Carnet de voyage

Imprévisible Islande

14 étapes
5 commentaires
une semaine en Islande
Mai 2018
7 jours
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mi avril 2018...

A la mi-avril, j'ai la surprise et le plaisir de recevoir une notification de my atlas au sujet d'un concours auquel je participe : "... enfin, chance ultime, félicitations à qui a trouvé l’œuf en or, et remporte les deux billets d’avion pour l’Islande"...

C'était totalement inattendu... Yessss... Je suis super contente !

L'Islande ? Mes voyages ne m'ont jusqu'à présent jamais menée dans cette direction là... Super, ça va être une grande découverte... Merci encore my atlas.


Je propose à ma soeur de se joindre à moi et la décision est vite prise : le départ aura lieu avant le mois de juin.

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Comme la durée du séjour n'est que de 1 semaine, j'ai essayé d'organiser au mieux toutes les étapes...

En atterrissant à 14h10 nous avons largement le temps de rejoindre Landeyjahöfn pour y prendre le ferry de 19h45 afin de passer deux nuits chez une amie couchsurfeuse, Viktoria, à Heymaeyn sur les îles Vestmann.

Mais dès l'atterrissage, après avoir récupéré la voiture louée (une Dacia Duster pour pouvoir à l'occasion y passer éventuellement la nuit !) je reçois un sms de la compagnie de ferries : pour cause de tempête les traversées en ferry depuis Landeyjahöfn sont annulées pendant deux jours... Aïe, aïe, aïe... je découvre ainsi très vite que la météorologie en Islande est totalement imprévisible et qu'il faut être prête à modifier rapidement le circuit soigneusement préparé.

Changement de programme donc ... Nous décidons d'aller jusqu'à Reykjavik et nous trouvons rapidement un endroit où dormir. Et sur le trajet jusqu'à la capitale, avec les rafales de vent et les trombes d'eau, nous essuyons effectivement une grosse tempête.

Mais nous nous rendrons vite compte que modifier le parcours des visites n'est qu'un inconvénient mineur car il y a mille endroits à voir et on finit par accepter que la pluie et le vent font partie du décor (à condition bien sûr de ne pas camper !).

Et lorsque le soleil est au rendez-vous, c'est un vrai bonheur : la qualité de la lumière est exceptionnelle et le bleu de l'océan et du ciel est encore plus beau que sur la côte d'Azur.

Nous allons découvrir tout au long de cette semaine, que le temps ne cesse d'être surprenant et laisse l'impression que l'on peut avoir les 4 saisons dans une même journée avec un ciel d'un bleu intense rapidement suivi de pluie et de ciel bas ou de vent glacial.

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Reykjavik, capitale la plus septentrionale au monde, n'a rien d'une grande métropole. C'est une petite ville agréable qui se parcourt aisément à pied et dont on a une vue colorée depuis le clocher de l'église Hallgrimmskirkja. Une église à la surprenante architecture en forme de fusée et dont, pour moi, les deux attraits essentiels sont ses superbes orgues colossales et l'ascenseur qui permet d'accéder au sommet du clocher pour avoir une vue d'ensemble de la ville.

l'église Hallgrimmskirkja 

Dans la vieille ville, entre le port et le lac, dans la rue Langavegur et les rues avoisinantes, on peut se promener dans un quartier semi-piéton animé avec des boutiques, des restaurants, des cafés... au milieu de maisons colorées en bois, en tôle ondulée, en pierre de lave...

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Dans le quartier du port, Harpa est une impressionnante salle de concert et de conférence qui semble posée sur la mer.

La façade sud est un incroyable kaléidoscope composé de plus de 10 000 petites vitres en nid d'abeille et l'idéal est de prendre l'ascenseur jusqu'au dernier étage puis de descendre l'escalier à pied pour apprécier à la fois l'architecture, les magnifiques volumes intérieurs, le plafond en miroirs, les fenêtres écailles...

