Carnet de voyage

Corée du Sud

28 étapes
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Un voyage à la découverte du pays du matin calme, de sa culture, de ses habitants et de sa gastronomie... entre tradition et modernité
Du 3 au 20 juillet 2017
18 jours
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Les 9000 km à vol d'oiseau séparant Paris de Séoul 

Tout vient à point à qui sait attendre mais moi je trépigne d'impatience... 1h40... 1h39...1h38... je compte les Minutes qui me séparent du décollage .... 1h35... 1h34....

Sac de voyage déposé, passeport vérifié, carte d'embarquement validée... 1h30....1h29....1h28....

Contrôle des bagages embarquement, tout s'enchaîne... Il ne reste plus que quelques heures et -tout de meme- 9000 kilomètres avant de rallier Séoul.... je sens que les onze heures d'avion vont être longues ...30...29....28....

3....2....1 Decollage

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Ce fut une nuit courte sans sommeil. En à peine quelques heures, j'ai vu le soleil se coucher, puis se lever sur les nuages.

Arrivée à Séoul au petit matin dans une chaleur déjà moite. Après avoir récupéré mes bagages, plutôt que de prendre le taxi, j'opte pour le métro. Je n'ai pas été déçue ! Le métro est propre, sent bon le propre et est climatisé ! Quel agréable premier choc des cultures !

Un métro beau, propre et qui sent bon ... Mais que demande le peuple ?! 

Passé l'émerveillement du métro coréen, les premières galères arrivent. Tout avait pourtant si bien commencé: j'avais pris le métro comme une cheffe, effectué un changement de ligne sans me tromper, j'étais arrivée au bon arrêt, avait pris la bonne sortie, j'avais amorcé le chemin vers la Guest House où j'avais loué un studio, demandé avec succès mon chemin à des gens très aimables et serviables, j'étais arrivée devant la porte d'entrée, j'avais poussée la porte d'entrée.

Mon studio devait être la porte sur ma droite. Sauf que là, catastrophe, la porte ne s'ouvre pas !

Personne ne répond lorsque je toque.

Personne ne répond à mes e mails. (Je précise quand même qu'en dix minutes, j'use tout mon abonnement internet)

Personne ne répond lorsque j'appelle sur le seul numéro dont je dispose.

Personne ne répond lorsque je sonne chez mes voisins.

Après onze heures de vol, une nuit sans dormir et le décollage horaire, me voilà à la rue, coincée dans la moiteur de l'été coréen. Complètement perdue. Un grand moment de solitude.

J'ai finalement demandé de l'aide à une voisine qui rentrait chez elle avec ses courses. Elle ne parlait pas un mot d'anglais mais elle a tout fait pour m'aider et est restée à mes côtés jusqu'à ce que la situation se débloque. Elle a appelé un de ses amis, gérant d'une autre Guesthouse, qui, lui, parlait anglais. Après lui avoir exposé ma situation, il m'a gentiment proposé de venir me reposer dans sa maison d'hôte le temps que j'arrive à joindre quelqu'un.

Finalement ce monsieur adorable a réussi à joindre mon hôte au téléphone qui avait juste oublié de me donner le code de la porte d'entrée de mon studio...

Une première frayeur qui m'a quand même permis de faire de belles rencontres. A première vue, les coréens sont incroyablement gentil et serviables. Belle première rencontre avec le peuple coréen.

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Après quelques heures de repos bien méritées me voilà partie me promener dans le quartier historique: Bukchon. Jolie ballade dans le Seoul historique à travers ses ruelles pittoresques et ses maisons anciennes.

les ruelles pittoresques du Vieux Séoul 

Bukchon qui signifie le village du Nord est bordé de deux palais; il accueillait donc les demeures des hauts dignitaires de la Corée d'autrefois.

De nombreuses maisons traditionnelles ont été transformées en galeries d'art ou en petits musées 

Après l'après midi passé à flâner au milieu des Hanok (maisons traditionnelles), rendez vous à HONGIK UNIVERSITY en plein coeur du quartier jeune et branché de la ville. Autre ambiance incontestablement. J'y retrouve Hannah, une copine rencontrée à Paris quelques années plus tôt, pour diner. Lui faisant part de ma méconnaissance absolue de la cuisine coréenne, elle m'emmène à MAPO GALMEAGI, une chaine de restaurant spécialisée dans le barbecue coréen pour y déguster de la SAMGYEOPSAL (de la viande de porc grillée !). Un vrai régal !

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Après une bonne nuit de sommeil pour se remettre du décalage horaire, je décide de commencer ma journée par la visite de Changdeokgung, une des deux principaux palais bordant le Bukchon.

Construit en 1404 par le roi Taejong en tant que palais secondaire, ce complexe royal est une parfaite illustration de la recherche de l'harmonie entre la nature et les aménagements de l'homme avec ses palais et ses jardins.

Le pavillon abritant la salle du trône 

Le palais de la "vertu prospère" fut détruit par le feu lors des invasions japonaises de 1592-1598 et reconstruit pour devenir la résidence royale principale dès 1610. Il le restera jusqu'en 1868, année où le nouveau roi Gogong décida de retourner vivre au palais Gueonbok, l'autre grand palais de la ville, récemment rénové.

Les plafonds 

Le palais redevint brièvement siège du gouvernement en 1907. La Cour y demeurera en résidence surveillée jusqu'en 1926, année de la mort de Sunjong (dernier souverain de la dynastie Joseon).

La famille royale revint vivre dans une partie du palais en 1963 à son retour du Japon. La dernière reine Yun y vécut jusqu'en 1966 et sa fille y demeura jusqu'à sa mort en 1989 avec des membres de sa famille.

Changdeokgong a été inscrit au patrimoine de l'Unesco en 1997.

