Carnet de voyage

Au pays des Pharaons

30 étapes
10 commentaires
"Voir le soleil se coucher sur le Nil", j'en ai rêvé depuis mes 16 ans. Quarante ans plus tard, je vais réaliser ce vœu. Suivez-nous en Égypte pour découvrir les merveilles de ce pays magique !
Du 25 septembre au 13 octobre 2023
19 jours
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Nous avons pris le plus grand soin à préparer ce voyage. Remis à plusieurs reprises, cette année il marque l'anniversaire de nos 25 ans de mariage ! Depuis le mois d'avril, nous avons réservé les vols, internationaux et intérieurs, choisi nos étapes : Le Caire (3 nuits), Gizeh (2 nuits), Assouan(5 nuits) et Louxor (6 nuits).

Nous avions aussi nos envies/coups de cœur : 

-  La descente du Nil en felouque. Ce sera en 3jrs/2 nuits au départ d'Assouan. Pas facile de trouver le "bon capitaine" ! A l'heure où j'écris, nous hésitons encore entre 2 bateaux.

- Une nuit dans le Désert Blanc. Nous y avons renoncé après avoir lu les conseils sur le site du Ministère des Affaires étrangères. 

- Monastère Sainte-Catherine dans le Sinaï. Là, c'est compliqué et long d'y aller en partant du Caire et ça aurait dépassé notre budget. 

Le choix des hébergements a pris beaucoup de temps. Il y avait des évidences (Dahab Hostel au Caire, Villa Kaslan à Louxor, une chambre avec vue sur les pyramides à Gizeh et un hôtel face au Temple de Philae pour la 1ère nuit à Assouan) et des contraintes de dates.

 Nos hébergements "évidences"

Les billets d'avion sont imprimés, l'itinéraire est prêt, les hébergements sont réservés, la valise se prépare.... Le décompte peut commencer !

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A une semaine du départ, les bagages se préparent. Petit à petit, on stocke dans le bureau ce qu'on est susceptible d'emporter. C'est un premier tri, le poids de la valise, 15kg max, fera le dernier !

Difficile de ne prendre que le nécessaire quand on est adepte du "on ne sait jamais" !

Tout doit rentrer dans la valise et un sac....
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Aujourd'hui c'est notre première étape : direction Paris/Marne-la-Vallée pour 2 nuits chez ma sœur chérie.

La valise jaune avec ses 13kg ira en soute. On a de la marge, j'ai réservé pour 20kg ! Et le sac, petit poids, m'accompagnera en cabine.

Gare TGV Avignon, en attente de l'embarquement.

Nos animaux chéris, Pakshi la beagle et Suki la mini-panthère, seront chouchoutés pendant notre absence par Laurence.

Pakshi et Suki
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C'est parti !

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Atterris à 16h50, passage de la police après l'achat du visa, récupération de la valise, sortie de l'aéroport.... et aussitôt choc de la chaleur ! Notre taxi conduit par Mohammed nous attend. On monte et c'est parti pour 1h30 de rodéo dans les embouteillages du Caire. Les immeubles ont la couleur de la terre. Somptueux au début, ils s'appauvrissent au fur et à mesure que nous approchons de Gizeh. On serpente dans des voies étroites toujours entre piétons et tuk-tuk, coups de klaxons et musique à fond (ici on se croirait à Delhi).

Notre hôtel est juste en face des pyramides. Je prends une photo du balcon de notre chambre. Un verre d'eau, un rafraîchissement dans la salle de bain, nous montons sur la terrasse. Pas de son et lumière ce soir, dommage. Nous allons manger ici, un bon gros dodo

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Ce mardi 26/09, c'est en taxi privé conduit par Yahya, syrien réfugié que nous allons decouvrir l'Égypte. Première étape de la journée : Saqqarah. La pyramide à degrés de Djeser est impressionnante.

Nous sommes tombés en admiration devant la finesse des hiéroglyphes et les couleurs des peintures.

Sur le site de Daschour et malgré la chaleur (37°), nous avons fait le tour de la pyramide mais n'avons pas eu le courage de descendre les 80m en à-pic pour atteindre les salles du tombeau.

Et pour finir la journée, nous avons assisté au Son et Lumière de Gizeh depuis la terrasse de notre chambre.

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Après un petit-déjeuner oriental (œuf frit, fromage, full et pain complet), en route... ou plutôt en calèche à l'assaut du plateau de Gizeh et ses trésors. Moussa le cheval, surnommé Maurice, est attelé à notre "voiture" et guidé par Sharif (Hammal).

Première étape, le panorama. Nous ne serons pas les seuls, mais Sharif est fin connaisseur et nous arrête d'abord là où personne ne s'arrête. Nous sacrifions à la photo habituelle....

Direction la pyramide de Mykerinos haute de 66m. On descend par un couloir étroit et bas mais peu pentu. Petite salle, sans décor, mais une ambiance particulière, à la fois sereine et oppressante

Yallah Maurice ! Le soleil tape dur. Nous repartons pour la pyramide de Keops. Nous n'y entrerons pas, car nous n'avons pas le courage de faire la queue (tous les groupes de touristes de toutes les nationalités s'y sont donnés rendez-vous) pour monter jusqu'à l'ouverture pratiquée par les pilleurs de tombes puis de descendre les 80m du boyau étroit. Par contre, notre porteur nous dépose près des tombes des reines et c'est au milieu du labyrinthe de celle-ci que nous allons découvrir une merveille.

La balade se termine. On repasse devant le Sphinx et on lui fait petit salut.

Au revoir, le Sphinx et les Pyramides !

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Après-midi dans la Citadelle de Saladin... on commence par la Mosquée An-Nasir Mohammed, édifiée au début du XIVe siècle. C'est le seul témoin de l'époque mamelouk.

Mais la merveille vient ensuite : la Mosquée Mohammed-Ali. Il aura fallu 18 ans pour la construire. Elle est inspirée des édifices byzantins classiques et de la mosquée Sainte-Sophie d'Istanbul.

De la terrasse, on a une vue panoramique sur la ville du Caire.

Enfin, après cette journée intense, nous nous installons au Dahab Hostel, dont les chambres sont installées sur la terrasse du 7ème étage. Un dédale de petits coins fleuris en font un havre de fraîcheur.