Harpa 

Mais le plus sublime est de venir voir Harpa en fin de journée lorsque le soleil frôle la mer. Les vitres se parent alors de couleurs étincelantes et le jeu de lumières est grandiose.

Harpa 
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Soebraut est une longue promenade qui longe la rive du golfe de Reykjavik à partir de Harpa. La mer y est bordée de cailloux de lave noire souvent assemblés en petites sculptures au gré des promeneurs et lorsque le vent ne souffle pas trop fort, il est bien agréable de se promener là en bordure de mer avec les glaciers en toile de fond.

A 500 mètres de Harpa (le bâtiment cubique et noir que l'on voit dans le fond de la première photo), une sculpture en acier inoxydable est posée sur la promenade. Elle évoque le squelette d'un bateau viking tourné vers l'océan ; c'est le Sölfar ("le voyageur du soleil") qui resplendit en fin d'après-midi, lorsque le soleil est à l'horizon, et qu'il éclaire le Sölfar en le teintant de belles nuances dorées.

le Soebraut et le  "voyageur du soleil"
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Aurora Reykjavik

Aurora Reykjavik est un musée qui console celles et ceux qui n'ont pas la chance de visiter l'Islande pendant la saison des aurores boréales.

Un musée superbement bien conçu et magique... Des explications claires et précises sur le fonctionnement des aurores boréales, des photos à couper le souffle, les légendes auxquelles ces phénomènes ont donné naissance, une superbe vidéo et dans la boutique à la sortie, la possibilité de chausser des lunettes virtuelles qui nous font assister à différentes aurores boréales. Epoustouflant.

Ce n'est pas moi qui ai fait (vous vous en doutez) les photos d'aurores boréales ci-dessous mais je n'ai pas résisté au plaisir de vous en faire profiter...

aurores boréales 

Phallological museum

Ce serait le seul musée au monde de ce type et il se veut sérieux et scientifique. Il n'expose pas moins de 285 sexes masculins de toutes tailles, de la musaraigne à la baleine, conservés dans du formol pour la plupart, des tableaux, des légumes en forme de sexe, des statuettes phalliques, des sexes de trolls et d'elfes, etc. Il y a quelques curiosités et des drôleries : le moulage des sexes de l'équipe de handball d'Islande, des préservatifs aux couleurs d'aurore, des mugs-pénis...

La visite n'est pas appréciée par tout le monde. Même si elle n'est pas toujours de très bon goût, je l'ai trouvée amusante.


phallological museum 
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Sur la route de Seljalandfoss, notre première étape est la petite ville de Hveragerdi qui se trouve à proximité d'une aire géothermique.

Avant d'y accéder, nous traversons un plateau volcanique et nous nous arrêtons à la centrale géothermique de Hellisheidi, une quinzaine de kilomètres avant Hveragerdi dont nous ne verrons pas grand chose car à l'heure à laquelle nous passons, tout est encore fermé, exceptée une serre que nous visitons.

le plateau volcanique et la centrale géothermique de Hellisheidi 

Kerid

Kerid est le cratère d'un volcan vieux de 6 500 ans avec un lac en son fond auquel on accède par un chemin de terre rouge et un escalier pour admirer de plus près la roche striée de manière impressionnante d'ocre et de noir. Il y a quelques années, la chanteuse Bjork a donné là un concert depuis un radeau sur le lac !

le cratère du Kerid 

Entre Kerid et Seljalandsfoss, sur la route de Pjodvegur, les paysages qui passent des terres arides aux champs de lave avec parfois un peu de verdure et des glaciers dans le fond restent impressionnants.

sur la route de Pjodvegur 

Seljalandsfoss

On aperçoit la cascade de Seljalandsfoss de loin depuis la route, bien avant de garer la voiture sur le parking et le spectacle est magique. La cascade ne ruisselle pas sur la roche, elle tombe à pic d'une soixantaine de mètres de hauteur, masquant en partie l'entrée d'une grotte.

