« A moins que tu n’y viennes, tu ne sauras jamais à quoi ressemble Petra. Sache seulement que tant que tu ne l’auras pas vu, tu n’auras pas la plus petite idée de la beauté que peut revêtir un lieu » (T.E Lawrence alias Lawrence d'Arabie)
Petra Blottie entre les canyons érodés des vallées du sud, non loin du désert, la cité antique de Petra, a été habitée depuis la préhistoire. Carrefour important entre l'Arabie, l'Égypte et la Phénicie elle était la capitale des Nabatéens, peuple commerçant qui, à partir du VIè siècle avant J.-C., domina la région jusqu'à l'arrivée des Romains.
Sculptée dans la roche, secrètement cachée à l'abri des montagnes, dans un dédale de failles granitiques, à l'intérieur d'un cirque de montagnes percé de couloirs et de défilés, Petra est un site archéologique des plus célèbres, où se mêlent les influences de traditions orientales anciennes et de l'architecture hellénistique.
Les extraordinaires couleurs du site qui sont dues à la présence d’oxydes métalliques piégés dans les grès : oxyde de fer pour les couleurs rouges ou jaunes, de cuivre ou de cobalt pour le bleu, de soufre pour l’ocre, de noir pour le manganèse… constituent de véritables tableaux.
Une inscription nabatéenne trouvée à l'entrée du Siq semble d'ailleurs indiquer que le nom sémitique de Pétra était "reqem", qui renvoie au caractère multicolore des blocs de grès. Les blancs, les mauves, les stries ocre embellissent celle que l'on nomme la "cité de grès rose", et lui donnent une atmosphère étonnamment vivante, comme si elle avait su garder, mystérieusement, le secret de la route des caravanes.
Les Nabatéens ont sculpté dans les montagnes de grès dont les couleurs varient selon la lumière du jour des temples et des tombeaux aux façades impressionnantes .
Grâce à un système de distribution d'eau très avancé, la cité était une véritable oasis artificielle. Aujourd’hui, on peut encore voir les vestiges de ces installations sur le flanc des parois.
Pour les trois jours que nous passons ici, nous avons trouvé un hôtel dans la ville basse et c'est parfait car nous pouvons chaque jour aller à pied sur le site de Petra où nous nous rendons tôt le matin.
Nous avons acheté depuis la France le "jordan pass" que je conseille vivement car il donne accès à la plupart des sites touristiques et cela s'avère bien plus économique que les billets pris à l'unité.
BAB EL SIQ
Une fois franchi le guichet de vente des billets, on arrive sur le Bab el Siq (signifiant la porte vers le Siq). C' est une allée bordée de quelques monuments qui mène au Siq.
Bab el Siq - Petra le SIQ
C’était autrefois la seule voie d’accès à la ville de Petra.
Invisible depuis la route, la faille longue de 1,2 km, fa été creusée par les torrents dont les Nabatéens avaient détourné le cours pour pouvoir emprunter cette gorge aux immenses parois verticales, voie stratégique facile à défendre.
En suivant le lit du cours d’eau Wadi Moussa, ce long corridor se fraie un chemin entre des falaises qui peuvent atteindre 100 mètres de haut et dans lesquelles les Nabatéens avaient creusé des rigoles qui permettaient d’acheminer l'eau jusqu'à la ville. Les parois de grès rose sont creusées de nombreuses niches qui abritaient des idoles et l’érosion y a dessiné d’étranges sculptures.
Bab el Siq - Petra Après avoir parcouru allègrement (en tout cas le premier jour) environ 2 kilomètres depuis l'entrée sur le site, soudain, dans l'entrebaillement de la falaise, entre les formes découpées de la roche le Khazneh apparaît.
le Siq - Petra
le KHAZNEH
Le Khazneth c'est l'image la plus célèbre de Petra. Khazneh qui signifie "trésor" en arabe dévoile une façade de 40 mètres d'inspiration corinthienne avec deux niveaux de colonnes, entièrement intégrée à la roche et s'ouvrant sur des salles intérieures vastes et travaillées (que l'on ne peut plus visiter). Elle a été taillée dans le grès au 1er siècle avant J.-C. et les archéologues ne savent toujours pas quelle était sa fonction.