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Allez, c'est en métro que l'on se rend dans le quartier du vieux Caire. Commençons par l'église El-Moallaqah appelée "la Suspendue". Premières pierres posées au début du IVe siècle. Elle est dédiée à la Vierge. Il s'en dégage une atmosphère douce. Bon, un groupe d'américains braillards a un peu gâché cela.

La visite continue avec le Musée Copte bâti avec des éléments récupérés sur de vieillesdemeures coptes. On pourrait y passer des heures tant ce qui y est exposé est sublime.

Le quartier du Vieux Caire : église Saint-Serge, lieu supposé où la Sainte famille se serait réfugiée lors de sa fuite en Égypte et la Synagogue Ben Ezra, ancienne église convertie en synagogue au XIIe siècle.

Fin de la journée avec un regard sur la Place El-Tahrir puis un repas au Café Riche, un des hauts lieux de la vie cairote depuis le début du XXe siècle. Clin d'œil à "OSS 117, nid d'espions".

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Après notre copieux petit-déjeuner égyptien, un peu partagé avec les chats de la terrasse, nous partons pour la visite du Musée et de ses trésors annoncés. Ouvert en 1902, il contient plus de 120000 pièces dont 3850 proviennent de la tombe de Toutankhamon. Bon, nous ne serons pas les seuls. Des dizaines de bus vomissent leurs touristes. Toutes les nationalités s'interpellent. Les 300 LE par personne payés (9€), nous engageons un guide francophone, Ahmed qui nous promet en 2 heures de nous montrer l'essentiel. Il nous entraîne dans les salles, parfois bondées, nous expliquant la succession de dynasties et des Pharaons, les divers lieux, les guerres et les modes de vie.

Le Khân al-Khalili, souk du Caire.

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Nous avons dit au revoir à notre si agréable hôtel du Caire ce matin à 3h, notre taxi nous attendait devant la porte et nous a conduit, ensommeillés à l'aéroport. Pas de circulation à cette heure. Décollage à 6h45, atterrissage à 8h à Assouan. Direction le port où attendait notre"bateau-transfert". C'est sur l'île de Bigeh à l'Eco Nubia que nous allons allons passer notre 1ère nuit à Assouan, face au Temple de Philae. Accueillis avec un verre de carcadet, on s'installe sur la terrasse pour un excellent petit-déjeuner nubien. Passage à la chambre pour un rafraîchissement et direction le Temple, toujours en bateau-taxi.

Eco Nubia

Une émotion me saisit. Ces bas reliefs sont si anciens et pourtant si bien conservés. Je ne sais où donner des yeux.

Il fait 44° et mon téléphone décide de me lâcher. Il ne supporte pas la chaleur. Un gentil militaire va essayer sans succès de le rafraîchir à l'aide d'un mouchoir trempé dans... le Nil !! Bon, il faudra attendre le retour à l'hôtel pour que "Môsieur" décide de s'allumer de nouveau. ! J'ai pu prendre quelques photos, mais la majorité restera dans mes souvenirs ...

Allez, retour à l'hôtel, mise en charge du portable et sieste.

Après une heure et demie de siestouille, il est maintenant 16h et il fait... 48°.

On teste la baignade dans le Nil sur la petite plage ombragée de l'hôtel. Rafraîchissant et insolite.

Repas typique au restaurant ce soir devant le son et lumière de Philae.

21h30, il fait encore 39°, et, eco-lodge oblige, il n'y a pas de climatisation dans la chambre, mais seulement 2 ventilateurs. En plus un vent du sud s'est levé ce qui intensifie la chaleur. Je crois que la nuit va être très longue....

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La nuit à l'Eco Lodge fut, comment dire, chaude. Très chaude. J'ai réinventé la climatisation : douche froide, hop au lit sous le ventilateur. Efficacité 10min 🤣. On a malgré tout dormi dans un silence magique, juste bercés par le vent violent et brûlant du désert. Pour une nuit, ce n'est pas grave. Et ce matin, nous avons été récompensés par un somptueux petit déjeuner.

En attendant le bateau qui devait nous conduire au port où nous attendait un taxi qui nous amènerait à la corniche où le motorboat de la guest-house viendrait nous chercher, nous avons profité une dernière fois de ce lieu extraordinaire et de la vue sur le lac (des pêcheurs remontent leur filet) et le Temple (où affluent déjà les touristes). Une remarque, ce matin les eaux sont plus basses.

Ahmed, le propriétaire de la Nile View Guest House était bien à l'endroit indiqué. C'est parti pour une navigation sur le Nil le long de l'île Éléphantine. On croise d'autres motorboats, le ferry et des felouques. On passe devant le mythique Old Cataract. Quand on rejoint la rive ouest de l'île, on est saisi par la beauté et la sérénité des paysages.

Nous voici à notre "maison" pour 4 nuits.

Nile View Guest House et notre vue.
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Après une sieste bienvenue, Ahmed nous propose une excursion en motorboat sur le Nil, avec une baignade sur la plage locale..

Premier arrêt : l'île Kitchener et son jardin botanique. On est accueilli par de doux parfums. Promenade bien agréable et fraîche sous les arbres. 679 plantes différentes. Un jardinier nous fabrique un "bouquet parfumé" avec des feuilles de citronnier et d'eucalyptus.

Au jardin de l'île de Kitchener

Nous avons traversé le jardin et notre bateau nous attend au bout de l'île. Nous repartons entre les îlots, passons la 1ère cataracte pour arriver sur la plage promise. Nous ne sommes pas les seuls, des dizaines de touristes sont là aussi pour se baigner, mais aussi parcourir les dunes à dos de chameau pas trop notre style, on se contente d'un bon bain frais en faisant attention au courant

Nous atteignons le village de Garb Sehel au coucher du soleil. Les maisons sont colorées, les peintures souvent géométriques ou naïves sont éclatantes de couleurs vives. La marche dans les ruelles en terre battue est agréable quand il n'y a personne, mais la rue principale est une succession de boutiques "attrape-touristes" et on est sans cesse sollicités. Nous déclinons la proposition d'aller prendre un thé et de voir des crocodiles, pauvres bêtes parquées dans des bassins minuscules. Vous ne verrez pas de photos, je ne cautionne pas ce genre de pratique.

Le retour se fera plus rapidement car on est dans le sens du courant. Nous allons manger sur la terrasse un très bon repas végétarien pour moi : salade de tomates et concombres finement taillés servis avec une purée de sésame et tagine de légumes avec du riz. 2 poissons grillés servis avec un bol de riz pour Alain qui est ravi.

