Carnet de voyage

Pérou & Bolivie en un mois

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Un mois pour faire le "Best Of" de ces deux pays d'Amérique Latine. Entre sites Incas emblématiques, paysages grandioses, marchés Quechas animés et randonnées inoubliables...
Septembre 2016
31 jours
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Un mois pour faire les deux pays... c'est finalement très court tellement il y a de choses à voir. Le planning est donc très chargé, en prévoyant à l'avance le temps que nous comptons passer dans chaque endroit, et les activités à faire. Malheureusement, cela implique de faire une croix sur une bonne partie des pays. La zone amazonienne est complètement zappée faute de temps.

Nous sommes partis du 10 septembre au 10 octobre 2016. La période est idéale : peu de touristes, beau temps (bon, la température descend en dessous de zéro la nuit sur les hauteurs, mais c'est tenable) .

Nous avons des vols secs aller-retour Paris-Lima, en vol direct sans escale, via Air France.

En quelques chiffres : 5 Vols intérieurs, 13 Bus, 13 Collectivos (minibus locaux), 31 Taxis, 6 Bateaux, 2 Trains.

Niveau organisation, nous avons tout fait par nous-même, en composant sur place, notamment via des "packages" dans des agences locales pour chaque sous-activité. En fait, cela se fait bien "au jour le jour", en réservant les transports / logements / activités au fil de l'eau. Attention par contre pour le Machu Picchu : les places sont limitées, et il faut s'y prendre à l'avance pendant la période estivale... et surtout pour les transports pour accéder au site : il n'y a que le train, et les places sont limitées (en plus d'être chères).

J1

Arrivée à Lima en fin de soirée, un Taxi nous attend pour nous amener à notre hôtel, à quelques encablures de là. Un peu chamboulés par les 12h de vol, une bonne nuit de sommeil nous fera du bien. L'hôtel est minimaliste, de l'extérieur il n'y a qu'une porte blindée et un mur énorme. Le quartier proche de l'aéroport n'inspire pas forcément.

Nous ne prévoyons pas de visite de la ville dans l'immédiat, avec un vol le lendemain pour rejoindre La Vallée Sacrée de Cuzco. Lima est donc seulement une escale technique.

J2
matin
J2
matin

Taxi le matin pour nous amener à l'aéroport de Lima. Le vol nous amène à Cuzco, ville principale de la "Vallée Sacrée", la zone la plus prolifique de l'époque Inca. On retrouve donc de nombreuses ruines dans la région, des traces des anciennes routes reliant les villes, cités et temples. C'est dans cette région que se trouve le Machu Picchu.

Nous prenons un taxi jusque notre hôtel, situé dans la partie Sud du centre ville. Dès notre arrivée, nous sommes mis dans le bain par des infusions de feuilles de Coca : "Mate de Coca".

La plante est interdite en Europe (la feuille de coca étant assimilée à de la cocaïne), mais elle est très commune dans le pays pour ses vertus calmantes/apaisantes. Ce n'est pas mauvais, cela fait penser à du thé vert, avec un goût très "végétal" et une amertume prononcée qui passe avec un peu de sucre. Et c'est également le premier remède en cas de mal des montagnes.

Nous partons faire un tour dans le centre ville. L'altitude se sent : Cusco est tout de même à 3400m. La ville est sympathique, avec un plan basé sur des blocs orthogonaux de bâtiments. L'ensemble est en bon état, il y a du monde, mais ce n'est pas envahi de touristes à cette époque (ouf !). Une bonne partie des rues date de l'époque Inca, reconnaissables aux fondations des bâtiments qui utilisent les pierres typiques.

Ici et là des locales habillées en habits traditionnels traquent les touristes pour faire des photos contre quelques pièces, accompagnées de leurs lamas.

Nous partons au Sud-Est de la ville, à 500m de la Plaza de Armas, pour visiter Qorikancha. Il s'agit d'une église qui a été reconstruite par les conquistadors sur les ruines d'un temple Inca. Au programme : des plafonds richement décorés, des grands cloitres d'inspiration hispanique (on se croirait vraiment en Espagne), et en effet les arches surplombent des ruines Incas aux pierres si spécifiques.

La soirée est passée en ville. Je ressens les effets de l'altitude : mal de tête terrible sur l'avant du crâne, difficultés à respirer, parfois des petits problèmes d'équilibre. Je bois une beaucoup d'eau pour favoriser mon acclimatation et je ne rate aucune occasion de boire une infusion de Coca (effectivement, ça passe les jours suivants).

J3
matin
J3
matin

Nous traversons rapidement Cuzco le matin pour aller jusqu'à l'embranchement d'où partent les collectivos pour Pisac (situé dan l'Est de la ville). Les Collectivos, ce sont les minibus locaux, qui passent leurs journées (et nuits pour certains) à faire des allers-retours entre les villes. Il n'y a pas d'horaire précis : ils partent dès qu'ils sont pleins, en pratique nous n'avons jamais attendu plus de 15min avant de partir.

Pisac est un petit village situé au Nord-Est de la vallée sacrée. Le lieu en lui même présente un intérêt limité (le village est peu touristique), mais l'intérêt vient d'en haut : le village est au pied d'une montagne, où sont accrochées plein de ruines Incas, sur différents paliers.

Une fois dans le village, il est donc nécessaire de prendre un Taxi pour monter par une route détournée jusqu'en haut des ruines, et il faut ensuite descendre petit à petit les différentes zones de ruines jusqu'au village. Il doit y avoir dans les 800m de dénivelé négatif et il nous faut 3h pour descendre en prenant notre temps. On se dispense d'un guide, mais il faut tout de même payer le billet groupé ("boleto touristico") des sites de la Vallée Sacrée : il n'y a pas de billet pour l'entrée de ce seul site. Le billet n'est pas donné, mais permet d'accéder à beaucoup de sites pendant les jours qui suivent.


J3
après-midi
J3
après-midi

Nous rentrons sur Cuszo en fin de journée et visitons cette fois la Merced.

J4
matin

Objectif du jour : arriver à Aguas Calientes, le village au pied du Machu Picchu. Il n'y a pas de route pour arriver là-bas, donc c'est au choix :

- train (qui coûte une blinde de $$)

- marche sur les voies du train (30Km, une bonne journée de marche sur les rails)

- randonnée à pied sur plusieurs jours, par "el Camino del Inca", littéralement "le Chemin de l'Inca".

- collectivo pour faire le tour de la vallée par l'extérieur, jusqu'à l'autre extrémité des voies, et marcher ensuite 2h sur les voies pour revenir sur Aguas Calientes.

Malheureusement, le temps nous manque pour faire le trek de 3 jours comme pour faire le tour de la vallée en collectivo, donc ce sera le train. Cependant, il n'est pas obligatoire de partir de Cuzco en train : il est possible de faire la moitié du trajet en Collectivo jusque Ollantaytambo.

Manque de bol, il y a des grèves aujourd'hui et la route principale entre Cuzco et Ollantaytambo est bloquée. En arrivant au point de départ des Collectivos pour cette destination (au Sud-Est de Cuzco, accessible à pied ou en Taxi), on nous informe qu'en raison de la grève, le chauffeur sera contraint d'utiliser un itinéraire bis. Pas de souci pour nous, de toute façon il faut y aller.

Nous partons donc tranquillement... le collectivo passe devant le carrefour qui devrait nous emmener par une route bitumée à destination... et s'engouffre sur une petite route (techniquement, c'est plus un chemin). En fait, on se retrouve sur le chemin qui longe la rivière et les rails du train Cuzco <=> Ollantaytambo. Ça a surtout l'air d'être un chemin pour maintenir les voies. Il y a eu des éboulements importants, il y a de la poussière partout, on passe parfois des zones sableuses, à flanc de montagne, en contournant des blocs de granite qui se sont effondrés au milieu de notre route. Ça a l'air assez "roots"... visiblement ça l'est aussi pour les locaux, dont le chauffeur qui fait son petit signe de croix toutes les 5min. Ambiance ambiance !


