Angkor et Siem Reap

voir enfin Angkor
Décembre 2019
4 jours
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Cette année, c'est décidé : je quitte la Thaïlande quelques jours pour faire une incursion au Cambodge ou plus précisément pour visiter le site archéologique d'Angkor.

A l'arrivée, légère déconvenue : habituée à la Thailande, j'avais complètement zappé qu'il faut un visa pour entrer au Cambodge et alors que j'arrive enfin devant le guichet de contrôle il me faut reprendre mon attente dans une autre file... Mais bon... il me suffit de payer les 35 $ règlementaires.

La guesthouse dans laquelle j'ai réservé une chambre propose le transfert gratuit depuis l'aéroport et un tuktuk m'attend pour parcourir les cinq kilomètres qui séparent l'aéroport de la ville de Siem Reap.

C'est déjà la fin de l'après-midi et je décide de rejoindre le night bazar pour goûter la streetfood locale.

La première impression que j'ai de Siem Reap est assez désastreuse. Je me retrouve dans Pub street (que je crois être le night bazar). Une rue assez large le long de laquelle sont alignés cafés et restaurants à l'occidentale dans une débauche de néons colorés, de chants de noël en version américaine... et tous les prix sont affichés en dollars !...

Je m'installe à une terrasse pour mon premier plat cambodgien (awak chicken) avec une bière mais je m'empresse de rentrer à la guesthouse, d'autant que demain matin j'ai rendez-vous à 4h30 avec mon chauffeur de tuk-tuk pour voir le lever du soleil sur Angkor Wat.

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Angkor, site archéologique du Cambodge composé d'un ensemble de ruines et d'aménagements hydrauliques, a été la capitale de l'empire khmer du IXème au XVème siècle.

Ces ruines proches de la ville de Siem Reap et situées dans les forêts qui jouxtent le nord du lac Tonlé Sap ont été classées en 1992 au patrimoine mondial par l'UNESCO.

C'est au milieu du XIXème siècle, au début de la conquête de la Cochinchine par la France, qu'un naturaliste et un abbé français redécouvrent Angkor Wat et depuis le début du XXème siècle, le site d'Angkor est patiemment réhabilité par des archéologues.

En 1993, lorsque la guerre civile s’estompe, l'UNESCO lance un programme de préservation du site et après de nombreuses campagnes de restauration et un très long déminage, la plus grande partie du site d'Angkor est aujourd'hui visitable.

Les fouilles ont confirmé qu'Angkor était bien l'un des plus vastes complexes urbains de l'ère pré-industrielle, bien plus étendu que ce qu'on avait imaginé : le centre urbain s'étendait sur 400 km2 et la surface totale atteignait 3 000 km2, soit dix fois plus que ce que l'on avait cru au départ.

La civilisation khmère avait appris à maîtriser le problème de l'eau en la stockant dans d'immenses bassins (les baray) pendant la période des déluges saisonniers de l'Asie. Cela permettait d'éviter les inondations et de restituer l'eau en période de sécheresse. Mais de graves sécheresses ponctuées de pluies torrentielles auraient anéanti le système hydraulique ingénieux et complexe. Cela entraîna la chute d'Angkor et le pouvoir se déplaça vers Phnom Penh au XVème siècle.

l'arrivée sur le site d'Angkor 
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Il est à peine plus de 5 heures quand le tuktuk me dépose devant l'entrée d'Angkor Wat, le plus grand et le mieux préservé des temples du site.

Construit au début du XIIè siècle pour honorer Vishnou (un des trois principaux dieux du panthéon hindou avec Shiva et Brahma) ce temple devint un lieu bouddhiste vers la fin du XIVème siècle et aujourd'hui encore, les moines bouddhistes y viennent en pèlerinage.

Il associe les deux bases de l'architecture khmère des temples : le temple-montagne (temple construit au sommet d'une pyramide à plusieurs étages symbolisant le Mont Meru, la maison des dieux, dans la mythologie hindouiste) et le temple à galeries. Ses murs sont ornés de nombreux bas-reliefs.

Angkor Wat représente le symbole du Cambodge et figure sur le drapeau national ainsi que sur certains billets de banque.

Je suis arrivé tôt sur le site mais, dès les premières heures de l'aube, il y a déjà beaucoup de touristes venus assister au lever du soleil sur le temple. Je choisis donc d'abréger la visite, comme me l'a suggéré mon chauffeur-guide pour profiter pleinement des temples suivants, dans le calme.

Après un petit salut aux singes, je rejoins donc mon tuk-tuk qui m'attend au bord du lac et nous filons vers Wat Bayon.

 Angkor Wat
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Je me félicite d'avoir suivi le conseil de mon guide-chauffeur et d'avoir d'abrégé le temps passé au temple d'Angkor Wat : je vais avoir la chance d'être quasiment seule sur presque tous les sites...