Ahmed nous demande à quelle heure nous souhaitons le petit déjeuner. Selon notre hôte et vu la chaleur (47° aujourd'hui) il est préférable de faire la traversée à 7h du matin pour grimper au Monastère Saint-Siméon dans les meilleures conditions possibles et de prendre le petit-déjeuner au retour. Nous écoutons ses conseils et allons faire dodo.

A demain pour de nouvelles aventures !

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Nous avons passé une nuit complète, fraîche et calme, ouf ! Réveil à 6h45 pour être au Monastère avant la grosse chaleur. Traversée en bateau. Nous sommes seuls de l'autre côté du Nil devant le désert et c'est le moment que choisit mon *** portable pour me lâcher : il s'est éteint et il m'est impossible de le remettre en route. Pourtant il ne fait que 30°. Il acceptera de s'allumer au bout d'une heure, miraculeusement.

Nous avons attendu devant un portail ouvragé pendant 1/2 heure jusqu'à ce qu'un groupe d'hommes arrivent et nous fassent comprendre que nous n'étions pas au bon endroit. L'entrée se fait derrière, mais en fait il s'agit de la nouvelle église Copte où vivent 3 moines. C'est accompagnés d'une femme que nous allons visiter l'église et la cathédrale. En plein désert, c'est surprenant.

Elle nous accompagne ensuite à l'ancien monastère. Les gardiens prennent leur petit-déjeuner et nous invitent à le partager. L'un d'eux nous fait la visite. Ce monastère a été bâti par les coptes au VIe siècle et fortifié pour lutter contre les razzias des arabes. Il pouvait accueillir plus de 300 moines. Il a été attaqué par les troupes de Saladin et abandonné au XIIIe.

Les cellules des moines ont été pour parties restaurées. Il reste quelques traces de fresques sur une coupole de l'église. L'ensemble est assez ruiné mais on retrouve le four à pain, la meule, les écuries pour les chameaux.

Le panorama sur le désert, le Nil et Assouan est sublime.

Nous appelons Ahmed pour que le bateau vienne nous chercher. Il nous fait une farce nous disant que nous avons mis trop de temps, que l'heure est passée (il est 9h50) et qu'il n'y a plus rien à manger. Puis se met à rire et nous sert un somptueux petit-déjeuner : jus d'orange pressée, salade de tomates et concombres, purée de fèves, omelette, fromage frais, café et thé. Réconfortant.

Nous convenons de le retrouver à 15h pour aller sur la corniche pour quelques achats et pour régler le souci avec mon portable. Nous allons traverser l'île.

A l'heure dite, nous suivons Ahmed sur les chemins qui traversent l'île. Paysages de cultures individuelles, animaux en pâtures, école, atelier de tissage et maisons colorées. L'île n'est habitée que par des nubiens nous précise Ahmed. Il y a 2 villages, Siou et Koti et il est fier de nous la montrer.

Nous prenons le "ferry", la traversée coute 10LE (0,30€), femmes d'un côté, homme de l'autre.

A Assouan, par contre, c'est un peu déçus que nous parcourons le souk. On est apostrophés, sollicités... c'est assez pénible.

Nous achetons des fruits (50g de figues, 1 mangue,,3 pommes, 3 grnades, 1 melon), un peu chers 1000LE, mais les prix ont terriblement augmentés et la misère est apparente partout. Nous discutons longuement en marchant avec Ahmed à ce sujet. Le Covid puis la situation politique du pays ont grandement mis la population en difficulté. Il nous dit qu'ici, à Assouan, près de 90% des gens vivent du tourisme et que celui-ci reprend doucement.

Bon, mon portable se porte bien, il semblerait que ce ne soit que la chaleur et qu'il faille que je le ménage !

Ahmed nous offre un thé dans son bar favori. Puis, il part de son côté pour acheter nos permis de circuler (demain nous allons à Abou Simbel) et nous repartons pour sa Guest House. Quel bonheur de retrouver le calme et la gentillesse des gens que nous croisons et qui nous offrent un sourire ou un bonsoir. Nous ne nous sommes même pas perdus !

Après un bon repas, nous rentrons dans notre chambre. Le réveil est prévu à.... 4h45 !

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Levés à 4h45, c'est un peu au radar que nous prenons le motorboat, qui va naviguer sans lumière (😱) pour rejoindre la corniche où nous attend notre taxi. Nous devions partir à 5h30, il est déjà 5h50.

Celui-ci a 10min de retard, mais finit par arriver et nous partons pour 283 km. 1r arret au bout d'1/4 d'heure pour un peu d'essence et un café. Le jour se lève quand nous quittons les faubourgs d'Assouan après le premier contrôle de police (il faut avoir un permis de circuler) Mohamed roule très vite tout en mangeant et en buvant son thé. Le désert défile. Passage du 2ème contrôle de police.

2ème arrêt au bout d'une heure 1/2. Re-café et pause toilettes. 50LE 1,5€) pour le café, 5LE (0,15€) pour les toilettes. Nous mangeons dans la voiture les sandwichs donnés par la Guest House.

3ème arrêt pour "aider" une voiture qui a crevé. Notre chauffeur reste perplexe devant la roue de secours dégonflée. On repart.

On aperçoit une ville qui semble toute neuve et du matériel d'irrigation. Plus loin, nous longeons des champs bien verts qui se révèlent planté de canne à sucre.

C'est finalement à 9h40 que nous arrivons à Abou Simbel. De nombeux bus et taxis stationnent sur le parking. Vue sur le lac Nasser. Immense.

J'ai acheté les billets sur internet (800LE/25€), nous entrons directement.

Construits par le pharaon Ramsès II vers -1260 pour commémorer sa victoire à la bataille de Qadesh, les 2 temples étaient destinés à son culte ainsi qu'à celui de dieux égyptiens et de son épouse Néfertari. Situé à l'origine sur les collines sacrées de Méha et d'Ibshek, le chef-d'œuvre nubien de Ramsès II a été démonté entièrement et reconstruit 200m plus haut, au bord du lac, sur une colline artificielle à l'abri de la montée des eaux du lac Nasser. Soudain, au détour du chemin, apparaissent les statues du 1r temple. Époustouflant, immense, magnifique. Mais quelle merveille !

