Carnet de voyage

Merveilles péruviennes

18 étapes
29 commentaires
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Cinq semaines sac à dos, à l'aventure, pour découvrir le Pérou et ses habitants.
Du 27 juillet au 3 septembre 2017
39 jours
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Les sacs sont prêts à partir. A la veille de notre départ, j'essaie d'intellectualiser notre épopée de 5 semaines sac à dos au Pérou :

  • 2 vols internationaux
  • 2 vols intérieurs
  • 9 villes
  • 13 hotels
  • 4 nuits chez l'habitants
  • 11 bus
  • 2 trains
  • taxis à volonté
  • bord de mer, désert, forêt amazonienne et cordillère
  • altitude de 0 à 4700 m
  • des milliers de kilomètres à parcourir

Cinq semaines pour s'en mettre plein les yeux et les jambes ...

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Apres 11h30 de vol depuis Madrid, nous atterrissons à Lima à 4h30 ce matin (7 heures de decallage horaire avec La France).

Surprise numéro 1: personne ne nous attend!

Contrairement à ce qui était initialement prévu, aucun correspondant de l'hôtel ne nous attend à l'aéroport. Nous prenons donc un taxi pour nous rendre à l'hôtel Espana en plein coeur de Lima.

Surprise numéro 2: le chauffeur de taxi nous apprend qu'aujourd'hui c'est la fête de l'indépendance et Que La police a bouclé le centre ville interdisant toute circulation aux voitures comme aux piétons.

Le taxi nous dépose au premier barrage routier et nous indique approximativement La direction à prendre. Nous ne parlons pas espagnol. Incompréhensible pour nous.

Très rapidement nous nous trouvons face au barrage de police, demandons gentiment notre chemin et parcourons les 100 derniers mètres d'une rue déserte escortées par un policier dévoué jusqu'à notre hôtel.

Il n'est pas encore 7 heures, un jour gris se lève à peine. La journée à bien commencé ...

Apres deux heures de sommeil bien méritées, nous commençons à organiser notre visite de Lima.

Surprise numéro 3: tous les monuments sont fermés pour cause de fête nationale et La circulation est toujours impossible.

Qu'à cela ne tienne, nous en profitons pour réserver à la réception nos billets de bus pour les jours suivants : nazca et ses fameuses lignes, puis Arequipa.

Surprise numéro 4 : nous avions prévu beaucoup de choses pour ce voyage : moustique de l'Amazonie, mal des montagnes .... mais comment n'avait on pas pensé aux tremblements de terre ?!... deux semaines plus tôt un séisme a pilverisé La route entre nazca et Arequipa, il n'y a plus de bus...

Remue-méninges pour revoir tout notre programme si bien établi... beaucoup de temps, beaucoup d'énergie et beaucoup d'aide du charmant réceptionniste qui y a mis tout son coeur, pour finaliser un nouvel itinéraire et réussir aussi à passer dans tous les sites prévus!

Entre temps les rues ont à nouveau été ouvertes à la foule et peu avant 16 heures nous pouvons enfin découvrir le centre de Lima !

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Réveil matinal à l'hôtel espana. Notre hôtel est un ancien petit palais restauré par un peintre Qui a couvert les murs de tableaux baroques et les couloirs de statues antiques.

Nous aimons les patios verdoyants, les escaliers en colimaçon qui mènent sur la terrasse où nous attendent deux paons, de grosses tortues, des chats et perroquets aux couleurs vives. La cafétéria est minuscule mais sert un petit déjeuner sympathique.

Apres onze heures de sommeil, nous voici en pleine forme pour partir visiter la ville. La cathédrale étant ENCOOORE fermée, nous commençons notre tour par l'église et le couvent à Francisco. Construit apres le séisme de 1656, il s'agit d'un dès ensemble coloniaux les mieux préservés de Lima.

A l'intérieur de l'église, on note la profusion des chapelles latérales toutes plus richement décorées les uns que les autres.

La visite du monastère est guidée. On apprécie le style mudéjar des coupoles et les azuléjos Sevillans qui décorent les mûrs du cloître.

Enfin viennent les catacombes. On estime que les restes de 25000 personnes y ont été entassé depuis le 15eme jusqu'au 18ème.

Notre promenade nous conduit devant l'ancienne gare de Lima transformée en Casa de La literatura peruana, Qui accueille des expositions temporaires d'écrivains péruviens. L'architecture est toujours neo coloniale, nous apprécions encore les patios mais surtout les verrières art nouveau.

Pause déjeuner dans une gargote animée non loin de là.

Sans l'avoir vraiment cherchée, nous arrivons devant l'église Santo Domingo.

En 1540, Pizarro fait élever à 100 m de la plaza de armas une chapelle pour accueillir un fragment de La Croix du christ envoyé par le pape. Quelques années plus tard, le monastère accueille la première université d'Amérique latine. Les bâtiments sont terminés à la fin du 16eme siècle, détruits par les séismes successifs et reconstruits systématiquement. Le monastère nous enchante par ses cloîtres tranquilles et verdoyants bordés d'azulejos Sevillan , par La richesse de sa bibliothèque , par les boiseries et les plafonds en cèdre du Nicaragua.

Trois saints péruviens reposent en ces lieuxdont La célèbre Santa rosa de Lima première sainte des Amériques et sainte patronne du nouveau monde.

Du haut de la tour vue imprenable sur la ville... et La mer (aussi grise que le ciel)... tout est bien gris dans cette ville: Herman Melville l'auteur de Moby dick, La qualifie de "ville La plus triste de la terre".

Pour finir, rendez vous à la Casa de Aliaga, La plus vieille demeure de la ville habitée par une famille proche de Pizarro depuis sa construction. Belle demeure richement décorée. Lustres anglais, cristal de Bohème, miroirs et horloges français, porcelaines d'Italie, vases japonais, marbres de Carare. Encore de belles boiseries en cèdre du Nicaragua.

Nous limitons notre visite au centre historique de la ville, classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1991.

Demain, destination Nazca!

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Reveil à 5h30, douche plus que rapide, comme hier deja, l'eau est à peine tiède pour ne pas dire froide... Taxi jusqu'au terminal des bus de la compagnie Cruz del Sur réputée pour être La meilleure du pays. À 7 heures le bus s'ébranle et nous voilà parties pour 7 heures de route jusqu'à Nazca.