Wat Bayon 

Construit au XIIIème siècle, Wat Bayon est le dernier des "temples-montagnes" (les temples-montagnes sont des temples construits au sommet d'une pyramide à plusieurs étages évoquant le Mont Meru de l'hindouisme (ce dernier étant sensé représenter le centre de l'univers équivalent à l'Olympe des Grecs).

C'est un petit (l'enceinte extérieure mesure environ 150 mètres de côté) temple bouddhiste d'une richesse exceptionnelle avec des piliers sculptés sur leurs quatre côtés d'immenses visages de Bouddhas impressionnants et des bas-reliefs représentant des scènes de la vie quotidienne.

 Wat Bayon
 vidéo : un aperçu de Wat Bayon
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 la terrasse des éléphants

Construite au XIIème siècle et longue de 350 mètres, la terrasse des éléphants était une terrasse d'apparat royal. Elle était utilisée par le roi pour saluer son armée victorieuse au retour des combats ou, plus généralement, pour assister aux spectacles, aux parades des éléphants et aux cérémonies publiques.

Il ne reste aujourd'hui que les fondations du complexe mais selon les récits d'un empereur chinois, en visite au Cambodge au XIIIème siècle, la terrasse des éléphants disposait d'un pavillon en bois et de miroirs encadrés d'or.

Outre les sculptures d’éléphants, on peut y voir des sculptures de soldats au bras armé et dressé ou encore des sculptures de lions et de Garuda (être mythique de la mythologie hindoue)

Les escaliers sont gardés par des balustrades nagas (serpents que l'on voit fréquemment le long des escaliers des temples et qui sont sensés garder les trésors de la nature et apporter la prospérité).

la terrasse des éléphants 
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 la terrasse du roi lépreux - le dieu Yama

La terrasse du roi lépreux date de la fin du XIIème siècle et possède une façade de grès d'environ 25 m de côté et 6 m de haut qui est entièrement ornée de bas-reliefs très ouvragés représentant le panthéon hindouiste avec les nagas, les garudas...

La statue principale qui représente Yama, le dieu de la mort, a été baptisée "le roi lépreux" parce que la mousse qui la recouvre évoque un roi cambodgien qui était atteint de la lèpre.

Cette terrasse aurait été un lieu d'incinération des rois.

 la terrasse du roi lépreux
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 Chau Say Tevoda

Construit au XIIème siècle, ce temple-montagne avec quatre gopuras aux points cardinaux et une tour sanctuaire est enserré dans une enceinte elle-même entourée d'un fossé-douve.

Les très beaux bas-reliefs et hauts-reliefs illustrent des scènes du Ramayana.

Chau Say Tevoda temple 
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Thommanon temple 

Thommanon est un temple hindouiste construit au XIIème siècle conçu sur le même modèle que Chau Say Tevoda avec un très belle décoration en bas-reliefs et hauts-reliefs qui illustrent le Ramayana.

 Thommanon
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Ta Keo 

Edifié au XIème siècle, Ta Keo est sans doute le premier temple khmer construit en grès. C'est un temple-montagne avec cinq tours dressées sur une plate-forme pyramidale à cinq niveaux.

Ta Keo 
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Ta Prohm 

Construit pour être un monastère et une université bouddhique ce temple, contrairement à la plupart des monuments d'Angkor, a été laissé dans un état proche de celui de sa re-découverte au début du XXème siècle.

Il couvre 60 hectares et on y entre par l'une des quatre portes ornées d'une tour à quatre visages qui sont situées aux quatre points cardinaux.

On pourrait croire qu'on se promène dans le royaume des arbres car ici la nature semble avoir gagné la bataille contre l'architecture. Les arbres géants ont pris racines dans les pierres du temple et donnent l'impresion qu'ils sont en train de les dévorer. Au détour d'une allée, ils ont totalement enserré une statue ne laissant voir que son visage. Cet endroit est un lieu magique et laisse une impression très étrange.

Avec Bayon, Ta Prohm est mon temple préféré.

Ta Prohm 
des musiciens victimes de mines anti-personnelles à Ta Prohm 
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 musée de Siem Reap

L'histoire de la civilisation khmère est retracée au musée national de Siem Reap, sur 200 m2 de galeries réparties sur deux étages.

Si l'extérieur du musée n'est pas une réussite architecturale avec sa façade de centre commercial, l'intérieur est magnifique. Sur les huit galeries, celle des mille Bouddhas est tout à fait exceptionnelle.

Le musée regorge d'objets précieux dont les plus belles sculptures du site d'Angkor qui y ont été mises à l'abri.

Ce musée est très riche et une journée est tout à fait insuffisante pour le visiter

musée de Siem Reap 
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L'impression négative du premier soir s'est dissipée et il est vraisemblable que je reviendrai au Cambodge. Je n'ai pas tout vu - loin de là - du site d'Angkor et j'ai bien envie de faire un tour dans la campagne cambodgienne.

dans les rues de Siem Reap