Nous arrivons tout de même sains et saufs (mais bien secoués par la route chaotique) à Ollantaytambo. C'est une des seules villes de la région qui a conservé sa disposition de rues Inca (une succession de rues étroites sur un plan orthogonal). Pour couronner le tout, la ville est dominée par une colline qui a été entièrement remodelée par les Incas. Comme nous arrivons en milieu de matinée et que notre train ne part qu'à 13h30, nous en profitons pour en faire le tour. La topologie est assez différente des ruines de Pisac. Ici, les ruines sont plus concentrées sur la même zone, on est loin de l'étendue interminable de petits blocs de ruines de Pisac.

Après un encas pris dans un petit restaurant en direction de la gare, embarquement dans le train. A bord, l'ambiance se veut feutrée, les serveurs sont en tenue. On nous sert rafraîchissements & encas. En même temps, vu le prix exorbitant des billets, ce n'est pas de trop...

Les montagnes sont tellement abruptes que l'on ne voit les cimes qu'à travers les vitres supérieures des cabines (ces vitres sont en fait sur le toit des wagons, qui sont spécialement étudiés pour ce trajet).

Le train s'enfonce petit à petit dans la vallée. En effet, nous partons de Ollantaytambo, vers 2800m d'altitude, pour finir à 2000m d'altitude à Aguas Calientes. La végétation change progressivement, passant de broussailles arides à une forêt subtropicale luxuriante, avec fougères et lianes.

J4
après-midi

Arrivée à Aguas Calientes en milieu d'après midi. Ce village enclavé dans la vallée ne vit que pour et grâce au Machu Picchu. Il est littéralement traversé par les voies ferrées, qui poursuivent encore sur des Km jusqu'au Barrage hydroelectrica de l'autre coté de la montagne. La hauteur des montagnes alentours donne le vertige.

Le village n'a pas d'intérêt particulier. Ce n'est qu'un empilement d’hôtels/auberges, de restaurants, avec entre les deux des petits commerces pour faire vivre le tout. Beaucoup de touristes et guides le décrivent comme un lieu ignoble ayant poussé n'importe comment. Personnellement, nous avons trouvé cela original : ça ne ressemble à rien de ce que nous avons pu voir avant.

Nous achetons nos billets pour le Bus qui nous emmènera sur le site du Machu Picchu. Il est possible de faire l'ascension à pied, mais c'est 300m de dénivelé positif et nos billets du Machu Picchu incluent la Montaña qui est 800m plus haut que le Machu Picchu (et qui ne peut se faire qu'à pied, lui). Nous préférons donc nous économiser.

J5

Levés à 4h du matin, nous partons au centre du village pour attendre notre bus vers le Machu Picchu. Nous ne sommes visiblement pas les seuls à avoir eu cette idée puisqu'il y a déjà des centaines de gens qui attendent dans une file interminable.

Heureusement, dès que les bus commencent à partir, ça dépile assez vite et on se retrouve devant l'entrée du site à 7h du matin. Le trajet en bus laisse déjà entrevoir du beau avec des trouées dans les arbres.

Le temps de valider nos billets et nous filons direction l'accès de la fameuse Montaña. Au passage, nous longeons le site et en prenons déjà plein les yeux, sous la lumière rasante du matin.

La Montaña nécessite un billet adapté. Nous sommes obligés de pointer : 35 et 36e personnes de la journée... pas de risque de se bousculer sur le sentier ! Enfin ça, c'était avant de voir le sentier en question : des marches abruptes, inégales, énormes, avec une pente impressionnante et le précipice sur le côté... Un faux pas serait fatal !

L'ascension est difficile, surtout avec le peu d'acclimatation que nous avons. Malgré ça, nous n'avançons pas trop mal et arrivons en haut en 1h20 (de 2300 à 3050m d'altitude), en faisant quelques pauses photo.

La fin sur le sentier de crête est magique, avec cette impression de flotter sur la vallée. Il n'y a qu'une dizaine de personnes en haut, et on a une vue imprenable sur le Machu Picchu, le Wayana Picchu au second plan, et la vallée tout autour.

Nous redescendons sur le site pour découvrir de manière plus classique cette "merveille du monde". Le site est vraiment vaste, s'étend sur des kilomètres carrés, avec plusieurs zones bien délimitées : observatoire, champs, maison du Chaman, etc. Il y a des blocs de pierre taillée de plusieurs dizaines de tonnes, des rochers dont la découpe calque parfaitement les crêtes des montagnes environnantes, un calendrier solaire dont les stries s'alignent parfaitement lors du solstice.

Voir un édifice pareil sur un lieu pareil, paumé en pleine jungle, sur la crête d'une montagne est... surprenant !

Nous passons du temps à vagabonder sur le site en prenant notre temps puis redescendons à Aguas Calientes. Pause rapide pour grignoter un truc dans un restaurant et nous nous reposons en attendant notre train en fin de journée.

Arrivée à Ollantaytambo dans la soirée, où nous avons réservé un hébergement pour la nuit.

J6

Nous quittons Ollantaytambo par Collectivo pour retourner sur Cuzco, en prévoyant de faire un arrêt au niveau des Salineras de Maras. Malheureusement, ma copine n'a pas la forme (un truc mangé la veille ne passe pas) donc nous restons un moment à patienter dans la gare routière d'Urubamba avant de rentrer finalement directement sur Cuzco.

Coup de chance : il y a un concours des écoles de danse sur la Plaza de Armas. Les écoles se succèdent et font leur représentation, devant une foule nombreuse.

Visite de la cathédrale. Des audioguides sont disponibles gratuitement sur présentation du passeport, au guichet à gauche juste après l'entrée. Il n'y a aucune publicité dessus, et des guides proposent spontanément leurs services, mais l'audioguide est bien fait (une application sur une tablette Android avec vidéos, plans, informations & cie).

La fin de soirée se fait en ville, à profiter de l'architecture et de l'ambiance du centre.

J7

La forme est revenue après une bonne nuit de sommeil. Nous retournons prendre un Collectivo dans le but de faire les Salineras de Maras.

Ce sont des exploitations de sel, qui datent de l'époque pré-Inca. Des sources d'eau passent à travers des couches de minéraux avant de jaillir de la montagne avec une forte concentration de sel. L'eau est détournée pour alimenter divers bassins, où le soleil et le vent sec favorisent l'évaporation. La concentration de sel augmente dans le bassin, jusqu'à cristallisation (comme le sel de Guérande en Bretagne). Chaque bassin a un propriétaire (souvent une famille, qui le transmet de génération en génération depuis des milliers d'années) qui décide de l'exploiter directement ou de le mettre en location. La couleur influe sur sa qualité : plus il est blanc, plus il est pur.

Tous les guides touristiques en parlent, du Lonely au Routard. Le Routard conseille de se faire arrêter au milieu de la route, à l'embranchement vers la ville de Moroy, et de là prendre un taxi qui attend "gentiment" des touristes pour les emmener visiter les ruines contre (beaucoup) d'argent. En fait c'est un peu l'attrape touriste, et des backpakers débrouillards rencontrés la veille nous ont donné LE tuyau pour visiter le site : prendre un collectivo entre Urubamba et Ollantaytambo et se faire déposer au village de Media Luna sur la route. De là, nous partons à pied vers le sud pour remonter la gorge jusqu'aux Salineras. Ça ne coûte rien (mis à part les 10 Soles par personne pour l'entrée du site), c'est le chemin emprunté par les locaux qui vont travailler aux Salineras, et on ne se retrouve pas dans une meute de touristes qui viennent prendre 3 clichés des salineras depuis le haut.

Nous traversons donc le village à moitié désert de Media Luna avant d'entamer la montée vers les salineras.

Après 20min de marche, au détour d'un virage, le spectacle s'offre à nous !

La zone s'étend sur plusieurs kilomètres, il y a des milliers de bassins, avec de nombreux travailleurs qui œuvrent comme des fourmis au milieu d'une immense montagne de sel. Nous discutons avec un monsieur qui travaille ici. Il remonte des sacs de plus de 50Kg pièce à longueur de journée. Il a les mains et les pieds rongés par le sel. La zone offre un paysage magnifique pour les touristes, mais la vraie vie sur place est loin d'être idyllique.