Assises ou allongées confortablement, nous voyons défiler la côte. Les grosses vagues du pacifique viennent mourir Sur d'immenses plages de sable gris. De loin en loin, quelques villages pauvres aux rues de terre et de sable, quelques cultures, des élevages de poules en batterie sous de longs hangars bâchés, quelques vaches, chèvres, moutons...

Apres trois heures de route, passé Paracas, le bus quitte la côte pour l'intérieur du pays. Le soleil arrive enfin et ne nous quitte plus. Le paysage devient aride presque lunaire ponctué de rares mais surprenantes oasis.

Au milieu de nulle part, surgit Nazca ...

À 18h30 nous avons rendez vous au planétarium pour une séance d'initiation au geoglyphes et autres lignes, ainsi qu'aux différentes théories explicatives. Nous apprenons que les lignes ont été tracées pendant près de 1000 ans du IIeme siècle av JC au VIIIeme siècle ap JC, date de fin de la période nazca. Elles permettaient probablement la réalisation de rites religieux pour appeler La pluie. Selon d'autres théories, il existerait une corrélation entre les lignes et l'astronomie : certaines lignes sont dans l'alignement du soleil couchant lors des solstices et des équinoxes ...

Pour clore cette séance nous avons droit à un petit cours d'astrnomie Sur le ciel de l'hémisphère sud et nous découvrons au télescope Jupiter et ses tourbillons de gaz, Saturne et son anneau, la lune et ses cratères.

Nous rentrons à l'hôtel des étoiles plein les yeux 🌟🌟🌟

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Reveil agréable ce matin sous une douche chaude, plus Que bienvenue.

À 8 heures nous partons pour le petit aérodrome de Nazca. Gary et Santiago nous invitent à monter dans leur coucou pour 40 Minutes de survol des lignes.

Expérience impressionnante et spectacle saisissant quand nous découvrons "en vrai" ces dessins millénaires en plein désert.

Retour sur le plancher des lamas, et départ pour le cimetière du Chauchilla, site archéologique de momies pré incas situé à 27 km au sud de Nazca. On y accède par une piste de sable au milieu de nulle part.

Largement pillé, cet espace d'un km de long Sur 200 m de large expose au public douze tombes préservées et creusées dans le sol où les momies d'adultes, d'enfants ou de bébés nous attendent. Pourvues pour certaines d'une chevelure de deux mètres de long, vêtues de laine d'alpaga et de lambeaux de tissus anciens, entourées de poteries, elles se reposent là depuis 1000 ans.

La visite se termine par deux ateliers: celui de poterie où l'on nous explique la technique de fabrication et de coloration aux pigments minéraux ; et celui de tissage où sont exposées les laines d'alpaga et les pigments végétaux qui leur donnent de si belles couleurs.

Séisme et réorganisation de notre voyage obligent, nous prenons ce soir le bus de nuit pour Cuzco (17 heures de bus) , histoire de nous habituer un peu aux 3400 m d'altitude, avant de repartir presqu'aussitôt pour Arequipa par un autre bus de nuit (10 heures).

Rendez vous donc dans 48 heures à Arequipa pour de nouvelles aventures !

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Arrivée matinale à Arequipa, apres deux nuits passées dans le bus et une courte halte à Cuzco.

Nous commençons à découvrir la ville par la jolie Plaza de Armas. Bien qu'elle ne date que du 19eme siècle, elle fait partie de l'une des plus belles places du pays avec sa fontaine, ses palmiers et ses arcades blanches.

Nous poursuivons notre visite par le monastère de santa Catalina, véritable ville dans la ville et passons trois heures à déambuler dans les ruelles et placettes colorées.

Cette ancienne prison dorée a abrité pendant quatre siècles 170 religieuses et leurs 300 esclaves. Coupées du monde, elles n'avaient droit qu'à une heure de visite familiale par mois sous bonne surveillance. Meme si elles faisaient vœu de silence le reste du temps, celles issues de la noblesse pouvaient organiser de chastes réceptions et vivre presque comme dans le grand monde dans leurs cellules ressemblant davantage à de petits appartements.

C'est à la Compania Que se poursuit notre visite. Église jésuite de la fin du XVIIeme, elle presente une façade baroque magnifique dont les sculptures mêlent les figures de la mythologie inca (serpent, oiseaux et pumas) a l'iconographie traditionnelle chretienne.

Dans l'église meme, La Chapelle san Ignacio est de toute beauté avec ses couleurs chatoyantes et ses peintures murales exubérantes de perroquets, fleurs multicolores, guerriers incas et Anges rondouillards.

Petit tour dans la cathédrale, derrière laquelle s'ouvre une agréable ruelle piétonne. C'est la l'occasion de déguster tranquillement notre premier Pisco sour.

À 18 heures il fait deja nuit, nous retrouvons la plaza de armas toute illuminée.

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Les premiers aboiements réveillent vers 7 heures La placette sur laquelle est situé notre petit hôtel. Partout où nous allons, toute la journée nous voyons des chiens se promener en toute liberté et en toute tranquillité, certains vêtus d'un petit manteau. Ils n'ont rien de famélique et ne semblent pas abandonnés, sûrement retrouvent ils leur Maitre apres une bonne journée à vagabonder.

Au petit déjeuner, les feuilles de coca remplacent les feuilles de thé dans nos tasses, les jus de fruits fraîchement pressés et les salades de papayes, banane, ananas et clémentine deviennent notre quotidien.

En partant pour le centre ville, nous croisons un magnifique camion poubelle vert Qui annonce sa venue aux habitants du quartier Sur l'air de la petite sirène de Disney! Original !

Au Museo Sanctiarios Andinos nous découvrons une multitude de choses sur les rites incas et les sacrifices de jeunes enfants au sommet des montagnes. Un film initial nous raconte le travail d'une expédition de scientifiques dans le cratère du volcan Ampato à 6300 mètres d'altitude où fut découverte La célèbre momie Juanita. Puis un guide nous explique en français le détail des offrandes humaines.

Choisis dès leur plus jeune âge dans les familles nobles des quatre coins de l'empire inca, les enfants étaient élevés à Cuzco et préparés à s'offrir en sacrifice et devenir eux mêmes des divinités pour calmer la colère des apus (Dieux des montagnes).