Le Jardin secret est la partie spécifique de ce palais. Il ne se visite qu'avec un guide. Il regroupe des pavillons, des pièces d'eau, des ponts construits en harmonie totale avec l'environnement préservé de cet immense parc aux bosquets nombreux et aux bois agréables. Accessible autrefois qu'à la famille royale (d'où son nom) le jardin secret nous offre une ballade enchanteresse au coeur de la foret. A voir ABSOLUMENT !

bassin d'agrément du Secret garden 
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Dans l'enceinte du Changdeok palace, près de l'entrée du jardin secret, on trouve une des entrée du Changgyeong palace. Petit palais construit en 1104, il servit de cour royale en attendant que le palais principal soit construit. Le roi continua toutefois d'y tenir des conférences ou d'y recevoir des invités.

Plus tard un roi fit construire d'autres pavillons pour y loger son père qui avait abdiquer en sa faveur. Très agréable visite presque sans personne. Chaussures ôtées, je pus ainsi écrire ces quelques lignes allongée sur le parquet d'un royal édifice en toute tranquillité.

Ce palais se trouve au sein d'une forêt émaillée de petits pavillons qu'un roi fit construire pour ses filles. Très agréable de s'y perdre.

Détail d'un plafond 
Pavillon construit pour abriter le père du roi  
Pavillon principal où le roi donnait des conférences et recevait ses invités  
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Direction le plus grand marché de Corée pour flâner un peu avant d'y diner. Quelques chiffres: 10000 écharpes, 50000 vendeurs, 1800 tonnes de marchandise livrées chaque jour, 400000 clients... Les chiffres donnent le tournis. Pour se repérer, le marché est segmenté en sections et organisé par thème: vêtements, linge de maison, bijoux, ginseng...

Le soir les allées de nourriture ouvrent leur guinguettes vendant mille petits plats. Je décide alors de me poser au comptoir d'une des échoppes pour gouter la spécialité locale: une soupe de pâtes nommée Kalguksu.

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Le ventre plein direction NAMSAN PARK en bus pour y admirer la vue panoramique sur la ville. La nuit tombe progressivement et la ville s'allume sous nos yeux émerveillés peu à peu. La vue est à couper le souffle. La ville scintille dans la nuit noire.

Je décide alors de prendre de la hauteur en montant au sommet de la très touristique N Séoul Tower. Sympa pour admirer la ville d'encore plus haut.

SEOUL BY NIGHT 
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Ma journée commence aujourd'hui par la visite du plus grand palais de la ville, le Gyeongbokgung. Il s'agit de l'autre palais bordant le Bukchon avec le palais Changdeok. Meme si sa taille est plus modeste, certains n'hésitent pas à le comparer à la cité interdite pékinoise.

L'histoire de ce palais remonte à 1395, sous le règne de Taejo, trois ans après la fondation de la dynastie Joseon, suite au déplacement de la capitale du royaume, précédemment située à Gaesong en Corée du Nord.

L'emplacement adossé au Mont Bugak et face à Namsan, la montagne du Sud, fut choisi selon les théories géomantiques en usage. Le palais "profondément béni par le Ciel" occupait le centre de la capitale et représentait la souveraineté de la dynastie Joseon.

Détruit lors des invasions japonaises de 1592-1598, le rou se déplaça au palais Changdeok et l'ancienne résidence royale fut abandonnée pendant 250 ans.

Il fut finalement reconstruit en 1868. On y dénombrait alors 300 bâtiments formant une cité de plus de 40 hectares.

Mais la famille royale n'y résida que brièvement puisque 23 ans plus tard le Roi Gojong du se réfugier à la légation russe apres l'assassinat de sa femme, la reine Mon, par les envahisseurs japonais qui occupèrent le palais.

Depuis les années 90 le gouvernement coréen redouble d'efforts pour restaurer le palais dans sa gloire originelle et les chantiers se succèdent .

Palais majestueux où l'on se perds facilement à travers le dédale des pavillons tous plus charmants les uns que les autres bien loin de la foule des axes principaux.


La salle du trône  
la bibliothèque  

En sortant du palais, on se trouve face à une allée de building tous plus modernes les uns que les autres. On passe sans transition de la Corée traditionnelle à la plus futuriste des nations.

Le roi Sejong inventeur de l'alphabet  
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Déjeuner avec mes deux amies coréennes, Hannah et Dasom, dans une guinguette d'Insadong où elles me font découvrir les mandoo, des raviolis coréens. C'est un vrai délice.

Nous avons passé l'après midi à Insadong, ancien repaire des artistes et de la bohème séoulite devenu un centre touristique idéal pour acheter des souvenirs.

Nous nous arrêtons prendre un thé au O' Sulloc Tea House où l'on est subjugué par l'arme des thé tous plus délicieux les uns que les autres. A tester absolument, c'est un vrai délice !

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La journée commence sous la pluie par la visite du quartier du City hall. Au milieu des buildings se trouvent des sites historiques importants puisque c'est dans ce quartier que se trouvaient les premiers établissements étrangers arrivés à la fin du XIXème siècle: légations, églises, écoles ...

En plein coeur d'une grande avenue moderne, une porte traditionnelle fait face.

Au plein milieu des buildings une porte traditionnelle fait face  

Elle donne sur un petit palais construit au XVème siècle pour le fils du roi Sejo, écarté du trône au profit de son frère: il s'agit du Daoksugung (daoksu palace).

La salle du trône 

Lors des invasions japonaises de 1592, la famille royale dû fuir à la frontière mandchoue. A son retour l'année suivante, le roi Sonjo s'établit en ces murs, tous les autres palais ayant été dévastés. Une fois le palais de Changdeok reconstruit en 1615, le roi s'y installa et quitta le palais Deoksu.

Il fallu attendre la fin du XIXème siècle pour que le roi Gojong revienne y habiter après avoir fuit le palais Gyeongbok après l'assassinat de la reine Min par les envahisseurs japonais en 1895. Le séjour des monarques en ces lieux fut toujours bref et lié à des évènements malheureux.

A l'intérieur de l'enceinte du palais, on remarque un ruisseau et un pont. Ils sont toujours présents dans les palais séduites pour purifier l'esprit des officiels au service du roi et du peuple et marquer une limite entre le lieu de vie du souverain et celui du commun des mortels.