J8

Départ de Cuzco le matin via un taxi qui nous amène à l'aéroport, pour rejoindre Arequipa situé au Sud du Pérou. La ville est réputée pour être une ville coloniale paisible et surtout donner accès au Canyon del Colca.

Nous arrivons en milieu de matinée et passons devant le site le plus intéressant de la ville : le couvent de Santa Catalina. Il est considéré comme le plus grand et plus beau couvent d'Amérique Latine. C'est une véritable ville dans la ville, avec 4 cloîtres ouverts, des dizaines d'habitations, des rues (chaque rue porte le nom d'une ville Espagnole). A son apogée, le site hébergeait 200 nonnes et leurs 500 servantes. Le site est très bien entretenu.

De nombreuses maisons sont ouvertes et aménagées. Nous découvrons les pièces, les cuisines ouvertes sur l'extérieur dans l'arrière cour. C'est un véritable labyrinthe, on peut y passer des heures.

J8
soirée
J8
soirée

Soirée dans le centre d'Arequipa, vivant et agréable. Nous en profitons pour trouver un tour-opérateur pour voir le Canyon del Colca en express le lendemain.

J9

Départ à 3h du matin, nous filons pour quelques heures de route en direction du Canyon del Colca. C'est un des canyons les plus profonds du monde, avec plus de 3000m de profondeur. Petite pause à l'aller dans 2 villages perdus sur les hauteurs de la vallée. Ça fait assez "truc à touristes" : quelques gamins en tenue traditionnelle dansent sur la place du village, avant de demander quelques pièces.

Mais c'est l'occasion de goûter du "Sour del Colca", une boisson préparée à partir du fruit d'un cactus endémique, qui est pelé (oui, c'est plus pratique) avant d'être mixé avec de l'eau. Le fruit ressemble à un gros kiwi et au goût ça ressemble à un jus de kiwi bien plus doux et moins sucré. C'est très rafraîchissant :

Quelques locaux font des animations pour gagner leur vie. Les classiques photos avec les lamas, mais aussi des aigles de taille honorable :

Nous reprenons la route pour un moment, avant d'arriver à notre point phare de la journée : le "Mirador de Condor". C'est à cet endroit que le canyon est le plus profond. Et surtout, on est sur une pointe : le vent qui s'engouffre dans la vallée est dévié et provoque des courants montants, très prisés de ses "feignasses" de condors, qui comme tout le monde le sait n'aiment pas battre des ailes et préfèrent planer tranquillement en profitant des courants ascendants.

Justement puisque l'on parle de condor, nous avons la chance d'en avoir 3 avec nous. Au loin on a l'impression de voir venir un oiseau... mais au fur et à mesure qu'il se rapproche, on prend conscience des dimensions de la bête : plus de 4.5m d'envergure pour les 3 beaux bébés du jour (leur collerette blanche viendra à l'âge adulte).

Nous restons une bonne heure à observer leurs rondes (en pratique on a l'impression que ça dure 10 min), ils passent régulièrement à quelques mètres de nous. De retour dans notre minibus, on revient sur nos pas, en s'arrêtant à quelques points de vue sur la vallée. La route est accrochée à la montagne :

Les gorges s'écartent à mesure que nous remontons.

Sur notre retour vers Arequipa, nous faisons un nouvel arrêt au col de Pantapampa cette fois, à 4910m d'altitude. Ça pique : on est essoufflé après quelques sauts pour grimper sur un rocher.

La végétation est très spéciale à une telle altitude et dans des conditions aussi arides, les seules touches de vert viennent de petites plantes grasses qui poussent comme de la mousse et sont très dures au toucher.

Nous revenons sur Arequipa en soirée, le soleil est déjà en train de s'éclipser à l'horizon.

J10

Départ d'Arequipa pour Puno, sur la côte ouest du lac Titicaca. 7h de bus et la pluie à notre arrivée auront raison de notre fin de journée : nous nous reposons.

J11
matin

C'est reparti pour l'aventure ! Nous quittons notre hôtel tôt le matin, en laissant une bonne partie de nos bagages car nous partons pour 2j sur les îles péruviennes du Lac Titicaca, avec une nuit chez l'habitant. Le lac tient son nom du Quechua : "Titi" veut dire Puma, et "caca" veut dire gris. Le lac est donc littéralement appelé "Puma gris".

On ne connait pas l'origine exacte de cette signification, certains pensent que ça vient des reflets du lac qui tirent vers le gris. D'autres voient un Puma dans la forme du lac (en regardant dos au soleil, donc du nord vers le sud).

Nous naviguons sur le lac jusqu'aux îles Uros, des îles artificielles construites à base de roseaux empilés. Chaque île est indépendante, et héberge sa propre communauté (généralement 4 à 8 familles, chaque famille ayant sa maison... en roseaux). La communauté choisi son "président", qui représentera l'île pour l'année. Il n'y a pas d'électricité, les locaux utilisent des panneaux solaires pour pouvoir s'éclairer le soir. Les îles flottent véritablement et ont des ancres (des cordes avec un bâton de bois planté au fond) pour ne pas dériver au gré des vents et des courants. Le sol est assez spongieux et s'écrase sous nos pas, mais ça reste stable et sec.

Notre guide (passionnant) est natif des îles, et il nous explique le mode de vie particulier de ces péruviens pas comme les autres. Des techniques de construction des îles, jusqu'au régime alimentaire et aux fusils (à poudre) utilisés pour chasser les poules d'eau, en passant par l'artisanat local.

Tout est en roseau : les îles, les maisons, les matelas, et les bateaux...

J11
après-midi

Nous remontons sur le bateau pour l'île d'Amantani, une des îles du lac.

Sur place, nous faisons connaissance de notre famille d'accueil : Oscar, Yasmine et leurs 4 filles.

La communauté auprès de laquelle nous débarquons est aussi organisée de manière équitable : chaque famille peut héberger 6 invités avant de passer le relais à la famille suivante, puis ça tourne dans la communauté. Ainsi, aucune concurrence entre les familles, tout le monde héberge le même nombre de touristes (et touche donc le même revenu, qui est fixe par invité hébergé).

L'hébergement est très sommaire : une chambre à l'étage de leur habitation et un toilette dans une cabane à l'extérieur. Il n'y a pas de prise électrique (l'éclairage fonctionne sur de la basse tension), pas d'eau chaude et même pas d'eau courante tout court.

En fin de journée, notre guide nous emmène en rando sur les hauteurs de l'île pour admirer le coucher de soleil sur le lac. Et le soir, notre famille nous prête des vêtements traditionnels pour une initiation aux danses locales dans le local de la communauté.

J12

Chaque chef de famille raccompagne ses invités jusqu'au port, où un bateau nous emmène sur l'île de Taquille, plus au Sud.

La traversée du lac se fait sous une pluie intense, qui se transforme en averse de grêle. Les billes de grêle glissent littéralement sur les vitres latérales du bateau. Ça promet, sachant que l'on est censé faire une randonnée qui traverse l'île du Sud au Nord... Heureusement, 20min après notre arrivée, la pluie cesse et le beau temps revient ! Ce qui nous a tout de même laissé le temps d'être trempés jusqu'aux os.

L'île est moins aride que sa cousine Amantani. Il y a plus de plantes et de fleurs.

Nous déjeunons face à la mer... qui est en fait le lac. Nous avons droit à une présentation de l'artisanat local pendant notre repas.

Nous rentrons sur Puno le soir, pour une nuit de repos (et une douche !) avant de reprendre la route le lendemain matin.

J13

Pas le temps de se reposer, nous attrapons un taxi vers 7h du matin pour filer au terminal de Bus, et partir vers Copacabana. Toujours le long du lac Titicaca donc, mais maintenant du coté Est, en Bolivie.