La partie supérieure est sculptée d’aigles, de personnages parmi lesquels on devine une femme tenant une corne d’abondance et d'Amazones.
Les encoches dans la pierre, sur les côtés, auraient servi aux ouvriers lors de la réalisation de la façade qui a été creusée en partant du haut, à l'aide d'échafaudages. En effet, plus sculpteurs qu'architectes, les Nabatéens réalisèrent rapidement qu'il était plus facile de s'attaquer à la roche tendre que d'édifier des ouvrages vulnérables aux tremblements de terre
Le Khazneh est aussi appelé "le trésor du pharaon" car pendant longtemps les Bédouins qui vivaient sur le site croyaient que l'urne funéraire située en haut du bâtiment contenait un important trésor.
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le Khazneh - Petra LA RUE DES FACADES
Après le Khazneh, une large allée sur la droite mène à la rue des façades ainsi nommée parce qu' elle possède un alignement d'une quarantaine de tombes et d'habitations troglodytes (qui ont pour la plupart subi les ravages de l'érosion) datant pour les plus anciennes du 2ème millénaire avant J.-C.
rue des façades - Petra EL MADHBA - LE HAUT LIEU DU SACRIFICE
C'est par un chemin tortueux et une série de 800 marches !...qu'on accède à cet endroit qui domine la ville.
Sur place se dressent deux obélisques de 7 mètres représentant les deux principaux dieux nabatéens, Dushara et Al-Uzza auxquels étaient destinés les sacrifices (d'animaux apparemment).
Autour de la "table", une grande rigole terminée d'un cercle servait à recueillir le sang de l'animal qu'on utilisait ensuite pour badigeonner l'autel des dieux.
En fait, El Madhba n'est pas un endroit extraordinaire, la beauté est dans les chemins qui y mènent.
El Madhba - Petra Le chemin est absolument magnifique et les couleurs chatoyantes de la roche font oublier la fatigue.
Petra ED DEIR - LE MONASTERE
De l'autre côté du théâtre se trouve le monastère, Ed Deir. Mais il y a autant de marches à monter que pour aller à El Madhba et je dois dire que je commence à en avoir plein les baskets ! Courageusement Chantal fait le trajet à pied mais moi, je décide de faire une partie du chemin à dos d'âne. Je ne grimpe que les 178 dernières marches (je les ai comptées dans la descente !), sur un total de 788...
Le monastère est un imposant édifice de 45 mètres de haut et 50 mètres de large taillé dans le grès jaune de la montagne. Il date du 1er siècle après J.-C. mais, là non plus "on" ne sait pas grand chose de sa fonction initiale même si "on" sait qu'il aurait servi plus tard d'église à l'époque byzantine.
Au-delà du monastère, sur un belvédère qui offre une vue magnifique sur le Wadi Araba un Bédouin nous propose de siroter sur un coussin un thé à la cardamome.
Le chemin qui mène au monastère offre ici encore un paysage coloré, accidenté... avec toujours ces roches veinées de couleurs.
Ed Deir - Petra Petra est un endroit magique... Nous y avons passé 3 jours à déambuler en tous sens mais le séjour aurait pu durer bien plus longtemps tant il y a de choses à voir... Pour plus de détails et de photos vous pouvez aller vous promener sur mon blog (www.chicha.over-blog.net) car il ne m'est pas possible de tout mettre ici.
A signaler quand même encore les tombes royales sublimes... le théâtre, le musée... et la rencontre de Lydia, Othman et leurs copains chez qui nous sommes allées diner un soir.
Petra