En fin de visite, nous faisons la connaissance de Juanita, l'enfant sacrifiée la mieux préservée du Perou. Elle est tranquillement assise dans un caisson transparent à moins 20 degrés. Toutes les riches étoffes, statuettes d'or d'argent ou de cuivre et céramiques qui l'entouraient sont exposées dans le musée.

Petit tour au marché San Camilo pour notre déjeuner. Notre premier regard se porte sur les étals de pommes de terre de 1000 variétés différentes.

Les épis de maïs noirs et les fruits multicolores (mangues, papayes, ananas, pepino...) nous enchantent. Nous goûtons à notre premier chrimoya, un gros fruit vert à chair blanche fondante... un régal !

Au milieu des étals de poissons, viandes, abats, herbes médicinales et fœtus de lama, on trouve de petites gargotes bienvenues pour se restaurer. De délicieux empanadas feront notre affaire. Un peu plus loin, une marchande de fruits fraîchement pressés nous vante les mérites du "noni " pour guérir tous les maux (cancer, grippe, cellulite ...).

Nous consacrons notre après midi à redécouvrir le centre historique avec un free downtown tour. Notre jeune guide, passionné par sa ville nous raconte les détails insolites des bâtiments, l'histoire et les us et coutumes locaux. Pendant trois heures nous le suivons dans les rues et les monuments jusqu'à une mini ferme de lamas et d'apagas, surprenante en plein coeur de La ville.

Notre tour se fini Sur La terrasse d'un café autour d'un Pisco Sour, La meilleure façon de terminer notre court séjour dans la ville blanche.

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Comment peut on entendre le reveil à 2h30 du matin? Notre motivation est telle que nous sautons du lit, renonçons toutefois à prendre une douche froide et finissons de boucler nos sacs. Comme demandé par l'organisateur, nous sommes à la réception à 3 heures et attendons sagement ... 40 minutes !

Nous sommes parmi les derniers trekkeurs à être embarqué. Le minibus file vers Chivay, point d'entrée du Canyon del Colca. Petit déjeuner dans une auberge où les touristes affluent dans discontinuer. Le ventre plein direction La Cruz del Condor où nous apercevons nos premiers condors. Ces oiseaux majestueux nous survolent calmement sous nos yeux émerveillés. Le Canyon s'ouvre devant nous et nous laisse entrevoir l'immensité des paysages qui nous attendent.

À quelques pas de Cabanaconde, au lieu dit San Miguel s'ouvre un joli chemin de randonnée qui nous fait descendre 1000 mètres de dénivelé et parcourir 18 kilomètres à travers des paysages grandioses.

À 3000 mètres d'altitude, La roche nue des falaises surplombe le Rio del Colca de façon vertigineuse. Il fait chaud, le vent est chaud, seuls les cactus sont verts.

Mais tout se mérite: dans la descente, Cécile massacre les ongles de ses deux gros orteils. La randonnée se poursuit dans la douleur...

Nous traversons le Rio quasiment sec et remontons sur le versant nord beaucoup plus vert. De petites maisons surgissent de temps en temps entourées d'un jardinet. On découvre alors des avocats dans des arbres (!) des orangers et citronniers, des palmiers, des bananiers, des fleurs....

Des figuiers sauvages parfument notre chemin jusqu'à l'arrivée. Miguel, notre guide, nous explique que nous sommes en saison sèche mais qu'entre novembre et mars la montagne est encore plus verte et explose de fruits et de fleurs, ca semble être le paradis.

Nous prenons notre déjeuner sur la terrasse d'une de ces maisons. Au menu: bouillon avec de gros morceaux de légumes et mijoté d'alpaga aux petits oignons avec riz, frites et avocat. Nous voilà requinquées pour une après midi de montées et descentes avant l'arrivée à 16 heures dans une oasis du Canyon .

Et là, miracle (!), une piscine... gelée! L'eau est froide mais nous y plongeons vaillamment. Apres une telle journeee, quelle détente !

Ce soir nous dormons dans de petites cases. La porte et les fenêtres sont en bambou. Bien sûr il n'y a pas d'électricité.

Le ciel est parfaitement dégagé, La nuit s'annonce froide et nous nous habillons bien chaudement avant d'entrer dans nos sacs à viande. Il est 20 heures, extinction des feux 😴😴😴

À 4h30 le reveil sonne. Nous commençons notre ascension à 5 heures à La frontale, il nous faut très exactement trois heures et 5 Minutes pour gravir nos 1000 mètres de dénivelé et 7 km sur un interminable escalier fait de blocs de pierre inégaux. Nous nous faisons doubler par des ânes chargés de touristes peu disposés à se fatiguer. Progressivement le soleil se lève et éclaire peu à peu les montagnes dénudées, le paysage est merveilleux.

Arrivées au sommet, nous savourons notre exploit et sommes récompensées par un copieux petit déjeuner.

Sur le chemin du retour, notre guide nous fait l'agréable surprise de nous proposer un petit plongeon dans les sources d'eau chaude de tambo à Yanque. Quel agréable moment de détente !

Retour à Chivay où nous prenons un bus touristique pour Puno

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L'arrivée à Puno se fait par une très belle route de montagne. Le bus s'arrête une première fois à Patapampa à 4900 mètres d'altitude pour nous permettre d'admirer les volcans alentours. Le volcan Sabancaya crache de la fumée en ce moment.

Puis s'installe l'altiplano où paissent tranquillement des lamas, des alpagas au museau arrondi et de graciles vigognes à la belle robe rousse.

À Patahuasi nous buvons un délicieux mate inka, une infusion de plusieurs herbes médicinales.

Puis le lac Lagunillas à 4444 m d'altitude s'offre à nous au soleil couchant. De multiples lacs peuplés de flamants roses défilent alors sous nos yeux. La nuit tombe peu avant 18 heures.

Nous arrivons a Puno, fatiguées mais heureuses de notre journée bien remplie.

Le lendemain, les cloches de la cathédrale nous réveillent à 6 heures...

Nous partons visiter les îles principales du lac Titicaca, le plus haut lac navigable au monde à 3810 mètres. Avec ses deux cent km de long et ses 65 km de large, il fait 15 fois La taille du lac Léman, partagé à 60% par le Perou et à 40% par la Bolivie.

Peu avant 8 heures, nous nous joignons à un groupe avec lequel nous passerons deux jours et une nuit Sur le lac.