Les japonais sont encore présents, comme sur chaque site, pour prendre des photos de mode, prenant des posés ridicules dans des tenues clinquantes. Bon, c'est leur choix et ce serait comique à voir s'ils ne monopolisaient pas les lieux pendant des dizaines de minutes.

On entre dans le premier temple. Il est voué au culte d'Amon, de Rê, de Ptah et de Ramsès II déifié. La finesse et le détails des figures gravées sont saisissants. La vie de Ramsès II défile sous nos yeux.

Quand nous ressortons, la foule s'est mystérieusement dispersée, les bus étant répartis et nous sommes pratiquement seuls. La température est agréable, 31°. Nous allons ensuite au Petit Temple. Il est voué au culte de Néfertari déifiée sous les traits d'Hathor. Nefertari est ici "l'égale" en taille de son époux Ramsès.

Déification de Ramsès II par les dieux Horus et Tet
Néfertari fait une offrande à Hathor

C'est les yeux pleins d'étoiles que nous ressortons et admirons une dernière fois ces merveilles. Un oiseau nous salue, le lac Nasser est agité, le vent s'est levé. Les pigeons perchés sur leur pigeonnier nous souhaitent bon retour.

Sur la route, nous allons croiser des files de camions, garés sur le bord de la route et chargés à bloc de tous les produits imaginables : appareils ménagers, ballots de vêtements, de laine, cartons de nourriture, boissons.... (je n'avais plus de batterie pour faire des photos) Notre chauffeur nous dit qu'ils viennent et vont au Soudan.

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Découverte bucolique de notre île pour retourner sur la corniche où nous avons prévu de faire les "magasins".

Nous allons faire nos achats, dans une curieuse boutique typiquement nubienne. Véritable capharnaüm où poussière et authenticité sont garanties !

Nouvelle peinture pour notre Guest House

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L'hôtel Old Cataract a été construit à la fin du XIXe pour la gentry anglaise (l’Égypte est alors une colonie britannique) et pour les familles des soldats de la royauté combattant à El Alamein. C’est pourquoi la magnifique façade marron et blanche respecte les canons de l’architecture victorienne.

On est accueilli par les portiers nubiens en grand uniforme brodé et coiffés du traditionnel tarbouch. On entre dans la fraicheur parfumée de cèdre du hall, on passe à côté des canapés cosy et des moucharabiehs délicats, en admirerant les lustres colorés, ignorer les vénérables et victoriens ascenseurs en bois. Et puis on sort sur la terrasse. Ah cette terrasse ! Peut-être la plus belle du monde, surplombant le Nil et l’ile Eléphantine. Le soleil joue sur les pierres du temple de Khnoum, les voiles blanches des felouques se gonflent sous le vent tiède du soleil couchant. Retenir son souffle et admirer. "Arrivés, vous voilà arrivés. Au-delà ce sont les terres sauvages d’Afrique" disait-on à l’époque de Champollion..

C'était LE rêve d'Alain, mettre ses pas là où sont venus des célébrités : Lord Winston Churchill, Agathe Cristie, André Malraux, Antoine de Saint-Exupéry, François Mitterrand.... et bien d'autres.

Allez, on vous fait la visite du palace. C'est un luxe hors de portée : le premier prix pour une chambre double est à 484€ et monte à 5640€ pour la suite Agatha Christie !!

Les cocktails au soleil couchant sont pour nous !

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Dernier au-revoir à notre Nile View Guest House.

Un superbe endroit avec des gens adirables, souriants et serviables. On reviendra, c'est certain, Ahmed, mon ami.

Avant d'embarquer sur notre felouque, nous allons visiter le Musée Nubien dont on nous a dit grand bien.

Nous ne sommes pas déçus. C'est un lieu exceptionnel qui témoigne de l'importance de la civilisation et de la culture nubienne depuis le fond des âges.

Les poteries, les jeux anciens (dont le Senet) et les bijoux sont émouvants car je sais qu'ils ont vécu, qu'ils ont été utilisés et portés.

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Jeudi 5/10. Midi. Nous embarquons sur notre felouque "Kilimanjaro Felucca". Le bateau mesure 11,5m de long, le mat principal et la baume 11,5m, le mat de voile 25m. Il est d'une propreté éclatante et avec toilettes, ce qui était pour nous indispensable.

Ahmed embarque avec nous pour l'après-midi. Notre Captain s'appelle Somi et notre cuisinier Ahmed.

La navigation commence entre la corniche et l'île Éléphantine. Beaucoup de bateaux. Mais le vent nous fait avancer doucement. Quel bonheur ! On en prend plein les yeux. Nous passons devant les Tombes des Nobles que nous n'avons pas eu le temps de visiter, il faudra revenir.

Nous arrêtons sur une petite plage pour nous rafraîchir dans le Nil. La baignade est agréable.

Puis, Ahmed nous sert notre 1r repas : full (purée de fèves, tagine d'aubergines, fromage et fruits (goyave, bananes et pommes). Délicieux 😋. La vaisselle se fait avec l'eau du Nil.

Ahmed nous quitte peu après, sa maman est à l'hôpital et il ne peut, évidemment, la laisser seule trop longtemps. Nous sommes émus de nous quitter. Nous nous promettons de nous revoir.

La navigation continue, Captain tire des bords. Mais, assez rapidement, des files de paquebots de croisière occupent le milieu du Nil et gênent la progression. En plus, ils dégagent des fumées noires et sentent mauvais (je reste polie).

Captain se met sur la rive et nous attendons. Quand on pense que c'est terminé, une nouvelle file arrive. Nous avons compté en tout près d'une trentaine de ces horreurs.

Enfin, nous repartons. Pour passer sous un pont, la voile est couchée. Impressionnant. Il faut une sacrée force pour faire pencher le mat, puis le remonter.

Nous continuons sereinement en saluant au passage la vie qui se déroule sur les rives.


Au coucher du soleil, nous prenons un verre sur notre "terrasse" en faisant attention aux changements de direction de la baume.

La felouque s'arrête près de 2 autres sur une petite plage.

Le repas, un tagine de bœuf avec des courgettes et du riz fera un excellent repas.

Nous installons les couvertures pour la nuit.

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Notre nuit fut tranquille et fraîche. Sur le matin, on s'est enroulés dans la couverture.

Nous allons faire un petit tour à terre, je cueille des citrons. Une gentille chienne vient me saluer en frétillant.

Petite douche rapide ensuite, l'eau pompée dans le Nil et elle est froide.

