahir ensuite le temple en un flux continu à travers les halls, les vestibules, les mandapas (salles à colonnes), jusqu'au coeur du sanctuaire (interdit au non-hindous) où brille dans la lumière des lampes à huile, la statue du dieu. Sa contemplation, le darshan (contact visuel direct avec le dieu), étant la récompense ultime.
Dans la journée on peut admirer le teppakulam (bassin de dévotion) bordé de galeries, les superbes mandalas dont sont couverts les plafonds des allées, la salle aux mille piliers (sculptés pour la plupart), le bassin du Lotus d'or... et déambuler avec émerveillement dans le temple.
Mais il faut revenir en fin de journée car chaque soir, la statue de Sundareshvara (nom local de Shiva) est portée par les brahmanes, en musique, au milieu des senteurs d'encens qui se mêlent aux parfums des fleurs piqués dans les cheveux des femmes et à l'odeur du ghee que les pèlerins jettent sur les statues, jusqu'à la chambre d'argent de Meenakshi pour qu'il puisse y passer la nuit avant d'être ramené dans ses quartiers pour la prière du matin.
Pudu Manapam
En face de l'entrée est du temple de Meenakshi se trouve Pudu Manapam. C'est un ancien temple du Xème siècle, aujourd'hui désacralisé, avec de superbes piliers qui, aujourd'hui, abrite un étonnant marché : des tailleurs qui confectionnent en quelques heures sur leurs machines à pédales le vêtement que vous leur demandez et des petits marchands qui proposent tout ce qui est nécessaire à la couture.
le temple Mariamman
Le temple Mariamman - vieux de 2000 ans - est situé près de la rivière Vaigai, à l'est de Madurai, à environ 5 km du temple de Meenakshi et le moolavar (déité principale) des lieux est Mariamman (mère Mari), principale déesse-mère de l'Inde du Sud. Mariamman est la déesse de la pluie et de la fertilité mais elle est surtout célèbre pour être la déesse des maladies et principalement de la variole. Son pouvoir est sans limites et elle est considérée comme la gardienne de Madurai.
Bien que le sanctuaire Mariamman soit le sanctuaire principal le temple abrite également la déesse Pechi Amman et Ganesh (le dieu à tête d'éléphant) à côté de l'arbre peepul (le figuier sacré).
Devant le temple, se trouve un immense teppakulam (bassin principalement utilisé pour les dévotions) de 16 ha relié à la rivière Vaigai par un ingénieux système de réservoirs souterrains et qui possède sur chacun de ses quatre côtés d'enceinte douze marches en granit qui conduisent au bassin. Au centre du bassin, il y a un Mandapam (salle à colonnes considéré comme une pièce de méditation) dans laquelle les fidèles se recueillent avant d'accomplir leur puja (rituel d'offrandes et de vénération) ainsi que le temple de Ganesh et un jardin.
Pendant la nuit de pleine lune du premier mois du calendrier tamoul a lieu le Theppotsavam (festival de char) et de nombreux hindous viennent assister à cette célébration.
Puisque nous sommes à Madurai justement ce jour-là nous décidons de nous y rendre. Le tuktuk nous dépose à 1 km du temple tant la circulation est dense et nous nous mêlons à la foule pour parcourir à pied la distance qui nous sépare du temple. Je suis impressionnée par la foule qui s'achemine vers le temple et tout autour du teppakulam des milliers de gens attendent dans le bruit de la musique et des appels à prudence des haut-parleurs. Le temple étincelle de lumières qui se reflètent dans l'eau du teppakulam et c'est superbe. Les gens autour de nous sont chaleureux et partagent avec nous des beignets et des biscuits. Nous patientons pendant 2 heures. Soudain ,lorsque la lune apparaît, la foule s'agite "look, look..." nous répètent nos voisins... Les déités du temple sont amenées dans des bacs jusqu'à un "bateau-char" illuminé qui commence à se déplacer lentement... Il est tiré depuis les bords du bassin à l’aide de grosses cordes par des fidèles qui obligent sans ménagement la foule à s’éloigner du bord tandis que les policiers la bousculent pour qu'elle ne gêne pas l'avancée des "tireurs de cordes". Je suis même obligée d'extraire de la cohue un gamin qui était à côté de moi et de le soulever de peur qu'il ne soit piétiné par la foule pour le rendre à sa mère.
Ces mouvements de foule sont assez paniquants et nous quittons l’endroit à la recherche d’un tuk-tuk pour rentrer à l’hôtel.
le Gandhi Museum
C'est au cours de sa vie à Madurai que le Mahatma Gandhi renonça, en 1921, à porter des vêtements européens, se rasa le crâne et opta définitivement pour le dhoti, ce vêtement des paysans indiens, et le Gandhi museum de Madurai, inauguré en 1959 par Nehru, lui rend un émouvant hommage.
Il retrace l'histoire de la lutte de l'Inde pour l'indépendance et le rôle central qu'y a tenu Gandhi.
Certains de ses objets personnels (en particulier le dhoti taché de sang qu'il portait lorsqu'il fut assassiné en 1948) ainsi que des photos, des citations de Gandhi et des textes relatant l'histoire de la colonisation et de la lutte pour l'indépendance.
Situé dans un grand parc, Gandhi museum est un musée un peu décrépit et poussiéreux mais riche en documents et très instructif.