Il faut aussi souligner la présence de bâtiments d'inspiration néoclassiques occidentaux bâtis par des architectes européens. Le roi Gojong aimait y prendre son café, boisson qu'il avait appris à aimer à la légation russe lorsqu'il s'y réfugia 13 mois en 1895.

Trois types d'architecture: le traditionnel, le néoclassique et le moderne 

Après la visite du palais, promenade très agréable dans le quartier où l'on découvre des bâtiments occidentaux: la fameuse légation russe où le roi se réfugia, la cathédrale anglicane de 1923 de style néoroman, là c'est une stèle qui rappelle que se trouvait le couvent des soeurs de Saint Paul de Chartres, premières missionnaires de Corée.

vue de l'ancienne légation russe
cathédrale anglicane dans un style néo-roman 

Mélange improbable et réussi des styles et des époques dans ce quartier surprenant où le moderne côtoie le traditionnel et où l'orient se mêle à l'occident. L'architecture du quartier témoigne de la riche histoire du pays.

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Je rejoins mon amie Hannah pour déjeuner et passer l'après midi dans le quartier des affaires. Elle m'emmène manger un dakgalbi, une sorte de plat de poulet mélangé avec des légumes asiatiques un peu trop épicé mais pas mauvais du tout.

Le quartier de la finance et des affaires  

Puis direction de parc Samneung composant un paysage rafraichissant dans la foret d'acier environnante. Ce site inscrit au patrimoine mondiale de l'Unesco possède trois tombes royales: celle du roi Saongjong, sa troisième épouse (la mère du futur roi) et leur fils.

La porte pour retenir les esprits 
La tradition au coeur d'une foret de béton et d'acier  

Pour terminer cette pluvieuse journée, nous visitons le Bongeun-sa, un magnifique temple bouddhiste en plein coeur du quartier financier. Fondé en 794 sous la dynastie Sylla, il fut plusieurs fois détruit, reconstruit, rénové. Jolie découverte de la culture bouddhiste dans l'enceinte de la capitale.

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Des bifaces, hachereaux, pics et tranchoirs ont été retrouvés dans des strates qui peuvent remonter à 700000 ans av JC. Cela témoigne d'une présence dans le pays en des temps préhistoriques. Durant l'âge de bronze, il existe une multitude de tribus dont la société est basée sur l'agriculture. Puis s'ensuit une confédération de petits royaumes.

Au 1er siècle av JC débute la période des trois royaumes. Il s'agit de la période de formation des Etats. Quatre entités politiques distinctes occupent la péninsule. Au nord, on trouve le Goguryeo, dans le sud ouest le Baekje, le Silla ancien dans le sud est et la confédération de Gaya dans le sud. Il s'ensuit, au fil des siècles, un mouvement d'unification de la péninsule.

918-1392: c'est le Goryeo (se prononce Koryo et a donné le mot "Corée"). Au XIVème siècle, les inégalités sociales, l'accroissement du pouvoir des nobles et les faveurs excessives accordées aux moines bouddhistes affaiblissent l'autorité royale. En 1392, le général Yi Seong-gye prend le pouvoir et forme une nouvelle dynastie.

LE JOSEON (1392-1910) : il signifie "fraicheur matinale". Le roi remet la capitale à Séoul et fortifie la ville. Les monarques du Joseon souhaitent installer une société confucéenne idéale, et écarter l'influence du bouddhisme. Il s'agit d'une société très hiérarchisée avec des rites et des cérémonies visant à préserver l'ordre social. Les membres de la famille doivent obéir au fils ainé, les femmes à leurs parents, puis à leur mari, et enfin, en cas de veuvage, à leur fils. Elles ne seront d'ailleurs dotées d'un prénom officiellement qu'au début du XXème siècle.

1443 : invention de l'alphabet coréen par le roi Sejong pour rendre l'administration plus efficace.

1592-1598: invasions japonaises. Les palais de la capitale sont détruits.

Au XVIème siècle, la Corée découvre l'Occident.

Au XIXème siècle, les nations européennes entrent en contact avec la Corée: c'est la période de découverte du christianisme avec l'arrivée de missionnaires. Des chrétiens sont massacrés. C'est également la période de la modernisation de la Corée.

En 1895, la Corée est envahie par les japonais qui souhaitent élargir leur zone d'influence en Asie. Ils assassinent la reine Min, et le roi doit se réfugier avec son fils à la légation russe pendant plus d'une année. En 1905, il signe un traité officialisant le protectorat du Japon sur la Corée.

Il faut attendre 1945 et la fin de la seconde guerre mondiale pour que le Japon capitule et se retire des territoires occupés. En 1948, en pleine guerre froide, les grandes puissances décident de diviser le pays en deux: au Nord du 38ème parallèle, l'URSS contrôle le territoire, au sud du 38ème parallèle, les Etats Unis conserve leur zone d'influence. Deux Etats distincts se forment basés sur deux idéologies opposées. Mais en 1950, les coréens du Nord envahissent la Corée du Sud. C'est le début de la guerre de Corée. Les coréens du sud, aidés des américains et de la force internationale agissant sous l'égide de l'ONU, reprennent leur territoire et conquièrent à leur tour la Corée du Nord. Ils sont toutefois repoussés et la bataille se stabilise autour du 38ème parallèle. Il faut attendre 1953 pour que soit signé le traité mettant fin à cette guerre fratricide.

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Réveil matinal et pluvieux pour l'exclusion à la frontière nord coréenne. Lea DMZ (demilitarized zone) désigne une zone large de 4 kilomètres, soit deux kilomètres de chaque côté de la ligne de démarcation. La DMZ est la matérialisation d'un fossé séparant deux monde.

La visite organisée au départ de Séoul est vivement conseillée pour des raisons pratiques et touristiques dans l'une des zones les plus militarisées au monde.

