Petit rappel ou explications:
Des problèmes de santé d’ordre respiratoire m’ont fait découvrir les montagnes et le Mont Blanc à l’adolescence. Je suis venue faire des études de géologie alpine puis de géophysique à Grenoble. Il m’a donc été possible de sillonner le Belledonne, la Chartreuse et le Vercors. Étant du "Plat Pays", gravir le Mont Blanc était alors une utopie ! Une fois installée dans la vallée d’Aulps, j’allais l’observer le plus souvent possible, d’un sommet ou d’un autre, allant jusqu’au glacier de Tête Rousse, au sommet du Buet ou à l’Aiguille du Midi. En juin 2004 j’engageais un guide et atteignais le sommet, en montant par les Trois Monts. Nous avons fait la descente par le Goûter. Depuis dès que les conditions sont bonnes je pars le gravir (42 ascensions depuis 2004).
Quelques fois je ne suis pas allée au sommet : dégradation météorologique, "pas les jambes", mort d’un alpiniste sous mes yeux… De même, en ski de randonnée, après 2 heures de voiture et un certain temps de montée, il m’arrive de faire demi-tour en raison des conditions. C’est une décision qui fait moralement souffrir, mais qui permet de repartir.
Parallèlement, la lecture des récits de montagne et d’ascensions m’a longtemps fait rêver. L’altitude exerce une attraction magnétique. Progressivement, j'ai essayé d’atteindre la très haute altitude : l’Elbrouz à 5642 m, le Cotopaxi à 5897 m, le Mera Peak à 6476 m. De ce dernier sommet tous les géants himalayens m’apparaissent. Le Cho Oyu, par son coté tibétain est le 8000 m présentant le moins de risques objectifs. Les enfants ont leur propre vie, et mon mari comprend la passion qui m’anime. Je pars en expédition et arrive au sommet du Cho Oyu à 8201 m le 28 septembre 2018. A vivre...
Avec stupéfaction je me retrouve face à l’Everest, 30 km plus loin, 600 m plus haut.
Dès mon retour pas un jour ne s’écoule sans y penser, même si c’est un rêve au-delà du raisonnable...
Le 23 mai 2019 à 6:00 j'atteins le sommet de l'Everest... Il n'y a rien de plus haut...
(https://www.myatlas.com/catherine74/everest-2019-cote-tibetain)
De retour au camp de base un Sherpa me demande mes impressions...Que du bonheur, vraiment facile, bien sûr que j’aimerais remonter là-haut dès le printemps prochain...Nous parlons d’autres montagnes : Makalu, Shishapangma, Daulaghari, Broad Peak… le Manaslu peut se faire après la saison d’été… Le 10 juillet c'est décidé...Direction le Mont Manaslu, la "Montagne de l'Esprit", 8163m, dans le massif du Gurkha. Départ le 1er septembre