Devant la chute, après avoir grimpé quelques marches, une passerelle permet de se faufiler derrière le rideau d'eau. Le sentier contourne le rideau d'eau (indispensable d'avoir un coupe-vent et de protéger son appareil photo !) et on se retrouve dans une vaste grotte envahie par le bruit de l'eau qui tombe et nous isole de la campagne alentour.

A la sortie de cette grotte, on longe la falaise herbeuse par le bas sur 500 m pour observer une multitude d'autres cascades.

Le spectacle de cette première cascade est un enchantement.

seljalandsfoss 
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Skogafoss

Skogafoss est une autre superbe cascade. Elle tombe du même plateau que Seljalandsfoss mais elle est totalement différente. Son rideau d'eau est beaucoup plus large - il mesure 25 m - et la cascade se termine dans un très beau cadre de verdure. On peut s'en approcher très près... au risque de revenir absolument trempé !

Par un escalier, on peut accéder à l'endroit où la rivière se jette dans le vide, 65 mètres plus haut. On dit que derrière le rideau d'eau se trouve encore le trésor d'un colon viking...

skogafoss 

Vik y Mirdal

Vik est un petit village de bord de mer et les guides conseillent de grimper jusqu'à son église pour y brûler un cierge car c'est l'endroit le plus pluvieux d'Islande. Mais ce jour-là, il pleuvait beaucoup trop pour que nous envisagions d'y grimper.

Nous avons par contre passé un long moment, chaudement couvertes et protégées du mieux possible de la pluie, sur l'impressionnante plage de Reynisdrangar classée parmi les dix plus belles plages non tropicales dans le monde... La plage de Reynisdrangar doit son impressionnante couleur noire à son sable d'origine volcanique.

Avec le ciel bas et lourd de ce jour-là, la plage de sable de lave et la mer déchaînée, l'endroit n'incitait vraiment pas à se baigner.

la plage de Vik y  Myrdal et les Reynisdrangar (pics rocheux) dans le fond de la troisième photo 
la plage de lave noire sous la tempête 

Solheimajökull

Pour terminer notre journée, nous avons fait une halte au glacier de Solheimajökull.

Le glacier Solheimajökull a un rôle important au plan écologique et il fait office de sonnette d'alarme de la dégradation de la planète. En effet, en Islande, le réchauffement climatique va cinq fois plus vite que dans le reste du monde et ce glacier, à la bordure de la calotte glaciaire se rétrécit d'un kilomètre chaque année !

Le contraste entre le glacier blanc et le sol volcanique sombre qui affleure de plus en plus est terriblement impressionnant, presqu'angoissant. On pourrait dire qu'on a l'impression de "sentir" la souffrance de la terre.

Solheimajökul 
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Le champ géothermique de Geysir - un ensemble de sources chaudes - se situe à une soixantaine de kilomètres de Reykjavik et Geysir est le geyser islandais qui a donné son nom à tous les autres.

Même si le geyser ne jaillit plus à 50 ou 60 mètres comme avant les années 50 mais seulement à une quinzaine de mètres, il reste quand même une manifestation volcanique spectaculaire.

La plupart des touristes attendent religieusement, l'oeil rivé au viseur de l'appareil photo, que le geyser jaillisse. Il faut être à la fois patient et vif pour saisir l'instant car le jaillissement ne dure que quelques petites secondes.

J'ai quand même essayé de faire une petite vidéo mais...

L'endroit est assez exceptionnel et outre les geysers de Geysir et Strokkur des fumerolles, des mares de boue bouillonnante et des sources d'eau chaude parsèment le terrain.

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Encore une cascade... encore une autre vision et d'autres sensations... à une dizaine de kilomètres de Geysir.

Gullfoss signifie "chutes d'or" et cette cascade doit son nom aux arcs-en-ciel qui l'enjambent dans les tourbillons de vapeur d'eau.

Gullfoss est une cascade avec un débit particulièrement puissant : en moyenne 140 m3 d'eau par seconde qui plongent en une chute tourbillonnante dans une étroite fissure qui fait l'effet d'un grand canyon.