Nous commençons la visite de la zone par l'observatoire. censé offrir la meilleure vue possible sur le voisin nord coréen, la pluie et le brouillard nous permettront seulement d'apercevoir la nature boisée et les collines sauvages de la DMZ. En effet, il s'agit d'un espace préservé où de nombreuses espèces animales et végétales, y compris en voie de disparition, s'épanouissent.

La nature préservée de la DMZ sous le brouillard 

Puis direction de 3ème tunnel d'infiltration. Il s'agit d'un des tunnels creusés par les nord coréens pour envahir Séoul. Il fut découvert en 1978 et témoigne des nombreux incidents survenus ces dernières décennies dans la zone. D'ailleurs un musée relate l'histoire de la partition des deux Corées et les incidents frontaliers qui s'y sont produits depuis.

Le troisième tunnel d'infiltration 

Malgré ces dissensions, une véritable idéologie de la réconciliation existe comme en témoigne la gare de Dorasan. Cette gare qui, pour l'instant, ne sert qu'au transport de matériel pour les usines, est destinée au transport de voyageurs dans le futur: espoir de réunification des deux Corées.

Espoir de réunification également au niveau du mémorial où les coréens du sud viennent prier pour l'unité du pays ou plus simplement pour que leurs proches restés dans le Nord se portent bien. Il ne faut pas oublier que la partition du pays a entrainé la fuite de 5 millions de personnes du Nord vers le Sud pour fuir la dictature soviétique.

Les prières pour l'unité 
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Cet après midi c'est avec David que j'ai rendez-vous. Je l'ai rencontré le matin même avant l'excursion. Nous nous sommes séparés étant dans deux visites différentes mais nous avons immédiatement sympathisé et avons convenu de nous retrouver après. Ce californien d'origine coréenne, professeur de mathématiques, n'en est pas à son premier séjour en Corée. En discutant, nous nous apercevons rapidement que nous prenons le train pour Busan tous les deux le lundi. Nous décidons dès lors de faire un petit bout de chemin ensemble !

Nous passons l'après midi au Namsangol Hanok Village. Ce village installé dans les années 90, présente cinq superbes résidences traditionnelles coréennes qui furent déplacées pour la création du parc. Toutes sont d'authentiques beautés architecturales rénovées pour le public.

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Rendez vous ce matin avec Hannah pour assister à un office religieux coréen dans son Eglise. Je n'avais jamais vu une telle chose ! Déjà l'Eglise n'avait rien de commun avec nos vieilles pierres occidentales. Il s'agissait, en effet, d'un immense bâtiment moderne s'étendant sur trois étages doté d'un amphithéâtre tellement grand qu'il y avait des écran géant pour que les gens assis au fond puisse suivre la messe !! Ensuite la messe était autrement plus dynamique qu'en Europe avec des chants et des rythmes modernes chanté par une chorale. Il y avait même des jeux de lumière !

Enfin, la ferveur des croyants était remarquable. L'immense amphithéâtre non seulement était rempli, mais en plus les gens chantaient et tapaient dans leurs mains. On se serait plus cru dans une salle de concert que dans une Eglise. Très original à vivre !

L'immense Eglise dans un bâtiment très moderne 
L'amphithéâtre où se tiennent les offices religieux 

Après l'office, nous sommes allées manger des mandoo avec une soupe de nouilles froide... Je crois que je suis définitivement tombée amoureuse de la cuisine coréenne.

Au premier plan, une soupe de nouilles froides, puis des mandoo au second plan 

Enfin pour clore mon séjour séoulite, nous avons loué des costumes traditionnels et nous nous sommes prêtées au jeux des poses et des photos devant les hanok du Bukchon et au Gyeongbok palace. Il faut noter que déguisées de la sorte, les monuments historiques sont gratuits. Nous nous sommes beaucoup amusé.

Séjour à Séoul magnifique, dépaysant et inoubliable grâce à des gens formidables.

A présent, prochaine étape du voyage ==> direction BUSAN !

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lundi 10 juillet 2017, 11h05: le train démarre. Je quitte Séoul sous une pluie battante. J'en ai maintenant pour 5h40 de train pour rejoindre Busan (contre 2h30 avec le KTX mais les prix n'étaient bien sûr pas les mêmes!).

Séoul - Busan 

16h42: Le train Korail n°1211 en provenance de Seoul entre en gare de Busan. Busan se situe au sud est de la péninsule à 385 km de Séoul. Deuxième ville du pays, cette ville portuaire couvre une large superficie. J'ai quatre jours complets devant moi pour découvrir ses différentes ambiances.

A la gare, je retrouve David qui a eu la gentillesse de m'attendre. Après avoir déposé mes affaires dans mon air bob, direction Haeundae, sur le front de mer où nous dinons et nous nous promenons jusqu'à ce que la nuit tombe sur la ville. La nuit nous offre une magnifique vue sur les lumières de cette nouvelle cité à découvrir.

Crépuscule sur Busan 
Busan by night  
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Pour débuter à découvrir Busan tout en me relaxant, direction Oncheonjang, le quartier de la Spa city (oncheon signifie sources chaudes en japonais). Fondée par les japonais et fréquentée essentiellement par les locaux et les touristes asiatiques, la spa city est une ville d'eau typique avec ces personnes âgées prenant leur bain de pied dans les parcs. Vous pourrez d'ailleurs les rejoindre pour profiter des bienfaits sur la circulation sanguine d'une eau chauffée à 47 C°. Etant la seule (jeune) européenne à me plier à cette coutume locale, tous les papis et mamies me dévisageaient avec insistance, beaucoup me souriaient et me saluaient et certains sont même venu me parler pour savoir d'où je venais et ce que je venais visiter. Une expérience bien amusante.

Le bain de pieds du troisième âge 

Après la soupe au boeuf traditionnelle en guise de déjeuner, direction le complexe Heosimcheong, le plus beau spa de la ville. Au menu: sauna, bains extérieurs et intérieurs, bassins en bois de chêne, hamac, bains en pierres...

