Ce matin, j'avais pensé à prendre mon téléphone pour vous montrer le copieux petit-déjeuner servi à la Villa Kaslan.
Puis, notre Captain de motorboat nous a emmenés au Temple de Karnak. C'est toujours pour nous un bon moment de naviguer sur le Nil. A 8h ce matin, il faisait bon. Il y avait des feux de débroussaillage dans les bananaraies, ce qui mettait un léger voile sur l'eau.
Sur la vallée du nil s’élève le temple de Karnak, le plus vaste et le plus impressionnant des sanctuaires à colonnes du monde et couvre plus de 100 ha. Il date de 4700 ans et reste la plus grande structure religieuse bâtie au monde.
C'est un gigantesque domaine sacré où vit le dieu Amon. Le Pharaon est à son service. Chaque matin, Amon est réveillé, parfumé. On lui apporte des offrandes pour qu'il mange. Le soir, Pharaon couche Amon dans le Naos, sort à reculons. Le Dieu va dormir jusqu'au lendemain. Pharaon n'est pas seul pour s'occuper d'Amon. Il est aidé par 8000 prêtres. C'est le clergé le plus riche d'Égypte : 80000 esclaves et serviteurs, 420000 têtes de bétail 350000 ha de terres cultivées, 80 bateaux et 65 villes. Des potiers, tailleurs de pierre, peintres ont travaillé ici pendant 20 siècles.
Continuons dans les chiffres. Sous Ramsès II, le Temple a reçu en offrandes : 32t d'or, 1000t d'argent, 3700 pièces de tissu, 900000 boisseaux de céréales, 290000 canards et oies, plus de l'huile, des légumes et des fruits !
Chaque pharaon, pour honorer le dieu, a ajouté ses propres constructions, sculptures et peintures. Parfois, il a effacé les cartouches, brisé les statues ou utilisé et modifié les constructions précédentes. Ce qui rend complexe sa lecture architecturale et historique. De plus, il en toujours en chantier de rénovation et de fouilles.
On entre en passant sur un pont enjambant ce qui fût, à l'époque, un port car le Nil venait jusqu'ici.
Une avenue de sphinx à tête de bélier, symbolisant le dieu Amon, mène au premier pylône. Il y a 20 béliers de chaque côté. Le gigantesque premier pylône, construit au temps des rois éthiopiens, mesure 113 mètres de large avec des murs de 15 mètres d'épaisseur et mesure encore 43,5 mètres de haut. Construit pour protéger le Temple, il est resté inachevé.
1057, c'est nombre de statues qui bordaient à ľorigine l'allée des Sphinx, reliant le Temple d'Amon (Temple de Karnak) au Temple de Louxor.
Le deuxième pylône, construit par Ramsès II, est très délabré. Au centre se trouve l'énorme porte, anciennement précédée d'une sorte de petit vestibule avec deux statues de Ramsès II : l'une d'entre elles se tient toujours debout, de l'autre, il ne reste que les jambes.
La Grande Salle Hypostyle, construite sous Sethi 1er, est le bâtiment le plus étonnant et le plus impressionnant de Karnak. Il mesure 103 m de long et 52 m de large, il se compose de 134 gigantesques colonnes de pierre (12 de 24 m de hauteur et 3,5 m de diamètre et 122 de 12 m de hauteur) qui soutenaient le toit. Les chapitaux sont en forme de papyrus.
Sur la droite de la Grande Cour, on trouve le Temple de Ramsès III, l'un des mieux conservés du site.
Dans la cour d'Amenophis III ne subsistent qu'un obélisque sur les 4 qui y étaient érigés. Le suivant est celui d'Hatchepsout qui mesure 22m.et pèse 140t. Mais comment faisaient-ils pour les ériger ??
A partir de là, le Temple est moins bien conservé. Devant le sanctuaire des barques sacrées, 2 colonnes avec les fleurs sacrées de Haute et Basse Égypte. On rentre ensuite dans le reposoir, où on installait la barque sacrée qui emmenait Pharaon vers l'au-delà.
Ensuite, on s'est laissé portés par nos yeux, sans suivre vraiment le plan... Nous sommes passés par le Temple de Ramsès II. Après avoir passé une barrière, gentillement ouverte par un gardien, nous sommes allés avec lui tout au bout du Temple, près du mur d'enceinte, à l'une des Chapelles Osiriennes. Grand privilège, car l'accès n'y est, selon lui, pas autorisé (petit pourboire en passant).
Retour par le lac sacré, où les prêtres se baignaient rituellement. Nous avons sacrifié à la coutume qui veut que l'on fasse 3 tours autour du scarabée pour espérer gagner fortune !
Au retour, on découvre sur l'un des murs le Pharaon Séthi 1r qui tient des prisonniers par la tête et les menace de sa massue !
On revient tranquillement à l'entrée du site, affolés par les hordes de touristes qui arrivent par grappes.
On remarque ici et là encore de belles gravures et des sculptures surprenantes, comme cette colonne qui ne déparerait pas un immeuble Art Nouveau.
Nous faisons une pause sous un "albizainvillée" ou un "bougainbizia" (un albizia et un bougainvillée mêlés 😉) en essayant d'évaluer le nombre de touristes : plus d'une centaine de bus sur le parking x 60 places = 6000 personnes. Au minimum !
Retour par le Nil, toujours fascinant.
Nous buvons un jus de citrons du jardin sous la relative fraîcheur des citronniers, papayers et manguiers de la Villa Kaslan.