Nous prenons le petit-déjeuner sur le toit pendant que le Captain nettoie son bateau. C'est impressionnant comme il en prend soin.

Nos voisins de felouque n'ont pas de toilettes, ils nous demandent l'autorisation d'utiliser les nôtres.

La vaisselle est faite, la planche est relevée, la voile est dépliée, nous repartons.

Les rives sont vertes, c'est si calme. Une belle plage s'étale devant nous, le Captain nous propose de s'y arrêter. 1r bain du jour.

A nouveau le bateau tire des bords. Nous sommes "doublés" aujourd'hui par les Dahabya tirées chacune par leur remorqueur. Elles sont belles, mais les 2 voiles sont pliées et cela semble si ridicule de se faire remorquer ainsi, sans compter le bruit du moteur.

C'est pour nous, dans un profond silence, que nous descendons tranquillement ce fleuve majestueux.

Nous arrivons en vue d'une longue plage quand notre Captain nous dit qu'il était prévu que nous passions la nuit ici. Il nous dit qu'il y a eu plus de vent que prévu et que nous sommes donc arrivés plus vite. Il est midi ! Il nous propose donc de nous emmener jusqu'à Kom Ombo, où nous pourrons visiter le temple puis de revenir ici pour nous baigner et dormir. Demain il nous emmena sur la rive est où nous attendra le taxi pour Louxor. C'est OK pour nous.

Ahmed se fait disputer par le Captain parce qu'il dormait et n'a pas préparé le repas. On apprendra le soir qu'il est malade. Je lui donnerais mon stock de comprimés d'Ibuprophène.

Il s'excuse (on ne lui en veut pas) et 40min plus tard nous sert une salade de tomates et concombres à la coriandre, une purée de pommes de terre et carottes et une goûteuse tchoutchouka

Notre felouque nous conduit, toujours sous le vent, jusqu'au Temple de Kom Ombo. Il est 14h30, on est seuls sous les 40°. Le Temple est dédié à Sobek (Dieu à tête de crocodile, dieu de la fertilité) et Horus (Dieu à tête de faucon, ici dieu de la médecine).

Il a gardé ses peintures d'origine sur certains frontons et plafonds.

On trouve aussi une scène rare gravée sur le mur d'enceinte : c'est une liste d'instruments de chirurgie. Regardez, il y a aussi un bas-relief où une femme est en train d'accoucher.

Un accouchement
Instruments chirurgicaux

Nous remontons le Nil pour rejoindre notre lieu de mouillage pour la nuit. Il n'y a pas beaucoup de vent. Ce qui permet de longer les rives et d'observer la vie qui s'y déroule.

Au coucher du soleil, nous nous sommes arrêtés sur la belle plage aperçue le matin en amont de Kom Ombo. une dahabiya est aussi installée, nous demandons à notre Captain de ne pas se mettre trop prêt. Nous avons mis beaucoup de temps pour remonter le courant et il est trop tard pour prendre un bain. Dommage ! Nous marchons dans l'eau, cela fait du bien. Nous croisons un homme sur son âne, d'autres qui font la prière ou qui donnent un bain à un âne, pas très satisfait.

Dernier repas à bord. Nous installons la moustiquaire, pas de vent = moustiques !!

Nous nous endormons au Son de la musique traditionnelle qui vient de la berge où sont installés les occupants de la dahabiya. Très agréable !

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Réveil très tôt car nous devons aller sur l'autre rive pour prendre le taxi qui va nous emmener à Louxor avec un arrêt à Edfou et un autre à Esna.

C'est avec beaucoup de tristesse que nous disons au revoir à notre felouque et son équipage. Ces 2 jours resteront un moment si doux et calme.

Un homme prépare du café et nous en offre, je n'en prends pas mais Alain accepte. Ce café traditionnel est très très fort.

En route pour notre première étape, le Temple d'Horus à Edfou. 2 heures de route.

Le Temple d'Horus est l’un des temples les mieux conservés d’Égypte. Ses dimensions sont impressionnantes et il a des proportionsparfaites : 137 mètres de longueur, 79 mètres de largeur, 36 mètres de hauteur pour les pylônes.

Il est relativement récent puisqu'il a été construit entre - 237 et - 57. Il était ensablé ce qui a permis sa conservation exceptionnelle.

Temple d'Horus

Une heure et demie plus tard, voici la ville d'Esna. Nous traversons le Nil sur l'un des 2 ponts qui font office de barrages à Esna : l'un construit par les Anglais en 1906 et l'« Electricity Bridge » construit par l'Italie au début des années 1990, que nous prenons.

Il faut, après avoir acheté nos billets près du Nil (là où les bateaux de croisière font escale), traverser une partie du souk pour arriver au Temple.

Le Temple est dédié au culte de Khnoum (homme à tête de bélier, dieu des cataractes et des crues du Nil), Heka (divinité à la puissance magique) et Neith (déesse créatrice).

Il a été très bien conservé et a gardé la plupart de ses couleurs d'origine car il était enfoui sous les limons du Nil. On ne voit que la salle hypostyle (33 x 16,5 mètres), le reste est encore sous terre. Des fouilles sont toujours en cours.

Une anecdote : il a été visité par Champollion en 1828 et il servait alors d'entrepôt de coton.

On reprend la route pour Louxor.

Nous traversons une région agricole et les cultures se succèdent irriguées par le Nil tout proche et par une multitude de canaux : cannes à sucre, citronniers, manguiers, palmiers datiers, maïs et bien d'autres. Le désert est tout proche aussi, Sur la route, il est difficile de prendre des photos car notre chauffeur roule très vite, mais j'ai vu, en désordre : des charrettes débordantes de cannes à sucre, tirées par des ânes, une cabane de carton et de chiffons sur le toit dune maison de village, du linge étendu aux fenêtres, des femmes voilées de noir qui marchent sur les chemins, des jeunes filles allant à l'école, un marché (fuits et légumes colorés), une boucherie où la viande est accrochée au soleil, des fontaines et des jarres à eau, le train venant de Louxor, une gare où patientaient des gens sagement, un homme assis sur une chaise à un carrefour qui discutait au téléphone, des taxis collectifs colorés et bondés, des tuk-tuk qui se faufilaient entre les gens, les voitures et les camions....