Soupe de boeuf traditionnelle 
le plus beau spa de la ville 

Bon à savoir : Le maillot de bain n'est pas accepté !

Ne m'étant jamais mis nue à la mer ou à la piscine, c'est tout naturellement que j'avais apporté et revêtu mon super bikini Banana moon (pushupé en haut, échancré en bas, bref le maillot parfait!). Que nenni ! Rapidement on m'arrête : le dress code ici c'est tenue d'Eve!

Horreur et malfaiteur ! Je souris, gênée, faisant mine de ne pas comprendre (même si c'est vrai que tout le monde était à poil autour de moi). Dans ma tête, je passe en revue les complexes qui font que je n'ai pas du tout envie d'enlever mon maillot de bain: ma petite taille, mes cuisses, les vergetures, mon absence de seins, et surtout ... mon épilation approximative! La dame insiste gentiment. Pas le choix, il va falloir y passer.

J'enfile donc ma tenue d'Eve et, oh miracle, non seulement c'est terriblement agréable de nager nue mais en plus TOUT LE MONDE S'EN FOUT !Autour de moi des femmes asiatiques de tout âge et de toutes les formes. Des grandes, des petites, des grosses, des enceintes, des bien-foutues (selon quels critères ?), et puis la majorité, des femmes normales avec des formes, des vergetures, des ventres abîmés par les accouchements, du gras, des seins qui tombent, des fesses ou pas de fesses et surtout ... DES POILS ! Personne ici ne semble connaître l'épilation du maillot à l'occidentale.

Ont elles l'air complexé pour autant? Cela les empêche t elle de profiter du moment présent? Cela les rend il moins femmes? Moins belles? Moins rayonnantes? Certainement pas!

C'est alors que je me rend compte du ridicule des diktats de beauté imposés par nos sociétés occidentales à grand coup de magazine et d'émissions en tout genre "subliiiiiiiiime ma cheriiiiiie" et j'en passe.À cet instant précis, au milieu de tous ces corps nus, je suis juste moi ... et ce qui est formidable c'est que TOUT LE MONDE S'EN FOUT. Comme quoi, notre carcan social et l'idéal de beauté, nous nous l'imposons à nous même pensant que c'est ce que l'on attend de nous. Le vrai bonheur est bien moins superficiel que cela. Respirer, se sentir bien, profiter de l'instant présent, nager nue, avec ou sans poils, c'est ca qui compte vraiment ... Je ressors transformée de cette expérience déroutante.

Je ne ressemble toujours pas à un mannequin de Victoria Secret et mes poils n'ont pas miraculeusement disparu, mais je me sens étrangement bien avec moi meme. Je me sens mieux dans mes baskets en sortant du spa que quand j'y suis rentrée. Un premier pas vers l'acceptation de soi? Nous verrons ...

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" Jalgachi Station". Les portes du métro souvent sur une très forte odeur de poisson. Nul doute n'est dès lors possible, j'arrive au Jalgachi Market, le plus célèbre marché aux poissons de la ville et le plus grand marché de fruits de mer de Corée.

Ce marché a pris son essor juste après la guerre de Corée en s'appuyant sur les bras disponibles soit essentiellement féminins. Les vendeurs sont donc des Jalgachi Ayumma (ayumma désignant ces femmes entre deux âges mariées à des hommes qui sont le plus souvent en mer).

Dans cette marée d'étals de fruits de mer se dresse, depuis 2006, le nouveau bâtiment principal, le Jalgachi market building. Tout est placé ici sous le signe de l'abondance.

Les allées bien organisées du Jalgachi market building 
les étals de poissons séchés 

Aux allées bien organisées du marché moderne s'ajoutent les multiples stands qui occupent les rues alentour, formant le pittoresque marché de Sindonga.

Le marché de Sindonga 
Les jalgachi ajumma 
C'est bon la sieste ! 

Quand midi sonne, les échoppes de rue s'ouvrent au milieu des étals et une délicieuse odeur de poisson grillée vient titiller les narines et réveiller les appétit.

Les échoppes de rue 

L'hygiène des étals ne m'inspirant que moyennement confiance, je me rend au deuxième étage du Jalgachi Market building. Assise en tailleur autour d'une table basse avec vue sur l'océan, je déguste de délicieux poissons grillés! Un régal

les poissons du Jalgachi Market Building  
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Après avoir fini de manger, je saute dans le bus n°30 de Nampo Dong pour le Taejongdae Park, situé à l'extrémité de l'île Yeongdo, tout au sud de la ville. Loin de la frénésie urbaine de Busan c'est une atmosphère reposante qui fait du bien. Un chemin sur 4km est à parcourir soit à pied soit en petit train. J'opte pour la promenade à pied au milieu des pins sans personne autour, dans le calme absolu de la nature.

Une promenade au calme, loin de l'agitation de la ville 

Au fil du parcours, la promenade offre de magnifiques vues sur les falaises escarpés plongeant dans la mer.

A la fin du parcours, un petit chemin bordé d'hortensias en fleurs nous mène au Taejongsa, un petit temple perdu au milieu des fleurs. Petit coin plein de magie où des milliers d'hortensias fleuries nous en mettent plein les yeux.

Le Taejongsa 
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Après cette escapade enchantée, loin de l'agitation urbaine, retour via le bus 30 à Nampo Dong. Je décide profiter du soleil de la fin de journée pour prendre de la hauteur afin de voir la ville d'en haut. direction la Busan Tower, la tour la plus haute de la ville. Elle offre un panorama exceptionnel sur Busan et l'océan.

En redescendant de la Busan Tower, je décide de faner un peu dans le parc Yongdusan qui borde la tour. Il s'agit d'un petit parc urbain tranquille où l'on ne compte pas le nombre de chats errants qui se prélassent au soleil. Promenade ombragée bienvenue en cette belle et chaude journée d'été.