La ville de Copacabana est réputée dans toute l'Amérique Latine comme lieu de de pèlerinage. On vient faire bénir tout ce que l'on peut à la Basilique de Notre Dame de Copacabana... y compris des voitures ! La basilique est bien décorée :

Nous partons en randonnée sur la colline qui domine la ville pour avoir une vue panoramique sur la baie :

Au sommet, des locaux achètent des maquettes et jouets de toute sorte : maisons, voitures, et même faux billets fantaisistes. Ils déposent ensuite leur souhait accompagné d'offrandes et de cierges sur le haut de la colline pour qu'il se réalise :

J14

Rendez vous sur le port de Copacabana tôt le matin, pour une journée sur l'Isla del Sol. C'est une île sacrée pour la civilisation Inca (c'est là que serait né le soleil, je ne sais pas si ça a un rapport avec le fait que l'île est située à l'est du lac, et donc que depuis la Vallée Sacrée située à l'ouest, le soleil semble venir de l'île chaque matin).

Il faut 1h30 de bateau pour se faire débarquer au Nord de l'île, à Challapampa. De là, un sentier remonte vers la pointe Nord (où on trouve aussi des ruines), pour ensuite emprunter le sentier de crête qui date de l'époque Inca jusqu'au village principal de Yumani, au Sud.

La randonnée est assez compliquée : il faut compter quelques heures de marche pour parcourir la douzaine de Km du sentier, avec l'altitude et le vent qui n'arrête pas de souffler sur le chemin de crête.

Nous rentrons sur Puno en fin de journée, par un bateau défectueux, qui mettra près de 2h30 à faire la route du retour (interminable -_-' ).

J15

Journée transit : nous quittons Puno tôt le matin (un Taxi nous dépose au terminal de Bus), et nous filons vers La Paz. Venant de Puno, on doit traverser le lac au niveau de Tiquina. Notre bus monte sur une grosse "barque", pendant que nous traversons dans une petite embarcation.

Il y a pas mal de locaux dans notre bus, et on découvre pourquoi à notre arrivée à El Alto (la ville sur le plateau à l'ouest de La Paz). Une bonne partir se fait débarquer, et sortent des cales du bus.... des chargements de petits poissons pêchés la nuit dans le lac Titicaca !

Nous nous faisons déposer à El Alto et rejoignons l'aéroport de La Paz avec un taxi. Un vol nous amène ensuite à Sucre (enfin, à un aéroport paumé dans la cambrousse à 40min de Sucre en Collectivo). Nous finissons par récupérer les clés de notre hôtel, très bien situé dans le centre ville, et passons la soirée en ville après cette journée chargée.

J16

Aujourd'hui, c'est dimanche, et le dimanche, l'intérêt n'est pas à Sucre, mais à Tarabuco. C'est un village Quechua à 45min de Sucre en Collectivo. C'est jour de marché le dimanche, et les locaux de toute la région viennent acheter ou vendre sur cette grande plaque tournante.

Les rues du villages sont chargées de stands, on y trouve de tout. Il y a des touristes qui viennent de Sucre, mais la majorité des personnes sont locales. Le dépaysement est garanti.

Les échoppes d'épices laissent échapper des odeurs qui embaument les rues...

Retour sur Sucre en milieu d'après midi, dans un Collectivo, aux côtés des backpakers qui nous avaient fait partager leur bon plan à propos des Salineras de Maras (que le monde est petit !).

J17
J17

Enfin une journée de repos : pas besoin de courir après les bus/taxi/avions. Nous restons donc à Sucre pour la journée. Sucre est une ville vivante, assez occidentalisée : on croise peu de personnes en tenues traditionnelles. La ville se veut dynamique et vivante, et on a souvent l'impression d'être en Espagne, avec les façades des maisons coloniales, les balcons en fer forgé et les patios dans les cours.

Nous profitons de notre présence pour nous faire quelques Musées, dont le musée du Folklore qui présente des costumes traditionnels utilisés lors des fêtes et processions religieuses. Certaines pièces sont impressionnantes et intimidantes.

Le marché central de la ville vaut le détour (même si les guides touristiques n'en font pas mention). Il est vaste, très vivant et coloré.

J18

Taxi le matin jusqu'au terminal terrestre. De là, nous prenons un bus pour rejoindre Potosi. Malheureusement, il y a aussi des grèves et toute la ville est bloquée. Notre bus nous dépose donc à l'extérieur de la ville, et nous devons effectuer les 2 derniers Km de montée à pied, au milieu de rues désertes. La fin de journée est occupée à chercher une agence locale pour faire un tour dans les mines le lendemain matin.

J19
matin

Les mines, c'est l'histoire de Potosi. Cette ville a longtemps été le centre économique de l'Amérique Latine, grâce à la "Pachamama", la montagne qui domine la ville, et qui est chargée de filons de minerai. C'est la ville de plus de 100 000 habitants la plus élevée du monde : on est à 4400m au dessus du niveau de la mer, et ça se sent !

La montagne était déjà exploitée avant l'arrivée des conquistadors, mais ce sont ces derniers qui ont véritablement organisé l'exploitation à grande échelle, en organisant des galeries et en introduisant les machines & explosifs. La ville a même été le principal lieu de fabrication de pièces de monnaie pour l'empire espagnol (les pièces étaient ensuite acheminées par bateaux jusqu'en Espagne).

Aujourd'hui, l'âge d'or est passé, mais la montagne est toujours exploitée par le biais de coopératives : les mineurs sont indépendants et exploitent un filon en échange d'une part de leurs bénéfices. Les conditions de travail sont difficiles, la sécurité est absente. L'espérance de vie dans de telles conditions tourne autour de 45/50 ans : les mineurs finissent par mourir de silicose... mais les salaires bien au dessus de la moyenne nationale attirent toujours du monde. Plus de 1500 mineurs sont inscrits auprès des coopératives.

Et justement, c'est dans la mine que nous allons ce matin. Nous avons trouvé une agence (Koala Tours, en face de la Casa de la Moneda) qui nous inspirait confiance, avec un ancien mineur comme guide.


Nous faisons un premier passage au "marché des mineurs" : une succession de petites échoppes à la périphérie de la ville, sur la route qui mène aux mines. Là, on trouve tout l'équipement utilisé par les mineurs, des feuilles de coca aux marteaux piqueurs pneumatiques, en passant par les boissons, les masques, les casques... les bâtons de dynamite... et l'alcool à 96% ("potable"). Les touristes qui partent voir les mines peuvent acheter des articles, qu'ils donneront aux mineurs croisés lors de la visite.

Nous décidons de prendre un mix feuilles de coca/boissons/dynamite/alcool à distribuer pendant la visite.


La visite commence par la découverte d'une usine de traitement de minerai à l'extérieur de la ville. Ici, c'est majoritairement l'argent qui est extrait, c'est un des seuls minerais qui reste encore rentable après la baisse des cours de minerai. Les mineurs décident de revendre leur minerai brut à qui ils veulent (souvent l'entreprise de traitement de minerai qui offre le plus ). Les blocs de minerai sont broyés jusqu'à obtenir une forme de poussière, qui est ensuite mélangée dans une argile chargée en silice. Les paillettes d'argent "flottent" sur l'argile, alors que la pierre sombre au fond du bac. Des pales viennent "racler" la surface pour récupérer l'argent, qui subira ensuite d'autres traitements pour être épuré.

Nous remontons ensuite dans le minibus pour 10 minutes de route qui nous amènent à l'entrée de la mine.

Notre guide connait la mine comme sa poche, et a vraiment envie de nous faire partager le commun des mineurs. Comme il le dit lui même : la mine est un lieu de travail, les gens viennent ici pour gagner leur vie, certains la perdent ici même. Ce n'est pas un lieu fait pour les touristes, donc si on veut voir et s'imprégner, il faut penser et agir comme les mineurs. Interdiction de traîner quand il faut céder le passage à un wagon chargé de centaines de Kg de minerai : on doit être transparent et ne pas gêner l'activité des lieux.

Par chance, nous avons été répartis par petits groupes en fonction de la langue de la visite, et nous nous retrouvons donc dans le groupe Espagnol (avec 6 français sur les 7 personnes du groupe ), qui est motivé et qui se bouge bien. Notre guide le comprend, et décide de nous emmener loin dans la mine, à la rencontre des mineurs les plus isolés.