Enfin, nous arrivons à Louxor. Nous allons séjourner à la Villa Kaslan tenue par Abdul, un hâvre de paix avec un superbe jardin. Nous sommes installés dans un appartement avec une belle terrasse couverte. Nous allons profiter de la piscine après avoir rangé et lavé nos vêtements. Spot, la chienne de la maison, vient réclamer des caresses. Nous verrons plus tard Mikesh, le chat. Le soir, nous mangeons sur place du poisson à la vapeur, du riz frit avec des carottes, une excellente tagine de courgettes et une fraîche salade de légumes finement coupés.

Nous réservons un taxi auprès d'Abdul pour le lendemain matin.

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Réveil à 6h45. Nuit un peu chaude car notre climatisation ne fonctionne pas bien. On ne peut pas régler la ventilation qui reste sur maximum et qui est très bruyante. Nous avons fini par l'arrêter.

Nous avions réservé le petit-déjeuner pour 7h, mais il n'y a personne. Finalement au bout d'1/4 heure, 2 membres du personnel arrivent, mal réveillés, et nous servent.

Le taxi, lui, est à l'heure. Il va nous conduire d'abord à la Vallée des Rois. Nous prenons nos tickets, il faut choisir 3 tombes parmi celles qui sont ouvertes, et en supplément ceux pour la Tombe de Seti I (43€ !).


Nous commençons par la plus éloignée : Tombe de Taousert et Seth-Nakht (KV14, selon la nomenclature utilisée sur le site).

La deuxième tombe est celle de Ramsès IV.

Nous sommes pratiquement seuls pour entrer dans la Tome de Seti 1er. Splendeur des couleurs.

Nous terminons par celle de Merenptah. Les couleurs y sont douces.

Direction le Temple d'Hatchepsout. Un taf-taf (véhicule électrique) nous fait faire les 500m qui nous séparent de l'entrée. Il fait 38° et il y a foule. Mais que c'est impressionnant. L'architecture est presque moderne, contemporaine. C'est saisissant.

Arrêt photo aux Colosses de Memnon avant de rentrer à l'hôtel. Ils se dressaient sur le parvis du Temple des Millions d'années d'Amenhotep III. Ils mesurent 14m, mais, comme il manque les couronnes, à l'origine ils mesuraient 21m.

En sortant de l'hôtel en fin d'après-midi, après une bonne sieste et une heure auprès de la piscine, nous croisons une charrette qui transporte des écorces de palmiers. Un homme est installé sur la rambarde du quai. Nous allons traverser le Nil en motorboat pour nous rendre sur la rive est. Nous allons visiter le Temple de Louxor. Les bateaux sont plus colorés qu'à Assouan. Nous croisons un viel homme qui porte des petits sacs contenant de la barbe à papa !

C'est au soleil couchant que nous entrons dans le Temple de Louxor, dédié à Amon. Il a été construit au cœur de l'ancienne Thèbes et ses parties les plus anciennes datent de Amenhotep II et Ramsès II.

Il a été transformé en camp militaire à l'époque romaine. Puis, quand l'Empire romain embrasse le christianisme, plusieurs églises sont aménagées dans l'enceinte. Ensuite, les conquérants musulmans construisent une mosquée.

Louxor est un des plus anciens lieux de prière au monde. En effet, l'affectation religieuse du site est restée quasiment ininterrompue pendant plus de 3 500 ans.

Malgré les milliers de personnes de toutes nationalités présentes (10 navires stationnent sur les quais de Nil), on est submergé par la magie et la grandeur des lieux.

Nous flânons sur l'allée des Sphinx, traversons deux grandes cours et la colonnade monumentale qui les relie. A la nuit tombée, l'ambiance est un peu mystérieuse, mystique.

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Départ à 7h30 pour notre matinée de visites. Nous passons au Tickets Office avant de nous rendre à Deir el Medina (village des artisans). Nous sommes les seuls touristes.

Ici, étaient logés les maçons, graveurs, peintres qui travaillaient en secret à la réalisation des tombes royales. Environ 70 maisons. S'il ne subsiste que les fondations, on voit bien l'aménagement du village et ses ruelles. On visite 3 tombes et si elles sont moins somptueuses que celles vues hier, elles dégagent une atmosphère simple et parfois naïve.

Les peintures dévoilent des scènes et des détails empruntés aux tombes royales mais traités de manière beaucoup plus libre, faisant une place plus grande à l’art populaire ou centrées de façon plus familière sur l’adoration de la divinité. Elles montrent aussi la vie quotidienne des défunts.

Tombes d'Inherkhâou et de Sennutem

Nous finissons par la Tombe de Mamennakht. Peut-être pas la plus "belle", mais certainement la plus émouvante.

Nous marchons le long des ruines survolées par les montgolfières.

Nous allons voir l'ancien bassin/puits jadis rempli d'eau. C'était aussi là où les peintres venaient chercher les pierres qu'ils broyaient pour obtenir leurs pigments (jaune et rouge).

La visite se termine par le Temple d'Hathor, tout au bout du village.

Notre taxi nous arrête ensuite au Ramesseum, édifié à la gloire de Ramsès II. C'est le temple funéraire.

Il fait encore très chaud et nous nous arrêtons à la buvette Al Remesaeum pour boire un carcadet bien frais.

Sur les murs, des photos d'un jeune garçon prises en 1922 par l'équipe de Carter (l'archéologue). Il porte le collier de Toutankhamon. Carter lui avait mis autour du coup le bijou tout juste sorti de la tombe. Plus tard, l'homme qu'il était devenu fut le propriétaire du café !

Arrêt suivant : Habiba, un magasin/atelier de tissage. Les châles et écharpes sont superbes, on y trouve aussi des chemises en véritable coton égyptien très fin. Mais c'est au 1r étage que se trouvent les plus beaux articles : tapis, linge de table, coussins brodés, jetés de lit...

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C'est à 8h, après un copieux petit-déjeuner (il faut vraiment que je mette une photo ici), que nous partons en taxi vers la Vallée des Reines.

Après le passage au Tickets Office, on longe l'ancien village de Dournah dont les habitants ont été déplacés pour laisser la place aux fouilles archéologiques.

À l'entrée, on découvre un paysage rocailleux aux pieds des montagnes. Moins vaste que la Vallée des Rois mais tout aussi impressionnante, la Vallée des Reines recèle plus de trésors qu'on ne peut l'imager au premier abord. En parcourant son allée principale, on découvre quelques panneaux, un peu effacés, permettant de s'orienter. 80 tombes de reines, d'enfants royaux et de princes ont été découvertes

On apprend que trois tombeaux sont aujourd'hui ouverts au public. Et à proximité de chacun d'eux, un petit abri offre un coin d'ombre pour s'abriter du soleil en attendant de pouvoir entrer dans le monument.