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Sur les conseils de mon amie Dasom, je décide d'aller visiter aujourd'hui le Haedong Yong Gung Sa, un temple au bord de l'eau.

Etant excentré, je suis sensée prendre le bus pour y arriver. Problème n°1: impossible de trouver l'arrêt des bus conduisant au temple. Problème n°2: personne ne parle anglais quand j'essaie de demander autour de moi. Problème n°3: Quand j'arrive enfin à me faire comprendre, on n'indique l'arrêt de bus où le bus dont j'ai besoin ne passe pas. Grand moment de solitude ...

Bref, après avoir tourné en rond pendant un petit moment, j'opte pour le taxi.

Bon, je suis officiellement ruinée MAIS le jeu en valait la chandelle. Après avoir emprunté un petit chemin ombragé bordé de lanternes de pierre, un panorama magique s'ouvre à moi: au bord de l'océan construit à même la roche le Haedong Yung Gung Sa apparait.

le chemin permettant d'accéder au temple 
premier aperçu du temple  

Le temple fut fondé en 1376 par l'un des plus grand moine nommé Naong, qui était aussi conseillé du roi. Alors que tout le pays priait pour la pluie, le moine vit en rêve la "mer divine des mers de l'est' lui enjoignant de construire un temple à cet endroit. La légende veut que ce temple, par la pluie et la stabilité du royaume qu'il permit, offrit une ère de prospérité au royaume. Elle explique aussi pourquoi le temple a été construit en bord de mer et non pas dans les montagnes comme c'est le cas habituellement.

L'intérieur du temple est tout aussi magnifique que le cadre qui l'entoure. La visite des vagues rythme la visite. Il est possible de s'asseoir à une table face à l'océan pour y savourer un thé glacé en cette chaude journée d'été.

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Ce fut pour moi un sans faute ce matin. Prendre la ligne 1 du métro jusqu'à Nopo Dong, son terminus. Trouver la gare routière. Trouver le kiosque à billet. Dépenser 2200 wons pour un billet pour Tongdosa. Trouver le bus bus, y monter, et hop, le tour est joué !

Contrairement à la galère d'hier, les transports en commun coréens n'avaient plus de secret pour moi ce matin ! Grand moment de fierté :D !!

On parvient au plus grand temple du pays, le Tongdosa, le temple de la Voie Eclairante, par un chemin qui longe la rivière et traverse une belle forêt de pins. Transition parfaite entre la frénésie de la ville et la sérénité qui se dégage du temple. Une brise souffle. Elle atténue la chaleur de cette belle journée d'été. Les pins m'offrent leur ombre fort bienvenue au son du chant des grillons. Une promenade agréable et apaisante. Elle permet d'arriver relaxé et détendu au Tongdosa.

Une promenade apaisante pour parvenir au temple de la voie éclairante 

Ce qui marque avant tout, lorsque l'on pénètre dans ce temple, c'est son côté compact. Les bâtiments se serrent très près les uns des autres. Fraichement repeints ou ayant subi la patine du temps, ils offrent un spectacle magnifique empreint de spiritualité.

le porte du temple 

Le complexe fut fondé en 646 pour abriter des reliques de Bouddha rapportées de Chine par le moine Jajang. Parmi ces reliques qui font l'objet de toutes les dévotions, les fameuses sarira, des perles cristallines que l'on retrouve uniquement dans les cendres crématoires du défunt qui a acquis de son vivant un état de sainteté total. Ces sariras, très prisées pour asseoir la légitimité d'un lieu saint, sont ici tellement nombreuses qu'elles sont conservées dans une pagode spéciale et qu'elles ont évincé jusqu'à la présence des statues de Bouddha dans le hall principal. Un fait quasi unique parmi les temple bouddhiques coréens.

Ne soyez pas timide ! Il est possible d'assister aux offices bouddhistes à condition de retirer ses chaussures et de prendre un coussin pour s'asseoir. Pour ma part, attirée par les psalmodies du moine mais n'osant pas entrer, c'est une petite mamie qui est allée chercher un coussin et qui m'a invité à rentrer dans le temple et à m'asseoir. L'office était très beau même si je ne comprenait rien du tout. Les prières récitées par le prêtre et les fidèles entre dans la tête et créent une langoureuse et mystique atmosphère.

Premier office bouddhiste dans le plus grand temps de Corée... mais que demande le peuple ?!

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Pour m'immerger un peu plus dans la culture et les traditions coréennes, je me rend au temple Beomeo pour y passer deux jours.

Pour se rendre au temple Beomeo, prendre la ligne 1 du métro jusqu'à l'arrêt beomeosa. Prendre la sortie 5. Faire un demi tour et prendre la première à gauche. Monter la rue jusqu'à l'arrêt du bus n° 90. Prendre le bus jusqu'au terminus et hop le tour est joué !

J'arrive en avance. Je suis la première à enfiler la tenue traditionnelle en toile. Une chemise violette en haut, un pantalon en toile grise en bas. Peu à peu d'autres jeunes arrivent. Nous serons finalement une vingtaine. La plupart viennent de Busan, il y a deux hongkongaises, un anglais, un danois et moi, la petite frenchie.

15h00: un moine arrive. Il nous enseigne les postures de base de la méditation et de la prière bouddhiste. Bon, autant dire qu'il faut être drôlement souple pour mettre ses pieds croisés sur ses genoux et arriver à la position du lotus. J'ai beau souffrir, rien n'y fait, résultat non concluant ... Pas de lotus pour moi !

Le moine effectue une rapide cérémonie pour déclarer le temple stay ouvert puis il nous emmène visiter le temple en s'attardant sur la signification de tel ou tel détail.

Il s'agit de l'un des plus beaux temples coréens malgré les incendies et les pillages qui ne l'on pas épargné depuis sa création en 678. Beomeo est un poisson doré qui a donné son nom au temple. Il vit dans la source près du temple. La légende veut qu'il serait descendu du Nirvana sur un nuage doré pour vivre dans un puit d'or situé dans un rocher sur une montagne des alentours. Il y coulerait une source intarissable.