Et c'est parti pour 2h dans les entrailles de la Pachamama... 2 heures qui nous ont paru interminables, à courir dans les passages étroits, à crier quand un wagon chargé arrive, à passer en équilibre sur des poutres au dessus du vide, à ramper / escalader pour rejoindre un mineur qui exploite un filon isolé au loin... le tout entrecoupé de moments plus calmes à discuter avec un mineur qui nous explique son travail et sa vie dans la mine.

C'est fatiguant sur bien des aspects :

La température monte rapidement quand on s'enfonce dans la mine, il fait plus de 35°C par endroit, l'air déjà pauvre en oxygène à l'extérieur (la mine est à 4600m) est chargé en poussière et devient étouffant.

La luminosité chute drastiquement dès les premiers mètres dans la mine. Nos lampes frontales ont une puissance limitée, et il nous faut plusieurs minutes pour nous adapter à l'obscurité. Les photos paraissent lumineuses, mais dans les faits c'est vraiment très très sombre (pour les photographes, on est à 20 000 ISO ici).

Les passages sont étroits, escarpés, sur un sol inégal et souvent instable : les amas de roche concassée se dérobent sous nos pieds.

Mais le plus surprenant, c'est le bruit. Les wagons qui circulent sur l'axe principal génèrent un bruit important, mais qui s'estompe au fur et à mesure que nous avançons dans les petits boyaux... jusqu'à ne plus distinguer que le bruit sourd des marteaux piqueurs au loin. A ce moment, ce sont les battements rapides de notre cœur et notre souffle qui parviennent à nos oreilles.

Nous grimpons / escaladons un boyau étroit pendant dix bonnes minutes qui paraissent interminables, et finissons par tomber sur un mineur. Il exploite seul ce filon, qu'il a lui même creusé depuis des années. En discutant avec lui, nous apprenons notamment que la rentabilité est loin d'être assurée : il creuse depuis des semaines, en perdant de l'argent ! Les galeries se creusent lentement, à coup de dynamite (25Bol le bâton, il faut 6 bâtons dans 6 emplacements différents du filon pour maximiser les effets de la déflagration) et de journées au marteau piqueur (acheté à crédit, et qu'il faut rembourser sur plusieurs mois). Tout ça pour tomber sur des filons faiblement chargés en paillettes d'argent, qui ne suffiront pas à couvrir les frais engagés. Il continue à creuser en espérant tomber un jour sur un filon profitable.

Pour avoir les faveurs de la "Pachamama", la "terre-mère" qui héberge les filons, il verse une partie de la bouteille d'alcool sur le sol comme offrande. Et il boit ensuite une gorgée en l'honneur de cette montagne qui lui permet de vivre.

Plus l'alcool est pur, plus les filons seront purs, d'où le taux d'alcool de 96%. Dans la culture Inca, les profondeurs de la terre ne sont pas vues comme une menace ou une porte de l'enfer : les mineurs font appel à la bienveillance de la terre-mère.

Nous croisons un peu plus loin sur un petit groupe de mineurs, qui ont décidé de travailler ensemble en se relayant sur les postes. 3 d'entre eux creusent le filon en contrebas en explosant la roche à coup de dynamite et de pioches, alors que le dernier remonte les blocs de minerai (de la taille d'un melon) pour les concasser en petits morceaux qu'il trie en fonction de leur qualité. Son marteau attire mon attention : il est totalement déformé et arrondi sous les coups incessants (il l'utilise depuis 7 ans). Ce mineur concasse et trie à lui seul 1500 à 2000Kg par mois !

Nous revenons progressivement vers l'entrée, après avoir fait un détour par une cavité où une figure est présente : "El Tio", "l'oncle", une sorte de divinité du monde souterrain. Cette statue est couverte d'offrandes. Notre guide nous explique que "El tio" veille sur les mineurs pendant leur séjour dans la mine, mais pour cela ils doivent être absolument concentrés sur leur travail dans la mine et faire des offrandes. On retrouve donc des feuilles de Coca, des fioles d'alcool ouvertes, des bouteilles de boisson.

En revenant sur le tronçon principal, nous avançons par segment : il faut régulièrement se coller sur les parois ou se mettre à l'abri dans une cavité pour laisser passer les wagons chargés de minerai qui filent à toute allure vers la sortie :

Vraiment très enrichissant, mais éprouvant. Nous ressortons de là complètement épuisés ! On a besoin d'un peu de repos dans notre chambre et d'une bonne douche (+2h à nettoyer le reflex qui est ressorti de là gris clair) avant de repartir en ville.

J19
après-midi

Nous ressortons pour visiter la Casa de la Moneda. C'est un musée qui occupe les locaux de l'ancienne usine de fabrication de pièces. Ici, pendant des centaines d'années, on a fondu de l'argent en lingots, on l'a laminé en plaques fines, on a frappé des pièces pour l'Espagne et une bonne partie de l'Amérique Latine. Les dernières pièces ont été frappées en 1951. Depuis, le lieu a été reconverti en musée.

Les 3 blocs de laminoirs d'origine sont toujours présents. Chaque bloc comporte 4 laminoirs, qui "aplatissent" progressivement les lingots d'argent en fines plaques de quelques mm d'épaisseurs, sur lesquelles on découpe ensuite des ronds avant de les frapper. Ces laminoirs étaient actionnés par des chevaux à l'étage inférieur, dont la force était démultipliée par des engrenages en bois.

J20

Notre destination suivante nous attend déjà : nous partons en taxi au terminal terrestre et filer cette fois en bus vers le Sud-Est, à Tupiza.

Nous croisons 3 français au terminal, qui prennent le même bus que nous, pour la même destination, dans le but de faire le même trip en 4x4 à travers le Sud Lipez et le Salar. Nous discutons un peu et finissons par nous dire que ça serait bien de négocier ensemble pour le 4x4 : c'est plus simple de rentrer en agence en disant "nous remplissons un 4x4, qu'est-ce que vous nous proposez ?". Les coordonnées échangées, chacun part en direction de son hôtel depuis le terminal terrestre de Tupiza.

Nous récupérons les clés de notre chambre, partons grignoter quelque chose et finissons par aller voir quelques agences. Nous retombons sur nos français qui sont déjà passés par beaucoup d'agences. Nous finissons par jeter notre dévolu sur "La Torre", une agence réputée qui nous propose un bon tarif pour l'expédition. Départ prévu le surlendemain (J-22), le temps de visiter les alentours.

J21

Nous retrouvons Karine, Victor et Charles à la gare routière tôt le matin, pour partir en randonnée à pied dans le Sud-Est de Tupiza. La ville est en effet entourée de montagnes aux teintes rouges. On se croirait dans un décor de Western, il ne manque que les Cowboys.

Nous avançons donc en suivant la trace de notre GPS (merci OpenStreetMaps), qui nous amène à la "Puerta del Diablo", l'entrée du "Canyon del Inca".

Cette roche qui ressort verticalement de terre, "la Puerta del Diablo", est d'une taille impressionnante !

La randonnée se poursuit dans le Canyon qui se referme petit à petit, jusqu'à être obligés de faire demi tour. Le décor est toujours aussi typé Western Spaghetti.

Nous rentrons par un autre sentier, qui nous amène sur les hauteurs de la ville en traversant des terrains vagues. Notre tour nous a occupé la matinée (4h de marche sans grande difficulté).

Le temps de grignoter un sandwich en ville, et je réussi à négocier un taxi local pour l'après midi, afin de pouvoir visiter des canyons plus au sud et difficilement accessibles à pieds depuis Tupiza. Nous embarquons donc à 5 dans le taxi, direction le "Canyon del Duende".

La porte du Canyon est encore plus étroite et notre chauffeur est contraint de nous laisser poursuivre seuls.

Nous randonnons pendant une bonne heure dans le canyon étroit avant de revenir au taxi.

Nous finissons par un tour dans le "Canyon de Titioyo", à 10Km au sud de Tupiza, qui est très étendu et que nous faisons en voiture.

