Faute de wifi et de temps, nous n'avons (encore une fois) pas mis à jour ce blog depuis un moment. Nous avons cependant réalisé que son contenu ne nous convenait, ou correspondait finalement pas. Il n'est qu'un maigre reflet bien superficiel et peu révélateur de ce que nous avons vécu et vivons jusque là. Alors bien sûr, oui, nous voyons de belles choses dont nous vous faisons profiter à travers quelques photos, mais le voyage ne consiste pas à seulement s'émerveiller devant les jolies plages et couchers de soleil. (Ceci-dit, nous continuerons à les partager. Parce que bon, quand même hein... C'est pas dégueu).
Première chose : nous n'avons jamais précisé ici, pour ceux qui suivaient les aventures de Dylan, que nous n'avons finalement pas tenté le voyage sans argent. Nous avons toujours payé notre nourriture et parfois les chambres où nous avons dormi au chaud. À cela plusieurs raisons, plusieurs questions éthiques et morales, différentes dans mon esprit (Cécile) et dans celui de Dylan, mais qui finalement se rejoignent. Dylan, qui avait commencé son périple sans argent, s'est rendu compte que c'est une façon de voyager sympa sur un court trajet, dans une idée de challenge, quand le départ et l'arrivée sont bien précis. Quand, finalement, il pouvait parler de son but aux commerçants qui lui offraient à manger. Aujourd'hui, nous n'avons pas de plans, pas de but précis, seulement une idée chaque jour un peu floue de notre prochaine destination. Là où le vent, nos jambes, l'auto-stop (et parfois les bus ! ) nous porteront.
Deuxième raison, nous avons commencé notre voyage par des pays relativement pauvres. Le salaire minimum en Grèce est d'environ 400 euros, 150 pour l'Albanie. Un mois de chômage en France représente déjà bien plus du double. Je pense que je n'ai pas besoin d'expliquer ce que ma morale m'a murmuré, vous aurez compris.
Dylan, déjà passé par ces pays, même rapidement, avait muri certaines réflexions. Pour ma part, alors qu'elles commençaient à germer en Grèce, c'est en Albanie qu'elles ont explosées. Notamment grâce à Ylber, que Dylan avait rencontré quand qu'il voyageait seul. Ylber est l'Albanais "typique". Celui qui, avec le peu qu'il a, tient quand même à nous offrir un café. Celui qui réfléchit chaque jour à un moyen d'améliorer ses conditions de vie, et celles de sa famille. Celui qui serait prêt à les quitter plusieurs mois, voire années, pour partir à l'étranger et obtenir un meilleur salaire. Celui qui, pourtant, ne peut pas y parvenir si facilement, faute de passeport Européen. Plus tard, j'ai regardé le mien. Je ne m'étais pas vraiment rendue compte qu'au delà d'être Européen, il portait deux lettres qui m'offraient une chance inouïe. "RF". Avec ces deux lettres, j'ai accès à une multitude de pays sans avoir à payer un Visa. Et alors qu'Ylber s'en servirait pour travailler, je m'offre, sans trop me soucier de rien, de bonnes vacances à l'étranger. Bref... Après trois semaines dans un pays radicalement différent du mien, et dans un léger sentiment de culpabilité, j'ai réalisé la chance que nous avions d'être nés en France.
Et puis... Nous avons rejoint le Monténégro pour un nouveau Workaway, pensant n'y trouver qu'un petit travail, un toit et des repas chauds. C'était sans compter sur Anil et Mustafa. Mais ça, on vous en parlera plus tard...
Petit avant goût du Monténégro. Comme ça. Non, il n'y a pas grand chose à comprendre...