17h30: c'est l'heure du diner monastique. Assis en cercle, nous effectuons les gestes rituels pour mettre en place nos bols et nos couverts: le plus grand bol pour le riz, le moyen pour la souple, puis le troisième pour les légumes et enfin le dernier pour mettre l'eau qui servira à tout nettoyer.

Nous dégustons ce repas végétarien en silence. Les légumes étaient délicieux. Nous nettoyons nos bols et remettons tout le service rangé à sa place.

Le repas monastique 

18h30: les minent tapent le tambour du temple pour signifier la fin de la journée. S'ensuit une petite cérémonie dans le temple où nous mettons en application ce que nous avons appris plus tôt dans la journée.

Mais mon moment préféré, ce fut les 108 prosternations. Face à nous il y avait des perles. De la position debout, il fallait s'agenouiller, faire les gestes rituels et enfiler une perle sur un fil. Une perle pour chaque prosternation. Il y en a eu 108. Mes genoux ont souffert mais à la fin nous avons eu un superbe collier traditionnel en perle de bois conçu à la sueur de notre front (au sens littéral du terme) ! Il parait que ce collier servira à nous relaxer dans les moment stressant.

21h30 extinction des feux. Nous dormons à même le sol sur des tapis d'appoint tous dans la salle principale.

Réveil à 5 heures le dimanche 16 juillet. Le jour se lève sur les montagnes environnantes. Au loin, on peut entendre le son du tambour destiner à réveiller tous les être vivants, des animaux aux fantômes.

le lever du jour 

5h30: première séance de méditation laborieuse. Difficile de rester concentrer et apaisée quand vous êtes assis en tailleur et que vos hanches souffrent le martyr! Il faut croire que le tailleur ne me sied point !Heureusement toutes les bonnes choses ont une fin !

Il est 6h30 et c'est l'heure du petit déjeuner. Au menu du riz et des légumes toujours aussi bien cuisinés.

C'est le ventre plein que nous partons gravir la montagne ! Un petit chemin escarpé situe à travers les arbres. Ca grimpe dur ! Mais nous sommes rapidement récompensés par le panorama exceptionnel sur la vallée qui s'offre à nous. Il se dégage de cet instant une atmosphère incroyablement apaisante. je reste là, bouche bée, admirant la vue et savourant le moment.

la vue sur BUSAN et la vallée au petit matin 

Il est déjà l'heure de redescendre pour prendre le thé avec notre moine afin qu'il réponde à nos questions sur le bouddhisme et sur la vie monastique. L'échange qui s'ensuit sur cette philosophie est très intéressant.J'apprend que selon le bouddhisme tous les éléments du monde sont interdépendant ou encore que le vide intérieur ne signifie pas le néant mais au contraire, il et nécessaire pour s'adapter au monde et aux autres. La flexibilité étant une valeur centrale du bouddhisme.

L'heure tourne. Le temple stay touche à sa fin. Belle expérience.

Direction la Busan station pour prendre le train ==> direction Gyeong Ju !

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Quand le taxi se plante d'adresse :

Fraîchement arrivée à la gare KTX de Gyeongju en Corée du Sud, il me faut prendre le taxi pour rallier mon air bnb au centre ville.

Problème numéro 1: le chauffeur de taxi apres 30 Minutes de course me dépose en rase campagne au bord d'un chemin et me désigne une maison d'hôte qui ne ressemble pas du tout à celle réservée .Qu'à cela ne tienne, je m'avance. Un homme vient à ma rencontre.

Problème numéro 2 : personne ne parle anglais ... MAIS rapidement je comprend que je ne suis pas du tout à la bonne adresse.L'homme court et rattrape le taxi qui repartait. Ils parlementent. Pendant ce temps grand moment de solitude: je suis toute seule, complètement paumée, ne comprenant rien à rien, sans un sou en poche, au beau milieu de la campagne coréenne.... pas de panique Cécile... respire... pas de panique.Finalement l'homme appelle ma logeuse et indique le bon itinéraire au chauffeur de taxi.

Problème numéro 3: le chauffeur de taxi à l'air d'aussi bien comprendre que moi. Surtout ne pas paniquer ...

Je finis par arriver dans la bonne maison d'hôte, une jolie maison traditionnelle dans le quartier historique dans laquelle je vais passer 3 nuits.

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Gyeongju est un musée à ciel ouvert. Capitale du royaume de Silla durant 992 années (de57 av JC à 933), elle atteint son apogée après l'unification de la péninsule en 668. Cinquante six rois se succèdent sur le trône avant de reposer dans des tombes tumuli couvertes de gazon. Elles créent aujourd'hui des micro paysages uniques au monde qui racontent dix siècles d'histoire coréenne.

Le parc de Daereung-won regroupe quelques une de ces deux cents tombes. La ballade est agréable entre les courbes lisses et verdoyantes des tumulis et les arbres en fleurs.

A l'ouest du parc, le calme quartier Hwangnam est quadrillé de ruelles et de maisons pittoresques. Agréable pour observer les cours intérieures, petits cafés et restaurants.

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Ce matin visite du musée national de Gyeongju consacré à la période Silla, lorsque pendant près de 1000 ans, la ville fut la capitale du royaume.

UN PETIT PEU D'HISTOIRE:

Au premier siècle avant JC, la plus puissante de tribus se nomme Saro dont le territoire est situé dans la plaine de Gyeongju. Sara développe des relation fédératives avec les autres Etats cités fortifiés et s'étend. Peu à peu et conjointement à son expansion, Saro se transforme en royaume.

En -57 av JC, c'est la fondation du royaume de Silla.

La société d'alors est divisée en de nombreux rangs dont les "os sacrés" (membres du clan royal) et les "os véritables" (gens du commun et esclaves). L'or est alors finement travaillé par les orfèvres royaux pour affirmer l'autorité du pouvoir royal.