Nous commençons par l'une des 63 îles flottantes Uros. Nous y sommes accueillies par de souriantes femmes en costumes traditionnels. Le chef de La communauté nous explique La construction des îles. D'épais blocs spongieux constitués par les racines de roseaux servent de fondations, sur lesquelles une épaisse couche de roseaux (Totora) est posée. Les îles sont ancrées par des poteaux d'eucalyptus qui les empêchent de dériver.

Le Totora sert aussi à fabriquer les maisons, les meubles et les barques. Sur l'île Que nous visitons vivent deux familles, six personnes.

Apres trois bonnes heures à se laisser bercer sur les vagues, nous accostons Sur l'île d'Amantani où nous attendent les habitants chez lesquels nous passerons la nuit. En effet, tous les habitants de l'île se partagent communautairement l'accueil des touristes, il n'y a pas d'hôtel...

Avec un couple de jeunes brésilien, nous arrivons apres une petite marche dans la modeste maison de Nancy, Marcelino et leur fille Lisbeth. Ils nous offrent un délicieux déjeuner composé d'une soupe de quinoa puis une assiette de fromage grillé accompagné de pommes de terre et d'oqas ("légume oublié made in Amantani") et enfin une bonne tasse de mate de mounia.

À 16 heures nous avons tous rendez vous Sur La place pour grimper au sommet de l'île où nous attend un somptueux panorama à 360 degré.

Nous attendons tous religieusement le magnifique coucher de coleil avant de redescendre au clair de lune.

Le diner est prêt un peu plus tard. C'est l'occasion pour Marcelino et Nancy de nous parler de leur quotidien. Apres diner les femmes apportent dans La cuisine de jolis vêtements traditionnels dont elles nous parent pour aller danser: c'est fête ce soir pour les touristes. Les musiciens sont Là aussi avec leurs instruments typiques et nous passons près d'une heure à partager un bon moment avec nos hôtes. Encore une journée pleine de découvertes!!

Meme pas eu froid cette nuit sous nos 5 lourdes couvertures. La toilette est plus que succincte ... À 6h30, Nancy s'active pour préparer les panqueque ( lire pankéké) dont nous nous régalons. Nous quittons nos hôtes au paisible sourire pour continuer notre navigation vers l'île de Taquilé où nous arrivons une heure plus tard.

Ici, comme Sur l'île d'Amantani, pas de routes, pas de voitures, ni motos, ni même vélos. Un seul chemin part du port, sentier dallé bordé de muret de pierres qui grimpe entre les petites parcelles de cultures en terrasse et les eucalyptus.

Les moutons bêlent dans le silence matinal, le soleil réchauffe déjà ce gros cailloux de 7 km de long Sur lequel, on l'aura compris, tout se fait à pied.

À l'heure du déjeuner, notre guide Flavio prend le temps de nous expliquer l'histoire de l'île et le dress code en vigueur ici: le chuko est un châle noir porté par les femmes dont les pompons multicolores indiquent qu'elles sont célibataires. Les mêmes célibataires portent des jupes de toutes les couleurs alors que les noires sont réservées aux femmes mariées. Les hommes sont vêtus d'une courte veste noire et ceinturent leur taille d'un large chumpi coloré. Ils posent sur leur tête un bonnet appelé chulio, Blanc pour les célibataires, rouge pour les hommes mariés.

Entourés de buissons de Kantutas, La fleur rouge symbole du Perou, nous dégustons une délicieuse truite pêchées dans le lac.

Le voyage du retour vers Puno dure trois heures sur les flots calmes et scintillants.

La douche chaude de l'hôtel est le seul retour à la civilisation que nous apprécions vraiment.

Demain départ pour Cuzco.

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Premier reveil à Cuzco à l'hôtel Santa Rosa de Lima tenu par des religieuses dominicaines, et première douche glacée ...

La journée commence par la visite du couvent santo Domingo et les vestiges du temple du soleil, Qorikancha. Le monastère à été construit peu apres l'arrivée des conquistadors (1533) sur l'emplacement du Qorikancha qui signifie "enceinte d'or". Il s'agissait du temple du soleil, centre névralgique de tout l'empire Inca. Tout y était en or ou recouvert d'or. Après avoir été pillé, le temple fut donné aux dominicains, premier ordre catholique établi au Perou. Curieux mélange de murs incas et de bâtiments de l'époque hispanique ...

Notre balade se poursuit Sur La Plaza de Armas à l'architecture coloniale. C'est ici que bat le coeur de la ville. Elle fut construite sur l'ancien espace cérémonial inca, siège d'activités religieuses et sociales multiples.

Sur la place siège la cathédrale , nous en profitons pour La visiter. Quel plaisir de pouvoir bénéficier d'un audioguide en français!

Encore plus que dans les précédents édifices déjà visités, les immenses retables sont recouverts totalement de feuilles d'or ou carrément en argent massif. On note le mélange des styles espagnols et andins : le tableau d'une grande Cène avec des fruits exotiques sur la table mais surtout, comme plat principal ... un cochon d'Inde grillé ! Ailleurs des retables et autels baroques sont surchargés de miroirs. S'ils étaient synonyme de vanité en Occident, une croyance inca affirmait la matérialisation de l'âme par le reflet. Il fallait donc avoir la conscience tranquille pour se regarder en face!

On trouve dans la cathédrale de nombreux saints vénérés mais surtout un christ noir, statue offerte par Charles Quint, Qui aurait fait cesser les répliques du séisme de 1650.

Un peu plus loin, La "Croix de la conquête", toute première Croix apportée d'Espagne Sur le continent Sud américain, nous laisse songeuses...

L'heure tourne et nos estomacs craint famine nous courons au marché de san Pedro. Assises sur le banc de bois blanc d'une gargote nous avalons avec ravissement la sopa de pollo Que La cantinière a préparée sous nos yeux.

Un petit mate de mounia et nous repartons à la découverte du couvent de la Merced. Les mercedaires, religieux de l'ordre de Notre Dame de La Merci ("merced" en espagnol) furent parmi les premiers installés au Perou et fondèrent ce monastère en 1535.

Il paraît que le cloître est l'un des plus beaux du pays et c'est vrai qu'il est magnifique avec ses immenses arcades, ses colónes de pierre torsadées et ses splendides plafonds en bois sculpté.

À l'étage, parmi les œuvres exposées, nous tombons en admiration devant une Pieta andine. Le christ est coiffé d'un bonnet indien et la vierge est vêtue de la tenue traditionnelle des indiennes Tinta Sur laquelle nous sommes très fières de reconnaître la fleu nationale du Perou, La Kantuta ! Dommage, il est interdit de photographier...