J22

Le cap fatidique des 75% de notre voyage est atteint, mais nous n'en avons pas trop conscience avec un tel rythme : nous partons en effet tous les 5 pour un trip de 4j coupés du monde, pour traverser le Sud Lipez vers l'ouest jusqu'à la réserve d'Avaroa, et remonter ensuite plein nord jusqu'au Salar d'Uyuni.

RDV vers 7h30 du matin à l'agence, avec nos bagages. 3 véhicules sont alignés, prêts à être chargés. Nous sommes affectés au premier d'entre eux, un Nissan Patrol en chassis long... un bon gros bébé (V8, 4.8L), 3 ans, 205 000Km de pistes défoncées à son actif, et qui se porte toujours comme un charme.

Notre chauffeur Alvaro est très sympathique et compétent. On discute bien, on rigole, et il trace sur les pistes avec une aisance déconcertante.

La première journée est assez chargée : 285Km de pistes (près de 2000m de dénivelé positif), dont une bonne partie sur les traces empruntées par le Paris-Dakar 2016. Les paysages sont époustouflants et se renouvellent à chaque passage de col !

Les stars locales sont là !

Nous faisons un arrêt dans un village fantôme, perdu au milieu de... rien ! Il a été habité pendant des siècles par les espagnols, pour exploiter des gisements de minerai. Mais ils sont bien moins nombreux et fertiles qu'à Potosi, si bien qu'ils ont été abandonnés il y a plus de cent ans.

Quelques salars et lagunes pimentent la route :

Nous passons la nuit dans un pseudo hôtel, assez rustique (c'était prévu). L'électricité vient d'un petit groupe électrogène dans l'arrière cour, il n'y a pas d'eau chaude. Malgré ça, nous dormons correctement.

J23

Départ au petit matin, nous remontons tout sur le toit du 4x4 et reprenons la route vers l'Ouest sur des pistes qui serpentent entre les montagnes :

Nous passons le long de lagunes avec des bancs de flamants roses. Les minéraux contenus dans l'eau favorisent la prolifération d'algues microscopiques, dont se régalent de petites crevettes. Ces crevettes rentrent dans le régime alimentaire des flamants, leur donnant la couleur rose que l'on connait.

Nous traversons le Désert de Dali qui porte ce nom grâce aux formations rocheuses spéciales, qui semblent tirées des toiles du maître. Direction plein sud pour notre destination suivante.

Demi-tour à la Laguna Verde, tout au Sud de la réserve Avaroa. La frontière Chilienne n'est qu'à 5Km (de l'autre coté du volcan). C'est le point le plus au Sud de notre voyage.

Nous revenons sur nos pas jusqu'au Salar de Chalviri, où vivent beaucoup de Vigognes (les "sexy lamas" ).

Cap plein nord, nous passons le long de Geysers, avec mares de boue bouillante (plus de 150°) et puits de vapeur :

Les sites s’enchaînent à un rythme effréné. Toutes les heures, on a les yeux écarquillés. Comme par exemple en passant un col après les geysers, quand on aperçoit la Laguna Colorada au loin.

Le site héberge des énormes colonies de flamants roses :

Nous atteignons un petit village en fin de journée, où nous dormons pour la nuit. Les chambres sont un peu moins rustiques que la veille, et surtout, SURTOUT, nous découvrons un chauffe eau avec une bouteille de gaz... autant dire que la bataille a été dure pour savoir qui passerait à la douche le premier !

Malgré l'altitude (on reste au dessus de 4500m) et les températures la nuit (ça descend sous les 0°), nous n'avons pas froid avec les couvertures fournies sur les lits.

J24

Nouveau départ aux aurores, pour partir toujours vers le Nord en direction du Salar d'Uyuni. Nous arrivons rapidement sur des formations rocheuses.

L'occasion de jouer comme des gamins à escalader tout ce que nous pouvons.

En fin de matinée, notre 4x4 arrive à proximité de la Laguna Negra, la dernière lagune de notre trip. On ne peut y accéder qu'à pied, donc nous partons pour une randonnée d'une trentaine de minutes pour accéder au mirador, puis faire le tour de la lagune et revenir au véhicule.

Petit crochet sur le plateau pour voir "l'Anaconda", une rivière qui serpente littéralement au fond du canyon qu'elle a creusé au fil du temps.

Pour finir, notre chauffeur nous amène dans une vallée paisible, où les lamas broutent tranquillement l'herbe qui foisonne. C'est ici que nous pique-niquons le midi, face à face avec les locataires des lieux qui se demandent ce que nous foutons là.

L'après-midi se passe dans le 4x4, à filer vers le nord pour rejoindre les abords du Salar d'Uyuni. Il n'est plus possible de loger directement sur le Salar, nous dormirons donc... à 100m du Salar !

J25

C'est LE jour : Le Salar d'Uyuni ! C'est le plus haut et plus grand salar du monde, l'équivalent de 2 départements français, à plus de 4000m d'altitude.

Levé en pleine nuit, le temps de mettre toutes les affaires sur le toit du 4x4, nous partons de l'hôtel avant 5h du matin. Nous quittons la route puis arrivons sur le salar. En cette saison le salar est très sec, et c'est donc un désert de sel qui défile sous les phares. Il n'y a pas de panneaux, pas de routes, pas d'obstacles. On déboule à 100Km/h (mais sans en avoir l'impression faute de repères visuels) sur une étendue plane, qui s'étend à perte de vue, en direction de l'Isla Incahuasi. Notre chauffeur Alvaro coupe parfois les phares, pour essayer de repérer la silhouette de l'île à l'horizon sous la lumière de la lune. C'est surréaliste !

Il finit par repérer l'île (une tache un peu plus sombre au loin) et le GPS nous confirme ça. Arrivés sur le parking, nous avons le temps de montrer à pied jusqu'au sommet de l'île à la lueur de nos lampes frontales. On s'installe tranquillement tous les 5 en attendant le soleil...

Et finalement, petit à petit, le soleil se lève sur le salar.

C'est aussi l'occasion de mieux découvrir la topologie de l'Isla Incahuasi sur laquelle nous sommes. C'est une île très aride, où seul des Cactus démesurés (plus de 4m de haut) semblent s'accommoder.

Nous avons droit à un petit déjeuner au pied de l'île, sur le salar. Le panorama sous nos yeux est dingue ! Embarquement dans le 4x4, pour filer jusqu'au milieu du salar.

C'est l'occasion de faire plein de photos amusantes en tirant partie de l'absence de repères visuels et de l'étendue interminable à disposition. Et en pratique, c'est vraiment pas facile à faire : il faut être très précis pour que l'effet soit réussi. Nous passons plus d'une heure à tenter tous les montages possibles...

On the road again... avec un arrêt au niveau du monument du Dakar, fabriqué en briques de sel au milieu du salar.

... et nous atteignons Uyuni, notre point de chute. Nous faisons le tour du Cimetière de trains d'Uyuni. La ville est un carrefour ferroviaire : axe Sucre-Potosi-Uyuni vers l'Est, axe La Paz-Oruro-Uyuni au Nord, et axe Chili-RioGrande-Uyuni à l'ouest.

Les vieilles locomotives ont donc été progressivement abandonnées sur des voies de garage, au milieu du désert, ce qui donne aujourd'hui un véritable cimetière de plus de vingt locomotives à vapeur, qui se font progressivement dévorer par le désert aride.

Alvaro nous dépose à contre coeur au centre d'Uyuni avant de reprendre la route vers Tupiza. Nous passons l'après-midi dans un bar à nous reposer et échanger nos photos. Nos 3 amis français prennent la route le lendemain matin vers l'ouest, pour rejoindre le Chili, alors qu'un avion nous attend le soir même pour nous emmener à La Paz.

J26

Première journée à La Paz... et premier jour où nous pouvons faire la "grasse matinée". Petit déjeuner à 9h du matin, rien que ça, on avait oublié l'effet que ça fait !

Nous partons nous promener en ville, et passer à la gare routière pour voir comment rejoindre Lima pour notre vol retour depuis la capitale Péruvienne : il y a des vols directs La Paz > Lima, mais le prix a totalement explosé pendant notre trip en 4x4, et est aujourd'hui hors de prix. Il nous faut donc une alternative, et vite !