Les gorges de Gullfoss sont longues de 2,5 km et dévalent deux paliers successifs dont le dernier plonge dans un étroit ravin. 32 mètres de chute au total dans un vacarme assourdissant, des centaines de tonnes d'une eau boueuse qui se déversent dans la rivière Hvità qui prend sa source dans la calotte glaciaire.

Il faut aller jusqu'au bout du chemin, jusqu'à la première chute pour profiter d'un spectacle inoubliable et peu importe d'en revenir complètement trempée même si le vent froid souffle.

Gullfoss 
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Vallavegur

Vallavegur est la superbe route qui mène à Pingvellir (ou Thingvellir) avec des paysages aux couleurs changeantes allant du roux au noir de la lave en passant par le jaune acide du soufre partout présent...

Vallavegur 

Pingvellir

Le Pingvellir est un parc national situé dans un fossé d'effondrement causé par la dérive des continents et qui vaut autant par sa beauté que par son importance historique (il fut le siège du premier parlement au Xème siècle).

Pingvellir se trouve à proximité du lac Pingvallavatn, le plus grand lac d'Islande formé par un effondrement du sol provoqué par la dérive des continents. Des failles parallèles suivent la direction d'un axe sud-ouest / nord-est qui est la direction du rift où l'écorce terrestre se partage, marquant la séparation des plaques tectoniques de l'Europe et de l'Amérique du Nord.

Pingvellir 

Almannagja

L'Almannagja est la plus importante et la plus célèbre des failles tectoniques du parc que l'on peut emprunter sur une centaine de mètres et c'est assez impressionnant. On pourrait se croire dans un autre monde et on s'imagine aisément dans "le Seigneur des anneaux" !

La faille mesure 7,5 km de long et se faufile entre des murs de basalte majestueux. Elle rappelle que l'Islande repose sur la faille intercontinentale qui sépare la plaque tectonique eurasienne de la plaque américaine.

la faille d'Almannagja 

Oxaràrfoss

Oxaràrfoss est une belle chute d'eau qui se jette de la haute muraille naturelle de l'Almannagja.

Un peu plus loin, la rivière Oxara se déverse dans le lac Pingvallavatn en passant par un bassin profond dans lequel, au Moyen-Age, on noyait les sorcières et les femmes infidèles.

Oxaràrfoss 
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Bien que le temps soit particulièrement pluvieux et venteux nous décidons quand même d'aller faire un tour jusqu'au champ géothermique de Seltun qui se situe sur une fissure volcanique éruptive avec des évents de vapeur importants et une forte odeur de soufre.

Le temps super orageux et la ligne d'horizon bouchée n'étaient sans doute pas faits pour nous rassurer et quand la route a cessé d'être goudronnée pour se muer en chemin caillouteux, nous nous sommes lamentablement dégonflées et nous avons rebroussé chemin (c'est plus tard seulement que je verrai sur la carte routière que le chemin n'est caillouteux que pendant quelques kilomètres et que la route est de nouveau goudronnée quelques kilomètres plus loin !).

Nous sommes donc allées jusqu'à Hafnarfjördur qui nous a semblé moins inquiétante, même si la ville est construite sur un champ de lave.

Hafnarfjördur se trouverait à la croisée de plusieurs lignes d'énergie et c'est sans doute la raison pour laquelle elle abriterait la plus grande communauté d'elfes, de gnomes et de lutins...

Mais nous ne les avons pas rencontrés !

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humour islandais 
graffitis à Reykjavik 
lumière d'orage sur Reykjavik 
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Malgré le froid, malgré la pluie, malgré le vent, J'ai adoré ce voyage en Islande et je suis revenue en France avec l'impression d'être de retour d'une autre planète.. A cause de la beauté des paysages, de leur diversité, de leur richesse mais aussi à cause de cette étrange et inexplicable impression d'être plus près de la terre.

Comme je n'ai pas eu le temps de faire tout ce que j'avais prévu j'y retournerai peut-être un jour...