Retour à l'hôtel pour récupérer le linge que nous avons donné à laver ce matin.... il était temps... Barouder c'est bien, mais baroudeur propre c'est mieux!

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Et hop, ça recommence ! Reveil à 2h30! Départ à 3h de Cuzco. Tout le monde dort dans le car qui roule pendant des heures... la route cede la place à une piste caillouteuse recouverte de terre rose. Le jour se lève, le car remonte une vallée jusqu'à son extrémité. Les eucalyptus disparaissent. Les virages en épingle à cheveux se succèdent au bord de précipices vertigineux.

Premier arrêt pour prendre le petit déjeuner, le ciel est clair et il fait froid.

Apres deux tasses bien chaudes de mate de coca, le bus repart à nouveau et s'arrête 10 Minutes plus tard à 4300 mètres d'altitude au milieu d'un large plateau: en route vert les montagnes arc en ciel !

Nous ne sommes pas seules et une multitude de petites fourmis multicolores forme un long ruban processionnaire sur ce large boulevard Qui mène au sommet.

Aucune difficulté technique, aucun passage dangereux, l'altitude se fait sentir mais beaucoup moins que nous ne l'imaginions. Le danger vient plutôt des chevaux trimballant encore les paresseux et qui nous frôlent sans crier gare pour nous dépasser.

Apres 1h50 de grimpette, nous arrivons au col battu par les vents à 5020 mètres d'altitude.

Et là, nous restons sans voix. Les mots nous manquent pour décrire ce que nous avons sous les yeux, du jamais vu, l'impression d'être sur une autre planète ! Face à nous des stries jaunes, vertes, rouges, ocres, roses qui partent des sommets déchiquetés pour arriver jusqu'à nos pieds.

Nous nous offrons le luxe de gravir le sommet du Winicunca (5050m) pour nous émerveiller encore plus devant ce spectacle saisissant.

De chaque côtés, les vallées s'étendent, garnies de somptueuses montagnes jusqu'à l'horizon. Derrière nous, le glacier grandiose de l'Ausangate (6334m) domine le paysage.

Le vent souffle très froid et nous oblige à redescendre rapidement. Les lamas et les alpagas sont toujours mà à quelques pas de nous, totalement indifférents à la marée humaine.

Certes fatiguées mais plus Que ravies, nous prenons le chemin du retour.

Dans le petit village de Checacupe, le bus s'arrête quelques instants et nous pouvons découvrir 3 pont sur les uns à côté des autres: le plus ancien est un pont inca suspendu, juste derrière lui un beau pont colonial en pierre. Et le "pont républicain" du XIXeme siècle qui leur fait face.

La route du retour est longue. Nous arrivons à 18h30 à Cuzco, il fait deja nuit.

Quelle magnifique journée !

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Au nord de Cuzco, s'entend la vallée sacrée des incas. Nous décidons de La parcourir Sur deux jours.

Jour 1: le collectivo, petit bus local, nous dépose à Ollantaytambo à 97 km au nord ouest de Cuzco. Pour ce faire, il monte et descend en zigzagant, traverse de grandes plaines bien sèches en ce moment. On peut les imaginer verdoyantes. Et on comprend mieux pourquoi cette région était appelée le "grenier des incas".

Ollantaytambo est une jolie petite bourgade calme au milieu des montagnes. On y vient pour admirer sa forteresse. D'origine pré inca, le site fut conquis par les incas dans la seconde moitié du XVeme siècle. Il devint un centre religieux puis militaire pour lutter contre les espagnols.

Par un escalier très raide traversant de belles terrasses, on grimpe tout en haut de la forteresse. De là, La vue est magnifique Sur le village et les montagnes alentours. Nous sommes frappées par cette construction à meme la roche mais aussi par les énormes blocs de pierre amenés là par les incas, Qui s'imbriquent parfaitement les uns dans les autres.

Un taxi collectif nous dépose ensuite à Chinchero, en fin d'inaptes midi. Nous courons vers le haut du village dont l'accès est censé être fermé aux touristes à 17h. Pour une fois, la ponctualité péruvienne nous convient tout à fait, puisque tout est encore ouvert. Et là quel plaisir de pouvoir visiter la petite Église coloniale du XVIeme siècle. Toute blanche et toute simple de l'extérieur, son intérieur est richement décoré avec des murs et un plafond de bois peints dans des teintes rouges et vertes.

Sur le côté de l'église, on trouve encore des terrasses incas bordées de gros murs de pierre toujours bien ajustés. Un petit marché artisanal nous attend Sur l'une des terrasses pour bien terminer la journée.

Jour 2 : Nous devenons experte en collectivo et en communication péruvienne. Nous sommes capable de nous faire déposer à la bifurcation souhaitée au milieu de nulle part pour négocier un taxi qui nous emmène à Moray (merci le Routard). Sur une piste de terre, nous traversons un large plateau agricole. Aux parcelles moissonnées succèdent de petits champs labourés sous nos yeux de manière ancestrale par deux bœufs attachés au joug et conduits par le paysan qui tient le soc en bois. Des troupeaux de moutons traversent le chemin, conduits par des enfants et leurs chiens. Aucune barrière pour limiter les animaux, ânes, vaches, chochons noirs qui se régalent de la paille restante.

À Moray, nous découvrons un ingénieux système de terrasses incas en amphithéâtre dans trois petits cirques naturels.

Découvert en 1930, il témoigne de l'avancement des recherches agricoles à cette époque : partant du principe que la terre est plus chaude dans la partie centrale basse de l'amphithéâtre et plus fraîche en remontant, les incas pouvaient faire pousser plusieurs sortes de fruits et légumes en même temps.

C'est à pied Que nous continuons notre route pour les salines de Maras par un petit chemin de terre qui serpente à flanc de montagne.

Il fait beau et chaud, nous sommes seules au monde et arrivons tranquillement devant un spectacle saisissant. En plein milieu de la montagne andine dès bassins blancs, roses clair, beiges pâle et de toute les nuances de beiges.

3900 bassins de sel cristallisé descendent en terrasse jusque dans la vallée. Des familles s'y activement pour récolter le sel, Qui est ensuite transporté à dos d'homme dans de lourds sacs jusqu'au sommet des salines. Chaque parcelle appartient à une famille et le sel récolté va dans une coopérative. Nous sommes émerveillées par un tel spectacle!