Les rues du vieux centre sont étroites et bouchées par la circulation. Les bus locaux sont originaux :

On trouve de tout dans le Quartier des Sorcières, des pierres sacrées, de la poussière de tout ce qu'il est possible d'imaginer (et même ce que l'on imagine pas, en fait...). Vous voulez un foetus de lama séché ? Pas de souci, c'est dispo au dessus de la porte (il parait que ça porte bonheur).

Il y a heureusement d'autres boutiques plus classiques, dont certaines où l'on peut trouver du maïs soufflé géant, légèrement sucré : totalement addictif !

En fin d'après midi, notre choix est fait pour les activités des jours suivants, le tout réservé auprès de l'agence Xtreme Downhill (dans la rue Sagarnaga).

J27

RDV à 7h du matin à l'agence, un minibus nous attend, avec des VTT empilés sur le toit. On part en effet se faire "El Camino de la Muerte", littéralement "La Route de la Mort", en VTT. Cette route est mondialement connue pour sa dangerosité et les accidents de camions / bus qui arrivaient régulièrement lors des croisements de véhicules. Heureusement, une nouvelle route a ouvert en 2006, et cette route de la mort n'est aujourd'hui utilisée que pour les touristes en manque de sensations fortes.

Nous abandonnons donc La Paz pour remonter vers le Nord sur les hauteurs. Le col passé, nous nous retrouvons en haut de l'autre vallée, à 4700m d'altitude. Là, on nous débarque et on prépare les VTTs. On a le droit à un bon briefing. La première section sera sur les hauteurs. La route est large et bitumée, le temps de prendre connaissance avec nos montures. Ensuite, on nous emmènera en minibus jusqu'à l'entrée de la vraie route de la mort, plus étroite et caillouteuse. On finira dans le fond de la vallée, à 1200m d'altitude.

En arrivant sur la vraie section de la route de la mort, c'est la déception : nous sommes en plein dans les nuages, avec une visibilité réduite. Impossible de voir la vallée et les précipices qui font la réputation du lieu. Dommage, la végétation amazonienne laissait présager de superbes vues.

Nous descendons par section, en faisant un arrêt toutes les 15min environ. L'encadrement est très bon : un guide à l'avant, un guide à l'arrière, et notre minibus qui fait office de véhicule de soutien en cas de pépin mécanique ou de chute.

A mi-chemin, nous finissons par émerger sous la couche nuageuse :

Arrivés dans la vallée, on nous emmène dans une sorte de villa locale, pour nous restaurer et nous permettre de prendre une touche.

J28

Départ de nouveau tôt le matin. Cette fois, une guide nous attend devant l'agence, et nous amène au taxi privatisé pour la journée, qui va nous emmener sur les hauteurs. Nous partons dans le massif de Condoriri, qui veut dire littéralement "Condor aux ailes déployées". Ce nom vient du groupe de montagnes au centre du massif, qui représente un condor posé, avec sa collerette blanche de neige, et ses ailes déployées de part et d'autre.

Nous ne monterons pas sur le Condoriri lui-même, mais sur un pic à côté : El Combre, qui culmine tout de même à 5350m au dessus du niveau de la mer. Mais avant d'y arriver, il faut déjà accéder à la vallée, et ça ne se fait pas en un clin d'oeil. Nous quittons La Paz pour remonter sur El Alto, puis quittons la route pour prendre un chemin de terre qui serpente pendant près d'une heure dans les plaines arides de l'Altiplano.

Notre chauffeur nous dépose au milieu d'une plaine, encerclée de montagnes. Nous sommes à 4400m d'altitude, et c'est le début de la randonnée. La première section suit les cours d'eau et remonte le long des lacs.

Pendant la route, notre guide nous demande si nous sommes acclimatés. Après un mois passé à des altitudes élevées, nous pensons ne pas avoir trop de souci... sauf qu'en pratique, nous n'avons pas le même référentiel : notre guide est VRAIMENT acclimatée, et avance à un rythme déconcertant pendant que je crache mes poumons comme pas possible.

La seconde section se corse : ça grimpe plus fort, avec des sentiers plus raides et glissants.

Nous approchons du sommet, le moindre pas est une épreuve et demande de la concentration, mais la vue offerte donne le tournis. A l'horizon, on distingue le lac Titicaca, qui est à plus de 20Km.

Une fois en haut, la vue récompense nos efforts. Nous mangons notre casse-croûte devant un panorama qui "décolle la rétine", à 5350m au dessus du niveau de la mer.

La descente n'est pas plus simple : nous n'avons pas de problème de souffle mais les pierres se dérobent sous nos pieds, donnant l'impression de skier à flanc de montagne.

Quelle que soit la région, il y a des lamas, et quelle que soit la région, ils ont toujours l'air aussi idiots avec leurs pompons colorés :

Nous retrouvons le taxi... et comatons pendant toute la route du retour jusqu'à notre hôtel, où nous arrivons la nuit tombée. Certainement la journée la plus éprouvante de notre séjour !

J29

La Paz est une capitale... qui ne ressemble à aucune autre. Elle est enclavée dans une vallée aux allures de cratère, et la ville remonte jusque sur les hauteurs, paraissant "dévorer" la montagne.

Le meilleur moyen d'explorer La Paz, c'est d'utiliser les transports en commun. Il y a le bus, mais aussi... le téléphérique !

Les vues depuis El Alto donnent le tournis.

Malheureusement, la journée sur La Paz est écourtée : Nous avons trouvé un substitut au vol exorbitant La Paz > Lima : un bus nous attend en milieu d'après-midi de La Paz pour aller jusque Juliaca, sur la côte Péruvienne du lac Titicaca, et nous avons ensuite un vol le lendemain matin jusque Lima.

J30
J30

Dernier jour de vacances. Après une nuit express à Juliaca (5h de sommeil) et un vol d'1h45, nous arrivons à Lima. Manque de bol, Air France n'a pas de guichet fixe, et il est impossible d'enregistrer le matin les bagages pour le vol du soir... Les guichets n'ouvrent que 3h avant le décollage. On nous conseille la bagagerie de l'aéroport... à un tarif exorbitant ($32 USD la journée, par bagage... une fortune pour le pays). Nous décidons de filer en centre ville avec nos bagages et de trouver sur place un moyen de les garder (dans un hôtel). Au final, nous devons faire le tour d'une demi douzaine d'hôtels avant d'en trouver un qui accepte de conserver nos affaires, mais ça le fait pour 10 Soles (soit 2.75€... ça change des 64$).

Le centre ville est coupé à la circulation : c'est dimanche et il y a des défilés dans les rues.

Avec des déguisements plutôt originaux.

Nous trouvons tout de même le centre ville sympathique, malgré les retours négatifs que nous avons pu avoir des autres touristes. C'est aéré, vivant, il y a du monde, de l'animation. L'absence de véhicules change peut être la donne.

Il y a même des démonstrations de danse par des jeunes sur la place principale de la ville.

Nous récupérons nos bagages à l’hôtel en fin de journée, puis prenons un taxi pour retourner à l'aéroport. C'est la fin de ce voyage magnifique d'un mois...

Que dire... je crois que ça se sent : nous avons adoré ! Premier trip en Amérique Latine (si l'on met de côté notre traversée de Cuba en 2012), et ça a été une expérience formidable, au delà de nos espérances.

Les gens sont gentils, accueillants, nous ne nous sommes jamais sentis agressés ou en insécurité. Les paysages sont magnifiques, surprenants, variés.

J'espère que vous avez pris autant de plaisir à lire ce récit que moi à l'écrire 😉


[BUDGET]

Je viens de faire le bilan, nous en avons pour 6000€ à nous deux, pour un mois, tout inclus. Vols A/R Paris<->Lima à 750€ par personne.

Les vols internes grèvent notre budget : nous devons en avoir pour plus de 700€ par personne pour les 5 vols intérieurs, mais vu notre planning serré il était difficile de faire autrement. Sachez que vous pouvez dépenser bien moins si vous avez plus de temps.