C'est aussi durant cette période que les rois sont inhumés avec leurs richesses et leurs attributs dans les fameux tumulis. Le musée regorge de ces objets découverts lors des excavations du XXème siècle.

parure royale retrouvée dans un tumili 

Le royaume constitue alors l'un des points orientaux ultimes de la Route de la Soie.

Au VIème-VIIème siècle, la culture du Silla ancien connait une transformation radicale sous l'influence de la Chine. Le bouddhisme devient religion protectrice du royaume en 527.

Il s'ensuit une expansion considérable du Silla ancien qui en vainquant les royaumes concurrents devient le Grand Silla: mouvement d'unification de la péninsule. Le grand Silla qui doit gérer un territoire et une population plus importants que par le passé réorganise en profondeur l'administration territoriale. Il était des relations apaisées avec le Chine des Tang. D'importants échanges économiques et culturels ont alors lieu.

Au début du IXème siècle, les révoltes de la population dues aux taxes et corvées, et les troubles causés par les aristocrates amènes la ruine du royaume. Dans le chaos,un roi est même assassiné. Finalement, c'est un des nobles insurgé qui prend le pouvoir en 918 et qui crée le Goryeo.

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A 15km au sud est de Gyeongju, dans un écrin de nature, on trouve le superbe Bulguk sa.

Les doubles escaliers de l'entrée du temple 

Ce temple fut fondé en 535 alors que le roi adoptait le bouddhisme comme religion d'Etat. Chef d'oeuvre architectural, Bulguk sa témoigne à la fois du savoir faire des artisans locaux et de la ferveur religieuse de l'époque du Silla. Il est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

A 6 km de Bulguk sa, accessible via le bus n°12, on trouve le Seokguram grotto.Ce magnifique sanctuaire dans une caverne abrite une imposante statue de Bouddha, considérée comme le plus grand chef d'oeuvre de l'art bouddhique coréen. La statue de 3,5m de haut repose sur un lotus de granit blanc.

Dommage qu'aujourd'hui l'ensemble soit protégé par une vitre qui étouffe un peu la magie du lieu et empêche d'en admirer les détails.

Dans le bus du retour, je sympathise avec mon voisin. Il s'appelle david, il est français et nous décidons de parcourir un petit bout de chemin ensemble.

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Il existe des journées tellement remplies qu'elles pourraient contenir plusieurs jours entiers. Madernière journée à Gyeongju fut de celles-ci. Plusieurs jours en un seul !

La journée commença à 9 heures. J'avais rendez vous avec david à la gare routière. Ensemble, nous montons dans le bus n°200, direction Yangdong Village à 20 km au nord de Gyeongju. Le bus nous dépose en rase campagne. Nous longeons une voie de chemin de fer, et, soudain, au milieu de nulle part, apparaissent des maisons traditionnelles.

Il s'agit d'un des plus beaux villages de Corée inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2010. Sans doute fondé aux alentour de 1400, presque noyé dans les arbres, il compte plus de 170 maisons, pour la plupart, encore habitées. Le degré de conservation de ces hanoks est quasi unique en Corée.

Les maisons coiffées de chaume abritaient les servantes qui prenaient soin des intérieurs de la noblesse. Il s'agit d'un bel exemple de village aristocratique de la période Joseon.

Une fois rentrés à Gyeongju, après avoir dégusté un superbe déjeuner dans une hanok traditionnelle (restaurant Do Sol Ma eul), nous décidons de partir faire une randonnée dans le Namsam Park.

Il s'agit d'un parc situé à 4-5 km au sud de Gyeongju dans les montagnes boisées. Nous y accédons en bus. Nous optons pour une randonnée à fort dénivelé pour admirer au sommet sept bouddhas datant du 6ème siècle taillés dans la roche.

La randonnée est ardue et c'est en nage que nous arrivons au point culminant. Quelle n'a pas été notre surprise de découvrir à côté des 7 bouddhas une petite maison traditionnelle. une jeune femme au crâne rasé et habillée en moine en sort pour nous accueillir. Elle nous offre à boire et pendant que nous reprenons notre souffle en jouissant du panorama exceptionnel sur la cime des arbres, elle nous propose de nous joindre à elle pour diner. il est 17 heures, c'est l'heure du repas monastique. Nous acceptons avec joie.

Les sept bouddhas 
splendide panorama 

C'est ainsi que nous faisons la connaissance de Jing Jang. Elle a 33 ans mais en parait 20. Elle nous raconte s'être retirée du monde 4 ans plus tôt pour devenir moine et étudier la philosophie. Avant cela, elle travaillait dans l'événementiel pour un festival international de film.

Après le repas, el nous offre le thé et nous restons discuter un petit moment. Elle nous propose de rester pour la nuit. Nous déclinons. Il est temps de poursuivre notre chemin pour rentrer avant la nuit.

Ce fut peine perdue. Subjugué par les couleurs pastels du coucher de soleil sur la campagne coréenne, nous avons fini notre randonnée de nuit à la lueur de la lampe torche de mon iPhone.

coucher de soleil 

Mais l'aventure ne s'arrêta pas là. Nous arrivons donc de nuit dans un village à l'opposé d'où nousavions prévu d'arriver ! Nous demandons à une dame où se trouve l'arrêt de bus le plus proche. Nous nous y rendons. Un bus approche et ... passe devant nous sans s'arrêter !

Un peu dépités, nous décidons de parcourir les 7 kilomètres nous séparant de Gyeongju à pied. Nous marchons sur le bord de la route. Une voiture s'arrête et nous prend en stop !

Elle nous dépose à notre dernière étape d'une journée déjà bien entamée: le Donggung palace de nuit. Ce petit palais composé de quelques kiosque fut bâti au XIXème siècle pour organiser banquets et réceptions. Un étang au centre du complexe reflète l'image éclairée du palais. le spectacle est magnifique. Adepte de photographie, comme moi, David et moi en profitons pour prendre notre temps et jouer avec nos appareils photos.

Mon séjour coréen n'aurait pas pu se finir sur une meilleure note !