Nous nous débrouillons plutôt bien pour récupérer un bus qui nous conduit ensuite jusqu'à Pisac. Il n'a plus d'âge et brinquebale de tous côtés mais le rythme de la musique sud américaine Que le chauffeur nous fait partager nous donne envie de danser.

Les passagers sont de tous âges. Ils ont le teint buriné et le sourrire tranquille. Nous arrivons à Pisac et c'est un pousse pousse Qui prend le relai pour nous conduire aux ruines qui surplombent la ville 8km plus haut.

Il manque de tomber en panne à chaque virage d'une route defoncee. C'est plutôt comique ! Le problème est que sa grande lenteur nous fait arriver à l'heure de la fermeture du site. Impossible de prendre le petit chemin pédestre qui descend à travers les terrasses. Il nous faut trouver un plan B pour retourner en ville... par chance trois jeunes et sympathiques espagnoles acceptent de partager avec nous leur taxi. Gracias!

Dernier collectivo de la journée pour rentrer à Cuzco.

Ce soir là nous goûtons à notre premier Cuy... le cochon d'inde a un goût un peu fort... c'est très particulier... il faut aimer ...

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6h40: le légendaire train touristique quitte la gare de Poroy en direction d'Aguas Calientes. C'est le seul moyen pour se rendre au Machu Picchu depuis Cuzco.

Pendant un peu plus de 3 heures, il sinue lentement en fond de vallée encaissée entre d'abruptes montagnes. La gelée blanche disparaît vite des les premiers rayons du soleil Sur La terre. Et puis la végétation change... devient plus dense.

Nous arrivons à Aguas Calientes et entrepreneur nos de monter au Machu Picchu à pied... il fait chaud... les moustiques nous mangent les jambes ( mauvaise idée d'enlever la partie basse du pantalon ). 1770 marches de granit (inégales bien Sur), 400 m plus haut et 1 heures plus tard, nous arrivons, ruisselantes, à l'entrée du site.

Et là, l'une des 7 merveilles du monde moderne s'offre à nous! Spectacle grandiose ! Pendant 5 heures nous nous perdons dans le dédales des ruines incas au milieu de lamas broutant tranquillement.

Nous reconnaissons maintenant bien la perfection de l'architecture et de la maçonnerie incas. Nous apprenons que les bâtiments et les ouvertures ont été construit en fonction de la course du soleil, des solstices et des équinoxes. Les portes de forme trapézoïdales ont un but antisismique. Quelle ingéniosité !

Partout sur le site des rigoles et des pierres percées permettrai e t le drainage de l'eau, bien utile lors des pluies torrentielles qui peuvent s'abattre dans cette jungle à la frontière Amazonienne.

Nous sommes bien parmi les derniers à quitter à regret cette merveille. Nous descendons nos 1770 marches d'une traite dans la pénombre grandissante et retrouvons la civilisation à la nuit tombée. Soupe, douche, dodo, nos jambes l'ont bien mérité!

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Au sud ouest du Perou, s'étend une partie de la forêt amazonienne où nous décidons de passer deux jours et une nuit.

JOUR 1: Arrivées la veille à Puerto Maldonado par le bus de nuit depuis Cuzco, nous sautons aujourd'hui dans un pick-up qui nous conduit au coeur de la forêt amazonienne. Une heure de route, une heure de piste complètement defoncee et une demi heure de bateau plus tard, nous arrivons à destination au Collpas Tambopata Inn, notre lodge au bord du Rio Tambopata.

Nous arrivons en fin de matinée, pour découvrir nos luxueux appartements : murs en bambou, rideaux en guise de portes et moustiquaires autour de nos lits.

Nous avons tout de même l'eau courante et La douche privative. L'eau est fraîche mais il fait tellement chaud et lourd qu'elle est la bienvenue.

Sortie kayak cet après midi. Pendant plus faune heure nous pagayons vaillamment au milieu des caïmans et des piranhas tapis dans l'ombre !

Nous nous sentons bien petites Sur nos embarcations au milieu des arbres immenses. La nature est aussi calme qu'elle est gigantesque. On entend toutes sortes de bruits...

Nous rentrons au crépuscule, puis repartons rapidement dans la nuit noire à "la chasse aux caïmans" Sur le Rio. Rapidement nous voyons briller dans le noir des yeux rouges près des berges. Les caïmans sont au rendez vous ce soir !

Nous appartenons par notre guide francophone Berlie, qu'il existe 4 espèces de caïmans : les noirs sont les plus longs et peuvent mesurer jusqu'à deux mètres cinquante, puis viennent les blancs, les caïmans à front lisse et enfin le caïman nain. Ce soir là, nous avons la chance d'apercevoir un caïman blanc et un caïman nain dont la teinte lui permet de se fondre dans le paysage marécageux. Contrairement aux crocodiles africains , ces charmantes petites bêtes ne sont absolument pas dangereuses pour l'homme et ne se régalent que de poissons.

Retour au lodge pour diner. Les éclairs zèbrent le ciel, l'orange n'est pas loin. Dans la forêt juste derrière le lodge, Berlie nous emmène voir de belles araignées blanches tissant leur toile et chatouille à l'aide d'une longue tige, les migales (ou tarentules) pour les faire sortir de leur trou. D'après lui, leur morsure n'est pas plus dangereuse qu'une piqûre d'abeille. Nous nous contentons de les admirer d'un peu loin.

JOUR 2: selon Berlie, il existe dans la forêt amazonienne, une saison humide et une saison moins humide. Nous sommes censées être en ce moment dans la saison moins humide. Pourtant, il a plu toute la nuit et nous prenons le bateau à 5h ce matin sous une pluie torrentielle pour aller voir les perroquets. La dure réalité s'impose à nous, il pleut trop, nous ne mettons même pas un pied Sur "l'île aux perroquets" et restons tristement dans le bateau pour prendre notre petit déjeuner.

Nous décidons de remettre notre rendez vous au lendemain et de rester par conséquent un jour de plus dans la jungle.

De retour au lodge, Berlie nous emmène sous une pluie persistante découvrir la flore locale: plantes d'ornement qui décorent nos salons européens, philodendrons, caoutchoucs et autres ficus qui sont tellement plus beaux grandeur nature; plantes médicinales anesthésiantes, antalgiques et relaxantes musculaires; arbres gigantesques dont certains sont convoités pour leur bois précieux. Différents oiseaux de paradis égaient tout ce vert de tâches rouges tout comme les "hot lips " ( lèvres chaudes), fleurs rouges au coeur bleu.