[PUBLIC CIBLE]

Ce n'est pas pour les familles avec enfants en bas âge : les infrastructures du pays ne sont pas du tout adaptées aux poussettes. Il y a des trottoirs étroits et défoncés partout, des marches inégales, etc.

Il vaut mieux savoir parler espagnol : les locaux ne parlent pas français, et globalement peu de monde parle anglais en dehors du personnel des agences.

Niveau forme, l'altitude est assez éprouvante, surtout quand on constate que le dénivelé est omniprésent : on passe ses journées à monter/descendre. Donc il vaut mieux être en bonne santé, sans problèmes de genoux/chevilles. Il existe des médicaments pour le mal des montagnes (Diamox, sur ordonnance), mais en modérant ses efforts et en buvant beaucoup d'eau/infusions de coca, ça passe rapidement chez les personnes touchées que l'on a pu rencontrer.

Si possible, il faut avoir du temps. La topologie des voyageurs rencontrés est d'ailleurs très différentes de nos autres voyages : ici la moyenne est de... 4 à 6 mois. Beaucoup on pris une année sabbatique, ou claqué leur démission pour pouvoir traverser l'Amérique Latine. Voyager dans de telles contrées et sur de telles distances prend du temps.


[A SAVOIR]

Nourriture

Les restos sont une bonne surprise : abordables, on s'en sort pour quelques euros par personne, pour des plats copieux et pas mal cuisinés. Beaucoup de Poulet, de l'Alpaga/Lama en alternative, assez peu de viande/porc. Avec majoritairement de la pomme de terre (& patate douce) et du riz en accompagnement. Ce n'est pas spécialement épicé. Si vous aimez l'avocat, préparez vous : c'est l'orgie !

Le point noir : le temps de service. Tout est fait à la commande, donc il faut beaucoup du temps avant d'être servi (le soir dans un restaurant avec du monde, la moyenne est de 45min à 1h pour avoir un plat). Il faut le savoir et prendre son mal en patience.

On trouve des bouteilles d'eau scellées partout, là aussi pour un prix abordable. Certains touristes utilisent l'eau du robinet pour se brosser les dents, mais personnellement nous n'avons pas pris ce risque.

Hôtel

Pas de souci pour trouver des hébergements. Nous réservions tout quelques jours à l'avance sur Booking.com, mais d'autres touristes croisés venaient directement négocier les prix sur place avant de prendre la chambre. Pas de véritable mauvaise surprise.

Transports

Le réseau de bus est très développé. Chaque ville a un ou plusieurs "terminal terrestre", et de multiples compagnies de bus se partagent le marché. C'est en plus un moyen assez économique de voyager. Les bus ne sont pas toujours très jeunes, mais ça fait le travail.

Pour rejoindre des lieux à proximité, les Collectivos sont bien pratiques. Ils partent régulièrement et sont fiables. En plus, ils ne coûtent rien.

Les villes plus imposantes disposent d'aéroports, avec des connexions régulières. Ça passe souvent par des petits avions, mais là aussi ça fait le travail.

Attention par contre : beaucoup d'aéroports ne sont pas équipés pour gérer les décollages/atterrissages quand la visibilité est mauvaise (pluie, bruine, etc.), donc il arrive que des vols soient annulés et/ou reportés.

En ville, on trouve des taxis partout pour passer d'un quartier à l'autre, pour un prix modique.

Internet / Wifi

La plupart des hôtels indiquent avoir une connexion internet en Wifi. D'expérience : il ne faut pas compter dessus. La connexion est souvent extrêmement lente et instable. Plus de 30min pour uploader une photo de 3Mo (quand ça abouti), des coupures fréquentes. Impossible de réserver un billet d'avion par ce moyen (les 5 fois où nous en avons eu besoin).

Nous avons préféré passer par des cartes SIM locales, bien plus pratiques et fiables.

> Au Pérou : une carte prépayée Movistar, qui coûte 8 Soles, à acheter dans une agence Movistar (il y en a une à Cuzco, entre la Plaza de Armas et Qorikancha (au Sud-Est), dans la rue Afligidos). Les recharges s'achètent dans des boutiques. Compter 20 Soles pour 500Mo de data à utiliser où l'on souhaite. Attention : la souscription nécessite votre passeport... et une trace de vos empreintes digitales sur le contrat.

> En Bolivie : Entel a des cartes prépayées pour 10 Bol, là aussi à acheter en agence Entel (là aussi passeport nécessaire pour les formalités), que l'on trouve dans toutes les villes & à l'aéroport de La Paz. La recharge de 500Mo est à 20 Bol, on peut la prendre n'importe où (y compris directement en agence).

Guidage

Toujours utile de pouvoir se repérer... pour savoir où descendre en Collectivo pour rejoindre les Salineras de Maras, s'assurer que l'on est sur le bon chemin sur l'Isla del Sol, randonner sereinement dans les canyons de Tupiza, etc.

Pas besoin de carte papier encombrante, votre smartphone suffit. Google Maps n'est pas très bon dans ces pays (cartes incomplètes, et même placement approximatif des bâtiments/restaurants/hôtels), idem pour la suite Here. Les cartes OpenStreetMaps sont par contre très précises. Sur Android, vous avez MAPS.ME et OsmAnd qui font parfaitement le travail, et vous rendront de bons services.


[ACTIVITES]

Massif de Condoriri

A faire si vous êtes bien acclimatés. C'est éprouvant, mais nous avons vraiment trouvé ça formidable.

Canyon de Colca

Nous l'avons fait en 1 journée faute de temps, mais il est possible d'y passer plusieurs jours sans s'ennuyer : randonnée pour descendre dans le fond du Canyon, découverte des villages plus isolés dans la vallée, etc.

Isla del Sol

Un classique si vous passez par Copacabana. La randonnée est sympathique, avec de beaux paysages, mais tout de même fatigante : vu la distance, il ne faut pas trainer si l'on veut être là à temps pour le bateau du retour. Dormir sur place permet d'aborder la randonnée plus sereinement.

Attention en choisissant votre bateau : prenez directement un aller-retour, pas un aller simple, et comparez les tarifs (il y a des compagnies peu scrupuleuses).

Sud Lipez & Salar d'Uyuni

Incontournable en Bolivie... c'est une expérience à vivre. Personnellement, nous n'avons pas utilisé les duvets de location : les couvertures en laine à disposition dans chaque hôtel étaient bien suffisantes. Un sac à viande est par contre nécessaire.

Machu Picchu

Incontournable au Pérou ! Je redoutais un peu d'être déçu par ce site à la réputation faite et refaite, mais une fois sur place on ne se pose plus trop de questions : c'est beau, majestueux, impressionnant... Bref, vous n'avez aucune excuse pour zapper cette merveille du monde !

"Camino de la muerte" en VTT

Je ne vais pas tourner autour du pot : nous avons finalement décidé de faire ça suite à tous les retours de touristes que nous avons pu croiser, mais en pratique, c'est loin d'être une sortie intéressante sur le plan sportif. La descente est assez linéaire, avec une pente faible. La route est toujours relativement large (dans les 3.5m aux points les plus étroits), il n'y a aucune difficulté, aucune sensation de vitesse. Je prends bien plus de plaisir à me faire une sortie dans l'Ouest Parisien que là. Bref : amateurs de VTT, passez votre chemin.

Autre point : toutes les agences proposent différents types de VTT. Sans nous être beaucoup renseignés au préalable, nous sommes partis sur les "gros", qui sont des modèles de DH (Giant Glory II dans notre cas). C'est clairement inutile... et même pire : c'est contre-productif. La géométrie n'est pas adaptée à des pentes aussi faible, la direction est trop légère et manque d'appui. Les suspensions ne filtrent rien des vibrations des cailloux. Si vous décidez de faire ça, prenez le VTT semi-rigide premier prix : ça sera plus confortable, moins fatiguant et ça vous fera économiser de l'argent. Idéalement, un tout suspendu de XC/Trail serait parfait, mais bizarrement personne n'en proposait (c'est peut-être pas assez vendeur et impressionnant auprès du touriste lambda).