Nous commençons par la plus belle tombe de toute la nécropole thébaine, celle de Néfertari . Son ouverture en forme de papyrus donne sur un escalier conduisant à une antichambre, puis à une grande salle funéraire. Très chaude et humide malgré la ventilation, nous ne pouvons y descendre que 10min par groupe de 15 personnes pour respecter les peintures.

Les murs et les colonnes soutenant la sépulture sont décorés de hiéroglyphes multicolores relatant des passages du Livre des morts. Dans l'ancien temps, le cortège funèbre devait suivre les parois du tombeau. Ils commençaient là où le livre des morts débutait et s’arrêtait à l'endroit le défunt rejoignait le dieu Osiris.

Plus au nord, une petite porte creusée à flanc de montagne s'ouvre la tombe de la reine Tyti. Elle est connue pour son magnifique plafond orné d'étoiles blanches. Les délicates peintures sont protégées par des vitres malheureusement poussiéreuses.

Plus loin, un escalier descend vers une ouverture aménagée dans la roche, c'est l'entrée du tombeau prince Amonherkhepshef. Fils de Ramsès III, il est mort avant ses 20 ans. C'est aussi une petite merveille.

Il y a une émotion palpable ici. C'est la tombe d'un jeune garçon, on le voit représenté avec ses parents. De plus, ce sont des couleurs tendres qui ont été utilisées. Sur les murs du vestibule, Ramsès III tient son fils par la main et le présente aux dieux qui vont l'aider à rejoindre l'au-delà. Le prince porte un pagne et des sandales. Il a aussi la mèche de cheveux caractéristique des jeunes garçons.

Nous rejoignons, tout proche, le Temple des Millions d'années de Ramsès III. A l'intérieur de l'enceinte, un petit temple dédié à Amon. Sur les murs du 1r pylône, s'affichent les exploits guerriers de Ramsès III. Il est représenté terrassant les Libyens. Une scène macabre montre des scribes comptant les mains et les organes génitaux coupés pour définir le nombre de tués !

Nous nous offrons en fin de matinée une séance shopping sur la rive est et repas de crêpes au fromages dans un restaurant local. Au retour, nous prenons un temps de relaxation au bord de la piscine. Le soir, nous prenons le repas sur notre terrasse.

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Survoler la rive ouest en montgolfière pour contempler le lever du soleil sur les monuments et la montagne thébaine est un merveilleux moment. Et même s'il nous a fallu nous lever à 4h30, nous commençons bien notre 4ème journée ! L'organisation est parfaitement rodée : on vient vous chercher en minibus à l'hôtel, on vous conduit sur l'aire de décollage où on doit se prêter aux photos et films divers (qui seront vendus ensuite, bien sûr), on monte dans la nacelle et c'est parti pour une heure de rêve. Notre atterrissage s'est fait tout proche de notre hôtel où on a été reconduits en minibus.

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Après ce survol enchanté de la rive ouest et le petit-déjeuner qui a suivi, nous n'avons pas envie de nous recoucher et nous décidons d'aller voir les Tombes des Nobles. Pas de taxi ni de tuk-tuk disponibles, c'est finalement en "mortorcycle" conduit par le gentil Alla que nous partons sur la route, cheveux au vent... trop bien !

Ce site est immense et il y a près de 480 tombes dont seulement une dizaine ouvertes. Là encore, le ticket donne accès à 3 tombes qu'il faut indiquer au vendeur du ticket office. Bon, je prends 2 tickets, soient 6 tombes : Amenemotep / Nakht / Menna et Ramose / Userhat / Khaemhat. Il est 10h30, il fait 33°, nous sommes les seuls touristes (!). Là-aussi, deux équipes d'archéologues, allemands et japonais, sont au travail.

C'est accompagné par un jeune homme qui s'est imposé comme guide et qui, en plus de nous orienter dans ce dedale, s'avèrera très agréable et cultivé. Il vit sur le site,il y a encore quelques habitants, et nous être le "voisin" de Nakht.

Première tombe : celle d'Amenemotep Ipy. Il était intendant en chef d'Amon sous le règne de Ramsès 1er et Séthi 1er. C'est la dernière tombe qui a ouvert au public. Il y a de belles peintures, des fausses portes, des bas-reliefs et un plafond décoré.

Nous grimpons le sentier caillouteux pour rejoindre la tombe de Nakht. A l'entrée une copie de la statue de Nakht, l'original acheté par un collectionneur américain en 1917 devait rejoindre son propriétaire, mais le bateau qui la transportait a été torpillé. La statue est au fond de l'Atlantique. Sur les murs, on voit Nakht et sa femme, mais aussi des scènes de la vie quotidienne : chasse, pêche, agriculture (vendanges, récolte du blé... ) ainsi que des banquets et des musiciens.

La tombe suivante est celle de Menna. Il était responsable agricole de Touthmôsis IV. Les couleurs sont éclatantes. On distingue les scribes aux champs enregistrant les récoltes. Beaucoup de poissons, canards, oies, ibis.... les détails sont très précis. Les 2 dernières photos montrent : un ouvrier battu (pour avoir mal travaillé ?), une femme portant en bandoulière un bébé qui s'accroche à ses cheveux, un médecin soignant un homme blessé à la jambe.

Ramose, dont nous visitons la tombe, était gouverneur de Thèbes sous Aménophis III et Akhenaton. Si la tombe est inachevée, on note 2 styles différents chacun caractéristiques de 2 pharaons (on note la 1ère apparition du culte d'Aton sous Akhenaton : le soleil.et ses rayons). Les bas-reliefs sont très fins et élégants. Sur les peintures, on remarque des pleureuses dont la robe glisse sur leur épaule.

Ramose n'a jamais "occupé" sa tombe puisqu'il a suivi Akhenaton dans sa nouvelle capitale.

Ouserhat était le scribe royal d'Amenophis II (1427-1400 avant notre ère). Les panneaux sont peints et illustrent les moments de la vie quotidienne (le gardien les éclaire avec un jeu de miroirs). : scènes de chasse, de pêche et de cueillette.