Pour tromper les insectes certains plantes astucieuses font naître au bout de leurs tiges de jeunes feuilles marrons bien peu appétissantes pour leurs éventuels prédateurs.

Nous découvrons les "arbres qui marchent" capables de parcourir deux mètres durant toute leur vie à la recherche de la lumière.

Nous rentrons trempeés jusqu'à la moelle...

L'après midi est consacré à la peché aux piranhas. Là encore, c'est un échec cuisant. Nous voyons de petits poissons noirs dévorer les morceaux de viande au bout de la ligne mais aucun ne mord à l'hameçon. Nous sommes cependant rassurées d'apprendre qu'ils ne s'attaquent qu'aux acteurs hollywoodiens.

Soudain, la ligne s'enfonce; vite, vite, une jolie prise apparaît sous nos yeux ravis! Piranha? Loupé, sardine d'eau douce... quelle déception !

Retour à la "peche aux caïmans" ce soir. D'un geste rapide et précis, notre guide en attrape deux et nous propose de les prendre dans nos bras pour la photo souvenir.

JOUR 3: La pluie s'est arrêtée peu avant notre nouveau départ à 5 heures. Le taux d'humidité est de 300 % mais aujourd'hui les perroquets sont au rendez vous. Dans le silence matinal, nous les entendons "croasser" et les voyons voler lentement et majestueusement au dessus de nos têtes pour se poser à la cime des arbres. Grâce aux téléobjectifs de nos guides, nous pouvons parfaitement les distinguer et admirer les couleurs vives des somptueux aras, plumes rouges, jaunes, vertes et bleues, ainsi que des perroquets plus petis au corps vert et à la tête bleue ou jaune.

Des toucans nous font aussi l'honneur de leur visite avec leur long bec arrondi, leur gorge blanche et leurs grandes ailes noires.

Encore une fois La pluie nous chasse. Il est temps pour nous de quitter l'Amazonie (et les moustiques !) et de reprendre un peu d'altitude.

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Départ de Huarraz pour passer 4 jours dans la cordillère blanche.

JOUR 1 :

Le ciel est nuageux ce matin quand les trois organisateurs du trek viennent nous chercher à 6h30. Petit à petit, notre groupe s'étoffe, nous sommes 8 à partir pour 4 jours à la découverte du mythique trek de Santa Cruz.

La route puis La piste defoncee grimpe et grimpe encore dans la montagne, longe quelques jolis petits lacs aux eaux turquoise et nous offre un panorama exceptionnel sur la vallée.

Le temps ne s'arrange pas et une petite neige tombe au col de Portachuelo à 4767m. De l'autre côté, nous redescendons sur le village de Vaqueria, point de départ de notre trek (3700 m).

Hector, notre guide, entouré de Julio, le cuisinier, Javier, le muletier, et ses ânes déjà bien chargés nous accompagnerons durant notre périple.

Le sentier descend puis remonte le long d'une large vallée où sinue un ruisseau. Des moutons, des vaches, des lamas et quelques chiens animent le paysage.

Ici, pas de désert minéral au dessus de 2000 mètres comme on en voit dans nos massifs Européens. En arrivant à notre camps apres 4 heures de marche, nous sommes toujours entourées d'arbustes et meme de ces pittoresques arbres Quenuals au tronc lisse et presque rouge. Les tentes sont deja montées, le luxe! Un thé bien chaud et des petits gâteaux nous attendent dans la tente "salle à manger".

Puis nous installons notre matériel dans notre tente "chambre" à deux places pendant que Julio s'affaire dans la tente "cuisine", ça commence à sentir bon ...

Soupe au menu, soupe bienvenue. C'est qu'il commence à faire froid dehors. La truite qui suit à un goût de paradis et la crème dessert au chocolat n'a jamais été aussi bonne.

Bien couvertes dans nos duvets, nous nous préparons à affronter notre première nuit en pleine nature au milieu des ours et des pumas.

JOUR 2:

Il a bien plu cette nuit et rien qu'en tendant les bras nous pourrions attraper les nuages. Pendant 4h30 nous grimpons sous la pluie, puis la neige, puis la grêle, dans les nuages et le brouillard. Le vent s'en mêle à notre arrivée au col de Punta Union à 4750m.

Des magnifiques paysages annoncés avec vue splendide sur les glaciers, nous ne voyons rien de rien. Gigantesque déception...

Mortes de froid malgré nos nombreuses couches respirantes, chaudes, imperméables, nous descendons pendant 2 heures sous une pluie de grêlons ininterrompue.

Contentes d'arriver à notre camp numéro 2!

Heureusement le thé chaud, les tacos et le guacamole nous attendent et comme par magie, le ciel se dégage quelques minutes, juste le temps pour nous d'admirer les glaciers qui nous entourent. Courte accalmie, il se remet à grêler.

JOUR 3:

Apres une magnifique et glaciale nuit étoilée, le soleil se lève enfin sur les sommets enneigés et ne nous quitte plus de La journée.

Notre chemin nous conduit aujourd'hui au magnifique Lac Arhuaycoca (4420m), entouré de glaciers impressionnants et face au montré Artesonraju (6025m) à l'origine du logo de Paramount Pictures.

Au milieu des lupins au délicat parfum sucré et des forêts de Quenuals, nous redescendons tranquillement vers une large vallée désertique, conséquence du glissement de terrain de l'année 2012.

Notre guide Hector nous explique que cette vallée de Santa Cruz était une petite merveille verdoyante, fleurie et peuplée d'une multitude d'animaux, arrosée de toutes parts par de joyeux torrents de montagne. Depuis 5 ans, tout n'est Que désolation...

Apres une courte pause près d'un nouveau Lac, nous reprenons notre longue marche jusqu'à notre troisième camp. 8 heures de marche et les 22 km parcourus ne nous ont pas épuisées comme nous le craignions et nous sommes en pleine forme pour dévorer les pop corns Que Julio a préparés pour notre goûter !

JOUR 4

Bizarre... notre tasse de mate de coca ne nous est pas servie à notre tente à 6h pétantes ce matin. Notre petite bassine d'eau chaude tarde elle aussi à arriver pour nous laver le bout du nez ... Que se passe t-il?

Ce reveil à comme un goût de fin de trek. Le pot de confiture est vide... le miel aussi... le pain est sec, tout le monde tarde à lever le camp.

Il fait gris pour le moment. Le paysage change au fur et à mesure de notre descente. La rivière tranquille Que longe initialement notre sentier se transforme en torrent de montagne. Le chemin devient de plus en plus escarpé. Le soleil se lève, il fait chaud.

860 mètres plus bas nous arrivons au point final de notre aventure.

Nous quittons Huarraz ce soir. Le bus de nuit nous emmène sur la côte.

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Arrivees à l'aube à Trujillo, nous déposons nos sacs à l'hotel et filons illico au musée archéologique à la découverte des deux principales cultures pré Colombiennes de la région, les Moches et les Chimús.

Nous décidons de consacrer notre première journée aux Moches.

Un attentif et dévoué marchand ambulant nous aide à sauter dans un collectivo deja bondé pour nous rendre 8 km plus au Sud Sur le site des Huacas del Sol y de La Luna.

Les Moches (100 à 800 ap JC) ont fondé dans tout le nord du Perou une civilisation qui ignorait l'écriture.

Au milieu du désert s'élèvent deux montagnes, la montagne noire et la montagne blanche. À leur pieds, deux édifices pyramidaux, baptisés par les archéologues "temple du soleil" et "temple de la lune" ont été construit par les Moches. Une zone urbaine s'étalait entre les deux bâtiments, elle est actuellement en cours de fouille.

Le temple du soleil avait une fonction politico-administrative. Il n'est pas accessible au public.

La huaca de La Luna avait une fonction cérémonielle. Il s'agissait du centre de la civilisation moche.

Y étaient pratiqués de nombreux sacrifices humains selon un rituel bien précis visant à calmer les dieux responsables d'El Niño. Tout commençait par l'organisation de combats rituels entre guerriers moches pour déterminer qui serait sacrifié. Les perdants étaient dévêtus, les mains nouées dans le dos et une corde autour du cou en attendant d'être égorgés par les prêtres du temple. Ces derniers recueillaient dans une coupe le sang des sacrifiés pour le présenter aux Dieux et à la foule assemblée.

Les scènes de sacrifices sont représentées sur les murs du temple et les poteries retrouvées.

De meme, on découvre les Dieux moches dont le fameux "Egorgeur" ou "Dieu de la montagne" avec ses crocs de félins, ses yeux de chouette et ses tentacules de poulpe autour de la tête. Dans une main il tient le couteau sacrificiel et dans l'autre la tête d'un sacrifié.

Tous les cent ans environ, les Moches reconstruisaient un nouveau temple plus grand qui recouvrait et ensevelissait le temple précédent. Les fouilles actuelles nous permettent de découvrir trois des cinq niveaux existants et certaines peintures murales particulièrement bien conservées sur les briques en Adobe.

On ne sait trop ni comment ni pourquoi La civilisation moche s'est éteinte, remplacée par la civilisation chimú Que nous découvrirons demain.

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Notre dernière journée à Trujillo est consacrée à La découverte des Chimús (aux environs de 800 jusqu'en 1480 ap JC) et de leur capitale, le site archéologique de Chan Chan.

Le site s'étend sur 20 km carrés et comprend Neuf citadelles construites successivement par chacun des souverains Chimús. C'est la plus grande ville en adobe pré colombienne des Amériques.

La citadelle Nik-An est la seule à pouvoir être visitée et est l'une des dernières à avoir été construite.

À son apogée, le royaume Chimú s'étendait du nord au sud entre Tumbes et Trujillo sur 1000 km et de la côte pacifique jusqu'aux premiers reliefs andins.

Les Chimús vénéraient la Lune et la Mer comme on peut le voir sur les bas reliefs de la citadelle: Pelicans, loutres de mer, poissons et vagues stylisées ornent la place des cérémonies et des sacrifices, la salle des audiences et le passage Qui les relie.

On ignore beaucoup de cette civilisation elle aussi sans écriture. À la fin du XVeme siècle, il semblerait que les Incas firent le siège de Chan Chan durant 10 ans et soumirent la ville en la privant d'eau.

Le petit musée du site à quelque distance de là, expose les céramiques, bijoux et objets de culte en métal, en cuivre et en or, statuettes en bois, vêtements de coton.

Nous prenons congé des Chimús apres La visite de la Huaca Arco Iris, petit temple bien conservé dont les bas reliefs représentent des danseurs de La pluie, dès Pelicans et deux formes animales en train de s'embrasser sous un arc en ciel, en hommage à la fertilité.

Retour dans le centre de Trujillo pour admirer sous le soleil les façades colorées des anciennes maisons coloniales.

Ce soir nous re re re reprenons un bus de nuit pour notre ultime étape péruvienne : farniente sur la plage de Zorritos.

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S'allonger dans un hamac, et se laisser bercer par le bruit des vagues ...

Suivre des yeux le vol plané de ces grands oiseaux noirs à belle envergure, longue queue bifide et gorge blanche dont nous ignorons totalement le nom...

Marche sur des kilomètres et des kilomètres de sable blond et ramasser des coquillages ...

Observer le ballet des petits crabes rouges qui se régalent des poissons, oiseaux et phoques morts échoués sur la plage dans l'indifférence générale des péruviens.

Rencontrer d'autres oiseaux bien peu farouches qui viennent montrer fièrement leurs belles pattes palmées bleues...

Se baigner dans les eaux chaudes du Pacifique (là où le courant froid de Humboldt ne longe pas la cote !) et se sécher au soleil ...

Caresser les chiens nus péruviens de l'hôtel, sans un poil et à la petite queue de rat ...

Attendre patiemment pendant plus d'une heure que le cuisinier veuille bien nous préparer le seul plat inscrit sur son ardoise et se délecter enfin du ceviche tout frais, du riz aux fruits de mer et de la marmite de poisson en sauce tomate qui remplissent copieusement nos assiettes...

Prendre le temps de tout, puisqu'il n'y a rien à faire ...

Se désoler un peu d'être les deux seules et dernières clientes de cet "eco hostel", meme ici les vacances commencent à avoir le goût de la fin...

Mardi 29 août :

Depuis ce matin, le ciel est gris, La Mer est grise, notre humeur va bientôt prendre la même teinte... Courage, rentrons !