La dernière tombe est celle de Khaemhat qui était scribe royal et superintendant des greniers royaux sous Aménophis III. Elle est assez dégradée, mais montre des scènes de la vie rurale et de navigation. Cherchez la photo d'un joueur de la flûte et celle d'une femme à tête d'Horus allaitant.

Au retour, toujours sur la moto d'Alla, nous dépassons un transport d'élèves revenant de l'école. Les petites filles nous saluent.

Jus de mangue bien frais sur la terrasse avant une bonne sieste !

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Simplement pour apprécier la douceur du moment....

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Ce matin, j'avais pensé à prendre mon téléphone pour vous montrer le copieux petit-déjeuner servi à la Villa Kaslan.

Puis, notre Captain de motorboat nous a emmenés au Temple de Karnak. C'est toujours pour nous un bon moment de naviguer sur le Nil. A 8h ce matin, il faisait bon. Il y avait des feux de débroussaillage dans les bananaraies, ce qui mettait un léger voile sur l'eau.

Sur la vallée du nil s’élève le temple de Karnak, le plus vaste et le plus impressionnant des sanctuaires à colonnes du monde et couvre plus de 100 ha. Il date de 4700 ans et reste la plus grande structure religieuse bâtie au monde.

C'est un gigantesque domaine sacré où vit le dieu Amon. Le Pharaon est à son service. Chaque matin, Amon est réveillé, parfumé. On lui apporte des offrandes pour qu'il mange. Le soir, Pharaon couche Amon dans le Naos, sort à reculons. Le Dieu va dormir jusqu'au lendemain. Pharaon n'est pas seul pour s'occuper d'Amon. Il est aidé par 8000 prêtres. C'est le clergé le plus riche d'Égypte : 80000 esclaves et serviteurs, 420000 têtes de bétail 350000 ha de terres cultivées, 80 bateaux et 65 villes. Des potiers, tailleurs de pierre, peintres ont travaillé ici pendant 20 siècles.

Continuons dans les chiffres. Sous Ramsès II, le Temple a reçu en offrandes : 32t d'or, 1000t d'argent, 3700 pièces de tissu, 900000 boisseaux de céréales, 290000 canards et oies, plus de l'huile, des légumes et des fruits !

Chaque pharaon, pour honorer le dieu, a ajouté ses propres constructions, sculptures et peintures. Parfois, il a effacé les cartouches, brisé les statues ou utilisé et modifié les constructions précédentes. Ce qui rend complexe sa lecture architecturale et historique. De plus, il en toujours en chantier de rénovation et de fouilles.

On entre en passant sur un pont enjambant ce qui fût, à l'époque, un port car le Nil venait jusqu'ici.

Une avenue de sphinx à tête de bélier, symbolisant le dieu Amon, mène au premier pylône. Il y a 20 béliers de chaque côté. Le gigantesque premier pylône, construit au temps des rois éthiopiens, mesure 113 mètres de large avec des murs de 15 mètres d'épaisseur et mesure encore 43,5 mètres de haut. Construit pour protéger le Temple, il est resté inachevé.

1057, c'est nombre de statues qui bordaient à ľorigine l'allée des Sphinx, reliant le Temple d'Amon (Temple de Karnak) au Temple de Louxor.

Le deuxième pylône, construit par Ramsès II, est très délabré. Au centre se trouve l'énorme porte, anciennement précédée d'une sorte de petit vestibule avec deux statues de Ramsès II : l'une d'entre elles se tient toujours debout, de l'autre, il ne reste que les jambes.

La Grande Salle Hypostyle, construite sous Sethi 1er, est le bâtiment le plus étonnant et le plus impressionnant de Karnak. Il mesure 103 m de long et 52 m de large, il se compose de 134 gigantesques colonnes de pierre (12 de 24 m de hauteur et 3,5 m de diamètre et 122 de 12 m de hauteur) qui soutenaient le toit. Les chapitaux sont en forme de papyrus.

Sur la droite de la Grande Cour, on trouve le Temple de Ramsès III, l'un des mieux conservés du site.

Dans la cour d'Amenophis III ne subsistent qu'un obélisque sur les 4 qui y étaient érigés. Le suivant est celui d'Hatchepsout qui mesure 22m.et pèse 140t. Mais comment faisaient-ils pour les ériger ??

A partir de là, le Temple est moins bien conservé. Devant le sanctuaire des barques sacrées, 2 colonnes avec les fleurs sacrées de Haute et Basse Égypte. On rentre ensuite dans le reposoir, où on installait la barque sacrée qui emmenait Pharaon vers l'au-delà.

Ensuite, on s'est laissé portés par nos yeux, sans suivre vraiment le plan... Nous sommes passés par le Temple de Ramsès II. Après avoir passé une barrière, gentillement ouverte par un gardien, nous sommes allés avec lui tout au bout du Temple, près du mur d'enceinte, à l'une des Chapelles Osiriennes. Grand privilège, car l'accès n'y est, selon lui, pas autorisé (petit pourboire en passant).

Retour par le lac sacré, où les prêtres se baignaient rituellement. Nous avons sacrifié à la coutume qui veut que l'on fasse 3 tours autour du scarabée pour espérer gagner fortune !

Au retour, on découvre sur l'un des murs le Pharaon Séthi 1r qui tient des prisonniers par la tête et les menace de sa massue !

On revient tranquillement à l'entrée du site, affolés par les hordes de touristes qui arrivent par grappes.

On remarque ici et là encore de belles gravures et des sculptures surprenantes, comme cette colonne qui ne déparerait pas un immeuble Art Nouveau.

Nous faisons une pause sous un "albizainvillée" ou un "bougainbizia" (un albizia et un bougainvillée mêlés 😉) en essayant d'évaluer le nombre de touristes : plus d'une centaine de bus sur le parking x 60 places = 6000 personnes. Au minimum !

Retour par le Nil, toujours fascinant.

Nous buvons un jus de citrons du jardin sous la relative fraîcheur des citronniers, papayers et manguiers de la Villa Kaslan.

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Et voilà, notre magnifique voyage se termine.

Nous sommes allés une dernière fois sur la rive est pour aller au Winter Palace, instant de luxe "So british", boire un drink dans le bar à l'ambiance feutrée. A 18h il faudra partir, nous susurre l'un des serveurs.... pantalon exigé pour les messieurs (Alain est en bermuda) !

Petit tour au jardin, discrètes découvertes des lieux....

Dernière traversée du Nil. J'ai mal retenu mes 😢